Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
RICO Marjorie
RUBIO Thibaut
LA SUPRACONDUCTIVITE
-1-
RESUME
Les supraconducteurs possèdent plusieurs propriétés, telles que l’effet Meissner qui
met l’accent sur leur diamagnétisme, et l’effet Josephson qui démontre le fait qu’un courant
peut traverser une barrière isolante entre deux supraconducteurs. Le phénomène de la
supraconductivité ne peut s’obtenir qu’à basse température, et plus le champ magnétique
appliqué à un supraconducteur est intense, plus le matériau perd sa supraconductivité pour des
courants faibles.
L’intérêt technologique des supraconducteurs dans notre vie quotidienne est indéniable. En
effet les systèmes actuels ont plusieurs limites : ils sont contraignants par leur poids et leur
encombrement, leurs conducteurs chauffent. Nous voyons donc l’intérêt de l’utilisation de
machines supraconductrices pour contourner ces obstacles. De plus, ils ont un avantage sur le
plan économique et environnemental. On note toutefois que les supraconducteurs nécessitent
encore une température très faible. Il n’en reste pas moins que les scientifiques leur ont trouvé
des applications très diversifiées dans le domaine de l’environnement, de la médecine et de
l’électronique.
ABSTRACT
Through this century, no theory has totally proved this phenomenon. There has been
some interpretations which considered it couldn't exist beyond a limited low temperature.
Nowadays, researchers are working on the BCS theory, but it doesn't solve the whole
problem.
Superconductors have many properties, as the Meissner effect which stresses on their
diamagnetism, and the Josephson effect which demonstrates that a current can flow through
-2-
an isolant, between two superconductors. The phenomenon of superconductivity can only
exist at low temperature and the more intense the magnetic field is, the more the
superconductor loses its superconductivity for lower intensities.
The technological interest of superconductors in our daily life can't be denied. Indeed,
nowadays the existing systems have limits: they are heavy, bulky, and their conductors warm.
Using superconductors leads to an economical and environmental advantages.
-3-
Sommaire
Introduction.................................................................................................................................2
Définition de la supraconductivité.............................................................................................. 3
Historique des supraconducteurs................................................................................................ 3
Avant 1986 .............................................................................................................................3
L’année 1986...........................................................................................................................4
Apres 1986.............................................................................................................................. 4
Les propriétés d’un supraconducteur.......................................................................................... 5
L’effet Meissner......................................................................................................................5
La Théorie BCS...................................................................................................................... 6
L’effet Josephson.................................................................................................................... 7
Les paramètres critiques des supraconducteurs.......................................................................... 8
La température critique d’un supraconducteur....................................................................... 8
Le courant critique d’un supraconducteur.............................................................................. 9
Le champ magnétique critique appliqué à un supraconducteur.............................................. 9
Les différents types de supraconducteurs................................................................................. 10
Supraconducteur de type I.....................................................................................................10
Supraconducteurs de type II..................................................................................................11
Les applications de la supraconductivité, réalisations et projets...............................................13
Dans le domaine de l’environnement....................................................................................13
Les électro-aimants............................................................................................................... 14
Les transports........................................................................................................................ 15
Transport du courant............................................................................................................. 17
Le domaine médical.............................................................................................................. 18
L’accélérateur de particules.................................................................................................. 20
Electronique
...............................................................................................................................................21
Conservation de l’énergie..................................................................................................... 21
Le confinement magnétique et le Tokamak.......................................................................... 21
Avantages..............................................................................................................................23
Inconvénients........................................................................................................................ 24
Conclusion................................................................................................................................ 24
Bibliographie.............................................................................................................................25
-4-
Introduction
Découverte depuis presque un siècle, la supraconductivité est un phénomène qui est à
l’ordre du jour. Nombre de chercheurs travaillent actuellement sur ce phénomène encore basé
sur des théories puissantes, mais instables et qui ne cessent d’évoluer voire de se contredire.
On peut donc se demander :
-5-
Définition de la supraconductivité
La supraconductivité est la propriété que possèdent certains matériaux à ne
s’opposer au passage du courant, c'est-à-dire à avoir une résistance nulle, à condition que leur
température soit inférieure à une certaine valeur appelée température critique (Tc). Ces
matériaux s’opposent également aux champs magnétiques externes. Ce phénomène a lieu à
des températures très basses. Les courants électriques peuvent donc circuler à travers un métal
sans aucune dissipation d’énergie.
