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RGO - Support de Cours À Jour Au 28 Mars 2024
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Le paiement fait à l'un d'eux, qui en doit compte aux autres, libère le
débiteur à l'égard de tous. Le débiteur peut payer l'un ou l'autre des
créanciers solidaires tant qu'il n'est pas poursuivi par l'un d'eux.
Article 1313 du Code civil (solidarité passive)
La solidarité entre les débiteurs oblige chacun d'eux à toute la dette. Le
paiement fait par l'un d'eux les libère tous envers le créancier.
Créancier
Le débiteur solidaire poursuivi par le créancier peut opposer les exceptions qui sont communes à tous
les codébiteurs, telles que la nullité ou la résolution, et celles qui lui sont personnelles. Il ne peut opposer
les exceptions qui sont personnelles à d'autres codébiteurs, telle que l'octroi d'un terme. Toutefois,
lorsqu'une exception personnelle à un autre codébiteur éteint la part divise de celui-ci, notamment en
cas de compensation ou de remise de dette, il peut s'en prévaloir pour la faire déduire du total de la
dette.
Régime de l’opposabilité de la compensation par un codébiteur solidaire, article 1347-6 al. 2 du Code civil
Le codébiteur solidaire peut se prévaloir de la compensation de ce que le créancier doit à l'un de ses coobligés pour
faire déduire la part divise de celui-ci du total de la dette.
3 codébiteurs solidaires tenus à hauteur de 90
Créancier Débiteur 2
Débiteur 3
Débiteur 1 : paiement de 90
Paiement de 14 par D1
D1
Créancier
Recours à hauteur de 5 contre D2
D2
Hypothèse d’un codébiteur insolvable. 3 codébiteurs tenus pour 30 chacun, D3 est insolvable
D1
Paiement de 90 par D1
Recours pour 45
Créancier D2
D3
Chacun des créanciers d'une obligation à prestation indivisible, par nature ou par contrat, peut en exiger et
en recevoir le paiement intégral, sauf à rendre compte aux autres ; mais il ne peut seul disposer de la
créance ni recevoir le prix au lieu de la chose.
Chacun des débiteurs d'une telle obligation en est tenu pour le tout ; mais il a ses recours en contribution
contre les autres.
Dette indivisible de 80
H1
D1 en cas de décès
H2
Créancier
Différence : dans la même situation, dans l’hypothèse d’une obligation solidaire, H1 et H2 n’auraient
pu être actionnés qu’à hauteur de 40.
Article 1306 du Code civil (obligation
cumulative)
L'obligation est cumulative lorsqu'elle a pour objet plusieurs
prestations et que seule l'exécution de la totalité de celles-ci libère le
débiteur.
Article 1307 c. civ. (obligation alternative)
L'obligation est alternative lorsqu'elle a pour objet plusieurs prestations
et que l'exécution de l'une d'elles libère le débiteur.
Art. 1308 C. civ. (Obligation facultative)
L'obligation est facultative lorsqu'elle a pour objet une certaine
prestation mais que le débiteur a la faculté, pour se libérer, d'en fournir
une autre.
Cession
Le cessionnaire devient créancier à hauteur de 100
Prix de cession 100
Cessionnaire
Créancier 2
Créancier 2
Substitution de créancier
Paiement.
Cession
Le cessionnaire devient créancier à hauteur de 100
Prix de cession 100
Cessionnaire
Codébiteur solidaire 2
D3
D2 et D3 sont obligés à hauteur de 60
Cession de contrat (art. 1216 du Code civil)
Un contractant, le cédant, peut céder sa qualité de partie au contrat à
un tiers, le cessionnaire, avec l'accord de son cocontractant, le cédé.
Cet accord peut être donné par avance, notamment dans le contrat
conclu entre les futurs cédant et cédé, auquel cas la cession produit
effet à l'égard du cédé lorsque le contrat conclu entre le cédant et le
cessionnaire lui est notifié ou lorsqu'il en prend acte.
La cession doit être constatée par écrit, à peine de nullité.
Art. 1216-1 du Code civil
Cession de contrat
Le contrat lie désormais le
cédé et le cessionnaire
Cessionnaire
Substitution de créancier
Paiement.
