Transition gabonaise

Et patatras, le voilà !
Point de press sur le Dialogue national d'avril 2024
La ministre de la Réforme des
P. 5
institutions annonce la couleur P. 4

Directeur de la Publication : G. P. Biteghe

Interview de Sosthène Nguéma-
Nguéma, député de la transition

« Je pense que
et cadre de l’UN

l’archevêque était
allé trop vite en

La question centrale du
besogne » Page 6
le_mbandja@yahoo.fr Tél 06 06 51 13 - 07 85 22 09

Hebdomadaire indépendant d’informations générales -18è année - N° 750 du Vendredi 29 Mars 2024 - Prix : 600 FCFA

Dialogue national

rôle de l’armée et de la
Garde républicaine
P. 3

Perenco Oil et Gas Gabon Interview de Léandre Nzué Déclaration politique

Le gouvernement en ancien militant du PDG Nkoghe Bekale fait son
« Ma décision de quitter mea culpa et 36
soutien aux victimes le PDG n’est pas une propositions pour le
défiance à l’égard de ce Dialogue national
Page 2 parti » Page 8 Page 7

De la dictature au Gabon ? Le Gabon n’est ni une dictature, ni une tyrannie, mais une situation autoritaire
Les idées à l’endroit (suite et pas fin)
Une difficulté d’application de ce schéma
différenciateur surgit pourtant
«...Pour répondre à la question posée, il semble bien
que les situations autoritaires patrimoniales
occidentales se singularisent à tout le moins en vertu
de cette variable libérale. Variable qui recouvre
l’appropriation quasi privée du politique, dans le cadre
d’un système d’échanges dénivelés entre les
propriétaires rivaux du pouvoir ou entre ceux-ci et les
citoyens-clients. Les deux éléments qui se rapportent
à l’appropriation privée du pouvoir et à l’échange
inégal représentent l’essentiel. Les caudillos
américains du XIXe siècle comme du XX e siècle
incarnent cette sorte d’autorité despotique acceptée,
dans un contexte qui mêle le respect accordé au
patriarche à la familiarité reconnaissante à son égard,
y compris dans des cas récents comme ceux du
président Duvalier en Haïti (Hurbon, 1979 ; Manigat,
1971) ou du dictateur Trujillo en République
dominicaine (Wiarda, 1968). Tout d’abord, la gestion
de ce qui tient lieu d’État à la manière d’un domaine
personnel ne fait pas de doute. Il n’est, à ce propos,
que de rappeler le caractère somme toute légitime
dans ce contexte de l’enrichissement prodigieux de la
famille Trujillo, de celle de Somoza au Nicaragua et
de beaucoup d’autres, ou encore ce symbole de
tyrannie patriarcale représenté par le stockage de
toutes les munitions de l’armée haïtienne dans le
palais présidentiel de Duvalier.
Par ailleurs, la dimension de l’échange demeure
présente dans ces situations, au moins lorsqu’elles ne
dégénèrent en oppression maniaco-sanguinaire. Vis-
à-vis de la masse de la population comme de tous les
intermédiaires qui le relient à celle-ci, le caudillo mise
sur les relations affectives de loyauté personnelle qui
caractérisent tous les systèmes de patronage et de
clientèle. Qu’il soit grand propriétaire ou se préoccupe
seulement de le devenir, il apparaît moins comme tel
que comme un redresseur de torts acclamé en vertu
d’une adhésion volontaire, comme le vainqueur d’une
anarchie préexistante dont on ne voit pas qu’il confine
le pays dans l’état arriéré de son économie. Vis-à-vis
de ses rivaux potentiels, en outre, le caudillo ne se
trouve que rarement en position de suprématie
durable, comme le général Stroessner dans le
Paraguay actuel ou comme le général Ubico dans le
Guatemala des années 1931-1944. Placé plus
souvent sur un marché concurrentiel dans lequel la
base de son influence n’est que locale, et où ses
objectifs s’inscrivent dans une perspective
présidentialiste plutôt que dictatoriale, il doit ménager
ses challengers possibles et leur concéder des
avantages en échange de leur soutien révocable.
Ainsi se sont constitués les clans familiaux qui
forment aujourd’hui l’ossature des partis dans les
pays andins, en particulier en Colombie et en
Équateur. Telle est, également, la logique clientéliste
d’apparence moins familiale ou rustique qui anime
aujourd’hui la « démocratie » mexicaine.
Au-delà de la dynamique archaïque du pouvoir des
caudillos, ces exemples peuvent, en effet, introduire la
considération du mécanisme le plus classique
d’autoritarisme de fait par appropriation privée de
l’État. Soit celui qui repose sur les rapports
clientélistes inscrits dans des systèmes basés sur
l’artifice électoral, et débouchant sur des régimes
représentatifs qui correspondent eux aussi à un
simulacre entretenu par des oligarchies composites
soucieuses de se prémunir contre l’émergence d’une
souveraineté populaire effective. L’analyse des
phénomènes clientélistes est devenue l’un des
thèmes de prédilection de la science politique, tout
spécialement grâce aux travaux de Gellner et
Waterbury (Gellner, Waterbury, 1977), Médard
(Médard, 1976), Lande (Lande, 1977), Graziano
(Graziano, 1973 et 1976) ou, plus récemment, de
Jean Leca et Yves Schemeil (Leca, Schemeil, 1983).
Pourtant, ils ne suffisent pas de les définir, ainsi que
Leca et Schemeil le font excellemment, comme une «
alliance dyadique verticale entre deux personnes de
statut, de pouvoir et de ressources inégaux, dont
chacune […] juge utile d’avoir un allié supérieur ou
inférieur à elle-même » (Leca, Schemeil, 1983, p. 1). Il
convient, par surcroît, de dépasser le jugement
d’utilité un peu illusoire contenu dans cette définition,
pour situer le phénomène dans sa dimension plus
vaste d’agencement du pouvoir de l’État et
d’accaparement de celui-ci par une minorité hostile à
son principe centralisateur.
Au premier jour du clientélisme moderne est
l’évanouissement de l’État centralisateur ou sa
carence absolue, soit que cet État se soit évaporé
avec l’indépendance comme dans l’Amérique
espagnole, soit qu’il ait été incapable d’acquérir les
attributs efficaces du pouvoir bureaucratique comme
dans l’Europe méridionale du XIXe et du début du XXè
Page 2
Dans le Mbandja
siècle. Dans cette perspective, il n’est certes pas par le parlementaire oligarchique et son
inintéressant de cerner les composantes instrumentation « caciquiste ». Plus que la littérature
sociologiques et culturelles générales du syndrome de tendance ethnologique consacrée à l’espace
clientéliste. De rappeler notamment qu’il appartient à méditerranéen, les travaux centrés sur l’Amérique
toutes les époques et à de multiples sociétés. Qu’il latine réintègrent à cet égard le clientélisme dans un
relève pour partie d’une sacralisation de l’inégalité système politique dont il n’est que l’instrument de
mais que, dans le même temps, il reflète plus une terrain (Srickon, Greenfield, 1972 ; Kern, 1973 ;
situation de servitude de droit ou de fait qu’une Schwarzmann, 1977, pp. 164-181 ; Hermet, 1983, pp.
décision volontaire marquée par un calcul utilitariste. 95-125). Système à façade généralement
Qu’il constitue en général non pas le fruit de parlementaire, qui partage avec tous les
l’appréciation d’avantages comparatifs, mais l’effet gouvernements libéraux des origines le souci de
inéluctable de la pauvreté et de l’isolement des ralentir et de contrôler l’intervention électorale des
paysans au sein de microsociétés segmentées en masses, mais dont le trait spécifique consiste à ériger
communautés dépourvues de conscience de classe le subterfuge et la parodie en pratiques définitives,
aussi bien que d’expérience vécue d’un ensemble dans le temps même où cette sorte de conservatisme
national (Leca, 1977, p. 572). Microsociétés où frauduleux devient honteuse puis inapplicable dans
l’analphabétisme renforce l’hostilité opportune des des pays comme la Grande-Bretagne ou la France.
ruraux à l’endroit des Babylones modernes que sont, Le passage de l’expédient provisoire à
à leurs yeux, les villes porteuses d’idéologies l’institutionnalisation de fait résulte de ce que,
incomprises. Y compris dans les pays méditerranéens lorsqu’ils sont touchés par l’idéologie libérale et la
et latino-américains touchés davantage par révolution agro-commerciale, les pays du Sud – au
l’occidentalisation, ces éléments de portée universelle sens métaphorique de l’expression – ne disposent ni
expliquent la légitimité ambiguë mais incontestable du d’un rempart étatique solide, ni du palliatif à la
lien clientéliste, le fait que les clients éprouvent, en pression agraire fourni en Europe de l’Ouest et en
dépit de tout, le sentiment d’avoir avec leurs patrons Amérique du Nord par une industrialisation
un langage commun qu’ils n’ont pas avec le monde génératrice de conditions de vie meilleures pour le
extérieur. Le fait également que cette légitimité a plus grand nombre. Dès lors, leurs élites terriennes ou
conservé longtemps une certaine dimension sacrée marchandes ne peuvent que s’en remettre à elles-
même dans des sociétés proches de l’univers libéral mêmes pour édifier le cadre politique de la
et capitaliste. Sacralité dont le parrainage fournit le modernisation capitaliste. Peu enclines à confier leur
symbole, en vertu duquel le patron devient le destin aux militaires artisans de l’indépendance – en
protecteur de ses clients dans l’acception chrétienne Amérique latine – ou de l’unité nationale – en Italie –
du terme : ceci dans les pays de langue espagnole et elles ne conçoivent au siècle dernier d’autre issue que
dans la tradition du compradazgo, mais aussi en celle d’un parlementarisme pervers. La formule, en
Sicile, en Sardaigne, dans le Midi italien, en Grèce, à effet, ne repose pas sur la légitimité de la compétence
Malte où le même vocable – qaddis désigne le patron acquise par une nouvelle classe dirigeante, mais sur
et le saint (Pitt-Rivers, 1954 et 1963 ; Peristiany, 1965 la capacité de contrôle des masses paysannes –
; Wolf, 1966 et 1969). c’est-à-dire pour longtemps du peuple presque tout
Mais cette interprétation anthropologique laisse le entier – détenue par une oligarchie terrienne de style
clientélisme mutilé de sa dynamique et de ses fins assez traditionnel et héréditaire.
historiques. S’agissant en particulier de son
expression occidentale, elle l’érige en curiosité A suivre !
séparée de son environnement fonctionnel représenté Aristide Mba
Le gouvernement en soutien aux victimes
Perenco Oil et Gas Gabon
Après l'interruption de l'inhumation des victimes du drame survenu le mercredi 20 mars 2024 sur le
site Becuna de la société pétrolière Penrenco oil & gas Gabon par les familles en colère, le
gouvernement, qui s'était, jusque-là, limité à un communiqué laconique, s'est rendu, vendredi 22
mars 2024 dernier, dans la capitale économique, Port-Gentil, pour s’enquérir de la situation afin non
seulement de rassurer les familles des victimes, mais aussi d’apporter le soutien nécessaire et du
réconfort aux rescapés.
Vendredi 22 mars
2024, le Premier
ministre Raymond
Ndong Sima et
quelques membres
de son
gouvernement se
sont rendus dans la
capitale économique
pour s’informer sur
la situation actuelle
suite au drame du
mercredi 20 mars
2024 sur un des sites
de la société
pétrolière Perenco
Oil et Gas Gabon.
Durant cette
rencontre, le chef du mais aussi
gouvernement a également pris prendre les
part à la cérémonie de m e s u r e s
recueillement en hommage aux nécessaires
victimes organisée par la société. afin qu'un
La délégation a, par la suite, tel drame
rencontré les familles qui ne se
s'étaient opposées à l'inhumation reproduise
en catimini des victimes, plus. Une
appelant le gouvernement équipe de
gabonais à intervenir dans une six experts
situation qu'ils qualifiaient et du
d'offusquante. Le gouvernement m a t é r i e l
avait donc interrompu cette a u r a i e n t ,
action afin que les familles selon les
puissent enterrer dignement propos du
leurs défunts. Premier que les familles organisent
Le Premier ministre a rassuré les ministre, atterri sur le sol chacune des obsèques dignes
familles sur le fait que toute la gabonais le lundi 25 mars 2024 selon nos us et coutumes.
lumière sera faite afin d'apporter afin de permettre l'identification Ornika Biloghe
non seulement des réponses, des victimes et permettre ainsi
Le Mbandja n° 750 du Vendredi 29 Mars 2024
 Ngondzè
Dialogue national
La question centrale du rôle de l’armée et de la Garde républicaine

