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Juin 2016
Paul ARNOULD
S41272
1
Sommaire
2
2.2) Dans la relation avec les nouveaux entrants non bancaires ...34
3. Qui provoque une accélération du mouvement 35
3.1) Prise de conscience des acteurs bancaires et accélération des initiatives
innovantes .35
3.1)1.
3.1)2. dans le domaine du financement
3.2) É
PARTIE III ?
0. Préalable scénario imaginable pour le secteur bancaire traditionnel ...39
1. Les faiblesses des nouveaux entrants rendent peu probable la fin du secteur bancaire
traditionnel
1.1) .. .. 1
1.2) Ils sont sujets à une multitude de risques qui pourraient les mettre en difficulté.42
1.2)1. Risques sécuritaires dans le paiement
1.2)2. Risques conjoncturels dans le secteur du financement participatif
1.2)3.
1.3) Les Fintechs en particulier ont des problèmes structurels
1.3)1. Limites liées à leur taille, ou problème de « passage à l »
1.3)2. Limites liées à leur jeunesse, ou difficulté à créer un effet de réseau
2. De plus, les acteurs dominants le secteur bancaire sont très puissants et bénéficient
5
2.1)
2.2)
3. Vers une coopération mutuellement bénéfique ?...............................................................46
3.1) Des partenariats entre banques et nouveaux acteurs sont à attendre.....................48
3.1)1. Dans le domaine du financement
3.1)2. Dans le domaine
3.1)3. Vers des partenariats liés ?
3.2) Des investissements des banques dans les Fintechs comme autre forme de
partenariats à attendre............................................................................................50
Conclusion
Bibliographie
3
Introduction
« Avec notre offre de tenue de compte alternative, notre premier facteur de succès sera
». Ce passage issu du livre « No
Bank »
lancement de leur service Compte-Nickel. Ce but évoqué par Ryad en dit long sur le potentiel
moins de cinq minutes une carte de paiement et un RIB associé au compte, est ni plus ni
moins de remplacer la banque pour ses clients en exploitant certaines faiblesses de cette
dernière. En particulier, Compte-Nickel veut satisfaire les clients exclus ou déçus par la
un service « ouvert à tous », « simple » et « 100%
transparent » aussi bien que moins coûteux.
Ainsi l
de cette même start-up française
innovante et au succès grandissant dans le cadre de la majeure Digital. En effet, c
comprenant
classique que l conséquences probables de ces
(- en particulier dans ce
1 : Le « compte sans banque » ; expression utilisée par Anne Michel pour Le Monde, sur le
site http://www.lemonde.fr [archive] - 11 février 2014
4
nous y reviendrons dans les parties I et II). Ces
nouveaux acteurs profitent donc de faiblesses structurelles dans le secteur bancaire pour
plus efficace aux besoins existants ou en créant de nouveaux services. Ces innovations
bénéficient par ant qui accentue leur potentiel de
déstabilisation.
Nous pouvons ainsi nous demander réellement une
menace pour le secteur bancaire traditionnel.
Nous ferons dans un premier temps une analyse des innovations sur les activités
principales du secteur bancaire, puis nous analyserons leur impact considérable sur les
Remarque préalable :
Ce mémoire ne se veut pas exhaustif sur les innovations dans le secteur bancaire mais se
concentre sur les innovations principales dans la banque de détail qui pourraient bouleverser
ches
effectuées lors de mon expérience chez Compte- s et
5
PARTIE I
Nous nous attacherons dans cette première partie à définir dans un premier temps le
cadre de notre étude à travers un panorama des acteurs et des activités concernés dans ce
mémoire.
le secteur bancaire
chose de positif et nouveau dans un ordre ou une chose qui sont déjà établis.
secteur bancaire. Selon Jean-Luc Strauss dans un article paru sur le site « revue-banque.fr »
(« - ? »3) mbreuses
distinctions afin de bien définir ce concept mal compris et souvent mal employé :
au sens où si la première
2
https://fr.wikipedia.org/wiki/Innovation
3
http://www.revue-banque.fr/banque-detail-assurance/article/est-ce-que-innovation-dans-
banque
6
un impact
situation
t comprendre les différents
:
o « » qui est qualitativement supérieure à la
simple amélioration. Cette confusion entre amélioration et innovation est
accentuée par les professionnels du marketing qui appliquent volontiers le
;
o « » qui bouleverse un marché et les rapports de force
au sein de ce dernier ;
o « » qui crée un nouveau marché.
