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INTRODUCTION
Le présent travail porte sur la « la Direction générale des Impôts et les
mécanismes de lutte contre la fraude fiscale ».

A partir de cette thématique nous allons aborder différents problèmes liés à la fraude fiscale
au sein de la direction générale des Impôts.

Soucieux de mobiliser des recettes suffisantes pour le financement de son


budget, la République démocratique du Congo s’est engagé dans le processus de lutter où
mieux réduire au plus bas niveau cette pratique qui la prive de ses ressources combien
importante pour réaliser les différentes promesses tant attendu par la population notamment :
la matérialisation de la gratuité de l’enseignement de base, couverture de la santé universelle,
paiement des barèmes salariales, palier aux différentes grèves qui font le relais au tour des
différentes corporations entre autres : Médecins, professeurs des universités, les agents des
régies financières ou encore de la fonction publique qui, pour certains ont des arriérés de plus
de 20 mois, investir sur les infrastructures de développement durable les plus coûteux entre
autres : les routes, l’électricité, l’eau, débordé par tous ces problèmes, l’État se voit encore
dérobé le peu qui doit entrer dans ses caisses. D’où l’urgence s’impose de mettre en place un
mécanisme solide afin de contrer et de sanctionner les auteurs de toutes ces pratiques qui ont
pour but d’éviter le fisc.

Pour ce faire, l’État a commencé par soigner sa blessure par la création de


l’administration des impôts, et avant de se lancer dans la nouvelle bataille il attribue à celles-
ci un pouvoir qui n’est pas la moindre. Il s’agit donc du mécanisme de détection qui est le
contrôle des déclarations souscrites par les contribuables, et ce contrôle est sanctionné par des
pénalités qui en principe doivent servir d’exemple pour tous ceux-là qui tenteront de se lancer
à cette aventure de fraude, de s’attendre à une forte répression de la part de la Direction
générale des Impôts.

Ainsi notre thématique s’articule autour de trois chapitres :

Le premier chapitre est consacré à l’administration fiscale, Direction provinciale du


haut Katanga.
Le second parle sur les considérations théoriques sur l’évasion et fraude fiscale en
République démocratique du Congo.
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le troisième et dernier chapitre parlera de la présentation et interprétation des résultats


de l’étude.

1. PHENOMENE OBSERVE
Selon SEM MBIMBI (2019), l’observation étant la confrontation du modèle
d’analyse à des données observées et l’ensemble des observations empiriques sur terrain.

En ce qui concerne la direction générale des Impôts et le mécanisme de lutte


contre la fraude fiscale, ce qui fait l’objet de notre étude, nous avons observé que cette régie
financière de l’État a réalisé des meilleures recettes pour les trois dernières années de notre
étude, par rapport aux autres qui sont écoulées. Soit en 2019 la direction générale des Impôts
a réalisé 85 205 975 568,5 FC sur 88 537 690 680,52 FC prévu, Soit 96,23%. En 2020 elle a
réalisé 67 857 534 135,39 FC contre 81 729 872 739, 71 FC soit 83, 02%. En enfin 2021 elle
a réalisé 1 05 049 378 565, 91 FC sur 106 584 941 190,30 FC prévu soit 98,5%.

Le tableau ci-dessous montre les recettes réalisées par la direction provinciale du Haut
Katanga selon les objectifs fixés sur les prévisions.

Tableau N° 1 : les recettes réalisées par la DPI/Haut-Katanga

NATURE REALISATIONS EN CDF PREVISIONS EN CDF


IMPOTS
ANNEES 2019 2020 2021 2019 2020 2021
IPR/ IER 2152540367 17006095019 23525141396 19469370619, 1846957772 2145643747
9,87 ,82 ,65 45 1,15 8,62
TVA 4387064132 37193936135 63552236671 44885306802, 4198633586 6603009873
8,82 ,40 ,70 23 8,07 1,07
IM 524336498, 719552360,4 503553421,8 635595412,58 703268202, 1300000000
81 5 2 80 ,00
BEN 30 et 9564952509 4247490830, 5164106389, 8474795038,0 6189224765 5524347475
35 % ,86 92 08 2 ,30 ,80

BEN 14 % 2154764017 2358902304, 4148106060, 2150000000,0 4145069521 375000000,


,59 89 71 0 ,97 00
ACOMPT 7565877533 6331548483, 8123194361, 1264922808,2 9606396660 8524057504
,55 39 95 4 ,42 ,82
TOTAL 8520597556 67857534135 10504937856 88537690680, 8172987273 1065849411
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8,5 ,39 5,91 52 9,71 90,30

Source : élaboré par nous-mêmes sur base des données d’enquêtes effectuées à la
division provinciale des impôts.

Nous avons constaté que : les données chiffrées issues de ce tableau montrent que la direction
provinciale des impôts n’a pas réalisé à 100% les recettes selon les prévisions. Soit en 2019 il
y a eu 3,77 % de fraude fiscale, tandis qu’en l’an 2020 le taux a augmenté de 16, 98% et en
fin 2021 le taux de la fraude fiscale a diminué de 1,5%.

2. QUESTION DE DÉPART
Quels sont les moyens mis en place pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscale ?

3. REVUE DE LITTERATURE
Tout chercheur avant d’entamer son étude doit passer en revue un certain nombre d’ouvrages,
thèses, DEA, mémoires, article voire même TFC à la lumière de son analyse.

En effet nous ne sommes pas le premier à pouvoir aborder ce sujet, la probité et


l’honnêteté scientifique exigent à ce que nous puissions inventorier tous les travaux de nos
prédécesseurs qui eut à mener leurs recherches dans le même domaine que nous, afin d’éviter
de faire un travail de routine, de contredire ou d’aboutir sur le même résultat.

3.1. REVUE DE LITTERATURE THEORIQUE


Dans cette partie, nous allons présenter quelques unes des études théoriques qui ont été faites
sur des ouvrages que nous avons pu mener nos recherches.

KAVULA MWANGANA GHISLAIN (2015), dans son ouvrage intitulé : «


Fraude fiscale en République démocratique du Congo » dit que la RDC doit mettre de l’ordre
dans le secteur fiscale qui constitue sa première source des revenus. Car depuis des années
beaucoup d’argents échappent au fisc de la République démocratique du Congo suite à un
certain relâchement de la part des autorités de l’administration fiscale.

Célestin FOUNDJEM (2008) dans son ouvrage intitulé : « Blanchiment des


capitaux et fraude fiscale» stipule que l’exclusion de la fraude fiscale du périmètre du
blanchiment des capitaux constitue l’une des raisons principales de l’absence du résultat
escompté dans la lutte contre le blanchiment ne pouvait être que mis en œuvre pour lutter
contre la fraude fiscale, dont ce dernier est considéré comme relevant du champ infractionnel
spécifique nécessitant un mode de réaction bien déterminé.
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D’où la lutte contre la fraude fiscale participe à la stratégie d’incitation au civisme partagé par
les administrations fiscales modernes qui organisent d’une part des biens veiller auprès des
citoyens et d’autres part de rester attentifs, opportunes auprès des contribuables que ne rebute
pas la prise de risques fiscale.

Adam SMITH (1776) dans son ouvrage intitulé : « Recherche sur la nature et
les causes de la Richesse des Nations» déclare que l’impôt n’est alors qu’un moyen
regrettable de couvrir les dépenses correspondantes et des traités spécialement consacrés aux
finances. Alors il admet que le rôle de l’État est la légitimité de ses dépenses que l’impôt peut
avoir d’autres résultats qu’en couvrir ces dépenses.

Raymond BARRE (2002) dans son ouvrage intitulé : « Réduire la pression


fiscale» stipule que la pression fiscale est la totalité des charges fiscales ou les poids fiscaux
que supporte un contribuable par rapport à son revenu pendant une période donnée.

Arthur LAFFER (1990) dans son livre intitulé : « L’action Humaine» dit que
la courbe de LAFFER développe une théorie de l’allergie fiscale, à fonder de la relation
positive entre croissance du taux d’imposition et croissance d’État représente le tout
fonctionnement. D’où sortant l’expression “Trop d’impôt tue l’impôt” ou le taux mange
l’assiette en décourageant le travail et à l’épargne.

3.2. REVUE DE LITTERATURE EMPIRIQUE


NGALULA KATAMBAYI (2012) dans son mémoire intitulé : « Impôt sur le
chiffre d’affaires et son apport dans les recettes de l’État», il a mis l’accent sur le poids des
impôts directs dans les dépenses de l’État, il a débouché à la conclusion Selon laquelle les
efficacement au budget de l’État sont supportés par le consommateur.

MWEZE BALUZA (2008) « Professionnel indépendant de la comptabilité,


instrument d’évasion et fraude fiscale» elle insiste que le professionnel indépendant de la
comptabilité est à la source d’évasion et fraude fiscale des impôts auquel il est assujetti ainsi
que des clients.

BAPEMACHO BARHOBAGAYANA Pascaline, dans son mémoire


intitulé : « problématique de la fraude fiscale sur le développement de la république
démocratique du Congo » il démontre que les formes, causes, et conséquence de la fraude
fiscale en RDC émanent de l’éducation fiscale.
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4. PROBLEMATIQUE
Selon SEM et CORNET (2017, P.42) : la problématique est l’ensemble des questions
pertinentes que se pose un chercheur sur le phénomène observé.

D’aucuns pensent que la richesse d’un pays réside essentiellement dans les
ressources du Sol et sous-sol, mais les sciences économiques nous apprennent que celles-ci
sont principalement fonction de l’aptitude qu’a une entité à mobiliser les ressources aptes à
assurer le bien-être de la population.

Ainsi toutes les économies dans le monde sont assises sur les recettes fiscales
et parafiscales. Celles-ci couvrent près de 90% des dépenses budgétaires dans les pays
développés et 60 à 70% dans les pays du tiers monde.

L’État congolais comme tout autre Etat fait face aux différentes dépenses
budgétaires d’ordres social, économique, politique etc… pour avoir des ressources financières
afin de répondre à ses dépenses, la République démocratique du Congo est en train de
développer différents mécanismes de maximisation des recettes au sein des régies financières,
dont ces dernières sont les véritables fournisseurs des moyens financiers au gouvernement.
Certaines personnes considèrent la République démocratique du Congo comme un paradis
fiscal, car d’une part le taux d’imposition de certains impôts sont minimes, pour d’autres la
RDC accorde des allègements fiscaux à titre d’exemption et d’exonération tels que prévu par
le code d’investissement.

Une catégorie de la population conçoit négativement ce paradis fiscal car ils se permettent
volontairement de se soustraire illégalement à ce devoir civique de payer l’impôt tels que : les
parlementaires nationaux et provinciaux, les magistrats, etc…

Ainsi quelques questions méritent d’être posées à savoir :

 Quelles sont les formes, causes et conséquences de l’évasion et fraude fiscale en


République Démocratique du Congo ?
 Quel est l’impact de la fraude et évasion fiscale sur les recettes de la division
provinciale des impôts/Haut Katanga ?
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5. HYPOTHESES
Selon SEM et CORNET (2017 P 46), L’hypothèse est l’ensemble des propositions des
réponses à la question de recherche. Il s’agit d’une réponse anticipée, une affirmation
provisoire qui décrit, qui explique un phénomène.

Par rapport à notre problématique, nous retenons les hypothèses suivantes :

 Les formes d’évasions fiscales sont :


 Évasion non frauduleuse
 Évasion frauduleuse
 Les formes de fraude fiscales sont :
 Omissions volontaire des sommes sujettis à l’impôt
 L’émission de fausses factures
 L’opposition à l’action de l’administration des impôts
 L’incitation de l’impôt.
 Les causes de la fraude et évasion fiscale peuvent être résumés par :
 L’inadaptation du système fiscal
 Les mentalités
 La pression fiscale
 La conjoncture économique
 L’appât du gain
 L’idéologie et l’étatisme
 Les conséquences de la fraude et évasion fiscale peuvent être représentées sur le plan
national et international.

Sur la plan national, il y a par exemple la diminution des rendements, l’atteinte à la justice
sociale, l’encouragement de méfaits économiques, l’institution d’une mentalité d’assister.

Sur le plan international elles peuvent être à l’origine des conflits sociopolitiques entre les
Etats ainsi que sur les installations des structures économiques internationales etc…

 L’impact de la fraude et évasion fiscale sur les recettes de la division provinciale des
impôts Haut Katanga sera informé où confirmé dans le dernier chapitre avec les
éléments d’enquête et des données.
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Le modèle théorique explicatif

Variables explicatives variable expliquée

 Formes d’évasion
 fiscales
FFfot
 Formes des fraudes
fiscales
 Les causes de la Fraude fiscale
fraude et évasion
fiscale
 Impact de la fraude
fiscale sur les
recettes de la
DPI/Haut Katanga

6. OBJECTIFS DE RECHERCHE
6.1. OBJECTIF GLOBAL
A travers cette étude nous allons démontrer l’impact de la fraude et évasion fiscale sur les
recettes de la division provinciale des impôts Haut Katanga.

