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Bioénergétique

Dr KELLY Boureima
Faculté de Pharmacie
UPAMA
PLAN
Introduction
I. Méthodes de mesure du métabolisme énergétique
II. Echanges d’énergie
III. Equilibre énergétique
IV. Besoins alimentaires
Conclusion

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Introduction
1. Définition
• La bioénergétique : ensemble des processus de transformation et
d’échange d’énergie au sein de l’organisme.
• Un travail mécanique (contraction musculaire, ventilation pulmonaire,
péristaltisme intestinal, activité cardiaque) comme un travail chimique
(élaboration de nouvelles molécules) nécessite de l’énergie apportée par
les aliments.
• Relation entre la quantité de travail fournie et consommation d’aliments.
• Santé: consommation d’aliments en quantité et en qualité suffisantes.
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Introduction
❑ Aliments
❖ des nutriments (6 groupes)
▪ Majeurs principaux: glucides, lipides, protides
▪ Eau: considérée aussi comme nutriment majeur
▪ Vitamines et minéraux en petites quantités: nécessaires à
l’homéostasie
• Un nutriment est une substance résultant de nos aliments après digestion
et permettant d’assurer la croissance, l’entretien et la réparation des tissus
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Introduction
❑ Nutriments « brûlés » avec l’oxygène
▪ glucides et lipides surtout mais aussi protides
▪ production de CO2
▪ libération d’énergie: stockage sous forme d’adénosine triphosphate
(ATP), d’adénosine diphosphate (ADP) ou de créatinine phosphate (CP).
Glucose + 6O2 6CO2 + H2O + ATP
Différents types de travail dans l’organisme nécessitent une consommation
d’énergie : Travail mécanique (physique), travail chimique et de transport
(à travers la membrane).
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I. Méthodes de mesure
du métabolisme énergétique
I.1. Principes
❑ Principe de la thermodynamie chez les êtres vivants: « les différentes
formes d’énergie sont librement transformables entre elles et sont
équivalentes »
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » (Lavoisier)
❑ Différentes formes d’énergie: thermique, mécanique, électrique, chimique,
osmotique et lumineuse
❑ On peut utiliser la même unité de mesure en bioénergétique pour ces
formes d’énergie: la kilocalorie (Kcal) ou grande Calorie ou Calorie.
La Calorie est la quantité de chaleur nécessaire pour élever la température de
1 kg d’eau de 1°degré centigrade, de 15 à 16°C
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I. Méthodes de mesure
du métabolisme énergétique
I.2. La calorimétrie
❑ La Calorimétrie consiste à faire une évaluation globale du fonctionnement
de l’organisme vivant en mesurant la quantité d’énergie qu’il utilise
❑ Mesure pratiquée :
▪ soit à partir de la quantité d’énergie apportée sous forme d’aliments
▪ soit à partir de la quantité d’oxygène consommée pour l’utilisation de
l’énergie chimique contenue dans les aliments

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I. Méthodes de mesure
du métabolisme énergétique
I.2. La calorimétrie

Joule Kcal Kg
Joule 1 239.10-6 102. 10-3
Kcal 4185 1 427
Kg 9,81 2,34. 10-3 1
Equivalence de 3 unités d’énergie

1 Kcal = 4185 J = 4,185 KJ


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I. Méthodes de mesure
du métabolisme énergétique
I.2.1 La calorimétrie indirect
❑ La thermochimie alimentaire:
1. Peser les aliments absorbés
2. Analyser leur composition en lipides, glucides et protides.
3. Calculer l’énergie chimique absorbée à partir de l’équivalent énergétique et
la composition relative de chacun des trois nutriments dans la ration
alimentaire
• Exemples : 5 g de glucose (1 morceau de sucre) fournit au sujet 5 x 17 = 85 KJ
(20KCal); 5 g de lipides (1 cuillérée à dessert d’huile) fourniront 5 x 38 = 190
KJ (45KCal)
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I. Méthodes de mesure
du métabolisme énergétique
I.2.1 La calorimétrie indirect
❑ La thermochimie respiratoire:
▪ Mesurer la consommation d’oxygène VO2 d’un sujet
▪ A partir de cette valeur, calculer l’énergie mise à la disposition de l’organisme
▪ NB: ici, l’équivalent énergétique de la consommation d’oxygène (EO2) c’est-à-
dire le rapport (énergie libérée / quantité d’O2 consommée) est connu
• EO2 = 4,8 Kcal / L = 20KJ / L
• 1 litre d’O2 donne 4,8 Kcal
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I. Méthodes de mesure
du métabolisme énergétique
I.2.1 La calorimétrie indirect
❑ La méthode des égesta:
▪ Estimer l’énergie chimique libérée à partir de la mesure du gaz carbonique et
de l’urée excrétée par l’organisme
▪ C’est une méthode utilisée uniquement au laboratoire jamais chez l’homme.

