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Majeure Digital

Juin 2016

Paul ARNOULD
S41272

Tuteur de mémoire : Romain LAVIELLE

1
Sommaire

PARTIE I tion dans le secteur bancaire. ..6

1. Définitions, acteurs et activités dans le cadre de notre étude .....6


1.1) e 6
1.1.1/ Définition du concept
- ?
1.2) Les acteurs concernés ......7
1.2.1/ Acteurs bancaires et financiers
1.2.2/ Acteurs industriels et technologiques
1.2.3/ Autres acteurs
1.3) Les activités concernées.
1.3.1. Les activités de paiement et de gestion de compte
1.3.2. Les activités de financement et épargne
2. Les activités de paiement et de gestion de compt
2.1) Services de paiements destinés aux commerçants.... .......12
2.1.1. Dans le e-commerce
2.1.2. Dans le commerce de proximité
2.1.3. Multicanal
2.2) Services de paiements destinés aux particuliers. 14
2.2.1. Offre de portefeuilles électroniques ou wallets
2.2.2. Transferts de fonds
2.2.3. Monnaies virtuelles
2.3) Services de gestion des comptes .16
2.3.1. Offres se substituant aux banques
2.3.2. Offres adossées sur les banques
3. Les activités de financement et épargne
3.1) Services qui permettent la liaison directe de du crédit 1
3.2) Autres services de financements innovants 2
3.3) S et de conseil. 3

PARTIE II Ces innovations ont un impact considérable sur le secteur bancaire


traditionnel

0. Préalable secteur.. .25


1. Changement des modèles de création de valeur ou « destruction créatrice ». .28
1.1) Une modification des modèles de création de valeur .29
1.2) Une mise en évidence de nouveaux services créateurs de valeur .
2. Ce changement représente une menace pour les banques 33
2.1) Dans la relation avec leurs clients 33

2
2.2) Dans la relation avec les nouveaux entrants non bancaires ...34
3. Qui provoque une accélération du mouvement 35
3.1) Prise de conscience des acteurs bancaires et accélération des initiatives
innovantes .35
3.1)1.
3.1)2. dans le domaine du financement
3.2) É

PARTIE III ?
0. Préalable scénario imaginable pour le secteur bancaire traditionnel ...39
1. Les faiblesses des nouveaux entrants rendent peu probable la fin du secteur bancaire
traditionnel
1.1) .. .. 1
1.2) Ils sont sujets à une multitude de risques qui pourraient les mettre en difficulté.42
1.2)1. Risques sécuritaires dans le paiement
1.2)2. Risques conjoncturels dans le secteur du financement participatif
1.2)3.
1.3) Les Fintechs en particulier ont des problèmes structurels
1.3)1. Limites liées à leur taille, ou problème de « passage à l »
1.3)2. Limites liées à leur jeunesse, ou difficulté à créer un effet de réseau
2. De plus, les acteurs dominants le secteur bancaire sont très puissants et bénéficient
5
2.1)
2.2)
3. Vers une coopération mutuellement bénéfique ?...............................................................46
3.1) Des partenariats entre banques et nouveaux acteurs sont à attendre.....................48
3.1)1. Dans le domaine du financement
3.1)2. Dans le domaine
3.1)3. Vers des partenariats liés ?
3.2) Des investissements des banques dans les Fintechs comme autre forme de
partenariats à attendre............................................................................................50

Conclusion

Bibliographie

3
Introduction

« Avec notre offre de tenue de compte alternative, notre premier facteur de succès sera
». Ce passage issu du livre « No
Bank »

lancement de leur service Compte-Nickel. Ce but évoqué par Ryad en dit long sur le potentiel

de nouveaux concurrents. Cet ancien directeur de la Société


Générale et PDG de Boursorama développe
son service novateur en le présentant comme une alternative
en dénonçant ses travers.
Le concept disruptif de cette Fintech française innovante est de proposer le premier
« compte sans banque »1. plus précisément
classique, à bas coût et ouvert à tous, qui peut être souscrit en moins de cinq minutes dans un

moins de cinq minutes une carte de paiement et un RIB associé au compte, est ni plus ni
moins de remplacer la banque pour ses clients en exploitant certaines faiblesses de cette
dernière. En particulier, Compte-Nickel veut satisfaire les clients exclus ou déçus par la
un service « ouvert à tous », « simple » et « 100%
transparent » aussi bien que moins coûteux.
Ainsi l
de cette même start-up française
innovante et au succès grandissant dans le cadre de la majeure Digital. En effet, c
comprenant
classique que l conséquences probables de ces
(- en particulier dans ce

précédent des nouvelles technologies -). Force


révolution technologique qui permet à une multitude de nouveaux entrants de proposer des
-Nickel, de venir bouleverser

1 : Le « compte sans banque » ; expression utilisée par Anne Michel pour Le Monde, sur le
site http://www.lemonde.fr [archive] - 11 février 2014

4
nous y reviendrons dans les parties I et II). Ces
nouveaux acteurs profitent donc de faiblesses structurelles dans le secteur bancaire pour

plus efficace aux besoins existants ou en créant de nouveaux services. Ces innovations
bénéficient par ant qui accentue leur potentiel de
déstabilisation.
Nous pouvons ainsi nous demander réellement une
menace pour le secteur bancaire traditionnel.
Nous ferons dans un premier temps une analyse des innovations sur les activités
principales du secteur bancaire, puis nous analyserons leur impact considérable sur les

Remarque préalable :
Ce mémoire ne se veut pas exhaustif sur les innovations dans le secteur bancaire mais se
concentre sur les innovations principales dans la banque de détail qui pourraient bouleverser
ches
effectuées lors de mon expérience chez Compte- s et

5
PARTIE I

Nous nous attacherons dans cette première partie à définir dans un premier temps le
cadre de notre étude à travers un panorama des acteurs et des activités concernés dans ce
mémoire.

1. Définitions et cadre de notre étude : acteurs et activités concernés

le secteur bancaire

Nous nous aiderons dans un


premier temps de la page consacrée à ce concept sur Wikipédia2 pour nous aider à définir ce

Étymologiquement , le terme provient du latin « innovare »


traduire par « revenir à, renouveler »

chose de positif et nouveau dans un ordre ou une chose qui sont déjà établis.

secteur bancaire. Selon Jean-Luc Strauss dans un article paru sur le site « revue-banque.fr »
(« - ? »3) mbreuses

distinctions afin de bien définir ce concept mal compris et souvent mal employé :
au sens où si la première

2
https://fr.wikipedia.org/wiki/Innovation
3
http://www.revue-banque.fr/banque-detail-assurance/article/est-ce-que-innovation-dans-
banque

6
un impact
situation
t comprendre les différents
:
o « » qui est qualitativement supérieure à la
simple amélioration. Cette confusion entre amélioration et innovation est
accentuée par les professionnels du marketing qui appliquent volontiers le
;
o « » qui bouleverse un marché et les rapports de force
au sein de ce dernier ;
o « » qui crée un nouveau marché.

Enfin, il faut faire


-même. Ainsi par exemple, une bien connue est
celle de la « Stratégie Océan Bleu » qui consiste grossièrement à chercher un moyen
de créer une demande nouvelle ou autrement dit un nouveau marché (« un océan
bleu ») à p très concurrentiel (« les océans rouges »). La méthode
-même.