• Cass. 3ème civ., 12 oct. 2005, n° 03-12.396 : « Mais attendu qu'ayant retenu que
l'action paulienne pouvait être exercée par le créancier hypothécaire en dehors
même de l'insolvabilité du débiteur dès lors que par l'acte frauduleux contre lequel
l'action révocatoire était dirigée, le débiteur réduisait la valeur des biens de façon à
diminuer l'efficacité de l'exercice de la sûreté dont le créancier s'était aménagé
l'avantage, que l'acte litigieux du 10 avril 1995 prévoyait que les emprunts et
dettes des époux X... devraient être remboursés par eux seuls, stipulation qui était
en contradiction avec l'article 2167 du Code civil et qu'ils faisaient réserve à leur
profit d'un droit viager d'usage et d'habitation ayant pour conséquence de porter
atteinte à la valeur du bien et d'entraver l'exécution en nature de l'obligation, la
cour d'appel a pu en déduire, procédant à la recherche prétendument omise, que
l'acte du 10 avril 1995 devait être déclaré inopposable à la CRCAM »
Article 1305-4 al. 1er du Code civil
Avant que la condition suspensive ne soit accomplie, le débiteur doit
s'abstenir de tout acte qui empêcherait la bonne exécution de
l'obligation ; le créancier peut accomplir tout acte conservatoire et
attaquer les actes du débiteur accomplis en fraude de ses droits.
Illustration : effet de l’action paulienne
Cass. 1ère civ., 12 juil. 2005, n° 02-18.298.
« (…)
Attendu qu'après avoir accueilli l'action paulienne par laquelle le receveur des impôts de
Paris 2ème "Vivienne" dénonçait la location-gérance que la société Godot, débitrice du fisc,
avait consentie à la société Devorag sur un fonds de commerce lui appartenant, la cour
d'appel l'a autorisé à vendre le bien libre de tout droit ;
Attendu que les deux sociétés font grief à l'arrêt attaqué d'avoir ainsi statué, alors, selon le
moyen, que l'action dont s'agit limite ses effets au seul créancier qui l'exerce, de sorte qu'en
disant la location gérance sus-évoquée inopposable aussi au futur acquéreur du fonds, la
cour d'appel a violé l'article 1167 du Code civil ;
Mais attendu que le prononcé de l'inopposabilité des droits consentis par fraude sur un bien
permet au créancier de poursuivre la vente forcée de celui-ci libre de ces droits ;
PAR CES MOTIFS :
Rejette le pourvoi »
Art. 1341 C. civ. (exécution forcée)
Le créancier a droit à l'exécution de l'obligation ; il peut y contraindre le
débiteur dans les conditions prévues par la loi.
Art. 1221 du Code civil
Le créancier d'une obligation peut, après mise en demeure, en
poursuivre l'exécution en nature sauf si cette exécution est impossible
ou s'il existe une disproportion manifeste entre son coût pour le
débiteur de bonne foi et son intérêt pour le créancier.
Conformément aux dispositions du I de l'article 16 de la loi n° 2018-287
du 20 avril 2018, les modifications apportées par ladite loi aux
dispositions de l'article 1221 ont un caractère interprétatif.
Régime général de l’obligation
Cours du 14 mars 2024
6. Aux termes de l'article 1148 du code civil, dans sa rédaction antérieure à celle issue de l'ordonnance n° 2016-131 du 10 février
2016, il n'y a lieu à aucuns dommages-intérêts lorsque, par suite d'une force majeure ou d'un cas fortuit, le débiteur a été empêché
de donner ou de faire ce à quoi il était obligé, ou a fait ce qui lui était interdit.
7. Constitue un cas de force majeure un événement présentant un caractère imprévisible lors de la conclusion du contrat et
irrésistible dans son exécution (Ass. plén., 14 avril 2006, pourvoi n° 02-11.168, Bull. 2006, Ass. plén. n° 5), l'irrésistibilité n'étant pas
caractérisée si l'exécution est seulement rendue plus difficile ou onéreuse.
8. Dès lors, le débiteur d'une obligation contractuelle de somme d'argent inexécutée ne peut s'exonérer de cette obligation en
invoquant un cas de force majeure (Com., 16 septembre 2014, pourvoi n° 13-20.306, Bull. 2014, IV, n° 118).
9. Il en résulte que l'impossibilité d'exercer une activité du fait des mesures gouvernementales prises pour lutter contre la
propagation du virus covid-19, ne pouvait exonérer la locataire du paiement des loyers échus pendant les premier et deuxième
trimestres 2020.
10. Par ce motif de pur droit, substitué à ceux critiqués, dans les conditions prévues par les articles 620, alinéa 1, et 1015 du code de
procédure civile, l'arrêt se trouve légalement justifié de ce chef. »
Article 1341-3 C. civ (action directe)
Dans les cas déterminés par la loi, le créancier peut agir directement en
paiement de sa créance contre un débiteur de son débiteur.
Art. 1342 du Code civil (paiement)
« Le paiement est l'exécution volontaire de la prestation due. Il doit
être fait sitôt que la dette devient exigible.
Il libère le débiteur à l'égard du créancier et éteint la dette, sauf lorsque
la loi ou le contrat prévoit une subrogation dans les droits du
créancier. »
Dispositions relatives au paiement
• Art. 1342 à 1342-10. « Dispositions générales » applicables à tout paiement.