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I. Méthodes de mesure
du métabolisme énergétique
I.2.2 La calorimétrie direct
❑ La calorimétrie
fractionnelle ou répartitive:
▪ Estimer l’énergie thermique
échangée séparément par
chacune des voies possibles :
radiation, convection,
conduction, évaporation
▪ En 04/03/2024
faire la somme. Bases physiques de la dissipation thermique cutanée
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I. Méthodes de mesure
du métabolisme énergétique
I.2.2 La calorimétrie direct
❑ La Calorimétrie directe globale:
▪ Sujet enfermé dans une enceinte adiabatique (c’est-à-dire ne permettant pas
d’échange thermique avec l’environnement)
▪ La température initialement modérée de l’enceinte va s’élever
progressivement du fait de la chaleur perdue par le sujet
▪ Si l’enceinte équipée d’un échangeur thermique ayant pour but de maintenir
constante la température, l’énergie extraite par l’échangeur correspondrait à la
quantité
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d’énergie fournie par le sujet 13
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I. Méthodes de mesure
du métabolisme énergétique
I.2.2 La calorimétrie direct

❑ La Calorimétrie directe globale:

• Les différents constituants alimentaires peuvent se remplacer mutuellement


dans la proportion des calories qu’ils fournissent

• La quantité globale d’énergie nécessaire à l’organisme peut être fournie


indifféremment par les protides, les glucides ou les lipides: c’est la loi de
l’isodynamie

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I. Méthodes de mesure
du métabolisme énergétique
I.2.2 La calorimétrie direct

❑ La Calorimétrie directe globale:


Limites de la loi de l’isodynamie:
▪ Un constituant ne peut remplacer totalement un autre
▪ Il existe un minimum pour chaque constituant, minimum qui correspond à des
besoins spécifiques
❑ Quantité d’énergie dégagée par gramme de nutriment:
▪ Glucides: 4 Calories (17 KJ)
▪ Lipides: 9 Calories (38 KJ)
▪ Protides: 4 Calories (17 KJ)
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II. Echanges d’énergie
❑ La consommation d'énergie correspondant à l'exécution du travail interne
et externe reflète l'intensité du métabolisme. Celle-ci est égale à la
consommation d'énergie par unité de temps:

Dépense d’énergie
Intensité du métabolisme=
Temps écoulé

La plus grande partie de l'énergie est finalement convertie en chaleur

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II. Echanges d’énergie
❑ Individu qui ne mange pas (jeûne alimentaire): le poids corporel (PC)
diminue car l’énergie produite par les différentes dépenses est fournie par
l’utilisation métabolique de la propre matière vivante du sujet
❑ Dans le monde:
❖Malnutrition
❖Sous-nutrition par insuffisance alimentaire de base entraine des états de
carences, cause importante de mortalité

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II. Echanges d’énergie
❑ Individu qui mange beaucoup (ration excessive): PC augmente
❖l’énergie consommée dépasse largement l’énergie produite
❖l’excédent sera mis en réserve sous forme de graisse corporelle
❑ Surnutrition
❖Part limitée des individus dans les sociétés modernes
❖ Favorise des pathologies comme l’obésité, le diabète, les maladies
cardiovasculaires, le cancer etc…