1.2) Les acteurs concernés

Un ensemble est ici concerné à des degrés différents et de manière


différente, nous nous attacherons ici à faire le panorama de ces acteurs et de leurs
enjeux . Nous pouvons distinguer trois grandes
:
- Les acteurs bancaires et financiers (cf. 1.2.1)
- Les acteurs industriels et technologiques (cf. 1.2.2)
- (cf. 1.2.3)

1.2.1) Acteurs bancaires et financiers

Les banques : ce sont les acteurs traditionnels


et historiques du secteur qui ont acquis au cours du temps une situation oligopolistique
reviendrons dans

7
la partie III, sous-partie 2). Leurs enjeux sont multiples : protéger leur base de clients
contre les nouveaux entrants en améliorant leur offre, acquérir de nouveaux clients,
réduire leurs coûts

Les banques en ligne : ce sont les premiers à avoir introduit une innovation de rupture
dans le secteur bancaire il y a quelques années
réseau physique , ce qui leur a permis de réduire les coûts pour
leurs clients

Les start-ups ou jeunes pousses du secteur, ou encore Fintechs : ce sont les derniers
entrants dans le secteur qui utilisent les nouvelles technologies et les réseaux de
communication (en particulier les technologies web et mobiles, tablettes ou
ordinateurs ou encore les potentialités du Big Data insuffisances
dans le service du réseau bancaire traditionnel. Elles visent ainsi à proposer à leurs
-pousses est
de survivre et se développer en se constituant une base client suffisante, autrement dit

1.2.2/ Acteurs industriels et technologiques

Les acteurs technologiques déjà présents sur le marché comme Paypal ou les
entreprises propriétaires des systèmes de paiement par carte bancaire les plus répandus
comme Visa et Mastercard : dont certains des enjeux sont de développer leur offre et
survivre dans ce marché de plus en plus concurrencé

Les acteurs industriels qui tentent de pénétrer le marché comme en particulier les
acteurs des télécommunications (ou telcos)
principalement de proposer un service complémentaire à leur offre de base ou plus
simplement de pénétrer ce marché en représentant une autre alternative au système
bancaire.
dans le secteur des paiements notamment à travers leurs expériences dans les pays en
développement en démocratisant le paiement par mobile dans certains pays pour
succéder directement aux paiements par espèces.
Kenyan M-Pesa de Vodafone par exemple. en France,

8
qui sera une banque digitale sur mobile, annoncé pour janvier 2017 et permis par le

stratégie des acteurs des télécommunications dans le secteur bancaire.

Les GAFA (acronyme de Google, Apple, Facebook et Amazon)


géants est double :
o Un accès à la data des clients permis par le positionnement sur le marché du
paiement
o Proposer des services complémentaires à leurs produits initiaux pour à la fois
accroître leurs gains mais surtout fidéliser leurs clients en centralisant un
ensemble de services

stratégie de second rang


derrière activité de téléphonie mais leur permettant de compléter leur service initial
en intégrant un moyen de paiement mobile à leur produit star.

1.2.3/ Autres acteurs

Les pouvoirs publics et gouvernements ou acteurs étatiques :


ces acteurs est double :
o
o Des enjeux stratégiques, dans un contexte de concurrence ou guerre
économique des économies les unes par rapport aux autres, avec une crainte
plus ou moins avouée de se voir distancer par les Etats-Unis dans le domaine
de la technologie et en particuliers des fintechs
pour favoriser le développement des Fintechs prometteuses développée dans la
deuxième partie II 2.2)

Les autorités supra-étatiques notamment européennes qui poursuivent également


différents enjeux :
o Leur volonté de favoriser la concurrence sur ce marché bancaire considéré
comme oligopolistique et par là-même de faciliter
(cf. par exemple les directives sur les paiements votées au niveau européen et
mises en place destinées à

9
permettre à des nouveaux acteurs
paiement)
o Des enjeux liés à la sécurité des paiements notamment et donc de maîtrise des

1.3) Les activités concernées

Très simplement, les activités de la banque de détail se regroupent autour de trois


grandes ca argent :
Recevoir des dépôts
Accorder des prêts à ceux qui en ont besoin
Assurer la gestion des paiements entre les acteurs de

« La révolution Fintech » paru le 17 mars 2016 :


Le paiement et la gestion de compte (cf. 1.3.1 et deuxième sous-partie)
Le financement et épargne (cf. 1.3.2 et troisième sous-partie)

un « engouement sans lendemain » ou au contraire une « tendance de fond » qui va


bouleverser la banque. Cet auteur lui-même sur une étude réalisée par le cabinet de
conseil en stratégie McKinsey en octobre 2015 au titre qui révèle bien
les innovations dans ces activités : « The Fight For the Customer Global Banking, Annual
Review 2015 » (que nous pouvons traduire par « Le conflit pour le client »). Nous parlerons
plus en détail de cette étude au cours de la deuxième partie, qui permet non seulement de se
faire une idée du panorama des activités
nouveaux entrants sur le secteur (cf.
différentes activités bancaire et en fonction de différents segments de clients dans la partie II
préalable 0.)

1.3.1. Le paiement et la gestion de compte

10
st au
-ci permet aux acteurs économiques de recevoir
ou utiliser leurs ressources de manière fluide. Les moyens de paiement que nous connaissons
XXème siècle : les chèques, les cartes
bancaires, les virements ou les prélèvements.
De nouveaux moyens de paiement sont apparus au cours des dernières années en

ile ( parmi lesquels les portefeuilles électroniques ou wallets par


exemple cf. 2.2.1)
nous intéresserons dans la suite du mémoire (cf. sous-partie 2.
ces innovations dans cette première grande catégorie en séparant de la façon suivante :
les services de paiement destinés aux commerçants (cf. 2.1)
puis ceux destinés aux particuliers (cf. 2.2)
et enfin les services de gestion de compte. (cf. 2.3)

1.3.2. Financement et épargne

financière qui consiste simplement à mettre en relation des personnes ayant un besoin de
financement avec des personnes ayant une capacité de financement.

au cours des dernières années. Les innovations qui vont nous intéresser dans cette catégorie

système bancaire (crowdfunding, alternative lending s de


alités offertes par le Big Data
(robo-advisoring . Nous analyserons successivement :
services de financements alternatifs au système bancaire (cf
3.1 et 3.2)
cf. 3.3).

Cette première sous-partie nous a permis de mieux comprendre le concept


définir en partie le cadre de notre étude en listant les acteurs et les activités
concernés. Nous allons décrire plus en détail les activités bancaires concernées par notre étude
dans la suite de cette première partie. On se concentre ainsi sur les activités des banques de

11
détail qui concernent les clients activités des banques de
financement ou notamment, ainsi que les pures activités de back office.

2. Paiement et gestion de compte

sous-partie est de définir les promesses que constituent les


-

2.1) Services de paiements destinés aux commerçants

Les innovations dans les offres de paiement destinées au commerce de détail diffèrent
en fonction des types de commerçants. Elles ont pour objectif de leur apporter une valeur

2.1.1. Services de paiements destinés aux commerçants dans le e-


commerce

Les enjeux spécifiques dans ce domaine sont liés à la nature des transactions qui se

commerçant et le client. Cette particularité entraîne un ensemble de contraintes pour le e-


commerçant qui se doit de proposer la solution la plus efficace possible et ainsi les
besoins
paiement (c -à-dire
e-commerçants :

ce domaine, la proposition de solutions efficaces, simples et ergonomiques par des


entreprises innovante
évitant que le client abandonne leur panier avant le paiement final.
La prévention et la réduction du nombre de fraudes. Ici
des internautes en temps réel liée à Big Data permet
les commerçants à détecter les fraudeurs sur le site.

12
Ainsi les nouveaux entrants de ce secteur profitent de leur avance technologique et de
leur meilleure connaissance du web (en comparaison banques traditionnelles) pour proposer
des solutions à même de satisfaire les objectifs de leurs clients. On peut citer par exemple

SlimPay, qui proposent des outils permettant non seulement


aisément un large panel de solutions de paiement (
prélèvements automatiques par exemple) mais également
transformation sur leur site tout en réduisant les risques de fraudes.

2.1.2. Services de paiements destinés aux commerçants dans le commerce


de proximité

Les services de paiement innovants dans les commerces de proximité ont également
une importance capitale pour les commerçants physiques mais à un degré différent. Si un
système de paiement non moderne fera tout simplement fuir certains clients (comme par
-à-dire de

paiement plus innovant peut représenter un avantage comparatif pour certains commerces de
proximité (par exemple acceptation du paiement sans contact ou par mobile, gestion
automatique grâce à la carte bancaire des points de fidélité). Ces innovations poursuivent ainsi
deux objectifs majeurs :
La simplicité et fluidité du paiement qui sont essentielles pour la satisfaction du client
final.
amélioration et simplification de la fidélisation des clients (collecte de data,
programme de fidélité et de cadeaux).
Une innovation majeure (voire de rupture) de ce domaine a été
« mPOS » ces dernières années qui consiste à utiliser un mobile (un smartphone ou une
à
eil lecteur de carte.
Il est
ces innovations. Par exemple :
- Des grandes Fintechs à la notoriété importante comme Square ou iZettle.

13
- Les grands schèmes Visa et Mastercard respectivement actionnaires de Square et
iZettle.
- Des grands acteurs technologiques comme les GAFA avec Google ou encore Paypal
qui a lancé Paypal Here.
- Les banques, comme par exemple la BNP Paribas qui a lancé le service Mobo.

2.1.3. Multicanal

« cloud » permettant

ligne.
On peut citer par exemple Verifone avec sa solution Cloud POS, qui est un logiciel intégré sur
le cloud de
facilite et accélère considérablement la gestion des paiements sur leurs points de vente.

