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l’expérience de magasinage
Michaël Flacandji, Mariana Vlad
Dans Décisions Marketing 2020/4 (N° 100), pages 79 à 96
Éditions EMS Editions
ISSN 0779-7389
DOI 10.7193/DM.100.79.96
© EMS Editions | Téléchargé le 14/04/2024 sur www.cairn.info (IP: 102.16.43.50)
Résumé
L’objectif de cette étude exploratoire est double : 1) cerner dans quelle mesure l’utilisation du téléphone portable
en magasin, quelle qu’elle soit, peut venir enrichir ou, au contraire, altérer l’expérience de magasinage dans le
cas des courses ordinaires ; et 2) déterminer si clients et professionnels de la grande distribution alimentaire par-
tagent les mêmes représentations en la matière. Pour ce faire, des entretiens semi-directifs auprès de 34 clients
utilisateurs du téléphone portable en magasin et auprès de 15 professionnels ont été effectués. L’analyse dyadique
effectuée souligne que les usages du téléphone portable, qu’ils soient à finalité marchande ou non, impactent
différemment les dimensions de l’expérience. Elle permet, en outre, d’apporter un éclairage sur les interrelations
opérant entre elles.
Mots-clés : expérience de magasinage, expérience omnicanal, téléphone portable, ambivalence, courses ordi-
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Abstract
The Influence of Mobile Uses on the Shopping Experience Dimensions
The purpose of this exploratory study is twofold: 1) to identify the extent to which the use of mobile phones in
store can enrich or alter the shopping experience in relation to grocery shopping; and 2) to find if customers and
retailers share the same representations on this impact. With this aim, semi-structured interviews with 34 mobile
users in store and 15 professionals were conducted. The dyadic analysis carried out emphasizes that the different
uses of mobile, related to the shopping task or not, have a different impact on the dimensions of the shopping
experience. The results also shed light on the interrelations that operate between them.
Keywords: shopping experience, omnichannel experience, mobile, ambivalence, grocery retailing.
De nos jours, le téléphone portable fait dé- faction post-visite (Grewal et al., 2018). Elle
sormais partie intégrante du quotidien de s’est montrée, à notre connaissance, plus dis-
nombreux consommateurs. Cette percée du crète sur son impact sur l’expérience vécue
téléphone portable se retrouve également par le client. L’usage du téléphone portable
dans les points de vente physiques où les en magasin correspond, selon Bèzes (2018),
clients l’utilisent dans le cadre de leurs acti- à une expérience omnicanal déclenchée par
vités de magasinage (Encadré 1). En réponse le client et non contrôlée par l’enseigne. Il
à cette nouvelle tendance, les distributeurs souligne le besoin de recherches sur l’uti-
développent différentes techniques de mobile lisation du téléphone portable en magasin.
in-store permettant aux clients de pouvoir Comprendre l’expérience vécue par le client
cumuler des coupons promotionnels, rece- dans ce contexte omicanal, constitue donc
voir des offres personnalisées ou bien encore un enjeu, tant pour les chercheurs que pour
accéder au paiement mobile. les détaillants (Collin-Lachaud et Vanheems,
2016).
En dépit de l’importance croissante du télé-
phone portable, de nombreux questionne- Pour répondre à ces manquements dans la
ments restent en suspens. En effet, plusieurs littérature, cette recherche vise à cerner dans
recherches ont étudié l’utilisation du télé- quelle mesure l’utilisation du téléphone por-
phone portable à des fins marchandes en ma- table en magasin, quelle qu’elle soit, peut
gasins physiques (e.g. Spaid et Flint, 2014 ; venir enrichir ou, au contraire, altérer l’expé-
Fuentes et al., 2017). En revanche, rares sont rience. Plus spécifiquement, cette étude tend
celles à avoir intégré ses usages non mar- à explorer les relations qui existent entre les
chands alors même qu’ils représentent la différentes dimensions de l’expérience dans
moitié des utilisations faites par les chalands un contexte de digitalisation indirecte du
en magasin (Grewal et al., 2018 ; Sciandra point de vente où le chaland utilise une tech-
et al., 2019). Par ailleurs, la littérature s’est nologie qui n’est pas forcément contrôlée, ni
essentiellement intéressée aux motivations toujours souhaitée, par les enseignes (Bèzes,
d’usage du téléphone portable en magasin 2018). Ce besoin de clarification apparaît es-
(Spaid et Flint, 2014), à sa valeur perçue sentiel pour les enseignes qui s’inquiètent de
(Jeanpert et Seck, 2018), à son impact sur voir leurs clients utiliser leur téléphone por-
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phone portable influence l’expérience vécue, Ainsi, les bénéfices du téléphone portable
les enseignes devraient être à même d’identi- en magasin sont surtout d’ordre utilitaire,
fier les leviers sur lesquels jouer pour ne pas cognitif et hédonique (Holmes et al., 2013 ;
subir l’utilisation du téléphone portable mais Fuentes et al., 2017 ; Jeanpert et Seck, 2018).