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II. Echanges d’énergie
❑ Diminuer l’énergie de réserve (lutte contre l’obésité):
• soit diminuer l’énergie consommée
• soit augmenter l’énergie produite par des exercices physiques
supplémentaires
❑ Le poids corporel permet de juger de l’équilibre entre l’énergie consommée et
l’énergie produite
❑ Le poids idéal
▪ = Poids correspondant à la plus faible mortalité et morbidité
▪ Calcul par la formule de Quételet (qui a défini un index de masse corporelle
IMC)
Poids (en Kg)
IMC (Kg. m-2) =
[Taille (en m)]2
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II. Echanges d’énergie
Classification IMC Risque de comorbidité
métabolique et
cardiovasculaire
Souspoids < 18,5 Faible (risque accru de
survenue d’autres
pathologies)
Normal 18,5 – 24,9 Moyen
Surpoids ou 25 – 29,9 Elevé (léger)
Préobésité
Obésité classe 1 30 – 34,9 Elevé (modéré)
Obésité Classe 2 35 – 39,9 Elevé (sévère)
Obésité Classe 3 ≥ 40 Elevé (très sévère)
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II. Echanges d’énergie
III. 1. Les dépenses énergétiques III. 1. Les dépenses énergétiques
La dépense de fond ou activité Dépenses de fonctionnement
vitale ❑ La dépense de thermorégulation :
❑ Représentée par le métabolisme ❖ découle de la notion d’homéothermie
de base ➢Dans la zone de chaleur : travail de
❑ Elle est incompressible sudation, travail de vasodilatation
❑ Sert à faire fonctionner en cutanée.
permanence les appareils ➢Dans la zone de froid : augmentation
(circulation, respiration, les du métabolisme.
sécrétions, le tonus musculaire, ➢ Des climats froids aux tropiques, la
etc.) dépense de thermorégulation peut
❑ Elle est d’environ 1600 Cal/j pour varier de 1000 Cal/j
un adulte.
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II. Echanges d’énergie
III. 1 Les dépenses énergétiques • Après un repas:
La dépense de travail musculaire : ➢ la dépense énergétique augmente
• dépend de la vitesse et de pendant environ 6 h même si sujet
l’intensité de l’effort au repos et à neutralité thermique
• est variable selon le sujet. ➢ le supplément d’oxydation
✓ est provoqué par l’utilisation des
La dépense de travail digestif : aliments
• plus grande après la prise d’aliments ✓ constitue l’action dynamique
qu’à jeun spécifique (ADS) ou extra
• n’est pas due au travail mécanique chaleur post-prandiale ou
de la digestion car un repas de thermogenèse post-prandiale de
cellulose ne l’augmente ces aliments
pratiquement
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II. Echanges d’énergie
III. 1 Les dépenses énergétiques
✓L’ADS
• augmente avec l’importance de la prise alimentaire
• varie en fonction de la qualité des aliments ingérés
• d’autant plus importante que la teneur en protéine de la prise alimentaire
est élevée
• peut atteindre 30 % de l’énergie chimique ingérée au cours d’un repas à base
de protides
• plus faible pour un repas lipidique (+12%) ou glucidique (+5 %)
• Calculée à partir d’une quantité d’énergie obtenue grâce aux protides en
multipliant cette quantité par 0,30.
• Multiplier par 0,12 pour les lipides et par 0,05 pour les glucides Puis faire la
somme
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II. Echanges d’énergie
II. 1. Les dépenses énergétiques
✓ L’ADS
• due surtout aux processus digestifs
• et au travail métabolique (aux transformations chimiques pendant
l’assimilation des aliments)
- ce travail est à un niveau élevé pour les protéines+++: réactions de
désamination de certains acides aminés AA (transformation en glucose) et de
transamination (synthèse protéique au niveau du foie)
- donc en temps chaud, prendre les protéines aux heures de la journée ou les
températures sont les plus basses.

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II. Echanges d’énergie
II. 1. Les dépenses énergétiques
Circonstances Dépenses Total

8 heures de Dépense de fond: 520 520


sommeil
8 heures de travail - Dépense de fond: 520 970
- Repos et ADS: 50
-Travail sédentaire: 400
8 heures de loisirs - Dépense de fond: 520 1070
- Repos et ADS: 50
-Activités physiques: 500
Total 2560

