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Tech Anal Nutr Besoin Energétique M.

Boubezari

Besoin énergétique
1 L’énergie

La dépense énergétique peut varier au cours de la journée en fonction de l’activité, d’un jour à
l’autre. Il y a aussi des variations en fonction de facteurs intrinsèques et de l’environnement.

Dans les pays en voie de développement, la perception est plus minimaliste (on vise le
minimum pour éviter les états pathologiques).
Dans les pays pléthoriques, on veut un apport d’énergie optimale pour le bien-être.

Le besoin en énergie est : « La quantité d’énergie nécessaire pour compenser ses dépenses
énergétiques et assurer une taille et une composition corporelle compatibles avec le maintien
à long terme d’une bonne santé et une activité physique adaptée au contexte économique et
social ».

Nécessité de l’énergie

a) Assurer les grandes fonctions métaboliques : circulation, respiration, digestion, excrétion,


contraction musculaire.

b) Pour l’activité musculaire, physique et psychique : l’énergie a une impact sur l’activité des
individus.

c) Pour la thermorégulation : important car l’homme est un homéotherme, il doit maintenir sa


t° constante. Si la t° augmente de 1 °C, on a augmentation de 10% des dépenses énergétiques.

d) Pour la détoxification

e) Pour la construction et réparation des tissus, la loi de Lavoisier s’applique

f) Pour le maintien de l’éveil : lorsque l’on dort et par rapport au sujet couché sur un lit,
immobile mais éveillé, on observe une diminution de 5% des besoins en énergie.

De plus, il y a des pertes inévitables (car liées aux situations de vie) lors de

- la croissance : création de tissus chez les enfants et adolescents


- la grossesse
- le stress
- certaines pathologies comme le sida
- la vieillesse.
La balance énergétique

Il y a deux compartiments dans l’organisme :

- compartiment métaboliquement actif >>>> la masse maigre (consommateur d’énergie)


- compartiment de réserve d’énergie : masse grasse

La balance énergétique est la balance entre apports énergétiques et dépenses énergétiques

Elle est représentative du bilan énergétique : On a un équilibre si énergies = dépenses


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Méthodes d’évaluation du bilan énergétique

a) Mesure des apports :

Les enquêtes alimentaires (CF cours précédent)

Cela dépend de la mémoire, de l’enregistrement sur ce que l’individu absorbe, les quantités
sont difficiles à évaluer.

Ensuite, il est difficile de traduire les infos en termes d’énergie à l’aide des tables de
composition alimentaires, difficile de convertir les aliments en calories.

b) Mesure des dépenses = plutôt évaluation des dépenses

Elle est aussi difficile que celle des apports sous forme d’enquêtes alimentaires

- Unités habituelles = Kcal ou Kjoules 1 Kcal = 4,186 Kjoules


- 1Kcal : représente la quantité d’énergie qui permet l’élévation de la de la température
de 1Kg d’eau par 1degree
- Les dépenses d’un individu sont en général exprimées en débit :
- par 24h, ex : 2000 kcal/24h (dépense totale)
- par 24h et par kg de masse maigre (MM), ex: 33 kcal/24h • kg MM
- par 24h et par unité de surface corporelle, ex: 1000 kcal/24h • m²

Métabolisme de Base = Dépense Energétique de Repos (DER)


฀ Mesuré :
– Au repos, le matin (8h-11h)
– Neutralité thermique (19-24°C)
– après un jeûne de 12h minimum
– au repos strict (décubitus), dans le silence
฀ Il dépend :
– surtout de la masse maigre
– de l’âge et du sexe par le biais de la masse maigre

฀ Peut se calculer à partir :


• du sexe, de l’âge et du poids par les formules de Harris et Benedict (kcal/24h)
– Homme :
DER = 13,8 x Poids (kg) + 500 x Taille (m) + 66,5 – 6,8 x Age (an)
– Femme :
DER = 9,6 x Poids (kg) + 184 x Taille (m) + 655 – 4,7 x Age (an)
• de la surface corporelle :
– DER = 1000 kcal/24h•m²
• de la masse maigre (MM) :
– DER = (21 x MM) + 500

Elle se fait par :

1°/ calorimétrie directe : se base sur la production de chaleur, c’est un reflet de la dépense
énergétique d’un individu. C’est précis mais lourd à réaliser : seulement dans quelques études

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Cas de l’eau :

𝑸𝒆𝒂𝒖 "j" = 𝒎 "kg". 𝑪𝒆𝒂𝒖(𝑻𝒇 − 𝑻𝒊)"°𝒄"

C eau = Capacité thermique massique de l’eau = 4180

Cas de calorimètre :

𝑸𝒄𝒂𝒍 "j" = 𝑪𝒄𝒂𝒍(𝑻𝒇 − 𝑻𝒊)"°𝒄"

C cal= Capacité thermique massique du calorimètre

a- Chambre de combustion :

