Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Note 1
Marcion dit du Pont ou de Sinope (né à Sinope vers 85, mort vers 160 ) est une
personnalité du christianisme ancien de la fin du Ier et de la première moitié du IIe siècle. Marcion
Armateur fortuné, il se rend à Rome vers 140 où il se distingue par ses prodigalités au
sein de la communauté chrétienne de Rome alors dirigée, selon la tradition, par l'épiscope
Pie.
Se fondant uniquement sur l’Écriture, il développe sa doctrine qui rompt avec la tradition
juive : du contraste absolu qu'il décèle entre la Loi juive et l'Évangile, il conclut à
l'existence de deux principes divins — Dieu de colère de la Bible hébraïque et Dieu
d'amour de l'Évangile — dont celui des textes chrétiens est le Dieu suprême. Celui-ci est
le père de Jésus-Christ qui est venu pour abroger la Bible hébraïque et le culte de son
démiurge. Pour Marcion, Jésus n'est pas le messie attendu par les Juifs, ni né de la Vierge
Marie : il est apparu à la quinzième année du règne de Tibère sans avoir connu ni
naissance ni croissance et sauve l'homme en le rachetant par sa mort. Marcion est en
outre le premier à donner au mot εὐαγγέλιον (euangélion, « bonne nouvelle ») un sens
littéraire et à élaborer un « canon » de l’Écriture dont il écarte la Torah et tout ce qui, dans
la littérature néotestamentaire, porte la marque du judaïsme, proposant un texte résumé à
l'Évangile selon Luc et dix épîtres pauliniennes.
En rupture avec la communauté chrétienne de Rome pour ces doctrines, il fonde sa propre
Église à l'organisation solide et concurrente, ce qui lui vaut d'être considéré par la suite
L'apôtre Jean et Marcion de Sinope, peinture sur vélin,
comme l'un des premiers hérésiarques par les auteurs de la « Grande Église ». Le e
XI siècle, Pierpont Morgan Library.
marcionisme se développe essentiellement en Orient, en Mésopotamie et en Perse mais
aussi en Occident et non sans connaître des dissidences. Persécutées au cours du Fonction
e
IV siècle, les communautés marcionites disparaissent définitivement au cours du Évêque
e
V siècle.
Biographie
Naissance Vers 85
Sommaire Sinope
La source essentielle sur Marcion reste Tertullien. On a conservé une édition de son Contre Marcion, datée d'environ 210, où il combat la théologie de
Marcion et discute du canon d'Écritures marcionite ou encore de nombreux textes des Antithèses : ces polémiques ont permis leur reconstitution, parcellaire
1
et fragile, grâce notamment aux travaux de Adolf von Harnack .
Il existe également d'autres mentions de Marcion et de sa théologie dans les Stromates de Clément d'Alexandrie, dans l’Elenchos du pseudo Hippolyte de
Prim. 6 Prim. 7 1
Rome ou encore dans le Panarion d'Épiphane de Salamine qui cite des passages du texte biblique marcionite . Plus tard, plusieurs auteurs
s'attachent à critiquer les développements ultérieurs du marcionisme : Adamantius dans son Dialogue sur la foi correcte, Éphrem le Syrien dans la Réfutation
1
en prose de Bardesane, Mani et Marcion et enfin Eznik de Kolb dans Sur Dieu .
Biographie
1
Les données biographiques concernant Marcion sont ainsi lacunaires et peu sûres. Il s'agit souvent d'inventions après coup de ses détracteurs dans un
processus où « les chrétiens [doivent] affronter la question de l'authentique tradition sur Jésus et son œuvre ainsi que les critères nécessaires à la définir » et y
2
apportent diverses réponses .
Origines orientales
3
Marcion serait né vers 85 à Sinope , port de la mer Noire, et serait d’origine païenne. Suivant la tradition, lorsque
Marcion atteint l’âge adulte, son père — un riche armateur — devient « évêque » de la communauté chrétienne de
Sinope, ce qui pour certains chercheurs est douteux, vu que l'épiscopat n'est pas encore établi dans les
4 5
communautés chrétiennes à cette époque , mais ce qui pour d'autres est plausible . D'après Hippolyte, ce dernier
l'aurait chassé pour avoir tenté de séduire une vierge, dans une métaphore de l'hérétique qui tente de corrompre Localisation de Sinope sur la
1 3
l'Église vierge . Il part alors pour Smyrne . carte de l'actuelle Turquie.