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II. Echanges d’énergie
II. 1 Les dépenses énergétiques
Les dépenses occasionnelles
❑ Dépenses de croissance: construction de matière vivante
❖1 Kg de muscle:
➢ Composition: 70 % d’eau ; 10 % de lipides; 20 % de protides; petites
quantités de glucides (soit environ 2000 Cal/kg)
➢ Les synthèses correspondantes nécessitent 1500 Cal
➢ 2000 + 1500 = 3500 Cal pour édifier 1 kg de matière vivante
❖ De la naissance à 6 mois, le nourrisson édifie près de 20 g de matière
vivante par jour.
❑ La grossesse augmente un peu les dépenses
❑ La lactation les augmente sensiblement: environ 600 Cal
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II. Echanges d’énergie
II. 2. Les apports énergétiques
❑ L’énergie est apportée par la ration alimentaire (aliments consommés en 24 h)
❑ Seuls les aliments oxydables, macronutriments, sont énergétiques (glucides,
lipides et protides)
❑ L’énergie obtenue est utilisée ou stockée
❑ Dans les conditions normales:
❖ Pour des raisons de digestibilité et de sapidité, les calories de la ration
alimentaire sont fournies par :
➢ les glucides pour environ 55 % (50 à 60)
➢ les lipides pour 30 % (30 à 35)
➢ les protides pour 15 % (10 à 15)

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II. Echanges d’énergie
II. 2. Les apports énergétiques III. 2 Les apports énergétiques
❑ D’autres éléments sans Ration d’entretien chez l’adulte
valeur énergétique sont
indispensables dans la ration ❑ Recommandations pour la ration
alimentaire d’entretien
❖ Eau
❖ Sujet de 25 ans, 65 kg, en bonne santé,
❖ Vitamines
ayant une activité physique modérée et
❖ Sels minéraux
vivant dans un climat tempéré:
❖ La cellulose qui régularise le
transit intestinal ➢ Homme: 3000 Cal/j
➢ Femme: 2500 Cal/j

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II. Echanges d’énergie
II. 2. Les apports énergétiques
Etat du sujet Besoins énergétiques
(en Cal/24H)
❑ Adulte de 70 kg: 1600: dépense de fond
❖ resté au lit toute la journée + 100: dépense d’ADS
❖ Unique activité = s’alimenter
Adulte de 70 kg: 1600: dépense de fond
❖ Resté assis sur une chaise + 100: dépense d’ADS
+ 200 à 300 supplémentaires
❑ Quantité minimum d’énergie: 2000
❖ Individu qui ne travaille pas
❖ Ambiance thermique idéale
Travailleur sédentaire 2500
Travail léger 3000 à 3500
Travail moyen 3500 à 4000
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Travail intense et pénible 5000
II. Echanges d’énergie
II. 2. Les apports énergétiques
Ration de croissance chez l’enfant, ration selon le sexe et ration selon
l’état chez la femme
Age de Age de Adulte Besoins
l’enfant l’enfant énergétiques
(années) (années) (Cal/j)
1à3 1300 Homme (18-20 3000
4à6 1700 ans)
7à9 2100 Femme (18-20 ans) 2500
10 à 12 2500 Femme enceinte 2700
Femme allaitante 3000
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II. Echanges d’énergie
II. 2. Les apports énergétiques
❑ En plus du respect des proportions des nutriments:
❖ Lipides: fournis à parts égales d’acides gras saturés, insaturés (mono ou
polyinsaturés)
❖ Glucides: 75 % en sucres « lents » (d’assimilation lente, Exemple:
molécule complexe comme l’amidon) et 25 % en sucres « rapides »
(d’assimilation rapide, Exemple: molécules simples comme le glucose ou
le saccharose).
❖ Protéines: 50 % d’origine animale
❑ Une ration quotidienne d’entretien de 12 000 KJ sera assurée idéalement
par l’apport de :
❖ (12 000 x 0,15) / 17 = 105 g de protides
❖ (12 000 x 0,30) / 38 = 95 g de lipides
❖04/03/2024
(12 000 x 0,55) / 17 = 410 g de glucides 32
II. Echanges d’énergie
II. 2. Les apports énergétiques
❑ Le respect strict des pourcentages respectifs des différents macronutriments
n’est pas indispensable
❑ Mais, un apport quotidien minimal de chacun est nécessaire à condition de
combler la différence par l’un des 3 autres
❑ Valeurs minimales pour une ration d’entretien :
❖ Protides 5 à 6 %
❖ Lipides 3 à 4 %
❖ Glucides 30 à 35 %
❑ L’ensemble des apports couvrira environ 40 % de la ration
❑ Les 60 % restant pourront être couverts par l’un (ou deux ou trois en
proportions variables) des trois nutriments (loi de l’isodynamie).
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III. Equilibre énergétique
❑ Dans le règne animal, les pertes d'énergie ne se font pratiquement que sous
forme thermique et mécanique et les gains, non moins vitaux, sous forme
chimique. Ces gains sont assurés par la ration alimentaire en lipides, glucides
et protides.
❑ La ration alimentaire doit couvrir son seulement les besoins énergétiques des
individus, elle doit aussi couvrir les besoins de matière vivante pour les
organismes en croissance ou au renouvellement permanent des composants
tissulaires pour les organismes à l'état stationnaire.
❑ Elle doit enfin apporter, du fait de l'hétérotrophie de l'organisme, des
molécules complexes que celui-ci n'est pas capable de synthétiser, mais qui
sont indispensables à la vie ; c'est le cas des vitamines, par exemple. Tout cela
entre en compte dans la composition de la ration.
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III. Equilibre énergétique
❑ On peut distinguer deux catégories de besoins :