L
Esquivée de manière frontale lors des Accords de Paris de 1994, la problématique du rôle joué par les forces de défense et de sécurité en général, et de
la Garde présidentielle (GP), devenue républicaine (GR) en particulier, continue à hanter les esprits à l’approche de chaque consultation présidentielle
depuis le retour du Gabon au multipartisme en 1990.
a présence, sommes, n’hésiteraient Lors des Accords de
considérable, des pas un seul instant à Paris, le problème de
hommes en répondre par l’existence et de la
uniformes pendant le l’affirmative à cette nature de la Garde
dialogue national qui question. Mais lorsque présidentielle avait été
s’ouvre mardi prochain le journaliste, l’analyste posé. Futé et friqué,
ne peut que raviver les politique, prend le Omar Bongo Ondimba
inquiétudes à ce sujet, dessus sur le citoyen s’était contenté de faire
au moment où la lambda, on ne peut transformer le P
candidature du chef de qu’être plus circonspect, (présidentielle) en R
la transition devient en se remémorant (Républicaine) gardant
incontournable avec, certains propos du chef le reste et l’essentiel
comme enjeu immédiat, de la transition. intact. Jusqu’à sa mort.
la durée définitive de la Notamment son Son fils se servira de
transition. Va-t-on admiration pour le Gl l’instrument en 2009 et
mener la réflexion sur Idriss Firmin Ngari en 2016. Sa tentative de
une possible dont le rôle est connu 2023 rencontrera
expérimentation en ce dans les événements malheureusement pour
qui concerne la postélectoraux de 1993, lui, le Gl de brigade
cohabitation entre mais surtout l’une de Brice Clotaire Oligui
militaires en uniforme ses déclarations, Nguema. Mais ce n’est
au pouvoir et les lourdes de sens, les pas à chaque élection
hommes politiques ? premiers jours de sa prise de pouvoir ? les cinq premières aux forces armées et à la présidentielle que l’on
Dernièrement en visite prise de pouvoir. L’euphorie de se années de son premier Garde républicaine peut se trouver des
dans la province de Brice Clotaire Oligui retrouver dans une septennat. pendant les moments Oligui. D’ailleurs lui-
l’Ogooué-Ivindo, le Nguema invoquait alors posture avantageuse C’est ainsi qu’est né le décisifs de même, pressenti pour se
président de la quelque chose qui inespérée pour lui, en terme de « Coup de la transfèrement du succéder électoralement
transition, chef de l’Etat, devrait faire froid au lançant le fameux «… libération » repris à pouvoir d’Etat aux à lui-même,
président de la dos de tout bon l’armée le déchoit ! » au l’envi par les jeunes qui véritables vainqueurs dédaignera-t-il de
République avait démocrate désirant Palais du Bord de mer ? ne possèdent pas des urnes. conserver en l’état, ce
déclaré à Makokou, vivre dans une On veut bien l’espérer… toujours une Bien entendu, depuis la « couteau à double
nous le citons : « Je fais démocratie normale, où Mais en indiquant qu’il photographie brute de présidentielle de tranchants » grâce
ce que je dis… ». la politique doit allie toujours, pour ainsi l’évolution politique de décembre 1993, la Cour auquel il a pu déchoir
Effectivement depuis sa normalement rester aux dire, le geste à la parole, notre pays depuis le constitutionnelle a Ali Bongo Ondimba, et
prise de pouvoir le 30 mains de politiciens… on ne peut que retour au pluralisme toujours su tenir son qui peut jouer, demain,
août dernier, le vertueux. Et la défense s’inquiéter de voir ce politique en 1990. Mais rôle d’inflexion des le rôle de « destituer »
président du CTRI du territoire et des genre de propos coulés pour ceux de ma votes vers le camp des pouvoirs civils qui
s’emploie à tenir i n s t i t u t i o n s sous forme de génération, et sans faire illégitime. Mais c’est déplairaient aux
l’ensemble des républicaines, à la propositions, puis plus offense à ceux qui ont avec et grâce à la militaires lesquels,
promesses faites aux charge des militaires. tard de textes de loi. pris le risque de mettre répression de la Garde depuis fin août dernier,
Gabonaises et aux Avec une Constitution Bien entendu, la fin au pouvoir des du chef de l’Etat, que ont commencé à se
G a b o n a i s e s , édictant clairement les population gabonaise Bongo le 30 août les messes, sanglantes et politiser radicalement ?
principalement du devoirs et les droits des dans son écrasante dernier (Un coup d’Etat dissuasives, ont été Seule l’issue du
point de vue social. Est- uns et des autres, des majorité, sait gré aux est toujours aléatoire), il dites. Dans la paix des dialogue national nous
ce pour autant que l’on m é c a n i s m e s forces de défense et de faut bien tempérer le cimetières. Le Gl Idriss le dira. Mais avec cette
devrait prendre pour sanctionnant toutes sécurité en première propos et parler, Firmin Ngari, qu’Oligui présence massive des
argent comptant, toutes formes de déviances ligne desquelles la pourquoi pas et parce Nguema veut prendre militaires pendant ces
les proclamations devraient être prévus. Garde républicaine que cela beaucoup plus pour modèle assises, on ne peut que
d’intentions de Brice- Mais d’où viendrait-il pour avoir épargné au proche de la réalité de… localement, a fait tirer rester sur ses gardes…
Clotaire Oligui- que le président de pays de nouvelles « Coup de réparation et sur Radio liberté et mis démocratiques.
Nguema ? Ses transition invoque ce coulées de sang et de les de libération ». Mboumbou Miyakou Rompez !
admirateurs, de plus en pouvoir de… déchéance avoir délivré du régime En effet, si le pouvoir dans un char pour aller
plus nombreux dans le de l’armée, dès les d’un Ali Bongo Bongo-PDG a pu tenir proclamer les résultats Sylvanal Békan
pays, et dont nous premières heures de sa Ondimba qui n’était si longtemps, c’est grâce de la présidentielle de
plus apte à diriger après au recours systématique 1993.

