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CHAPITRE 9

STOCKS
IAS 2
Introduction

La version en vigueur d’IAS 2 date de l’année 2003 et son entrée en application remonte au 1er
janvier 2005.

Au sens du paragraphe 6 d’IAS 2, les stocks constituent des actifs courants avec trois formes
possibles. Dans ce sens, ils peuvent être détenus en vue de la vente dans le cours normal de
l’activité, ou bien en cours de production pour une telle vente ou encore sous forme de matières
premières ou de fournitures devant être consommées dans le processus de production ou de
prestation de services.

L’objectif de la norme IAS 2 est de prescrire le traitement comptable des stocks. Le texte de la
norme précise, à travers son paragraphe 9, qu’un stock est évalué en se référant au montant le
plus faible entre son coût et sa valeur nette de réalisation.

Le coût d’un stock est constitué des éléments suivants : le coût d’acquisition, le coût de
transformation (selon une capacité normale de production) et autres coûts supportés pour mettre
les stocks dans l’état et l’endroit où ils se trouvent.

La valeur nette de réalisation désigne le montant net qu’une entité s’attend à réaliser sur la
vente de stocks dans le cours normal de l’activité. Elle est égale au prix de vente estimé dans le
cadre normal de l’activité diminué (1) des coûts estimés pour l’achèvement du stock et (2) des
coûts estimés nécessaires à la réalisation de la vente.

Selon IAS 2, la détermination du coût des stocks varie selon la nature des éléments constitutifs
des stocks. Si ces éléments sont non fongibles (interchangeables) il y a une seule formule de
coût, à savoir le coût réel d’entrée de chaque stock. Si les éléments de stocks sont fongibles,
alors il y a deux formules (ou méthodes de calcul) de coût, à savoir (1) le PEPS ou FIFO, c’est-
à-dire premier entré premier sorti et (2) le CMP, c’est-à-dire le coût moyen pondéré.

La norme IAS 2 s’applique à tous les stocks, sauf aux :

(a) travaux en cours générés par des contrats de construction y compris les contrats
directement connexes de fourniture de services (voir IAS 11 Contrats de construction) ;

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(b) instruments financiers ; et

(c) actifs biologiques relatifs à l’activité agricole et produits agricoles au moment de la


récolte (voir IAS 41 Agriculture).

De même, IAS 2 ne s’applique pas à l’évaluation des stocks détenus par :

(a) les producteurs de produits agricoles et forestiers, de produits agricoles après récolte
et de minéraux et de produits d’origine minérale, dans la mesure où ils sont évalués à la valeur
nette de réalisation selon des pratiques bien établies dans ces secteurs d’activités. Lorsque ces
stocks sont évalués à la valeur nette de réalisation, les variations de cette valeur sont
comptabilisées en résultat net de la période au cours de laquelle la variation est intervenue ;

(b) les courtiers négociants en marchandises, qui évaluent leurs stocks à la juste valeur
diminuée des coûts de vente. Lorsque ces stocks sont évalués à la juste valeur diminuée des
coûts de vente, les variations de juste valeur diminuée des coûts de vente sont comptabilisées
en résultat net de la période au cours de laquelle est intervenue la variation.

Section 1 : Aspects techniques de la comptabilisation des stocks (rappel d’un cours de


comptabilité financière)

Dans ce qui suit, nous présentons, à travers deux cas, les schémas comptables qui illustrent la
prise en compte des mouvements qui touchent le compte stock et leurs impacts sur la
détermination du résultat comptable.

1.1. Cas d’une société commerciale

La société AZE est une société qui commercialise un produit A. Elle valorise ses stocks
conformément à la méthode du coût unitaire moyen pondéré.

Au début de l’année N, le stock initial en produits A composé de 20 unités évaluées à 10 dinars


l’unité.

Le 20/06/N, elle achète 50 unités à 13 dinars l’unité.

Le 15/09/N, elle vend 60 unités à 14 dinars l’unité.

Travail à faire :

1. Etablir la fiche des stocks (entrée, sortie, stock) du produit A pendant l’année N.
2. Déterminer le résultat de l’exercice N selon deux méthodes de calcul.
3. Passer les écritures comptables qui s’imposent au livre journal de la société AZE (y
compris celles qui mène à la détermination du résultat de l’exercice).