2.2) Services de paiements destinés aux particuliers

2.2.1. Offre de portefeuilles électroniques ou wallets

à la fois pour les clients et les commerçants :


de renforcer la sécurité des paiements à distance sujets à des risques de
fraudes pour les commerçants et de vol de données pour les clients, qui expliquent
notamment
internet
En outre de pour le client final qui peut être découragé par

de ses coordonnées bancaires (nom, chiffres de la carte, dates de fin de validité,


cryptogramme de sécurité, type de carte etc.) et également se soumettre à un système

La solution offerte par le wallet consiste à utiliser un acteur tiers qui centralise les
données de paiemen

14
(comme par exemple une adresse email et un
mot de passe) sensibles du
client à chaque achat.

citer les géants technologiques (avec notamment les services Apple Pay, GooglePay, Amazon
One Click), les banques qui ont mis en place le système PayLib, ou encore les solutions
développées par les schèmes Visa et Mastercard (respectivement VisaCheckout et
Masterpass) ou encore des fintechs qui ont réussi à pénétrer avec succès dans ce marché
comme Lydia ou Payname.

2.2.2. Transferts de fonds

Sur ce secteur les deux acteurs les plus influents sont historiquement Western Union et
is-à-vis de cette activité.

par ces acteurs dominants.


On peut citer par exemple la jeune-
consiste à réduire drastiquement le coût de conversion des monnaies au moyen de

permet de ne pas nécessiter de flux internationaux de devises. La start-up gèrerait au total plus
de 700

2.2.3. Monnaies virtuelles

La monnaie virtuelle constitue une innovation dans le domaine des paiements


notamment en introduisant un nouveau type de monnaie faisant fi de la conversion des
devises. La promesse de cette innovation monétaire au-delà du simple paiement est de
redonner aux particuliers le pouvoir sur leur patrimoine en passant outre le système bancaire,
et par là-
Ainsi par exemple, un commerçant est libre,
le souhaite,

15
banques et donc par là-
particulier.
La plus connue des monnaies virtuelles est sans doute le bitcoin. Cela dit, une
-ups se sont
lancées dans le marché de la vente et achat de ces bitcoins aux particuliers et fonctionnent
comme des places de marché ou plate-
française Paymium créée en 2011 et en conformité avec la législation européenne relative aux
services de paiement.
Le bitcoin est grandement décrié, ce qui explique sa très faible utilisation actuelle,
inquiétudes et
des réticences compréhensibles dans le contexte actuel de renforcement de la lutte contre le
contre le financement du terrorisme. Pour autant, la technologie à la
base de cette monnaie (Distributed Ledger Technology ou blockchain) connaît un succès
grandissant pour plusieurs raisons :

réseau bancaire classique peut prendre un à plusieurs jours ouvrés pour être validé
(liés aux délais interbancaires) ;
Elle supprime les coûts de transaction éventuels ;
Elle apporte un fort degré de sécurité lié au fonctionnement de cette technologie qui,
sans rentrer dans les détails techniques, est fondée sur une validation en temps réel sur
le réseau qui limite le risque de fraude

2.3) Services de gestion des comptes

bancaire pour les particuliers : la gestion du compte courant. En effet, le compte courant est le

financiers. Ces innovations sont portées sur deux stratégies distinctes :


La première consiste à remplacer purement le compte courant bancaire traditionnel,
soit à travers un compte low-cost
ou au contraire à travers une multitude de services supplémentaires (voir ci-dessous
2.3.1 i/ et 2.3.1 ii/)
La seconde modalité consiste à proposer un ensemble de services périphériques au
compte bancaire (cf ci-dessous 2.3.2)

16
2.3.1. Offres se substituant aux banques

i)
moindre coût ou une forme de « banque low-cost »

Ce genre de service innovant alternatif au compte courant bancaire réduit les coûts
pour ses clients -à-dire comprenant moins de
En effet, la banque fonctionne selon un
de mode de fonctionnement particulier « inclusion » t
facturés au client pour la gestion de son compte. Ces frais représentent les frais de gestion de

contre la fraude.
Remarquons que cette stratégie est différente de celle mise en place par les banques en
lignes au cours des dernières années qui proposent en général la réduction ou la gratuité des

compte sur lesquelles la banque en ligne est rémunérée. Autrement dit, en général, le compte

revenus, et surtout un certains niveaux de flux financiers mensuels sur le compte en banque.
xemple du Compte-
low-cost visant à remplacer le compte bancaire. Un des deux co-
4
fondateurs (« No Bank »)
de son opposition au monde bancaire et sa volonté de faire sans les banques après une carrière
à la direction de la communication de la Société Générale puis à la présidence de la banque en
ligne Boursorama.
La promesse de ce « compte sans banque » ffrir un service totalement
transparent à ses clients, à bas coût, et permettant de se passer de la banque. Ces coûts

comprennent simplement un abonnement annuel de 20 euros au service ainsi que des frais liés

4 « No Bank : l
banque », Broché 10 octobre 2013. Hugues Le Bret

17
-Nickel 0%
toxique et 100% utile par opposition aux banques traditionnelles : il permet tout simplement
de la jeune pousse pour expliquer rapidement le service
:« », qui sont les services principaux d un compte
en banque.
Par ailleurs, l
minutes à peine chez un buraliste, et est réellement ouverte à tous sans distinction
est également ouvertes aux interdits bancaires (les seules restrictions concernent celles de la

imposent , de fournir une adresse et de résider sur le sol français,


ainsi que mpte unique par personne).
On peut également citer un concurrent allemand qui commence à connaître un grand
succès grâce à une offre complète et totalement gratuite sous aucune conditions, Number26
qui permet quant à elle tous les assique (même le découvert et
Smartphone.
Les banques classiques lancent également des services de banque en ligne à moindre
uniquement accessible depuis une
application mobile adossé cependant à un compte Axa.

services

-forme
qui ne se
banque classique ou être proposé sur la plate-forme. Ces services innovants peuvent inclure
notamment des solutions de financement participatif, de transfert de devises ou encore de prêt
entre particuliers (on verra plus en détail ces services dans la troisième sous-partie). Un
,
une banque en ligne communautaire considérée comme une « banque 2.0 » qui est organisée
:
Discuter les uns avec les autres ou se répondre mutuellement dans une logique
de réseau social ou de forum ;
Proposer des produits ou des services, les services les plus populaires du forum
seront implémentés par la suite ;

18
Négocier des prêts et des emprunts entre clients dans une logique de
crowdfunding et de prêts de pairs à pairs.
Le succès de ce service est attesté par la forte croissance de Fidor qui comptait déjà en
février 2015 environ 260 000 utilisateurs sur leur communauté et environ 76 000 utilisateurs
complètement identifiés et par conséquent actifs sur la plate-forme
comme banque principale selon un communiqué publié sur le site « prnewswire ». 5

2.3.2. Offres adossées sur les banques

(dite DSP 2), qui


permet à des opérateurs dénommés TPP ou « Third Party Processors
données des comptes de particuliers qui souscrivent à leurs produits. Ces services se
concentrent autour de deux fonctionnalités et comprennent un ensemble de fonctionnalités
différentes :

Sofort ou iDeal de réaliser des paiements pour le compte de particuliers ne


souhaitant pas utiliser leur carte bancaire pour réaliser leurs achats sur internet.
Ces paiements sont initiés par ces prestataires par exemple au moyen de virements
directement réalisés depuis le compte bancaire des clients

personnelles (PFM en anglais pour Personal Financial Management). Ce sont des

travers des outils


notamment aux clients multi-
vision globale de leur situation financière. Les services proposés par les
applications de PFM sont multiples :
o vision consolidée des comptes,
o analyse en temps réel de la situation financière, représentée par des
graphiques plus ou moins avancés (de la simple jauge par exemple à un
dashboard complet)

5 http://www.prnewswire.co.uk/news-releases/fidor-bank-ag-fidor-bank-reports-
positive-preliminary-result-for-2014-and-continues-its-growth-course-293612421.html

19
o analyse prédictive de la situation financière du client tion
ls permettant de prédire la situation financière future
foncti tions sur ses revenus et ses habitudes de dépenses, ou
-même (loyer,
facture téléphonique etc.)
o aide à la gestion des budgets
revenus des clients, avec des fonctionnalités telles que la comparaison de la
situation actuelle avec le budget prédéfini ou encore de la situation passée
un mois auparavant ; voire le calcul en fonction des dépenses déjà réalisée

(cf. le « safe to spend


simple par exemple)
o utomatisés permettant de prendre

Ces services utilisent


e
proposer au client la meilleure allocation de ses fonds entre ses différents
comptes par exemple.
On peut citer parmi les entreprises les plus connues en France Bankin ou encore

3. Financement et épargne

-partie est maintenant de définir les promesses que

-encore quelques exe


de ces innovations.
De manière simple, il existe trois
:
Des e crédit dans une logique
financement participatif.
Des services permettant un accès alternatif au crédit pour les petites et moyennes
entreprises en particulier : le financement alternatif.