6.2. OBJECTIF SPECIFIQUE


Ce travail nous permettra de :

 Démontrer les formes d’évasions et fraude fiscale utilisées en République


démocratique du Congo
 Découvrir les causes et conséquences de ces évasions et fraudes fiscales.

7. CHOIX ET INTERET DU SUJET


7.1. CHOIX DU SUJET
Le choix de ce sujet n’est pas un fait du hasard, il est fonction de notre travail
en domaine et se justifie par le fait que cette thématique aborde la relation existante entre la
direction générale des Impôts et le mécanisme de lutte contre la fraude fiscale. C’est dans
cette perspective que nous avons choisi cette thématique. Par ailleurs il est important pour
nous Gestionnaire en formation d’avoir des meilleures connaissances en matière de gestion en
générale, et de l’analyse de la fraude fiscale en particulier.
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7.2. INTERET DU SUJET


Le choix de ce sujet est suscité par trois types d’intérêts à savoir : l’intérêt personnel, intérêt
scientifique, et intérêt social.

7.3. INTERET PERSONNEL


En ce qui concerne l’intérêt du sujet, ce sujet nous aidera à confronter,
concilier les notions théoriques des sciences commerciales et financières en générale, de la
Direction générale des Impôts et de mécanismes de lutte contre la fraude fiscale en particulier
avec des réalités empiriques et nous permettra également de connaître comment concevoir et
gérer le mécanisme de lutte contre la fraude fiscale.

7.4. INTERET SCIENTIFIQUE


Etant donné que notre travail est un travail de recherche orientée dans le
domaine de la gestion. Il constitue un document qui met en évidence les données réelles,
qualitatives et vérifiables pouvant servir à d’autres recherches ultérieures.

Notre étude offre aux hommes de la science un document de relance en vue de


leur permettre de dénicher l’innovation et l’avancement de la science en cherchant en leur
compléter. Elle aidera à d’autres chercheurs qui s’intéressent à la comptabilité et fiscalité pour
enrichir leurs connaissances.

Ce travail permettra aux chercheurs d’ouvrir d’autres pistes de recherche sur la


gestion de la fiscalité et enrichir davantage les sciences commerciales et financières. En fin
cette étude est généralement rédigée pour répondre aux exigences académiques selon
lesquelles tout étudiant qui arrive en troisième graduat puisse rédiger son travail de premier
cycle, dans lequel il met l’accent sur la pratique et les théories apprises.

7.5. INTERET MANAGERIAL


Cette étude permettra aux gestionnaires que nous sommes de cerner aussi
nettement que possible les différentes manières d’organiser les mécanismes de lutte contre la
fraude fiscale pour atteindre les objectifs qu’ils se sont assignés.

L’intérêt que nous manifestons est celui de nous permettre de concilier la théorie apprise à la
Pratique.

7.6. INTERET SOCIAL


Cette étude permettra au public de se faire une idée sur le mode de paiement des impôts et des
mécanismes de lutte contre la fraude fiscale.
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8. METHODES ET TECHNIQUES
8.1. METHODE DE RECHERCHE

Pour M. GRAWITZ, une méthode est définie comme étant un ensemble des opérations
Intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités. Pour bien mener
cette Recherche, nous avons recouru aux méthodes ci-après :

8.1.1. METHODE HISTORIQUE


Elle nous permettra de connaitre l’historique de la DGI et nous a facilité de consulter les
Documents financiers des années antérieures de cette entreprise.

8.1.2. METHODE COMPARATIVE


Elle nous sera d’une grande importance car elle nous a permis de comparer la nature des
impôts de chaque année afin d’en apprécier la réalisation.

8.1.3. METHODE SYNTHETIQUE


Elle nous permettra de résumer les différentes théories développées par les auteurs en rapport
Avec notre sujet de recherche.

8.1.4. METHODE ANALYTIQUE


Cette méthode porte sur un raisonnement permettant de tirer une conclusion générale en se
Servant des données particulières. Elle repose sur l’expérimentation pour aboutir sur des lois
Générales. Cette méthode nous permettra à faire une analyse approfondie sur la direction
générale des Impôts et la fraude fiscale.

8.2. TECHNIQUE DE RECHERCHE


La technique est des moyens et des procédés permettant au chercheur de rassembler des
données et des informations sur son sujet de recherche.

8.2.1. TECHNIQUE DOCUMENTAIRE


Elle nous a été très utile dans la définition des concepts de notre sujet et dans l’analyse Du cas
de l’étude. Tout travail scientifique doit avoir au moins au minimum des connaissances sur le
Thème à traiter .cette technique nous a permis d’exploiter des différents documents de nos
Prédécesseurs en vue de faciliter notre recherche.
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8.2.2. TECHNIQUE D’INTERVIEW


La technique d’interview nous a permis de collecter certaines informations auprès des
différents Agents de la DGI. Elle nous a permis à accéder aux informations supplémentaires et
Nécessaires à notre étude.

9. DELIMITATION SPATIO-TEMPOREL
Délimiter son travail revient à le situer dans le temps et dans l’espace. Notre étude est
délimitée dans le temps et dans l’espace, En effet,

 Dans l’espace, nous avons considéré la direction générale des Impôts du fait qu’elle a
une considérable expérience dans le Domaine fiscale Parmi les régies financières.
 Dans le temps, par contre, une période allant de 2019 à 2021 a retenu notre attention,
Car nous avons estimé que cette période est non seulement récente mais aussi
caractérisée par Une crise économique aiguë dû à la pandémie covid 19 et ayant
occasionné une baisse de chiffre D’affaires de plusieurs personnes morales et
physiques.
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CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL SUR LA FISCALITE,


FRAUDE ET EVASION FISCALE
SECTION I. CADRE CONCEPTUEL
La fiscalité est une notion très vaste ; plusieurs auteurs l'ont défini sans qu'il y ait de grandes
divergences. Il serait préférable de la définir selon les différents auteurs et faire un
rapprochement.

1. DEFINITION DES CONCEPTS


La fiscalité peut se définir comme étant l'ensemble des prélèvements obligatoires
effectués par les administrations publiques à titre définitif et sans contrepartie immédiate ou
directe (2(*)).

Pour Bernard BOBE, la fiscalité est l'ensemble des prélèvements pécuniaires


obligatoires effectués par les administrations publiques à titre définitif et sans contre partie en
vue de mobiliser les ressources nécessaires susceptibles de résoudre les problèmes d'ordre
pécuniaire.

Sur le plan de la gestion économique, la fiscalité est à la fois instrument et système. De


ce point de vue, elle permet au gouvernement d'orienter sa politique économique, bien plus,
c'est un instrument d'orientation macroéconomique de la dépense ou de la consommation, bref
de la demande.

Lucien MEHL quant à lui définit la fiscalité comme une prestation pécuniaire requise
des personnes physiques ou morales de droit public et éventuellement de droit privé, d'après
leurs facultés contributives, par voie d'autorité, à titre définitif et sans contrepartie déterminée
en vue de la couverture des charges publiques et des autres, collectivités territoriales.

Sur le plan politique, la fiscalité est du ressort de l'autorité exécutive et législative et se


présente comme une matière qui entre dans le domaine de la légitimité et de la souveraineté
d'un pays.

Derrière toutes ces définitions l'on comprend aisément que la fiscalité dans ses relations avec
le monde économique est une réalité et un concept complet. Il se dégage de toutes ces
définitions que la fiscalité joue également sur l'investissement (3(*)).
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2. DEFINITION ET CARACTERISTIQUES DE L'IMPOT


Les différentes définitions de l'impôt proposées jusqu'alors mettent essentiellement l'accent
sur l'un ou l'outre des aspects de l'impôt.

De nos jours, la pratique fiscale conçoit l'impôt comme « une prestation pécuniaire du latin
« pecunia, qui signifie argent » requise des personnes physiques ou morale ainsi que des
collectivités publiques, à titre définitif sans contrepartie directe, par voie d'autorité, selon la
capacité contributive de chacun, en vue de couvrir les dépenses publiques de l'Etat ainsi que
d'une intervention économique et sociale (4(*)).

Il se dégage de cette définition certains caractères essentiels de l'impôt moderne dont il


importe de les analyser à présent l’'impôt revêt cinq caractéristiques principales suivantes :

 il est une prestation pécuniaire


 il est requis des membres de la collectivité
 il est perçu par voie d'autorité
 il est perçu à titre définitif
 il est perçu sans contrepartie.
A. Impôt comme prestation pécuniaire :

L'impôt est une prestation en argent, adaptée à la nature même du fonctionnement des Etats
modernes, des agents sociaux et économiques. L'Etat a besoin des ressources monétaires pour
assurer son fonctionnement, sa survie et préserver l'intérêt général.

B. Impôt comme prestation requise des membres de la collectivité

L'impôt traduit la volonté des membres d'une collectivité nationale à améliorer leur milieu
ambiant par l'effort commun. Ainsi entendu, l'impôt est l'expression de la souveraineté
nationale. Il est établit par le peuple lui-même pour favoriser son mieux-être à travers le
programme de ses représentants.

C. Impôt comme prestation perçue d'autorité

L'impôt est établi par la loi. D'où le rattachement de la fiscalité au secteur juridique, tant dans
son essence, dans les principes de son établissement que dans ceux de son recouvrement,
l'impôt fait appel à la contrainte.
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D. Impôt comme prestation perçue à titre définitif

L'impôt n'est pas à confondre ni avec une libéralité faite à l'Etat, ni avec un prêt, ni avec une
taxe, c'est un sacrifice de l'individu au profit de tout le monde.

E. Impôt est perçu sans contrepartie

L'impôt est payé pour couvrir les charges budgétaires de l'Etat, sans qu'aucune contrepartie
directe ne soit rendue par l'administration au contribuable. C'est en cela que réside, du reste, la
différence fondamentale entre l'impôt et la taxe administrative, laquelle suppose que
l'administration rende un service à celui qui la paie.

L'impôt est soumis à certains principes fondamentaux qui permettent son


établissement dans un Etat. Dans son ouvrage recherche sur la nature est les causes de la
richesse des nations, Adam Smith stigmatisait déjà des règles ou exigences que doit satisfaire
le prélèvement d'impôt. Certes, beaucoup d'auteurs ont parlé de ces principes, mais nombreux
sont ceux qui se sont référés à Adam Smith qui déjà à 1776 avait développé ces notions.

 La règle de justice : « Tous les sujets d'un Etat doivent contribuer au soutien du
gouvernement dans la proportion la plus juste possible avec leurs facultés
contributives respectives, c'est-à-dire la plus exactement mesurée par le revenu dont
chacun d'eux jouit sans la protection du gouvernement.
 La règle de certitude : « L'impôt que chacun d'eux est tenu de payer doit être toujours
certains et ne doit jamais être arbitraire. La certitude de ce que doit payer chacun d'eux
est un fait d'imposition, un objet d'une telle importance qu'il est prouvé qu'un petit
degré d'incertitude est plus funeste qu'un degré plus considérable d'inégalité ».
 La règle de commodité : « tout impôt doit être levé dans le temps et de la manière qui
poursuit le mieux aux imposés. Il convient en effet, de réduire au minimum le
sacrifice, la souffrance du contribuable. Tout sacrifice, toute souffrance qui dépasse le
strict nécessaire est illégitime.
 La règle d'économie « tout impôt doit être combiné de manière qu'il ne sorte des
mains du peuple que le moins possible au-delà de ce qui doit entrer dans le trésor
public, et en même temps qu'il tienne le moins longtemps possible cet argent hors des
mains du peuple avant d'entrer dans le trésor ».
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3. ROLES ET FONCTIONS DE L'IMPOT


3.1. ROLE
L'impôt joue trois rôles dans un Etat :

 le rôle financier
 le rôle économique
 le rôle social et politique.
A. Le rôle financier

L'impôt sert à la couverture des dépenses publiques de la communauté ou société, c'est le rôle
original de l'impôt (5(*)).

B. Le rôle économique

L'impôt sert de régulation économique c'est-à-dire l'impôt joue un rôle permettant au


gouvernement par l'entremise du parlement de surtaxer les domaines ne devant pas faire
l'objet d'un effort et en détaxant ceux devant faire objet d'une promotion.