D'autres indications légendaires mettent Marcion en relation avec Papias, l'apôtre Jean ou encore Polycarpe qui l'aurait déjà affronté comme le « premier-né
1 1
de Satan » . Ce n'est qu'à partir de son arrivée à Rome que Marcion sort quelque peu de la légende .
Séjour à Rome
4
Armateur fortuné, Marcion se rend à Rome vers l’an 140, où il intègre la communauté chrétienne, alors dirigée selon la tradition par l'épiscope Pie . Marcion
y a pour maître un certain Cerdon, un personnage dont on ne sait presque rien et sur lequel il semble que les hérésiologues aient projeté la doctrine de
6
Marcion .
Celui-ci semble rapidement populaire dans la communauté de Rome. Il y propose un livre qui est en quelque sorte le précurseur du Nouveau Testament, une
7 8
appellation qui à l'époque n'existe pas — et dont Marcion est peut-être l'auteur —, pas plus que la collection connue sous ce nom . En plus d'une
introduction de sa main, ce livre est composé de deux parties : un apostolicon, qui comprend un certain nombre de lettres de Paul de Tarse, et un evangelion,
9 Prim. 8
correspondant à ce que l'on connaît désormais comme l’Évangile selon Luc, amputé des premiers chapitres jusque 4, 32 .
4
En outre, Marcion se distingue par ses prodigalités en faisant notamment cadeau de l'énorme somme de 200 000 sesterces .
La communauté de Rome est en proie à de nombreuses dissensions théologiques et, en 142, suivant la Tradition, Cerdon et Valentin sont exclus de la
communauté romaine par l'épiscope Hygin.
Rupture
4
Marcion défend au sein de la communauté romaine l'inconciliabilité radicale qu'il voit entre la révélation de Jésus et celle du judaïsme ainsi qu'il semble
2
l'avoir développée dans ses Antithèses qui devaient également contenir des exégèses des textes qu'il retenait pour son canon . Il défend ce point de vue
4 Prim. 9
devant un collège de presbytres dirigé alors par l'épiscope Pie, à une époque que — suivant Tertullien — les marcionites datent précisément « 115 ans
10
et six-mois et demi » après l'« apparition de Jésus », la quinzième année du règne de Tibère, soit en 144 de notre ère .
11 12
Marcion entre alors en rupture avec une partie de la communauté romaine, exclu ou parti de lui-même — le point fait débat .
Il ne quitte peut-être pas Rome pour autant puisque, selon certaines traditions, il y aurait été encore établi comme maître, enseignant ses propres doctrines
13
pendant l’épiscopat d’Anicet (vers 155-166) .
Cette rupture et le succès de cette véritable « contre-Église » lui valent d'être considéré par la suite comme l'un des premiers hérésiarques — avec Simon le
14 15
Magicien et son disciple Ménandre — par les auteurs de la « Grande Église » qui se répandent à son encontre en de nombreux écrits polémiques . À la
Prim. 10
fin du IVe siècle, Jérôme de Stridon le qualifie encore d'« esprit passionné et très instruit » (ardens ingenii et doctissimus) : vécu comme une menace
pour la proto-orthodoxie naissante, Marcion n'en est pas moins l'un des penseurs et écrivains chrétiens les plus importants du christianisme des premiers
16
siècles .
Il n’existe aucune preuve qu’il ait quitté — ou non — la ville de Rome où il meurt peut-être, entre 161 et 168 ; en tout état de cause, on n’entend plus parler
de lui sous le règne de Marc Aurèle. Adolf von Harnack estimait pour sa part que Marcion, après avoir quitté le Pont, avait enseigné en Asie Mineure.
Quoi qu'il en soit, l'Église marcionite se développe tant en Orient, en Mésopotamie et en Perse — où elle précède le manichéisme — qu'en Occident où elle
ne recule qu'à partir de la moitié du IIIe siècle à la suite de répressions. Elle connaît par ailleurs des dissidences. Au Ve siècle, des communautés marcionites
17
sont encore attestées en Syrie .