Avant 1986
1908 : Première liquéfaction de l’hélium atteignant la plus basse des températures connues :
4,2K, ce qui est équivalent à -269°C dans le laboratoire du physicien hollandais ONNES.
1911 : Un élève de ce laboratoire travaillant sur l’étude de la résistivité du mercure à la
température de liquéfaction de l’hélium, découvrit que celle-ci s’annulait en dessous de
4,15K.
Une liste des éléments simples supraconducteurs très vite établie : On s’aperçut que
tous les éléments n’étaient pas supraconducteurs, et que l’Or, l’Argent et le Cuivre, considérés
comme les meilleurs métaux, ne présentaient aucune trace de supraconductivité.
A cette époque, l’élément simple possédant la plus haute température critique était le
niobium avec 9.2K. Les chercheurs tentèrent alors de trouver des alliages à plus haute
température critique, à base de niobium.
En 1933, Meissner et Oschenfeld découvrirent la propriété d’un barreau de métal pur à
être imperméable à tout champ magnétique, que l’on appelle depuis l’effet Meissner.
(Expliqué dans II).
Puisque aucune théorie n’était établie pour ce nouveau phénomène, les chercheurs ne
suivaient aucunes règles et jouaient donc en quelques sortes avec les atomes. Par conséquent,
les échantillons obtenus n’étaient pas toujours supraconducteurs ; mais quand la chance était
présente, cela permettait de trouver des températures plus basses que d’ordinaire. On
atteignait 0,7K pour le titanate de strontium dopé au niobium, franchissant la barre du dixième
de Kelvin.
D’ailleurs, le nitrure de niobium (NbN) avec 17,3K et Nb3GE avec 23,3 K a détenu le
record des meilleurs alliages jusqu’en 1986.
Cependant, toutes les directions susceptibles d’apporter des réponses étaient prises en compte
afin de trouver un fil conducteur qui permettrait de poser les bases d’une théorie. Certains
finissaient par croire que ce phénomène était cantonné en dessous d’une limite de température
infranchissable.
Une autre question qu’on se posait à cette époque était de savoir d’où provenait ce
phénomène, qu’aucune théorie ne savait expliquer.
Entre 1935 et 1952, plusieurs théories assez puissantes ont été proposées par LONDON,
GINZBURG et LANDAU, mais elles étaient incomplètes.
-6-
En 1957, une partie de la réponse fut donnée par la théorie BCS (expliqué dans II),
mise au point par BARDEEN, COOPER et SCHRIEFFER, expliquant une théorie pouvant
décrire le phénomène au niveau microscopique, alors que la découverte de celui-ci datait déjà
de 45 ans. Par conséquent, ses auteurs ont reçu le prix Nobel en 1974.
L’année 1986
Ce fut une année charnière dans l’histoire des supraconducteurs, car c’est à ce
moment-là que la théorie BCS fut remise en cause, avec la découverte d’un supraconducteur à
34K qu’avaient fait les ingénieurs d’IBM Zurich (Suisse), alors que celle-ci prédisait de ne
pas dépasser 30K. Neuf mois plus tard, on le découvrit à 92K. Cette année fut un tournant car
de nouveaux composés ont été découverts : des oxydes métalliques céramiques contenant des
lanthanides. Par conséquent, de nouvelles générations de composés apparurent tels que Ba-
La-Cu-O, Y-Ba-Cu-O et Ti-Sr-Ca-Cu-O*. Les deux derniers permettent de dépasser la
température de l’azote liquide (77K, soit -196°C) coûtant dix fois moins cher que l’hélium
liquide et refroidissant vingt fois mieux.
Apres 1986
Ci-dessous un graphique d’évolution des températures critique de supraconducteurs en fonction des années :
(d)
-7-
L’évolution scientifique du phénomène supraconducteur :
1908 : Liquéfaction de l'hélium (4,2 K soit -269 °C) par Kamerlingh ONNES.
1911 : Kamerlingh ONNES découvre la supraconductivité en proposant à G. HOLST de
mesurer la résistivité du mercure à très basse température.
1913 : Echec du premier aimant supraconducteur.
1933 : Mise en évidence du diamagnétisme des supraconducteurs (MEISSNER et
OCHSENFELD).
1954 : Premier aimant supraconducteur (Nb) qui fonctionna (0,71 Tesla (T) à 4,2 K).