C. Le rôle social

Selon la capacité contributive des contribuables l'impôt est prélevé, c'est l'équité fiscale qui
est obtenue par la progressivité d'imposition contrairement à la proportionnalité d'imposition.

C'est ainsi que la loi fiscale, instrument par excellence de la politique de l'Etat en
matière économique, doit tendre « dans son principe comme dans son application » vers la
justice sociale et l'équité afin que l'impôt ne puisse pas frapper aveuglement les riches et
pauvres, salariés et paysans, ménage sans enfant et familles nombreuses, valides et
invalides...Bref l'impôt est un outil de la politique sociale et de l'équité entre citoyens.

3.2. FONCTION DE L'IMPOT


L'impôt à l'heure actuelle remplit trois fonctions principales :

la répartition des charges publiques


l'interventionnisme étatique
la redistribution des revenus et des richesses.
 La répartition des charges publiques : la couverture des charges publiques est la raison
essentielle de l'impôt. L'impôt est le seul procédé permettant de couvrir les dépenses des
services publics qui ne peuvent être rendus.
 L'interventionnisme étatique : l'impôt est souvent utilisé à des fins diverses :
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Soit par l'incitation : natalité, investissement, assurance...


Soit par dissuasion : théoriquement, des droits sur l'importation de l'alcool et du tabac qui
sont censés réduire la consommation de ces produits, la protection le droit de domaine.
Cette fonction peut s'inscrire dans le cadre d'une politique à long terme ou dans celle des
mesures conjoncturelles.
 La redistribution des revenus et des richesses : l'impôt est au peut être employé pour
aides diverses, pour réduire l'injustice sociale de façon ponctuelle (personnes âgées,
titulaires de revenus modestes) ou plus générales (nivellement des revenus ou des
fortunes) voir pour s'assurer à tous citoyens un minimum de ressources.

Le niveau des transferts de revenus dans le budget de l'Etat notamment, témoigne de


l'importance de cette fonction. Comme l'on peut le constater dans les rôles et fonctions de
l'impôt, les effets du prélèvement fiscal s'analysent plus sur le plan économique bien que
celui-ci soit l'émanation du pouvoir législatif.

Il est plus question de voir les conséquences de l'affectation des prélèvements fiscaux
par l'Etat. En effet, dans ce mécanisme de transfert de possibilité de l'assujetti vers le trésor
public, le contribuable cède une partie de ses biens, diminue les possibilités de ses
consommations et d'épargne au profit du trésor public.

SECTION II. NOTIONS DE LA FRAUDE FISCALE


1.1. Définition

Plusieurs définitions ont été données sur la fraude et l’évasion fiscale ainsi que la différence
entre ces deux notions ; mais nous n’en retenons que quelques-unes.

Etymologiquement, la fraude vient du mot latin « fraus » qui signifie « action faite de
mauvaise foi dans le but de tromper » (6(*)).

La fraude fiscale est l’expression d’une insurrection de la personne physique ou


morale contre l’Etat. Messieurs Lucien MEHL et Pierre BELTRAME définissent
techniquement la fraude fiscale comme une infraction à la loi fiscale ayant pour but
d’échapper à l’impôt, d’en réduire les bases (7(*)).

Pour Maurice DUVERGER, la fraude fiscale n’est qu’une des formes de l’évasion
fiscale. En réalité, la notion d’évasion est plus large que celle de la fraude : la fraude n’étant
qu’un cas particulier de l’évasion. En effet, on peut échapper à l’impôt en violant les lois,
c’est la fraude. Mais on peut y échapper aussi en s’appuyant sur les lois : il y a évasion légale.
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Dans les manifestations variées de l’anti-fiscalisme, la fraude fiscale occupe une place
un peu singulière dans la mesure où, d’une part, elle procède le plus souvent d’un acte
purement individuel, d’autre part elle n’a d’autre objet pour la personne qui la pratique que
d’échapper en totalité ou en partie au sacrifice fiscal.

La fraude fiscale peut être définit : comme une infraction à la loi fiscale commise dans le but
d’échapper à l’imposition ou d’en réduire le montant. Pour le conseil français des impôts « il
y a fraude dès lors qu’il s’agit d’un comportement délictuel délibéré consistant notamment à
dissimuler une fraction des recettes et à majorer des charges ; c’est la fraude qui fait l’objet de
la majoration pour mauvaise foi et éventuellement d’une répression pénale.

Il y a fraude fiscale pour quiconque s’est frauduleusement soustrait ou tenté de se


soustraire frauduleusement à l’établissement ou au payement total ou partiel des impôts soit
qu’il ait volontairement omis de faire sa déclaration dans les délais prescrits, soit qu’il ait
volontairement dissimilé d’une part, des sommes assujettis à l’impôt, soit qu’il ait organisé
son insolvabilité ou mis obstacle par d’autres manœuvres ou recouvrement de l’impôt, soit en
agissant de toute autre manière frauduleuse(8(*)).

L’une de notion voisine à la fraude fiscale est l’escroquerie fiscale. Hormis l’évasion ;
pour passer de la fraude fiscale à l’escroquerie fiscale, il est indispensable que
l’administration puisse faire état des manœuvres frauduleuses, de nature à donner crédit aux
obligations mensongères énoncées par des déclarations souscrites par le contribuable, en vue
de tromper l’administration. Dans ce cadre, le contribuable a pu falsifier des factures d’achats,
établir de fausses factures ou encore simuler des paiements.

Ayant persuadé l’administration de l’existence à son profit de crédits de taxe


imaginaires, l’escroc obtient la remise des fonds par le remboursement direct à la vue d’une
demande de restitution ou par imputation comptable.

1. Portée et étendue de la fraude fiscale

La plupart des impôts reposant sur une déclaration, les principales formes de fraude
fiscale consistent en une déclaration mensongère ou en l’absence de déclaration. L’erreur de
bonne foi dans l’application des dispositions légales complexes n’entre pas dans le champ de
la fraude que l’utilisation de la fiscalité dans le but de réduire la dette fiscale tout en
respectant les dispositions en vigueur qu’on désigne sous le terme d’évasion, et parfois, à tout
P a g e | 17

de « fraude légale ». Cependant, la frontière entre fraude et évasion est parfois difficile à
établir dans la pratique (9(*)).

La fraude en matière d’impôt sur le revenu et l’impôt sur le bénéfice des sociétés passe par la
dissimilation de ressources et notamment d’une partie du chiffre d’affaire, par la
comptabilisation de dépenses personnelles en frais généraux de l’entreprise et par l’imputation
de fausses dépenses. Les ventes sous factures et les factures sous vente sont utilisés par fraude
de la TVA en réduisant la base d’imposition et en augmentant la base de déductions ou de
remboursement.

Par définition, l’importance de la fraude ne peut être chiffrée avec précision. La


répression dont elle fait objet a permis d’établir avec certitude qu’elle avait plus, dans quelque
cas, fausser les règles de la concurrence.

En définitive, il y a fraude fiscale pour quiconque s’est frauduleusement soustrait ou a


tenté de se soustraire frauduleusement à l’établissement ou au paiement total ou partiel des
impôts, soit qu’il ait volontairement omis de faire sa déclaration dans le délai prescrit, soit
qu’il ait volontairement dissimulé d’une part des sommes assujettis à l’impôt, soit qu’il ait
organisé son insolvabilité ou mis obstacle par d’autres manœuvres ou recouvrement de
l’impôt ; soit en agissant de toute autre manière frauduleuse(10(*)).

2. Eléments constitutifs de la fraude

Le droit congolais ne définit pas en des termes clairs la fraude fiscale, mais il s’appuie sur le
droit français pour la qualification de celle-ci. Le délit de la fraude fiscale établit en droit
français se remarque par la réunion des éléments ci-après :

Elément légal : il s’agit de la loi fiscale

Elément matériel : peut prendre la forme :

Soit de l’omission volontaire de déclaration dans le délai prescrit ;


Soit de la dissimulation volontaire des sommes sujettes à l’impôt ;
Soit de l’organisation de l’insolvabilité ;
Soit de tout autre moyen frauduleux.

Elément intentionnel : il s’agit de l’intention délibérée d’échapper à l’impôt ou seulement à


une partie du montant dû. La fraude fiscale se caractérise donc, du point de vue matériel, par
l’un des éléments suivants :
P a g e | 18

L’omission de déclaration doit être volontaire ; ce qui implique nécessairement la mauvaise


foi du contribuable, l’omission d’écritures ou leurs falsifications par des personnes à
l’obligation de tenir la comptabilité.

La dissimulation doit être volontaire : La fraude fiscale peut dans certains cas prendre la
forme de majoration, des charges ou frais déductibles, d’omission d’écritures comptables ou
l’établissement d’écritures fausses…en vue de minorer des recettes ou des revenus.

Définies par la loi ; elles sont prévues par le code général des impôts et sont susceptibles
d’être contestées devant les tribunaux.

Les sanctions pénales, qui sont infligées par les tribunaux de l’ordre judiciaire uniquement à
la suite d’infractions pénales. Les sanctions pénales ont la particularité d’être répertoriées non
pas dans le code pénal mais dans le code général des impôts. Ces sanctions sont prononcées
par les juridictions, à la demande de l’administration fiscale, contre les auteurs d’infractions
fiscales graves considérées comme délits (comme la fraude fiscale par exemple) en
complément des sanctions fiscales appliquées par l’administration.

Par ailleurs, en France, le principe de cumul des sanctions fiscales et des sanctions
pénales, en cas de fraude fiscale particulièrement, est admis tant parle conseil d’Etat que par
la Cour de Cassation, qui considèrent que ni le pacte international de New York relatif aux
droits civils et politiques ni la convention européenne des droits de l’homme n’y font obstacle.
Cependant, le conseil constitutionnel a précisé que le montant global des sanctions
éventuellement prononcées ne doit pas dépasser le montant le plus élevé de l’une des
sanctions encourues (16(*)).

Le juge compétent en cas de fraude fiscale : Il faut savoir que, en droit commun, l’initiative
des poursuites appartient au parquet. En droit fiscal, cette initiative appartient à
l’administration des impôts, dans la mesure où le parquet ne peut pas engager de poursuite
sans une plainte préalable déposée par l’administration fiscale. L’administration se retrouve
en fait seule juge de l’opportunité de l’exercice des poursuites et sélectionne les affaires
qu’elle va soumettre au juge pénal sans autre arbitre qu’elle-même (17(*)).

Le juge de la légalité en matière fiscale est le juge de l’impôt. Dans la généralité des cas, le
juge de l’impôt est un magistrat de l’ordre administratif (18(*)).

Il y a donc indépendance des instances pénales et fiscales. Selon un principe bien établi, les
poursuites pénales pour fraude fiscale et la procédure administrative tendant à la fixation de
P a g e | 19

l’assiette et de l’étendue des impositions sont par leur nature différente et indépendante l’une
de l’autre. Il en résulte que le juge répressif n’a pas à surseoir, à statuer jusqu’à ce que le juge
de l’impôt se soit prononcé. Cette indépendance se justifie par l’éventard plus large des
preuves admises devant le juge pénal qui doit statuer selon son intime conviction (19(*)).

2.1. L’EVASION FISCALE

2.2. Définition

L’expression évasion fiscale est ambigüe. Son sens général est l’évitement de l’impôt
en déplaçant toute la partie d’un patrimoine ou d’une activité vers un autre pays ([1]). Elle est
une action licite du contribuable en vue de réduire sa charge fiscale.

L’évasion est une utilisation de toutes les possibilités offertes par la législation fiscale
pour échapper les plus possibles à l’impôt ([2]).

Elle est appelée également soustraction fiscale pour éviter la confusion avec l’évasion
résultant de la fuite des capitaux sur le plan international, est une forme d’opposition ou
moyen d’une manœuvre fallacieuse ou d’une omission du contribuable engendrant de ce fait
des impôts inférieurs à ceux qui devraient être légalement acquittés.

L’évasion fiscale appelée également soustraction fiscale pour éviter la confusion avec
l’évasion restant de la fuite des capitaux sur le plan international, est une forme d’opposition
à l’impôt, qui s’exprime par une violation de la procédure d’imposition au moyen d’une
manœuvre fallacieuse ou d’une omission du contribuable engendrant de ce fait des impôts
inférieurs à ceux qui devraient être légalement acquittés ([3]).

Le dictionnaire économique et financier donne un sens propre au terme évasion


fiscale ; quand celui qui devrait payer impôt ne le paie pas, sans que la charge de celui-
ci soit supporté par un tiers ([4]). Elle consiste en outre à échapper à l’impôt en appuyant
sur les lois.

L’évasion fiscale dans le cadre de notre travail peut se définir comme l’ensemble
des procédés par lesquels les contribuables échappent en tout ou en partie au pouvoir ou
en tirant partie des lacunes ou imperfection des textes législatifs ou en recourant à la voie
moins imposée de l’échelle nationale ([5]).