Doctrine
Marcion entend se fonder uniquement sur l’Écriture mais s'appuie essentiellement sur l’Évangile selon
Note 2
Luc — dont il élimine ce qui se rapporte à la généalogie, la nativité, le baptême et la tentation au
9 Note 3
désert du Christ —, sur dix épîtres de Paul et rejette en bloc la Bible hébraïque comme écriture
9
inspirée .
La doctrine de Marcion rompt avec la tradition juive : du contraste absolu — qu'il décèle dans les épîtres de
4
Paul — entre la loi juive et l'Évangile, il conclut à l'existence de deux principes divins . Marcion dénie ainsi
la continuité entre la Bible hébraïque et le nouveau message ainsi qu'il distingue le Dieu créateur qui serait
un Dieu de colère et, supérieur à ce dernier, le Dieu de bonté apparu dans l'Évangile qui serait un Dieu
4
d'amour . Ce dernier est le Père de Jésus-Christ qui est venu pour abroger la Bible hébraïque et le culte de
9
son démiurge .
Pour Marcion, Jésus n'est pas le messie attendu par les Juifs, ni né de la Vierge Marie. Il apparaît à la
9
quinzième année du règne de Tibère sans avoir connu ni naissance ni croissance mais il sauve l'homme en
15
le rachetant par sa mort .
Marcion est ainsi le premier à donner au mot εὐαγγέλιον (euangélion, « bonne nouvelle ») un sens
19 9
littéraire et à élaborer un « canon » de l’Écriture dont l'influence sur la formation du canon du Nouveau
8
Testament tel qu'il est connu actuellement est débattue ; néanmoins, s'il n'en est pas la cause première, au
20
moins a-t-il probablement accéléré le processus . Par ailleurs, les rapports de Marcion ou l’apparentement
4
de sa doctrine avec les gnostiques sont également l'objet de débats parmi les chercheurs . 69, IIIe siècle, contenant des
Il semble également avoir été le premier à avoir rassemblé une collection d’écrits d’origine apostolique, qui comportait trois parties : l’Evangelion, les
Épîtres, et les Antithèses, ces dernières étant perdues. Tertullien, farouche contempteur du marcionisme, explique qu'elles comportaient deux parties : une
partie historique et dogmatique, montrant comment, selon Marcion, le pur Évangile s’était altéré, et une partie exégétique. Selon Marcion, les textes
21
originaux ont été contaminés par des ajouts, des réécritures ou des gloses qui les entachent .
Marcion opère ainsi un travail d'exégèse pour parvenir à la reconstitution critique d'un texte originel, principe de critique littéraire qui n'est pas rare dans les
21
démarches éditoriales à cette époque durant laquelle les textes chrétiens demeurent relativement instables et sujets à révisions : si elle est sans mesure avec
la critique moderne, son approche des textes s'inscrit néanmoins largement dans la tradition de la critique philologique propre à l’Antiquité gréco-romaine,
22
22
une époque où les conditions de production et de transmission des textes ne sont jamais garanties .
Pour sa part, Marcion rejette donc radicalement la Bible judaïque et ne retient que l’Évangile selon « Nouveau Testament »
Luc, et dix épîtres de Paul (Galates, 1 et 2 Corinthiens, Romains de 1 à 14, 1 et 2 Thessaloniciens,
Éphésiens, Colossiens, Philippiens et Philémon) qu'il épure de tout ce qu'il considère comme L'expression « Nouveau Testament »
éléments ou interpolations judaïsants, non sans se référer abondamment aux écrits judaïques n'apparaît qu'à la fin du e
II siècle, n'est que
9
anciens pour les dénoncer . Par exemple, son Évangile selon Luc ne débute qu'en 4, 32 — après rarement utilisée pour désigner les écrits
23
l'épisode d'une naissance miraculeuse du Christ mêlant des éléments de 3, 1 et 4, 31-32 — et les chrétiens et semble remonter à Marcion.