Paramètres connus :
• Volume d’eau
• Δ Température
Paramètre calculé :
• Quantité d’énergie dégagée

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b- Calorimètre à glace de Lavoisier

vapeur
c
b eau
a
glace

a : Q = mc∆T (C glace = 2060 j/kg)

b : Q = m. Chf (Chf = Chaleur latente de fusion de la glace = 334000 j/kg)

c : Q= mc∆T (C eau = 4180 j/kg)

c- Chambre calorimétrique :

Paramètres connus :
• Débit d’eau
• Δ Température
Paramètre calculé :
• Débit d’énergie dépensée

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2°/ calorimétrie indirecte

- Elle permet de connaître l'énergie contenue dans l'aliment.


- La calorimétrie indirecte repose sur deux méthodes :
- la thermochimie respiratoire
- la thermochimie alimentaire

Rappels de biochimie et définitions


- L'oxydation complète du glucose ( M = 180) en aérobie produit CO 2 , H2 O et ATP.

C6 H12 O6 + 36 (ADP + Pi) + 6 O 2  6CO 2 + 6 H2 O + 2834 kJ (H) + 36 ATP


Si le glucose est entièrement brûlé dans un calorimètre, on obtient les mêmes chiffres.

- Dans le cas de l'amidon :


 n 2834 kJ

- Pour un lipide, par exemple la tripalmitine (M = 806) on a

2((C15 H31 COO)3 C3 H5 ) + 145 O 2  102 CO 2 + 98 H2 O + 64 186 kJ

- Pour un protide :
Alanine (M = 89) :
2(NH2 (C2 H4 ) COOH) + 6 O 2  5 CO 2 + 5H2 O + urée (CO(NH2 )2 ) + 2630 kJ
Tyrosine (M = 181, noyau pyrolique) :
2(NH2 (C8 H8 O)COOH) + 19 O 2  17 CO 2 + 9 H2 O + urée + 8326 kJ

- Dans l'organisme, les glucides et les lipides sont entièrement dégradés en CO 2 et H2 O, tandis
que les protéines ne sont pas complètement dégradées. Une partie de l'énergie chimique
potentielle est évacuée sous forme d'urée.
- Ainsi, la chaleur de combustion biologique ou métabolique des lipides et des glucides est
équivalente à la chaleur de combustion physique, alors que les protéines ont une chaleur de
combustion physique supérieure à leur chaleur de combustion biologique.

- Chaleur de combustion métabolique : quantité d'énergie produite par la combustion par


l'organisme d'1 g de métabolite  Cx = Hx / Mx
C glucides = 17, 1 kJ / g
C lipides = 40 kJ / g
C protides = 19, 9 kJ / g

- Coefficient thermique : quantité d'énergie produite par la consommation d'1 L d'O 2


 K x = Hx / VO 2
K glucides = 21, 3 kJ / LO2
K lipides = 19, 6 kJ / LO2
K protides = 19, 4 kJ / LO2
 K moyen = 20 kJ / LO2

- Quotient respiratoire : il permet de déterminer la nature et la proportion des métabolites


utilisés  QRx = VCO2 / VO2
QR glucides = 1
QR lipides = 0, 7
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QR protides = 0, 85
 QR moyen = 0, 85
Si on trouve un QR de 1, le tissu étudié utilise le glucose. Si le QR est de 0, 7, l'animal jeûne
et vit sur ses réserves de lipides.

- % pondéral : proportion en poids d'un atome dans une molécule :

Métabolites Carbone Azote


Glucides 40 % 0%
Lipides 76, 5 % 0%
Protides 53, 6 % 16 %

 thermochimie alimentaire

Elle permet de calculer l'énergie dépensée par un homme ou un animal connaissant la


nourriture ingérée et la mise en réserve.
Deux méthodes sont utilisées : la méthode des ingestats et la méthode des bilans

a) La méthode des bilans


M utilisée = M ingérée – M excrétée +/- M mise en réserve
- La détermination de la masse mise en réserve pose des difficultés de même que la masse
excrétée.
- Cette technique n'est utilisable que dans les expériences prolongées.

b) La méthode des ingestats


- En partant des trois catégories d'aliments ingérés (lipides, protides et glucides), on peut
déterminer la quantité d'énergie dégagée par une ration alimentaire. Il faut tenir compte que
l'absorption digestive est incomplète : coefficient d'absorption intestinale :
 Ux = (Ming. – M exc.) / M ing
- C'est la partie des aliments qui participe réellement aux oxydations. Une partie se retrouvera
éliminée dans les matières fécales.
- La valeur énergétique (Vx ) correspond à l'énergie libérée par l'ingestion d'1 g de
métabolite tandis que la chaleur de combustion biologique (C x ) correspond à l'énergie libérée
par 1 g du métabolite mis en réserve.

