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1 HISTORIQUE DE LA METHODE FONCTIONNELLE .

1.1 LA DYSFONCTION SOMATIQUE

L’ostéopathie à officiellement été créée le 22 juin 1874 par Andrew Taylor Still au
états unis. Andrew Taylor Still à développer un innovant système de diagnostique et
de traitement basé sur une connaissance détaillée de l’anatomie, un diagnostique
palpatoire et le traitement par manipulation.

Comme toute discipline, l’ostéopathie se doit de définir une sémantique commune et


appropriée entre ostéopathes. Cette sémantique se doit aussi d’initié, par la suite, le
dialogue avec le reste du corps médicale. A ses débuts, Adrew Taylor Still utilisa un
certain nombre de termes descriptifs afin de dénoter le sens de ses découvertes
palpatoires.

Dans le même temps, en 1863, l'anatomiste anglais et chirurgien, John Hilton, a


identifié le long de la colonne vertébrale ce qu'il a appelé des « sores spot » (zones
endolories), et qu'il a associé aux pathologies viscérales liées au segment vertébral
concerné. [1]

L’approche biomécanique de l’unité fonctionnelle du corps était un concept clé


d’Andrew Taylor Still et ceci était exprimé en insistant auprès des étudiants sur la
nécessité d’observer la somme des fonctions de chaque articulation. Rapidement, le
dysfonctionnement articulaire, empêchant la fonction physiologique saine et
normale, fut appelé « lésion ostéopathique ».

Dès 1915, le nombre de variations d’interprétation était tel que plusieurs enseignants
de techniques ostéopathique commencèrent à discuter, adapter et recommander
l’admission d’une liste de définitions de 43 termes commençant tous par le mot :
«lésion ». [2]

« Lésion : une lésion peut-être n’importe quel dérangement structurel, lequel en plus
d’être une condition pathologique, avec ses signes et symptômes, est une cause
intrinsèque de maladie, avec ses effets à distance ». (forbes H, 1915).

Louisa Burns, ostéopathe américaine, voulut enrichir dès 1917, ce concept et ainsi
assurer la crédibilité de l’ostéopathie, en orientant ses travaux vers la recherche de
données objectivables et reproductibles de manière expérimentale. C’est à la suite de
ces travaux que les termes de « lésion osseuse » ou « lésion ostéopathique »
gagnèrent leur titre de noblesse.

Afin de mettre au point un plus large consensus sur ce projet de terminologie,


L’American Osteopathic Association nomma en 1916 un comité présidé par M.C
Hardin, pour présenter une terminologie latine pour l’ostéopathie, en accord avec la
terminologie médicale internationale en cours. [2] Après une multitude de tentative
de consensus pour définir le diagnostique palpatoire ostéopathique, le terme de «
lésion ostéopathique » est devenue depuis 1968, la «dysfonction somatique » et reste
aujourd’hui le terme usuel. Le terme « dysfonction somatique » ainsi que sa
définition sont le fruit d’un travail dirigé par une ostéopathe américaine, Ira Rumney,
qui en 1968 a présidé l’ « Hospital Assistance Committee of the Academy of Applied
Osteopathy », chargée d’établir une définition et une codification des pratiques
ostéopathiques. [3]

Voici la définition de la dysfonction somatique :

Fonction compromise ou modifiée dans ses composants somatiques (structure


corporelle) : structures squelettiques, articulaires et myofasciales, et leur composants
vasculaires, lymphatiques, et neurologiques.

La dysfonction somatique est prise en charge par le biais du traitement manipulatif


ostéopathique. La meilleure façon de décrire une dysfonction consiste à définir au
moins un de ces trois paramètres, relatifs au positionnement et à la mobilité.

1. La position d’un élément du corps, déterminé par la palpation, par rapport à


une structure déterminée.

2. Les directions dans lesquelles le mouvement est libre.

3. Les directions dans lesquelles le mouvement est restreint.

Ces deux derniers paramètres mettent l’accent sur une problématique importante,
celle du choix de la manipulation correctrice en ostéopathie. Dans l’histoire de
l’osteopathie, les informations diagnostiques dérivent de l’examen palpatoire mené,
afin de développer les classifications de méthodes de manipulations. (Charles Bowles
1955). [4] Comme nous le verrons, les trois grands principes qui englobent toutes les
techniques utilisées en ostéopathie, sont classés selon la direction de force utilisée
lors de la manipulation ostéopathique. Ces principes sont nommés : direct, indirect et
non direct non indirect. Une dysfonction somatique pour laquelle les directions de
mouvements sont libres, détermine le principe indirect des techniques utilisées. Au
contraire une dysfonction somatique pour laquelle les directions de mouvements sont
restreints, détermine les principe direct des techniques. le principe non direct non
indirect, englobe toutes les techniques qui ne rentrent dans aucun des deux cas de
figure précédents.

