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BIAYE
BIBLIOGRAPHIE
-J. C. SOYER
-JEAN LARGUIER
-BERNARD BOULOC
-J. PRADEL
- MERLE ET VITU
INTRODUCTION
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les actes antisociaux c’est à dire les infractions, de désigner les personnes pouvant
en être déclarées responsables ainsi que les sanctions applicables. Quant à la
procédure pénale (second semestre), elle a pour objet de fixer les règles relatives
à la recherche, à la poursuite et au jugement des auteurs d’infractions. Une des
particularités majeures du droit pénal est que sa mise en œuvre suppose
nécessairement une intervention judiciaire. D’où le lien étroit entre ces deux
matières.
- DISTINCTION DU DROIT PÉNAL AVEC D’AUTRES
DISCIPLINES
- DP et politique criminelle
Introduite au début du 19e siècle par Feuerbach, la politique criminelle était
définie par celui-ci comme « l’ensemble des procédés répressifs par lesquels
l’Etat réagit contre le crime ». La doctrine actuelle s’accorde à donner à
l’expression un sens plus large en intégrant dans la politique criminelle non
seulement les procédés de lutte contre le crime, mais également les mesures
préventives tels que l’aménagement urbain, la lutte contre les fléaux sociaux, la
prise en charge éducative des enfants… Dans cette acception élargie, la politique
criminelle est, pour reprendre la définition donnée par M. Delmas-Marty,
« l’ensemble des procédés par lesquels le corps social organise la réponse au
phénomène criminel ». Certes, le droit pénal constitue l’un de ces procédés, mais
il n’est nullement exclusif.
- DP et Criminologie
Le droit pénal est différent aussi de la criminologie qui étudie les causes de la
criminalité et dans une conception élargie, les divers modes de traitement du
délinquant et de prévention de la récidive.
- DP et Criminalistique
Le droit pénal ne doit pas également être confondu avec la criminalistique qui
concerne l’ensemble des procédés scientifiques de recherche des infractions et de
leurs auteurs. Parmi ces procédés, il y a la médecine légale qui a pour rôle la
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connaissance des causes du décés ou d’une agression par un examen du corps
humain ; la toxicologie ou science du poison qui permet de savoir si le produit
administré à la victime était ou non de nature à donner la mort ; et la police
scientifique qui s’attache aux circonstances de l’infraction par un examen des
traces laissées par le délinquant.
- DP et DP spécial
Le droit pénal ou droit pénal général, comme son nom l’indique, réunit les règles
applicables à l’ensemble des infractions. Ex : les règles fixant le champ
d’application de la loi pénale dans le temps et dans l’espace ou celles déterminant
les causes d’irresponsabilité ou encore les règles précisant la nature des peines et
leurs modalités d’application. En revanche le droit pénal spécial, a pour objet de
définir les diverses infractions particulières en décrivant leurs éléments
constitutifs, les peines applicables.
- DP et Droit pénitentiaire
La science pénitentiaire a pour objet l’étude de l’exécution des peines et
particulièrement les peines privatives de liberté.
- DP par rapport au Droit public et au Droit privé
Le droit est traditionnellement divisé en deux grandes familles : le droit public et
le droit privé. La nature du droit pénal interdit de le rattacher entièrement à l’une
ou l’autre de ces deux catégories, dans la mesure où il entretient des rapports
étroits avec chacune d’entre elles et présente un caractère autonome.
° Le droit pénal se rapproche du droit public en ce que l’Etat détient le monopole
du droit de punir qu’il exerce au nom de la société. Le droit pénal est donc lié à la
souveraineté de l’Etat. L’exercice de la répression est à la fois de la responsabilité
exclusive de l’Etat et la marque de sa souveraineté.
°Le droit pénal se rattache également par certains aspects au droit privé bien que
son application soit l’affaire exclusive de l’Etat. En effet, souvent, l’infraction
cause non seulement un trouble social mais aussi un préjudice individuel que la
victime peut demander réparation, selon les principes de la responsabilité civile.
