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Des
Sociétés
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Chapitre 1 : Les aspects juridiques de la constitution
1- Contrat de société
A) Définition
« Une société commerciale est crée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un
contrat d’affecter à une activité des biens en nature ou en numéraire dans le but de partager le
bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter. Les associés s’engagent à
contribuer aux pertes ». D’après l’acte uniforme sur le droit des sociétés commerciales et du
gie de l’OHADA.
Elle peut être instituée par l’acte de volonté d’une seule personne. C’est le cas de la société
unipersonnelle à responsabilité limitée (S.U.R..) ou de la société anonyme unipersonnelle
(S.A.U.).
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B-3 La participation aux résultats de l’exploitation
Cela consiste en un partage des bénéfices et la participation aux pertes. Les clauses léonines
sont toutefois interdites. Ce sont les clauses qui attribuent à un associé le profit ou l’ensemble
des pertes ou qui excluent totalement un associé du profit ou des pertes.
Comme tout contrat, la société doit respecter les quatre (04) conditions de validité :
- le consentement de la partie qui s’oblige
- la capacité de contracter
- un objet certain qui forme la matière de l’engagement
- une cause licite dans l’obligation et non contraire aux bonnes moeurs
- les statuts doivent être établis par écrit qui peut être un acte authentique ou un acte
sous seing privé
- le dépôt des statuts au greffe du tribunal régional
- une insertion publicitaire dans un journal d’annonces légales
- l’immatriculation de la société au registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM)
Dans cette forme de société, le nombre minimum d’associés est de deux (02) personnes. Ils
sont indefiniment et solidairement responsables des dettes de la société. Ainsi, les titres
créanciers (y compris les banquiers) bénéficient de la double garantie de la société et de celles
des associés.
Le capital est divisé en parts sociales. Elles ne sont cessibles qu’au consentement unanime de
tous les associés.
La caractéristique essentielle de cette société est de grouper deux (02) catégories d’associés.
• les associés commandités qui sont indefiniment et solidairement
responsable des dettes sociales. Leur situation juridique est identique à
celle des associés de la société en nom collectif.
• Les associés commanditaires qui sont responsable des dettes sociales dans
la limite de leur apport. Le nombre minimum d’associés est de 2 dont l’un
serait commandité et l’autre commanditaire.
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B) La société anonyme (SA)
Elle est l’unique société de capitaux instituée par l’acte uniforme de l’OHADA. La
responsabilité des associés dans les dettes de la société est limitée au montant de ses apports.
Les titres qu’elle émet sont des actions et les associés sont appelés actionnaires. L’OHADA
prévoit un montant minimum du capital pour les sociétés anonymes.
- 10 millions pour les sociétés ne faisant pas un appel public à l’épargne
- 100 millions pour les sociétés faisant un appel public à l’épargne
La valeur nominale de l’action ne peut être supérieure à 10 000 francs ;
Seuls les apports en nature ou en numéraire sont autorisés dans la societé anonyme. Les
apports en industrie sont interdits.
C’est une societé hybride présentant les caractéristiques des societés de personnes et des
societés de capitaux. Ici aussi, les associés sont responsables des dettes sociales dans la limite
de leurs apports.
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Chapitre 2 : Les frais de constitution
Ce sont les dépenses relatives à la constitution de la societé.
• Les honoraires du notaire ou du conseiller juridique
• Les frais de publicité : insertion au journal d’annonces légales, frais de
dépôt des statuts au greffe du tribunal régional et immatriculation au
registre du commerce et du crédit mobilier.
• Dépenses fiscales : les droits d’enregistrement. Nous distinguerons les
droits d’enregistrement des autres frais de constitution.
Ce sont des droits payés au fisc lors de la constitution des societés. Ils sont définis par la loi.
Deux types d’apports doivent être distingués : Les apports purs et simples et les apports à titre
onéreux.
En contrepartie des biens apportés, les individus acquièrent la qualité d’associés et reçoivent
des droits sociaux appelés parts sociales ou action qui sont exposés à tous les risques de
l’entreprise.
A-1) L’assiette
Le droit est liquidé sur le montant total des apports mobilier et immobilier déduction faite du
passif.
Valeur imposable = Valeur nette des apports - Capital social
A-2) Le tarif
La taxation des apports purs et simples est établie par la réglementation des droits d’apport.
