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I.

La corrosion

Le terme corrosion provient du latin corrodere, qui signifie ranger, attaquer. La


corrosion affecte tous les métaux. Elle résulte d’interactions physico-chimiques entre le
matériau et son environnement entrainant des modifications de propriétés du métal souvent
accompagnées d’une dégradation fonctionnelle de ce dernier (altération de ses propriétés
mécaniques, électriques, optiques, esthétiques etc.).

EVANS puis WAGNER et TRAUD sont les premiers à avoir défini la corrosion, en
présence d’une phase liquide, comme un processus électrochimique [4].

1. Définition

La corrosion d'un métal est l'oxydation de cet élément à l'état d'ion métallique : il s'agit
donc d'une réaction d'oxydoréduction. Si le métal M est oxydé à l'état de cation M n+, il se

produit donc :

Cette réaction électrochimique exige la présence d'un oxydant (Ox) susceptible de capter les

électrons, soit :
La réaction de corrosion du métal se traduit donc par le bilan :

Ainsi que l'oxydation d'un métal peut avoir lieu dans une atmosphère sèche par
exemple avec O2 ou Cl2 (corrosion sèche) ou en présence d'humidité (corrosion humide).

2. Réaction de corrosion :

En milieu neutre ou alcalin, la corrosion de l’acier est généralement due à sa réaction


avec l’oxygène. En présence de l’humidité, par exemple, le fer se corrode et forme de la
rouille (FeOOH).

La rouille désigne un mélange complexe de différentes phases, cristallines et amorphes,


d’oxyde et hydroxyde de fer. Sa composition varie en fonction des conditions climatiques et
la durée d’exposition à l’atmosphère. De plus, elle varie entre l’intérieur et l’extérieur de la
couche. En effet, les couches de la rouille contiennent normalement une partie intérieur
(adjacente du métal) relativement dense formée de magnétite (Fe 3O4) et de phase amorphe
(FeOOH), ainsi qu’une partie extérieure poreuse, principalement constituée de lépidocracite
(γFeOOH) et de goethite (αFeOOH).

3. Facteurs de la corrosion

On peut les classer en deux catégories :

a. Les facteurs extérieurs

- Air oxydant (O2, CO2)

- Vapeur d'eau atmosphérique (H2O)

- Pluie (H2O, H+)

- Contact eau de mer (H2O, sels divers NaCl…)

b. Les facteurs métallurgiques

Les facteurs métallurgiques sont nombreux et ont de grandes influences sur le


processus réactionnel de la corrosion. Nous ne citerons sommairement que les plus
importants, à savoir :

● Composition de l'alliage.

● Procédé d'élaboration.

● Impuretés.

● Traitements thermiques.

● Traitements mécaniques.

● Additions protectrices.

● Caractéristiques cristallographiques (il s'agit essentiellement du type de structure à

l'échelle du réseau et de la dimension des grains). [5]


4. Les différentes formes de corrosion

L’origine des formes de corrosion est due aux propriétés du couple matériau
/environnement :

● Composition chimique du métal.

● Propriétés chimiques de l’environnement : pH, température…

● Phénomène physique auquel est soumis le couple matériau / environnement.

● Phénomène mécanique appliqué à l’interface matériau / environnement : contraintes,

choc, frottement, cisaillement, polissage

● Les traitements métallurgiques : chauffage ou refroidissement

On distingue deux formes de corrosion :

a. Corrosion uniforme

La corrosion peut être soit généralisée sur toute la surface du matériau qui joue à la fois
le rôle d’anode et de cathode et on l’appelle corrosion uniforme, soit corrosion localisée dans
le cas ou la réaction de corrosion se déroule à un lieu spécifiquement anodique d’un matériau.

En pratique, ce type de corrosion provient d’une hétérogénéité du matériau ou de


l’environnement.

C'est le cas par exemple d'une tige de fer pur totalement immergée dans l'eau acidulée
et parfaitement agitée. Il y a transfert direct du réducteur Fe(s) à l'oxydant H+ (aq) :

Fe(s) + 2 H + (aq) → Fe2+ (aq) + H2(g)

La corrosion est dite donc chimique.

b. Corrosion localisée
La corrosion localisée englobe plusieurs classes. Ainsi, les chercheurs ont
subdivisés ce type de corrosion en six catégories :

La corrosion galvanique :

Appelée aussi corrosion bimétallique, elle est due à la formation d'une pile
électrochimique entre deux métaux qui diffèrent par leur potentiel de corrosion. Le métal
ayant le potentiel de corrosion le plus négatif subit une corrosion accélérée par l'autre métal.

La corrosion caverneuse :

Elle est due à une différence d'accessibilité de l'oxygène entre deux parties d'une
structure, créant ainsi une pile électrochimique. Cette attaque sélective du métal est observée
dans les fissures et autres endroits peu accessibles à l'oxygène.

La corrosion par piqûre :

Elle est produite par certains anions, notamment les halogènes et particulièrement les
chlorures, sur les métaux protégés par un film d’oxyde mince.

Elle introduit des cavités des quelques dizaines de micromètres de diamètre à


l’intérieur du matériau à partir d’une ouverture de faible surface.

La corrosion sélective :

Elle est due à l’oxydation d’un composant de l’alliage, conduisant à la formation d’une
structure métallique poreuse.

La corrosion érosion :

Elle est due à l’action conjointe d’une réaction électrochimique et d’un enlèvement
mécanique de la matière. Elle est souvent favorisée par l’écoulement rapide d’un fluide.

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