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En outre, certaines notions sont communes au droit privé et au droit pénal. Ex : la
notion de faute, base de la responsabilité civile et de la responsabilité pénale.
En définitive, le droit pénal occupe une place originale dans notre ordre juridique
en raison de son caractére mixte, qui lui confère une certaine autonomie.
°L’autonomie du droit pénal se conçoit d’un point de vue technique et d’un point
de vue fonctionnel. Sur le plan technique, le droit pénal a ses propres concepts :
les principes de légalité des délits et des peines, de non rétroactivité de la loi
pénale plus sévère, de personnalité des peines (nul n’est responsable pénalement
que de son propre fait), de même que les notions de tentative, de complicité,
récidive, notamment, ne doivent rien au droit public et au droit privé. Sur le plan
fonctionnel, le droit pénal poursuit ses objectifs propres. On peut ainsi mettre en
évidence trois fonctions essentielles du droit pénal. D’abord, la fonction
répressive, qui renvoie au caractére sanctionnateur du droit pénal. En effet, le droit
pénal a pour mission d’assurer au moyen de sanctions qui lui sont propres le
respect des règles posées par les autres branches du droit. Ensuite c’est la fonction
expressive du droit pénal : le droit pénal exprime les valeurs essentielles de la
société. Il donne force de loi à des règles considérées comme essentielles par la
société. La troisième fonction du droit pénal est protectrice. L’organisation de la
répression, essence du droit pénal, vise à assurer la préservation de la société en
garantissant la sécurité sans laquelle aucune liberté ne peut être pleinement
exercée.
LES SOURCES DU DROIT PÉNAL
A côté des sources institutionnelles, il y a les sources doctrinales.
-Les sources doctrinales
De nombreuses écoles ont exercé une influence sur le droit pénal positif sans que
le législateur ne se soit rangé sur l’une d’entre elles de façon absolue. Dans l’ordre
chronologique on distingue les écoles classiques, les positivistes et les écoles de
la défense sociale.
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° Les écoles classiques (1789). Selon la doctrine classique, le fondement de la
répression réside dans la culpabilité de celui qui commet une infraction.
L’individu jouissant de son libre arbitre, doit donc assumer les conséquences de
ses actes : c’est la responsabilité pénale. Le droit de punir c’est à dire celui de
déterminer les actes répréhensibles et de poursuivre leur auteur est selon certains
théoriciens (Montesquieu, Rousseau et Beccaria), concédé par le peuple à l’Etat
en vertu du contrat social et au moyen de la loi expression de la volonté populaire.
°Les écoles positivistes. Datant de la fin du 19e siècle, les écoles positivistes
prétendent avoir une approche scientifique et non plus juridique de la répression
pénale. Selon cette approche, l’individu est puni non pas parce qu’il a commis une
infraction, mais parce qu’il est dangereux. Cet état de dangerosité résulte des
prédispositions du délinquant soit en raison de ses gènes (criminalité atavique de
Lombroso), soit en raison du milieu criminogène dans lequel il vit (criminalité
sociologique de Ferri).
°Les écoles de la défense sociale. Il y a la défense sociale traditionnelle
(GRAMMATICA-1934), qui rejette l’ensemble du droit pénal, auquel elle
substitue le concept de défense sociale. Mais la doctrine de la défense sociale
nouvelle est plus modérée. Son promoteur est Ancel (1954). Elle maintient les
institutions traditionnelles du droit pénal qu’elle adapte. L’école de la défense
sociale nouvelle a exercé une influence sur notre droit pénal. Elle est en particulier
à l’origine de diverses réformes, notamment le droit pénal des mineurs à qui on
appliquera surtout des mesures de protection, d’assistance, de surveillance et
d’éducation : mesures de sûreté à but non répressif, les mesures alternatives,
l’aménagement des peines.