En effet la loi 2044-12 du 06/02/2004 en article 490 dispose : « Les actes de formation, de
prorogation de sociétés ne contiennent ni obligations, ni libération, ni transmission des biens
meubles et immeubles entre les associés ou autres personnes, sont assujettis à un droit de 1%
liquidé sur le montant total des apports mobiliers et immeubles déduction faite du passif ».
Toutefois lorsque le capital est au plus égal à 10 millions, il n’est perçu qu’un droit fixe de
25 000 francs.
Ce tarif est majoré de 3% sur la taxe immobilière lorsque le bien apporté est un bien
immeuble n’ayant pas donné lieu à une mutation entre vif à titre onéreux.
Exemple : Soit une société avec un capital de 750 000 000 dont un immeuble de
200 000 000.
Calculer les droits d’apport.
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Résolution :
Ce sont les apports rémunérés autrement que par des actions ou des parts sociales (par
exemple : prise en charge du passif ou reversement d’espèces). Les apports à titre onéreux
sont soumis au droit de mutation d’après la nature des biens apportés. Ainsi les taux suivants
sont appliqués :
• 15% pour les immeubles, les éléments corporels et incorporels autres que
les meubles et les marchandises
• 10% pour les meubles
• 2% pour les marchandises neuves
• 1% pour les créances
Ces taux ne sont appliqués que lorsqu’il est possible d’imputer l’apport à titre onéreux à un
élément bien déterminé des apports. L’apport à titre onéreux peut aussi avoir pour objet un
fonds de commerce et à défaut d’un inventaire et estimé article par article avec un prix
particulier pour les marchandises neuves. Ces dernières seront taxées à 15% comme les autres
éléments du fonds de commerce.
L’apport d’un associé peut être pur et simple pour partie, et à titre onéreux pour le surplus. Il
est alors dit mixte. La partie rémunérée au moyen des parts sociales ou d’actions est taxée au
droit d’apport ordinaire si le bien apporté est un immeuble, alors que la partie résultant du
paiement d’une somme d’argent ou de la prise en charge d’un passif de l’apport est soumise
au droit de mutation à titre onéreux d’après la nature des biens apportés.
Exemple : Une société anonyme au capital de 150 000 000 divisée en actions de valeur
nominale = 10 000 est constituée entre les actionnaires dont les noms sont les suivants :
- Sy apporte un immeuble de 60 000 000 grevé d’une hypothèque de 15 000 000
- Ndiaye apporte du numéraire pour 60 000 000
- Diagne apporte du matériel industriel pour 30 000 000
- Diaw apporte du numéraire pour 15 000 000
Travail à faire : quels sont les droits exigibles lors de la présentation de l’acte de constitution
à la formalité de l’enregistrement.
Résolution :
- Apports purs et simples
Droit d’apport ordinaire (DAO) = 150 000 000 x 1% = 1 500 000
Surtaxe immobilière = (60 000 000 – 15 000 000) x 3% = 1 350 000
- Apports à titre onéreux
Droit d’apport à titre onéreux (DATO)
15 000 000 x 15% = 2 250 000
Total des droits = 1 500 000 + 1 350 000 + 2 250 000 = 5 100 000
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2) Les autres frais de constitution
Il s’agit essentiellement :
- des honoraires du notaire ou de l’avocat intervenant dans la constitution de la société
et notamment dans l’établissement des statuts
- des honoraires des commissaires aux apports désignés en justice pour apprécier
l’évaluation des apports en nature
- des frais de publicité légale (immatriculation au registre du commerce et du crédit
mobilier, dépôt au greffe du tribunal régional, publicité dans les journaux d’annonces
légales.
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Chapitre 3 : les aspects comptables de la constitution
1) Généralités
A
B
C
Total X X X
Schéma comptable
Schéma comptable
2 Immobilisations
3 Stocks
4 Tiers
5 Trésorerie
4611 Associés, apports en nature
4612 Associés, apports en numéraire
Libération des apports
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1012 Capital souscrit, appelé non versé
1013 Capital souscrit appelé versé
Solde du 1012 par le 1013
Par ailleurs lorsque la libération n’est pas intégrale à la constitution, la dette des associés pour
la partie non appelée peut être transférée dans d’autres comptes qui sont étudiés pour chaque
type de société.