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1 - Analytiquement, la fiche des stocks de l’année N s’établit de la façon suivante :

Entrées Sorties Stock


Date Libellé
Q PU V Q PU V Q PU V
01/01/N Stock initial 20 10 200 20 10 200
Achat du
20/06/N 50 13 650 70 12,142 850
produit A
Vente du
15/09/N produit A à 14 60 12,143 728,58 10 12,143 121,43
DT l'unité
Remarque : le stock final de l’exercice N = 121,43 (le CUMP = 12,143).

2 – Détermination du résultat de l’exercice N :

Selon la méthode de la comptabilité analytique de gestion :

Entrées
Libellé
Q PU V
Vente 60 14 840
Coût de revient 60 12,143 728,57
Résultat 60 1,857 111,43
Le coût de revient représente le coût de la marchandise (dans notre cas le produit A) vendue.

Selon ce tableau, le résultat de l’exercice s’élève à 111,42.

Selon la méthode basée sur la détermination de la variation des stocks (le stock initial et le stock
final), le résultat peut être déterminé comme suit :

Résultat de l’exercice N = Vente – Achat ± variation des stocks.

La variation des stocks étant égal à : 121,43 – 200 = -78,57

Le résultat est égal à 840 – 650 – 78,57 = 111,42.

3 – Passation des écritures comptables et détermination du résultat de l’exercice

01/01/N
. .
. .
Stock de marchandises (A+) 200
. .
. .
. .
. .
Ecriture d'ouverture du bilan . .
20/06/N
Achats de Marchandises (R-) 650
Trésorerie (A-) 650
15/09/N

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Trésorerie (A+) 840
Ventes de marchandises (R+) 840
31/12N
Variation des stocks (R-) 200
Stocks de Marchandises (A-) 200
Annulation du stock initial

Stock de Marchandises (A+) 121,43
Variation de stocks (R-) 121,43
Constatation du stock final

Ventes de marchandises (R-) 840
Variations de stocks (R-) 121,43
Achats de marchandises (R+) 650
Variations de stocks (R+) 200
Résultats de l'Exercice (CP+) 111,43
Détermination du résultat de l’exercice

1.2. Cas d’une société industrielle

La société ABC est une société industrielle qui fabrique un produit A issu d’une seule matière
première MP. Nous supposons que la fabrication du produit A nécessité une machine et le
travail d’un seul salarié.

Pendant l’exercice N, les stocks initiaux se présentent comme suit :

- Stock de matière première : 50 Kg, le coût unitaire moyen pondéré est égal à 2.
- Stock de produits finis A : 100 Kg, le coût unitaire moyen pondéré est égal à 5.

Au cours de l’exercice N, la société ABC a acheté 200 Kg de la matière première à 3 le Kg.

Pendant le même exercice, 250 Kg du produit A ont été obtenus. Ils ont nécessité 150 Kg de
matière première, des salaires qui s’élèvent à 1 000 et des dotations aux amortissements d’une
valeur de 80.

Au cours du 3è trimestre de N, la société ABC a vendu 180 Kg de son produit fini à 8 le Kg.

Travail à faire :

1. Etablir la fiche des stocks (entrée, sortie, stock) de la matière première et du produit fini
pendant l’année N.
2. Déterminer le résultat de l’exercice N issu des tableaux de la comptabilité analytique.
3. Passer les écritures comptables qui s’imposent au livre journal de la société ABC (y
compris celles qui mène à la détermination du résultat de l’exercice).

Solution :

1 – Fiche des stocks

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Fiche du stock de la matière première :

Entrées Sorties Stock


Libellé
Q PU V Q PU V Q PU V
Stock initial 50 2 100 50 2 100
Achat 200 3 600 250 2,8 700
Sortie /
150 2,8 420 100 2,8 280
Production

Pour établir la fiche du stock du produit fini, il faut au préalable calculer son coût de production.

Coût de production du produit fini :

Matière première 420


MOD 1000
Amortissements 80
Total 1500
Fiche du stock du produit fini :

Entrées Sorties Stock


Libellé
Q PU V Q PU V Q PU V
Stock initial 100 5 500 100 5 500
Production 250 6 1500 350 5,714 2000
Vente
180 5,714 1028,5 170 5,714 971,429
(sortie)
2- Résultat analytique

Résultat
Libellé
Q PU V
Vente 180 8 1440
Coût de production 180 5,714 1028,52
Vente 180 2,286 411,48

3- Passation des écritures comptables et détermination du résultat de l’exercice

01/01/N
.
.
Stock de matière première (A+) 100
Stock de produit fini (A+) 500
.
.
Constatation du stock initial (ouverture du bilan) .
…/…/N
Achat matière première (R-) 600
Trésorerie (A-) 600
…/…/N
Frais de personnel (R-) 1000
Trésorerie (A-) 1000
…/…/N