Les sources institutionnelles
Elles sont constituées d’une part des sources écrites (constitution, traités, lois et
règlements) et, d’autre part de la jurisprudence.
°La constitution. Elle occupe le sommet de la hiérarchie des normes. En ce qu’il
est une manifestation de la puissance publique susceptible de porter atteinte aux
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libertés publiques et, entre toutes à la liberté individuelle, le droit pénal s’enracine
profondément dans le droit constitutionnel. Les principes fondamentaux qui le
régissent sont tous d’origine constitutionnelle : répartition des compétences entre
la loi et le règlement en matière pénale, compétence du juge en la matière qui est
le gardien des libertés individuelles, principe de légalité, principe de la non
rétroactivité…
°Les traités internationaux. Les traités internationaux constituent une source
essentielle du droit pénal, contribuant tant au développement de l’entraide pénale
internationale, qu’à la préservation des droits de l’homme, en garantissant les
droits de l’individu face à la répression.
Il faut noter par ailleurs que de plus en plus, on assiste à l’émergence d’un droit
pénal communautaire en droit OHADA : art. 5 du traité : l’ordre communautaire
crée l’incrimination et un rôle exclusif est dévolu aux Etats parties pour la
détermination des sanctions applicables.
Cela montre, que malgré la souveraineté des Etats, le droit international peut avoir
une influence sur la répression des infractions.
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Ces textes ont fait l’objet de diverses modifications. Les plus récentes sont
notamment la loi 2016-29 du 8 novembre 2016 modifiant le code pénal et la loi
2016-30 du 8 novembre 2016 modifiant le code de procédure pénale.
En dehors de ces textes d’ordre général, il existe d’autres textes spéciaux comme
le code des douanes, le code forestier, le code de la chasse, de pêche….
° La jurisprudence. La jurisprudence apporte au droit pénal d’abord son
interprétation. Ensuite, le juge construit dans le silence de la loi le droit pénal,
parfois même pour écarter l’application de la loi : l’état de nécessité, la légitime
défense.
PLAN DU COURS
CHAP. 1 : La classification des infractions
CHAP. 2 : L’infraction
CHAP. 3 : L’auteur de l’infraction
CHAP. 4 : La sanction pénale
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CHAPITRE 1 : LA CLASSIFICATION DES INFRACTIONS
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-La deuxième difficulté concerne l’infraction qui est un délit par sa peine et une
contravention par son régime. On considère que c’est un délit car la peine qui lui
est attachée est correctionnelle. Ex : les infractions douanières, de chasse, de
pêche, de contributions indirectes…
-la troisième difficulté concerne l’hypothèse de l’atténuation de la peine. La peine
peut diminuer par une cause légale d’atténuation excuse de minorité, excuse de
provocation) ou par une atténuation judiciaire (le jeu des circonstances
atténuantes). La question se pose de savoir si l’infraction change de nature en cas
de modification de la nature de la peine par l’effet de l’atténuation. La
jurisprudence enseigne retient que l’infraction ne change pas de nature, seule la
peine encourue est prise en compte.
-La dernière difficulté concerne les circonstances aggravantes. La question est de
savoir si l’infraction change de nature lorsque la peine prononcée change de
nature par l’effet de l’aggravation. Pour répondre à cette question, il faut faire la
distinction entre les circonstances aggravantes d’ordre général et les
circonstances aggravantes d’ordre spécial. Les circonstances aggravantes
d’ordre spécial sont spécifiques à certaines infractions et l’infraction change de
nature en cas de modification de la peine. Par rapport aux circonstances
aggravantes d’ordre général comme la récidive, l’infraction ne change pas de
nature même si la peine doublée entre dans une autre catégorie.
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faute. La tentative de crime est toujours punissable, la tentative de délit doit être
prévue par la loi. La complicité est incriminée de manière générale pour les crimes
et les délits alors qu’en matière contraventionnelle, seule certaines formes de
complicité sont retenues.