7
la partie III, sous-partie 2). Leurs enjeux sont multiples : protéger leur base de clients
contre les nouveaux entrants en améliorant leur offre, acquérir de nouveaux clients,
réduire leurs coûts
Les banques en ligne : ce sont les premiers à avoir introduit une innovation de rupture
dans le secteur bancaire il y a quelques années
réseau physique , ce qui leur a permis de réduire les coûts pour
leurs clients
Les start-ups ou jeunes pousses du secteur, ou encore Fintechs : ce sont les derniers
entrants dans le secteur qui utilisent les nouvelles technologies et les réseaux de
communication (en particulier les technologies web et mobiles, tablettes ou
ordinateurs ou encore les potentialités du Big Data insuffisances
dans le service du réseau bancaire traditionnel. Elles visent ainsi à proposer à leurs
-pousses est
de survivre et se développer en se constituant une base client suffisante, autrement dit
Les acteurs technologiques déjà présents sur le marché comme Paypal ou les
entreprises propriétaires des systèmes de paiement par carte bancaire les plus répandus
comme Visa et Mastercard : dont certains des enjeux sont de développer leur offre et
survivre dans ce marché de plus en plus concurrencé
Les acteurs industriels qui tentent de pénétrer le marché comme en particulier les
acteurs des télécommunications (ou telcos)
principalement de proposer un service complémentaire à leur offre de base ou plus
simplement de pénétrer ce marché en représentant une autre alternative au système
bancaire.
dans le secteur des paiements notamment à travers leurs expériences dans les pays en
développement en démocratisant le paiement par mobile dans certains pays pour
succéder directement aux paiements par espèces.
Kenyan M-Pesa de Vodafone par exemple. en France,
8
qui sera une banque digitale sur mobile, annoncé pour janvier 2017 et permis par le
9
permettre à des nouveaux acteurs
paiement)
o Des enjeux liés à la sécurité des paiements notamment et donc de maîtrise des
10
st au
-ci permet aux acteurs économiques de recevoir
ou utiliser leurs ressources de manière fluide. Les moyens de paiement que nous connaissons
XXème siècle : les chèques, les cartes
bancaires, les virements ou les prélèvements.
De nouveaux moyens de paiement sont apparus au cours des dernières années en
financière qui consiste simplement à mettre en relation des personnes ayant un besoin de
financement avec des personnes ayant une capacité de financement.
au cours des dernières années. Les innovations qui vont nous intéresser dans cette catégorie
11
détail qui concernent les clients activités des banques de
financement ou notamment, ainsi que les pures activités de back office.
Les innovations dans les offres de paiement destinées au commerce de détail diffèrent
en fonction des types de commerçants. Elles ont pour objectif de leur apporter une valeur
Les enjeux spécifiques dans ce domaine sont liés à la nature des transactions qui se
12
Ainsi les nouveaux entrants de ce secteur profitent de leur avance technologique et de
leur meilleure connaissance du web (en comparaison banques traditionnelles) pour proposer
des solutions à même de satisfaire les objectifs de leurs clients. On peut citer par exemple
Les services de paiement innovants dans les commerces de proximité ont également
une importance capitale pour les commerçants physiques mais à un degré différent. Si un
système de paiement non moderne fera tout simplement fuir certains clients (comme par
-à-dire de
paiement plus innovant peut représenter un avantage comparatif pour certains commerces de
proximité (par exemple acceptation du paiement sans contact ou par mobile, gestion
automatique grâce à la carte bancaire des points de fidélité). Ces innovations poursuivent ainsi
deux objectifs majeurs :
La simplicité et fluidité du paiement qui sont essentielles pour la satisfaction du client
final.
amélioration et simplification de la fidélisation des clients (collecte de data,
programme de fidélité et de cadeaux).
Une innovation majeure (voire de rupture) de ce domaine a été
« mPOS » ces dernières années qui consiste à utiliser un mobile (un smartphone ou une
à
eil lecteur de carte.
Il est
ces innovations. Par exemple :
- Des grandes Fintechs à la notoriété importante comme Square ou iZettle.
13
- Les grands schèmes Visa et Mastercard respectivement actionnaires de Square et
iZettle.
- Des grands acteurs technologiques comme les GAFA avec Google ou encore Paypal
qui a lancé Paypal Here.
- Les banques, comme par exemple la BNP Paribas qui a lancé le service Mobo.
2.1.3. Multicanal
« cloud » permettant
ligne.
On peut citer par exemple Verifone avec sa solution Cloud POS, qui est un logiciel intégré sur
le cloud de
facilite et accélère considérablement la gestion des paiements sur leurs points de vente.