Monde associatif dans la province du Woleu-Ntem

Ossimane mis en orbite
La cérémonie de lancement officiel des activités de cette structure a eu lieu le samedi 16 mars 2024 dernier, à Oyem, chef-lieu de la province du Woleu.
Selon ses concepteurs, il s’agit d’une plateforme provinciale d’idée « Ossimane » ou la pensée, ayant entre autre comme objectif, l’unité des filles et fils
du grand nord, mais aussi le soutien avoué et appuyé au CTRI et à son président, le chef de l’Etat Brice Clotaire Oligui Nguema…La tribune officielle
d’Oyem qui a abrité l’évènement, a refusé du monde.
Anicet Engo a fait l’historique vocation provinciale. Charles Lwanga. C’est par un
de la structure en précisant Le Délégué spécial de la match de gala au stade
que l’idée est partie d’un commune d’Oyem et notable d’Akoakam, opposant les
petit groupe d’amis, après le fang de la localité a lui aussi cadres et leaders de la
coup de libération du 30 août pris la parole afin de Plateforme associative
2023, avant d’être mûrie et prodiguer de sages conseils Ossimane à une brochette de
proposé au plus grand aux siens. « Nous ne devons jeunes Sportifs de deuxième
nombre et depuis lors, le plus fonctionner dans le division, que s’est soldé cet
groupe n’a cessé de prendre désordre. Désormais nous événement
de l’épaisseur. Ossimane a devons marcher en rang Rappelons également que le
entre autre comme objectif, serré. Les temps rêvés par vendredi 15 mars, Ossimane
réveiller l’edsprit patriotique, nos ancêtres sont arrivés, le a procédé à la pose de la
réhabiliter les valeurs changement est là. Et pierre marquant la
fondamentales culturelles, l’association Ossimane est un rénovation de l’école
promouvoir l’unité nationale bel exemple que nous, publique de Nkwema
mais aussi, aider les autorités population du Woleu-Ntem, (Oyem), puis s’en suivi un
de la transition à prendre les devons suivre et soutenir. », don des médicaments à
meilleures décisions en dira-t-il avant de présenter le l’hôpital canadien d’Oyem et
faveur de l’amélioration président de la structure à celui de Bitam, une marche
significatives des conditions Olivier Mebiame Assame. et un concert à la Place des
de vie des populations. Autre du Woleu-Ntem, autour de la République chef de l’Etat, le Il faut relever que cette fêtes d’Oyem.
objectif, rassembler nouvelle vision du pays, Gl Brice Clotaire Oligui cérémonie était précédée
l’ensemble des couches porté par le président de la Nguema…D’où la naissance d’une messe d’action de grâcé
sociales et professionnelles Transition, président de la de ce cadre associatif à célébrée à la paroisse Saint
Le Mbandja n° 750 du Vendredi 29 Mars 2024 Page 3
 La chronique d’Aristide Mba, Eco-politiste, chercheur en sciences sociales
La guerre des cent six ans (1917-2023)/Ennemis, mais voisins : entre « Nakba » (la catastrophe de 1948) palestinienne et stratégie de
survie de l’Etat moderne d’Israël
Analyse froide de l’attaque du Hamas : entre genèse et perceptions du conflit israélo-
palestinien (suite et fin)
Barak est un homme politique qui a
échoué.
Il a tout mis en œuvre pour parvenir à un règlement
final avec les Palestiniens et a échoué. Il voulait donc
rejeter la responsabilité de l’échec sur Yasser Arafat.
Malheureusement, Bill Clinton l’a aidé en cela. L’une
des raisons de l’échec de Camp David était la
mauvaise gestion américaine. Barak a également
commis une grave erreur : à Camp David, il a
simplement présenté un paquet à prendre ou à
laisser. Mais il a également exigé que les Palestiniens
acceptent et signent sur la ligne pointillée qu’ils n’ont
plus de revendications sur Israël. Ça y est. Ils
n’obtiennent plus de territoire et il n’y a pas de droit au
retour pour les Palestiniens. Paradoxalement, c’est
l’insistance de Barak sur la finalité, la fin définitive du
conflit, qui a saboté la possibilité d’un règlement
provisoire. S’il avait dit, d’accord, vous pouvez avoir
un État palestinien avec des frontières provisoires, et
nous continuerons à négocier sur Jérusalem, sur les
colonies et sur les droits des réfugiés, mais en
attendant, vous aurez un État avec des frontières
provisoires. Et nous continuerons à coopérer – il
aurait pu y avoir un règlement. Mais c’est parce qu’il a
insisté sur un règlement idéologique du conflit qu’il a
fait échouer la possibilité d’un règlement politique. Ce
conflit est si profond qu’il ne peut y avoir de fin
idéologique au conflit. Les deux camps auraient
toujours leur récit, ils auraient toujours leurs
aspirations. Tout ce que vous pouvez donc espérer,
c’est un règlement provisoire limité. Si vous rejetez
cela, vous vous retrouverez avec rien, comme l’a fait
Barak ». Les gabonais reprennent souvent des
poncifs anti-Semites sans le savoir. Et se rangent
vites du côté arabe en adoptant les mensonges des
régimes arabes corrompus qui se fichent du sort des
palestiniens au-delà de la rente diplomatique.
La complexité de ce conflit exige rigueur
donc la nuance.
De plus au lendemain de la seconde guerre mondiale
(1947) un bateau parti de Sète en France avec à son
bord plus de 4000 rescapés du nazisme cherchait à
rejoindre la Palestine mais il avait été violemment
arraisonné par les anglais. En effet « Le 10 juillet
1947, un vieux bateau panaméen (Président Warfield)
appareille du port languedocien de Sète avec à son
bord 4551 juifs d’Europe centrale, rescapés des
camps de la mort et dotés de passeports en règle. Il
va mettre en émoi toutes les chancelleries du monde
occidental. En pleine mer, le bateau, qui a été affrété
par l’organisation sioniste clandestine Haganah,
change son nom pour celui d’Yetzia Europa (Exode
de l’Europe, plus connu dans sa version anglaise
: Exodus 47). Il arbore le drapeau marqué de l’étoile
de David et se dirige vers la Palestine, encore sous
mandat britannique. Londres, sous la pression des
Arabes, tente d’interdire le territoire aux immigrants
juifs. L’affaire suscite une immense émotion dans tout
l’Occident et, comme le souhaitait la Haganah, elle va
convaincre Londres de se sortir au plus vite du
bourbier palestinien. Six mois plus tard sera fondé
l’État d’Israël. Fruit d’une provocation délibérée,
l’Exodus 47 ne se cache pas. Il est arraisonné en vue
des côtes palestiniennes par la marine britannique.
Deux passagers et un membre d’équipage sont tués.
Dans le port de Haïfa, les autres passagers sont
transférés sur trois bateaux cages et renvoyés vers le
port français de Port-de-Bouc. Les autorités
françaises refusent de les faire débarquer de force et
la plupart des passagers choisissent de demeurer sur
le bateau et d’entamer une grève de la faim malgré
l’asile politique offert par Pari” Le darwinisme social
européen a été transféré au proche-orient. Dans la
version biblique les orthodoxes appellent les territoires
occupés (depuis 1967) de Gaza (2,375259) et de la