Il existe aussi, des nuances dans les dysfonctions somatiques. Afin de préciser les
changements somatiques qui s’opèrent lors d’une dysfonction les ostéopathes ont
retenus le sigle T-A-R-T :

- (T) Texture des tissus anormale (Tissue texture abnormality) ;

- (A) Asymétrie des repères anatomiques (Asymetry) ;

- (R) Restriction de la mobilité (Restriction of motion) :

- (T) Tissus sensibles (Tenderness).

Récemment ce sigle a été modifié en S-T-A-R :

-(S) Changements sensitifs (Sensitivity changes)

-(T) Texture anormale du tissu (Tisue texture abnormality). Lors d’une dysfonction
somatique les tissus mous autour de l’articulation subissent des changements
palpables. Ces changements se produisent dans les fascias, la peau ou les muscles.

-(A) Asymétrie (Asymetry). La position de la vertèbre, de l’os ou d’autres structures


est asymétrique.

-(R) Amplitude de mouvement, altération de la qualité et de la quantité de


l’amplitude de mouvement. (Range of motion, alteration of the quality and quantity
of range of motion).

L’amplitude de mouvement est un élément essentiel lors d’une consultation


ostéopathique. L’ostéopathe va, lors des tests ostéopathique, évaluer l’amplitude de
mouvement active et passive d’une partie du corps dans tout les plans de
mouvement. Les résultats de ces tests va permettre d’analyser une barrière restrictive.
Selon la définition du glossary of ostéopathy, une barrière restrictive (barrière de
mouvement) est: La limite du mouvement ; les caractéristiques palpatoire de
sensation de fin de mouvement, sont utilisés pour définir les barrières. Ces barrières
peuvent être interprétées de différentes manières. Chaque sensation faisant référence
à une caractéristique propre. Voici ces différents types de barrières :

Barrière anatomique : la limite du mouvement imposé par une structure anatomique ;


c’est la limite du mouvement passif.

Barrière élastique : l’amplitude entre barrière physiologique et anatomique d’un


mouvement dans lequel l'étirage ligamentaire passif se produit avant la rupture du
tissu.

Barrière pathologique : une restriction du mouvement articulaire lié à un changement


pathologique des tissus (exemple : osteophytes). Voir aussi barrière restrictive.

Barrière physiologique : la limite du mouvement actif.

Barrière restrictive : une limite fonctionnelle qui diminue anormalement l’amplitude


physiologique normale.

Les tissus à l’origine de cette barrière restrictive peuvent être, la peau, les
aponévroses, les muscles, les ligaments, les capsules et les surfaces articulaires. Lors
du test de la barrière restrictive, la sensation de point final va être différente selon le
tissu incriminé.( Exemple ??). C’est cette sensation qui va être interprété comme
étant la qualité du mouvement. Il est nécessaire d’évaluer la quantité totale de
mouvement, la qualité du mouvement possible ainsi que la sensation de point final
du mouvement, afin de poser un diagnostique de barrière restrictive fiable. La
manipulation ostéopathique peut être décrite comme une approche de ces barrières
restrictives. [5] La méthode thérapeutique utilisée dans le but de redonner du
mouvement à la structure concernée prendra en compte les paramètres de quantité,
qualité et sensation de point final du mouvement.

La présence d’une dysfonction somatique engendre un déséquilibre entre structure et


fonction qui perturbe les défenses de l’organisme et favorise l’installation ou
l’entretien de la maladie. Pour réduire la ou les dysfonctions somatiques qu’il a
décelées, l’ostéopathe utilise les traitements manipulatifs ostéopathiques (OMT). Le
praticien devra choisir dans un panel de techniques, celle qui sera la mieux adaptée
aux besoins du patient. Dans le cas de la méthode fonctionnelle, l’ostéopathe
s’intéressera plus au mouvement présent dans l’articulation qu’à la relation avec la
barrière motrice. L’ostéopathe, lors de ces tests en méthode fonctionnel, va porté son
attention sur la qualité du mouvement autant qu’à la quantité de mouvement. Le
diagnostique fonctionnel se fait en évaluant la normalité, la qualité, et la facilité des
mouvements quel que soit la structure testée.

[1] Hilton J. On Rest and Pain, 2nd ed. New York, NY: W. Wood; 1879.

[2] Zachary Comeaux., La Dysfonction Somatique, http://www.osteopathie-


france.net/essai/formation-continue/1016-comeaux, 09/10/2012.

[3] http://www.osteopathie.org/documents.php?url=123.pdf

[4] W.L. Jonhston : Functional Technique : An Indirect Method, Fondations for


osteopathic medicine, page 969 à 984, philadelphie, éd. Academy of osteopathy,
2003.

[5] Philip E. Greenman., principes de médecine manuelle, page 43, ed. Pradel, 1996.

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