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et la plainte avec constitution de partie civile sont utilisés en matière criminelle
et délictuelle. L’enquête de flagrance ne peut être utilisée que pour les crimes et
les délits alors que la procédure de flagrant délit n’est possible que pour les
délits. Enfin, le délai de la prescription de l’action publique est de 10 ans pour
les crimes, de 3 ans pour les délits et d’1 an pour les contraventions.
Deux critères sont proposés par la doctrine pour définir l’infraction politique.
- Selon un critère objectif qui s’attache à la nature des faits, sont considérés
comme politiques, les infractions ayant pour objet la protection des droits
politiques des citoyens ainsi que l’existence, l’organisation et le fonctionnement
de l’Etat. Il s’agit d’infractions politiques « par nature » car leur objet est de
modifier, de détruire ou de troubler l’ordre politique.
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L’infraction peut également être politique lorsqu’elle est de droit commun mais
commise à l’occasion d’une infraction politique par nature ou d’événement
politique : c’est l’infraction connexe. Ex : Le pillage de magasins au cours d’une
manifestation politique.
En droit français, le critère objectif est retenu. Quant au critère subjectif, seules
les infractions connexes sont considérées comme des infractions politiques.
Il existe deux types d’infractions militaires : les infractions militaires par nature
et les infractions de droit commun commises par des militaires.
-Les infractions militaires par nature sont constituées par des infractions tendant
à soustraire leur auteur à ses obligations militaires.
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Ex : Les infractions contre la discipline militaire, les infractions contre l’honneur
ou le devoir militaire, qu’elles soient le fait des subordonnés ou des supérieurs,
notamment l’insoumission, les abus d’autorité ou de droit, le complot militaire…
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est compétent si l’auteur de l’infraction est un homme de troupe, un sous-officier,
un officier jusqu’au grade de commandant inclus, en matière délictuelle et
contraventionnelle. Si l’auteur a un grade qui se situe entre lieutenant-colonel et
officier général inclus, la cour d’appel est compétente pour juger les mêmes
infractions. En cas de crime la cour d’assises militaire doit comporter en plus,
quatre assesseurs militaires ayant le même grade que l’accusé.
Il faut noter que cette répartition de compétence est possible en temps de paix. En
temps de guerre, les tribunaux territoriaux des forces armées sont compétents.
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explosifs ou de matières nucléaires, ou encore, l’association de malfaiteurs en
relation avec une entreprise terroriste, l’apologie du terrorisme, le financement
d’une entreprise terroriste. De nombreux types d’actes sont ainsi qualifiés de
terroristes. L’intérêt est évidemment de permettre une répression étendue des faits
commis dans un but terroriste.
B. Le régime des infractions terroristes
Sur le plan des règles de fond, la plupart des actes terroristes sont punis de
peines criminelles. Pour les peines prononcées, la prescription est de 40 ans.
Mais c’est surtout sur le plan procédural qu’on note des spécificités normatives
applicables en matière de terrorisme. Les perquisitions et les visites peuvent
être effectuées à toute heure, de jour et de nuit sur autorisation du juge saisi et
même sans le consentement de la personne concernée ou de celle du
propriétaire des lieux. La garde à vue peut aller jusqu’à 12 jours. La
prescription de l’action publique est de 30 ans.
En revanche, il arrive parfois que la loi pénale incrimine une simple abstention
une simple omission. Ex : l’omission de porter secours à une personne en danger.
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L’Intérêt de la distinction entre l’infraction d’omission et l’infraction de
commission se situe se situe dans le fait que la première est toujours un délit. De
plus, pas de tentative dans une infraction d’omission.
L’infraction peut consister soit en un acte unique soit en une pluralité d’actes.
Dans le premier cas on parle d’infraction « simple » alors que dans le deuxième
il peut s’agir soit d’une infraction « complexe », soit d’une infraction d’habitude.
