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Licence fondamentale
Filière : droit privé
Section : française
Semestre : 4
Les instruments
de paiement
et
de crédit
ALOUI Bouchta
Professeur à la faculté des sciences juridiques, économiques et
sociales de Fès
Selon l’article 201 du code de commerce, tous ceux qui ont tiré, accepté, endossé
ou avalisé une lettre de change sont tenus solidairement envers le porteur.
Le porteur peut agir contre tous les signataires, individuellement ou
collectivement, sans être astreint à observer l’ordre dans lequel ils sont obligés.
Le même droit appartient à tout signataire d’une lettre de change qui a remboursé
celle-ci. L’action intentée contre un des obligés n’empêche pas d’agir contre les autres
même postérieurs à celui qui a été d’abord poursuivi.
La garantie solidaire couvre toutes les sommes en capital, intérêts et frais (notamment
frais de justice, de notification…etc.) qui sont dues lorsque le paiement n’a pas eu lieu à
l’échéance.
Le principe de la garantie solidaire n’est pas d’ordre public ; la solidarité peut être
écartée par une clause insérée, soit par le tireur, soit par les autres signataires.
Si cette clause est stipulée par le tireur, elle dégage non-seulement la
responsabilité solidaire du tireur quant à l’insolvabilité du débiteur, mais également celle
des autres signataires du titre. A l’inverse, si ladite clause émane de l’un des signataires,
elle ne produit d’effet qu’à son égard.
5. L’indépendance des signatures
Celles-ci peuvent être représentées par toutes les sûretés de droit commun
notamment l’hypothèque, le gage et la caution. Il existe aussi une garantie particulière en
matière de lettre de change : « l’aval ».
A. la définition de l’aval
L’aval est un engagement cambiaire souscrit par un tiers (qui peut être un banquier)
ou un précédent signataire de la lettre de change en vue de garantir l’exécution de
l’obligation de paiement à l’échéance contractée par un débiteur de la lettre de change.
Le paiement de la lettre de change peut être garanti par un aval pour tout ou partie
de son montant.
B. Les conditions de l’aval
Généralement, l’avaliseur est un tiers non encore obligé, mais l’article 180, alinéa 2,
admet que l’aval peut être fourni même par un signataire de la lettre.
L’aval peut être donné soit sur la lettre de change ou sur une allonge, soit par un
acte séparé indiquant le lieu où il est intervenu.
La signature de l’avaliseur doit être manuscrite avec mention de la formule «
Bon pour aval ».
La seule signature du donneur d’aval (avaliseur) apposée au recto de la lettre de
change constitue un aval, sauf quand il s’agit de la signature du tiré ou celle du tireur
(article 180 alinéa 5 du code de commerce).
L’aval peut être donné pour le compte de l’un « quelconque » des signataires de la
lettre de change (tireur, endosseur, etc). Si l’aval n’indique pas pour le compte de « qui »
il est donné, il est réputé donné pour le compte du tireur (art. 180 al.6 du code de
commerce).
C. Effets de l’aval