La solution offerte par le wallet consiste à utiliser un acteur tiers qui centralise les
données de paiemen
14
(comme par exemple une adresse email et un
mot de passe) sensibles du
client à chaque achat.
citer les géants technologiques (avec notamment les services Apple Pay, GooglePay, Amazon
One Click), les banques qui ont mis en place le système PayLib, ou encore les solutions
développées par les schèmes Visa et Mastercard (respectivement VisaCheckout et
Masterpass) ou encore des fintechs qui ont réussi à pénétrer avec succès dans ce marché
comme Lydia ou Payname.
Sur ce secteur les deux acteurs les plus influents sont historiquement Western Union et
is-à-vis de cette activité.
permet de ne pas nécessiter de flux internationaux de devises. La start-up gèrerait au total plus
de 700
15
banques et donc par là-
particulier.
La plus connue des monnaies virtuelles est sans doute le bitcoin. Cela dit, une
-ups se sont
lancées dans le marché de la vente et achat de ces bitcoins aux particuliers et fonctionnent
comme des places de marché ou plate-
française Paymium créée en 2011 et en conformité avec la législation européenne relative aux
services de paiement.
Le bitcoin est grandement décrié, ce qui explique sa très faible utilisation actuelle,
inquiétudes et
des réticences compréhensibles dans le contexte actuel de renforcement de la lutte contre le
contre le financement du terrorisme. Pour autant, la technologie à la
base de cette monnaie (Distributed Ledger Technology ou blockchain) connaît un succès
grandissant pour plusieurs raisons :
réseau bancaire classique peut prendre un à plusieurs jours ouvrés pour être validé
(liés aux délais interbancaires) ;
Elle supprime les coûts de transaction éventuels ;
Elle apporte un fort degré de sécurité lié au fonctionnement de cette technologie qui,
sans rentrer dans les détails techniques, est fondée sur une validation en temps réel sur
le réseau qui limite le risque de fraude
bancaire pour les particuliers : la gestion du compte courant. En effet, le compte courant est le
16
2.3.1. Offres se substituant aux banques
i)
moindre coût ou une forme de « banque low-cost »
Ce genre de service innovant alternatif au compte courant bancaire réduit les coûts
pour ses clients -à-dire comprenant moins de
En effet, la banque fonctionne selon un
de mode de fonctionnement particulier « inclusion » t
facturés au client pour la gestion de son compte. Ces frais représentent les frais de gestion de
contre la fraude.
Remarquons que cette stratégie est différente de celle mise en place par les banques en
lignes au cours des dernières années qui proposent en général la réduction ou la gratuité des
compte sur lesquelles la banque en ligne est rémunérée. Autrement dit, en général, le compte
revenus, et surtout un certains niveaux de flux financiers mensuels sur le compte en banque.
xemple du Compte-
low-cost visant à remplacer le compte bancaire. Un des deux co-
4
fondateurs (« No Bank »)
de son opposition au monde bancaire et sa volonté de faire sans les banques après une carrière
à la direction de la communication de la Société Générale puis à la présidence de la banque en
ligne Boursorama.
La promesse de ce « compte sans banque » ffrir un service totalement
transparent à ses clients, à bas coût, et permettant de se passer de la banque. Ces coûts
comprennent simplement un abonnement annuel de 20 euros au service ainsi que des frais liés
4 « No Bank : l
banque », Broché 10 octobre 2013. Hugues Le Bret
17
-Nickel 0%
toxique et 100% utile par opposition aux banques traditionnelles : il permet tout simplement
de la jeune pousse pour expliquer rapidement le service
:« », qui sont les services principaux d un compte
en banque.
Par ailleurs, l
minutes à peine chez un buraliste, et est réellement ouverte à tous sans distinction
est également ouvertes aux interdits bancaires (les seules restrictions concernent celles de la
services
-forme
qui ne se
banque classique ou être proposé sur la plate-forme. Ces services innovants peuvent inclure
notamment des solutions de financement participatif, de transfert de devises ou encore de prêt
entre particuliers (on verra plus en détail ces services dans la troisième sous-partie). Un
,
une banque en ligne communautaire considérée comme une « banque 2.0 » qui est organisée
:
Discuter les uns avec les autres ou se répondre mutuellement dans une logique
de réseau social ou de forum ;
Proposer des produits ou des services, les services les plus populaires du forum
seront implémentés par la suite ;
18
Négocier des prêts et des emprunts entre clients dans une logique de
crowdfunding et de prêts de pairs à pairs.