1957 : Théorie microscopique BCS de la supraconductivité (BARDEEN, COOPER et
SCHIEFFER).
1958 : Mise au point de conducteurs de type II en NbTi et Nb 3 Sn.
1960 : Découverte des fortes densités de courant sous induction élevée (Nb 3 Sn).
1962 : B. JOSEPHSON prédit les effets quantiques qui portent son nom et qui sont utilisés en
détection ultrasensible de champ magnétique.
1964 : Première application significative des supraconducteurs : chambre à bulles1 d'Argon
(2,5 T dans plusieurs m3).
1965 : Premiers cryoalternateurs.
1968 : Définition du brin multi filamentaire par le laboratoire Rutherford.
1974 : Mise en service de la plus puissante chambre à bulles au CERN (830 MJ).
1982 : Premières images IRM, elles assureront à la supraconductivité sa première application
industrielle et commerciale.
1983 : mise au point des brins multi filamentaires alternatifs. Premier accélérateur
supraconducteur.
1986 : BEDNORZ et MÜLLER découvrent la supraconductivité dans de nouveaux oxydes.
1995 : Record reproductible à 164 K (-109 °C).
Lorsqu’un supraconducteur est placé dans un champ magnétique, ce premier possède alors la
particularité de dévier les lignes du champ magnétique hors du matériau. En fait, lorsqu’il est
soumis à un champ magnétique, un supraconducteur crée des courants à sa surface, qui
produisent un champ magnétique qui s’oppose au passage du champ magnétique qu’on lui
soumet. On dit que le supraconducteur devient diamagnétique.
1
C'est un appareil qui permet la détection des trajectoires des particules qui la traverse. Ces particules créent
dans la chambre une traînée de "bulles", d'où son nom.
-8-
(b)
Non supraconducteur Supraconducteur
Pour illustrer cette théorie, on peut placer un aimant au-dessus d’un supraconducteur,
et observer que l’aimant se trouve en lévitation au-dessus du supraconducteur.
(b)
La Théorie BCS
(c)
Lorsque la température est élevée, les ions du matériau sont alors en mouvement,
s’agitent, et l’équilibre est alors rompu et les paires de Cooper disparaissent.
-9-
La théorie BCS explique bien qu’à basse température, les électrons ne subissent
aucune dissipation d’énergie par effet Joules car ils ne rencontrent aucun obstacle, étant donné
que le premier électron fraie un chemin au second qui se trouve aspiré, sans frottement contre
les particules du matériaux, ce qui n’est évidemment pas le cas lorsque ces dernières sont
agitées. La théorie BCS ne s’applique donc qu’à des matériaux étant supraconducteurs à basse
température (jusqu’à 30K).
(c)
L’effet Josephson
(b)
Cependant, cet effet possède des limites. En effet, le courant continu circulant entre les
deux supraconducteurs doit être très faible pour que l’effet Tunnel soit observé. Si le courant
que l’on fait circuler est supérieur au courant critique, alors la jonction Josephson se comporte
comme un obstacle, et la résistance, jusqu’à présent nulle, devient très importante.
f = (2e/h).u
- 10 -
Avec e la charge de l’électron et h la constante de planck.
- 11 -
Résistivité en fonction de la température
350
Résistivité (microohms)
300
250
200
150
100
50
0
70 80 90 100 110
Température (K)
(k)
7
Courant bobine = 0A
6
Courant bobine = 0,5A
5
Courant bobine = 0,75A
u (mV)
4 Courant bobine = 1A
3 Courant bobine = 1,5A
2 Courant bobine = 2A
Courant bobine = 2,5A
1
Courant bobine = 3A
0
0 20 40 60 80 100
i (mA)
(k)
- 12 -
Les différents types de supraconducteurs
Dans l’histoire, les premiers supraconducteurs furent des métaux simples comme le
mercure, plomb et aluminium. Dans les recherches qui poursuivirent, on montra que les
matériaux étant supraconducteurs pouvaient être de natures diverses : métaux simples ou
complexes, organiques ou non organiques, céramiques ou oxydes.
Les différences se retrouvent au niveau de deux ou trois paramètres essentiels à la
supraconductivité :
- le courant critique Ic
- le champ magnétique Hc
En effet, au-delà d’une limite que fixent ces deux paramètres critiques, le matériau
perd ses performances supraconductrices.