Il y a évasion fiscale, dès lors qu’il y a manifestation évidente de la « manipulation »


de la loi fiscale par le contribuable.
P a g e | 20

2.3. Différentes formes d’évasion fiscale

De la définition retenue , notons que l’évasion fiscale revêt deux formes à savoir ;
l’évasion fiscale interne c'est-à-dire à l’intérieur du territoire dont relève le contribuable
et l’évasion fiscale internationale qui se pratique à l’étranger ([6]). La première
hypothèse, l’évasion fiscale interne va nous intéresser le plus dans le cadre de notre sujet
([7]). Le critère de distinction entre évasion fiscale interne et celle internationale est la
législation de l’Etat à laquelle le redevable soumet sa matière imposable en l’occurrence
ici, la législation congolaise.

L’évasion fiscale interne comme nous l’avons dit tantôt ,consiste de la part
d’une personne à l’user les facultés offertes par la législation nationale pour recourir à
la formule juridique la moins imposée. Les voies auxquelles les contribuables se livrent
en vue d’échapper à l’impôt sont difficiles à limiter mais la raison est bien connue :
l’habileté du contribuable à l’élider l’impôt.

Ainsi, sous la forme évasion fiscale interne les contribuables utilisent différents
procédés dont : l’abstention, la substitution, l’utilisation des lacunes de la loi, abdication de
la loi ([8]).

Selon l’article 102 de la loi n° 004 ∕ 2003 du 13 mars 2003 portant reforme des
procédures fiscales, la fraude fiscale (ou l’intention frauduleuse) se présente sous les formes
suivantes.

Pour que l’élément objectif de l’atteinte portée aux intérêts financiers de la


collectivité soit réalisé, il faut bien entendu qu’il y ait une personne assujettie et un élément
imposable au pays (au Congo par exemple). La soustraction d’impôt renvoie donc à
l’ensemble des dispositions qui déterminent les personnes assujetties et les éléments
imposables ;ces dispositions doivent être examinées, à titre de question préalable, pour savoir
s’il y a effectivement une atteinte portée aux intérêts pécuniaires de la collectivité
publique concernée.

Compte tenu de ce lien, entre élément imposable et infraction fiscale, on classe


généralement le cas de soustraction en fonction de l’élément imposable qui n’a pas été
déclaré correctement.

Pour les personnes physiques, les cas de soustraction fiscale les plus fréquents selon
la jurisprudence concernent les revenus accessoires, en particulier lors qu’il y a activité
P a g e | 21

indépendante accessoire, alors que la soustraction fiscale est moins fréquente pour les salariés,
compte tenu de la fiche de paie collective ou des feuilles de paie de salaire à annexer à la
déclaration. En revanche, en matière de revenu de la fortune mobilière, la jurisprudence
donne une quantité d’exemples de cas des soustractions pour les revenus provenant des
intérêts sur créances ainsi que les cas de prestations appréciables en argent.

2.4. Illicéité du comportement du contribuable

Pour qu’il ait soustraction fiscale, il ne suffit pas qu’il y ait insuffisance ou absence
de taxation ; il faut encore que le contribuable, par son activité ou par son action ait violé une
obligation que la loi impose.

Parmi les obligations violées par le contribuable qui commet une soustraction, on
peut notamment mentionner l’obligation de remplir la formule de déclaration d’impôt de
manière conforme à la vérité et complète, l’obligation de faire tout ce qui est nécessaire
pour assurer une taxation complète et exacte.

2.5. La fraude du contribuable

La soustraction est punissable lorsqu’elle est commise intentionnellement ; Le


contribuable commet intentionnellement une soustraction d’impôts lorsqu’il la commettre
avec conscience et volonté.

En cas de déclaration préparée par un représentant contractuel des problèmes


analogues en matière d’intention se posent lorsque c’est le représentant du contribuable qui
a porté dans la déclaration d’impôts de ce dernier des indications inexactes et de ce fait
il y a eu taxation insuffisante du contribuable.

Lorsque le contribuable est une personne morale, la circulation n° 21 de l’administration


fédérale suisse a indiqué que, lorsque l’auteur de la soustraction est une personne morale,
l’intention ou la négligence ne peuvent exister que vis-à-vis des organes ou des
représentants des personnes morales.
P a g e | 22

2.6. Le lien de causalité entre le comportement de contribuable et l’attente


aux intérêts de la collectivité publique

Pour qu’il ait soustraction, il faut que l’atteinte aux intérêts pécuniaires de la collectivité
publique soit imputable, c'est-à-dire qu’il y ait un lien de causalité entre le comportement du
contribuable et l’insuffisance de la taxation.

2.7. La passation des écritures fictives ou inexactes dans les livres comptables

Le contribuable a l’obligation de tenir les documents de synthèse conformément au


plan comptable général congolais, principalement le journal, la balance, le bilan, le tableau
de formation de résultat, le tableau économique, fiscal et financier, ainsi que les pièces
justificatives en appuis à cette comptabilité .

L’ élément matériel de ce délit est constitué par l’action de passer ou de faire


passer des écritures inexactes ou fictives au livre journal et au livre d’inventaire prévus
dans le code de commerce ou dans des documents qui en tiennent lieu.

Le caractère volontairement du manquement est expressément exigé d’après


l’article 227 du livre de procédure pénale français. La passation délibéré des écritures
fictives ou inexactes dans les livres comptables se fait dans le but de minorer les
recettes et les revenus.

Par ailleurs, il faut signaler que même si les résultats comptables ( du fait de
l’indépendance du droit comptable et du droit fiscal, il faut que c’est le second résultat à
savoir le résultat comptable) qui détermine tout d’abord le résultat comptable, puis on
applique ensuite les règles propres à la fiscalité pour parvenir au résultat fiscal. Cela a
pour conséquence, si en comptabilité toutes les écritures ne sont pas passées, il y a risque
des problèmes liés aux comptes du bilan et comptes de résultat inexactes quand à leur
contenu.

1° L’inexactitude du contenu des comptes

Une comptabilité est inexacte quand à son contenu, lorsqu’elle fait apparaître les
événements de la vie des affaires de manière incorrecte ou incomplète. Dans un tel cas, le
bilan et le compte de résultats sont également inexacts quant à leur contenu. Souvent la
difficulté est de déterminer s’il y a véritablement inexactitude et non conformité des
documents comptables avec les règles comptables, ou si, au contraire il s’agit d’un domaine
P a g e | 23

qui relève du livre exercice du pouvoir d’appréciation du chef d’entreprise. S’il y a en plus
inexactitude sur le plan forme, alors le délit de passation délibérée des écritures fictives ou
inexactes dans les livres comptables entre en considération. Par exemple en cas d’actifs non
comptabilisés, de passifs fictifs, des comptabilisations sous une rubrique ou une date, ou
dans un compte inexactes, etc.

2° Distributions de bénéfices dissimulés (prestation appréciables en argent, créance en


restitution et inexactitude des comptes

Sont des distributions de bénéfices de toutes les prestations appréciables en argent


faites par les sociétés au porteur de droits de participations, et qui ne constituent pas un
remboursement de part du capital existant . Ces prestations peuvent être ouvertes ou
dissimulés.

Les prestations ouvertes sont faites depuis de comptes bénéfiques rapportés ou du


compte de restes, elles n’affectent pas le comptes de pertes et profits et n’ont aucune
conséquence sur le résultat imposable de la société.

Les distributions des bénéfices sont des notions économiques ; si bien que les autorités
fiscales n’ont pas à tenir compte de conditions de l’évasion fiscale pour déterminer le
traitement fiscal d’une transaction sur la prise en compte de réalité économique.

Parfois la distribution d’un bénéfice dissimulé ne dépend pas d’une question


d’appréciation ou d’évaluation ;c’est par exemple le cas chaque fois que les distributions de
bénéfice sont faites sous la forme de la renonciation par la société à un produit, par exemple
lorsqu’en cas des ristournes versées par les fournisseurs , la société ne comptabilise pas
les montants ristournés à son avantage , mais les remets directement à ses actionnaires
dans ce cas ; il est manifesté qu’il y a non seulement soustraction.

La société n’a pas indiqué dans la déclaration d’impôt les prestations fournies
gratuitement à des tiers ou à des actionnaires de la société, mais également la passation
délibérée des écritures inexactes , dans la mesure où la comptabilité de la société est
inexacte (elle fait état d’un produit). Ces situations où la prestation appréciable en argent
s’accompagne d’une inexactitude des comptes peuvent se produire également dans les autres
catégories de prestations appréciables en argent ; ainsi par exemple dans le cas où un
contrat de travail entre la société et l’actionnaire, ou une personne proche de
P a g e | 24

l’actionnaire est dissimulée. Dans ce cas, en effet, la comptabilisation ne doit pas se faire
sur la base du contrat dissimulé, mais sur base de la réalité.

L’émission des fausses factures


Quelqu’un qui fournit intentionnellement de fausses données et qui joint des
justifications falsifiées commet une infraction de fraude fiscale . Il fait partie de ce qu’on
appelle sous d’autres cieux D’organisation par le contribuable de son insolvabilité. Il
s’agit pour le contribuable de montrer à l’administration fiscale que la matière
imposable n’existe plus, suite à des mauvaises affaires ou des faillites de son entreprise.

2.8. L’opposition à la l’action de l’administration des impôts

En droit congolais, le fait de s’opposer à l’action de l’administration des impôts


constitue une infraction ; cela constitue une intention frauduleuse. Cette opposition peut être
faite par le contribuable dans les actions suivantes de l’administration des impôts : soit le
recouvrement, le contrôle, la demande des renseignements,…

2.9. L’incitation du public à refuser ou a retarder le paiement de l’impôt

En droit congolais, la tentation ainsi que l’incitation du public à refuser ou à retarder le


paiement de l’impôt est une infraction à sanctionner.

En effet dans un groupe important, les filiales ont des liens de dépendances et de
mouvement de bien et de marchandises sont nombreux ; le transfert de bénéfices pourra
s’effectuer par la vente de biens par une entité située dans un paradis fiscal à un prix
élevé. Un bénéfice important sera ainsi localisé dans le paradis fiscal. les transfert de
bénéfice se réalisent également en minorant ou majorant artificiellement les charges
d’une société comme les rémunérations de services, les intérêts et les redevances.

4° La rémunération des services fictifs

La fraude peut être décelée a


l’occasion de versement d’une redevance issue d’une étude effectuée au profit d’une
personne morale ou privé. Elle peut être constatée lors de versement d’une redevance
pour l’exploitation d’une marque commerçable. Dans la première hypothèse, il s’agît
par exemple d’une société qui paie très chère une mémoire à une société d’étude
installée dans un paradis fiscal (plus on a une charge moins on paie l’impôt).
P a g e | 25

3. AUTRES NOTIONS
3.1. MODES DE FINANCEMENT ET D’ALLOCATION DES
RESSOURCES PUBLIQUES
Au fur et à mesure que ces dernières se sont développées et diversifiées l’État, a raffiné ses
modes de Mobilisation et a mis sur pied des techniques appropriées pour drainer
suffisamment des ressources au trésor public. Les moyens utilisés sont donc variés. En vue de
rendre l’exposé plus clair, nous avons distingué trois sources différentes :

 Sources permanentes : il s’agit des ressources régulières qui procurent à l’État des
recettes à des échéances déterminées : un mois, un trimestre, une année. Les sources
permanentes sont là fiscalité.
 La parafiscalité : les revenus des domaines publics et privés de l’État (Revenu de son
portefeuille), les recettes administratives et judiciaires. Les sources permanentes
procurent à l’État entre 80 et 90% ses recettes budgétaires.
 Sources occasionnelles ou exceptionnelle : il s’agit des moyens par lesquels l’État se
procure des ressources des sources occasionnelles pour combler les trous prévisibles
entre les dépenses publiques et les recettes permanentes au cours d’un exercice
budgétaire.

Les recettes qui proviennent de ces sources ne sont définitivement acquises. Ce


sont des recettes de trésorerie qui permettent de faire face à une situation financière donnée ou
de rembourser les emprunts après l’échéance convenue.

3.2. NOTIONS DE L’IMPÔT

Les impôts font partie de la réalité économique des pays. Ils existent dans tous
pays presque tous les lieux. Payer ses impôts est avant tout une obligation civique avant d’être
une participation à la couverture des charges de la nation.