▪ Besoin de matière très spécifique (un élément chimique ne peut être


remplacé par un autre),

▪ Besoin énergétique moins spécifique (un nutriment énergétique pouvant


se substituer, au moins partiellement, à un autre).

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III. Equilibre énergétique
III. 1. Entrées et sorties d'énergie
❑ L'énergie potentielle des aliments est l'entrée d'énergie dans l'organisme.
L'énergie provenant du métabolisme des nutriments ingérés est libérée
quand les liaisons chimiques entre les atomes dans les molécules sont clivées
dans l'organisme. Les cellules emmagasinent une partie de cette énergie dans
les liaisons phosphate à fort contenu en énergie de l’ATP.
❑ L'énergie obtenue grâce aux transformations biochimiques des nutriments
ingérés est utilisée aussitôt pour l'exécution de travail biologique ou stockée
dans l'organisme en vue de son utilisation ultérieure durant les périodes où il
n'y a ni digestion ni absorption d'aliment.
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III. Equilibre énergétique
III. 2. Conversion de l'énergie des aliments en chaleur
❑ L'énergie des molécules de nutriments n'est pas totalement utilisée pour
produire du travail biologique ou mécanique. Il en existe plusieurs formes
convertibles entre elles.
❑ La part de l'énergie des nutriments qui n'est pas consommée pour la
production de travail est convertie en énergie thermique ou chaleur. Au cours
des réactions métaboliques environ 50 % de l’énergie des molécules des
nutriments est transférée à l'ATP et les 50 % restants sont convertis en chaleur.
❑ Durant l'utilisation de l'ATP par les cellules environ 25 % de l'énergie
potentielle des nutriments est encore transformée en chaleur. par conséquent
25 % seulement de l'énergie potentielle des aliments ingérés servent à la
production
04/03/2024 de travail externe ou interne 37
III. Equilibre énergétique
III. 2. Conversion de l'énergie des aliments en chaleur
❑ Au total, toute l’énergie libérée à partir des aliments ingérés et qui n'est pas
utilisée directement pour déplacer des objets extérieurs, pour être stockée dans
les lipides du tissu adipeux et le glycogène du muscle et du foie, ou
emmagasinée au cours de la croissance dans des protéines et autres matériaux
constitutifs, est en fin de compte convertie en chaleur.
❑ Celle-ci n'est pas totalement gaspillée car la plupart sert au maintien de la
température de l'organisme.

04/03/2024 38
III. Equilibre énergétique
III. 3. Conditions de l’équilibre énergétique

❑ Pour qu'il y ait équilibre énergétique, il faut que l'apport et la consommation


d'énergie soient égaux.

❑ L'énergie ne peut être ni créée ni détruite. Par conséquent, l'apport d'énergie


est égal à sa consommation:

Énergie des aliments = Travail externe + Production de chaleur ± Énergie stockée

04/03/2024 39
III. Equilibre énergétique
III. 3. Conditions de l’équilibre énergétique
❑ Il y a trois états possibles du bilan énergétique:
▪ Bilan équilibré : l'énergie apportée = l'énergie consommée; poids de
l'organisme est stable
▪ Bilan positif: énergie apportée supérieure à l'énergie consommée, l'excès
d'énergie est stocké, principalement dans des lipides du tissu adipeux et le
poids augmente
▪ Bilan négatif: : énergie apportée inférieure à l'énergie consommée
l'organisme puise dans ses stocks d'éner-gie pour la satisfaction de ses
besoins et le poids diminue.

