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OPTION N°1

A) Eléments d’analyse

1) La contrainte et le contrôle par « la force physique » sont associés aux « sanctions pénales » car
elles renvoient aux privations de libertés, notamment celles exercées par les Etats sur des individus.
Cette dénomination concerne le droit et les pratiques de la justice. L’emprisonnement est un
exemple de contrainte, on parlait autrefois par exemple de “contrainte par corps” dans le cas de
personnes condamnées qui ne payaient pas leurs dettes auprès de l’Etat, elles étaient emprisonnées
temporairement.

La contrainte morale renvoie à la morale, différente du droit. La contrainte morale fait appel
davantage à la raison, à l’entendement de la personne mais aussi à ce que pensent les autres
membres de la société. Des individus peuvent avoir des comportements immoraux sans pour autant
être répréhensibles par la loi. La contrainte morale peut être variable en fonction des communautés
dans lesquelles l’individu se trouve. On peut aussi penser à l’action du “name and shame” (en
français “mise au pilori”) parfois réaliser sur les réseaux sociaux où des agissements d’individus
considérés comme non vertueux sont dénoncés à l’opinion public, en espérant que cette
dénonciation publique leur fasse changer de comportement.

D’un côté la contrainte et le contrôle par « la force physique » s’applique à tous les individus, il est
institutionnalisé au travers des forces de police, d’un système judiciaire et un système répressif
comme les établissements pénitenciers. Souvent ce système de la contrainte et le contrôle par « la
force physique » est une compétence exclusive des Etats. La contrainte morale est beaucoup plus
diffuse et changeante, elle peut être incarnée par des personnes d’influence ou d’opinion, des chefs
de bande, le cercle familial, différents groupes : religieux, communautés, groupes d’amis...

2) « contraindre quelqu’un pour son propre bien »: on peut imaginer que certaines personnes
peuvent voir leur liberté limiter dans leurs intérêts. Cela peut être l’exemple de personne qui
n’auraient pas toutes leurs discernements : personnes âgées, les personnes en situation de
handicap, les enfants.... On peut aussi par exemple penser à quelqu’un qui serait en état d’ébriété et
à qui un ami retirerait les clés de sa voiture, l’empêchant de prendre sa voiture. En lui retirant sa
liberté de conduire sa voiture, l’ami contraint la personne en état d’ébriété pour lui éviter un
accident. Agissant ainsi, l’ami pose une contraindre en supposant que cette contrainte génère, à la
fin, un bien pour la personne en état d’ébriété

3) Il y a une différence selon Mill, entre « faire des reproches » à quelqu’un et lui « causer du tort ».
En effet, faire des reproches conduit l’individu à se questionner sur son comportement, à faire jouer
son jugement pour le faire changer d’avis ou de choix. Faire des reproches ne conduit pas à
restreindre ou entraver la liberté d’action d’un individu, aucune contrainte ne s’applique. Pour Mill,
« causer du tort » c’est justement appliquer une contrainte sur quelqu’un.

4) Pour Mill, la contrainte ne s’applique que lorsque les actions d’un individu peuvent être néfaste
pour un autre individu. Par exemple, selon le raisonnement de Mill, une relation sexuelle entre un
frère et une sœur tout deux consentants ne devrait être interdite que si cette relation entraine une
potentielle naissance (cause de malformation pour l’enfant). Avec contraception, la conduite des
deux personnes, bien que potentiellement considérée comme immorale aux yeux de l’opinion
publique, ne cause aucun tort à quelqu’un d’autre. Autre exemple, un ami peut contraindre un
proche de prendre le volant en état d’ébriété car cette personne peut avoir un accident qui peut
causer du tort à un autre individu. Ici la contrainte peut se justifier s’il y a un risque que la personne
en ébriété puisse causer un accident à un autre individu.

B) Eléments de synthèse

1) Dans ce texte, Mill essaie de répondre à la question : quel équilibre faut-il trouver entre liberté
individuel et la vie en société, la vie en société nécessitant des règles ?

2) Mill commence par présenter les 2 types de règles collectives qui existent dans le fonctionnement
des sociétés humaines : celles qu’il associe à “la contrainte physique”, souvent réservées à l’Etat, et
celles de la contrainte morale de l’opinion publique. Mill précise ensuite sa conception de la liberté
individuelle, qui ne doit être limité que lorsqu’elle cause du tort à quelqu’un d’autre. C’est là la seule
raison valable pour la société de contraindre un individu. Dans ce cadre-là, Mill précise un cas qui
pourrait se présenter comme ambiguë. Ainsi, contraindre quelqu’un pour son propre bien, c’est à
dire s’il ne cause de tort à personne d’autre qu’à lui-même, n’est pas une raison valable. Mill précise
ici qu’on peut émettre un avis sur un comportement que l’on n'estime pas adéquate mais que cela
ne doit pas conduire à l’application de contrainte. Enfin Mill fini par répéter son argument : l’individu
ne doit être soumis aux contraintes de la société que lorsque ces actions peuvent affecter les autres.

3) Finalement Mill proclame l’indépendance de l’individu comme le premier des droits. La place
accordée à la société et à ses règles se fait en fonction de cette indépendance. La société ne doit
qu’assurer la liberté des individus et sune plac

C) Commentaire

1) Mill reconnait que les droits des individus sont prioritaires par rapport aux contraintes exercées
par la société. Ainsi les contraintes de la société ne doivent s'appliquer que lorsque les actions d’un
individus cause du tort à d’autres individus. L’intérêt d’un individu en ce qui le concerne uniquement
est donc supérieur aux éventuelles attentes de la société. La société se doit de ne pas agir pour ne
pas contraindre les libertés des individus, la place accordées aux contraintes de la société est donc
assez minimaliste chez Mill. La société doit appliquer des contraintes aux individus uniquement
lorsque les actions des individus peuvent contraindre d’autres libertés individuelles.

2) Le texte fait des libertés individuelles l’élément fondamental afin de penser les contraintes que
doivent exercés les sociétés sur un individu. Le respect de la pleine jouissance de ces libertés
individuelles par les individus est prioritaire à d’éventuelles contraintes collectives.

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