La fiscalité peut-être définie comme une discipline juridico-économique qui a


pour objet d’étudier les principes, les règles et les techniques de la mise en œuvre des impôts.
Cette discipline est régie par une branche du droit des affaires appelée droit fiscal. Elle a pour
champ d’application les richesses économiques et financières des différents Agents
économiques. Le droit fiscal réglemente les relations financières entre l’État et les assujettis à
travers un certain nombre de prélèvements fiscaux sous forme d’impôt et taxes.
P a g e | 26

L’impôt : par l’impôt il faut entendre : tout prélèvement pécuniaire requis des
assujettis par voie d’autorité au profit de l’État suivant les règles générales à titre définitif et
sans contrepartie immédiate (contrairement à la taxe et redevances), en vue de couvrir les
charges publiques (où financement des dépenses publiques) et de réaliser d’autres objectifs
économiques et sociaux.

A côté des impôts il existe d’autres prélèvements :

 Les taxes fiscales : il s’agit des prélèvements pécuniaires au profit de l’État, des
collectivités locales ou des entreprises publiques, par voie d’autorité sur les
bénéficiaires d’un avantage particulier procuré à l’occasion du fonctionnement d’un
service public. La taxe suppose donc l’existence d’une contrepartie ( ce qui la
distingue de l’impôt) ; cependant cette contrepartie n’est pas proportionnelle au coût
du service rendu ( ce qui la distingue de la redevance).
 La redevance : comme la taxe, la redevance suppose un service rendu, elle est donc
perçue moyennant une contrepartie. Elle rémunère un service public qui sert l’intérêt
général. La redevance peut disparaître mais le service demeure.
 La parafiscalité : le prélèvement fiscal prend en général lui aussi le nom de taxe.
D’une manière générale la taxe parafiscale peut-être définie comme prélèvement
obligatoire et sans contrepartie, perçu dans un but social, économique ou
professionnel, au profit des personnes morales publiques ou privées, autres que l’état
et les collectivités locales, en vue d’assurer leur financement propre. À titre
d’exemple : la taxe de prévention routière.

3.3. CLASSIFICATION DES IMPOTS

Les impôts peuvent être classés selon plusieurs critères. A côté de leurs classifications
qu’on peut qualifier d’administrative ou traditionnelle, qui distingue entre impôt directs et
impôts indirects, on peut retenir au moins deux autres classifications : celle qui classe les
impôts selon la nature de l’assiette et celle qui la classe en fonction de modalités de
liquidation.

A. Classification traditionnelle ou administrative : c’est la classification la plus


répandue et qui est d’ailleurs reprises dans le texte législatif et réglementaire. Cette
distinction se base sur la dissociation entre la personne qui acquitte l’impôt et celle qui
le supporte effectivement en dernier lieu.
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 Impôts directs : il s’agit des impôts payés et supportés définitivement par la


même personne. C’est le cas des impôts sur les revenus des personnes
physiques et morales. (IS, IR)
 Impôts indirects : il s’agit en général des impôts acquittés par une personne :
le redevable légal qui le percute sur une autre personne qui est le redevable
réel. C’est le cas de la TVA payée souvent par les entreprises, en tant
qu’intermédiaire entre les consommateurs final (contribuables) et l’État.

On l’appellera impôt indirect aussi du fait qu’il est payé à l’occasion d’une dépense et aussi
par ce qu’il est généralement dissimulé. Exemple : TVA droit d’enregistrement, droit des
douanes.

B. Classification en fonction des types d’assiettes

Selon l’assiette, ou la matière imposable, on distingue trois types d’impôts :

A. Impôt sur le revenu : ce sont des impôts qui frappent la richesse en voie
d’acquisition, des personnes physiques et morales. Cas de l’IR et de l’IS.
B. Impôt sur les dépenses : il s’agit d’impôt qui frappe la richesse en circulation.
C’est le cas de la TVA qui taxe les biens et services aux différents stades de
leur circulation. Cas de la taxe sur le débit des boissons.
C. L’impôt sur le capital : c’est un impôt qui frappe la richesse déjà acquise.
C’est le cas de l’impôt sur la fortune en France.
C. Classification selon les modalités de liquidation ou types de tarifs appliqués :

Liquidation d’un impôt signifie la détermination de sa base de calcul (ou assiette) et


l’application du tarif correspondant. Ainsi les impôts sont classés selon la nature de tarifs
appliqués pour les calculs des sommes dues au trésor public. On distingue trois types
d’impôts :

 Impôt à taux fixe : il s’agit d’impôts représentés par une somme prédéterminée
indépendamment de la qualité de la personne imposable. Exemple : droit de timbres,
vignette de voiture.
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 Impôts à taux proportionnels : ce sont les impôts calculés en application d’un


pourcentage à la base imposable. L’impôt s’accroît proportionnellement à
l’augmentation de la valeur de la base imposable. Exemple droit d’enregistrement.
 Impôts à taux progressifs : ce sont des impôts dont le taux augmente au fur et à
mesure que s’accroît la base imposable. La progressivité est justifiée par la recherche
d’une certaine équité fiscale entre les contribuables. Exemple : L'IR dont le taux va en
augmentant (de 0%, 15%... Jusqu’à 38% selon la loi financière 2010).

4. LES SOURCES DU DROIT FISCAL

L’impôt relève de la compétence du législateur, à qui il appartient de le créer et d’en


déterminer l’assiette et d’en fixer le tarif.

Le rôle du pouvoir exécutif consiste à préciser les modalités d’application des mesures
fiscales édictées par le législateur. Ainsi les sources du droit fiscal sont au nombre de quatre :

 La loi votée par le parlement


 Les conventions internationales
 Les notes circulaires et instructions de l’administration fiscale (interprétation de la loi)
 La jurisprudence fiscale : arrêts des tribunaux et avis des juges dans certains pays
développés comme la France.

4.1. LE RECOUVREMENT DE L’IMPÔT


(encaissement)

Il se fait en général au profit du trésor public. Il existe trois types de recouvrements à savoir :

 Le recouvrement spontané (Sans émission de rôle) : c’est l’assujetti qui prend


l’initiative de payer l’impôt.
 Le recouvrement par voie de rôles : c’est l’administration qui prend l’initiative en
préparant les registres des assujettis ainsi que les montants à payer et demande aux
contribuables de s’acquitter des sommes dues au trésor public.
 Le recouvrement par prélèvement à la source : dans ce cas, c’est l’employeur ou le
payeur qui est ténu de prélever le montant de l’impôt avant le paiement des
rémunérations, des intérêts.
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5. LES OBJECTIFS DE LA FISCALITE

La fiscalité répond à trois objectifs essentiels à savoir :

 Objectif de financement des dépenses publiques de l’État : il s’agit de la fonction


classique des impôts.
 Objectif de redistribution des revenus : la fiscalité a aussi pour rôle de corriger les
imperfections du marché en matière d’allocations équitable des richesses : la fiscalité
représente un moyen de redistribution des revenus en vue de réduire les inégalités
sociales.
 Objectif économique de l’impôt : il s’agit d’une fonction récente de l’impôt. Ainsi la
fiscalité permet à l’État d’intervenir dans la vie économique et sociale. L’État peut
créer de nouveaux impôts et annuler certains Parmi ceux qui existent déjà. De même
qu’il peut accroître ou réduire le poids de certains impôts pour favoriser ou défavoriser
un bien, une catégorie sociale ou un secteur économique.

CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE

Le présent chapitre a traité deux points essentiels dont le cadre conceptuel et le


fonctionnement de la fiscalité. Dans le cadre conceptuel, nous avons présenté les concepts
clés de l’étude notamment la fraude fiscale, l’évasion fiscale et quelques notions sur le
fonctionnement de la fiscalité.
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CHAPITRE DEUXIÈME : PRESENTATION DE LA DIRECTION


GÉNÉRALE DES IMPÔTS ET MECANISME DE LA LUTTE CONTRE
LA FRAUDE FISCALE
1. PRESENTATION DU CHAMP EMPIRIQUE

II.1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE

La Direction Générale des Impôts (DGI) se trouve au croisement des avenues Nsendwe coin
Tabora quartier MAKUTANO ville de Lubumbashi, province du Haut Katanga.

II.1.2. HISTORIQUE

La Direction Générale des Impôts est née à l’époque coloniale sous la dénomination
« Direction Générale des Impôts et Taxes du Congo Belge », la gestion de cette direction et
celles du trésor de la comptabilité, de la gestion de la dette publique, de l’informatique et de la
douane ont fonction jusque peu après l’accession de notre pays à l’indépendance, comme des
directions dépendant du secrétariat général aux finances.

Avec l’évolution du temps et la recherche de l’efficacité de la gestion de l’assiette


des recettes de l’Etat, certains de ces directions sont devenues entreprises publiques à part
entières c’est le cas notamment, de la direction de douanes devenue «office des douanes et
accises » (OFIDA), la DGDA et la DGRAD.

La Direction Générale des Impôts dans son ancienne formule, occupait des travaux
d’assiettes, du recouvrement et de contrôle de toutes personnes physiques et morales
éparpillées sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo. A l’intérieur du
pays, plus précisément dans les provinces, les prérogatives dévolues à la direction générale
des impôts étaient assurées par une division provinciale des impôts.

La direction des impôts et taxes n’échappera pas à cette logique liée aux impératifs
nouveaux découlant de l’évolution de la matière fiscale. C’est ce qui explique les différentes
stratégies de réforme qui ont conduit aux nombreuses restructurations de cette direction. Trois
périodes marquent l’histoire de l’administration fiscale de trois pays à savoir :
P a g e | 31

 La période avant 1988, sous l’appellation « direction des impôts et taxes »


 La période avant 1988 à 2003, « Direction Générale des Contributions »
 La période de 2003 à nos jours, « Direction Générale des Impôts » par le décret
n°017/2003 du 02 mars 2003. Cette dernière restructuration répond ainsi au souci de
mieux justifier la conception liée au caractère même de la notion de « contribution»
jugée moins contraignant.

1.3. FONDEMENT JURIDIQUE

La base juridique de la création de la direction générale des impôts est le décret


n°017/2003 du 02 mars complété et modifié par le décret n°04/099 du 30 décembre 2004 ces
textes de lois remplacent et abrogent les ordonnances n°88/039 du 10 mars 1988 et n°89/099
du 12 mai 1989 portant création de la DGI.

Toutes les missions assignées à l’ancienne Direction Générale des Contributions


(DGC) sont reprises par la Direction Générale des Impôts. Cependant l’organisation de type
fonctionnel qui était mise sous la DGC a changé au profit d’une organisation par type des
contribuables. Celle-ci est fondée sur une stratégie en vertu de laquelle les services de
l’administration centrale se consacrent aux missions de pilotage de conception et d’animation
pendant que la gestion des contribuables par importances des enjeux fiscaux est confiée à des
services extérieurs appelés « services opérationnels »

Son personnel est régie par le décret n° 018/2003 du 02 mars 2003 qui remplace et
abroge ordonnance n°89/099 du 12 mai 1989 portant sur le règlement d’administration relatif
au du personnel de carrière de la DGI.

Outre, les dispositions au recrutement, période probatoire, positions administratives,


régime disciplinaire, cotisation, avancement en grade, cessations définitives de services
reprises dans les anciennes dispositions, le décret n°018 du 02 mars 2003 innove par la mise
en place d’un corps des inspecteurs.
P a g e | 32

II.1.4. MISSION ET OBJECTIF

1.1. MISSION

Au terme de l’article 2 du décret n°017/2003 du 02 mars 2003 la Direction Générale


des Impôts est l’organe administratif qui a la vocation d’exercer, dans le cadre des lois et
règlement, les missions et prérogatives en matière fiscale ; celles-ci comprenant l’assiette, le
recouvrement, le contrôle et le contentieux des impôts, taxes et prélèvement à caractère fiscal.

Celle-ci comprend entre autres, celles relatives à l’assiette, le contrôle, le


recouvrement et le contentieux des impôts, taxes redevance et prélèvements à caractère fiscal.
A ce titre, elle est chargée d’étudier et de soumettre à l’autorité compétente, les projets de lois,
de décrets arrêtés et instructions en matière fiscale.

De ce fait, elle constitue l’instance par excellence, de consultation pour tout texte ou
toute convention à incidence fiscale ou tout agrément d’un projet d’investissement à un
régime fiscal dérogation. La Direction Générale des Impôts (DGI) exerce ses compétences de
manière exclusive, sur toute l’étendue du territoire national.

Son rôle étant de collecter l’impôt en faveur de l’Etat, la DGI met à disposition de
son personnel une allocation budgétaire au moins égales à 5% des recettes assignées ainsi
celle de 50% des pénalités fiscales recouvrées en vue de la motiver, elle bénéficie également
en sus des crédits budgétaires lui allouer à cet effet, d’une quotité de 10% des pénalités
recouvrées pour ses dépenses d’investissement.