Cisjordanie (2 747 943 Palestiniens+670 000 colons
Israéliens). Un retour historique permet de rappeler
“Qu’après la dissolution du gouvernement palestinien
en 1959, sous prétexte de panarabisme, l’Égypte a
continué à occuper la bande de Gaza jusqu’en 1967.
Cela dit, l’Égypte n’a jamais annexé la bande de
Gaza, mais l’a plutôt traitée comme un territoire
contrôlé et l’a administré par le biais d’un gouverneur
militaire. L’afflux de plus de 200 000 réfugiés de
l’ancienne Palestine mandataire, soit environ un quart
de ceux qui ont fui ou ont été expulsés de leurs foyers
pendant et après la guerre israélo-arabe de 1948, à
Gaza a entraîné une diminution spectaculaire
standard de vie du nombre de réfugiés. Parce que le
gouvernement égyptien a restreint les déplacements
Page 4
vers et depuis la bande de Gaza, ses habitants ne qui faisait suite à la Déclaration de Balfour britannique
pouvaient pas chercher ailleurs un emploi de 1917, dont le principe unilatéral était «
rémunérateur ». L’occupation Israélienne commence l’établissement d’un foyer national pour le peuple juif
donc après la guerre des six-jours en 1967(5 Juin », dans la Palestine biblique. Dès lors, quelle était
1967-10 juin 1967). l’intention de la violence juive sous le mandat
Le 5 juin 1967, Israël déclenche la guerre dite des « britannique ? Au cours des 11 années qui ont précédé
Six-jours » contre l’Égypte, la Syrie et la Jordanie, la création de l’État d’Israël en Palestine en 1948, les
s’emparant de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie, de la extrémistes sionistes qui vivaient sur le territoire
bande de Gaza, du plateau syrien du Golan et du palestinien sous mandat britannique ont utilisé le
Sinaï égyptien. Les racines de la crise actuelle terrorisme comme stratégie militaire pour accélérer la
remontent aux jeux imperialistes Ottomans puis création d’un État juif indépendant. Leur violence était
Britanniques. Les juifs étaient minoritaires en dirigée contre les autorités britanniques qui
Palestine jusqu’à la fin de la seconde guerre gouvernaient la Palestine et contre la population
mondiale. Le Mandat Britannique ayant scellé le sort indigène palestinienne dans toute la Palestine. Plus
des populations arabes (musulmanes et Chrétiennes) de 57 attaques violentes ont été perpétrées par des
groupes terroristes sionistes (par exemple la
Quel était le mandat britannique en Haganah, Léhi, Irgun-groupes ultra-nationalistes de
Palestine ? l’extrême droite du mouvement sioniste révisionniste)
tuant plus de 5000 Palestiniens et des dizaines de
En effet, inauguré en 1920 et prenant fin en 1947, le Britanniques. Tandis que les groupes terroristes
mandat britannique sur la Palestine reposait sur trois sionistes assassinaient le personnel de l’ONU, des
idées forces : 1) des ambitions politiques britanniques officiers britanniques et attaquaient les quartiers
de remplacer l’Empire ottoman au Moyen-Orient, 2) généraux militaires britanniques pour renverser le
des promesses britanniques de contrôle colonial aux Mandat, ils terrorisaient les habitants palestiniens afin
Français dans la région et 3) des conflits Les de provoquer des fuites, des déplacements et des
promesses britanniques d’autodétermination aux migrations massifs.
Arabes et d’État juif aux sionistes. Les Britanniques A suivre.
ont gouverné la Palestine sous le mandat de la
Société des Nations (10 janvier 1920-20 avril 1946) Aristide Mba
Point de press sur le Dialogue national d'avril 2024
La ministre de la Réforme des institutions
annonce la couleur
Le vendredi 21 février 2024, la ministre de la Réforme des institutions, Muriel Minkouè, épouse
Mintsa, a tenu un point de presse à son ministère à Batterie 4. Il était question, lors de cette
rencontre avec les journalistes, de faire le point sur les préparatifs et le déroulé du dialogue national
qui s’ouvrira la semaine prochaine et devra se dérouler tout le mois d’avril (du 2 au 30) au palais des
sports de Libreville et au stade sino-gabonais à Akanda. Consciente des inquiétudes qui entourent
cet événement, la ministre a tenu à rassurer non seulement sur le caractère inclusif de l'événement,
mais également sur son bon déroulement.
C’est donc non seulement pour
informer les populations, les
acteurs publics et privés et même
la Communauté internationale
sur les préparatifs et le
déroulement du dialogue
national qui débutera dans
quelques jours, mais aussi pour
rassurer sur les questions qui
font débat que la ministre de la
Réforme des institutions, Muriel
Minkouè, épouse Mintsa, a
organisé ce point de presse.
S’agissant du caractère inclusif
du dialogue, la ministre a tenu à
apaiser les Gabonais au regard
du faible nombre des
contributions apportées, soit
quarante mille pour une
population estimée à un peu
plus de 2 millions d’habitants.
En effet, selon la ministre, les
populations ont eu un peu plus
de trois mois pour apporter leurs
contributions, un temps président de la transition, « le rappeler que les décisions du
relativement long. On ne peut dialogue national inclusif est une dialogue ne pourront pas toutes
le conversation entre Gabonais en vue avoir un caractère souverain au
donc pas accuser
gouvernement de ne pas avoir d’identifier ensemble les maux du regard des traités internationaux
mis de la volonté. « Nous avons pays et leur trouver des remèdes qui nécessitent d’être abordés
mis à la disposition des populations consensuels ». Ces mots sont par des juristes et des
des outils informatiques et des également la réponse à la spécialistes. Toutefois, il s’agira
collaborateurs du ministère ont été participation ou non du Parti de respecter la volonté du peuple
envoyés à l’intérieur du pays dans démocratique gabonais (PDG) au émise dans les contributions.
les coins les plus reculés afin de dialogue à venir. A ce dialogue, Concernant la mise en place
recueillir les contributions ». La les différents acteurs de la vie d’une commission vérité-justice-
ministre a invité les uns et les sociale et économique seront réconciliation tant demandée
autres à ne pas regarder le représentés : « les peuples dans les contributions, la
nombre, mais la qualité des autochtones, les personnes ministre, tout en abordant la
contributions. vulnérables, les grands corps de complexité d’une telle
S’agissant des participants, la l’État, les administrations, les commission, n’a pas exclu que le
ministre a tenu à rassurer en ces autorités locales, la société civile, les dialogue national puisse
mots : “c’est un dialogue inclusif femmes, les jeunes et les sages seront accoucher de son agenda.
parce qu’il n’exclut personne… Il également représentés ».
s’agit pour les Gabonais de se parler, S’agissant de la souveraineté du
de se concerter. Comme le dit le dialogue, la ministre a tenu à Ornika Biloghe
Le Mbandja n° 750 du Vendredi 29 Mars 2024