N.B. Les frais de constitution : ce sont toutes les dépenses relatives à la constitution de la
société.
- Honoraires du notaire ou du conseiller juridique
- frais de publicité
- dépenses fiscales
Schéma comptable
6324 Honoraires
627 Frais de publicité
646 Droits d’enregistrement
445 Etat TVA récupérable
4711 Notaire
521 Banque
Règlement des frais de constitution
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a) Les apports purs et simples
Application n° 1
Journal
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2011 Frais de constitution 2460000
781 Transfert des charges d’exploitation 2460000
Immobilisations des frais
Bilan d’ouverture
Actif (classe 4 et 5 si le solde est débiteur) Passif (classe 1, 4,5, si le solde est créditeur)
Lorsque le capital n’est que partiellement libéré à l a constitution, aux deux phases
précédemment distinguées (promesse et libération), s’en ajoute une troisième : celle de la
libération du surplus après la constitution.
Schéma comptable
- Promesse d’apport
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- A la libération du surplus après la constitution
521 Banque
4614 Associés, capital souscrit appelé non versé
Libération
Application n° 2
12
521 Banque 7280
6324 Honoraires 1500
646 Droit d’enregistrement 950
445 Etat TVA recuperable 1000
4711 Débiteurs divers 30000
Reversement des fonds sociaux
Il s’agit ici d’apport en nature reçu par la société et pour lesquels elle doit non seulement
remettre des droits sociaux à l’associé, mais également régler une dette en lieu et place de ce
dernier. Il faudra dans ce cas déterminer l’apport net par :
Apport net = Total actif – Passif exigible (dettes)
C’est cet apport qui constitue l’apport véritable entrant dans la formation du capital
Application n° 3
Calcul des droits d’enregistrement
Droits d’apports ordinaires = 16 000 000 x 1% = 160000
Droits d’apports à titre onéreux = 8000000 x 2% = 160000
Total des droits = 160000 + 160000 = 320000
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Associés Total des apports Nature Numéraire
BA 8000000 8000000
Les apports en nature sont en général repris et enregistrés par la société en constitution à leur
valeur d’apport qui peut être différente de la valeur comptable.
Ni la provision, ni l’amortissement ne sont repris par la nouvelle société. Les apports de
créance constituent une exception à ce principe. En effet, les associés peuvent apporter des
créances, par conséquent, la société nouvelle encourt un risque d’insolvabilité et peut les
accepter à une certaine valeur.
Règlement = R
Valeur nominale = VN
Valeur reprise règlement = VR
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VR = VN VR = VN
Application :
1ère hypothèse : Valeur reprise règlement (VR) = Valeur nominale (VN) = 1 000 000
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521 Banque 6660
6324 Honoraires 1000
646 Droits d’enregistrement 160
445 Etat TVA récupérable 180
4711 Débiteurs divers 8000
Reversement des fonds sociaux
2ème hypothèse
Valeur nominale = 1 000 000 ; Valeur reprise règlement = 980 000 ; Règlement = 970 000
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3) La société à responsabilité limitée
Dans une société à responsabilité, le capital a une valeur minimale de 1 000 000 et il est
divisé en parts sociales minimum 5000. La constitution de la société à responsabilité limitée
se traduit par des écritures de même que la société en nom collectif. Toutefois la libération
devant être intégrale et immédiate, il n’ y a pas à envisager un cas de libération partielle.
4) La société anonyme
Dans une société anonyme, le capital a une valeur minimale de 10 millions ou de 100 millions
selon que la société fait ou non appel public à l’épargne. Il est divisé en actions (minimum
10000), et les associés sont appelés actionnaires. Les actions en numéraire doivent être libérés
au ¼ au moins de la valeur nominale lors de la souscription. Le surplus étant libéré sur appel
dans les trois ans suivant l’immatriculation.
Application n° 1
17
781 Transfert des charges 5 950
Cette situation ne peut se présenter que pour les apports en numéraire. Le ¼ au moins doit être
sue chaque action.
Aux deux phases (promesse et libération) s’ajoute une troisième qui se déroule après la
constitution dans le délai de 3 ans imparti pour libérer le surplus des titres.