1.2. OBJECTIF

Son objectif principal consiste en la maximisation des recettes pour le comptes du


trésor public par la fiscalisation des opérations économiques et autres contribuables, des
réalisations revêtent donc un caractère socio-économique très considérable, car les recettes
aussi générées accordent à l’Etat congolais, les moyens de sa subsistance qui lui permettent
d’exercer ses prérogatives régulières en matière financier et budgétaire.
P a g e | 33

1.5. FONCTIONNEMENT DE LA DIRECTION GENERALE DES IMPOTS

La Direction Générale des Impôts est dirigée par un Directeur Général assisté par
deux Directeurs Généraux Adjoints, nommés et le cas échéant, relevés de leurs fonctions par
le Président de la République, sur proposition du ministre qui a les finances dans ses
attributions. La DGI comprend l’Administration centrale et les directions opérationnelles dont
la direction urbaine des impôts de Kinshasa ainsi que les directions provinciales.

1.6. STRUCTURE ORGANIQUE

L’Administration Centrale comprend :

 La Direction des ressources humaines


 La Direction des études, de la législation et des contentieux
 La Direction de l’informatique
 La Direction de la gestion budgétaire et des services généraux
 La Direction de la taxation et de la documentation
 La Direction du contrôle fiscal
 La Direction du recouvrement.

En dehors des directions susmentionnées, nous avons les Directions opérationnelles : La


Direction des Grandes Entreprise, Directions urbaines des impôts de Kinshasa et provinciales
dépendant de la Direction Générale. Elles sont subdivisées en divisions, bureaux secrétariat et
cellules. Ces différentes directions sont hiérarchiquement soumises à l’autorité du Directeur
Général (DG). Au niveau de la Direction Générale (DG) il y a un secrétariat général, une
division administrative animée par un chef de division qui est le coordonnateur du secrétariat
du DG et du DGA.

Au niveau du DGA il a son secrétariat et une division appelée cellule technique qui est
composée des inspecteurs des impôts.

Les directions urbaines et provinciales des impôts disposent des inspecteurs chef de Pool et
inspecteurs urbains, provinciaux sous l’autorité directe du Directeur Général.
P a g e | 34

1.3. Services rattachés à la Direction


Générale (DG) :

La DG possède des bureaux d’appoint pour son bon fonctionnement et sous l’autorité du
Directeur Général. Ceux-ci comprennent :

 La division administrative : cette division assure la coordination du secrétariat du


Directeur Général et des Directeurs Généraux Adjoints.
 La cellule technique : elle est constitué d’une dizaine d’inspecteurs d’impôts qui
assistent le Directeur Général et les Directeurs Généraux adjoints dans le suivi du
traitement ou de l’instruction des dossiers revêtant un caractère urgent, confiés aux
différents directions ainsi que le suivi de certains dossiers transmis au cabinet du
ministre des finances ou éventuellement à d’autre ministres et administrations
publiques ou privées.
1.4. Structure Administrative et
Attributions

LE DIRECTEUR GENERAL

Il supervise et coordonne l’ensemble des activités de la direction générale des impôts. A cet
titre, il dispose de tous les pouvoir nécessaire reconnues par les lois et règlements en vigueur
pour l’accomplissement des tâches définies à l’article 2 ci-dessous.

Il gère le personnel, les crédits ainsi que les biens, meubles et immeubles, présent et
avenir mis à la disposition de la direction générale des impôts ;
Il dispose du droit d’évoquer les affaires et peut reformer, sauf en matière de
contentieux, les décisions des directeurs ;
Il délègue une partie de ses compétences au directeur général adjoint qui lui rend
compte. En cas d’absence ou d’empêchement, le directeur général adjoint ou à défaut
de ce dernier, par un directeur désigné par le ministre ayant les finances dans ses
attributions.
P a g e | 35

LE DIRECTEUR GENERAL ADJOINT

Il assiste le directeur général dans l’exercice de ses fonctions et donne ses avis sur toutes
matières, il décide dans les matières de la compétence du directeur général lui déléguées tout
en lui rendant compte et assume l’intérim du directeur général en cas d’empêchement.

Inspecteur Générale des Services

Il contrôle les services des directions centrales de la Direction des Grandes


Entreprises ainsi que de la Direction Urbaine et des directions provinciales sur ordre du
Directeur Général des Impôts. Il peut être chargé des missions d’enquête et de contre
vérification fiscale. Elle veille à l’application régulière des lois et règlements en vigueur et au
respect des directions de l’administration centrale. Suite aux manquements constatés, Il
propose les mesures disciplinaires et les reformes de nature à améliorer l’organisation et le
fonctionnement des services.

L’administration centrale

Toutes les directions et différents bureaux ont des taches permanentes, les attributions de
chaque direction et voir même des taches ponctuelles qu’ils exercent au sein de la DGI.

1.7. ORGANIGRAMME
P a g e | 36

2. LES PROBLEMES DE LA FISCALITE CONGOLAISE FACE A LA LUTTE


CONTRE LA FRAUDE FISCALE
2.1. LES MOYENS DE REPRESSION (SANCTION)

L’évolution du système des pénalités fiscales en République démocratique du Congo est


caractérisée par trois périodes :

 La période d’avant l’ordonnance- loi du 10 mars 1988 ;


 La période allant du 10 mars 1988 au 4 septembre 1997 ;
 La période allant du 4 septembre 1997 à ces jours.
A. Période d’avant l’ordonnance- loi du 10 mars 1988

Avant la réforme du 10 mars 1988, les sanctions prévues par l’ordonnance- loi de
1969 qui étaient d’application. Ces sanctions étaient de deux ordres : 1° Celles appliquées par
l'administration fiscale à savoir la majoration, l'accroissement des impôts, amendes fiscales, y
compris les astreintes fiscales. Celles appliquées par les tribunaux notamment
l'emprisonnement et les amendes.

Pendant cette période, l'évolution des pénalités s'est caractérisée essentiellement par
des simples modifications de taux de majoration et d'accroissement : de 10% à 20% entre
1969 et 1974, de 40% à 100% des droits éludés entre 1976 et 1987.

Les infractions commises passibles de pénalité fiscale sont les suivantes : le retard de
paiement, le défaut ou retard de déclaration entraînant une taxation d'office ; l'insuffisance,
l'omission ou l'inexactitude dans les déclarations souscrites, entraînant de redressement avec
ou sans présomption de bonne foi du redevable.

Signalons par ailleurs que l'application des différents taux ne tenait pas compte de
l'étendu de la durée de retard dans le paiement de l'impôt. En plus cette façon de sanctionner
ne tenait pas compte non plus de la justice fiscale, les sacrifices consentis par deux
contribuables pour une même infraction au titre de sanction étaient considérés de la même
manière malgré la durée ou le comportement du contribuable.
P a g e | 37

B. Période allant de l'ordonnance- loi du 10 mars 1988 au 4 septembre 1997

L'ordonnance- loi n°88/008 du 10 mars 1988 a profondément modifié les régimes de pénalité
applicable en République démocratique du Congo Avec cette ordonnance- loi, on a
commencé à tenir compte :

 du caractère fautif du comportement des contribuables ;


 du retard dans le paiement de l'impôt et dans les déclarations ;
 de l'infraction ou de son degré de répétition.

Ces dispositifs se caractérisent par une superposition des sanctions et augmentation de taux
suivant la gravité du retard. Ainsi des pénalités de recouvrement étaient constituées des
intérêts moratoires (4% à 7%) par mois civil de retard ou pour une période d'un mois civil
commencé et d'une amende (de 25% à 36%) par année commencée.

C. Période allant du 4 septembre 1997 à ces jours

L'arrêté ministériel n°015 du 4 septembre 1997 portant régime des pénalités fiscales en
République démocratique du Congo a innové en matière des sanctions fiscales.

La grande innovation apportée par cet arrêté est la distinction à établir entre les
pénalités d'assiette, les pénalités de recouvrement et les amendes administratives. Les taux
fixés étaient dissuasifs en rapport avec l'infraction en vue de préserver la valeur des créances
fiscales.

 Pénalités d'assiette

Il faut entendre par pénalités d'assiette, celles qui sanctionnent le défaut ou le retard des
déclarations au regard des délais légaux comme stipule l'article 7 de l'arrêté ministériel n°015
du 4 septembre 1997.

 Pénalités de recouvrement
P a g e | 38

Selon le même article 7 de cet arrêté ministériel, ce sont celles qui sanctionnent le défaut ou le
retard de paiement des droits dus dans le délai imparti.

 Amendes administratives

Ce sont celles qui sanctionnent le non-respect des formalités comptables et fiscales


ainsi que le mauvais comportement du contribuable, du redevable ou de toute autre personne
tendant à faire perdre au trésor public les droits dus soit par les contribuables ou les
redevables légaux ou même soit par les tiers.

En plus, l'arrêté n°15 a supprimé l'application des intérêts moratoires au niveau des
pénalités d'assette et a, par la même occasion, ramené le taux qui était fixé à 7% avant 1997à
1%, 2%, 3% par jour de retard au niveau des pénalités de recouvrement. Par contre, il a
augmenté le taux des pénalités d'assiette à 100%, 200%, 10% et 25% en tenant compte de la
nature de l'infraction.

L'arrêté n°053 du 26 mai 1999 est venu apporter des correctifs aux textes de base du 4
septembre 1997. Le taux des pénalités d'assiette est ramené à 20% et celui des intérêts
moratoires augmenté à 8%, 16% mais le champ d'application est modifié par mois de retard
au lieu de par jour de retard. Le taux d'amende est fixé à 25%, 50%, 100%, 1500 FC et 3000
FC suivant la nature de l'infraction. Une amende également de 5000 FC réclamée par voie de
rôle pour le faut renseignement livré à l'agent du fisc. Cet arrêté a ajouté une astreinte fiscale
de 1.000 FC pour les personnes morales et 2.500 FC pour les personnes physiques dans le cas
où elles refuseraient de répondre à l'administration fiscale.

Les deux arrêtés précités ont été coulés dans le décret-loi n°98 du 03 juillet 2000. Ce
texte ajoute que toutes les pénalités seront désormais payées en franc fiscal.

Le décret-loi n°014/2002 du 30 mars 2002, a à son tour, modifié le décret-loi n°098 du


03 juillet 2000 portant réforme des pénalités fiscales.
P a g e | 39

L'article 83 de la loi n°004/03 du 13 mars 2003 précitée dispose que : « les pénalités
fiscales comprennent les pénalités d'assiette de majoration, les pénalités de recouvrement ou
intérêts moratoires, les astreintes, les amendes administratives et les sanctions pénales.

Au sens de l'article 84 de la présente loi, il faut entendre par

 Pénalité d'assiette : celles qui sanctionnent le défaut des déclarations au regard des
délais légaux, les déclarations inexactes, incomplètes ou fausses.
 Pénalité de recouvrement : celles qui sanctionnent le retard dans le paiement des
impôts et autres droits dus.
 Amendes administratives : ce sont les sanctions qui répriment le non-respect des
formalités comptables et fiscales ainsi que le mauvais comportement du contribuable,
du redevable ou toute autre personne, tendant à faire perdre au trésor public les droits
dus, soit par le contribuable ou le redevable légal, soit par les tiers.

Selon l'article 102 de la loi n°004/2003 du 13 mars 2003, les infractions commises passibles
de pénalité fiscale sont les suivantes : l'omission volontaire de déclaration ; la dissimilation
volontaire des sommes sujettes à l'impôt ; la passation délibérée des écritures fictives ou
inexactes dans les livres comptables ; l'invitation du public à refuser ou retarder le paiement
de l'impôt ; l'émission de fausses factures ; l'opposition à l'action de l'administration des
impôts ; l'agression ou l'outrage envers un agent de l'administration des impôts.

De tout ce qui précède, les pénalités fiscales prévues en R.D.C. sont dans
l'ensemble suffisamment sévères et persuasives. Cependant, le fait que la plupart de ces
pénalités ont un caractère purement fiscal ; leur efficacité diminue en ce sens que du point de
vue juridique, le fraudeur n'a pas le sentiment d'avoir commis une faute répréhensible et
grave.

De même, la condamnation de l'assujetti ne semble pas avoir un grand


retentissement social. C'est pourquoi l'administration fiscale doit être conduite à rechercher
une assimilation très grande de fraude fiscale et des peines comparables. Une telle
assimilation pourrait développer une prise de conscience du contribuable.