Le succès de ce service est attesté par la forte croissance de Fidor qui comptait déjà en
février 2015 environ 260 000 utilisateurs sur leur communauté et environ 76 000 utilisateurs
complètement identifiés et par conséquent actifs sur la plate-forme
comme banque principale selon un communiqué publié sur le site « prnewswire ». 5
5 http://www.prnewswire.co.uk/news-releases/fidor-bank-ag-fidor-bank-reports-
positive-preliminary-result-for-2014-and-continues-its-growth-course-293612421.html
19
o analyse prédictive de la situation financière du client tion
ls permettant de prédire la situation financière future
foncti tions sur ses revenus et ses habitudes de dépenses, ou
-même (loyer,
facture téléphonique etc.)
o aide à la gestion des budgets
revenus des clients, avec des fonctionnalités telles que la comparaison de la
situation actuelle avec le budget prédéfini ou encore de la situation passée
un mois auparavant ; voire le calcul en fonction des dépenses déjà réalisée
3. Financement et épargne
20
Des services de gestion et
le robo-advisoring et le big data.
3.1)
Autrement dit, nous allons nous intéresser dans ce premier point aux services
innovants dans une logique de
le financement participatif (ou crowdfunding).
Enfin, le don pour des projets présentés sur des plates-formes telles que Kickstarter ou
KissKissBankBank qui prévoit ou non une contrepartie pour le donneur
pour le particulier peut être éthique ou économique et représente une source de
financement différente et plus accessible pour certains projets sociaux notamment (qui
ont difficilement accès au crédit bancaire classique)
21
3.2) Autres services de financements innovants
Nous allons nous intéresser dans ce deuxième point aux autres services permettant un
accès alternatif au crédit pour les petites et moyennes entreprises en particulier : le
financement alternatif (ou « alternative lending »).
modes de
existantes mais qui se distinguent de ce qui est fait dans le système bancaire classique. Ces
services sont destinés en particulier aux petites et moyennes entreprises. Nous verrons ici
deux types de financement alternatifs innovants pour ces entreprises :
(ou « factoring » en anglais) version 2.0 pour les TPE (très petite
entreprise) ou PME (petite moyenne entreprise)
pour les entreprises à céder leurs créances clients à des organismes financiers
spécialis
gestion du recouv
permise en
temps réel (Big Data) .
Autrement dit, l réside dans la mise au point
permettant que
Créancio ou encore Kyriba qui dé
automatique
fonds de roulement (BFR) et donc de besoins de liquidité.
Des crédits alternatifs accordés aux commerçants là encore fondés sur des techniques
détenues sur ces commerçants par le prêteur
« Amazon Lending » lancé par Amazon en juillet 2015. Ce service proposé
directement par des entreprises à destination de commerçants qui sont souvent leurs
partenaires constitue également une forme récente de financement alternatif permise
par une innovation. Ces services intéressent
des start-
22
iZettle envisage de lancer un service semblable à destination des commerçants qui
utilisent sa solution de paiement.
Le succès grandissant des services innovants dans cette activité est non seulement dû à
igentes et bon marché
mais aussi à une perte de confiance dans le système bancaire traditionnel suite à la crise et
-
robo-advisoring de données apportée par le Big Data.
données)
o La possibilité de prodiguer un conseil automatisé sur la gestion des
investissements des particuliers mais qui prend pour autant en compte de façon
totalement personnalisée les spécificités particulières de chaque client en
de leur situation
On peut citer dans ce domaine des exemples de nouveaux acteurs aux services
23
Betterment aux Etats-Unis.6
Le social trading investisseurs de
humaine sur les marchés des capitaux. Un exemple de société française qui performe
dans ce domaine est constitué par QuantCube Technology dont la promesse est de
s fondées smartdata -à-
qui sont par conséquent
moins risquées et à rendements performants.
On termine ainsi le panorama des activités innovantes qui vont nous intéresser
6 http://www.journaldunet.com/patrimoine/finances-personnelles/1174782-robo-
advisors/
7 http://socialtradingguru.com/networks/social-trading-networks
24
PARTIE II : Ces innovations ont un impact considérable sur le secteur bancaire
traditionnel
dès lors
la plupart des activités bancaires traditionnelles et ont par là même un impact considérable à
la fois sur :
redistribution des parts de marchés et des revenus associés mais également une
modification même des modèles de création de valeur (cf. sous partie 1) ;
conséquent accentuent les attentes des consommateurs finaux par leur promesse, ce
qui met les banques sous une forte pression dans la relation avec leurs clients (cf. sous
partie 2) ;
-même, puisque la dynamique impulsée par les nouveaux entrants
les acteurs
0. Préalable : Mesure
8
banques . Leur illustration est fondée sur une image bien
connue qui est celle pièces
trouver chez son boucher. On peut de cette façon considérer que le secteur bancaire est
représenté par le
cannibaliser chaque partie de ce dernier.