Dès les premières expériences, les chercheurs ont observé que la supraconductivité est
détruite par un champ externe élevé. Par conséquent, la température critique fut découverte
comme un troisième facteur limitant. Ainsi, quand on trace le champ magnétique interne
(l’induction) en fonction du champ magnétique externe B, les courbes donnent deux
comportements différents et c’est ce qui permet de définir les deux types de supraconducteurs.
Supraconducteur de type I
(c)
Ce qui caractérise les supraconducteurs de type I, c’est qu’ils ne possèdent qu’un seul champ
critique Hc et que leur diamagnétisme est considéré comme « parfait ». En réalité, ils sont
presque parfaits car l’induction magnétique2 pénètre sur une épaisseur , appelée longueur
2
C’est un champs magnétique interne qui pénètre sur une épaisseur de . Celle-ci pénètre dan un ensemble
de « tubes ».
- 13 -
de London3, sur laquelle se développent des « supercourants » d’écrantage. est de l’ordre
de quelques dizaine de nanomètres dans les supraconducteurs classiques. Ces derniers ne
présentent aucune résistance au passage d’un courant (inférieure à Ic).
Le diamagnétisme « parfait » de ces matériaux provoque l’effet Meissner.
L’effet Meissner est une théorie qui permet à un corps parfaitement supraconducteur
(donc de type I) de repousser tout champ magnétique extérieur, d’où un effet de lévitation
possible.
Le courant critique est celui qui crée le champ magnétique Hc, s’ajoutant au champ
magnétique extérieur. Dans ce cas là, la répartition du courant n’est pas homogène et il circule
uniquement en surface c'est-à-dire dans l’épaisseur de London.
La dernière caractéristique est qu’un supraconducteur ne peut être soumis à une force
de Lorentz4, car l’effet Meissner interdisant à tous champ magnétique de pénétrer, celui-ci ne
peut en aucun cas participer à cette force-ci.
Supraconducteurs de type II
(c)
Les caractéristiques de ces supraconducteurs de type II sont qu’ils possèdent :
- 14 -
- Hc2 étant nettement plus élevé que le premier (de l’ordre de plusieurs centaines de milliers
de Teslas).
- Températures, champs et courants critiques plus élevés.
La présence de deux valeurs critiques rend l’étude plus complexe. En effet, une
troisième zone apparaît, celle de l’état mixte. Elle vient se rajouter aux zones
supraconductrice et normale.
La plus grande caractéristique de l’état mixte est que le diamagnétisme n’y est pas
parfait car même si celui-ci est supraconducteur, un champ magnétique externe pénètre le
matériau et par conséquent l’effet Meissner est détruit. On observe des points de passage de
l’induction car la répartition n’est pas homogène. Par conséquent, celle-ci pénètre
ponctuellement par un ensemble de « tubes » appelé vortex5. Il est la clé de l’état mixte car
c’est lui qui permet la dissipation de l’énergie.
Ic est le courant critique au-delà duquel la force de Lorentz est supérieure aux forces
d’ancrage des vortex. Si la force de Lorentz l’emporte sur l’inertie des vortex, alors ceux-ci se
mettent en mouvement, avec pour conséquence la dégradation de la supraconductivité du
matériau.
Pour éviter cet effet néfaste, les vortex doivent être piégés, c'est-à-dire qu’il faut les
ancrer. Il suffit pour cela de minimiser leur charge. Or, nous savons qu’aucun matériau n’est
parfait : il existe des imperfections (impuretés, inhomogénéité..) qui peuvent posséder des
charges, et celles-ci nous serviront à ancrer les vortex. Leur efficacité est maximale lorsque
leur taille est comparable à celle des vortex, soit .
Les vortex en mouvement traversent des impuretés, qui minimisent donc leur énergie.
Il n’est pas nécessaire d’ancrer tous les vortex, seuls quelques uns suffisent puisqu’ils forment
un réseau triangulaire. On a alors un régime dans lequel ils forment un cristal.