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Trésorerie (A+) 1440
Vente de PF (R+) 1440
31/12/N
Dotations aux amortissements (R-) 80
Amortissements / MI (P+) 80
31/12/N
Variation des stocks MP (R-) 100
Variation des stocks PF (R-) 500
Stocks MP (A-) 100
Stock PF (A-) 500
Annulation stocks d'ouverture
31/12/N
Stocks MP (A+) 280
Stock PF (A+) 971,38
Variation de stocks (R+) 1251,38
Constations du stock final
31/12/N
Ventes de PF (R-) 1440
Variations de stocks (R-) 1251,38
Achats de matière première (R+) 600
Frais de personnel (R+) 1000
Dotations aux amortissements (R+) 80
Variation des stocks MP (R+) 100
Variation des stocks PF (R+) 500
Résultats de l'Exercice (CP+) 411,48
Détermination du résultat de l'exercice N

Section 2 : Evaluation à l’entrée des stocks

Initialement, la reconnaissance comptable (date d’entrée) d’un stock, en tant qu’élément d’actif,
se fait au moment du transfert des risques et avantages et de la prise de contrôle des avantages
économiques dont bénéficiera l’entité.

Le coût d’un stock inclut les éléments suivants : le coût d’acquisition, le coût de transformation
et les autres coûts supportés pour mettre les stocks dans l’état et l’endroit où ils se trouvent.

2.1. Les coûts d’acquisition

Selon le paragraphe 11 d’IAS 2, les coûts d’acquisition des stocks comprennent le prix d’achat,
les droits de douane et autres taxes non récupérables, les frais de transport, de manutention et
autres coûts directement attribuables à l’acquisition des produits finis et des matières premières.
Les rabais commerciaux, remises et autres éléments similaires (par exemple escompte de
règlement sur factures fournisseur) sont déduits pour déterminer les coûts d’acquisition.

Par exemple, les charges suivantes liées à la fonction approvisionnement d’une entreprise
industrielle font partie du coût d’entrée de stocks :

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 Frais de transport sur achat (y compris les frais d’assurance).
 Frais et taxes non récupérables d’aéroport.
 Taxes spécifiques pour acheminer des matières dangereuses (trajet fournisseur à
l’entreprise)

Dans des circonstances limitées, des coûts d’emprunts peuvent être inclus dans le coût des
stocks. Ces circonstances sont identifiées dans la norme IAS 23. Elles concernent les stocks
qualifiés, c’est-à-dire les stocks qui exigent une longue période de préparation avant de pouvoir
être utilisés ou vendus.

Par ailleurs, une entité peut acheter des stocks selon des conditions de règlement différé.
Lorsque l’accord contient effectivement un élément de financement, celui-ci, par exemple une
différence entre le prix d’achat pour des conditions normales de crédit et le montant payé, est
comptabilisé comme une charge d’intérêt sur la période du financement

Illustration 1 :

Un importateur de produits électroménagers présente à l’entreprise AZE une facture d’achat de


50 réfrigérateurs dont les détails se présentent comme suit :

Article Quantité PUHT Total


Réfrigérateurs 50 800 40000
Remise (5%) -2000
Frais de port 1000
Taxes aéroport (non 500
récupérables)

TVA (19%) 7410


Total TTC 46410
Escompte 2%
Il est demandé de calculer le coût unitaire du stock des réfrigérateurs acquis.

Solution

Le coût global d’acquisition des réfrigérateurs est composé par les éléments suivants :

Eléments de coût Montant


Prix d’achat 40000
Remise à déduire du prix d’achat -2000
Taxes aéroport 500
Total 38500
La TVA ne constitue pas un élément de coût puisqu’elle est récupérable.

L’escompte de 2% est applicable sur le coût d’entrée du stock. C’est 38500 * 2% = 770.

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Le coût d’entrée total du stock est égal donc à : 38500 – 770 = 37730.

Le coût d’entrée de chaque réfrigérateur est égal à 37730/50 = 754,6.

Remarque : les réfrigérateurs sont considérés comme des biens non fongibles (c’est-à-dire non
interchangeables) dans la mesure où chaque unité est dotée d’un caractère matériellement
identifiable. Dans ce cas, le coût d’entrée est déterminé article par article.