25
en question issue de cette étude
précitée :
26
faibles. Enfin, si selon le cabinet les parts de marché cannibalisées par les fintechs sont encore
le rythme de croissance des
nouveaux entrants est exponentiel et par conséquent les parts de marchés des acteurs
traditionnels sont probablement voués à se réduire davantage si ces acteurs continuent sur leur
lancée.
9
Nous pouvons dans un second temps évoquée
plus en avant en termes de parts de marché
cannibalisées et de pourcentage des revenus captés par ces nouveaux entrants sur le marché
bancaire. Le graphique ci-dessous, qui est issu de cette étude,
de cet impact en montrant quelles sont les activités les plus touchées en fonction de différents
segments de clients (commerce de détail ou « retail », TPE et PME ou « commercial » ici, et
les grandes entreprises ou « large corporate » ici) et dans quelle mesure. On remarque
clairement notamment sur les activités de paiement. Etant donné la
donc
acteurs dans le secteur bancaire est considérable.
9 The Fight for the Customer - McKinsey Global Banking Annual Review 2015
27
tech anglaise TransferWise dans le domaine des
nouvelles.
uent en particulier au
28
Dans un deuxième temps, la création de valeur nouvelle : mise en évidence de
nouveaux services créateurs de valeur à plus forte valeur ajoutée pour le client
qui sont facturés en lieu et place des services banalisés (cf 1.2)
services sont complètement banalisés, entraînant une perte de valeur aux yeux des clients
et donc une baisse du prix. Ce phénomène de banalisation de certains services
traditionnels
qui est à la base de la destruction de valeur pour le secteur et les acteurs bancaires :
« effet
prix » (baisse du prix
les nouveaux entrants) qui détruit de la valeur pour le secteur.
29
finance10, la perte de parts de marché sur les activités de financement (liée au
crowdfunding et à notamment vus en première partie)
Dans le domaine de :
es décrite dans la première partie a un double
effet prix et volume :
o Ces services innovants ont pour premier effet de réduire le volume de
conseil humain à prix élevé - activité à forte valeur ajoutée - prodigué
par les banques.
o Ils ont pour deuxième effet de proposer un conseil à un plus grand
nombre de clients mais à un prix moins élevé.
Ce double effet
financier destructeur de valeur par le prix
mais créateur de valeur par le volume.
10 :
https://actualite.housseniawriting.com/economie/2015/07/14/crowdfunding-perte-
de-11-milliards-par-an-pour-les-banques-americaines/6030/
11 The Fight for the Customer - McKinsey Global Banking Annual Review 2015
30
le secteur bancaire suite à la banalisation des produits bancaires évoqués ever
vices
créateurs de valeur (qui élargissent le périmètre à considérer avant de conclure sur une
destruction de valeur éventuelle).
31
o Des services de gestion des finances personnelles basiques (comme le
plus utile pour certains clients
que le simple display du solde courant) ou plus avancés (la possibilité
La révélation
de profits pour les nouveaux entrants et participent de la création de valeur
finale dans le secteur
participatifs et alternatifs permis
:
ssement en equity, prêts
32
du secteur.
33
2.2) Dans la relation avec les nouveaux entrants non bancaires
Ici les acteurs traditionnels subissent une pression concurrentielle représentée par la
ont des compétences et des avantages compétitifs complémentaires. Nous pensons ici à la
complémentarité entre les Fintechs et les géants technologiques et industriels :
34
Cette double complémentarité, autrement dit cette convergence des besoins et des
capacités entre Fintechs et géants, représente certainement la plus grande menace actuelle
pour l
Cette innovation poussée par les nouveaux entrants entraîne cependant des réactions
ts acteurs décrits précédemment.
Cette pression constante au sein du secteur bancaire évoquée ci-dessus a non seulement
ensemble du
secteur poussée à la fois par :
des banques elles-mêmes cf.
3.1) ;
La mise en
publics et privés (cf. 3.2).
3.1)
Face à cette pression exercée par les Fintechs et les géants, les banques traditionnelles
nouvelle menace révélé les études menées par Efma et Infosys Finacle12
auprès de plus de 140 banques dans 70 pays, elles sont plus de 84% à avoir mis la main à la
poche.