9 Prim. 11
épîtres aux Romains et aux Galates sont expurgées des promesses faites à Abraham . On ignore Tertullien en atteste l'usage par ce
d'ailleurs pour quelle raison précise c'est le texte lucanien que Marcion a retenu : peut-être suivait-il dernier qui aurait ainsi désigné ses propres
ainsi la tradition qui faisait de Luc un disciple direct de Paul ou plus simplement n'en connaissait-il Écritures et ce n'est qu'avec prudence que les
24 7
pas d'autre . Mais en tout état de cause, il entend éliminer tout ce qui pourrait laisser ouverte la théologiens de l'orthodoxie l'utilisaient alors .
9
possibilité d'assimilation ou d'identité du « Dieu amour » à celui de la Bible hébraïque .
S'il retouche des textes, en particulier ceux où Jésus de Nazareth est identifié au Dieu des textes
juifs, ces changements apparaissent moins nombreux et moins importants qu'on l'a longtemps pensé, et certaines des adaptations que l'on croyait de sa main
21
lui préexistaient vraisemblablement . Cette accusation de retoucher les textes formulée par les contempteurs de Marcion se retrouve d'ailleurs chez celui-ci
à l'encontre de ses contradicteurs orthodoxes et, quoi que Marcion ait retiré — ou non — des textes en sa possession, il n'y a rien ajouté, une démarche qui
8
semble accréditer la sincérité de ses intentions exégétiques : retrouver un texte original exempt de corruption et non pas créer un nouvel Évangile .
Théologie
C'est dans ses Antithèses, aujourd'hui disparues, que Marcion développait ses théories théologiques qui entendaient montrer l'inconciliabilité entre les
2
révélations de la Bible juive et celles de l'Évangile dans lequel apparaît le Dieu suprême qui ne s'est révélé nulle part ailleurs que dans ce dernier. La
théologie marcionite est ainsi une manière de dualisme qui, développant l'opposition paulinienne de la Loi juive à l'Évangile qui aurait été mal comprise,
25
conclut à l'existence de deux principes divins : d'une part le Dieu juste et colérique de la Bible judaïque et, de l'autre, le Dieu d'amour et de miséricorde de
4
l'Évangile .
Pour Marcion, le Démiurge des textes judaïques, créateur du monde sensible et de l'humanité, est un Dieu sévère, coléreux et vindicatif, qui rend durement la
26
justice au nom de sa Loi mais n'est pas pour autant malfaisant. Ce Dieu se choisit un peuple, Israël, lui donne la Loi et lui promet un Messie . Cependant, il
a créé un monde imparfait où existent les plantes empoisonnées, les insectes ou les scorpions qui, avec la sexualité — qui répugne à Marcion — témoignent
de son incompétence. Les préceptes despotiques qu'il a imposés à l'homme, une créature faible et mortelle, ont avili ce dernier, le promettant aux châtiments
4 26
cruels . Le Tanakh reste valable comme révélation de ce Dieu juste et créateur, mais limité et étranger à l'amour . Radicalement inférieur au Dieu de
9
l'Évangile, il est d'ailleurs amené à disparaître .
26
Le Dieu bon de l'Évangile est le Dieu suprême, extérieur au monde, sans les limitations du Dieu de la matière . Étranger à la Loi, à ses transgressions et
9
donc au péché, il n'a pas créé le mal : c'est un Dieu d'amour et de miséricorde plus que de justice . Pris de compassion pour les humains écrasés par leur
Créateur, le Dieu suprême décide de les sauver et envoie son propre fils Jésus-Christ — qui n'est pas le Messie attendu par les Juifs —, « pour libérer les
9
hommes du monde et de son Dieu, pour faire d'eux les enfants d'un Dieu nouveau et étranger » .
Le Fils — qui ne connaît ni naissance ni croissance — se manifeste à travers une figure humaine non charnelle car, pour Marcion et à l'instar de croyances
15 15
docètes, la chair est fondamentalement mauvaise . Celui-ci est soumis par son Créateur au supplice de la croix et, par sa mort , sauve les hommes en les
25 15
rachetant à ce dernier, leur propriétaire légitime . Cet achat salvifique fait des humains des enfants adoptifs du Dieu amour , qui doivent accepter cette
25
adoption par la foi en Jésus et l'Évangile afin d'accéder à la félicité dans le royaume du Dieu suprême . Avant de retourner lui-même auprès de son Père, le
Christ de Marcion envoyé dans l'Hadès (les enfers) par son créateur y sauve les hommes — Caïn, Coré, les Sodomites, les Égyptiens, les païens… — qui
15
s'étaient opposés au Dieu hébraïque mais croient dans le Dieu bon , tandis qu'il y laisse les ancêtres comme Noé ou Abraham qui, trop liés à leur Créateur,
27
refusent l'invitation rédemptrice du Christ . C'est une fois parvenu au Ciel que Jésus communique à Paul l'« Évangile authentique » au moment de sa
25
vocation, un texte original ensuite corrompu par des interpolations de judaïsants, qui livrent l'Église tout entière à l'erreur .