2 Immobilisations
3 Stocks
4 Tiers
5 Trésorerie
4611 Actionnaires apport en nature
4612 Actionnaires apports en numéraire
Liberation
1011 KSNA
1012 KSANV
Appel
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b-2-2) La libération du capital appelé
521 Banque
4613 Actionnaires KSANV
Libération
1012 KSANV
1013 KSAV
Solde du 1012
Application n° 2
19
521 Banque 10 000
4613 Actionnaire KSANV 10 000
Libération
Il arrive que certains actionnaires souhaitent se libérer immédiatement et versent plus que le
minimum appelé. Il s’agit de versement anticipé.
Exemple : À l’appel du 2ème quart, certains actionnaires versent également le ¾ ou bien le ¾
et le 4/4.
Schéma comptable :
1011 KSNA FA
1012 KSANV FA
Appel
521 Banque FA + X
4613 Actionnaire KSANV FA
4616 Actionnaire versement anticipé X
Libération
1012 KSANV FA
1013 KSAV FA
Solde du 1012
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• Lors des appels de fonds ultérieurs
1011 KSNA FA
1012 KSANV FA
Appel
1012 KSANV
1013 KSAV
Solde du 1012
Application :
Le 01/04/00, une société est constituée au capital de 10 millions de francs repartis en 1000
actions de numéraire libéré de minimum légal. Les fonds sont déposés en banque. Le
01/02/01, le conseil d’administration appelle le 2ème et 3ème quart, et les fonds sont versés le
28/02/01 par virement bancaire. Toutefois on constate que l’actionnaire A détenteur de 250
actions se libèrent intégralement. Le 01/03/02, le conseil d’administration appelle le 4ème quart
et tous les actionnaires concernés se libèrent par virement bancaire.
Travail à faire : Passer toutes les écritures nécessaires au journal.
Résolution :
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4613 Actionnaire KSANV 50000000
109 Actionnaire KSNA 50000000
Appel du 2ème et 3ème quarts
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d) Libération tardive
L’actionnaire est en retard lorsqu’il ne verse pas les fonds appelés dans le délai imparti. Ainsi
il doit :
Schéma comptable :
La décision d’appel des fonds est inchangé (on ignore si les actionnaires seront en retard)
1011 KSNA FA
1012 KSANV FA
Appel
4613 Actionnaire KSANV FA
109 Actionnaire KSNA FA
Appel
521 Banque
467 Actionnaire restant dû sur K appelé
771 Intérêts des prêts
7071 Autres frais facturés
Versements actionnaire retardataire
1012 KSANV
1013 KSAV
Solde du 1012
Application :
Un actionnaire souscripteur de 1000 actions de 10000 francs est en retard de 3 mois à l’effet
du 2ème quart.
Taux d’intérêt = 12%
Frais de retard = 15000
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Résolution :
Montant dû = 10000 X 1000 X ¼ = 2 500 000
Internet de retard = 2500000 X 12% X 3/12 = 75000
Frais de retard = 15000
Les actionnaires qui ne libèrent pas les appels de fonds sont dits défaillants.
(4617- Actionnaires défaillants)
Des mesures doivent être prises pour obtenir le versement des fonds, faute de quoi, le capital
ne sera jamais intégralement libéré.
Ces mesures sont « l’exécution » c'est-à-dire la vente forcée des titres à un acquéreur qui
verse les fonds à la place de l’actionnaire défaillant.
Cette vente forcée est effectuée :
Qui conserve les sommes nécessaires, ce qui lui est dû (appel de fonds,
intérêts, frais)
Et restitue le surplus éventuel à l’actionnaire exproprié.
Schéma comptable :
1011 KSNA
1012 KSANV
Appel
4613 Actionnaires KSANV
109 Actionnaires KSNA
Appel
521 Banque
467 Actionnaire restant dû s/ K appelé
4613 Actionnaire KSANV
Libération
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4617 Actionnaire défaillant
467 Actionnaire restant dû s/ K appelé
Constatation de la défaillance
521 Banque
4617 Actionnaire défaillant
771 Intérêt de retard
7071 Autres frais
443 TVA facturée
Vente des titres de l’actionnaire
Défaillant
1012 KSANV
1013 KSAV
Solde du 1012
1ère méthode :
Net perçu par - Montant déjà versé par
Le défaillant le défaillant
2ème méthode
Prix de vente brute des actions – Frais – Intérêts – TVA – Sommes versées
Déjà liberées et à libérer et à libérer
Application :
Moustapha souscripteur de 1000 actions de 10000 francs de la société LPG libérée de moitié,
n’a pas effectué la libération du 3ème quart qui devait avoir lieu au plus tard le 1er octobre.