 Vx = valeur énergétique réellement utilisable

Métabolites Chaleur de Chaleur de combustion Valeur Coefficient


combustion physique biologique énergétique d'absorption
intestinale
kJ / g Cx en kJ / g Vx en kJ / g Ux
Glucides 17.1 17.1 17 0.99
Lipides 40 40 38 0.95
Protides 23 19.9 17 0.85

- Le rapport entre la valeur énergétique et la chaleur de combustion biologique, toujours


inférieure à 1, fournit le coefficient d'absorption intestinale Ux .
 Vx = Cx . Ux
U glucides = 99 %
U lipides = 95 %

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U protides = 85 %

- Dans un exercice, on utilise la valeur énergétique pour trouver l'équivalent énergétique


d'aliments ingérés. Par contre, on utilise la chaleur de combustion biologique lorsqu'on veut
déterminer l'équivalent énergétique de nutriments oxydés au niveau cellulaire.

 La thermochimie respiratoire

- La thermochimie respiratoire permet de mesurer la dépense énergétique d'un sujet à partir de


sa consommation en O 2 (plutôt que le rejet de CO 2 ).
- On mesure donc l'O 2 consommé et on applique le K O2 de 20 kJ / L. Les volumes de gaz sont
soumis à différents facteurs : T, saturation en eau, …
- Ces mesures peuvent se faire dans diverses conditions :
- Conditions STPD : Standart, T = 0 °C, P = 1 atm., D = dry.
Dans ces conditions le volume molaire d'un gaz = 22.4 L
- Conditions ATPS : Ambiante, T ambiante, S = saturé en eau.
- Conditions BTPS : B = paramètres corporels, T = T corporelle, P = pression
ambiante, S = saturée en vapeur d'eau. Ce sont les conditions des examens médicaux. Il faudra
ramener la consommation d'O 2 à des conditions STPD. BTPS est utilisé pour exprimer des
volumes pulmonaires pendant un cycle (capacité respiratoire)

a) Méthode en confinement

VO2 consommé = Vair * (FO2 initial – F O2 final)


Avec FO2 : fraction du gaz considéré dans l'air = 21 %
VCO2 formé = V air * (F CO2 final – F CO2 initial)

- Il y a un effort respiratoire lorsqu'il y a accumulation de CO 2 c'est-à-dire lorsque FCO2 > 0.01


(normalement = 0.0003, soit 0.03 %).

b) Méthode en circuit ouvert


- Le problème de l'accumulation de CO 2 est résolu grâce à une circulation d'air. On mesure
cette fois ci un débit de gaz : volume de gaz par unité de temps.

V O2 consommé = Vair * (FO2 entrée – FO2 sortie)


V CO2 formé = V air * (FCO2 sortie – FCO2 entrée)

On ne mesurera que F O2 sortie. C'est un système très utilisé.


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c) Méthode en circuit fermé

- Pour l'homme, il est plus commode d'utiliser un spiromètre.


- Les mesures sont effectuées en circuit fermé avec absorption de CO 2 .
- La pente du tracé donne le volume d'O 2 consommé par min. : V O2 = V / T
- Plus la pente est raide, plus il y a consommation d'O 2 . On peut aussi, en pesant l'absorbeur
de CO 2 , déterminer la quantité de CO 2 (1 mole de CO 2 = 44 g = 22.4 L).

- On vérifie la T et la P qui doit être atmosphérique --> conditions ATPS (avec variation de
l'air ambiant).
- Cet appareil permet de mesurer les volumes respiratoires (volume courant, ….) et les
capacités (capacité vitale, …..).

d) Double marquage isotopique de l'eau

- C'est une méthode qui s'utilise sur une durée de mesure très longue.
- On utilise l'isotope lourd de O --> 18 O et de H --> 2 H (deutérium). Ce sont des isotopes
froids sans rayonnements.
- Cette technique, récente, va permettre de mesurer la quantité de CO 2 rejeté.

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- Après avoir fait ingérer de l'eau doublement marquée (18 O et 2 H) à un organisme, on


recueille l'eau s'échappant de l'organisme par évaporation, sudation et diurèse, par unité de
temps.
- La proportion d'2 H émise diminue moins vite que celle de 18 O, car on retrouve une partie de
ce dernier dans le CO 2 rejeté.

H2 O + CO 2  H2 CO 3  HCO 3 - + H+
CO 2 + 2 H2 18 O  2 H COO 18 O 
2
2 HCOO 18 O- + 2 H+  CO 18 O + 2 H O
2

- La différence entre le flux de 2 H et de 18 O dans les sécrétions d'eau exprime la quantité de


CO2 rejeté.
--> 18 O se retrouve - dans l'eau (urine, transpiration)
- dans les bicarbonates
- dans le CO 2
2
--> H se retrouve - dans l'eau
- et les bicarbonates
- Le dosage se fait par spectroscopie de masse.

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