04/03/2024 40
III. Equilibre énergétique
III. 3. Conditions de l’équilibre énergétique

❑ Pour que le poids reste stable (hormis des variations rapides mineures dues
notamment à celles du bilan de l'eau), l'énergie apportée par les aliments doit
être égale à la consommation totale d'énergie de l'organisme.

❑ Normalement, le poids d'un adulte passe par de longues périodes de stabilité


ce qui traduit l'existence de mécanismes de régulation précis.

❑ Cependant après plusieurs semaines d'apports alimentaires réduits ou


excessifs, il peut se produire de discrets changements dans le métabolisme.
04/03/2024 41
III. Equilibre énergétique
III. 4. Influence de l’alimentation sur l’équilibre énergétique
❑ La prise d'aliments est le facteur essentiel du maintien de l'équilibre
énergétique et du poids.
❑ il n'y a pas de récepteurs spécifiques qui surveilleraient l'apport et la dépense
d'énergie ou le contenu total d'énergie dans l'organisme.
❑ De multiples signaux moléculaires renseignent conjointement sur l'adéquation
du comportement alimentaire aux besoins à court et long terme de l'organisme.
❑ A court terme, l'apport et la consommation d'énergie sont habituellement
inégaux. Ce n'est que sur de plus longues périodes qu'il y a équilibre des
apports et de la consommation d'énergie. Et ce n'est que sur de telles périodes
que l'énergie contenue dans l'organisme, et par conséquent le poids corporel,
sont04/03/2024
pratiquement constants. 42
IV. Besoins alimentaires
IV. 1. Contrôle de la prise alimentaire
❑ Le contrôle du bilan d'énergie et de la prise d'aliments est une fonction
essentielle de l'hypothalamus.
IV. 1. 1. Rôle du noyau arqué
❑Le noyau arqué de l'hypothalamus a un rôle essentiel pour le contrôle à long
terme du bilan d'énergie et du poids et à court terme, repas par repas, de la
prise d'aliments.
❑ Le noyau arqué est un ensemble de neurones adjacent au plancher du
troisième ventricule dans lequel s'entrecroisent de multiples voies afférentes
et efférentes indicatives de la complexité des dispositifs de contrôle de
l'alimentation et de la satiété.
❑ Des signaux d'appétence donnent naissance à la sensation de faim ce qui
pousse à s'alimenter, d'autres à celle de satiété qui est la sensation d'être
repu et qui supprime le désir de manger.
04/03/2024 43
IV. Besoins alimentaires
IV. 1. 1. Rôle du noyau arqué
❑ Le noyau arqué contient deux ensembles de neurones dont les fonctions
sont antagonistes.
❑ Un des ensembles libère le neuropeptide Y (NPY) qui est un des plus
puissants stimulants de l'appétit connus.
❑ l'autre les mélanocortines qui dérivent de la proopiomélanocortine (POMC),
une molécule précurseur qui peut être clivée de différentes manières pour
produire différentes hormones. Les mélanocortines, particulièrement
l'hormone stimulante des mélanocytes (MSH) supprime l'appétit ce qui
conduit à la réduction de la prise d'aliments et à la perte de poids.
❑ Le NPY et les mélanocortines ne sont probablement pas le maillon terminal
du04/03/2024
système de contrôle de l'appétit. 44
IV. Besoins alimentaires
IV. 1. 1. Rôle du noyau arqué
❑ Des signaux régulateurs qui arrivent au noyau arqué et en aval et qui sont
importants pour équilibrer à long terme le bilan d’énergie et pour contrôler à
court terme la prise d'aliments au cours des repas. Ils sont appelés intrants
régulateurs du noyau arqué: la leptine et l’insuline.
❑ La leptine (premier signal de satiété découvert) est une des adipokines les
plus importantes, c'est une hormone importante pour la régulation du poids
normal (leptine signifiant mince). La quantité de leptine dans le sang est un
excellent indicateur de la quantité totale de graisse stockée dans les tissus
adipeux