L’infraction « complexe » est constituée de plusieurs actes de nature différente.
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En ce qui concerne la loi nouvelle, elle ne s’applique pour l’infraction simple que
si le fait matériel s’est réalisé sous son empire. En revanche, dans une infraction
d’habitude ou complexe, la loi nouvelle s’applique dès qu’un acte a été réalisé
sous son empire peu importe que cette loi soit plus sévère.
Il en est autrement de l’infraction formelle dans laquelle la loi incrimine une forme
particulière d’action ou d’omission, un procédé ou un moyen dangereux et la
répute consommée indépendamment d’un quelconque résultat. Le résultat est
donc indifférent.
La différence essentielle réside dans le fait que dans l’infraction obstacle lorsque
le résultat se produit, il s’agit d’une autre infraction. Ainsi, la conduite en état
d’ivresse est susceptible d’entrainer l’homicide involontaire par l’atteinte à
l’intégrité de la personne.
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Ex : La séquestration, le recel, le port illégal de décoration, ...
2) L’intérêt de la distinction :
Sur le plan des règles de fond, l’infraction continue et l’infraction continuée sont
soumises à la loi nouvelle dès lors que la volonté coupable a persisté sous son
empire ou que l’une des infractions constitutives de l’infraction continuée s’est
réalisée sous son empire. Par contre, la loi applicable à l’infraction instantanée ou
permanente est celle en vigueur au moment de sa consommation. De plus, une
loi d’amnistie ne peut s’appliquer aux infractions continues ou continuées qui se
sont poursuivies après son entrée en vigueur.
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territoriale, une seule juridiction est compétente pour l’infraction instantanée ou
permanente. Alors que chaque tribunal dans le ressort duquel la volonté coupable
a persisté ou l’une des infractions constitutives de l’infraction continuée a été
accomplie, est compétent.
Cette classification est fondée sur l’élément moral des infractions. Deux
hypothèses sont à distinguer : Celle où l’intention de l’auteur détermine
l’existence de l’infraction et celle où une telle intention n’est pas nécessaire. Il
s’agit essentiellement des infractions intentionnelles et des infractions non
intentionnelles.
L’intérêt de la distinction réside dans le fait les crimes sont toujours des
infractions intentionnelles. Les délits peuvent être des infractions intentionnelles
ou des infractions non intentionnelles et pour les contraventions, elles sont des
infractions non intentionnelles. De même, la tentative et la complicité sont exclues
dans les infractions non intentionnelles.
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CHAPITRE 2 : L’INFRACTION
Sur le plan politique, le principe de légalité est une garantie essentielle de la liberté
individuelle et de la sécurité juridique. De plus, la définition des infractions par
les représentants du corps social est une garantie du principe de la séparation des
pouvoirs.
Par ailleurs, d’un point de vue criminologique, le principe de légalité aurait une
fonction intimidante.
B. Le sens du principe
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Le principe de légalité tel qu’il est formulé donne compétence exclusive à la loi
et dans son domaine de compétence au règlement. Ce qui a pour conséquence
d’exclure les sources non-écrites et les sources de valeur inférieure à la loi (en
ce qui concerne la détermination des crimes et des délits) et au règlement (en ce
qui concerne la détermination des contraventions).
C. L’application du principe
-Par rapport au juge, il ne lui appartient pas d’établir une incrimination qui ne se
fonderait pas sur un texte. Autrement dit, en l’absence de texte, le juge doit
prononcer la relaxe du prévenu.
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peut ainsi fixer la peine dans le texte prévoyant l’incrimination comme il peut
renvoyer à un autre texte : c’est le procédé de la pénalité par référence.
De son côté, le juge une fois qu’il a établi la culpabilité de l’agent décide de la
peine applicable. Ainsi, il ne pourra pas notamment prononcer une peine non
prévue par la loi.