Transition gabonaise
Les Gabonais ont assisté, réduits à quia, au retour triomphal du Pati démocratique gabonais (PDG) aux avant-postes de la politique nationale. La nouvelle
direction est conduite par le transfuge Paul Biyoghe Mba. Joséphine Kama, alias Patience Dabany, et son fils adoptif Ali Bongo Ondimba ont été écartés.
La thuriféraire Angélique Ngoma a été hissée au secrétariat général de cette redoutable machine à voler.
Un cycle de vie
compliqué
L’histoire enseignera que le
PDG fut ressuscité 34 ans
après la déclaration officielle
de sa mort par Omar Bongo
lors de la Conférence
nationale de 1990. Il fut
enseveli le 30 août 2023 avec
l’irruption des militaires sur la
scène politique gabonaise sous
la direction du général de
brigade Brice Clotaire Oligui
Nguema. Ceux qui doutaient
du miracle de la résurrection
sont servis. Alors que nous le
croyions mort, enseveli, jeté
dans le tombeau de l’histoire
et les Gabonais débarrassés de
la bongocratie et de la
voyoucratie, voilà, qu’à la
surprise générale, son
tombeur le ramène à la vie, à
l’image du syndrome de Lima
caractérisé par la fascination
du bourreau vis-à-vis de sa
victime. En toute sincérité,
plus d’un s’attendait à tout, au
titre des actes des actes
salutaires, sauf à la
résurrection du PDG par son
bourreau Brice Clotaire Oligui
Nguema. Cet acte de
résurrection du PDG élèvera
le général au rang de grand
thaumaturge devant l’Eternel.
Toujours est-il que, le 7 mars
2024, un putsch a eu lieu au
sein du PDG. Ali Bongo
Ondimba a été débarqué de la
tête du parti « en violation des
textes ». Il n’y a rien de
surprenant dans cette affaire,
car si les PDGistes ont passé le
plus clair de leur temps à
violer la Constitution, ce ne
sont pas les petits textes de
leur parti qui les arrêteraient.
Nous gardons en souvenance
une équipe de charlatans en
blouses blanches commués en
commission scientifique ou en
staff médical qui avait réalisé
l’exploit de justifier la
participation de leur ex-
champion à la dernière
présidentielle en raison de sa
forme olympique. Mais voilà
que, pour le débarquer, ses
amis justifient leur magistral
putsch par la perte des
aptitudes physiques et
intellectuelles d’Ali-Neuf. Ce
diagnostic semble ne pas
rencontrer l’assentiment d’une
franche de PDGistes qui
estiment que, dans le cadre de
l’élection présidentielle, Ali-
Neuf a passé avec succès sa
visite médicale et a été
reconnu apte à diriger le
Gabon. Ils ne comprennent
pas que leur « candidat naturel
» soit tout de go déclaré inapte
à conduire les destinées du
parti. Le diagnostic fait par les
putschistes montre à purement et simplement
suffisance que ces menteurs
de carrière ont trompé tout le
monde depuis 2018. Cela
constitue un mensonge d’Etat
et ils doivent, par conséquent,
s’amender auprès des
Gabonais qui en doutaient et
exigeaient que la vacance de
pouvoir soit déclarée et punis
selon les procédures en
vigueur. Il n’y a point de
vérité que le temps ne révèle.
Et patatras, le voilà !
A force d’user de
grenouillages, les PDGistes,
quoiqu’ils soient nés avant la
honte, ont désormais la queue
entre les jambes.
Alors que, juridiquement, la
saisine suspend
provisoirement la force
exécutoire d’un acte, le
l’exubérant Francis Nkéa
Ndzigue, ardent défenseur
des victoires volées d’Ali
Bongo Ondimba, n’a pas
obtenu l’application de cette
disposition de la part des
juridictions auprès desquelles
il a sollicité l’annulation des
décisions issues du putsch.
Avec le décès à venir du PDG,
il devra conjuguer avec les
affres des injustices qu’il
faisait subir aux Gabonais.
C’est au putschiste Paul
Biyoghe Mba, transfuge du
Mouvement commun de
développement (MCD) qu’est
revenue la 1ère vice-présidence
d’un parti politique étêté. Il
tentera d’enjoliver la laide
figure dont s’est doté le PDG.
Le vagabond politique, parti
du Rassemblement national
des Bûcherons (RNB) pour le
PDG en passant par le
Rassemblement pour la
démocratie et le progrès
(RDP), Alain Claude Bilie-By-
Nze, s’adjuge la 2ème position.
Ce dernier pense même que
l’éviction d’Ali Bongo
Ondimba et l’arrivée du
général Oligui Nguema
s’assimilent à un simple «
changement de coach » à la
tête du PDG pour se donner la
chance de « remporter la coupe
». Cette assertion donne raison
à ceux qui pensent que le
sommet de l’organigramme
des putschistes du PDG est
réservé à Oligui Nguema. La
preuve de cette alchimie est
donnée par la présence, en
bonne place, d’un membre du
gouvernement de la transition
dans l’organigramme du PDG
ressuscité.
L’effet drapeau
Au Mali, le président déchu,
Ibrahim Boubacar Keita (IBK),
fut gardé en résidence
surveillée jusqu’à sa mort. Son
parti, le Rassemblement pour
le Mali (RPM), fut interdit de
mener des activités politiques.
Il en est de même au Burkina
Faso, en Guinée et au Niger
qui, comme le Gabon, ont
connu des coups d’Etat
militaires. Alors que PDG,
reconnu comme cause des
malheurs publics, de la
mauvaise gouvernance, des
crimes de tous genres et de la
corruption, aurait pu être
dissout, il a, paradoxalement,
les faveurs de notre messie
national. C’est à visage
découvert qu’il collabore
allègrement avec celui-ci. Le
messie ne s’encombre pas de
scrupules à placer
majoritairement ce « machin »
dans tous les organes de la
transition.
Les voix qui s’élèvent
provoquent l’érosion
Le Mbandja n° 750 du Vendredi 29 Mars 2024
Ngoughè
vertigineuse de l’image du
CTRI jusque dans les cercles
de ceux qui s’abstenaient à
s’en prendre au tombeur d’Ali
Bongo tant il séduisait en se
prévalant d’être le « Moïse »
du Gabon, en souvenir du
récit biblique où Dieu envoya
un certain Moïse libérer
d’Egypte les esclaves hébreux.
Les Gabonais, maintenus en
esclavage des années durant
sous le régime
méphistophélique de Bongo-
PDG, crurent sortis de cette
étreinte. A y regarder, il
semble maintenant que
l’espoir d’instaurer des
institutions fortes s’évapore
alors qu’apparemment tout
semblait baigner dans l’huile.
L’accointance avérée du
général Oligui Nguema avec
le régime déchu apparaît aux
yeux du monde et aliène
sérieusement sa cote de
popularité. Les Gabonais, qui
avaient cru à l’objectif de
remise à plat des institutions
du pays, abreuvent d’actes et
d’actions sans lien avec les
déclarations initiales et
soupçonnent, au passage, le
positionnement d’Oligui
Nguema au PDG.
L’effet drapeau, autrement dit,
l’engouement populaire
autour des nouvelles autorités
militaires, semble n’avoir duré
que le temps d’une rose. Il a
commencé à s’estomper
lorsque les Gabonais ont
constaté le retour massif des
PDGistes aux affaires alors
qu’ils ont ruiné le pays
pendant près de 60 ans
durant. Les Gabonais
dénoncent cette combinaison
machiavélique et ruminent
leur désespoir. Ce n’est pas
une faute d’avoir espéré des
lendemains meilleurs. Ils
s’arrachent les cheveux
lorsqu’ils s’aperçoivent qu’une
fois de plus, « leur essor vers la
félicité » est repoussé aux
calendes grecques.
Quand il y a un flou, ce
qu’il y a un loup
L’embolie de présidentiabilité
du général Oligui Nguema,
que nous soupçonnions après
ses privilégiatures avec les
dictateurs rafraichis de
l’Afrique centrale, semble
avoir enflé. Il se grommelle
qu’il lui avait été conseillé
d’appliquer le dicton selon
lequel « ce qui est à toi, la rivière
ne l’emporte pas ». Injonction
reçue 5 sur 5 et dont
l’exécution est en cours. A
travers ses porte-voix
disséminés çà et là, il fait
annoncer l’envie de se
maintenir au pouvoir après la
transition. L’un de ses plus
grossiers porte-voix est son
haut représentant personnel et
ancien conseiller stratégique
d’Ali Bongo, le truand
politique Gervais Oniane, qui
appelle, sans bourse délier,
Oligui Nguema à se présenter
à l’élection présidentielle en
2025. Tous ces appels, à
l’instar d’« Oligui doit rester »,
sont des codes dont il se sert
pour préparer l’opinion du
peuple.
L’organisation calamiteuse du
dialogue national annoncé
inclusif présente tous les
indices de roublardise du
bongoïsme qui vérifient le
dicton énoncé plus haut : « ce
qui est à toi, la rivière ne
l’emporte pas ».
Le décret n° 0115/PT-PR/MRI
du 8 mars 2024 portant
convocation et organisation
du dialogue national inclusif
le prouve en déviant la
mission initiale de cette
rencontre, à savoir « la
restauration des institutions ».
En lieu et place, le décret lui
donne les missions de décider
de la durée de la transition et
de proposer l’organisation
politique, économique et
sociale de la Nation après la
transition qui constituent,
comme le dit si bien la
Coalition pour la nouvelle
République (CNR), des
problèmes sectoriels impartis
au programme de
gouvernement.
Le mode de désignation des
commissaires et la fixation de
leur nombre ôtent le caractère
inclusif à cette rencontre qui
aurait bénéficié d’une
mémoire collective très large
et offrirait, en mode
brainstorming, de larges
possibilités de rechercher et de
trouver des solutions à
l’établissement d’institutions
solides par la confrontation
des idées. Le cas échéant, de
participer aux opérations de
vote. Quand il y a un flou, ce
qu’il y a un loup.
Faisant fi des appels à
l’organisation d’une
Conférence nationale inclusive
et souveraine, le CTRI et son
allié objectif, le PDG, orientent
d’avance les résultats des
travaux dans une direction
arrêtée de commun accord.
L’un des articles du même
décret stipule que « l’équipe
chargée de la rédaction du
rapport final est composée de
la ministre en charge des
Relations avec les institutions,
d’un représentant du CTR,
d’une personnalité mandatée
par le secrétariat général du
gouvernement, de trois hauts
cadres de l’Etat », sans
définition des profils. Comme
on peut le voir, cette équipe,
l’une des vertèbres de
l’organisation du dialogue,
n’est composée que de
représentants de la puissance
publique, nommés.
Le gouvernement, en charge
du pouvoir exécutif, s’obstine
à préparer et à organiser cette
rencontre alors que, sous
d’autres cieux, il s’en serait
exonéré pour éviter d’être
dans une position
inconfortablement hybride de
juge et partie. Le
gouvernement semble se
complaire dans cette posture.
Il se donne même du zèle de
nommer les commissaires des
partis politiques au dialogue.
Un dialogue que les esprits
éclairés jugent pipé d’avance.
Au prétexte d’être l’objet de
pressions d’une soi-disant «
Communauté internationale »,
le CTRI, le gouvernement et
leur allié, le PDG, procèdent à
l’art de l’esquive en voulant
mettre sous le boisseau la
commission vérité-justice-
réparation-réconciliation.
Cette fameuse Communauté
internationale serait-elle une
amie des jours heureux ?
Sinon, où était-t-elle en 2009 et
2016 lorsque le système-PDG
massacrait les partisans du
changement à l’arme lourde ?
En ce qui nous concerne, la
