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Introduction
Le droit du travail protège principalement le travailleur en raison de sa dépendance ou
subordination juridique à l’autre partie à la relation contractuelle de travail, l’employeur.
La protection du travailleur est recherchée à travers la finalité des règles du droit du travail
(sécurité de l’emploi et des conditions de travail, participation du travail dans son unité de
travail) et le principe fondamental mais non constitutionnel de faveur (primauté, application
exclusive de la règle la plus favorable au travailleur en cas de pluralité de règles applicables).
Elle est également recherchée par la mise en place d’institution, de services, d’organes et de
mécanisme permettant de veiller à son effectivité et formant d’une part l’organisation
juridictionnelle (Chapitre I) et d’autre part l’administration du travail (Chapitre II).
autorité administrative (auteur de l’acte ou son supérieur hiérarchique) en vue de provoquer une
décision préalable (recours administratif préalable) ou de trouver une solution alors même qu’il
existe une décision préalable. Il est le seul recours possible contre la décision de l’inspecteur
du travail en matière de licenciement des délégués du personnel.
Le recours aux juridictions reste cependant le principe. En effet la justice privée est en principe
interdite par le vieil adage « nul ne peut se faire justice soi-même».
Le recours au juge constitue la réalisation du droit au juge consacré comme un droit de l’homme
permettant de recourir à un tribunal pour obtenir la résolution d’une contestation portant sur un
droit ou une liberté et obligeant tout Etat de droit à mettre en place des organes, en principe des
tribunaux ou des juridictions.
I : TRIBUNAUX D’INSTANCE
Les tribunaux d’instance sont institués, établis au niveau des départements en remplacement
des tribunaux départementaux. Ils sont présidés par un magistrat du siège et comprennent
d’autres magistrats du siège dont le nombre varie en fonction de leur classement et en principe
un parquet comprenant un délégué du procureur de la République.
Ils connaissent en matière civile et commerciale en principe de toutes actions personnelles
(relatives aux contrats) ou mobilières (relatives aux meubles) jusqu’au montant de 2 000.000
de francs CFA.
Ils connaissent également des actions relatives au contrat de louage d’immeubles à usage
d’habitation quel que soit le montant du loyer et des actions relatives au contrat de louage (bail)
Leur indépendance est garantie par des principes comme le principe de l’inamovibilité qui
signifie que les magistrats du siège ne peuvent pas recevoir une affectation nouvelle, même par
voie d’avancement, sans leur consentement préalable.
Ce principe souffre néanmoins d’exceptions. Ainsi, les magistrats du siège peuvent être
déplacés exceptionnellement sans leur consentement lorsque les nécessités du service l’exigent
(dans l’intérêt du service) par le Président mais temporairement ou d’office en matière
disciplinaire.
Les magistrats du parquet appelés aussi les magistrats debout, les représentants du Ministère
public ou les magistrats non juges sont par contre les délégués, les adjoints, les substituts, les
procureurs de la République, les procureurs spéciaux ou généraux, les substituts généraux et les
avocats généraux.
Ils ont pour mission de défendre l’ordre public, l’intérêt général de la société par la recherche
des infractions, la constitution des preuves, la mise des délinquants à la disposition de la justice
pour être jugés.
Ils ne sont pas indépendants et sont exclus notamment du principe de l’inamovibilité. Autrement
dit, ils sont soumis, placés, comme tous les fonctionnaires, à leur hiérarchie, à la direction et au
contrôle de leurs chefs hiérarchiques (procureur de la République, procureur général de la cour
d’appel, procureur général de la Cour suprême) et à l’autorité du Ministre de la justice (en
l’occurrence) qui peut leur donner des ordres, les affecter d’une juridiction à une autre d’office,
dans l’intérêt du service en principe.
Les auxiliaires de justice sont des personnes, fonctionnaires ou non fonctionnaires, appelées à
apporter leur concours aux juges ou aux parties.
Ils comprennent notamment les greffiers, les administrateurs de greffe, les huissiers de justice,
et les avocats.
Les greffiers et les administrateurs de greffe sont des fonctionnaires également recrutés en
principe par voie de concours ouvert aux titulaires de la licence (CFJ, Cycle B pour les greffiers)
ou de la maitrise en droit (CFJ, Cycle A, pour les administrateurs), formés pendant deux ans au
Centre de Formation Judiciaire et nommés par le Président de la République.
Ils apportent leur concours aux juridictions et aux juges à travers notamment la gestion des
ressources budgétaires et humaines (administrateurs de greffe), la tenue de la plume, la
conservation et la délivrance des décisions de justice (greffiers).
Les huissiers de justice sont juridiquement des professionnels indépendants (pas des
fonctionnaires), recrutés par concours ouvert aux titulaires de la maîtrise (Master) en sciences
juridiques, soumis à un stage de deux ans en principe, nommés par décret.
Ils sont titulaires d’une « charge, d’un office » (établissement public industriel ou commercial)
c’est-à-dire investis par l’autorité publique d’une mission de service public et payé par la
clientèle sous forme d’honoraires fixés par décret.
Ils ont le monopole, sont en principe les seuls habilités à dresser et signifier tous actes et
exploits, exécuter les décisions de justice ainsi que tout autre acte ou titre en forme exécutoire,
dresser procès-verbal de constat, dresser à toute heure, les jours fériés et ouvrables, procès-
verbal de constat de dommages matériel résultant d’accident de circulation.
Les avocats sont en principe recrutés par un examen ouvert aux titulaires de la maitrise en droit
ou d’un diplôme admis en équivalence et un stage de 3 ans sanctionné par un Certificat
d’Aptitude à la Profession d’Avocat (CAPA).
Ils apportent leur concours aux parties par leur qualité exclusive pour plaider (exposer
oralement l’une des thèses en présence à la barre), postuler (accomplir au nom d’un plaideur,
les actes ordinaires de la procédure, remplir les formalités nécessitées par le procès) ou
représenter en toutes matières devant les juridictions, organismes juridictionnels ou
disciplinaires, sauf dispositions particulières prévues par la loi.
L’application du droit du travail ne relève pas du seul contrôle des juridictions de droit commun.
Elle est également de la compétence des juridictions spécialisées.