Lorsque le courant dépasse la valeur critique Ic, les vortex sont arrachés de la position
primitivement stable. On passe alors à un régime d’écoulement : c’est-à-dire qu’il existe un
mouvement global du réseau. Les vortex qui se déplacent sont freinés par des forces de type
5
Zone non supraconductrice en forme de cylindre dans un supraconducteur. Ce phénomène est dû à un champ
magnétique supérieur à une valeur critique. Les vortex sont mobiles et sont sources de dissipation d'énergie, c’est
un petit cylindre parallèle au champ magnétique extérieur (ceci est d'autant plus valable que la température est
proche du zéro absolu, sinon le parallélisme est de moins en moins évident). Chaque vortex porte le même
quantum de flux magnétique dont la valeur est :
- 15 -
visqueux, comme dans un fluide. Par conséquent, une certaine résistivité apparaît, dite
« flux flow » (fluage de flux), obéissant à la loi suivante :
Donc, si le réseau est liquide, il est difficile à ancrer, contrairement à un réseau solide.
Ainsi, un supraconducteur de type II idéal (sans défaut), ne peut ancrer ses vortex et se trouve
toujours en régime « flux flow » dans l’état mixte. Par conséquent, la structure du réseau
contrôle la dissipation.
- 16 -
liquide par un puissant champ magnétique généré par des supraconducteurs, emportant les
impuretés avec elles. C’est ainsi qu’à l’aide des supraconducteurs, on peut purifier l’eau.
Mis à part ce procédé, les supraconducteurs peuvent également aider à assainir l'air.
Mais on ne s'y prend pas de la même façon, car le but n'est pas le même. Contrairement à
l'épuration de l'eau, on ne cherche pas à extraire les poussières, mais bien à éliminer les agents
polluants avant qu'ils soient éjectés dans l'environnement. Par exemple, lors de la combustion
du charbon, les polluants contenus dans celui-ci (principalement du souffre) sont expulsés
dans l'air avec les autres composantes de la fumée. Cependant, tous ces éléments n'ont pas les
mêmes propriétés magnétiques, on les sépare donc avant la combustion grâce à un aimant
supraconducteur. C'est donc un bon exemple que la technologie ne fait pas que polluer
l'environnement, mais elle aide aussi à le préserver.
Les électro-aimants
L'électroaimant joue le rôle d'un aimant, mais il est commandé par la présence ou non
du courant. Il est utilisé soit pour produire une force électromagnétique soit pour produire un
champ magnétique contrôlé en une région de l'espace.
Utilisation technique de l'électricité, soit en tant que support d'énergie, soit en tant que support d'information.
7
Possèdent la propriété de devenir magnétiques, c'est-à-dire de s'aimanter, lorsqu’ils sont placés dans un champ
magnétique et de conserver une partie de ce magnétisme lorsque le champ est supprimé. Ils sont constitués
d’éléments métalliques tels que le fer (surtout), le nickel et le cobalt.
- 17 -
Schéma d’un électroaimant
(http//www.ac-orleans-tours.fr/)
Les transports
Le train flottant est souvent désigné sous le nom de Maglev car il s'agit d'un train à
lévitation (lev) magnétique (mag). La vitesse maximale d'un train à lévitation magnétique
s'élève à plus de 500 km/h (en avril 1999, le prototype japonais a atteint 550 km/h). Les trains
traditionnels ne peuvent pas atteindre une telle vitesse, car ils sont limités par l'adhésion
qu'ont les roues avec les rails.
Pour leur part, les trains à lévitation magnétique sont construits de sorte à ce qu'il n'y
ait aucun contact entre la partie mobile et la partie immobile. Afin de permettre au Maglev
d’entrer en lévitation et d’être propulser grâce à l’électromagnétisme, on dispose de deux
méthodes : la sustentation magnétique et la répulsion électrodynamique.
Le Transrapid
http//www.angelfire.com/
- 18 -
Le second principe utilise la force de répulsion existant entre les aimants
supraconducteurs du véhicule et des bandes ou bobines conductrices situées dans le rail de
guidage. Ces aimants sont faits d’un alliage de niobium et de titane. Chacun d’eux est
maintenu à une température constante de -269°C ! Cela permet aux deux aimants de conserver
leur état de supraconducteur donc de n’opposer aucune résistance au passage du courant
électrique.
Les aimants se présentent sous forme de bobines regroupées par quatre dans un
réservoir contenant de l’hélium liquide. Ces réservoirs sont situés entre les wagons du
Maglev. Pesant chacun 1,5 tonnes, ils créent sous le train un camp magnétique de 4,23 Tesla,
soit une force de lévitation de 98 KN !