20
Des services de gestion et
le robo-advisoring et le big data.

3.1)

Autrement dit, nous allons nous intéresser dans ce premier point aux services
innovants dans une logique de
le financement participatif (ou crowdfunding).

de financement consiste à passer outre le système bancaire traditionnel et donc à supprimer le

entrants qui exploitent un accès désintermédié ,


autrement dit, de prêteurs potentiels, qui est composée à la fois de particuliers mais aussi une
fois le marché mature
investir. Ce placeme trois formes principales :
Le prêt entre particuliers ou prêt de pair à pair (« P2P ou Peer-to-peer lending en
anglais) qui permet à des particuliers de prêter
sur des plates-formes
-forme et de réduire le

La prise de participation dans des e equity (ou « equity


crowdfunding »
entreprises rendus possibles pour des particuliers à travers de plates-formes telles que
Smart Angels par exemple. double car ces investissements permetttent

financement supplémentaire ou alternatif (et possiblement moins coûteux) pour les


entreprises souhaitant lever des fonds.

Enfin, le don pour des projets présentés sur des plates-formes telles que Kickstarter ou
KissKissBankBank qui prévoit ou non une contrepartie pour le donneur
pour le particulier peut être éthique ou économique et représente une source de
financement différente et plus accessible pour certains projets sociaux notamment (qui
ont difficilement accès au crédit bancaire classique)

21
3.2) Autres services de financements innovants

Nous allons nous intéresser dans ce deuxième point aux autres services permettant un
accès alternatif au crédit pour les petites et moyennes entreprises en particulier : le
financement alternatif (ou « alternative lending »).
modes de
existantes mais qui se distinguent de ce qui est fait dans le système bancaire classique. Ces
services sont destinés en particulier aux petites et moyennes entreprises. Nous verrons ici
deux types de financement alternatifs innovants pour ces entreprises :

(ou « factoring » en anglais) version 2.0 pour les TPE (très petite
entreprise) ou PME (petite moyenne entreprise)
pour les entreprises à céder leurs créances clients à des organismes financiers
spécialis

gestion du recouv

permise en
temps réel (Big Data) .
Autrement dit, l réside dans la mise au point
permettant que
Créancio ou encore Kyriba qui dé
automatique
fonds de roulement (BFR) et donc de besoins de liquidité.

Des crédits alternatifs accordés aux commerçants là encore fondés sur des techniques
détenues sur ces commerçants par le prêteur
« Amazon Lending » lancé par Amazon en juillet 2015. Ce service proposé
directement par des entreprises à destination de commerçants qui sont souvent leurs
partenaires constitue également une forme récente de financement alternatif permise
par une innovation. Ces services intéressent
des start-

22
iZettle envisage de lancer un service semblable à destination des commerçants qui
utilisent sa solution de paiement.

3.3) Services de conseil et de ( robo-


advisoring et le big data)

Le succès grandissant des services innovants dans cette activité est non seulement dû à
igentes et bon marché
mais aussi à une perte de confiance dans le système bancaire traditionnel suite à la crise et
-
robo-advisoring de données apportée par le Big Data.

ent le besoin de conseil humain, tout aussi bien que


rès performantes. Ces innovations de services sont de trois types :

principalement sur ce premier type de services innovants

ainsi que de conseil pointu et personnalisé associé à


cette gestion. Ces services bénéficient des avantages suivants :
o Un service de conseil à faible coût mais à très forte valeur ajoutée (qui est

données)
o La possibilité de prodiguer un conseil automatisé sur la gestion des
investissements des particuliers mais qui prend pour autant en compte de façon
totalement personnalisée les spécificités particulières de chaque client en

de leur situation
On peut citer dans ce domaine des exemples de nouveaux acteurs aux services

if est de rendre accessible pour tous les services de gestion et de placement de

23
Betterment aux Etats-Unis.6
Le social trading investisseurs de

ums ou des réseaux


sociaux.
plate-
eToro plus destinées aux investisseurs novices.7
Le trading algorithmique
des technologies
de « machine learning » pour mettre en place des

humaine sur les marchés des capitaux. Un exemple de société française qui performe
dans ce domaine est constitué par QuantCube Technology dont la promesse est de
s fondées smartdata -à-
qui sont par conséquent
moins risquées et à rendements performants.

On termine ainsi le panorama des activités innovantes qui vont nous intéresser

et de nouvelles technologies. En effet,


nous avons beaucoup parlé de services apportés par des Fintechs notamment
des données de manière intelligente.
de ces nouveaux entrants a un impact considérable sur ce secteur que nous allons analyser
dans la partie suivante.

6 http://www.journaldunet.com/patrimoine/finances-personnelles/1174782-robo-
advisors/
7 http://socialtradingguru.com/networks/social-trading-networks

24
PARTIE II : Ces innovations ont un impact considérable sur le secteur bancaire
traditionnel

dès lors
la plupart des activités bancaires traditionnelles et ont par là même un impact considérable à
la fois sur :

redistribution des parts de marchés et des revenus associés mais également une
modification même des modèles de création de valeur (cf. sous partie 1) ;

conséquent accentuent les attentes des consommateurs finaux par leur promesse, ce
qui met les banques sous une forte pression dans la relation avec leurs clients (cf. sous
partie 2) ;
-même, puisque la dynamique impulsée par les nouveaux entrants
les acteurs

(cf. sous partie 3).

0. Préalable : Mesure

donc dans cette deuxième partie de comprendre


innovations sur le secteur bancaire traditionnel. En préalable, et afin de bien visualiser
nous allons tenter de
-à-dire quelles sont les activités bancaires touchées et dans
quelle mesure. Nous pouvons dans un premier temps nous appuyer sur une illustration
proposée par le cabinet de conseil en IT (« Information technology » ou technologie de

8
banques . Leur illustration est fondée sur une image bien
connue qui est celle pièces
trouver chez son boucher. On peut de cette façon considérer que le secteur bancaire est
représenté par le
cannibaliser chaque partie de ce dernier.

8 « Les Fintech cannibalisent la banque ! », étude réalisée par Octo Technology

25
en question issue de cette étude
précitée :

, les Fintechs prendraient de surcroît les morceaux les plus


« nobles » du gâteau, constitué par les activités de front office à plus forte marge (ce sont les
activités que nous avons vues dans la première partie comme le paiement, la gestion des
, en laissant relativement de côté les activités de middle et de
back office, qui constituent

26
faibles. Enfin, si selon le cabinet les parts de marché cannibalisées par les fintechs sont encore
le rythme de croissance des
nouveaux entrants est exponentiel et par conséquent les parts de marchés des acteurs
traditionnels sont probablement voués à se réduire davantage si ces acteurs continuent sur leur
lancée.
9
Nous pouvons dans un second temps évoquée
plus en avant en termes de parts de marché
cannibalisées et de pourcentage des revenus captés par ces nouveaux entrants sur le marché
bancaire. Le graphique ci-dessous, qui est issu de cette étude,
de cet impact en montrant quelles sont les activités les plus touchées en fonction de différents
segments de clients (commerce de détail ou « retail », TPE et PME ou « commercial » ici, et
les grandes entreprises ou « large corporate » ici) et dans quelle mesure. On remarque
clairement notamment sur les activités de paiement. Etant donné la
donc
acteurs dans le secteur bancaire est considérable.

9 The Fight for the Customer - McKinsey Global Banking Annual Review 2015

27
tech anglaise TransferWise dans le domaine des

transactions mensuel géré par .


Nous allons dans la suite de cette partie nous intéresser au processus qui constitue une
menace pour les banques (cf. 2.1 et 2.2) et les pousse à réagir (cf. 2.3). Nous nous appuierons
encore une fois sur les travaux réalisés par Régis Bouyala dans son livre « La Révolution
Fintech émergence des
innovations dans le secteur banaire.