En tout état de cause, s'il existe bien des traits communs entre Marcion et certaines doctrines gnostiques, il existe de nombreuses différences sur le plan de la
29
doctrine. Pour Marcion, c'est la foi (pistis) — et non la gnose (gnosis) — qui joue le rôle principal , à telle enseigne qu'on a parlé d'un « paulinisme
30
exacerbé » . Et sur le plan exégétique, réfutant, à la différence des gnostiques, toute mythologie concernant le monde divin, Marcion entend se fonder
4 N t 4
4 Note 4
exclusivement sur l’Écriture . Néanmoins, une partie de la recherche actuelle décèle des influences encratites, antilégalistes et docètes dans le
30
marcionisme, autant de traits qui tendent à le rapprocher du gnosticisme chrétien .
Postérité
Si l'indéniable succès obtenu par les capacités d'organisation de Marcion et l'attraction exercée par sa doctrine sont relativement brefs en Occident, ils sont
e
nettement plus durables en Orient, où les marcionites sont encore fort présents au cours du V siècle : ce n'est qu'à la suite de persécutions impériales
31
recherchant l'unité religieuse de l'empire autour d'une orthodoxie chrétienne qu'ils disparaissent ou s'intègrent à la « Grande Église » .
Au XXe siècle, il est récupéré par les idéologues nazis qui apprécient son antijudaïsme. Ainsi pour Alfred Rosenberg :
« En 150, le Grec Marcion défend l'idée nordique d'un ordre du monde reposant sur une tension organique et
des hiérarchies, en opposition avec la représentation sémitique d'une puissance divine arbitraire et de son
despotisme sans limite. Pour cette raison il rejette aussi le « livre de la loi » d'une telle « divinité », c'est-à-dire
l'ancien testament hébreu. » (Le Mythe du vingtième siècle, p. 71).
32
Selon Béatrice de Varine, la doctrine de Marcion a laissé des traces dans les mentalités jusqu'à nos jours .
Notes et références
Notes
1. Certains auteurs donnent 95-161 (par exemple Vahanian 2008, p. 146).
2. Tertullien écrit dans son Contre Marcion (livre IV, V) : « Le fait est donc établi : ces Évangiles étaient entre les mains des Églises. […] En
effet, s'il est vrai que les écrits apostoliques nous soient parvenus dans leur intégrité, et que l’Évangile de Luc, maintenant entre nos
mains, soit si bien d'accord avec eux, qu'il subsiste avec eux dans les Églises, il faut en conclure que l’Évangile de Luc nous est arrivé
intact, jusqu'au sacrilège de Marcion » [lire en ligne sur Tertullian.org
(http://www.tertullian.org/french/g1_06_adversus_marcionem4.htm) (page consultée le 30 décembre 2014)].
3. Il ne retenait pas celles à Timothée (première et deuxième) et celle à Tite. En revanche, il mentionnait une épître aux Laodicéens,
aujourd'hui perdue.
4. Doctrine chrétienne fondée sur la distinction paulinienne entre la foi et la Loi.
Références
Sources primaires
Autres sources
Voir aussi
Marcion (https://commons.wikimedia.org/wiki/Cate
Antijudaïsme
gory:Marcion?uselang=fr), sur Wikimedia
Contre Marcion
Commons
Marcionisme
Paul de Tarse
Bibliographie
Ouvrages généralistes
Jean-Robert Armogathe, Pascal Montaubin et Michel-Yves Perrin (dir.), Histoire générale du christianisme, vol. I : Des origines au
e
XV siècle, Paris, Presses universitaires de France, 2010 (ISBN 978-2-13-052292-8).