Le Maglev circule sur un rail en forme de " U " équipé de trois couches de bobines
alimentées en électricité par des sous-stations fixées le long de la ligne. La première couche
assure la lévitation tandis que les deux autres couches assurent la propulsion. A l’intérieur des
bobines passe un courant induit qui leurs permet de fonctionner en électroaimants. Au passage
du train, ils créent un système de forces d’attraction et de répulsion permettant au train non
seulement d’avancer, mais également de rester exactement maintenu au centre du rail de
guidage et cela à plus de 10 centimètres de hauteur.
Schématisation du principe
http//h0.web.u-psud.fr/ cvc/TrainLevitMagn.GIF/
- 19 -
Illustration de l’effet Messner
En fait, la propulsion est assurée par un moteur qui génère des forces longitudinales.
Ce moteur comprend des bobinages triphasés disposés sur la voie et des électro-aimants
installés sur le véhicule. La vitesse du train varie en fonction du courant alternatif qui est
envoyé dans les bobinages de la voie. Mais pour ce système, un problème subsiste. En
dessous de 100 km/h, la fréquence du courant d’alimentation est abaissée. La lévitation n’est
alors plus possible. Le train roule alors sur des pneus du même type que les avions.
Aussi, les dangers de déraillement sont infimes, ce qui en fait un moyen de transport
hautement sécuritaire. Mais les avantages sont beaucoup plus nombreux : la vitesse, le confort
et la capacité d'un train à lévitation magnétique en font un moyen de transport réellement
efficace et fiable, qui nécessite de peu d’entretien. De plus, puisqu'il fonctionne à l'électricité,
il n'occasionne aucune pollution par dégagement de résidus de combustion dans l'air (comme
c'est le cas avec les trains au charbon ou les automobiles). Cependant, malgré tout ces
avantages, les contraintes liées aux infrastructures sont actuellement trop importantes pour
que les trains à lévitation magnétiques se démocratisent.
Transport du courant
- 20 -
Exemples de câbles supraconducteurs (i)
http//depris.cephes.free.fr/ presscom/2003/006/
Ainsi, 8400 Kg de câble de cuivre pourraient être remplacés par seulement 110 Kg de
câble supraconducteur, ce qui faciliterait grandement les travaux d’enfouissement des lignes
téléphoniques lors de la complétion d’installations existantes ou de l’établissement de
nouvelles lignes. Cependant, le système de réfrigération de ces câbles reste un désavantage à
leur implantation sur le marché.
L’idée de créer des réseaux supraconducteurs qui ne perdent pas d’énergie par effet
joule permet la création de lignes qui transportent des courants élevés mais à basse tension et
sans perte d’énergie. Aujourd’hui les lignes de fort courant électrique sont à très hautes
tensions pour limiter les pertes qui demeurent cependant importantes. En effet, la puissance
du courant perdue par effet Joules est fonction du carré de l’intensité : Pj = R.i² . C’est pour
cela que l’on a recours à des lignes à haute tension, afin de minimiser l’intensité, pour un
même courant circulant (P=UI).
Par ce principe, on peut fabriquer des circuits intégrés qui perdent peu d’énergie par
effet Joule et donc réduire leur consommation électrique, ce qui est important pour les
appareils portatifs. Mais on a aussi la possibilité de créer des puces électroniques dont les
pistes sont plus resserrées sans craindre les effets néfastes de la chaleur dégagée et ainsi
augmenter considérablement le nombre de transistors et par suite les performances des
processeurs actuels.
Le domaine médical
En effet, l'IRM (un long tube, au cœur d'un puissant électroaimant supraconducteur)
repose entièrement sur la puissance de l'électroaimant qui est la base même de l'appareil. Il
- 21 -
faudrait des centaines de kilowatts pour qu'un aimant conventionnel atteigne le champ
magnétique désiré. Par conséquent, l'utilisation d'un aimant supraconducteur est très
avantageuse. Mais comment obtient-on les images?