seule pression à prendre en
compte est celle du peuple qui
réclame cette commission avec
insistance. Le dialogue
national inclusif ne peut ne
pas fermer les yeux sur les
atrocités post-électorales de
2009 et 2016, les violations des
droits de l’Homme, les crimes
rituels et économiques
auxquels le PDG s’est adonné
à cœur joie 56 ans durant. En
Afrique du Sud, par exemple,
il s’est agi d’établir le lien entre
la mémoire (comprendre ce
qui s’est passé) et la
réconciliation afin que les
populations retrouvent
l’harmonie pré établie. Ne pas
adhérer à cette demande, c’est
choisir de maintenir les
Gabonais dans un état
permanent d’animosité.
Toute lucidité gardée,
l’harmonie, la paix entre les
filles et les fils d’un même
pays devraient être le projet le
plus grand, le plus beau de
toute action politique. La paix
des braves, issue de deux
forces d’égale intensité, n’est
pas une paix durable. Les
deux camps renonçant
momentanément aux
hostilités en attendant un
éventuel déséquilibre du
rapport de force. La paix de
cimetières non plus. La paix
véritable est celle qui passe
par la pratique de la vérité et
de la justice véritables. Les
demandes de pardon
désinvoltes de Bilie-By-Nze et
d’Angélique Ngoma ne
peuvent être porteuses de paix
véritable.
Beauty Nana Bakita
Moussavou
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 Au vieux débarcadère
Interview de Sosthène Nguéma-Nguéma, député de la transition et cadre de l’UN
« Je pense que l’archevêque était allé trop vite en besogne »
A quelques jours de l’ouverture du grand Dialogue national annoncé par le CTRI, le député du parlement de la Transition à l’Assemblée nationale et cadre
du parti l’Union nationale (UN) Sosthène Nguéma-Nguema a bien voulu se prêter à nos questions lors d’une interview qu’il a accordée au soir du jeudi
Saint. Nous lui souhaitons ainsi qu’à tous les chrétiens du Gabon et d’ailleurs, une excellente fête de Pâques.
Le Mbandja : Militant et Libreville avait souhaité que PDGistes qui étaient prêts à
cadre de l’Union nationale, la conférence soit faire couler le sang des
désigné député de la souveraine. Les militaires gabonais pour se maintenir
transition à l’Assemblée ont dit non. Etes-vous d’avis au pouvoir et conserver leurs
nationale, comment faites- ? Suite à ce désaveu, la acquis. Leur proximité
vous pour être position de l’archevêque est- m’irrite autant que les autres
continuellement sur le elle encore tenable ou Gabonais, Mais c’est un choix
terrain, lorsqu’on connait devrait-il reconsidérer son que le CTRI assume.
l’état du régime pain sec des rôle ?
députés de la transition ? Il y a également qui
Je pense que l’archevêque estiment qu’une partie de
Sosthène Nguéma-Nguéma : était allé trop vite en besogne. l’entourage du chef de l’Etat
Déjà il faut noter que nous ne Car l’idée du dialogue vient peut être nuisible à ce
sommes pas à l’Assemblée du CTRI après leur coup de dernier et qu’il faut faire le
nationale avec un mandat de libération, et non d’une ménage. Que pensez-vous
nos partis, mais par la pression populaire. Seul ce de ceux qui le pensent ?
volonté du CTRI. Cela étant, dernier peut donc donner la
il faut reconnaitre que la forme et format de cette Effectivement beaucoup de
situation financière des rencontre. Après si ça signes inquiétant sont
députés de la transition est marche, on dira bravo au perceptibles dans l’entourage
extrêmement difficile. Cette CTRI, mais si ça échoue, il du président, qui est lui-
fin du mois encore, nous portera l’entière même une institution qu’il
avons constaté une coupe responsabilité devant Dieu et faut préserver. Malgré cela, il
drastique sur nos salaires. devant l’Histoire. revient au chef de l’Etat
C’est d’autant plus difficile d’apprécier la collaboration
pour les députés ayant des A regarder la liste des de ceux qui l’entourent par
bases politiques, et qui participants au prochain rapport au ressentiment des
répondent aux sollicitations dialogue national, on a Gabonais et de prendre ses
d’aides de la part de nos l’impression que certains responsabilités.
compatriotes en difficulté. acteurs ont été écarté,
C’est une situation difficile, transition n’a pas le pécheur pour sa notamment ceux ayant Que pensez-vous de ceux
mais nous avons accepté de d’incidence sur votre cabinet rédemption ? Là est toute la participé aux différentes qui avant même la tenue de
faire le sacrifice pour ce pays d’étude ou votre expertise ? question. concertations depuis celle de la concertation nationale,
que les PDGistes ont 1990. Votre appréciation ? appellent déjà à la
complètement détruit. Mon cabinet a perdu 1/3 de Le chef de l’Etat lors de sa candidature du chef de l’Etat
ses clients du fait de ce poste prise de pouvoir avait C’est une très bonne ?
Mais comment le député de député. Mais je tiens à suggéré l’idée d’une approche de la part du CTRI.
Sosthène Nguéma Nguéma apporter ma modeste concertation nationale. Idée Je suis simplement surpris de Simplement du
fait-il pour être contribution à la restauration réaffirmée et mise en voir certains de ceux-là kounabelisme des partis
constamment auprès de des institutions de notre musique par le Premier apparaitre, pire en tant politiques moustiques, qui
votre base à Oyem, et pays. Le Gabon est plus ministre. Comment qu’expert. Expert de quoi, ou n’ont rien d’autre à proposer.
répondre à certaines important que mon cabinet. appréhendez-vous cette idée en quoi ? Surtout quand on Moi je crois qu’il faut d’abord
préoccupations de ceux qui ? connait la situation dans aider le chef de l’Etat à
vous sollicitent ? Parlant de votre contribution laquelle ces gens ont mis le réussir la Transition. Car à
à la restauration des Ce n’est pas à moi pays. beau jouer à ce jeu, si la
J’essaie de leur accorder de institutions, le Député, d’appréhender l’idée. C’est au transition échoue, c’est le chef
mon temps et d’une oreille monsieur Nguéma Nguéma chef de l’Etat de mesurer les Vous n’avez jamais participé de l’Etat qui sera indexé.
pour s’imprégner de leurs peut-il nous parler de ses enjeux et l’espoir que les à aucun dialogue, et Alors concentrons-nous pour
préoccupations. Je fais de activités depuis que vous Gabonais placent en cette pourtant votre nom et bien la réussite de la transition, et
mon mieux mais j’avoue que êtes à l’ANT. rencontre. Moi j’espère d’autres du même calibre laissons les calculs qui
je n’ai pas la prétention de simplement que le « GABON que vous, ont également été n’honorent pas ceux qui
penser que je puisse répondre Nous sommes aujourd’hui à D’ABORD » sera dans l’esprit écarté. Vous sentez-vous veulent jouer à ce jeu.
totalement à tous les besoins. notre deuxième session qui va animer tous les frustré ?
Ma base politique est assez parlementaire au cours de participants à ce dialogue et Dernière question. Sans
mure et sait parfois laquelle les députés jouent non les intérêts personnels et Non, le choix des participants présager de ce qui sera
comprendre que le député pleinement leur rôle. En ce individuels. Pour cela, je incombe au CTRI. Retenez décidé au dialogue, combien
que je suis, peut aussi qui me concerne souhaite que le Dieu tout que nul n’est indispensable. de temps selon vous peut
connaitre des moments particulièrement, je suis en puissant préserve le Gabon. Mon absence ou présence durer la transition ?
difficiles. train de finaliser une n’est pas aussi importante
proposition d’une nouvelle Le chef de l’Etat avait que ça, ce qui est important Le CTRI avait déjà donné la
On vous voit souvent sur le loi sur les parcs nationaux, désigné l’actuel archevêque c’est le résultat qui en sortira. durée de la transition, je crois
terrain. Avec quoi financez- que je soumettrai dans les de Libreville Mgr Jean Je fais entièrement confiance deux ans. Sauf que je me pose
vous vos activités politiques tous prochains jours à mes Patrick Iba-ba pour présider à certaines personnes qui ont la question, si en mettant ce
aujourd’hui ? collègues. cette conférence. Etes-vous été désignées. Cependant les sujet comme le premier point
d’accord pour renouveler enjeux étant énormes et les à l’ordre du jour au dialogue,
Il ne faut pas oublier que Vous êtes député de l’ANT, cette expérience avec le attentes nombreuses, les il n’est pas en train de se
j’étais dans l’opposition, et j’ai comment se passe la leader de l’Eglise catholique gabonais doivent restés déjuger. On n’aurait compris
toujours financé mes activités cohabitation avec les ? vigilants et être capables de si le dialogue était souverain,
politiques avec mes propres députés du PDG, lorsqu’on dire qu’ils ne sont pas et que le CTRI souhaitait que
moyens. Avant d’être député, sait qu’ils ont mis le pays Tirant les leçons de la d’accord s’ils ne se retrouvent le peuple décide. Espérons
je suis avant tout un dans un état décrié par la conférence nationale d’avril- dans les décisions qui seront que la sagesse va prévaloir.
consultant international et population qui souhaite mai 1990, avec son prises. Pour ma part peu importe la
responsable d’un cabinet d’ailleurs leur effacement de prédécesseur Mgr Basile Mvé durée de la transition, il ne
d’études. C’est à cette la scène politique ? Engone et donc nous Le PDG s’est réuni au cours nous est permis d’échouer.
expertise que j’ai réalisé les connaissons les résultats et d’une journée de réflexion Que le Dieu qui nous
études environnementales de Je ne suis pour l’effacement les conséquences. Il suffit au Jardin Botanique la observe, bénisse le Gabon.
la réhabilitation de de personne. Mais j’avoue pour cela, de regarder l’état semaine passée. Et on sait
l’Assemblée nationale. Et que ce n’est pas facile. Je crois de notre pays aujourd’hui. Le que l’opinion est de plus en Monsieur Nguéma-Nguéma
nous venons de boucler celles que chacun dans cet peuple Gabonais tout entier plus irritée de les voir de merci
du projet des constructions hémicycle est conscient du regarde les hommes de Dieu plus en plus avec le CTRI.
du pont d’Ebel-Abanga, de rôle qu’il a joué dans l’état qui ont la responsabilité de la Que pensez-vous de cette Le merci est le mien.
deux Flyover et quatre actuel du Gabon, et plus réussite de ces assises, et plus attitude ?
passerelles à Libreville spécifiquement les députés p a r t i c u l i è r e m e n t GPA
validées par la Deutshe Bank de l’ancienne majorité. La l’Archevêque de Libreville. Pour moi, ceux que j’ai vu
et la DGEPN… Bible nous instruit que Dieu réuni au Jardin botanique la
n’est pas pour la mort du Lors des vœux au chef de semaine passée, ne sont rien
Le fait d’être député de la pécheur. Mais que doit faire l’Etat, l’archevêque de d’autres que les compatriotes