2.2. Les coûts de transformation (ou coût de production)

Le coût de production pourrait être déterminé en appliquant la méthode du coût complet en


faisant la distinction en charges directes et charges indirectes. Dans ce cas, il s’agit de
déterminer un coût réel (qui inclut les charges incorporables) contrairement à la méthode du
coût standard qui suppose la détermination d'un coût théorique (voir paragraphe 2.4). Selon IAS
2, les coûts de transformation des stocks comprennent les coûts directement liés aux unités
produites, tels que la main-d’œuvre directe, le coût de la matière première, les frais de la section
approvisionnement 1 (stockage matière première)…etc. Ils comprennent également des charges
indirectes composées par des frais généraux de production fixes et variables qui sont engagés
pour transformer les matières premières et les matières consommables en produits finis. Les
frais généraux de production fixes sont les coûts indirects de production qui demeurent
relativement constants indépendamment du volume de production, tels que l’amortissement et
l’entretien des bâtiments et de l’équipement industriels, et les frais de gestion et
d’administration de l’usine. Les frais généraux de production variables sont les coûts indirects
de production qui varient directement, ou presque directement, en fonction du volume de
production, tels que les matières premières indirectes et la main-d’œuvre indirecte.

La distinction entre frais fixes et variables peut être utile pour l’application de la méthode de
l’imputation rationnelle. Cette méthode nous évite d’intégrer dans le coût de production les
coûts de sous-activité engendrés lorsque l’activité réelle est en dessous de l’activité normale.

L’affectation des frais généraux fixes de production aux coûts de transformation est fondée sur
la capacité normale des installations de production. La capacité normale est la production
moyenne que l’on s’attend à réaliser sur un certain nombre de périodes ou de saisons dans des
circonstances normales, en tenant compte de la perte de capacité résultant d’un entretien
planifié. Il est possible de retenir le niveau réel de production s’il est proche de la capacité de
production normale. Le montant des frais généraux fixes affecté à chaque unité d’œuvre n’est

1
Ne constituent pas un élément du coût d’acquisition des matières premières (voir cas de synthèse à la fin du
chapitre).

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pas augmenté par suite d’une baisse de production ou d’un outil de production inutilisé. Les
frais généraux non affectés sont comptabilisés dans le résultat de l’exercice en tant que charge
de la période au cours de laquelle ils sont engagés (rattachement des charges aux produits).
Dans des périodes de production anormalement élevée, le montant des frais généraux fixes
affecté à chaque unité d’œuvre est diminué de telle sorte que les stocks ne soient pas évalués
au-dessus du coût. Les frais généraux variables de production sont affectés à chaque unité
d’œuvre sur la base de l’utilisation effective des installations de production.

La norme IAS 2 donne des exemples de dépenses exclues du coût des stocks et qui doivent être
de ce fait comptabilisées dans le résultat de l’exercice en tant que charges de la période au
cours de laquelle ils sont engagés.

Dans ce qui suit, nous présentons ces cas accompagnés par des exemples :

- Les montants anormaux de matière première, de main-d’œuvre ou d’autres coûts de


production gaspillés (exemple : surplus de consommation d’huile pour machine de production,
du fait d’une erreur de calibrage) ;

- Les coûts de stockage, à moins que ces coûts soient nécessaires au processus de production
préalablement à une nouvelle étape de la production ;

- Les frais généraux administratifs qui ne contribuent pas à amener les stocks à l’endroit et dans
l’état où ils se trouvent (exemple : salaire de l’assistante achat ou des commerciaux qui vendent
les articles d’un stock) ;

- Les coûts de sous-activité (tels que les frais généraux de production fixes résultant d’une
baisse de la production ou de la non utilisation d’un outil de production).

- Les pertes de change liées à l’acquisition des stocks.

- les frais de commercialisation (exemple : frais de publicité pour solde d’une catégorie de
stock).

2.3. Evaluation des stocks acquis ou produits conjointement pour un coût global
(produits liés)

Un processus de production peut donner lieu à la production simultanée de plus d’un produit.
C’est le cas de la production de produits liés ou lorsqu’il y a un produit principal et un sous-
produit.

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Lorsque les coûts de transformation de chaque produit ne sont pas identifiables séparément, ils
sont répartis entre les produits sur une base rationnelle et cohérente. Cette répartition peut être
opérée par exemple sur la base de la valeur de vente relative de chaque produit, soit au stade du
processus de production où les produits deviennent identifiables séparément, soit à
l’achèvement de la production. La plupart des sous-produits sont non significatifs par nature.
Dans ce cas, ils sont souvent évalués à la valeur nette de réalisation et cette valeur est déduite
du coût du produit principal. De ce fait, la valeur comptable du produit principal n’est pas
différente de façon significative de son coût.