plutôt l’exploiter à leur avantage. Nous faisons Il est même parfois considéré comme un ou-
le choix de nous intéresser au cas des courses til accroissant le pouvoir du client (Spaid et
ordinaires, à savoir l’achat de produits pour Flint, 2014). Pour autant, son usage implique
lesquels la fréquence d’achat est quasi hebdo- des coûts comme une réduction de l’attention
madaire (Barth et Antéblian, 2010). (Fuentes et al., 2017 ; Grewal et al., 2018),
une perte d’autonomie, d’interaction sociale
Une première partie aborde le cadre concep- et un risque de dépendance (Jeanpert et Seck,
tuel de l’article. Une attention particulière est 2018). Toutefois, les recherches en marketing
accordée aux usages du téléphone portable et n’ont que rarement étudié ces aspects négatifs
à l’expérience de magasinage. Le cadre mé- et problématiques des usages du téléphone
thodologique de l’étude qualitative est déve- portable (Fuentes et Svigstedt, 2017).
loppé dans une deuxième partie. Les résultats
de l’analyse de contenu répondent, dans une La littérature sur l’influence du téléphone
troisième partie, à la question de recherche. portable sur les chalands apparaît contras-
Enfin, dans la conclusion, les apports théo- tée. Bellini et Aiolfi (2017) montrent que ses
riques et les implications managériales sont usages non marchands réduisent le nombre
soulignées, suivies des limites menant aux d’achats non planifiés et augmente celui d’ou-
différentes voies de recherche. blis d’achats planifiés. De leur côté, Sciandra
et al. (2019) soulignent que la distraction pro-
voquée par les usages non marchands du télé-
Définition du cadre théorique phone portable amène les chalands à effec-
tuer davantage d’achats non planifiés à nature
L’utilisation du téléphone portable hédonique et à augmenter le nombre d’oublis
dans le magasin d’achats planifiés. Grewal et al. (2018) pré-
cisent que les clients vont passer plus de
L’usage du téléphone portable transforme le
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Beck et Crié (2015) soulignent que les tech- Cova, 2006). Une approche dyadique permet
niques mobile in-store peuvent enrichir l’ex- de pouvoir apprécier si clients et profession-
périence client en apportant de l’information, nels partagent les mêmes représentations de
en rassurant, en faisant gagner du temps ou l’impact de l’usage marchand ou non mar-
bien encore en divertissant. L’expérience peut chand du téléphone portable sur l’expérience
être enrichie lorsque l’utilisation du téléphone vécue par le chaland.
portable influence positivement l’une de ses
dimensions ou lorsque l’utilisation du télé- Principaux résultats
phone portable réduit les réponses négatives
générées en son absence. A l’inverse, une ex- A l’issue de l’analyse de contenu, les résultats
périence peut être altérée lorsque l’utilisation permettent d’établir une forte influence du
du téléphone portable augmente les réponses téléphone portable sur l’expérience de maga-
négatives et réduit celles qui sont positives en sinage car l’ensemble de ses dimensions est
son absence. L’intérêt de cette recherche est impacté. Nous commencerons par discuter
d’étudier dans quelle mesure les usages, mar- la vision des clients sur l’impact des usages
chands ou non marchands, du téléphone por- marchands et non marchands sur l’expérience
table enrichissent ou, au contraire, altèrent vécue et poursuivrons en présentant la vision
l’expérience vécue par les chalands dans un des managers.
point de vente physique.