L’IRM est basé sur le principe suivant : le patient, placé sous un détecteur, est soumis
à un champ magnétique constant qui agit principalement sur les noyaux des atomes
d’hydrogène des molécules d’eau qui composent majoritairement le corps humain (environ
70% de celui-ci, ce sont eux qui sont ciblés en IRM). Les noyaux (sont caractérisés par un
moment magnétique nucléaire qui est quantifié : ils sont équivalents à de petits aimants) des
atomes ayant un moment magnétique, agissent donc comme des aimants microscopiques en
présence d'un champ magnétique. Les moments magnétiques de ces noyaux s’orientent alors à
la façon de l’aiguille d’une boussole. Lorsqu’ils sont tous dans la même direction, sous l’effet
du champ magnétique, ils subissent l’effet d’un second champ magnétique variable
orthogonal au précédent auquel ils sont maintenant sensibles, qui les fait osciller : le signal de
résonnance magnétique. L’analyse de leur retour en position d’équilibre, une fois le champ
variable arrêté, permet d’obtenir l’image en 3-D du corps. Des champs magnétiques très
intenses (0,5 à 4 Tesla) et très stables sont nécessaires à l’imagerie médicale pour améliorer la
résolution des images. Ils peuvent être obtenus à l’aide d’aimants supraconducteurs.
L’étude de l’IRM dans cette partie, nous mène à s’intéresser de plus prêt à son
électroaimant. Il s'agit en effet d'un gigantesque solénoïde, qui entoure toute la partie haute du
corps, et d'une très grande puissance, puisqu'il permet de créer un champ magnétique
généralement d'environ 2 teslas (40 000 fois le champs magnétique de la Terre), unité de
mesure des champs magnétiques, mais peut varier et aller jusqu'à 4 teslas (très rare). La
plupart des mesures s'effectuent avec un champs magnétique de 1 à 2 teslas, il faut des
solénoïdes de très haute technologie pour pouvoir effectuer de pareil champs magnétiques,
surtout sur un volume aussi grand que celui du "tunnel" où se trouve le patient (1.5m de long
et 0.5m de large). Pour pouvoir mieux expliquer l'IRM, nous allons appeler ce champ
magnétique Bo. Ce champs Bo doit être homogène sur tout le corps du patient, ce qui rend la
création de ce champ encore plus difficile. Pour pouvoir le faire, on utilise des solénoïdes de
types cryogéniques supraconducteurs.
Ce sont donc des aimants qui marchent sous froid (le plus bas possible) et qui utilisent
des bobines supraconductrices. Pour que ces bobines marchent en supraconductivité, elles
sont "réfrigérées" par de l'hélium liquide (dont la température est entre -272,2°C et -268,9°C),
- 22 -
et on arrive ainsi proche du zéro absolu, mais on y est pas. Le système de refroidissement
fonctionne en circuit fermé, ce qui permet d'avoir très peu de pertes d'hélium liquide, et il n'y
a donc pas besoin d'avoir un système de ravitaillement. Le champs Bo va permettre au
moment magnétique mu de la molécule H, dans le corps du patient, de passer d'une
orientation aléatoire à une orientation parallèle (même sens, même direction que B0) ou anti-
parallèle (même sens que parallèle mais direction opposée) à B0. Le moment magnétique mu
est donc dirigé selon l'axe de B0.
Malgré tous ses avantages, l'IRM n'est pas parfaite. Certains tissus, comme les
poumons qui sont remplis d'air, n'émettent pas de signaux assez forts pour que l'on puisse
faire une bonne image. De plus, les patients munis d'un stimulateur cardiaque (pacemaker) ou
d'une prothèse de métal ferromagnétique ne peuvent recourir à l'imagerie par résonance
magnétique. Et surtout, gare à la claustrophobie, car le tube dans lequel sont insérés les
patients est très étroit! Alors, dans ces cas, les médecins préfèrent encore les rayons X.
Cependant, la recherche continue! On tente de faire des machines à IRM ouvertes sur
trois côtés qui pourraient donner d'aussi bons résultats que le tube aimanté. On pense aussi à
injecter certains gaz dans les poumons pour ainsi obtenir de meilleures images qu'avec la
technologie déjà présente. Bref, l'histoire de l'imagerie par résonance magnétique ne fait que
commencer.
La spectroscopie par résonance magnétique est basée sur un principe similaire (utilise
le principe de résonnance magnétique). Un échantillon soumis à deux champs magnétiques
orthogonaux, donne une réponse caractéristique de sa composition et de sa structure.
L'induction magnétique nécessaire est de l'ordre de 10 Tesla et une telle puissance implique
l'emploi de supraconducteurs.
L’accélérateur de particules
- 23 -
A 23h, l'aimant de 15 mètres de long et de 35 tonnes était positionné à son emplacement
définitif.
Electronique
Les jonctions Josephson sont utilisées dans la construction d'appareils de mesure tels
que les voltmètres et les magnétomètres. Pour le cas des magnétomètres, le courant induit par
un champ magnétique extérieur provoque au niveau d'une jonction un courant alternatif dont
la fréquence varie avec l'intensité de ce dernier.