1. Changement des modèles de création de valeur ou « destruction créatrice


»

Le concept de « destruction créatrice » a été développé par Joseph Schumpeter dans


Capitalisme, Socialisme et Démocratie » publiée en 1942 puis repris par la suite
par Théodore Levitt dans « Innovation et marketing » sorti en 1969. Cette expression permet
ouragan
perpétuel ») dans les économies et consécutifs à des innovations, qui consiste à voir

nouvelles.

uent en particulier au

proposant un service qui la rend inutile.


caire à la lumière de cette logique de destruction
Ainsi les innovations introduites par les nouveaux
entrants modifient
décrit précédemment à travers deux processus
de cette « destruction créatrice » :
Dans un premier temps, la destruction de valeur : la banalisation de certains
produits bancaires traditionnels entraîne une destruction de valeur considérable
à travers un effet prix et un effet volume en ce qui
concerne le bilan des banques (cf 1.1)

28
Dans un deuxième temps, la création de valeur nouvelle : mise en évidence de
nouveaux services créateurs de valeur à plus forte valeur ajoutée pour le client
qui sont facturés en lieu et place des services banalisés (cf 1.2)

1.1) Une modification des modèles de création de valeur

Les modèles de création de valeur traditionnels sont bouleversés par les

services sont complètement banalisés, entraînant une perte de valeur aux yeux des clients
et donc une baisse du prix. Ce phénomène de banalisation de certains services
traditionnels

qui est à la base de la destruction de valeur pour le secteur et les acteurs bancaires :

Dans le domaine du paiement :


par les nouveaux entrants est celui des transferts de devises ou des paiements
ivée de nouveaux entrants dans ce secteur

fortement injustifiée par le coût technologique associé à ces transferts) a eu


pour conséquence de faire chuter considérablement les prix de ces transferts en
même temps que les coûts du fait des innovations décrites en partie 1 -à-
dire l es innovations sur les services de paiement, de gestion de
cf. 2.2.2). Cela étant, la baisse des coûts
engendrée par ces innovations est plus faible que celle de la baisse des prix

« effet
prix » (baisse du prix
les nouveaux entrants) qui détruit de la valeur pour le secteur.

Dans le domaine du financement : l


dans la première partie dans le marché du financement
déjà à peser de manière significative sur les bilans des grandes banques
traditionnelles. Ainsi publiée par Goldman Sachs
en juillet 2015 et reprise par de nombreux sites et blogs sur l a

29
finance10, la perte de parts de marché sur les activités de financement (liée au
crowdfunding et à notamment vus en première partie)

de plus de 11 milliar urs des


cinq prochaines années : « Au total, Goldman Sachs estime que, sur

ces nouveaux acteurs. »10 (source cf. actualite.housseniawriting.com).


que cela constitue pour les banques, ce

par les act


milliards de dollars. On a donc bien ici un « effet volume » important au niveau
du bilan des banques susceptible de déstabiliser à terme les acteurs historiques
du secteur.

Dans le domaine de :
es décrite dans la première partie a un double
effet prix et volume :
o Ces services innovants ont pour premier effet de réduire le volume de
conseil humain à prix élevé - activité à forte valeur ajoutée - prodigué
par les banques.
o Ils ont pour deuxième effet de proposer un conseil à un plus grand
nombre de clients mais à un prix moins élevé.
Ce double effet
financier destructeur de valeur par le prix
mais créateur de valeur par le volume.

En résumé, le graphique ci-dessous issu de la même étude de McKinsey11 citée plus


haut

10 :
https://actualite.housseniawriting.com/economie/2015/07/14/crowdfunding-perte-
de-11-milliards-par-an-pour-les-banques-americaines/6030/
11 The Fight for the Customer - McKinsey Global Banking Annual Review 2015

30
le secteur bancaire suite à la banalisation des produits bancaires évoqués ever

vices
créateurs de valeur (qui élargissent le périmètre à considérer avant de conclure sur une
destruction de valeur éventuelle).

1.2) Une mise en évidence de nouveaux services créateurs de valeur

Cette destruction première de valeur est compensée par la mise en évidence de


nouveaux services à plus forte valeur ajoutée permettant de créer de la valeur à terme, et
sous-
partie. triple logique :
La proposition de service à plus forte valeur ajoutée pour le client final qui
passe par une réponse plus précise à ses besoins. Autrement dit, la banalisation
des services bancaires traditionnels qui entraîne une baisse de leurs prix est

son expérience. Ainsi les acteurs innovants (comme Number26 ou Soon) ne


facturent plus des frais pour la simple t
créent de la valeur en proposant des services particularisés associés à la gestion
du compte, comme par exemple :

31
o Des services de gestion des finances personnelles basiques (comme le
plus utile pour certains clients
que le simple display du solde courant) ou plus avancés (la possibilité

automatiquement les dépenses futures récurrentes comme les impôts ou


le loyer)
o La possibilit aux
factures conservées automatiquement si nécessaire, voire même la
possibilité de personnaliser ces dernières par des commentaires, des
photos ou des émoticônes
o e permettant pour la première
de créer facilement un ou plusieurs projets nécessitant une économie et
pour la seconde une réalisation par prélèvements automatiques des

Le déplacement de la valeur initiale vers des « services connexes


bancaire
partie. Les acteurs innovants ont banalisé l -même en
offrant un service à plus forte valeur ajoutée à-même

paiement pour les petits commerçants par exemple comme le permet la


solution de Square) ou améliorer la situation existante des e-commerçants en
offrant un service dav
simplification des méthodes de paiement de SlimPay). On remarque ici que ce
le service attaché qui améliore

La révélation
de profits pour les nouveaux entrants et participent de la création de valeur
finale dans le secteur
participatifs et alternatifs permis

:
ssement en equity, prêts

32
du secteur.

2. Ce changement représente une menace pour les banques

s clients puisque ces derniers revendiquent et

nouveaux entrants (cf. 2.1) ;


Ensuite, une pression concurrentielle constituée par le risque de partenariats de
grande ampleur entre les -à-dire entre
Fintechs et géants industriels ou technologiques, qui pourrai
dangereux pour le monde bancaire (cf. 2.2)

2.1) la relation avec leurs clients

Bien que la plupar


faible pénétration sur chaque service bancaire,
bénéficient via le bouche-à-
via les médias
sitent pas à
ment offerte par
leur banquier.
les conduit à revendiquer les
mêmes avantages de service proposés par les Fintechs qui crée une pression sur les banques et

33
2.2) Dans la relation avec les nouveaux entrants non bancaires

Ici les acteurs traditionnels subissent une pression concurrentielle représentée par la

ont des compétences et des avantages compétitifs complémentaires. Nous pensons ici à la
complémentarité entre les Fintechs et les géants technologiques et industriels :

développera dans la prochaine partie III 2) et donc de limite de leur fonds de


-à-dire de leur base de clients. Par conséquent, celles-ci sont à la
par
ais qui est longue et/ou onéreuse) ou
indirecte (au moyen de partenariats). Pour cette deuxième option ces nouveaux
entrants dans le secteur bancaire cherchent à nouer des partenariats avec des
eurs produits

complémentarité entre les géants technologiques ou industriels, qui bénéficient


bien souvent des centaines de millions de
clients et ces Fintechs cherchant toujours à accroître la pénétration de leurs
services.

produits complémentaires à leur offre initiale notamment dans une logique de


contrôle des données clients et de recherche de fidélisation (cf. partie I sur les

ce marché hautement régulé liée à la fois :


o aux coûts et aux délais sur le marché (difficulté et lenteur

paiement que Compte-Nickel a dû attendre plusieurs années)


o aux compétences techniques et métiers à acquérir ou posséder pour
développer certains services
ntechs, ces
dernières pouvant apporter une solution clé en main aux géants pour proposer ces
services complémentaires évoqués (souvent en marque blanche) et éviter les
temps et coûts de développement en interne.

34
Cette double complémentarité, autrement dit cette convergence des besoins et des
capacités entre Fintechs et géants, représente certainement la plus grande menace actuelle
pour l

3. Une prise de conscience et une dynamique engagée

Cette innovation poussée par les nouveaux entrants entraîne cependant des réactions
ts acteurs décrits précédemment.

Cette pression constante au sein du secteur bancaire évoquée ci-dessus a non seulement

ensemble du
secteur poussée à la fois par :
des banques elles-mêmes cf.
3.1) ;
La mise en
publics et privés (cf. 3.2).