Exemple :

L’entreprise XYZ fabrique un produit « PP », objet de son activité, issu de l’usinage d’une
matière première. Le processus de production donne lieu à la fabrication d’un produit
secondaire « PS », qu’elle commercialise accessoirement, et d’un produit résiduel (un sous-
produit) « PR » vendu à un prix dérisoire.

Pendant le mois de janvier N, le coût de production total s’élève à 86 220. Les quantités
fabriquées des trois produits sont comme suit :

 Le produit PP : 2 000 Kg.


 Le produit PS : 600 Kg.
 Le produit PR : 200 Kg.

Il est prévu que les prix de vente respectifs d’un Kg des trois produits PP, PS et PR est de : 60,
25 et 3.

Le coût de distribution du produit résiduel est de 10% du prix de vente.

Travail à faire :

Pour combien les trois produits en question peuvent être évalués ?

Réponse :

Selon la méthode des stocks produits conjointement pour un coût global, le produit résiduel est
évalué à sa valeur nette de réalisation. Cette dernière est égale à : (200 x 3) x 90% = 540.

Ce montant on le soustrait du coût de production global pour trouver le coût de production des
produits PP et PS. Ce dernier est donc égal à : 86 220 – 540 = 85 680 ; il peut être affecté à
chacun des deux produits PP et PS en fonction du chiffre d’affaires prévisionnel de chacun
d’eux.

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2000 x 60
Coût de production du produit PP : 85 680 x (2000x60)+(600𝑥25) = 76 160

600 x 25
Coût de production du produit PR : 85 680 x (2000x60)+(600𝑥25) = 9520

Le coût de production des trois produits pendant le mois de janvier selon celle méthode est alors
de :

Produit Q CU V
Produit PP 2000 38,08 76 160
Produit PS 600 18,86 9 520
Sous-produit PR 200 2,7 540
Total 86220
Remarque : si le processus de fabrication n’aboutit pas à l’obtention d’un sous-produit, dans le
cas le coût de production global de la période sera affecté au(x) produit(s) fabriqués selon une
base rationnelle et cohérente.

2.4. Evaluation des stocks à partir du prix de vente ou du coût standard

Les techniques d’évaluation du coût des stocks, telles que la méthode du coût standard ou la
méthode du prix de détail, peuvent être utilisées pour des raisons pratiques si ces méthodes
donnent des résultats proches du coût.

Les coûts standard sont des coûts prédéterminés (ou théoriques) qui retiennent les niveaux
normaux d’utilisation de matières premières et de fournitures, de main-d’œuvre, d’efficience et
d’utilisation de la capacité. Ils sont régulièrement réexaminés et, le cas échéant, révisés à la
lumière des conditions actuelles. Ils sont utilisés quand une entité, pour une raison ou autre, ne
se trouve dans la possibilité de calculer ses coûts. Par exemple dans le cas d’une perte des
fichiers informatiques relatifs à un cycle de production.

La méthode du prix de détail est souvent utilisée dans l’activité de la distribution au détail pour
évaluer les stocks de grandes quantités d’articles à rotation rapide, qui ont des marges similaires
et pour lesquels il n’est pas possible d’utiliser d’autres méthodes de coûts. Le coût des stocks
est déterminé en déduisant de la valeur de vente des stocks le pourcentage de marge brute
approprié. Le pourcentage utilisé prend en considération les stocks qui ont été démarqués au-
dessous de leur prix de vente initial. Un pourcentage moyen pour chaque rayon est souvent
utilisé.

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3. Méthodes de valorisation des stocks à la sortie

La valorisation des stocks à la sortie diffère en fonction de la nature des éléments (articles) qui
les composent. A cet effet, la norme distingue les éléments fongibles et les éléments non
fongibles.

3.1. Coût des biens non fongibles

Les biens non fongibles sont matériellement identifiables et non interchangeables. Ils ont des
caractéristiques spécifiques et individuelles. C’est l’exemple de stocks de voitures, de produits
électroménagers, de matériel informatique (ordinateurs, imprimantes…etc.) de bâtiments (pour
les sociétés de promotions immobilières),…etc. De ce fait, le coût des stocks constitués par ces
éléments doit être déterminé en utilisant une identification spécifique de leurs coûts individuels,
c’est-à-dire le coût réel d’entrée de chaque élément.