Conservation de l’énergie
Il est actuellement impossible de stocker de l’électricité pour une longue durée, car
celle-ci doit être consommée très rapidement pour ne pas disparaître, c'est-à-dire dans la
seconde qui suit sa production. Il pourrait être avantageux de conserver cette électricité afin
de l’utiliser postérieurement, par exemple lors d’excès de productions qui sont
irrémédiablement perdus.
Depuis les années 30, le confinement magnétique est l’une des voies explorées pour
domestiquer la fusion nucléaire. Les noyaux des atomes d’hydrogène, principal constituant
solaire, se transforment en hélium en fusionnant. Cette réaction libère une énergie
8
Désigne la vitesse de fonctionnement d'un processeur.
- 24 -
faramineuse telle qu’elle chauffe et éclaire notre planète de puis des milliards d’années. Ainsi
nombres de scientifiques ont voulu reproduire ce concept à notre échelle. Afin de parvenir à
ce résultat, il subsiste une étape incontournable, la maîtrise de la matière sous des conditions
physiques extrêmes. Celle-ci est alors dans un état appelé plasma. Dès lors, afin de maîtriser
le plasma, de nombreux travaux sont menés jusqu’à la conception des tokamaks.
L’objectif premier des tokamaks est de piéger un plasma chaud dans des champs
magnétiques de façon à le maintenir le plus longtemps possible dans des conditions de
confinement optimales c'est-à-dire à une densité et à une température assurant l’entretien des
réactions de fusion thermonucléaire.
Le principe est relativement simple mais la mise en œuvre est complexe. On fait
circuler un plasma en confinant sa trajectoire dans un tore. Pour cela, on lui applique
essentiellement deux champs (voir la figure suivante) :
- 25 -
Géométrie du tokamak Un Tokamak (j)
http//lanoswww.epfl.ch/.../Bobines/default.htm/
Avantages
Que ce soit dans notre vie domestique ou professionnelle, presque tous nos gestes
quotidiens reposent sur une consommation d'électricité. Dans toute l'infrastructure qui
transporte et convertit cette énergie (lignes électriques, transformateurs, moteurs en tous
genres), une maîtrise complète de la supraconductivité et une application à tous les domaines
de la vie courante où l'électricité est utilisée, se traduiraient par une suppression radicale des
pertes engendrées par la résistance des conducteurs et une hausse substantielle des rendements
des machines.
Il y aurait donc une importante révision à la baisse des bilans énergétiques globaux de
nos sociétés. Outre les retombées économiques d'un tel bouleversement, ce dernier prend
aussi tout son sens si on le place dans des perspectives écologiques, dans la réduction des
- 26 -
émissions des gaz à effet de serre et de la lutte contre le réchauffement climatique, dont on ne
peut plus nier la réalité.
Sur le plan de la médecine, on peut imaginer que chaque médecin disposerait d'outils
de diagnostics par imagerie à résonance magnétique.
Inconvénients
9
Nouvelles technologies de l’information et de la communication.
- 27 -
Conclusion
Durant ce dernier siècle, les découvertes scientifiques de la supraconductivité n’ont
cessé d’évoluer. Les théories, souvent issues du hasard, ont écrasé les précédentes. 1986 est
une année charnière au niveau des découvertes des températures critiques des matériaux
supraconducteurs. Actuellement, c’est la théorie BCS qui est à l’ordre du jour. Il en découle
une suite d’effets, conséquences de celle-ci, et d’ore et déjà, certaines applications voient le
jour et s’installent dans notre vie quotidienne.
- 28 -
Bibliographie
(b) http://superconductors.free.fr
(c) http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier103-1.php
(d) http://superconductors.free.fr
(e) http://www.lema.phys.univ-tours.fr/Materiaux/Supra/Types/TypesII.htm
(f) http://membres.lycos.fr/jsnwinoc/irmfct.htm
(g) http://www2.fsg.ulaval.ca/opus/scphys4/complements/maglev.shtml
(h) http://fr.wikipedia.org/wiki/Acc%C3%A9l%C3%A9rateur_de_particules
(i) http://www.physique.usherbrooke.ca/attracte/11-2001/dep_revu.htm
(j)http://www.jet.efda.org/pages/welcome/french.html
- 29 -