De plus, certaines banques en font
en prenant de réelles initiatives dédiées à ne pas se laisser distancer par les nouveaux entrants
en poussant elles- dans le secteur. On peut ainsi citer les exemples de
12« Innovation in Retail Banking 2015 », étude annuelle réalisée par Efma and Infosys
Finacle publiée en novembre 2015
35
BBVA, une banque
européenne voire mondiale, qui a créé un fonds de Capital Investissement doté de 100
ros, ou encore de la banque américaine Citi qui a mis en place Citi Ventures dans
la Sillicon Valley qui est une initiative destinée à se positionner comme pionnière dans
« marketplaces »)
36
De même, le Crédit Mutuel-CIC a créé la filiale Fivory (organisée comme une start-up
indépendante) qui offre un portefeuille électronique à ses clients permettant
Ainsi la Banque Populaire Atlantique a elle aussi créé une filiale détenue à 100% et
dénommée Proximea qui est une plateforme de crowdfunding permettant à ses clients
Dans la même veine, la banque Crédit Mutuel Arkéa a créé en 2015 une filiale
permettant de faire un don pour un porteur de projet qui prévoit ou non une rétribution
plateforme de crowdfunding sont assurées par la solution MangoPay qui a été lancé
par la Fintech bien connue Leetchi, qui a elle-même été rachetée par le Crédit Mutuel
en septembre 2015.
de conscience par des acteurs privés mais aussi publics au niveau étatique et supra-étatique du
caractère stratégique de ce secteur pour le futur et par conséquent la volonté de mettre en
place un écosy :
37
mondial qui labellise des projets innovants et prometteurs dans le secteur
bancaire. Cette labélisati suivie
accompagnement
ces entreprises à se développer grâce à des levées de fonds et la mise en
relation avec des partenaires commerciaux.
Cet engagement des pouvoirs publics se retrouve également dans le domaine
de la législation qui
rectificative pour 2013 qui encourage les entreprises aux investissements dans
une logique de Capital Investissement en permettant de les amortir pendant
cinq années (ce qui a pour conséquence de diminuer le coût en fonds propres
des investissements des banques dans le domaine, paramètre essentiel dans le
contexte actuel de régulation du système bancaire subséquent à la crise de
2008).
Acteurs privés ensuite qui mettent en place différentes initiatives pour favoriser
les innovations. Citons pour illustrer ce propos les multiples organisations de
« hackatons », ou encore la création régulière de nouveaux incubateurs ou
accélérateurs destinés à accompagner des jeunes pousses prometteuses, ou
enfin de façon plus précise la mise en place par les banques par exemple
Le Village » du Crédit Agricole qui
héberge à conditions très avantageuses des start-ups de la Tech pour favoriser
38
Nous avons donc tenté de act des innovations décrites dans notre première
39
Partie III ditionnel ?
0. Préalable :
érateurs de
télécommunications ou les industriels auraient acquis les compétences
techniques et métier, éventuellement du fait de la coopération avec les
meilleures Fintechs, et viendraient également concurrencer les banques sur
és classiques : paiement et gestion de compte,
40
Etudions donc
service de gestion de comptes tel que Compte-Nickel (ou encore Number26,
Soon etc). En effet, autour du compte courant et de la solution de paiement
associée peuvent se greffer un ensemble de services financiers offerts par
, créant un réseau de fournisseurs de services
financiers capables de remplacer les banques :
o
à travers les plateformes de crowd-funding et
notamment qui permettrait de remplacer les produits bancaires
ne et de crédit
o
qui pourrait remplacer les services de banque privée ou de
gestion de fortune
o Ainsi par exemple, Compte-Nickel a établi des partenariats avec des
acteurs cités précédemment dans ce but de proposer un « ensemble de
services intégrés » comme Bankin notamment (agrégateur de comptes
41
provient de la vente de services associés
. Ici le problème résulterait de la fuite de
ces
plus innovants en dehors de leur banque, faisant de leur compte en banque un
simple outil permettant de centraliser les services des concurrents.
Un tel scénario aurait donc des conséquences catastrophiques pour les résultats et les
bénéfices des banques et conduirait sans doute à leur faillite.
1. Les faiblesses des nouveaux entrants rendent peu probable la fin du secteur
bancaire traditionnel
1.1)
42
dollars de ce secteur à fin 2015 (sur les 40 licornes totales dans le monde), pourraient nous
laisser craindre un phénomène de bulle spéculative. Ainsi par exemple Lufax, Fintech
chinoise de prêts entre particuliers, serait valorisée à 10 milliards de dollars ou encore la
valorisat élèverait à 6 milliards de dollars.
ns à
une consolidation importante du secteur.