3.2. Coût des biens fongibles

Les biens fongibles ou interchangeables sont les éléments qui ne peuvent pas être identifiées
après leur entrée en stock. C’est l’exemple d’un stock de boulons, de sacs de ciments, de
stylos..etc. Le coût des stocks fongibles doit être déterminé en utilisant deux méthodes
autorisées (sauf exception justifiée par l’entité) par la norme IAS 2 : (1) la méthode du premier
entré - premier sorti (PEPS) – mieux connue sous l’appellation FIFO (First - In First Out), et
(2) la méthode du coût moyen pondéré (CUMP). Une entité doit utiliser la même méthode de
détermination du coût pour tous les stocks ayant une nature et un usage similaires pour l’entité.
Pour les stocks ayant une nature ou un usage différent, l’application d’autres méthodes de
détermination du coût peut être justifiée.

La méthode PEPS suppose que les éléments de stocks qui ont été acquis ou produits les premiers
sont vendus les premiers, et qu’en conséquence, les éléments restant en stock à la fin de la
période sont ceux qui ont été achetés ou produits le plus récemment.

Selon la méthode du coût moyen pondéré, le coût de chaque élément est déterminé à partir de
la moyenne pondérée du coût d’éléments similaires au début d’une période et du coût
d’éléments similaires achetés ou produits au cours de la période. Cette moyenne peut être
calculée périodiquement ou lors de la réception de chaque nouvelle livraison, selon la situation
particulière de l’entité.

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Exemple :

Pendant le mois d’avril N, le magasinier de la société immobilière ABC a enregistré les entrées
et les sorties de sacs de ciments, de 25kg chacun, qui servent pour la construction d’un complexe
résidentiel sis à El Mourouj 3.

01/04/N Stock initial 120 sacs à 12 dinars l’unité


03/04/N Bon d’entrée Achat d’un lot de 200 sacs à 13 dinars l’unité
04/04/N Bon de sortie 80 sacs
06/04/N Bon de sortie 100 sacs
18/04/N Bon d’entrée 50 sacs à 16 dinars l’unité
22/04/N Bon de sortie 150 sacs
28/04/N Bon d’entrée 120 sacs à 17 dinars l’unité
Travail à faire :

Etablir la fiche du stock Ciment du mois d’avril selon les méthodes FIFO et CUMP.

Solution :

1- Selon la méthode FIFO

Entrées Sorties Stock Final


Date
Q PU V Q PU V Q PU V
01/04/N 120 12 1440 120 12 1440
120 12 1440
03/04/N 200 13 2600
200 13 2600
40 12 480
04/04/N 80 12 960
200 13 2600
40 12 480
06/04/N 140 13 1820
60 13 780
140 13 1820
18/04/N 50 16 800
50 16 800
140 13 1820
22/04/N 40 16 640
10 16 160
40 16 640
28/04/N 120 17 2040
120 17 2040
La méthode du premier entré – premier sorti semble être pertinente pour le cas du ciment et
pour tous les autres produits qui peuvent devenir périmés avec le temps.

A la fin du mois, le stock final composé de 160 sacs de ciments en total inclut 40 sacs à 16
dinars l’unité et 120 sacs à 17 dinars l’unité.

2- Selon la méthode du Coût unitaire Moyen Pondéré :

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Entrées Sorties Stock Final
Date
Q PU V Q PU V Q PU V
01/04/N 120 12 1440 120 12 1440
03/04/N 200 13 2600 320 12,625 4040
04/04/N 80 12,625 1010 240 12,625 3030
06/04/N 100 12,625 1262,5 140 12,625 1767,5
18/04/N 50 16 800 190 13,51 2567,5
22/04/N 150 13,51 2026,5 40 13,525 541
28/04/N 120 17 2040 160 16,13 2581
La méthode du coût unitaire moyen peut être jugée pertinente si le taux de rotation du stock est
jugée rapide.

Selon cette méthode, le stock final du ciment est constitué par 160 sacs (même nombre que
celui obtenu par la méthode FIFO) à un coût moyen par sac de 16,13 dinars.

Section 4 : L’évaluation des stocks à la date d’inventaire

Le coût des stocks peut ne pas être recouvrable si ces stocks ont été endommagés, s’ils sont
devenus complètement ou partiellement obsolètes ou si leur prix de vente a subi une baisse. Le
coût des stocks peut également ne pas être recouvrable si les coûts estimés d’achèvement ou les
coûts estimés nécessaires pour réaliser la vente ont augmenté. La pratique consistant à déprécier
les stocks au-dessous du coût pour les ramener à leur valeur nette de réalisation est cohérente
avec le principe suivant lequel les actifs ne doivent pas être comptabilisés à un montant
supérieur au montant que l’on s’attend à obtenir de leur vente ou de leur utilisation.

