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La Vraie Naissance de La Corde A 13 Noeu
La Vraie Naissance de La Corde A 13 Noeu
La relecture pour avis scientifique d’un article à paraître, dans une revue savante, sur la corde
à treize nœuds et la quine des bâtisseurs m’a remémoré l’extraordinaire et pernicieuse influence
qu’a exercé dans ce domaine la publication du volume 4 des Cahiers de Boscodon (1985). C’est
principalement à partir de ce livre que diverses fadaises autour de la géométrie des bâtisseurs
médiévaux se sont répandues et affirmées comme étant « historiques » et « scientifiques ».
Concernant la corde à 13 nœuds, que l’on voit aujourd’hui présentée comme une certitude
jusque dans des ouvrages a priori sérieux, je ne puis que répéter ici ce que j’en ai écrit,
brièvement, dans mon 3 minutes pour comprendre les métiers, traditions et symboles des
bâtisseurs de cathédrales (éd. Le Courrier du Livre) :
« Corde à 13 nœuds : Instrument de mesure qui, selon certains auteurs contemporains, aurait
été employé par les bâtisseurs médiévaux. Treize nœuds réalisés à distance constante sur une
corde permettent en effet de matérialiser douze intervalles identiques et d’ainsi commodément
former le triangle rectangle du théorème de Pythagore : 3 + 4 + 5 = 12. L’utilité de ce procédé
aurait été de disposer sur le chantier d’un instrument permettant de tracer facilement un angle
droit ou d’en vérifier l’exactitude.
Je suis heureux de voir un autre chercheur reprendre et développer avec rigueur les pistes et les
raisonnements que j’ai évoqués dans mes publications sur Facebook durant ces dernières
années. Cela chagrine beaucoup ceux qui ont construit tout un discours « opératif » sur ce genre
de connaissances qui se seraient transmises sous le sceau du secret chez les compagnons du
Tour de France depuis des siècles… et s’en sont fait un piédestal. La question de la fabrication
de la « tradition » chez les compagnons (et accessoirement chez les francs-maçons) reste un
tabou qu’il est indispensable de briser — et pas seulement pour le progrès des connaissances
historiques.
Je ne manquerai pas de vous informer sur ce blog de la parution de la revue contenant, entre
autres, cet article salvateur.
Et, en conclusion, quelle que soit mon opinion quant à ces fadaises, j’aurai une pensée émue
pour le Frère Isidore della Nora, l’infatigable guide de l’abbaye de Boscodon, dont la faconde,
l’accent italien et le sens de la mise en scène ont beaucoup fait pour la promotion de cette
« tradition opérative ». R.I.P.