3.1)

Face à cette pression exercée par les Fintechs et les géants, les banques traditionnelles

en premier lieu général des

nouvelle menace révélé les études menées par Efma et Infosys Finacle12
auprès de plus de 140 banques dans 70 pays, elles sont plus de 84% à avoir mis la main à la
poche.
De plus, certaines banques en font
en prenant de réelles initiatives dédiées à ne pas se laisser distancer par les nouveaux entrants
en poussant elles- dans le secteur. On peut ainsi citer les exemples de

12« Innovation in Retail Banking 2015 », étude annuelle réalisée par Efma and Infosys
Finacle publiée en novembre 2015

35
BBVA, une banque
européenne voire mondiale, qui a créé un fonds de Capital Investissement doté de 100
ros, ou encore de la banque américaine Citi qui a mis en place Citi Ventures dans
la Sillicon Valley qui est une initiative destinée à se positionner comme pionnière dans

qui a racheté début 2014 Simple, une


banque en ligne aux Etats-Unis, pour 117 millions de dollars juste avant de créer son fonds

capital de fintechs innovantes permet


des acteurs les plus innovants du marché et de participer à cette dynamique positive
(
Fintechs permet non seulement de profiter des innovations de leurs partenaires mais pousse
nnovation en interne au sein de la banque en créant un climat favorable en
interne au développement de nouveaux services innovants. Cela se traduit par exemple dans
ctionnalités disponibles sur ses applications bancaires,
en particulier en termes de paiement sans contact sur mobile via BBVA Wallet, un
portefeuille électronique intégré au smartphone).
Cela étant, hormis quelques acteurs, le mouvement général des banques reste encore
e seulement autour de 10% des banques qui réalisent
s via des fonds dédiés, toujours selon le rapport publié
que nous venons de citer plus haut.

Ces initiatives lancées par les fonctionnement des

contraintes. En effet, nous allons maintenant voir quelqu


illustrer ce propos à la fois dans :
Dans le domaine des paiements (cf 3.1.1)
Dans le domaine du financement (cf 3.1.2)

3.1.1) nitiatives dans le domaine des paiements

Le groupe BPCE a ainsi décidé la création de la filiale S-money afin de se positionner

« marketplaces »)

36
De même, le Crédit Mutuel-CIC a créé la filiale Fivory (organisée comme une start-up
indépendante) qui offre un portefeuille électronique à ses clients permettant

3.1.2) nitiatives dans le domaine du financement


On retrouve dans ce domaine des initiatives lancées par les banques elles-mêmes dans
le domaine du financement participatif ou crowdfunding
lancement qui ont par conséquent un faible accès au crédit classique :

Ainsi la Banque Populaire Atlantique a elle aussi créé une filiale détenue à 100% et
dénommée Proximea qui est une plateforme de crowdfunding permettant à ses clients

Dans la même veine, la banque Crédit Mutuel Arkéa a créé en 2015 une filiale
permettant de faire un don pour un porteur de projet qui prévoit ou non une rétribution

plateforme de crowdfunding sont assurées par la solution MangoPay qui a été lancé
par la Fintech bien connue Leetchi, qui a elle-même été rachetée par le Crédit Mutuel
en septembre 2015.

3.2) (poussé par


des acteurs publics et privés)

de conscience par des acteurs privés mais aussi publics au niveau étatique et supra-étatique du
caractère stratégique de ce secteur pour le futur et par conséquent la volonté de mettre en
place un écosy :

qui a mis en place le « Pôle Finance Innovation » notamment, créé en 2008,

conseil ainsi que des pouvoirs public

37
mondial qui labellise des projets innovants et prometteurs dans le secteur
bancaire. Cette labélisati suivie
accompagnement
ces entreprises à se développer grâce à des levées de fonds et la mise en
relation avec des partenaires commerciaux.
Cet engagement des pouvoirs publics se retrouve également dans le domaine
de la législation qui

rectificative pour 2013 qui encourage les entreprises aux investissements dans
une logique de Capital Investissement en permettant de les amortir pendant
cinq années (ce qui a pour conséquence de diminuer le coût en fonds propres
des investissements des banques dans le domaine, paramètre essentiel dans le
contexte actuel de régulation du système bancaire subséquent à la crise de
2008).

Acteurs privés ensuite qui mettent en place différentes initiatives pour favoriser
les innovations. Citons pour illustrer ce propos les multiples organisations de
« hackatons », ou encore la création régulière de nouveaux incubateurs ou
accélérateurs destinés à accompagner des jeunes pousses prometteuses, ou
enfin de façon plus précise la mise en place par les banques par exemple
Le Village » du Crédit Agricole qui
héberge à conditions très avantageuses des start-ups de la Tech pour favoriser

A enfin, on citera simplement les initiatives lancées


Européenne, en particulier dans le domaine de la
législation autour des services de paiement. Nous avons évoqué par exemple
les directives sur les services de paiements DSP1 et DSP2 votées au niveau
européen, destinées à permettre à des nouveaux acteurs de détenir un statut
et donc ayant pour but final de favoriser la
concurrence sur le secteur bancaire.

développement des innovations dans le secteur, r ive engagée.

38
Nous avons donc tenté de act des innovations décrites dans notre première

innovation est-elle susceptible de menacer fondamentalement le système bancaire


traditionnel ou au contraire les acteurs historiques vont-ils trouver une solution pour profiter
de ces innovations ?

39
Partie III ditionnel ?

Imaginons en préalable de cette partie un scénario dans lequel Fintechs et géants


technologiques et industriels parviendraient à concurrencer de plein fouet les banques et

« La révolution Fintech » déjà citée plus haut évoque


comment un tel scénario « cauchemar »
loin de le voir se réaliser pour les raisons que nous développerons dans la suite de la partie (cf.
sous-parties 1 et 2)

0. Préalable :

Voici comment un tel scénario pourrait se dérouler :

, ter à la création de nouvelles Fintechs


toujours plus innovantes et verrions les Fintechs les plus efficaces poursuivre
sur leur lancée - à un rythme de croissance exponentiel - en gagnant des parts
de marché relativement aux banques.

érateurs de
télécommunications ou les industriels auraient acquis les compétences
techniques et métier, éventuellement du fait de la coopération avec les
meilleures Fintechs, et viendraient également concurrencer les banques sur
és classiques : paiement et gestion de compte,

Pire, dans le même temps,

services intégrés qui constitueraient des solutions alternatives complètes aux


banques, (cf. exemple ci-

40
Etudions donc
service de gestion de comptes tel que Compte-Nickel (ou encore Number26,
Soon etc). En effet, autour du compte courant et de la solution de paiement
associée peuvent se greffer un ensemble de services financiers offerts par
, créant un réseau de fournisseurs de services
financiers capables de remplacer les banques :
o
à travers les plateformes de crowd-funding et
notamment qui permettrait de remplacer les produits bancaires
ne et de crédit
o
qui pourrait remplacer les services de banque privée ou de
gestion de fortune
o Ainsi par exemple, Compte-Nickel a établi des partenariats avec des
acteurs cités précédemment dans ce but de proposer un « ensemble de
services intégrés » comme Bankin notamment (agrégateur de comptes

(services de comptables). La stratégie de partenariats de la Fintech


répond ainsi aux objectifs de :
i) Recréer un modèle économique alternatif au système bancaire
avec une multitude de partenaires Fintechs spécialisés et qui ont
la même philosophie que Compte-Nickel
ii) Proposer des services et produits pratiques et utiles au client
sans avoir à les développer en interne

Imaginons maintenant les conséquences pour les


acteurs bancaires traditionnels :
, les banques perdraient un ensemble de clients attirés par des
solutions low-cost. Ces clients sont ceux dont la tenue du compte en banque est
souvent la plus rentable pour la banque car générateurs des revenus liés aux
tc.

aisés qui voudront conserver un compte dans une mais dont la

41
provient de la vente de services associés
. Ici le problème résulterait de la fuite de
ces
plus innovants en dehors de leur banque, faisant de leur compte en banque un
simple outil permettant de centraliser les services des concurrents.

Un tel scénario aurait donc des conséquences catastrophiques pour les résultats et les
bénéfices des banques et conduirait sans doute à leur faillite.

Cela étant, la prise de conscience par les acteurs traditionnels


dynamiques enclenchées que nous venons de décrire dans la partie précédente nous amènent à

secteur bancaire pour plusieurs raisons :


ructurelles (cf.
sous partie 1) ;
Ensuite parce que les acteurs traditionnels sont puissants et bénéficient
compétitifs importants (cf. sous partie 2) ;
Enfin parce que les différents protagonistes du secteur ont plus intérêt à opter pour la
voie de la coopération qui serait en définitive positive pour le secteur (cf. sous partie
3).