3.1. La valeur nette de réalisation

Les estimations de la valeur nette de réalisation sont fondées sur les éléments probants les plus
fiables disponibles à la date à laquelle elles sont faites, quant au montant que l’on s’attend à
réaliser des stocks.

Ces estimations tiennent compte des fluctuations de prix ou de coût directement liées aux
événements survenant après la date de clôture dans la mesure où de tels événements confirment
les conditions existant à la fin de la période.

La valeur nette de réalisation est le prix de vente estimé dans le cours normal de l’activité,
diminué des coûts estimés pour l’achèvement et des coûts estimés nécessaires pour réaliser la
vente.

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Exemple :

La valeur comptable d’un stock s’élève à 100. On estime les coûts nécessaires à l’achèvement
à 20. Les frais nécessaires à la réalisation de la vente sont de 10. Le prix de vente estimé est de
140.

Dans ce cas, la valeur nette de réalisation est de 110 (140 – 20 – 10).

3.2. Comptabilisation de la dépréciation des stocks

Un stock est évalué sur la base du plus faible des deux montants : coût ou valeur nette de
réalisation.

Concrètement, il va falloir calculer le coût d’un stock en premier lieu (voir paragraphes
précédents) et puis le comparer à la valeur nette de réalisation. Si cette dernière est supérieure
au coût du stock, dans ce cas, il ne faut rien faire. Au contraire, dans le cas où la valeur nette de
réalisation est inférieure au coût du stock, nous assistons à une situation de surévaluation des
stocks et il faut constater une (1) dépréciation (perte de valeur au sens d’IAS 2) dont l’objectif
est de ramener le coût des stocks à la valeur nette de réalisation, (2) éventuellement une
provision pour risque si c’est le cas (IAS 37).

La valeur nette de réalisation peut devenir inférieure au coût d’entrée dans les cas suivants :

- Stocks endommagés.
- Stocks obsolètes.
- Stocks dont le prix de vente a connu une baisse.
- Stocks dont le coût d’achèvement ou de commercialisation ont augmenté.

La dépréciation de valeur calculée par référence à la valeur nette de réalisation est applicable
pour le cas des stocks de produits finis. Pour les matières premières et consommables, leur coût
est à comparer à la valeur de remplacement. Deux cas de figure peuvent être envisagés à cet
effet si le coût des stocks de matières premières et consommables est supérieur à la valeur de
remplacement :

1- il faut constater une dépréciation de la valeur des stocks des matières premières et
consommables si ces dernières seront incorporées dans des produits finis dont le coût est
supérieur à la valeur nette de réalisation.

2- il ne faut pas constater une dépréciation de la valeur des stocks des matières premières et
consommables si ces dernières seront incorporées dans des produits finis dont le coût est
inférieur à la valeur nette de réalisation.

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Section 4 : Cas de synthèse analysé et commenté (Extrait d’une épreuve d’examen du CES
Révision comptable)

Le processus de production de INDUMETAL donne lieu à un produit principal, objet de son


activité et un produit dérivé qu’elle commercialise accessoirement. Les déchets occasionnés par
la transformation de la matière première sont enlevés par un client habituel moyennant une
facturation pour un montant dérisoire des quantités cédées. Fin N, vous disposez des
informations suivantes :

1- Les informations relatives à la production se détaillent comme suit :

Prix d’achat de la matière première 300 000


Droit de douane 30 000
TVA récupérable 54 000
Frais de transport des matières premières 20 000
Charges d’emprunts / acquisition des MP 6 000
Frais de la section approvisionnement (stockage MP) 17 000
Loyer de l’entrepôt de stockage 7 000
Main d’œuvre directe de production 416 000
Dotations aux amortissements des ateliers 28 280
Quote part des charges indirectes de production 34 000
2- Matières premières :

 Les quantités achetées s’élèvent à 1 750 Kg.


 Le stock initial est de 500 Kg ; le coût unitaire moyen pondéré est égal à : 191.
 Le stock final est de : 250 Kg.

3- Le coût de remplacement des matières premières est égal à 190/Kg.