Le principe de la légalité s’applique aussi dans le domaine procédural afin que les
individus connaissent à l’avance la façon, la forme dont ils seront jugés en cas de
violation des interdits légaux.
La solution diffère selon qu’il s’agit des règles de fond ou des règles de forme.
En ce qui concerne les règles de fond, une double solution a été prévue pour
résoudre les conflits de loi dans le temps : le principe de la non-rétroactivité et
le principe de la rétroactivité de la loi pénale plus douce. Quant aux règles de
forme, il n’y a qu’une solution : c’est le principe de l’application immédiate de la
loi nouvelle.
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du principe de légalité. Il s’agit donc d’un principe constitutionnel qui s’impose
au législateur. Par conséquent, celui-ci ne saurait donner une portée rétroactive à
une loi pénale qui aggrave la répression à des faits commis à une époque où elle
n’était pas applicable. La liberté individuelle et la sécurité juridique seraient
violées. Par conséquent, il est du devoir du juge de respecter les deux principes.
Toutefois, le principe de la non rétroactivité comporte une exception et des
tempéraments. L’exception est prévue par l’art.9 al.3 de la constitution en ce qui
concerne les crimes de guerre, les crimes de génocide et les crimes contre
l’humanité. Pour les tempéraments, il s’agit d’abord des lois interprétatives et
ensuite des lois instituant des mesures de sûreté.
C’est ainsi que le législateur s’expose à la censure s’il viole ce principe. Le juge
est également tenu d’appliquer la loi pénale plus douce tant que les faits n’ont pas
donner lieu à une condamnation passée en force de chose jugée.
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-En matière de sanction, est plus doux le texte nouveau qui édicte des pénalités
moins sévères ou supprime le maximum de la peine encourue. Par contre est plus
sévère le texte nouveau qui aggrave la sanction ancienne ou ajoute une peine
complémentaire.
Pour comparer les sanctions des textes anciens et nouveaux, il faut rappeler :
- Que les peines contraventionnelles sont plus douces que les peines
correctionnelles, elles-mêmes plus douces que les peines criminelles.
- Qu’entre deux peines de même nature la plus grave est celle qui occupe
le degré le plus élevé dans l’échelle des peines, étant entendu que l’amende
est toujours plus douce que l’emprisonnement.
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de l’ensemble du nouveau texte soit le caractère de la seule disposition
principale.
En matière de règlement des conflits de lois dans l’espace, chaque Etat affirme la
primauté de sa législation envers ses nationaux lorsqu’ils commettent des
infractions sur le territoire national ou à l’étranger ainsi qu’à l’égard des étrangers
qui commettent des infractions sur ce territoire. Plusieurs mécanismes permettent
d’apporter des solutions :
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territoire.
- Le troisième système est celui de la réalité des textes pénaux qui lie la loi pénale
compétente à certains actes. Ex : Les atteintes à la sûreté de l’Etat.
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l’art.664 bis du code de procédure pénale « tout citoyen sénégalais qui hors
du territoire de la République a été victime d’un crime ou d’un délit peut
saisir les juridictions sénégalaises si les faits n’ont pas donné lieu à une
décision définitive sur le fond ».
Il faut souligner également que lorsque l’infraction n’est pas totalement localisée
sur le territoire sénégalais, les juridictions sénégalaises peuvent également être
compétentes. Ex : en cas de complicité, d’infraction d’habitude ou d’infraction
continue ou continuée.
1) La définition de la tentative
a) Le commencement d’exécution
Il suppose que l’auteur soit passé à l’acte, qu’il ait entrepris de réaliser l’infraction.
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Cependant, le commencement d’exécution doit être distingué des actes
préparatoires qui ne constituent pas des éléments de la tentative et qui ne sont
donc pas punissables. Il importe alors de définir le commencement d’exécution.
-En l’absence de définition légale, la doctrine a proposé des critères sur lesquels
la jurisprudence s’est fondée.