04/03/2024 45
IV. Besoins alimentaires
IV. 1. Contrôle de la prise alimentaire
IV. 1. 2. Autres facteurs
❑ Comportement alimentaire au jour le jour: la sécrétion de ghréline et de
PYY3-36. Ce sont deux peptides sécrétés par l'appareil digestif, qui signalent
respectivement la faim et la satiété.
❑ Le centre de la satiété situé au niveau du pont traite les informations
concernant la sensation de satiété et contribue au contrôle à court-terme des
repas.
❑ La cholécystokinine (CCK) qui est l’une des hormones sécrétées par les
cellules endocrines de la muqueuse duodénale au cours de la digestion des
repas, est un facteur de satiété. La CCK est sécrétée en réponse à la présence
de04/03/2024
nutriments dans le duodénum et facilite leur digestion et leur absorption.
46
IV. Besoins alimentaires
IV. 1. Contrôle de la prise alimentaire
IV. 1. 2. Autres facteurs
❑ Influences psychosociales et environnementales:
▪ De même que dans le cas de la boisson, les habitudes alimentaires sont
aussi modelées par des facteurs psychologiques et sociaux. On ne mange pas
seulement quand on a faim et l'on ne cesse pas de manger seulement quand
on a le sentiment d'être «repu».
▪ Le plaisir provoqué par des aliments goûteux stimule l'appétit et incite à en
absorber plus qu'il est nécessaire, plaisir hédonistique (expérience des rats).
▪Les situations stressantes, l’anxiété, l’ennui et les facteurs de
l'environnement tels que la quantité d'aliments disponible modifient aussi
les habitudes alimentaires indépendamment des besoins en énergie. 47
04/03/2024
IV. Besoins alimentaires
IV. 2. Apports alimentaires
IV. 2. 1. Obésité
❑ L'obésité se produit quand l'apport d'énergie est supérieur à sa
consommation (aux besoins), pendant un temps prolongé, l'énergie
excédentaire étant stockée sous la forme de triglycérides dans le tissu adipeux
❑ L'obésité est l'excès de lipides dans les stocks du tissu adipeux; la limite
arbitraire de l'obésité est un poids dépassant de 20 % le poids considéré
comme normal.

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IV. Besoins alimentaires
IV. 2. 1. Obésité
IV. 2. 1. 1. Causes possibles de l'obésité
❑ Anomalies du métabolisme de la leptine ( résistance à la leptine,
défectuosité des récepteurs spécifiques, niveau de consigne trop bas)
❑ Manque d'exercice (une très faible activité physique n'est pas
habituellement accompagnée par une moindre prise d'aliments)
❑ Différences dans l'extraction de l'énergie des aliments ( conversion de plus
d'énergie des aliments en chaleur des sujets maigres)
❑ Hérédité ( différences dans la régulation du métabolisme énergétique,
mutation d'un seul gène, par exemple celui codant le récepteur de la leptine
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IV. Besoins alimentaires
IV. 2. 1. Obésité
IV. 2. 1. 1. Causes possibles de l'obésité
❑ Nombre excessif d'adipocytes par suite de suralimentation, la multiplication
des adipocytes à partir de pré-adipocytes, qui est favorisée par la
suralimentation et freinée par l'exercice physique, n'est pas inéluctable. Elle a
lieu à trois moments de l'existence:
▪ les trois derniers mois de la grossesse en cas de suralimentation maternelle,
▪ la première année de la vie
▪ et la préadolescence
❑ Certaines maladies endocrines comme l'hypothyroïdie. Manque d'hormone
thyroïde qui stimule le métabolisme de base de sorte que le sujet au repos
consomme
04/03/2024 plus d'énergie 50
IV. Besoins alimentaires
IV. 2. 1. Obésité
IV. 2. 1. 1. Causes possibles de l'obésité
❑ Le manque de sommeil. Les niveaux de leptine (signal qui fait coupe la faim)
et de ghréline (signal qui donne l'envie de manger) sont respectivement plus
bas et plus haut chez les personnes qui dorment moins par rapport à celles
qui dorment 8 heures.
❑ Disponibilité facile d'aliments bon marché très énergétiques et de saveur
plaisante.
❑ Troubles émotionnels tels que la suralimentation remplace d'autres
expériences gratifiantes.