Une expérience davantage enrichie
grâce à l’usage marchand et non
Méthodologie marchand du téléphone portable :
Pour répondre à notre problématique, une le point de vue des clients
démarche qualitative dyadique est adop- Dans la mesure où l’activité de magasinage
tée (Encadré 3). Confronter le point de vue implique l’achat de produits, les usages mar-
des chalands à celui des professionnels de la chands du téléphone portable sont logique-
grande distribution nous apparaît indispen- ment prédominants. Les clients recourent
sable. En effet, les détaillants fournissent le davantage à des usages non contrôlables
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Tableau 1 : Expérience et usage marchand du téléphone portable : le point de vue des clients
Cognitive Enrichissement I28 : « Si j’ai besoin d’avoir une information sur un produit
30/34 clients (90 v.) qui n’est pas disponible, j’irais regarder directement sur mon
téléphone. »
Affective Enrichissement I11 : « Vous êtes bien plus fier d’avoir choisi vous-même votre
18/34 clients (31 v.) produit sans l’aide de qui que ce soit. »
Sociale Enrichissement I29 : « J’appelle ma fille ou mes garçons : j’ai trouvé ça, c’est à
17/34 clients (28 v.) tel prix, est-ce que vous le voulez toujours ? »
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Symbolique Enrichissement I17 : « Avec notre téléphone portable on est vraiment auto-
10/34 clients (15 v.) nome. »
Sensorielle Enrichissement I15 : « Notre smartphone nous permet d’avoir un visuel sur les
5/34 clients (6 v.) produits. […] On peut avoir plus d’informations donc on peut
faire le meilleur choix. »
Note : v. = verbatim.
* Le terme « mobile » utilisé dans les verbatims fait référence au téléphone portable.
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Tableau 2 : Expérience et usage non marchand du téléphone portable : le point de vue des clients
Physique Enrichissement I17 : « J’utilise plus précisément pour appeler, pour envoyer des
17/34 clients (28 v.) messages. »
Sensorielle Enrichissement I9 : « Quand je suis à la caisse, quand je suis dans la file d’at-
6/34 clients (11 v.) tente pour payer je téléphone et je joue un petit peu, je regarde
des vidéos. »
Sociale Enrichissement I17 : « Le fait d’avoir mon téléphone lors de mes courses c’est
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Symbolique Enrichissement
0/34 clients (0 v.)
Altération
0/34 clients (0 v.)
Note : v. = verbatim.
Distribution – 87
Le plaisir lié aux bonnes affaires réalisables L’effet de l’usage marchand, et non mar-
grâce au téléphone portable semble être l’élé- chand du téléphone portable sur les dimen-
ment le plus générateur d’émotions positives. sions sensorielle et symbolique semble
Le plaisir apparaît extrinsèque à l’utilisation relativement limité puisque peu d’interrogés
du téléphone portable et est dérivé de la fierté considèrent qu’il est source de stimulations
de réaliser ses courses en totale autonomie sensorielles et qu’il enrichit la dimension
(« J’arrive à faire mes courses toute seule, symbolique en permettant d’affirmer son
j’aime bien me débrouiller, éviter d’embêter identité et d’évoluer en totale autonomie. A
le personnel », I30), du confort d’achat oc- l’inverse, certains répondants considèrent
troyé qui rend les courses agréables et de son qu’il inhibe les stimulations sensorielles en
côté rassurant. Cependant, plusieurs clients les rendant moins attentifs à l’environnement
indiquent que cette utilisation marchande du magasin (« On est plus obsédé par la
peut altérer la dimension affective. Elle peut discussion qu’on a au téléphone que par ce
qui nous entoure », I4), et que son utilisation
être source d’insécurité pour tous les usages
peut aller à l’encontre de leurs valeurs car ils
liés à des applications ou au paiement par
menacent des emplois. Pour l’usage non mar-
téléphone portable, de frustration lorsque des
chand aucun client n’évoque une altération et/
produits consultés en ligne sont indisponibles
ou un enrichissement de la dimension sym-
en magasin, d’un sentiment d’invasion, de dé-
bolique de l’expérience.
pendance et d’incitation à l’achat non désiré.