L’exécution en bourse a lieu et les actions sont vendues à Martial. Comme liberées, les ¾
pour 7000000. Tapha doit en outre 45 000 de frais et des intérêts de retard calculés au taux de
12%. Date de cession le 31/12.
TAF : Passer les écritures relatives à ces opérations et calculer le résultat de l’actionnaire
défaillant.
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Résolution :
1012 KSANV
1013 KSAV
Fonds appelé
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Chapitre 4 – L’impôt sur les sociétés
L’article 4 du CGI stipule que « sont soumises à l’impôt sur les sociétés de plein droit quelque
soit leur objet, les sociétés anonymes (SA) et les sociétés à responsabilité limitée (SARL), les
sociétés en nom collectif (SNC), les sociétés en commandites simples (SCS), et les sociétés
un individuelles à responsabilité limitée (SUARL) peuvent opter pour l’impôt sur le revenu
mais de façon définitive et irrévocable ».
Peuvent aussi être assujettis à l’impôt sur les sociétés :
- Les sociétés civiles se livrant à une exploitation industrielle, commerciale, agricole,
artisanale, forestière ou minière
- Les sociétés coopératives d’exploitation ou de consommation, lorsqu’elles possèdent
des structures pour la commercialisation des denrées
- Les sociétés nationales
- Les sociétés d’assurances et de réassurances y compris celles à forme de mutuelle
- Enfin toute autre collectivité si elle se livre à une exploitation ou à des opérations à
caractère lucratif.
2- Les exemptions
Sont affranchis de l’impôt sur les sociétés :
Résultat fiscal = Résultat comptable avant impôt + Réintégration fiscale (charges non
déductibles fiscalement) – Déductions fiscales (produits non imposables)
Résultat fiscal = Total des produits imposables – Total des charges imposables
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Résultat net comptable après impôt = Résultat comptable avant impôt –
Impôt sur les sociétés
Le bénéfice est établi sous déduction de toutes les charges remplissant les conditions
suivantes :
- être exposée dans l’intérêt direct de l’entreprise ou se rattacher à la gestion normale de
la société (les dépenses personnelles ne sont pas admises)
- Correspondre à une charge effective et être appuyée de factures justificatives
suffisantes
- Etre comprise dans les charges de l’exercice au cours duquel elles ont été engagées
- Concourir à la formation d’un produit non exonéré d’impôt sur les sociétés.
Exemple :
Le loyer supporté par la SA LPG au titre de logement de son personnel cadre s’élevé à
16 000 000 pour l’exercice N comprenant :
- le DG dans un logement de 8 pièces
- le SG dans un logement de 5 pièces
- le DF dans un logement de 3 pièces
Le bénéfice comptable avant impôt est égal à 80 000 000
Travail à faire : Déterminer le maximum déductible et en déduire le loyer à réintégrer.
Résolution :
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C-2-2 Les dons
Les dons ne sont déductibles que dans la limite de 2/1000 du chiffre d’affaires hors taxes et
dans la mesure où les versements sont effectués au profit des organismes suivants : Fondation
nationale d’action sociale (FNAS), Association sénégalaise d’assistance aux lépreux (ASAL),
Caritas Sénégal, la croix rouge sénégalaise, l’union nationale des aveugles du Sénégal
(UNAS)
Les intérêts créditeurs des comptes courants d’associés ou d’actionnaires sont admis en
déduction seulement dans la mesure où les taux d’intérêt servis n’excèdent pas de plus de 2
points le taux d’escompte spécial de la BCEAO.
En outre, en ce qui concerne les SA et les SARL, seuls sont déductibles les intérêts versés au
titre d’un montant total de compte courant au plus égal au capital social à condition que ce
dernier ait été entièrement libéré.
Exemple : Les intérêts servis par la société LPG à l’associé BAFALL pour le montant de 10
millions versé au compte courant pendant 4 mois au cours de l’exercice N se sont élevés à
1 800 000. Le taux d’escompte de la BCEAO a été de 10% durant l’exercice N.