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IV. Besoins alimentaires
IV. 2. 1. Obésité
IV. 2. 1. 2. Types d'obésité
❑ Il y a deux types d'obésité, l’une étant plus dangereuse que l'autre:
▪ l’obésité androïde, une répartition de type masculine des masses
graisseuses, distribution abdominale des graisses (personnes en forme de
pomme)
▪ et l’obésité gynoïde où la répartition est de type féminine, distribution au
niveau des hanches et des cuisses (personnes en forme de poire). Ces
types de distribution des graisses sont basés sur une répartition
anatomique caractérisée sur le ratio des tours de taille et de hanche.

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IV. Besoins alimentaires
IV. 2. 2. Anorexie nerveuse
❑ Les sujets souffrant d'anorexie nerveuse ont une peur pathologique de
prendre du poids
❑Il s'agit le plus souvent d'adolescentes ou de jeunes femmes qui ont une peur
morbide de mourir.
❑ Elles ont une image déformée d'elles-mêmes ayant l'impression qu'elles sont
bien plus grosses qu'elles ne le sont. Elles mangent très peu et perdent
énormément de poids ce qui peut aller jusqu'à la cachexie mortelle. Il y a
souvent des troubles associés notamment de multiples déficits hormonaux, la
disparition des règles et l'hypothermie. On ne sait pas si ces symptômes sont
secondaires à la malnutrition ou s'ils surviennent indépendamment du
désordre nutritif faisant partie d'un dysfonctionnement hypothalamique
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primaire.
IV. Besoins alimentaires
IV. 2. 3. Régulation de la température
❑ La production de chaleur par l’organisme dépend de l'oxydation des
nutriments d'origine alimentaire.
❑ Le fonctionnement des cellules est altéré par les changements de
température dans les deux directions. L'augmentation de la température
accélère les réactions chimiques alors que sa baisse les ralentit.
❑ L'augmentation de la température est plus dangereuse que le
refroidissement. Elle perturbe le fonctionnement du système nerveux et
dénature de façon irréversible des protéines.
❑ La plupart des tissus de l'organisme peuvent supporter transitoirement un
refroidissement important mais la baisse importante et prolongée de la
température corporelle est mortelle.
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IV. Besoins alimentaires
IV. 2. 3. Régulation de la température
Sites pour la mesure de la température
❑ Plusieurs sites sont aisément accessibles pour la mesure de la température.
❑ La température rectale est 0,5 à 1℃ plus haute que la température orale et
la température axillaire (dans le creux de l'aisselle) qui sont sensiblement
égales.
❑ Un appareil spécial permet aussi la mesure de la température tympanique
qui est proche de la température orale.
❑ Le scanner temporal est un appareil très récent capable de mesurer la
température dans l’artère temporale.
❑ Les échanges de chaleur entre l'organisme et l'environnement se font par
radiation,
04/03/2024 conduction, convection et évaporation 55
IV. Besoins alimentaires
IV. 2. 3. Régulation de la température
Fièvre
❑ En cas de fièvre, le niveau de consigne du thermostat hypothalamique est
décalé vers une plus haute température
❑La fièvre est l'augmentation de la température du corps liée à l'infection ou à
l’inflammation. Elle est due à la libération de pyrogènes endogènes
(notamment l'interleukine 1) par l'intermédiaire de la libération locale de
prostaglandines qui sont des médiateurs chimiques d'action locale.
❑ C'est en inhibant la synthèse des prostaglandines que l'aspirine s'oppose à la
fièvre. L'aspirine ne fait pas baisser la température quand elle est normale car
il y a peu de prostaglandines dans l'hypothalamus en l'absence de pyrogènes
endogènes.
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Conclusion
❑ Comme l'énergie ne peut être ni créée, ni détruite, il faut que les entrées et
les sorties soient égales pour que l'équilibre énergétique de l'organisme soit
maintenu de sorte que le poids et la température du corps ne changent pas.
❑ Si le gain en énergie l'emporte sur les sorties, il y a stockage d'énergie dans
l'organisme et le poids du corps augmente. De même si les gains l'emportent
sur les pertes de chaleur, la température du corps monte. Inversement, si les
sorties l'emportent sur les entrées le poids ou la température du corps
diminuent.
❑ L'hypothalamus est le principal centre d'intégration dont dépendent
l'équilibre énergétique de l'organisme (et par conséquence la constance du
poids) et son équilibre thermique (et par conséquent la constance de la
température du corps).

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FIN

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