Page 6 Le Mbandja n° 750 du Vendredi 9 Mars 2024

 Dans Le Mbandja
Déclaration politique
Nkoghe Bekale fait son mea culpa et 36 propositions pour le
Dialogue national
Discret depuis la prise de pouvoir au Gabon par les militaires, il y a 7 mois environs, Julien Nkoghe Bekale, ancien Premier ministre sous Ali Bongo
Ondimba, est sorti de son silence par le biais d’une déclaration politique faite le 19 mars 2024 dernier, à l’hôtel Triomphal de Libreville. Une prise de
parole qui lui a permis de présenter à l’opinion publique ses 36 propositions contenues dans sa contribution au Dialogue national à venir, non sans avoir
fait auparavant son mea culpa pour la gestion critiquable de notre pays par le pouvoir qu’il a servi à un haut niveau de l’Etat.
Comment s’adresser aux mea culpa. « Oui, nous une Gabonaise d’origine, « tous les
Gabonais quand on a été nous sommes trompés. Je le issue d’un père et d’une constitutionnalistes
Premier ministre au sein confesse. Peut-être n’avons- mère gabonais et nés de gabonais et, avec eux, toute
du pouvoir déchu par les nous pas été assez parents gabonais. Pour la classe politique,
militaires le 30 août 2023, courageux pour dénoncer lui, « ces conditionnalités s’accordent à dire que le
sans répondre les dérives observées. C’est d’éligibilité ont pour régime institutionnel du
auparavant de la gestion pourquoi, en mon nom ambition de mettre en Gabon est une ‘’forme de
du pays pendant les 14 personnel, je demande exergue le concept « Gabon m o n a r c h i e
dernières années ? Un pardon aux Gabonaises et d’abord » et d’éviter le constitutionnelle’’ ; un
exercice que Julien aux Gabonais pour les grand remplacement des régime hétérodoxe marqué
Nkoghe Bekale, ancien erreurs commises et pour Gabonais d’origine par les par l’accaparement et la
Premier ministre d’Ali les positions controversées Gabonais d’adoption ou concentration du pouvoir
Bongo, s’est résolu à faire que j’ai défendues dans le naturalisés ». A la lecture par le seul président de la
lors de sa récente passé ». Cet acte de de cette proposition, République ».
déclaration politique. « Je contrition courageux d’aucuns seraient tentés Reste à espérer que les
dois reconnaître que la suffira-t-il pour obtenir de se demander si au débats qui vont s’ouvrir
gestion de l’État et des l’absolution des pouvoir Julien Nkoghe mardi prochain,
affaires publiques de ces gabonais ? Seul l’avenir Bekale ignorait cette réussiront à la fin, à
dernières années n’a pas été nous le dira. triste réalité pour corriger toutes ces
parfaite, et que nombre de Par ailleurs, se sentant la disposition des conditions ci-après : Être laquelle de nombreux erreurs du passé pour
choix politiques et concerné par le Dialogue participants à ces assises, né d’un père et d’une gabonais n’ont cessé de qu’enfin les gabonais
juridiques n’étaient pas national à venir qui se sa réflexion contributive mère gabonaise nés tirer la sonnette parviennent à leur essor
toujours conformes à nos veut inclusif et qui comporte 36 gabonais d’origine ; être d’alarme. vers la félicité.
valeurs et aux attentes d’un davantage à la propositions. Sur âgé d’au moins trente- Peut-être que la réponse
grand nombre de nos construction d’un l’éligibilité à cinq (35) ans révolus et réside dans le régime Rol Filbrice
compatriotes », a reconnu nouveau Gabon, au lapPrésidence de la de au plus soixante-dix institutionnel qui a
l’ancien Premier même titre que tous ses République, par (70) ans révolus le jour toujours prévalu au
ministre, Julien Nkoghe compatriotes, l’ancien exemple, il propose les de l’élection ; être marié à Gabon. Selon cet ancien
Bekale, avant de faire son député de Ntoum a mis à patron de gouvernement,

Udis/Depuis la sortie du gouvernement de son président

L’assourdissant silence d’Opiangah
Quelle trajectoire l’homme public à plusieurs casquettes, sorti du gouvernement Raymond Ndong Sima lors du dernier
remaniement, entend-il donner à sa carrière politique ? On en aura certainement les premières indications dans les tout
prochains jours ou mois. Mais on constate que, depuis sa sortie du gouvernement, l’homme s’est muré dans un silence de
cathédrale. Son nom ne figure même pas sur la liste des participants au prochain dialogue national. Quel est ou sera l’avenir
politique d’Hervé Patrick Opiangah (HPO) qui pourrait être partagé entre sa passion du football et les exigences de l’homme
d’affaires qu’il est depuis plusieurs années ?
L’autodidacte est, depuis
plusieurs années, au cœur de
l’actualité nationale. Dans le
domaine du sport avec le
Football club Mounana dont il a
fait tutoyer les sommets
africains ou révélé des talents
aujourd’hui sûrs comme Aaron
Boupendza. Dans le monde de
la politique aussi où son parti
politique l’Union pour la
démocratie et l’intégration
sociale (Udis), légalisé de longue
lutte, a su rapidement s’imposer
au sein de l’ancienne majorité
républicaine et sociale pour
l’émergence grâce, surtout, à un
accord particulier passé avec
celui qui en était le chef jusqu’à
sa chute en août dernier, Ali
Bongo Ondimba.
L’incursion dans le monde des
affaires, qui avait précédé
l’entrée, plutôt tumultueuse, en
politique, a été pareillement
fructueuse. Egalement non sans
embûches parce que l’on peut se
risquer d’affirmer que ce sont
les premiers succès du jeune
homme dans ce secteur qui lui
ont valu ses premiers ennuis
politiques. Mais le sportif s’en
très vite relevé pour…se hisser
aujourd’hui à la tête d’une
holding qu’il a peut-être eu le
tort de révéler au grand jour en
étalant un talent et une
puissance financière et des
partenaires qu’on ne lui
soupçonnait pas à ce niveau. Au
point que certains ont vite établi
un lien entre les fonctions
ministérielles qu’il occupait
alors dans le premier
gouvernement de transition et
cette prospérité
involontairement exhibée.
Et pourtant, HPO était
depuis longtemps un
investisseur…
Milliardaire dans d’autres
secteurs d’activités que les
mines, l’agro-industrie
notamment, le raccourci était,
malgré tout, déjà pris et à la
sortie de l’inauguration de son
investissement de la zone
portuaire d’Owendo, HPO a
appris son éviction tant
réclamée du gouvernement.
Parfois à tort au regard de
certains arguments invoqués
dont celui de son cursus
éducationnel.
Autodidacte et conscient du
handicap qui était le sien de
n’avoir pas pu faire
normalement son parcours
scolaire en raison de
contingences familiales, HPO,
dès qu’il en a eu les moyens
propres, a commencé à…se
refaire. Il s’est payé des
professeurs à domicile. Il a avalé
des livres et s’est mis jusqu’à
l’anglais, l’indispensable langue
des affaires. Il a réussi à réaliser,
de ce point de vue, des efforts
remarquables.
C’est donc moins son manque
de prédispositions à diriger un
département ministériel aussi
important que les mines, que le
conflit d’intérêts qui mettait en
scène un enfant des mines de
Mounana devenu opérateur
dans ce secteur qui a réussi à lui
coûter sa place au
gouvernement. Ce limogeage a
libéré l’acteur politique de
contraintes qui l’empêchaient de
se consacrer pleinement, par ces
temps de transition, au
développement de sa formation
politique.
Nous le disions à l’époque du
régime déchu. Si HPO avait
décidé d’y aller plus
franchement en politique, le
PDG aurait perdu des fiefs dans
beaucoup de circonscriptions
dans le pays. Mais il avait cet
accord directement passé avec le
président du PDG de l’époque
qui consistait, selon ce que nous
avions remarqué de l’intérieur, à
brider quelque peu la volonté
d’implantation de l’Udis. Ali
Bongo Ondimba hors du
pouvoir, Hervé Patrick
Opiangah doit se savoir
naturellement délié des accords
politiques passés et loyalement
assumés.
Sollicité par le CTRI dès sa prise
de pouvoir, le fin et courageux
politicien a rapidement entrepris
de prendre langue avec le bloc
d’Alternance 2023 dont le
Hebdomadaire
d’informations
générales
Une publication du groupe
Miprescom Sarl
Capital : 1 000 000 de
Fcfa
RCCM : 2015B17572
N° statistique : 041201 C
Siège social : Derrière-
la-prison (immeuble)
Rédaction :
BP : 19 242 Libreville
Tél : 06.06.51.13
E-mail :
le_mbandja@yahoo.fr
Directeur de la
Publication
Rédacteur en chef
Guy Pierre Biteghe
Directeur de la Rédaction
Laurent Lékogo
Editorialiste
candidat, le Pr Albert Ondo Guy Pierre Biteghe
Ossa, revendiquait la victoire
des urnes. Il avait également de
bonnes connexions, depuis 2016, Secrétaire de rédaction
Hippolyte Bitegue-bi-Aboghe
avec le futur Premier ministre
Raymond Ndong Sima qu’il
avait réussi à convaincre à Journalistes :
assister à l’investiture Jean Molière Epondoma
controversée d’Ali Bongo Afane Ayare
Ondimba en 2016. Cette grande
capacité de rassemblement a
Ornika Biloghe bi Mba
Odette Melighe
d’ailleurs été saluée par le
président de Réagir et Roland Etoughe
d’Alternance 2023, François Sévérine Ngninze
Ndong-Obiang lors de sa sortie
du gouvernement. Ont collaboré :
Au moment où se prépare le
Guy Nang Bekale
dialogue national du mois Aristide Mba
prochain et au regard de
l’expérience du président de Imprimerie : Multipress
Distribution : Sodipress
l’Udis qui aura été l’un des rares
à appeler au dialogue et à la Tous droits de
tempérance aux côtés d’Ali reproduction réservés
Bongo Ondimba, l’Udis doit Dépôt légal : D. L. B. N.
certainement regretter l’absence 2 389 du 29/03/2024
de son leader lors de ces
Tirage 5 000 exemplaires
mémorables assises…
Dercia-Clesha Akouma-Mbeng

Le Mbandja n° 750 du Vendredi 29 Mars 2024 Page 7

 Directeur de la Rédaction : Conseiller spirituel :
Laurent Lékogo Monseigneur Jean Pierre Elelaghe-Nze