Résolution :
La quote part des frais de siège incombant aux entreprises qui exercent leurs activités au
Sénégal et dont le siège est situé à l’étranger, calculé au prorata du chiffre d’affaires de ces
mêmes entreprises est sous réserve des conditions internationales limitée à 20% du bénéfice
comptable avant déduction de la quote part des frais de siège.
Résolution :
- Minimum déductible = 20% (80 000 000 + 30 000 000) = 22 000 000
- A reintégrer : 30 000 000 – 22 000 000 = 8 000 000
Il s’agit de l’impôt sur les sociétés, de l’impôt minimum forfaitaire (IMF) sur les sociétés, de
l’impôt sur le revenu, et de la taxe spéciale sur les voitures particulières des personnes
morales (elle est différente de la vignette) qui est déductible.
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C-2-6) Les amendes et pénalités
Les contreventions, amendes, confiscation et pénalités de toutes natures ne sont en aucun cas
admises en déduction des bénéfices soumis à l’impôt.
Durant le bail :
- Les annuités d’amortissements pratiqués par entreprise preneuse seront réintégrées
dans les résultats imposables.
- La fraction des redevances de crédit bail enregistrées en remboursement de la dette
sera déduite des résultats imposables.
Les provisions justifiées par des charges et risques nettement précisées que les événements en
cours rendent probables sont déductibles. Elles doivent figurer en comptabilité.
- Ne sont pas déductibles les provisions sur créance découlant de l’adoption d’un taux
de dépréciation générale sur les créances. Exemple : L’entreprise LPG applique un
taux de dépréciation général sur les créances de 15% sur le montant du compte 416
clients douteux.
- Les provisions pour congé ne sont pas déductibles si elles ne font pas l’objet d’un
décaissement en cours d’exercice. Exemple : Au 31/12 de l’année N, le montant des
congés destinés aux ayants droits s’élève à 12 000 000. Au courant de l’année N+1
les congés effectivement payés sont de 14 000 000.
1) Les plus values réalisées à l’occasion des cessions d’élément d’actif sont
exonérées si la :
Société s’engage par écrit à réinvestir au minimum une somme égale à cette plus value plus la
valeur d’entrée de l’élément cédé dans un délai de 3 ans.
Résultat / cession = Prix de cession + somme des amortissements – Valeur d’Entrée – Frais
de cession – TVA
Exemple : Un matériel industriel acquis à 10 000 000 HTVA récupérable dont la somme des
amortissements est égale au ¾ a été cédé à 6 000 000 au courant de l’exercice. A la fin de
l’exercice, la société fait parvenir au fisc un engagement à réinvestir sur une valeur de
18 000 000 HTVA ;
Travail à faire : Déterminer la valeur minimale de l’investissement
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Résolution :
- Résultat sur cession = 6 000 000 + ¾ (10 000 000) – 10 000 000
- Valeur minimale = 3 500 000 + 10 000 000 + 13 500 000
- Les revenus exonérés de l’impôt sur les sociétés (intérêt) reçus sur les prêts consentis
aux collectivités et organismes suivants : l’état, les communes et collectivités locales,
la BHS, la CNCA, la SNHLM, et toute autre société qui se consacrent avec
l’agrément de l’état au développement des habitations économiques. Ces revenus ne
sont pas imposables.
- Les revenus des autres valeurs mobilières (actions, obligations) soumis à une retenue à
la source de 10%, sont imposées pour le montant net encaissé. Par conséquent, le
crédit d’impôt correspondant à la retenue à la source sera déduit de l’impôt sur le
revenu.
E) Le report de déficit
Le déficit fiscal d’un exercice peut venir en déduction des bénéfices ultérieurs dans la limite
de 3 exercices. Le reliquat non résorbé perd tout droit à déduction sur les résultats ultérieurs.
A- Résultat - 100 000 000 50 000 000 20 000 000 80 000 000
B- Report de - 50 000 000 - 20 000 000 - 30000000
déficit
0 0 50000000
Les amortissements comptabilisés mais réputés différés en période déficitaire par notification
au fisc dans des conditions prévues par la loi sont reportables de façon illimitée. Ils doivent
être inscrit obligatoirement dans le relevé prévu à cet effet.