1. Les faiblesses des nouveaux entrants rendent peu probable la fin du secteur
bancaire traditionnel

qui rendent improbable


un tel scénario, à savoir :
(cf. 1.1) ;
(cf. 1.2) ;
Les Fintechs ont des faiblesses structurelles (cf. 1.3).

1.1)

particulier les 25 « licornes » -à-dire les start-ups valorisées

42
dollars de ce secteur à fin 2015 (sur les 40 licornes totales dans le monde), pourraient nous
laisser craindre un phénomène de bulle spéculative. Ainsi par exemple Lufax, Fintech
chinoise de prêts entre particuliers, serait valorisée à 10 milliards de dollars ou encore la
valorisat élèverait à 6 milliards de dollars.

ns à
une consolidation importante du secteur.

1.2) Ils sont sujets à une multitude de risques qui pourraient les mettre en
difficulté

Les activités bancaires sur lesquelles se sont positionnées ces nouveaux entrants sont
des activités à risques importants, qui expliquent le degré de régulation du secteur. Ces
risques sont également susceptibles de les mettre en difficulté
nous avons évoquées plus haut, à savoir :

1.2.1) Risques sécuritaires dans le paiement

En effet, le secteur des paiements est un secteur soumis à des risques de fraudes
importants qui ont historiquement été jugulés efficacement par les banques au moyen de
systèmes de sécurité puissants et performants développés au cours du temps et de leur
développement. Par opposition, l
entrants n s de grande ampleur de la part des
pirates ou fraudeurs puisque celles-ci ne seraient pas suffisamment « rentables » pour ces
pirates.
Ainsi le développement des activités des nouveaux entrants dans le secteur des paiements ne
qui les
rend vulnérables aux attaques futures.
, qui

particuliers (autrement dit, des « siphonages de comptes bancaires »), pourraient par

43
1.2.2) Risques conjoncturels dans le secteur du financement participatif
Les activités de financement participatif décrites plus haut sont également soumises à

tributaire de la bonne santé des acteurs économiques impliqués, notamment des entreprises
dans le cas du crowdfunding. Malgré le fait que les clients de ces services sont prévenus des
un
scénario extr
lesquelles seraient portés ces investissements) pourrait fort probablement entraîner un désaveu
massif de la société envers ces services. En effet, le mécontentement des particuliers serait
dans un tel scénario rapidement relayé par les médias, les réseaux sociaux, et repris par les
gouvernements et régulateurs, et conduirait à la faillite de ces nouveaux acteurs dans ce
secteur.

1.2.3)

encore, on pourrait

disposant des mêmes informations en temps réel, iraient tous dans le même sens et
conduiraient par là-même à une crise. Un tel scénario (qui serait également relayé dans les
médias) ébranlerait la confiance portée envers ce genre de solutions et conduirait infine à leur
disparition.

1.3) Les Fintechs en particulier souffrent de problèmes structurels

Ce rence ici découlent de ce qui fait en


partie la force de ces nouveaux acteurs innovants, à savoir notamment :
leur petite taille ou taille modeste, qui les rend plus agiles que les grandes institutions
bancaires ;
leur nouveauté sur le marché, qui leur permet
xistante comme pour les banques.

44
Ces avantages sont toutefois à double tranchant
limites structurelles pour les Fintechs, pour deux raisons liées à leur taille.

start-up à une production de masse, qui rend


difficile pour ces nouveaux entrants de concurrencer les banques et de satisfaire un
nombre important de clients, ou autrement dit un problème de « »
(cf. 1.3.1)
La difficulté à développer leur base de clients et donc autrement dit de créer un « effet
de réseau » (cf. 1.3.2)

1.3.1) Limites

Cette limite est bien illustrée par les difficultés rencontrées par les plateformes
décrites par la revue économique The Economist dans un article intitulé
13
« Robo-advisors. Do not compute . Dans cet article,

innovants basés sur des analyses faites par des ordinateurs (robo-advisors) est en train de
rale
sociétés connues de ce secteur : Betterment et Wealthfront.
robo-advisors et proposent une

faible. Le problème réside dans le fait que ces solutions, pour être rentables, nécessitent donc
tir les coûts fixes associés au

millions de dollars (en gérant un peu moins de 3 milliards de

millions de dollars.
Cette difficulté pour ces Fintechs pourtant à succès notable illustre bien leur difficulté à
atteindre la masse critique rendant leur modèle économique viable.

13 The Economist, numéro du 31 octobre 2015 : « The Trust Machine »

45
1.3.2) Limites liées à leur jeunesse, ou difficulté à créer un effet de réseau
Nous analyserons ici les difficultés rencontrées par les solutions de portefeuilles
électroniques ou wallets atteindre un taux de pénétration leur permettant
s
nécessité, liée au mode de fonctionnement de ces wallets, de convaincre simultanément les

leurs achats.
Autrement dit, le marché des wallets est un marché « biface » théorisé Jean Tirole
(prix N
solution dont le succès dépend de la capacité à atteindre une taille critique dans le nombre de
iter par exemple
les difficultés des nombreux wallets lancés comme ceux de Visa avec « V.me by Visa » ou
encore les difficultés que rencontre Apple pour imposer son système ApplePay.

On retrouve par ailleurs les mêmes difficultés pour les acteurs qui lancent des plateformes de
crowdfunding.

2. De plus, les acteurs dominants le secteur bancaire sont très puissants et

Outre les faiblesses que comportent les nouveaux entrants dans le secteur bancaire, les
act
-partie. Ces
forces des acteurs traditionnels nous poussent également à relativiser le bouleversement
potentiel du secteur.

2.1)

constituées notamment par deux éléments principaux :


Par une réglementation
des acteurs qui deviendraient importants. Ainsi les nouveaux entrants ont des
difficultés « établissements de paiement » ou

46
d « établissements de crédit -Nickel ou
respectivement.
Par le mode de fonctionnement du système bancaire et en particulier la main mise des
banques et des banques centrales sur le fonctionnement des « infrastructures
bancaires ». En effet, les banques sont propriétaires des outils et des systèmes

financier de fonctionner. Ce sont notamment les systèmes qui rendent à la fois


possibles l entre les comptes courants des acteurs
économiques concernés par des achats ou ventes, les opérations de change sur le
marché des devises ou encore les transactions sur le marché des valeurs mobilières.

Les infrastructures bancaires restent ainsi


plupart des activités financières et constituent un avantage compétitif pour les acteurs

2.2)

De plus les acteurs traditionnels bénéficient es intrinsèques et structurels


composés notamment par :
La confiance, malgré la crise de 2008, de leurs propres clients. En effet, les gens font
une distinction importante entre « la banque » et leur propre banque ;
Une base de clients importante et construite au cours du temps par des enseignes qui

client est largement fidélisée du fait de la nature de certains produits bancaires comme
les crédits immobiliers (produits de long terme) et de la richesse de la gamme de
produits proposée ;
permettant de réduire leurs coûts ;
Des compétences acquises au cours du temps comme celles concernant la gestion des
développées dans la partie précédente.

3. Vers une coopération mutuellement bénéfique ?

Ainsi les forces des acteurs historiques et les faiblesses des nouveaux entrants font
effondrement éventuel futur des banques. Par ailleurs, nous venons de

47
mettre en évidence que les faiblesses identifiées chez les nouveaux entrants (absence de bases

taille) constituent au contraire les forces des acteurs traditionnels et ce réciproquement (esprit

services existante etc.). Autrement dit, les facteurs de forces et faiblesses de ces acteurs sont
inversées et donc
coopération qui permettrait de tirer le meilleur
des deux mondes. En effet, cette coopération permettrait à chaque acteur de bénéficier des
statu quo ou de

« avantage comparatif » (ou


« avantage relatif ») en David Ricardo, qui
affirme que les pays ont intérêt à spécialiser leur production économique dans des secteurs

ut ainsi en effet comparer la division

dans les zones où ils sont les


secteur bancaire dans laquell
Cette hypothèse de coopération mutuellement bénéfique commence déjà à prendre
-Infosys Finacle 14 (cf
partie II 3), 40% des 140 banques int éjà prêtes à coopérer
avec des F
travailler avec des incubateurs ou des accélérateurs. Citons par exemple la nomination en
octobre 2015 par ING Directeur de la Fintech » en la personne de Benoît Legrand

stratégie portée sur la collaboration avec les F


la banque.
La coopération entre anciens acteurs et nouveaux entrants pourra ainsi prendre deux
formes principales :
La création de partenariats dans les domaines opérationnels et commerciaux (entre
banques et Fintechs) (cf. 3.1) ;

14« Innovation in Retail Banking 2015 », étude annuelle réalisée par Efma and Infosys
Finacle publiée en novembre 2015

48
par les banques
dans ces jeunes pousses (cf. 3.2).