E-mail : le_mbandja@yahoo.fr BP 19 242 Libreville

“La plume est une arme, peut-être moins forte que l’arme politique, mais elle est une arme” Camara Laye
Interview de Léandre Nzué ancien militant du PDG
« Ma décision de quitter le PDG n’est pas une défiance à l’égard
de ce parti »
Après un séjour au pénitencier de Libreville, l’ancien maire de la capitale du Gabon va recouvrer sa liberté grâce au coup de liberté opéré par les militaires
du CTRI au matin du 30 août 2024 dernier. Sorti de prison, l’homme a pris ses responsabilités en fin de semaine dernière en claquant la porte du PDG. Il
a bien voulu par la suite, répondre à nos questions.
Le Mbandja : Etes-vous crédible lorsque vous profonde aversion à la personne de Paul Biyoghe
annoncez aujourd’hui quitter le PDG, alors qu’il y a Mba, récemment promu 1 er Vice-Président du
un peu plus de trois (3) ans, vous déclariez que PDG, et au MOGABO accusé, à tort ou à raison,
votre politique de recrutement et de nomination au d’avoir fait main basse sur le PDG, qui motive
sein de la Mairie de Libreville était fondée sur votre votre décision de quitter ce Parti. Qu’en est-il ?
volonté de créer des conditions d’une victoire
éclatante du candidat du PDG, lors du scrutin de Je vous ai donné les raisons profondes de ma
2023 ? décision de démissionner du PDG. Il n’y en a pas
d’autres. Je ne m’en prends pas aux personnes
Léandre Nzué : Je ne renie rien de ma déclaration physiques, mais à une façon de faire, à des
de l’époque qui avait au moins le mérite d’être comportements exorbitants de la norme et
transparente et courageuse. Si vous m’avez bien irrespectueux du plus grand nombre, que cela soit
suivi lors de ma dernière sortie, j’avais bien dit que clair, c’est une question de principe. Je dénonce une
ma décision de quitter le PDG n’est pas une forfaiture dont je ne peux m’accommoder, même si
défiance à l’égard de ce parti qui, en tant que certains le peuvent, au risque d’être complice
personne morale, n’a fait de mal à personne. Et en devant l’histoire et les pères fondateurs de ce parti
tant que bon militant et de surcroit membre du que j’ai tant aimé et servi, jusqu’à en être Secrétaire
Bureau Politique, il était normal que je contribue à général adjoint.
la victoire du parti qui m’avait investi pour être qu’ils savaient que j’étais victime de la young team Monsieur Paul Biyoghe Mba est pour moi un ainé
Maire de Libreville. C’était mon devoir de militant. et de règlements de comptes de la part de certains et un patriarche, pour qui j’ai une certaine
Le problème du PDG, je le redis avec force et camarades proches de cette young team. Ils ne considération. C’est vrai qu’il est bénéficiaire de la
ténacité, ce sont les femmes et les hommes, dont m’ont même pas rendu visite en prison ou à forfaiture que dénoncent de nombreux militants,
beaucoup, transfuges d’autres partis politiques, l’hôpital, aucun message de soutien, rien, en dehors écœurés comme moi par ce qui se passe, et j’en suis
s’étant souvent opposés à lui et à ses candidats, de l’ancien Secrétaire Général Eric Dodo sincèrement désolé, mais soyez assurés, s’agissant
n’ont jamais été de vrais militants de ce parti, Bounguendza, et de l’ancien Secrétaire National 1, d’une question de principe, que mon attitude aurait
connaissant ces valeurs et les appliquant, mais de Augustin Ndong Mba, eux aussi victimes, en mars été la même, indépendamment des personnes
simples adhérents opportunistes à la recherche de 2022, de forfaiture, d’abus de pouvoir et de trafic concernées.
leadership. Ce sont ces derniers qui ont emmené le d’influence de la part de la même clique. Je ne Pour ce qui est du MOGABO, il suffit d’observer le
désordre dans le parti. Pour eux, le PDG n’était saurais leur en vouloir, ça ne servirait à rien, c’est nouvel organigramme et les nominations issues de
perçu que comme un pourvoyeur de postes. Ils ont leur nature. Vous observerez d’ailleurs que la cette forfaiture pour comprendre. Le projet de faire
totalement détourné les instruments et dévoyé les divine providence, par l’action salutaire du CTRI, main basse sur les organes dirigeants du parti est
objectifs du parti à des fins personnelles et s’est occupée de réparer l’injustice dont j’ai été ourdi de longue date par cette tendance du PDG,
continuent allègrement, sans vergogne, à fouler aux victime, puisqu’aujourd’hui, je suis en liberté et eux qui avait déjà semé la zizanie au sein de ce parti à
pieds ses statuts, son règlement intérieur et sa en prison. Comme quoi, il faut croire au Karma. l’époque ou monsieur Faustin Boukoubi en était le
charte des valeurs. Bref, tout le cadre juridique du Quant à la question de l’opportunisme, je considère Secrétaire général.
parti adopté en congrès par une base militante pour qu’elle n’a pas lieu d’être, à moins d’estimer que la
laquelle ils n’ont aucune considération. Comme je forfaiture que je dénonce et que je refuse de Monsieur Léandre Nzue, merci.
vous l’ai dit, je ne saurais être caution de telles cautionner en restant au PDG, n’est pas avérée et
dérives autocratiques et de telles forfaitures. suffisamment grave. C’est moi.

Que répondez-vous à ceux qui affirment que vous Certains prétendent aussi qu’en réalité, c’est votre GPA

Edito Phobie latente

quittez le PDG par rancœur, parce qu’il ne vous
aurait pas soutenu pendant la période difficile de
votre vie que vous venez de traverser, marquée
notamment par votre emprisonnement, et par
opportunisme parce que le vent a tourné et que ce
Parti n’est plus au pouvoir ?
Rancœur ! non ! je suis animé par des sentiments
nobles, car la rancune détruit et le pardon élève.
Tout simplement, puisque vous en parlez, oui, les
hommes et les femmes qui dirigent le parti ne
m’ont pas soutenu dans mon épreuve, alors même
Après la messe l’adjudant chef OTHA Hugues
prendra la parole pour la première fois depuis
2017 afin de dire ce qui lui ai arrivé lors de sa
prison en 2017 et 2020 à sa revocation abusive
de la Garde Républicaine.
Un adage fang dit que « si tu as peur de quelque
chose, cette chose t’arrivera ». Dans quelques jours
s’ouvrira le dialogue national. Et à entendre les
organisateurs de cette grand-messe, leur peur ne
réside pas tant dans la peur de ne pas réussir ce
dialogue, mais bien dans autre chose.
« Le dialogue ne doit pas être un défouloir… Il s’agira
de recoudre le tissu social abîmé… Ce n’est pas le
lieu de règlements de comptes… Il faudra faire
preuve de retenue… Le dialogue ne sera pas un
tribunal… Nous avons un pays à reconstruire… Il ne
s’agira pas d’invectiver, d’insulter qui que ce soit…,
etc. ». C’est de ça qu’il s’agit. Les organisateurs du
dialogue veulent éviter qu’on indexe expressément le
Parti démocratique gabonais durant cette espèce de
convent. Justement, la meilleure manière de
circonscrire cette phobie latente serait, peut-être, de
ne pas inviter le PDG à ce dialogue. Et même là
encore… Difficile donc de ménager dans une même
ménagerie la chèvre et le chou. Il y a même certains
hommes politiques qui ont pris les devants en
sollicitant (déjà) une amnistie, l’absoute de ce que les
Pédégistes osent qualifier d’ « erreurs ». O cynisme !
ô vice ! Et ce sont des propositions de cet acabit qui
attisent encore plus le désir des Gabonais d’en
découdre au cours du dialogue.
Que le funeste parti d’Omar Bongo ait passé cinq, ou
même dix ans au pouvoir peut encore se comprendre
qu’on veuille bien l’absoudre de quelques petits
« péchés » véniels. Mais il s’agit, tout de même, de
55 ans de dictature impitoyable sur tous les plans,
d’hégémonie, d’absolutisme, d’assassinats... Si
encore cette tyrannie s’était traduite par un relatif
progrès économique à l’exemple des dictatures d’Asie
du sud-est, on pourrait passer l’éponge. Mais quand
l’autocratie s’est traduite par la désolation de tout un
peuple sur une aussi longue période, cela ne saurait
passer sous silence et il n’y a rien de mieux qu’un
dialogue franc pour expurger le pus de l’abcès.
Certes, insulter les Pédégistes, les honnir, les avilir,
les vilipender, les abominer ne va pas ramener nos
morts, panser des plaies non cicatrisées, rattraper
des carrières déconstruites, construire les hôpitaux,
les écoles, les routes dont nous a privés le PDG, mais
les PDGistes ne doivent pas croire qu’ils sont adulés
par les Gabonais, qu’ils ont encore quelque chose à
leur proposer qu’ils seraient prêts à accepter, même
s’il s’agit de la lune.
Donc, le gage de réussite du dialogue à venir, outre
les recommandations qui en seront issues, serait de
laisser les Gabonais s’exprimer librement, de les
laisser se défouler, vider leur sac, etc. Le tout,
évidemment, dans la courtoisie, la pondération, le
respect, la retenue. Une sagesse enseigne qu’on ne
peut pas empaqueter l’eau dans des feuilles de jonc.
Les Gabonais sont gonflés comme des baudruches. Il
faudrait bien un jour percer ces gonflants. Ça
soulagerait un tant soit peu et les victimes du système
PDG déchu et les tenants de ce vilain système qui a
fait tant de maux à tous les niveaux : maux
physiques, mentaux, psychologiques, économiques,
politiques, culturels, sportifs, etc.
Guy Pierre Biteghe

Le Mbandja n° 750 du Vendredi 29 Mars 2024 Page 8