-100000000 0 0 0 60000000
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F/ Déclaration annuelle des résultats
Toute entreprise soumise à l’impôt sur les sociétés doit souscrire chaque année à la
déclaration de ses résultats. Cette dernière consiste à annexer à la déclaration les documents
suivants au plus tard le 30/04 de chaque année :
- Les états financiers prévus par le système comptable OHADA et qui sont :
• Le bilan
• Le compte de résultat
• Le tableau financier des ressources et emplois (TAFIRE)
• Les états annexés
• Les états supplémentaires
- les relevés de charges
• relevé des amortissements
• relevé des provisions
• relevé des frais généraux
- une copie des documents déposés au bureau de l’enregistrement pour le prélèvement
effectué sur le revenu des valeurs mobilières
- le rapport des experts comptables chargés d’établir ou de contrôler les comptes de la
société.
Lorsque la déclaration des résultats n’est pas déposée dans les délais, l’entreprise encourt
outre les amendes le risque de voir son bénéfice évalué et taxé d’office par
l’administration avec des majorations d’impôts subséquentes.
Les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés doivent déterminer elles mêmes le montant de
l’impôt à régler au trésor. L’impôt se calcule sur le résultat fiscal de l’exercice (arrondi au
millier de francs inférieur) au taux de 25%.
Impôt sur les société = Résulta fiscal X 25% 5 (arrondi au francs inférieur)
2) Paiement de l’impôt
L’impôt sur les sociétés donne lieu au paiement de 2 acomptes et d’un solde. A la clôture de
l’exercice (le 31/12 de l’année N). Les acomptes et le solde se font aux dates suivantes :
- le 1er Acompte
• Montant : minimum (impôt minimal forfaitaire) IFM ou 1/3 de l’impôt sur
les sociétés de l’année N – 1
• Date de paiement 15 février de l’année N + 1
- le 2ème acompte
• Montant : 1/3 de l’impôt sur les sociétés de N – 1 ou (2/3 de I.S. de N-1 –
IMF) si le 1er acompte est égal à IMF.
• Date limite de paiement le 30/04 N+1
- le solde
• Impôt sur les sociétés de N – 2 acomptes
• Date limite de paiement le 15 juin de N + 1
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3) L’impôt minimum forfaitaire (IMF)
Les personnes morales soumises à l’impôt sur les sociétés s’acquitter chaque année de l’IMF
quelque soit le montant de résultat fiscal (bénéfice ou déficit).
Le montant de l’IMF est fonction du chiffre d’affaire hors taxe réalisé durant l’exercice.
Jusqu’ à 250 000 000 francs CFA = 500 000
De 250 000 001 500 000 000 = 750 000
Au delà 500 000 000 = 1 000 000
Cet impôt vient s’imputer sur l’impôt sur les sociétés de l’année de paiement.
A défaut, (si le résultat est déficitaire) il constitue une imposition définitive.
H/ La comptabilisation
1) Les acomptes
3) Le règlement du solde
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Chapitre 5 – Les comptes courants d’associés
Les administrateurs des sociétés anonymes peuvent recevoir des jetons de présence dont le montant est
fixé par l’assemblée générale ordinaire, sur proposition du conseil d’administration. Ce montant reste
déductible du bénéfice fiscal. (6581 Jetons de présence).
Ils peuvent recevoir des salaires s’ils effectuent un travail réel découlant d’un contrat de travail effectif
les liant à la société (66 charges de personnel). Le compte 462 (Associé compte courant) fait état des
sommes sui leur sont versées.
462 Associés comptes courants
Retraits effectués par les associés • Jetons de présence
• Intérêts servis
• Autres rémunérations
• Prêts des associés à la société
Les comptes courants s’ils existent doivent obligatoirement avoir un solde créditeur pour
éviter que les associés puissent utiliser, la société comme source de prêt.
Les intérêts alloués au versement en comptes courants effectués par les associés peuvent
figurer parmi les charges déductibles fiscalement à condition que :
- Le capital soit entièrement libéré
- Le taux d’intérêt ne dépasse pas le taux de la BCEAO majoré de 2 %
Un impôt est retenu à la source au taux de 10% sur les gains bruts des actionnaires. Il s’agit de
l’IRVM 442 « Etat autres impôts taxes »
Application :
Une société anonyme au capital de 80 millions libérés intégralement possède des comptes
courants d’administrateurs créditeurs de 40 millions n’ayant subi aucun mouvement durant
l’exercice N. Le taux d’intérêt servi par la société anonyme est de 20 % et le taux de la
BCEAO de 13%.