Il y a également lieu d'envisager d'autres sanctions en rapport avec


l'interdiction provisoire d'exercer directement ou indirectement toute profession commerciale,
industrielle ou libérale ; en rapport également avec la publication et l'affichage du jugement ;
P a g e | 40

en rapport avec la fermeture des établissements et la confiscation ; en rapport avec la


privatisation des droits civiques comme font les autres Etats tels que la France et la Belgique
par exemple. De cette manière, la fraude fiscale dans toutes ses formes pourrait être perçue
comme aussi nuisible pour la société et aussi répréhensible que les autres infractions de droit
commun.

D'une manière générale, selon le ministère des finances ( 56(*)), les inepties qui font considérer
le système fiscal congolais comme inadapté aux besoins d'un Etat et d'une économie moderne
peuvent être listées comme suit :

 l'inexistence d'une obligation fiscale minimale dans le chef de personnes adultes,


traduisent un manque de solidarité pour la participation de chacun aux charges de
fonctionnement et développement de sanction ;

le maintien du principe de la territorialité de l'impôt qui ne permet pas à l'Etat d'imposer des
obligations aux nationaux et résidents qui réalisent des revenus à l'étranger, alors qu'ils
bénéficient de la protection diplomatique ;

 un régime d'imposition de droit commun enti-économique caractérisé par des taux


d'imposition trop élevés et l'absence d'incitants fiscaux à l'investissement, freinant
ainsi l'activité économique et donc réduisant l'assiette fiscale ; une fiscalité indirecte
en cascade, cumulative, qui ne favorise pas l'industrialisation et la compétitivité des
entreprises locales ;
 un régime d'imposition inadaptée des PME ;
 un secteur informel développé servant de refuge aux sens emplois, aux épouses des
agents de l'Etat et aux opérateurs économiques fuyant l'impôt ;
 l'absence d'une codification suffisante et régulière en matière de taxes administratives,
favorisant les irrégularités multiples dans leur création ;
 une fiscalité régionale et locale foisonnante et anarchique, doublée d’un quasi absence
de péréquation entre les entités ;

Un code des investissements inefficace, car malgré les exonérations accordées,


l'investissement productif est resté à un niveau très bas ;

 une gestion irrationnelle des exonérations, qui ne permet pas d'en évaluer l'impact réel
sur les recettes (manque à gagner) ;
P a g e | 41

 une coopération bilatérale et multilatérale insuffisante, marquée notamment par


l'absence totale des conventions préventives de la double imposition des revenus et
d'accords de collaboration fiscale ;
 une administration fiscale pléthorique du fait de l'incompétence d'une bonne partie de
son personnel et d'une répartition inéquitable à travers le territoire national ;

 donc, un redéploiement des effectifs sur le territoire national une fonction des
départements où la fraude apparaît le plus importante non indispensable.

La problématique de la fraude est, à l'image du phénomène, complexe. Elle apparaît comme


une limite au pouvoir d'imposer et implique dès lors la confrontation des contribuables et de
l'Etat.

En contrariant la collecte des ressources étatiques elle constitue un sujet d'inquiétude


pour les gouvernements. Cette inquiétude est de plusieurs ordres. Elle revêt d'abord une
dimension purement financière car la fraude génère une perte de ressources fiscales.
Néanmoins, si la fraude grève les capacités des gouvernements à faire face à leurs dépenses,
elle contraint aussi la répartition équitable du fardeau du financement public entre les
contribuables en accroissant la charge de ceux qui demeurent honnêtes. En somme, la fraude
contrarie à la fois l'efficacité et l'équité de la collecte des ressources publiques.

Enfin, elle traduit également les lacunes du contrôle qu'exercent les pouvoirs publics
sur les agents privés et témoigne de la méconnaissance des causes et des schémas par lesquels
les contribuables éludent l’impôt (60(*)).

La première particularité de ce crime de fraude fiscale est alors de s'exercer à


l'encontre d'un acteur qui dispose du pouvoir de décision en matière fiscale. Ainsi, l'Etat fixe-
t-il les règles fiscales, déterminant par là même, tant la structure que le niveau de l'imposition.
Mais il est également l'organisateur de la perception des sommes dues, l'instigateur du
contrôle, ainsi que celui qui fixe les sanctions applicables lors de la détection de l'acte de
fraude. Il dispose donc du pouvoir et des ressources nécessaires pour lutter contre l'offense
faite à son encontre.

De ce fait, le problème de la fraude fiscale est donc lié au problème du contrôle et de


ses effets dissuasifs, car l'absence de menace peut justifier des diminutions considérables de la
matière imposable. Plusieurs éléments doivent donc être mis en exergue successivement afin
P a g e | 42

d'appréhender le rôle du contrôle fiscal dans la problématique de la fraude : l'organisation du


contrôle, le nombre de vérifications menées et leurs résultats et enfin leur fréquence et les
sanctions auxquelles elles peuvent donner lieu.

CONCLUSION DU CHAPITRE

Le présent chapitre a traité sur deux points essentiels dont la présentation du champ empirique
et le mécanisme de lutte contre la fraude fiscale. La présentation du champ empirique a
consisté à présenter l’historique de l’entreprise, son évolution, sa mission, ses objectifs, son
organisation qui complète scientifiquement notre sujet de recherche. Et le deuxième point a
porté sur les problèmes liés à la fiscalité congolaise, et la lutte contre la fraude fiscale.
P a g e | 43

CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION ET INTERPRETATION


DES RESULTATS
1. PRESENTATION DES DONNEES
Dans cette section nous présentons les données récoltées sous forme des tableaux (types
d’impôts réalisés selon les prévisions de la période allant de 2019 à 2021)

Le tableau ci-dessous montre les recettes réalisées par la direction provinciale du Haut
Katanga selon les objectifs fixés sur les prévisions.

Tableau N°2 : les recettes réalisées par la DPI/Haut-Katanga

NATURE REALISATIONS EN CDF PREVISIONS EN CDF


IMPOTS
ANNEES 2019 2020 2021 2019 2020 2021
IPR/ IER 2152540367 17006095019 23525141396 19469370619, 1846957772 2145643747
9,87 ,82 ,65 45 1,15 8,62
TVA 4387064132 37193936135 63552236671 44885306802, 4198633586 6603009873
8,82 ,40 ,70 23 8,07 1,07
IM 524336498, 719552360,4 503553421,8 635595412,58 703268202, 1300000000
81 5 2 80 ,00
BEN 30 et 9564952509 4247490830, 5164106389, 8474795038,0 6189224765 5524347475
35 % ,86 92 08 2 ,30 ,80

BEN 14 % 2154764017 2358902304, 4148106060, 2150000000,0 4145069521 375000000,


,59 89 71 0 ,97 00
ACOMPT 7565877533 6331548483, 8123194361, 1264922808,2 9606396660 8524057504
P a g e | 44

,55 39 95 4 ,42 ,82


TOTAL 8520597556 67857534135 10504937856 88537690680, 8172987273 1065849411
8,5 ,39 5,91 52 9,71 90,30
Source : élaboré par nous-mêmes sur base des données d’enquêtes effectuées à la
division provinciale des impôts.

Pour faire notre étude nous avons choisi l’investigation avec l’usage d’un entretien
structuré qui consistait à un questionnaire ouvert où l’ordre des questions et réponses est
formés d’avance et d’autre part un questionnaire fermé où les réponses ne sont formées
d’avance.

Cela étant, nos enquêtes ont été menées chez les contribuables évoluant à
Lubumbashi et aux cadres et agents de la Direction Provinciale des impôts du haut Katanga.

Etant donné que les conditions n’étaient pas réunies, nous avions interviewé les
contribuables, cadres et agents de la Direction provinciale des impôts du Haut Katanga
œuvrant à Lubumbashi avec un questionnaire mixte.

2. ECHANTILLONNAGE ET RECOLTES DES DONNEES

L’échantillon est un ensemble limité d’éléments prélevés méthodiquement dans une


population mère. Et une enquête est dite exhaustive lorsque l’observation porte sur l’ensemble
de la population, elle est dite enquête par sondage lorsque on se contente d’observer une
partie de la population ([2]).

L’effectif global des contribuables de la DPI/HK est environ 4.600, notre souhait n’était pas
d’interviewer toute cette population, c’est ainsi que notre échantillon est de 30 contribuables
répartis en commerce général, entreprises industrielles et entreprises des services.

Concernant les agents et cadres de la D.P.I/H.K, l’effectif est à peu près 580, mais de ce
chiffre nous nous sommes intéressés seulement à 70 Agents et cadres des impôts par manque
de moyen financier. Cet échantillon a été tiré au hasard ou aléatoirement.

Les variables d’étude pour cet échantillon sont :

 L’identification ;
 Les obligations fiscales ;
 L’évasion et la fraude fiscales ;
 Les sanctions fiscales.
P a g e | 45

Tableau N° 3 : Synthèse des variables d’études

UNITES VARIABLES NOMBRES DES NUMERO DE LA


STATISTIQUES D’ETUDES QUESTIONS QUESTION
Contribuables du Identifications - -
Haut-Katanga Obligation fiscale 2 1,2
Evasion et fraude 3 3, 4,5.
fiscale
Sanctions fiscales 3 6, 7,8.
Agents et cadres de Identifications - -
la DPI/Haut-Katanga Obligation fiscale 4 1, 2, 6,7
Evasion et fraude 3 3, 4,5
fiscale
Sanctions fiscales - -
Sources : nous-mêmes sur nos enquêtes

Nous lisons dans ce tableau, les variables d’étude, le nombre de questions qui se rapportent à
chacune d’elles de même que les numéros des questions.

Tableau N° 4 : Synthèse d’échantillon prélevé

Contribuables du Haut-Katanga Agents et cadres de la DPI/haut-


Katanga
Effectifs 100% Effectifs 100%
Univers 4600 90% 580 100%
statistiques
Population 70 13,69% 70 12,06%
enquêtées
Echantillon 30 58,69% 65 11,20%
interviewé
Sources : sur nos enquêtes propres

 Contribuables Haut-Katanga :

Population enquêtées : 70*90/4600 = 13,69%

Echantillon interviewé : 30*90/4600 = 58,69%


P a g e | 46

 Agents et cadres de la DPI/Haut-Katanga :

Population enquêtées : 70*100/580 = 12,06%

Echantillon interviewé : 65*100/580 = 11,20%

3. DEPOUILLEMENT, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES

Questions destinées aux contribuables du Haut-Katanga

Par rapport à nos enquêtes, nous avons les résultats suivants :

Tableau N° 5 : Questions N°1

Contribuables du Haut- Total


Katanga

OUI NON

Est-ce que vous 265 8 273


vous acquittez
réellement de vos
obligations
fiscales ?

Nombres 265 8 273

Pourcentage % 97,06 2,9 100

Sources : nos enquêtes

Commentaires : dans ce tableau nous remarquons que 97% des contribuables de haut-
Katanga s’acquittent réellement de leurs obligations fiscales.
P a g e | 47

Questions aux agents et cadres de la DPI/Haut-Katanga

Tableau N° 6 : Questions N°2

Agents et cadres de la DPI/Haut-Katanga TOTAL

OUI NON

Est-ce que les 00 64 64


contribuables du
haut Katanga
s’acquittent
réellement de leurs
obligations
fiscales ?

Nombre 00 64 64

Pourcentage % 00 100 100

Sources : nous-mêmes sur nos enquêtes

Commentaires : dans ce tableau nous remarquons que 100% des agents et cadres de la
division provinciale du haut-Katanga confirment que les contribuables ne s’acquittent pas
réellement de leurs obligations fiscales.
P a g e | 48

DISCUSSION DES RESULTATS


Apres calcul des différentes données récoltées auprès de notre population et de la
direction provinciale des impôts haut-Katanga, le résultat pour les trois années de notre
recherche nous montre que : Nous avons constaté que : les données chiffrées issues de ce
tableau montrent que la direction provinciale des impôts n’a pas réalisé à 100% les recettes
selon les prévisions. Soit en 2019 il y a eu 3,77 % de fraude fiscale, tandis qu’en l’an 2020 le
taux a augmenté de 16, 98% et en fin 2021 le taux de la fraude fiscale a diminué de 1,5%. En
outre les échantillons prélevés montrent aussi que :

 97,43% des contribuables du Haut-Katanga reconnaissent s’être acquittés réellement


de leurs obligations fiscales ; et 2,57% reconnaissent n’avoir pas réellement s’acquitter
de leurs obligations fiscales ;
 Les 2,57% des contribuables du Haut-Katanga qui reconnaissent n’avoir pas
réellement s’acquitter de leurs obligations fiscales justifient cela par :

Les erreurs commises dans les livres comptables :

 Les déclarations faites dans la précipitation ;


 La lourdeur de la charge de l’impôt ;
 Autres raisons ;
 Sur 100 % des contribuables du Haut-Katanga, 95,22% réfutent l’existence de la
fraude et l’évasion fiscales dans la Province du Haut-Katanga alors que 4,78%
reconnaissent la présence de ce fléau fiscal.