1.2) Ils sont sujets à une multitude de risques qui pourraient les mettre en
difficulté
Les activités bancaires sur lesquelles se sont positionnées ces nouveaux entrants sont
des activités à risques importants, qui expliquent le degré de régulation du secteur. Ces
risques sont également susceptibles de les mettre en difficulté
nous avons évoquées plus haut, à savoir :
En effet, le secteur des paiements est un secteur soumis à des risques de fraudes
importants qui ont historiquement été jugulés efficacement par les banques au moyen de
systèmes de sécurité puissants et performants développés au cours du temps et de leur
développement. Par opposition, l
entrants n s de grande ampleur de la part des
pirates ou fraudeurs puisque celles-ci ne seraient pas suffisamment « rentables » pour ces
pirates.
Ainsi le développement des activités des nouveaux entrants dans le secteur des paiements ne
qui les
rend vulnérables aux attaques futures.
, qui
particuliers (autrement dit, des « siphonages de comptes bancaires »), pourraient par
43
1.2.2) Risques conjoncturels dans le secteur du financement participatif
Les activités de financement participatif décrites plus haut sont également soumises à
tributaire de la bonne santé des acteurs économiques impliqués, notamment des entreprises
dans le cas du crowdfunding. Malgré le fait que les clients de ces services sont prévenus des
un
scénario extr
lesquelles seraient portés ces investissements) pourrait fort probablement entraîner un désaveu
massif de la société envers ces services. En effet, le mécontentement des particuliers serait
dans un tel scénario rapidement relayé par les médias, les réseaux sociaux, et repris par les
gouvernements et régulateurs, et conduirait à la faillite de ces nouveaux acteurs dans ce
secteur.
1.2.3)
encore, on pourrait
disposant des mêmes informations en temps réel, iraient tous dans le même sens et
conduiraient par là-même à une crise. Un tel scénario (qui serait également relayé dans les
médias) ébranlerait la confiance portée envers ce genre de solutions et conduirait infine à leur
disparition.
44
Ces avantages sont toutefois à double tranchant
limites structurelles pour les Fintechs, pour deux raisons liées à leur taille.
1.3.1) Limites
Cette limite est bien illustrée par les difficultés rencontrées par les plateformes
décrites par la revue économique The Economist dans un article intitulé
13
« Robo-advisors. Do not compute . Dans cet article,
innovants basés sur des analyses faites par des ordinateurs (robo-advisors) est en train de
rale
sociétés connues de ce secteur : Betterment et Wealthfront.
robo-advisors et proposent une
faible. Le problème réside dans le fait que ces solutions, pour être rentables, nécessitent donc
tir les coûts fixes associés au
millions de dollars.
Cette difficulté pour ces Fintechs pourtant à succès notable illustre bien leur difficulté à
atteindre la masse critique rendant leur modèle économique viable.
45
1.3.2) Limites liées à leur jeunesse, ou difficulté à créer un effet de réseau
Nous analyserons ici les difficultés rencontrées par les solutions de portefeuilles
électroniques ou wallets atteindre un taux de pénétration leur permettant
s
nécessité, liée au mode de fonctionnement de ces wallets, de convaincre simultanément les
leurs achats.
Autrement dit, le marché des wallets est un marché « biface » théorisé Jean Tirole
(prix N
solution dont le succès dépend de la capacité à atteindre une taille critique dans le nombre de
iter par exemple
les difficultés des nombreux wallets lancés comme ceux de Visa avec « V.me by Visa » ou
encore les difficultés que rencontre Apple pour imposer son système ApplePay.
On retrouve par ailleurs les mêmes difficultés pour les acteurs qui lancent des plateformes de
crowdfunding.
Outre les faiblesses que comportent les nouveaux entrants dans le secteur bancaire, les
act
-partie. Ces
forces des acteurs traditionnels nous poussent également à relativiser le bouleversement
potentiel du secteur.
2.1)
46
d « établissements de crédit -Nickel ou
respectivement.
Par le mode de fonctionnement du système bancaire et en particulier la main mise des
banques et des banques centrales sur le fonctionnement des « infrastructures
bancaires ». En effet, les banques sont propriétaires des outils et des systèmes
2.2)
client est largement fidélisée du fait de la nature de certains produits bancaires comme
les crédits immobiliers (produits de long terme) et de la richesse de la gamme de
produits proposée ;
permettant de réduire leurs coûts ;
Des compétences acquises au cours du temps comme celles concernant la gestion des
développées dans la partie précédente.
