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Humanités Littérature Philosophie

Introduction : que désignent les humanités ?


Humanisme, humanités vient :
• de l’adjectif latin humanus, a, um qui signifie « propre à l’homme » avec comme sens
«poli, bienveillant »
• du nom humanitas, -atis, f. qui a de nombreuses significations : « esprit humain » ;
« bienveillance » ; « politesse » ; « esprit, finesse »

Les humanités d’après ces différents sens désignent un projet éducatif qui se fait
une certaine idée de l’homme. Selon les époques, ce terme recouvre des aspects
proches ou différents que voici :

I. Les humanités : un concept romain

Le terme humanitas ne désigne pas l’humanité au sens de l’ensemble des êtres


humains , du genre humain, mais il exprime une disposition manifestant les caractères de
l’humain : un être sociable, un être solidaire envers les autres, éduqué et cultivé.

Les humanités pour les romains reposent sur les bonae artes :
• Des vertus sociales (courtoisie, politesse…) qui font de l’être humain un être sociable.
• Une éducation qui sert à cultiver un socle commun propre à l’homme. Cette éducation
repose sur les arts libéraux (artes liberales) qui regroupent les disciplines suivantes :
- Littéraires : la grammaire, la dialectique (=philosophie), la rhétorique (l’art de bien
parler)
- Scientifiques : arithmétique, géométrie, musique, astronomie.

II. La Renaissance et l’Humanisme

Aux XVe et XVIe siècle, les érudits redécouvrent les langues et littératures
anciennes, suite à la chute de Constantinople. Ils s’en nourrissent afin de porter un regard
critique sur le monde conservateur et empreint encore d’idées médiévales. Ils utilisent
l’expression litterae humaniores, textuellement les « lettres plus humaines » : ils veulent
relever la dignité de l’esprit humain en liant la culture moderne et la culture antique, en
cultivant l’esprit d’examen, l’esprit critique.

III. Les Lumières : un humanisme

Au XVIIIe siècle, des philosophes, des hommes de lettres, souhaitent que


l’humanité soit éclairée par le savoir. En rédigeant l’Encyclopédie, ils désirent faire le tour
des connaissances universelles pour que l’être humain puisse s’émanciper et porte un
regard sur son histoire, sa propre langue et les représentations qu’elles véhiculent à notre
insu. L’objectif est de donner à chaque humain les moyens de projeter une société
meilleure et de l’élaborer collectivement.

C’est aussi à cette époque que le nom « humanisme » prend un des sens qu’on lui
connaît aujourd'hui pour désigner une position philosophique qui met l’homme et les
valeurs humaines au-dessus des autres valeurs.

IV. Au XIXe siècle : « faire ses humanités »

Le mouvement émancipateur du siècle dernier s’institutionnalise au fil des XIXe et


XXe siècles, à travers l’école publique, primaire, puis le secondaire et le supérieur,
pour assurer une vaste démocratisation du savoir. Les Humanités désignent ainsi :
- d’abord l’apprentissage des textes importants de la littérature grecque et romaine ;
- mais aussi, de façon plus générale, la formation de l’esprit humain par la culture
littéraire et scientifique.

V. Et aujourd’hui ?

La notion d’humanité tend à désigner un champ disciplinaire très large recouvrant


tout autant les lettres, la philosophie que les sciences humaines et sociales (géographie,
psychologie, linguistique, histoire, anthropologie, sociologie…).
Aujourd’hui, on parle des « humanités numériques » qui sont un domaine de
recherche au croisement de l’informatique, des arts, des lettres et des sciences
humaines et sociales. Ces « humanités numériques » s’enracinent dans une valorisation
de la diffusion, le partage et la valorisation du savoir.

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