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Théorie Générale de la Justice

La Justice est une notion simple et compliquée à la fois : c’est un mot familier de tous, mais lorsqu’on
essaie d’affiner d’avantage, on voit que la Justice est à la fois une valeur, un système et un but. C’est
une valeur car c’est un principe morale qui exige le respect du Droit et de l’équité. C’est un système car
le mot est synonyme de système judiciaire. C’est un but par la finalité de ce système : une finalité
collective : paix sociale, ordre public… C’est aussi une finalité individuelle qui veut donner à chaque
litige une solution conforme au Droit.
La Justice se fonde sur un système d’institutions juridictionnelles. Elles représentent l’ensemble des
tribunaux, cours, conseils… qui rendent les décisions de justice. La décision de justice est un terme
générique englobant l’ensemble des décisions prises par les juridictions. Il y a plusieurs types de
décision :
- Le jugement est le nom donné aux décisions rendues par une juridiction de premier degré, à
l’exception de la Cour d’assises qui rend directement des arrêts. Les jugements ne sont pas forcément
rendus par des tribunaux : toutes les juridictions de premier degré ne sont pas forcément des tribunaux
au sens strict (Conseil des prud’hommes…). A l’inverse, certaines juridictions ont le nom de tribunal
mais sans être une juridiction de premier degré et sans rendre de jugements (Tribunal des Conflits).
- L’arrêt correspond à une décision rendue par une Cour ou par le Conseil d’État. Le Tribunal des
Conflits rend également des arrêts.
- L’ordonnance recouvre les décisions rendues par un juge unique ou par le chef d’une juridiction. Le
juge d’instruction rend des ordonnances, ou encore le juge des référés (Président du TGI).
L’étude de la justice en tant qu’organisation judiciaire est essentielle pour deux raisons : en effet, cette
organisation constitue l’ossature de la justice. En plus, elle doit absolument être maîtrisée parce qu’elle
décline les grandes catégories du Droit.
L’organisation judiciaire est la réponse mise en place par les pouvoirs publics pour répondre à une
notion clé : le litige. C’est une contestation qui oppose deux personnes ou plus et qui nécessite
l’intervention de la justice pour son règlement. « Contentieux » ou « différent » sont synonymes de
« litige ». Cette notion marque un désaccord, une querelle. Cette existence du conflit d’intérêt nécessite
l’intervention de la Justice, qui va trancher. On est dans ce cas-là dans le cadre d’une procédure
contentieuse. Toutefois, il arrive que les juridictions interviennent en-dehors de tout litige : par exemple
si une faute figure sur un état civil. La procédure « gracieuse » se caractérise par l’absence de tout
procès même si une juridiction est saisie.
L’expression de « recours gracieux » a un autre sens : contestation interne à une administration.
Pour autant, la grande majorité de l’activité des juridictions est constituée par ces procédures
contentieuses. Cette intervention de la justice face à un litige correspond à l’acte de juger. Cette notion
est spécifique et se caractérise par deux éléments : la balance symbolise le pouvoir du juge de dire le
droit de manière neutre et objective : jurisdictio. Cela correspond au pouvoir dont dispose le Juge de
dire le Droit afin de répondre à une situation de faits dont il est saisi. Le juge se voit soumettre un
contentieux qu’il doit trancher en disant le droit. Cette décision est obtenue en confrontant la réalité
qui lui est soumise aux règles applicables, cela afin de déterminer la conformité ou la non-conformité
de cette réalité aux règles juridiques.
Contrairement à la balance, le glaive représente la force, la contrainte que le juge peut utiliser au cours
du procès ou pour faire exécuter la décision qu’il rend. On appelle cela l’imperium. Elle est a seconde
composante de l’acte de juger. Cela représente le pouvoir, l’autorité du juge au cours du procès. C’est
un acte d’autorité qui correspond à un pouvoir d’effectivité de la justice. En effet, dire le droit sans le
sanctionner n’aurait aucun sens.

Ces deux éléments, le dire et le faire, constituent l’acte juridictionnelle. Pour mieux saisir la justice et
son organisation, on va séparer deux principes essentiels : l’organisation et les acteurs de la justice.

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