Les contribuables du haut-Katanga avancent les raisons suivantes étant à la base de la


fraude et l’évasion fiscales :
P a g e | 49

 63,24% des contribuables estiment que la mauvaise affectation des recettes par l’Etat
est à la base de la fraude et l’évasion fiscales ;
 5,15% pensent que c’est la faiblesse ou la confusion des lois ;
 11,76% croient que c’est la conjoncture économique qui est à la base ;
 4,04% pensent quant à eux que c’est la pression fiscale ;
 9,19% estiment que c’est le système fiscal qui n’est pas adapté à la réalité ;
 Aucun contribuable n’a reconnu que les mentalités des contribuables congolais
peuvent être à la base de la fraude et l’évasion fiscales ;
 Enfin 6,62% des contribuables déclarent que la recherche de trop gagner peut être à la
base de ce fléau.
 81,62% des contribuables déclarent que la fraude et l’évasion fiscales sont
occasionnées par les cadres et agents des impôts ;
 2,21% affirment que ce sont les contribuables eux-mêmes ;
 9,19% disent que ce sont les experts comptables ou fiscaux agréés
 6,98% déclarent que ce sont les autres.

100% de nos enquêtés ont déclaré être déjà sanctionné par la Direction Provinciale des
Impôts du Haut-Katanga et cela :

Soit lors d’une déclaration et paiement tardifs ;


Soit lors d’une déclaration inexacte ;
Soit lors d’une absence de déclaration ;
 97,06 % de contribuables reconnaissent l’existence des sanctions en cas de fraude et
évasion fiscales et 2.94 % ignorent la loi en matière des sanctions fiscales.
 100% des agents et cadres des impôts du haut-Katanga confirment que les
contribuables ne s’acquittent pas réellement de leurs obligations fiscales,
 34,38% des cadres et agents de la DPI/SK reprochent aux contribuables le manque
d’informations nécessaires ;
 18,75% leurs reprochent la non maitrise de la loi fiscale ;
 29,69% leurs reprochent le manque de sincérité dans les déclarations et paiement des
impôts ;
 7,81% leurs reprochent la mauvaise volonté ;
 Et 9,38% leurs reprochent autres choses.
P a g e | 50

 100 % de nos cadres et agents de la DPI/HK reconnaissent qu’il existe la fraude et


l’évasion fiscales dans la province du Haut-Katanga.

Selon les cadres et agents de la DPI/Haut-Katanga, la fraude et l’évasion fiscales sont


occasionnées par :

 Par l’Etat selon 4,69% des enquêtés ;


 Par aucun agent et cadre des impôts ;
 Par les contribuables eux-mêmes selon 39,06% des enquêtés ;
 Par les experts comptables et fiscaux agréés selon 56,25% des enquêtés.

A partir du tableau ci-dessus, nous constatons que la totalité de nos enquêtés affirment que la
fraude et l’évasion fiscales ont un impact négatif sur la réalisation des recettes de la DPI/HK.

9,38% de nos enquêtés déclarent que les droits émis sont les impôts les plus fraudés à la
DPI/HK, alors que 90,62% des enquêtés déclarent que ces sont les impôts courants ou à
paiement spontané.

Selon 9,38% des cadres et agents des impôts, les droits émis sont les plus fraudés parce
que :

 Ils sont payés annuellement,


 Ils représentent de gros montants à charge des contribuables directs,
 Selon 90,62% des cadres et agents des impôts, les impôts à paiement spontané sont les
plus fraudés parce que :
 Ils sont payés mensuellement,
 Ils sont retenus et reversés par les redevables légaux,
 Ils sont souvent négligés par les redevables légaux.

Tout en estimant avoir répondu à nos préoccupations de départ, nous n’avons aucune
prétention d’épuiser les matières relatives à l’évasion et la fraude fiscales. C’est pourquoi
nous sollicitons l’indulgence et le pardon de tout lecteur de ce travail pour les imperfections
qu’il pourra déceler car c’est une œuvre humaine, mais que celui-ci puisse y ajouter un plus.
P a g e | 51

CONCLUSION GENERALE
Nous voici au terme de notre travail de recherche, il est important de faire la revue des
grandes lignes qui le compose et de présenter brièvement les résultats, auxquels il est abouti.

Dans ce travail, il a été question de la « Direction générale des Impôts et les


mécanismes de lutte contre la fraude fiscale »

Outre l’introduction et la conclusion générale, nous avons abordé les différentes


parties dans ce travail entre autre :

Le premier chapitre qui a porté sur le cadre conceptuel sur la fiscalité, fraude et
évasion fiscale. Dans ce chapitre il a été question de définir la fiscalité, fraude fiscale,
évasion fiscale ainsi que d’autres notions.
Le deuxième chapitre a porté sur la présentation de la direction générale des impôts et
mécanisme de la lutte contre la fraude fiscale. Dans ce chapitre il a été question de
présenter notre champ empirique qui est la Direction Générale des impôts. Division
provinciale du Haut-Katanga et quelques théories liées aux mécanismes de la fraude
fiscale et
Le troisième chapitre qui a porté à son tour sur la présentation et l’interprétation des
résultats, dans ce chapitre nous avons analysé les données chiffrées de la DGI
DPI/Haut-Katanga en les interprétants.

Apres avoir parcouru la revue de littérature, nous avons formulé notre question de recherche
de la manière suivante :
P a g e | 52

 Quelles sont les formes, causes et conséquences de l’évasion et fraude fiscale en


République Démocratique du Congo ?
 Quel est l’impact de la fraude et évasion fiscale sur les recettes de la division
provinciale des impôts/Haut Katanga ?

Pour répondre à ce problème, nous avons formulé nos hypothèses comme ceci :

A. Les formes d’évasions fiscales sont :


 L’évasion non frauduleuse, et
 L’évasion frauduleuse.
B. Les formes de fraudes fiscales sont :
 L’omission volontaire des sommes sujettes à l’impôt,
 L’émission des fausses factures,
 L’opposition à l’action de l’administration des impôts,
 L’incitation du public à refuser ou à retarder le paiement de l’impôt,
 La passation délibérée des écritures fictives dans les livres comptables,
C. Les causes de la fraude et évasion fiscales peuvent être résumés par :
 l’inadaptation du système fiscal,
 les mentalités,
 la pression fiscale,
 la conjoncture économique,
 l’appât du gain,
 l’idéologie et l’étatisme.
D. Les conséquences de la fraude et l’évasion fiscales peuvent être présentées sur le plan
national et international.
 Sur le plan national il y a :

La diminution de rendement, l’atteinte à la justice sociale, l’encouragement des méfaits


économiques, l’institution d’une mentalité d’assister.

 Sur le plan international,

Elles peuvent être à l’origine des conflits sociopolitiques entre les Etats, ainsi des
installations des structures économiques internationales, etc.
P a g e | 53

Pour atteindre ces hypothèses, nous avons fait usage des méthodes fonctionnelle et inductive
associées aux techniques documentaire et d’enquête.

REFFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES
1. OUVRAGES

2. Alain ch. MARTINET et Ahmed SILEM, Lexique de gestion 2ème édition, Dalloz,
Paris 1989.
3. Jean Paul PIRIOU, Lexique des sciences économiques et sociales. 7ème Dalloz Paris
4. Lucien et Pierre BELTRAME Lexique d’économie, Dalloz paris 1986
5. Madeleine GRAWITZ, Méthode des sciences sociales édition Dalloz, paris 1976
6. Michel BOUVIER, Introduction au droit Fiscal et à la théorie des impôts, édition
Monde paris 1997
7. DE BRUNE, Esquisse d’une théorie de l’administration des entreprises édition
Dunod, Paris 2011
8. Henry MITZBERG, structure et dynamique des organisations, édition organisation,
Paris, 1982.

3. TEXTES LEGAUX, REGLEMENTAIRES ET AUTRES

1. Dictionnaire économique et Financier. Edition seuil, Paris 1978


2. SEKANA PENE PAPA Jérôme, Pétition sur le civisme fiscal adressée au chef de
l’Etat président de la RDC, Kinshasa, le 07 Juillet 2010.

3. NOTES DE COURS

1. José MWANIA WAKOSA, cours de Finance Publiques, inédit G3economie UNILU


2021-2022
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2. SEM MBIMBI et CORNET, cours de méthodologie à la recherche scientifique,


édition G2 économie UNILU 2017.

Table des matières


PAGES
INTRODUCTION..................................................................................................................................1

PHENOMENE OBSERVE................................................................................................................2

QUESTION DE DÉPART.................................................................................................................3

REVUE DE LITTERATURE............................................................................................................3

REVUE DE LITTERATURE THEORIQUE.................................................................................3

REVUE DE LITTERATURE EMPIRIQUE..................................................................................4

PROBLEMATIQUE..........................................................................................................................5

HYPOTHESES..................................................................................................................................6

OBJECTIFS DE RECHERCHE.........................................................................................................7

OBJECTIF GLOBAL.....................................................................................................................7

OBJECTIF SPECIFIQUE..............................................................................................................7

CHOIX ET INTERET DU SUJET.....................................................................................................7

CHOIX DU SUJET........................................................................................................................7

INTERET DU SUJET....................................................................................................................8

INTERET PERSONNEL...............................................................................................................8

INTERET SCIENTIFIQUE............................................................................................................8

INTERET MANAGERIAL............................................................................................................8
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INTERET SOCIAL........................................................................................................................8

METHODES ET TECHNIQUES.......................................................................................................9

METHODE HISTORIQUE............................................................................................................9

METHODE COMPARATIVE.......................................................................................................9

METHODE SYNTHETIQUE........................................................................................................9

METHODE ANALYTIQUE..........................................................................................................9

TECHNIQUE DE RECHERCHE..................................................................................................9

TECHNIQUE DOCUMENTAIRE.................................................................................................9

TECHNIQUE D’INTERVIEW......................................................................................................9

DELIMITATION SPATIO-TEMPOREL........................................................................................10

CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL SUR LA FISCALITE, FRAUDE ET EVASION


FISCALE.............................................................................................................................................11

SECTION I. CADRE CONCEPTUEL.............................................................................................11

DEFINITION DES CONCEPTS..................................................................................................11

DEFINITION ET CARACTERISTIQUES DE L'IMPOT...............................................................12

ROLES ET FONCTIONS DE L'IMPOT..........................................................................................14

ROLE...............................................................................................................................................14

FONCTION DE L'IMPOT...............................................................................................................14

SECTION II. NOTIONS DE LA FRAUDE FISCALE....................................................................15

L’EVASION FISCALE....................................................................................................................19

L’émission des fausses factures....................................................................................................24

AUTRES NOTIONS........................................................................................................................25

MODES DE FINANCEMENT ET D’ALLOCATION DES RESSOURCES PUBLIQUES.......25

NOTIONS DE L’IMPÔT.............................................................................................................25

CLASSIFICATION DES IMPOTS..................................................................................................26

LES SOURCES DU DROIT FISCAL..............................................................................................28

3.9. LE RECOUVREMENT DE L’IMPÔT................................................................................28

LES OBJECTIFS DE LA FISCALITE............................................................................................29


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CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE...................................................................................29

CHAPITRE DEUXIÈME : PRESENTATION DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS ET


MECANISME DE LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE FISCALE...................................................30

II.1.2. HISTORIQUE...................................................................................................................30

II.1.4. MISSION ET OBJECTIF......................................................................................................32

FONCTIONNEMENT DE LA DIRECTION GENERALE DES IMPOTS.....................................33

STRUCTURE ORGANIQUE......................................................................................................33

LE DIRECTEUR GENERAL..........................................................................................................34

LE DIRECTEUR GENERAL ADJOINT.........................................................................................35

ORGANIGRAMME........................................................................................................................35

II.2. LES PROBLEMES DE LA FISCALITE CONGOLAISE FACE A LA LUTTE CONTRE LA


FRAUDE FISCALE.........................................................................................................................36

II.2.1. LES MOYENS DE REPRESSION (SANCTION)............................................................36

CONCLUSION DU CHAPITRE.....................................................................................................41

CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS............43

PRESENTATION DES DONNEES................................................................................................43

DEPOUILLEMENT, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES.................................46

DISCUSSION DES RESULTATS.......................................................................................................48

CONCLUSION GENERALE..............................................................................................................51

REFFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES..............................................................................................53

OUVRAGES....................................................................................................................................53

TEXTES LEGAUX, REGLEMENTAIRES ET AUTRES...............................................................53

NOTES DE COURS........................................................................................................................53

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