(en) John J. Clabeaux, « Marcion », dans David Noel Freedman (dir.), The Anchor Bible Dictionary, vol. 4, Doubleday, 1992, p. 514-
516.
(en) Bart D. Ehrman, The Lost Christianities : The Battles for Scripture and the Faiths We Never Knew, Oxford University Press, 2003
(ISBN 0-19-514183-0).
(en) David Noel Freedman (éd.), Eerdmans Dictionary of the Bible, Eerdmans Publishing, 2000 (ISBN 9789053565032).
(en) Ronald V. Huggins, « Marcion (Gospel of) », dans David Noel Freedman (éd.), Eerdmans Dictionary of the Bible, Eerdmans
Publishing, 2000 (ISBN 9789053565032), p. 855-856.
Harry Gamble, Livres et lecteurs aux premiers temps du christianisme : Usage et production des textes chrétiens antiques, Labor et
Fides, 2012 (ISBN 9782830914641).
(en) Peter Lampe, Christians at Rome in the First Two Centuries : From Paul to Valentinus, Continuum, 2006 (ISBN 9780826481023).
Alain Le Boulluec, La notion d'hérésie dans la littérature grecque Ier – IIe siècles, vol. I : De Justin à Irénée, Brepols, 1985
(ISBN 978-2-85121-069-2).
Alain Le Boulluec, La notion d'hérésie dans la littérature grecque Ier – IIe siècles, vol. II : Clément d'Alexandrie et Origène, Brepols, 1985
(ISBN 978-2-85121-070-8).
Jean-Marie Le Mayeur et al., Histoire du christianisme, t. 1 : Le nouveau peuple (des origines à 250), Desclée, 2000
(ISBN 9782718906317).
Daniel Marguerat (dir.), Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008, 4e éd.
(ISBN 978-2-8309-1289-0).
Jean-Daniel Kaestli, « Histoire du canon du Nouveau Testament », dans Daniel Marguerat (dir.), Introduction au Nouveau
Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008, 4e éd. (ISBN 978-2-8309-1289-0), p. 486-493.
(en) Antti Marjanen (éd.) et Petri Luomanen (éd.), A Companion to Second-Century Christian 'Heretics', Brill, 2005 (ISBN 90-04-14464-1).
(en) Heikki Räisänen, « Marcion », dans Antti Marjanen et Petri Luomanen (éds.), A Companion to Second-Century Christian
'Heretics', Brill, 2005 (ISBN 90-04-14464-1), p. 110-124.
(en) Ian S. Markham (dir.), The Student’s Companion to the Theologians, Blackwell Publishing, 2013 (ISBN 978-1-4051-3507-8).
(en) Katharina Greschat, « Marcion (c.85-c.160) », dans Ian S. Markham (éd.), The Student’s Companion to the Theologians,
Blackwell Publishing, 2013 (ISBN 978-1-4051-3507-8), p. 89-92.
Paul Mattei, Le christianisme antique de Jésus à Constantin, Armand Colin, 2008 (ISBN 9782200351236).
Simon Claude Mimouni et Pierre Maraval, Le christianisme des origines à Constantin, Paris, Presses universitaires de France,
coll. « Nouvelle Clio », 2007 (ISBN 978-2-13-052877-7).
Claude Mondésert, Le monde grec ancien et la Bible, Beauchesne, 1984 (ISBN 9782701010885).
Claudio Moreschini et Enrico Norelli, Histoire de la littérature chrétienne ancienne grecque et latine, vol. I : De Paul à l'ère de
Constantin, Labor et Fides, 2000 (ISBN 9782830909425).
Marcel Simon et André Benoît, Le judaïsme et le christianisme antique : d'Antiochus Épiphane à Constantin, Presses universitaires de
France, 1994 (ISBN 9782130457237).
(en) Gabriel Vahanian, Praise of the secular, Charlottesville, University of Virginia Press, 2008 (ISBN 9780813927015).
Ouvrages spécialisés
(en) Edwin Cyrill Blackman, Marcion and his Influence, London, SPCK Press, 1948.