Travail à faire :
- Calculer les intérêts à verser en net aux administrateurs
- Calculer les intérêts déductibles fiscalement et passer au journal les écritures de mise
à disposition aux administrateurs des intérêts qu’ils ont gagnés.
Résolution :
1) Intérêts nets à verser aux administrateurs
Intérêts : 40 000 000 x 20% = 8 000 000
Intérêts (nets) : 8 000 000 – (8 000 000 x 10%) = 7 200 000
IRVM = 800 000
2) Intérêts déductibles fiscalement
40 000 000 x (13 + 2) % = 6 000 000
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II/ Cas de la SARL
Concernant les comptes courants, La SARL applique les mêmes principes que la société
anonyme.
Ici les comptes courants peuvent être débiteurs car la responsabilité des associés est
illimitée. Si elle a opté pour l’impôt sur les sociétés, les rémunérations versées aux gérants
sont déductibles financièrement. Dans le cas contraire, ces versements ne sont pas
déductibles fiscalement et sont considérées comme des distributions de bénéfice. Un
compte de prélèvement des associés (non prévu) par les système OHADA) pourrait être
utilisé c’est le compte 468 « associés comptes de prélèvement ».
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Chapitre 6 La répartition des bénéfices
I/ Généralités
Bénéfice à repartir (BAR) = Bénéfice comptable avant impôt – Impôt sur les sociétés –
Report à nouveau antérieur débiteur
1- Les réserves
C’est une réserve dotée en vertu de la loi. En effet, la loi oblige les sociétés anonymes et les
sociétés à responsabilité limitée à prélever annuellement 10% de leur bénéfice à repartir.
Réserve légale = 10% du bénéfice à repartir
N.B. : L’obligation de doter la réserve légale cesse lorsque son montant cumulé atteint un
plafond à 20% du capital (libéré ou non libéré)
C’est une réserve dotée en vertu des statuts. Elle a un caractère obligatoire
2- Les distributions
Ce sont des parts de bénéfice qui sont attribuées aux associés en rémunération de leurs
apports. Elles comprennent deux (02) éléments : l’intérêt statutaire ou premier dividende ou le
superdividende.
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2-a) L’intérêt statutaire
Il est obtenu en appliquant un certain taux t sur le capital liberté et non amorti. Pour les
actions libérées en cours d’exercice, l’intérêt statutaire est calculé en tenant compte d’un
prorata temporis entre la date de libération et la fin de l’exercice.
2-b) Le superdividende
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II/ Présentation du tableau de répartition
Bénéfice à repartir E
Réserve légale BAR x 10% ou - F
Réserve statutaire Reliquat X 20% - G
Report à nouveau antérieur créditeur +H
Bénéfice à distribuer I
Solde 1 M
Report à nouveau antérieur de l’exercice -M
Solde 0
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Application sur la répartition du résultat :
Solde 1 400000
Report à nouveau de l’exercice - 400000
Solde 0
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Cas 2 : Recherche d’un dividende approché et report à nouveau à déterminer
Solde 1 600000
Report à nouveau antérieur exercice -600000
Solde 2 0
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Cas n° 3 : Existence d’actions partiellement libérées
Solde 1 400000
RAN de l’exercice -400000
Solde 2 0
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Cas n° 4 : Recherche de taux
Solde 2 0
Recherche du taux
Dividende unitaire : 4/4 = 2975
Intérêt statutaire unitaire = 10000 x 4/4 x 12/12 x X% = 100X
2975 = 100X + superdividende unitaire (équation n° 1)
Intérêt statutaire global =
5000 x 10000 x 4/4 x 12/12 x X% + 3000 x 10000 x 2/4 x 12/12 x X% + 3000 x 10000 x ¼ x
9/12 x X%
= 500000X + 150000X + 56250X + Superdividende unitaire x 800
706250X + 8000 superdividende unitaire = 23 331 250
100X + Superdividende unitaire = 2975
- 93750X + 0 = - 468 750
X = 468750/93750 = 5
Taux = 5%
Superdividende unitaire = 2475
42
43