4- Production de la période :

 Produit principal : fabrication de 2 000 unités ; le prix de vente HT probable est


400/Unité.
 Produit dérivé : fabrication de 200 unités, le prix de vente HT probable est égal à
80/unité.
 Déchet : fabrication de 40 unités ; le prix facturé HT est de 20/unité.

5 – les stocks initiaux du produit principal, du produit dérivé et des déchets sont nuls.

6- Les frais de vente du produit principal et du produit dérivé sont estimés à 10% du prix de
vente HT. Ceux des déchets sont estimés à 15% du prix de vente HT.

7- Les premières factures de vente sont établies en janvier N+1.

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Travail à faire :

Passer les écritures comptables fin N sachant que INDUMETAL utilise la méthode du coût
unitaire moyen pondéré et que son cycle de production est d’environ 1 mois.

Solution :

A la fin de l’exercice N, il faut passer les écritures d’inventaire et éventuellement des écritures
de dépréciation des stocks si le coût de ces derniers est supérieur à la valeur nette de réalisation.

1 – Coût des matières premières :

Le coût des matières premières achetées est composé par les charges incorporables suivantes :

Prix d’achat de la matière première 300 000


Droit de douane 30 000
Frais de transport des matières premières 20 000
Total 350 000
Remarque :

 La TVA est une taxe récupérable et de ce fait, elle n’est pas incorporable dans le coût
de la matière première.

Le CUMP des matières premières se présente comme suit (fiche d’inventaire des MP) :

Entrées Sorties Stock


Date Libellé
Q PU V Q PU V Q PU V
01/01/N Stock initial 500 191 95500 500 191 95500
Janvier Achat MP 1750 200 350000 2250 198 445500
Sortie /
Janvier 2000 198 396000 250 198 49500
Production

Ce tableau nous servira pour calculer le coût réel de production (2 produits + déchets) et pour
établir l’écriture de l’inventaire à la fin de l’année N.

2- Coût de production

Les charges incorporables dans le coût de production sont les suivantes :

Coût de la matière première 396000


Frais de la section approvisionnement (stockage MP) 17 000
Loyer de l’entrepôt de stockage 7 000
Main d’œuvre directe de production 416 000
Dotations aux amortissements des ateliers 28 280
Quote part des charges indirectes de production 34 000
Total 898 280

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Remarque : Les charges d’emprunts ne peuvent pas être incorporées car le cycle de production
s’étale sur une période courte. Nous rappelons que la norme IAS 23 prescrit l’incorporation des
charges d’emprunts qui concernent les stocks qualifiés, c’est-à-dire les stocks qui exigent une
longue période de préparation avant de pouvoir être utilisés ou vendus.

Le coût total de production est donc de 898 280. Il concerne à la fois les 3 produits. Ces derniers
sont qualifiés de liés.

La norme IAS 2 exige dans ce cas de déduire en premier lieu la valeur net de réalisation du
sous-produit. Cette dernière est égal à : 40 * 20 * 0,85 = 680.

Le solde des dépense, soit 898 280 – 680 = 897 600, pourrait être ventilé entre le produit
principal et le produit dérivé en fonction des quantités et des valeurs de vente.
2000∗400
Coût de production du produit principal : 897600 x (2000∗400)+(200∗80) = 880 000

200∗80
Coût de production du produit PR : 85 680 x (2000∗400)+(200∗80) = 17 600

31/12/N
Variations du stock de matière première
(R-) 95500
Stocks de matière première (A-) 95500
Annulation du stock initial

Stocks de matière première (A+) 49500
Variations du stock de MP (R+) 49500

Stocks du produit principal (A+) 880000
Stocks du produit dérivé (A+) 17600
Stocks du sous-produit (A+) 680
Variations du stock de produits (R+) 898280
Une fois le stock est enregistré à son coût, nous passons à la comparaison de ce dernier avec la
valeur nette de réalisation (la valeur de remplacement pour la matière première).

- Le coût de remplacement des matières premières est de 190 * 250 = 47 500 ; il est inférieur
au coût d’acquisition, il faut donc passer une dépréciation de 2000.

- Valeur nette de réalisation du produit A : 800 000 * 0.9 = 720 000 est inférieure au coût de
production, il faut constater une dépréciation du stock de 880 000 – 720 000 = 160 000.

- Valeur nette de réalisation du produit dérivé : 16 000 * 0.9 = 14 400 est inférieure au coût de
production, il faut donc constater une dépréciation de 3 200.

31/12/N
Perte de valeur (R-) 165200

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Stock de matière première (A-) 2000
Stock du produit A (A-) 160000
Stock du produit dérivé (A-) 3200

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