Il existe également une forte interrelation
L’utilisation non marchande affecte, dans
entre les dimensions de l’expérience. Ce ré-
une moindre mesure, la dimension affective. sultat est logique au regard de la nature holis-
Elle permet de lutter contre l’ennui lors de tique de ce construit. Ainsi, un même usage
l’attente en caisse mais elle peut également du téléphone portable peut affecter plusieurs
être désagréable en raison du sentiment de dimensions de l’expérience simultanément,
dépendance qu’elle génère. certaines étant enrichies et d’autres altérées.
A titre d’exemple, l’usage d’une application
Les usages marchands impactent davantage
enseigne influence positivement la dimen-
la dimension sociale que les non marchands.
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managers qui considèrent que les données de reçu un traitement préférentiel. L’usage non
navigation collectées permettent de pouvoir marchand n’a quant à lui aucun impact sur la
proposer des produits adaptés aux clients, dimension symbolique.
et ainsi, de leur donner le sentiment d’avoir
Tableau 3 : Expérience et usage marchand du téléphone portable : le point de vue des managers
Affective Enrichissement M11 : « On peut trouver du plaisir via la bonne affaire, et encore
9/15 managers (23 v.) plus, lorsque les produits que l’on a l’habitude d’acheter sont en
promotion. »
Sociale Enrichissement M12 : « Souvent j’entends que le client des fois il va sur le
9/15 managers (20 v.) smartphone, il dit au vendeur c’est celui-là que je veux. »
Altération M12 : « Il y en a qui sont restés des heures dans le rayon pour
6/15 managers (10 v.) scanner et retrouver le produit qui est à 80 %. »
Symbolique Enrichissement M13 : « Quand ils utilisent leurs applications, on sent qu’il y a
8/15 managers (19 v.) vraiment un comportement responsable. »
Sensorielle Enrichissement M8 : « Ils se promènent dans les rayons avec le catalogue sur le
3/15 managers (3 v.) téléphone, ils voient les produits en promotion. »
Altération M14 : « S’ils sont sur leur application, forcément ils ne vont pas
3/15 managers (4 v.) regarder les promotions. »
Note : v. = verbatim.
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Tableau 4 : Expérience et usage non marchand du téléphone portable : le point de vue des managers
Physique Enrichissement M11 : « Beaucoup sont au téléphone avec leurs écouteurs aux
6/15 managers (6 v.) oreilles en train de téléphoner. »
Cognitive Enrichissement
0/15 managers (0 v.)
Sensorielle Enrichissement M13 : « Le client peut écouter sa musique sur son téléphone. »
4/15 managers (4 v.)
Altération M15 : « Il n’est pas très réceptif à son environnement, il est vrai-
5/15 managers (7 v.) ment focalisé sur son smartphone, donc il ne voit pas, il n’entend
pas. »
Sociale Enrichissement
0/15 managers (0 v.)
Temporelle Enrichissement M13 : « Vu que c’est une corvée, ils préfèrent faire leur corvée
1/15 managers (1 v.) en même temps que téléphoner comme ça, ils pensent qu’ils font
plusieurs choses à la fois. »
Affective Enrichissement
0/15 managers (0 v.)
Symbolique Enrichissement
0/15 managers (0 v.)
Altération
0/15 managers (0 v.)
Note : v. = verbatim.