(en) Joseph Hoffmann, Marcion, On the Restitution of Christianity : An Essay on the Development of Radical Paulinist Theology in the
Second Century, Atlanta, Scholars Press, 1984 (ISBN 9780891306382).
(en) John Knox, Marcion and the New Testament, Chicago, University of Chicago Press, 1942.
(de) Gerhard May (éd.) et Katharina Greschat (éd.), Marcion und seine kirchengeschichtliche Wirkung [« Marcion et son impact sur
l'histoire de l'Église »], Berlin, Walter de Gruyter, 2002 (ISBN 978-3110175998).
(en) Sebastian Moll, The Arch-heretic Marcion, Mohr Siebeck, 2010 (ISBN 9783161502682).
Adolf von Harnack, Marcion. L’Évangile du Dieu étranger : Une monographie sur l'histoire de la fondation de l'Église catholique, Cerf,
2005 (ISBN 2-204-07184-6).
Xavier Levieils, Contra Christianos : La critique sociale et religieuse du christianisme des origines au concile de Nicée, 45-325, Walter
de Gruyter, 2007 (ISBN 978-3-11-019554-5).
Articles
(en) Claire Clivaz, « The Angel and the Sweat Like 'Drops of Blood' (Lk 22:43–44): P69 and f13 », Harvard Theological Review, no 98,
2005, p. 419-440.
(en) Wolfram Kinzig, « Καινη διαθηκη : The Title of the New Testament in the Second and Third Centuries », Journal of Biblical Studies,
no 45, 1994, p. 519-544 (ISSN 0022-5185 (http://worldcat.org/issn/0022-5185&lang=fr)).
Jean-Michel Roessli, « Adolf von Harnack, Marcion, l’Évangile du Dieu étranger. Contribution à l’histoire de la fondation de l’Église
catholique, traduit par Bernard Lauret. Contributions de Bernard Lauret, Guy Monnot et Émile Poulat. Essai de Michel Tardieu,
« Marcion depuis Harnack » », Revue de l’histoire des religions, no 4, 2008, p. 546-549 (lire en ligne (http://rhr.revues.org/6983), consulté le
14 décembre 2013).
Michel Tardieu, « Marcion depuis Harnack », dans Adolf von Harnack, Marcion, l'Évangile du Dieu étranger, Cerf, 2003, p. 419-461.
Liens externes
Notices d'autorité : Fichier d’autorité international virtuel (http://viaf.org/viaf/98032732) ·
International Standard Name Identifier (http://isni.org/isni/0000000092829967) ·
Bibliothèque nationale de France (http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb123699554) (données (http://data.bnf.fr/ark:/12148/cb123699554)) ·
Système universitaire de documentation (http://www.idref.fr/027308235) · Gemeinsame Normdatei (http://d-nb.info/gnd/118577557) ·
Bibliothèque royale des Pays-Bas (http://data.bibliotheken.nl/id/thes/p071096833) ·
Bibliothèque nationale de Suède (http://libris.kb.se/auth/230771)
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes : Encyclopædia Britannica (https://www.britannica.com/biography/Marcion
-of-Pontus) • Encyclopædia Universalis (https://www.universalis.fr/encyclopedie/marcion/) • Gran Enciclopèdia Catalana (https://www.en
ciclopedia.cat/EC-GEC-0040090.xml)
Ressource relative à la religion : Dictionnaire de spiritualité (http://beauchesne.immanens.com/appli/article.php?id=5833)
Jean-Daniel Dubois, « Les hérésies avant les hérésies — Le gnosticisme — Les conflits dans l’Église du deuxième siècle » (http://www.
erf-auteuil.org/conferences/les-heresies-avant-les-heresies.html), sur ERF (consulté le 20 novembre 2013).
Marcion (http://jesusmarie.free.fr/dictionnaire_de_theologie_catholique_lettre_M.html) dans le Dictionnaire de théologie catholique.
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Marcion&oldid=156279147 ».
Droit d'auteur : les textes sont disponibles sous licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions ; d’autres
conditions peuvent s’appliquer. Voyez les conditions d’utilisation pour plus de détails, ainsi que les crédits graphiques. En cas de réutilisation
des textes de cette page, voyez comment citer les auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de la Wikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe 501(c)(3) du
code fiscal des États-Unis.