3.1) De nombreux partenariats commerciaux et opérationnels entre banques


et nouveaux acteurs sont à attendre

On voit ainsi émerger un certain nombre de partenariats entre banques et Fintechs dans

tendance :
financement (cf. 3.1.1) ;
ctifs (cf. 3.1.2).

3.1.1) Dans le domaine du financement

Nous allons voir ici un exemple de partenariat commercial profitable pour les deux
parties présentes.
Les banques peuvent trouver un intérêt opérationnel à coopérer avec les plateformes de
crowdfunding ou crowdlending. En effet, les banques sont parfois amenées à avoir peu
ents pour des

Dans ces cas, la banque a intérêt à être en mesure de pr


ne souhaite pas satisfaire. Cette alternative peut clairement être constituée par la redirection
vers une telle plateforme de prêts entre particuliers partenaire de la banque.
Ainsi par exemple Groupama Banque a récemment établi un partenariat avec la plateforme

Ce partenariat, on le voit, est mutuellement bénéfique dans la mesure où il apporte une


solution opérationnelle aux

partenariat opérationnel entre banque et


F
Cet exemple concerne le souhait des acteurs traditionnels de ce

49
secteur de développer les compétences technologiques apportées par la disruption introduite
par les nouveaux entrants.
On a vu que dans ce domaine les acteurs bancaires subissent la concurrence
e valeur ajoutée basés sur
commencent à établir des
partenariats avec des Fintechs afin que ces dernières les aident à développer automatisation
de leurs services afin de libérer davantage de temps aux commerciaux pour une partie de la
clientèle (notamment à hauts revenus) qui souhaite conserver une interaction humaine
totalement personnalisée
Ce type de partenariats est bénéfique pour les banques en permettant de fournir un service de
conseil à une base plus large de client tout en améliorant la qualité de ce service pour tous les
segments de clients.

s dans la gestion des risques (cf ci-dessous


3.1.3)
Remarque : notons donc que

opérationnel permet davan

3.1.3) Vers des ?

Voici un secteur qui est porteur de nombreuses et fortes synergies opérationnelles et


commerciales entre les acteurs traditionnels et les nouveaux entrants. Ces synergies sont dues
au fait que :
L
de la complexité de leur cité
technologique et métier dans ces nouvelles technologies
L liées à leur
avance technologique dans le domaine de la Big Data et à la présence de ces capacités
métiers mais manquent de la base client nécessaire pour récolter assez de données et
donc en sortir des produits ou services innovants adaptés

Il semble donc logique et opportun de voir une coopération naître entre les 2 acteurs au vu des
synergies possibles et de la complémentarité des protagonistes

50
partenariats dans ce domaine
deux parties soit lésée dans le processus de coopération.
Un exemple type de partenariats prometteurs entre banques et
Fintechs concernerait la maîtrise des risques et la sécurité (celles des prêts ou encore des
paiements), étant donné la nature des systèmes de sécurité (ou scoring
fonction du plus grand nombre de données analysées et prises en compte.

3.2) Des investissements des banques dans les Fintechs comme autre forme de
partenariats à attendre

dans ces jeunes pousses.

correspond à une prise de participations (en règle générale minoritaire pour un ensemble de

consti dans des start-ups financières avec des logiques


stratégiques, technologiques ou industrielles plus que de rentabilité financière. En effet, en
investissant dans les Fintechs au moyen de fonds de Capital Investissement, les banques
deviennent ainsi partenaires financier et stratégique de ces dernières.
Nous allons dans cette sous-partie notamment
secon les banques et les Fintechs afin de montrer le
probable développement de cette forme de partenariats (qui est par ailleurs déjà engagé
vu précédemment cf. partie II 3 « Une prise de conscience et une
dynamique engagée »).

de nombreux avantages pour les banques aussi


bien que pour les Fintechs :
Les banques y trouvent de nombreux avantages, dont :
o ;
o
investissements de ventures peuvent se substituer à des dépenses coûteuses en
recherche et développement ;

51
o

novation ;
o Le développement de synergies commerciales avec ces Fintechs permettant
;
o Une option sur un futur rachat en cas de succès de la Fintech ;
o
.

:
o Elles obtiennent de cette façon les capitaux nécessaires à leur développement
à travers leurs levées de fonds ;
o Des synergies commerciales

de la banque ;
o Des échanges de compétences (cf sous-partie précédente 3.1.2)
o Un accompagnement stratégique et opérationnel utile pendant leur
relation, conseils stratégiques etc.) ;
o Enfin, leurs fondateurs partagent le risque de leur projet avec des partenaires
financiers
Remarque : en effet,

compétences entre banques et fintechs.

52
Conclusion

panorama bancaire a un impact déjà


considérable sur le système financier traditionnel
banques se trouve cannibalisé par un ensemble de nouveaux entrants innovants. En outre, le
potentiel de déstabilisation est bien plus important encore dans la mesure où la raison même
pour certains
pour but de les remplacer comme Compte-Nickel par exemple.
Pour autant, il convient de relativiser la menace constituée par ces nouveaux entrants pour les
acteurs tr
en face de ces nouveaux acteurs novateurs semble bien peu probable. Cette improbabilité est
quels on peut citer la puissance des banques qui
ont constitué de forts avantages compétitifs au cours du temps qui sont autant de barrières à

adversaires qui sont soumis à un ensemble de risques qui limitent voire qui menacent leur
développement.
Ainsi finalement, il
our les acteurs
traditionnels. Au-delà de ces difficultés rencontrées par les nouveaux entrants et de la
la complémentarité des compétences détenues par
anciens et nouveaux acteurs du secteur bancaire pothèse de son effondrement
éventuel improbable ou fortement illogique. Précisément, cette complémentarité est porteuse
de synergies très prometteuses
, non seulement
à chacune des parties, mais surtout au secteur bancaire dans son ensemble en enrichissant la

Force est en outre de remarquer que c de nouveaux entrants, en particulier


les Fintechs,
jusque là trop bien installés. Comme le disait enfin Harold J. Leavitt, un psychologue
américain du travail et des organisatio
créativité 15 , quand il affirmait que « Les innovations sont presque toujours le fait
d'explorateurs individuels ou de petits groupes, et presque jamais celui de bureaucraties

15 Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Harold_J._Leavitt

53
importantes et hautement structurées. ». Pour conclure donc, de nouveaux
entrants innovants et banques et les
nouveaux acteurs constituent à mes yeux finalement une formidable opportunité, au contraire
nsemble.

54
Bibliographie

:
« La révolution Fintech » Les essentiels de la banque et de la finance - 17 mars 2016 ; Régis
Bouyala

banque », Broché 10 octobre 2013 ; Hugues Le Bret


« Capitalisme, Socialisme et Démocratie », 1942 ; Joseph Schumpeter

Etudes :
« The Fight For the Customer Global Banking, Annual Review 2015 » ; étude réalisée par le
cabinet de conseil en stratégie McKinsey en octobre 2015
« Les Fintech cannibalisent la banque ! », étude réalisée par Octo Technology en 2015
« Innovation in Retail Banking 2015 », étude annuelle réalisée par Efma and Infosys Finacle
publiée en novembre 2015

Quotidiens et hebdomadaires :
Anne Michel pour Le Monde, archive de 2014 expliquant le « compte sans banque » pour
décrire Compte-Nickel : http://www.lemonde.fr [archive] - 11 février 2014
The Economist, numéro du 31 octobre 2015 : « The Trust Machine »

Sources citées à partir de sites internet :


https://fr.wikipedia.org/wiki/Innovation
http://www.revue-banque.fr/banque-detail-assurance/article/est-ce-que-innovation-dans-
banque ; article de Jean-Luc Strauss
http://www.prnewswire.co.uk/news-releases/fidor-bank-ag-fidor-bank-reports-positive-
preliminary-result-for-2014-and-continues-its-growth-course-293612421.html ; communiqué
publié sur le site
http://www.journaldunet.com/patrimoine/finances-personnelles/1174782-robo-advisors/
http://socialtradingguru.com/networks/social-trading-networks
https://actualite.housseniawriting.com/economie/2015/07/14/crowdfunding-perte-de-11-
milliards-par-an-pour-les-banques-americaines/6030/ ; propos et citation tirés d
publié sur le site

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