Ainsi les forces des acteurs historiques et les faiblesses des nouveaux entrants font
effondrement éventuel futur des banques. Par ailleurs, nous venons de
47
mettre en évidence que les faiblesses identifiées chez les nouveaux entrants (absence de bases
taille) constituent au contraire les forces des acteurs traditionnels et ce réciproquement (esprit
services existante etc.). Autrement dit, les facteurs de forces et faiblesses de ces acteurs sont
inversées et donc
coopération qui permettrait de tirer le meilleur
des deux mondes. En effet, cette coopération permettrait à chaque acteur de bénéficier des
statu quo ou de
14« Innovation in Retail Banking 2015 », étude annuelle réalisée par Efma and Infosys
Finacle publiée en novembre 2015
48
par les banques
dans ces jeunes pousses (cf. 3.2).
On voit ainsi émerger un certain nombre de partenariats entre banques et Fintechs dans
tendance :
financement (cf. 3.1.1) ;
ctifs (cf. 3.1.2).
Nous allons voir ici un exemple de partenariat commercial profitable pour les deux
parties présentes.
Les banques peuvent trouver un intérêt opérationnel à coopérer avec les plateformes de
crowdfunding ou crowdlending. En effet, les banques sont parfois amenées à avoir peu
ents pour des
49
secteur de développer les compétences technologiques apportées par la disruption introduite
par les nouveaux entrants.
On a vu que dans ce domaine les acteurs bancaires subissent la concurrence
e valeur ajoutée basés sur
commencent à établir des
partenariats avec des Fintechs afin que ces dernières les aident à développer automatisation
de leurs services afin de libérer davantage de temps aux commerciaux pour une partie de la
clientèle (notamment à hauts revenus) qui souhaite conserver une interaction humaine
totalement personnalisée
Ce type de partenariats est bénéfique pour les banques en permettant de fournir un service de
conseil à une base plus large de client tout en améliorant la qualité de ce service pour tous les
segments de clients.
Il semble donc logique et opportun de voir une coopération naître entre les 2 acteurs au vu des
synergies possibles et de la complémentarité des protagonistes
50
partenariats dans ce domaine
deux parties soit lésée dans le processus de coopération.
Un exemple type de partenariats prometteurs entre banques et
Fintechs concernerait la maîtrise des risques et la sécurité (celles des prêts ou encore des
paiements), étant donné la nature des systèmes de sécurité (ou scoring
fonction du plus grand nombre de données analysées et prises en compte.
3.2) Des investissements des banques dans les Fintechs comme autre forme de
partenariats à attendre
correspond à une prise de participations (en règle générale minoritaire pour un ensemble de
51
o
novation ;
o Le développement de synergies commerciales avec ces Fintechs permettant
;
o Une option sur un futur rachat en cas de succès de la Fintech ;
o
.
:
o Elles obtiennent de cette façon les capitaux nécessaires à leur développement
à travers leurs levées de fonds ;
o Des synergies commerciales
de la banque ;
o Des échanges de compétences (cf sous-partie précédente 3.1.2)
o Un accompagnement stratégique et opérationnel utile pendant leur
relation, conseils stratégiques etc.) ;
o Enfin, leurs fondateurs partagent le risque de leur projet avec des partenaires
financiers
Remarque : en effet,
52
Conclusion
adversaires qui sont soumis à un ensemble de risques qui limitent voire qui menacent leur
développement.
Ainsi finalement, il
our les acteurs
traditionnels. Au-delà de ces difficultés rencontrées par les nouveaux entrants et de la
la complémentarité des compétences détenues par
anciens et nouveaux acteurs du secteur bancaire pothèse de son effondrement
éventuel improbable ou fortement illogique. Précisément, cette complémentarité est porteuse
de synergies très prometteuses
, non seulement
à chacune des parties, mais surtout au secteur bancaire dans son ensemble en enrichissant la
15 Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Harold_J._Leavitt
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importantes et hautement structurées. ». Pour conclure donc, de nouveaux
entrants innovants et banques et les
nouveaux acteurs constituent à mes yeux finalement une formidable opportunité, au contraire
nsemble.
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Bibliographie
:
« La révolution Fintech » Les essentiels de la banque et de la finance - 17 mars 2016 ; Régis
Bouyala
Etudes :
« The Fight For the Customer Global Banking, Annual Review 2015 » ; étude réalisée par le
cabinet de conseil en stratégie McKinsey en octobre 2015
« Les Fintech cannibalisent la banque ! », étude réalisée par Octo Technology en 2015
« Innovation in Retail Banking 2015 », étude annuelle réalisée par Efma and Infosys Finacle
publiée en novembre 2015
Quotidiens et hebdomadaires :
Anne Michel pour Le Monde, archive de 2014 expliquant le « compte sans banque » pour
décrire Compte-Nickel : http://www.lemonde.fr [archive] - 11 février 2014
The Economist, numéro du 31 octobre 2015 : « The Trust Machine »
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