Pour ce qui est de la dimension sensorielle, contexte expérientiel mis à sa disposition par
une fois encore, le téléphone portable – dans l’enseigne.
son usage marchand ou non – est source de
stimulations mais peut également priver Nos résultats mettent en évidence que les
le client des stimulations proposées par le professionnels tendent davantage que les
Distribution – 91
Figure 1 : Représentation schématique de l’influence du téléphone portable sur l’expérience vécue (a)
Les notes ont été calculées en divisant le nombre total de verbatim de chaque catégorie par 10, avec une note
(a)
maximum de 4 (par exemple, 160 verbatim / 10 = 16 > 4, donc note de 4 pour les clients pour ce qui est de l’enri-
chissement de la dimension cognitive grâce à l’usage marchand du téléphone portable). La note maximum de 4 a
été choisie car seul le nombre de verbatim des dimensions cognitive et physique dépasse ce seuil. Même si la pro-
portionnalité n’est pas respectée pour ces deux dimensions, ce choix offre une meilleure lisibilité aux graphiques.
clients à considérer que les usages marchands de magasinage. Elle complète les travaux de
enrichissent l’expérience et que les usages Grewal et al. (2018) et Sciandra et al. (2019)
non marchands l’altèrent (Figure 1). Tous en allant au-delà de la théorie des capacités
les professionnels ne semblent néanmoins attentionnelles et de l’impact sur les achats
pas se questionner sur les usages opérés par pour s’intéresser au vécu de l’expérience dans
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complètes afin de se rendre indispensables sur une application. Ensuite, les évaluations
aux yeux des clients. Cette stratégie aurait post-expérience ne permettent pas de mesu-
l’avantage d’enrichir la dimension cognitive rer toute la richesse de l’expérience vécue
de l’expérience en simplifiant le processus (Flacandji et Krey, 2020). Il pourrait être
de décision (ex. : accès à la composition intéressant de recourir à un corpus photo-
d’un produit, à des comparatifs, au plan du graphique, à la méthode des protocoles ou à
magasin, à des suggestions de recettes) mais des mesures de l’activité électrodermale pour
également les dimensions sociale et physique mieux évaluer l’impact du téléphone portable
en favorisant les interactions sociales avec la sur certaines dimensions de l’expérience.
sphère privée (ex. : liste des courses parta- Par ailleurs, tous les usages du téléphone
gées). Ces applications peuvent miser sur la portable n’influencent pas l’expérience de la
gamification et développer des quizz sur les même façon et des recherches subséquentes
produits recherchés par les chalands pouvant pourraient permettre de mieux cerner les
déboucher sur des réductions (Högberg et effets de chacune d’entre elles, sur la trajec-
al., 2019). Les enseignes peuvent même aller
toire d’achat notamment. Enfin, il pourrait
jusqu’à intégrer des usages non marchands
être intéressant d’analyser en profondeur si
dans leur management de l’expérience client.
des différences interindividuelles existent en
Elles peuvent par exemple ajouter du conte-
termes d’impact du téléphone portable sur
nu non marchand à leur application tel que
l’expérience de magasinage.
la météo ou des flash infos (Sciandra et al.,
2019) ou proposer du contenu indépendam-
ment de toute application (ex. : QR codes Références
en lignes de caisse donnant accès à des bla-
gues ; jeux concours sur les réseaux sociaux). Ardelet C., Veg-Sala N., Goudey A., Haikel-El-
Si la dimension symbolique n’apparaît que sabeh M. (2017), Entre crainte et désir pour les
objets connectés : comprendre l’ambivalence
rarement soulignée spontanément, elle n’en des consommateurs, Décisions Marketing, 86:
demeure pas moins un levier à ne pas négli- 31-46.
ger. Ainsi, des applications mettant en avant Barth I. et Antéblian B. (2010), Comprendre les
le statut privilégié du consommateur en lui courses ordinaires : enjeux et implications pour
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Annexes
Annexe 1 : Caractéristiques des clients
Fréq.
Enseigne usage
Cli. Sexe Âge CSP UMC UMNC UNM
(Format) téléphone
portable
I6 F 40 Employée Lidl ** x x x
Fréq.
Enseigne usage
Cli. Sexe Âge CSP UMC UMNC UNM
(Format) téléphone
portable
Pro. Sexe Âge Fonction Enseigne Pro. Sexe Âge Fonction Enseigne
Notes : Pro. = professionnels. M1 = entretien du manager 1. Directeur ad. = directeur adjoint. Man. = manager.
H = Hypermarché. S = Supermarché.