Un courant subjectif a été proposé pour pallier cette insuffisance. Selon ce critère
il y a commencement d’exécution lorsque l’agent a la volonté irrévocable de
commettre l’infraction. La critique essentielle que l’on peut faire à cette
conception c’est d’être dangereux parce qu’elle fait confiance au flair du juge.
Elle est arbitraire.
C’est ainsi que la doctrine moderne s’est engagée ensuite dans une conception
mixte qui distingue entre les actes univoques et les actes équivoques. Selon cette
doctrine, seul un acte univoque est un commencement d’exécution parce que
susceptible que d’une seule interprétation et démontrant nettement la direction du
comportement et de la volonté de l’agent ; à la différence des actes équivoques
qui laissent planer un doute sur la volonté de l’agent.
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le commencement d’exécution. Tantôt elle définit le commencement d’exécution
comme un acte tendant directement au délit avec intention de le commettre. Tantôt
elle retient que le commencement d’exécution est un acte tendant directement et
immédiatement au délit.
Elle utilise la première formule lorsque l’acte reflète déjà l’intention de l’auteur.
Quant à la deuxième formule, elle est utilisée lorsque l’acte déjà accompli est
insuffisant à prouver une intention significative et univoque. Elle est beaucoup
plus prudente et exige alors un acte proche qui ne peut laisser aucun doute sur
l’intention de l’agent.
Ex : Le juge a retenu qu’il n’y avait pas commencement d’exécution dans le fait
de soudoyer quelqu’un pour tuer une autre personne. Aucun contact n’ayant était
établi avec la victime.
Ainsi la loi exige pour qu’il y ait tentative que la suspension de l’activité
criminelle soit involontaire c’est-à-dire relève d’une cause extérieure présentant
les caractères de la contrainte : (ex : intervention de la police, d’une tierce
personne, résistance du coffre-fort, résistance de la victime, ...).
Mais
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Des difficultés peuvent apparaitre dans des situations intermédiaires c’est-à-dire
lorsque le désistement relève à la fois d’une cause extérieure et d’une cause
interne, une décision personnelle de l’agent. La solution est alors une question
d’espèce. Il appartient au juge de déterminer dans chaque cas, quelle a été la cause
prépondérante du renoncement.
Ainsi, par exemple, il a été décidé que le désistement est involontaire dans
l’abandon d’une tentative d’escroquerie à l’assurance en présence d’une enquête
judiciaire susceptible de dévoiler la supercherie. En revanche, il a été décidé à
propos de vol de marchandises dans un supermarché qu’on est en présence d’un
acte libre et spontané lorsque le tiers qui est intervenu s’est seulement limité à
dissuader l’auteur de la tentative de son entreprise sans exercer aucune contrainte.
Ex : Le voleur qui restitue le bien volé, l’escroc qui restitue l’argent qui a été
remis…
2) La répression de la tentative
Lorsque les conditions de la tentative sont réunies, son auteur encourt des
sanctions. A ce titre, l’art.2 du code pénal pose le principe de l’identité des
sanctions encourues pour l’auteur d’une infraction consommée et pour l’auteur de
la même infraction lorsqu’elle a été simplement tentée. Cette solution se fonde
davantage sur l’état d’esprit de l’agent que sur la réalité des actes accomplis.
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l’infraction est tentée.
1) L’infraction manquée
Il y a infraction manquée lorsque l’agent a accompli tous les actes matériels mais
n’a pas atteint le résultat escompté en raison de sa maladresse ou de son
inattention.
Ex : L’agent qui tire un coup de feu en direction de sa victime qui n’a pas été
atteinte ; soit parce que le coup a été mal ajusté ; soit parce que la victime a esquivé
la balle.
2) L’infraction impossible
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Pour résoudre la question de l’infraction impossible, trois thèses ont été proposées
par la doctrine. Une première thèse est celle de l’impunité parce qu’il n’y a pas de
danger ni de trouble social. Par la suite, la doctrine a proposé une thèse
intermédiaire, celle de la répression partielle. Une distinction est faite, d’abord
entre l’impossibilité absolue et celle relative ensuite, entre l’impossibilité de
droit et celle de fait. Selon cette thèse, l’infraction impossible doit être réprimée
lorsqu’on est en présence d’une impossibilité relative ou d’une impossibilité de
fait.
1) La faute intentionnelle
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Il y a faute intentionnelle, appelée parfois intention délictueuse ou « dol »
(différent du dol en droit civil qui consiste en des manœuvres de tromperie),
lorsque l’auteur de l’acte a voulu pleinement à la fois son acte et le résultat
obtenu. L’intention délictueuse comprend ainsi, en plus de la volonté de
commettre l’infraction, la conscience et la connaissance chez l’agent de violer
la prescription légale (acte interdit).
La doctrine relève également le dol simple par opposition au dol aggravé. Le dol
simple c’est la violation spontanée de la prescription légale (vol simple) alors que
le dol aggravé implique un effort psychologique une préparation de la violation
de la prescription légale. (vol aggravé).
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Dans le dol praeter intentionnel le résultat a dépassé le but recherché par l’agent.
L’expression « praeter intention » signifie au-delà de l’intention initiale.
La sanction applicable est à la fois plus grave que celle prévue pour l’infraction
voulue mais moins forte par rapport au résultat obtenu. Il s’agit donc d’une
sanction intermédiaire correspondant au résultat voulu et celle correspondant au
résultat atteint.
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SECTION 2 : L’inexistence de l’infraction
A/ La légitime défense
Elle est posée par l’art.316 du code pénal, elle permet à une personne qui n’a pas
d’autre choix que de riposter face à une agression de ne pas être punie.
L’agression injuste est celle qui n’a pas été autorisée par la loi.
La défense doit être immédiate c’est-à-dire qu’il ne doit pas y avoir de temps entre
l’agression et la défense. Elle doit ensuite être proportionnelle à l’agression
autrement dit elle ne doit pas être excessive.
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D’abord, lorsqu’il y a attaque de nuit ou entrée avec effraction dans une
maison de nuit, ensuite lorsqu’il y a attaque avec violence par des voleurs ou des
Pillards. Mais il s’agit d’une présomption simple qui peut être combattue par la
preuve que l’agent savait qu’il n’était pas en danger. La légitime défense entraine
une irresponsabilité civile et une irresponsabilité pénale.
C/ l’état de nécessité :
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MME
BIAYE
Pour qu’il y ait état nécessité, il faut 4 conditions cumulatives.
Ex : Une personne voyageant dans un train et qui dépasse son arrêt du fait d’un
sommeil prolongé consécutif à une maladie. Le caissier d’une banque menacé par
une arme et qui livre toute sa caisse à des agresseurs.
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MME
BIAYE
La contrainte peut être physique ou morale. Elle est interne ou externe. Elle doit
être imprévisible et irrésistible. Lorsque les conditions sont réunies, la contrainte
entraine une irresponsabilité pénale (sauf cependant la contrainte morale interne).
et parfois une irresponsabilité civile
-L’erreur est une mauvaise appréciation de la réalité. L’erreur peut être de fait ou
de droit. L’erreur de droit n’est pas prise en compte. Quant à l’erreur de fait,
dans les infractions non-intentionnelles, elle est inopérante parce que c’est
justement cette faute d’imprudence. Dans les infractions intentionnelles, si
l’erreur de fait porte sur un élément essentiel, elle entraine l’irresponsabilité
pénale.
Ex : La personne qui s’est trompée de voiture ne peut être poursuivi pour vol.
Si l’erreur porte sur un élément accessoire, elle n’est pas prise en compte (ex : le
meurtrier qui se trompe de victime).
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