• Art. 1343 à 1343-5). « Dispositions particulières aux obligations de sommes d’argent ».
Article 1342-8 du Code civil
« Le paiement se prouve par tout moyen. »
• Solvens
• Accipiens
Art. 1342-1 du Code civil (tiers solvens)
« Le paiement peut être fait même par une personne qui n'y est pas
tenue, sauf refus légitime du créancier. »
• Article 1342-2
• Création Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 3
« Le paiement doit être fait au créancier ou à la personne désignée pour
le recevoir.
Le paiement fait à une personne qui n'avait pas qualité pour le recevoir
est néanmoins valable si le créancier le ratifie ou s'il en a profité.
Le paiement fait à un créancier dans l'incapacité de contracter n'est pas
valable, s'il n'en a tiré profit. »
Article 1342-3
Création Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 3
1. Selon l'arrêt attaqué (Montpellier, 11 février 2021) et les productions, [W] [B] est décédé le 3 juin 1992, en laissant pour lui succéder sa fille,
Mme [B], et sa concubine, Mme [C], instituée légataire de la plus large quotité disponible par testament du 1er septembre 1989.
2. Un jugement du 26 février 1998, devenu irrévocable, a ordonné le partage de la succession, retenu que Mme [C] avait recelé des sommes
au préjudice de la succession et ordonné leur réintégration dans la succession.
3. Un jugement du 25 mai 2012 a autorisé Mme [B] à faire procéder à la saisie des rémunérations de Mme [C].
4. Reprochant à Mme [B] d'occuper sans droit ni titre une maison dont elle est propriétaire, Mme [C] l'a assignée en expulsion et indemnisation.
Mme [B] a formé une demande de compensation entre les sommes dues par elle au titre de l'indemnité d'occupation et celles dues par Mme
[C] au titre du recel successoral.
5. Mme [B] a été condamnée à payer à Mme [C] une indemnité d'occupation mensuelle à compter du 13 février 2013 jusqu'à la libération
effective des lieux.
• Examen du moyen
Enoncé du moyen
6. Mme [B] fait grief à l'arrêt de rejeter sa demande de compensation judiciaire, alors « que les exceptions aux règles de la compensation
légale énumérées par l'article 1347-2 du code civil ne s'étendent pas aux créances et dettes faisant l'objet d'une demande en compensation
judiciaire, dont l'appréciation appartient aux juges du fond ; qu'en l'espèce, la cour d'appel a elle-même constaté que Mme [B] formulait une
demande de compensation judiciaire ; que dès lors, en se bornant à appliquer les dispositions de l'article 1347-2 du code civil pour rejeter la
demande de compensation, sans apprécier si la compensation pouvait être prononcée en justice, la cour d'appel a violé les articles 1347-2 et
1348 du code civil. »
Réponse de la Cour
7. Il résulte de ces textes que les exceptions aux règles de la compensation légale énumérées par le premier d'entre eux ne s'étendent pas aux
créances et dettes qui font l'objet d'une demande de compensation judiciaire sur le fondement du second et dont l'appréciation incombe aux
juges du fond.
8. Pour rejeter la demande de compensation judiciaire formée par Mme [B], l'arrêt retient qu'en application de l'article 1347-2 du code civil, la
compensation ne peut s'opérer dans le cas d'une demande de restitution d'une chose dont le propriétaire a été injustement dépouillé et que
la demande de compensation porte, d'une part, sur une indemnité d'occupation d'un bien sans droit ni titre dont la propriétaire est privée de
la jouissance, qui n'a pas consenti à la compensation, d'autre part, sur des sommes dues au titre d'un recel successoral.
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur les autres griefs, la Cour :
CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il rejette la demande de compensation formée par Mme [B] entre la créance que Mme [C]
détient sur elle au titre de l'indemnité d'occupation et celle que Mme [B] détient au titre du recel successoral.
Art. 1348-1 C. civ. (compensation de dettes
connexes
Le juge ne peut refuser la compensation de dettes connexes au seul
motif que l'une des obligations ne serait pas liquide ou exigible.
Dans ce cas, la compensation est réputée s'être produite au jour de
l'exigibilité de la première d'entre elles.
Dans le même cas, l'acquisition de droits par un tiers sur l'une des
obligations n'empêche pas son débiteur d'opposer la compensation.
Art. 1336 C. civ. (délégation).
La délégation est une opération par laquelle une personne, le délégant,
obtient d'une autre, le délégué, qu'elle s'oblige envers une troisième, le
délégataire, qui l'accepte comme débiteur.
Le délégué ne peut, sauf stipulation contraire, opposer au délégataire
aucune exception tirée de ses rapports avec le délégant ou des
rapports entre ce dernier et le délégataire.
Régime général de l’obligation
Cours du 28 mars 2024
Nouveau débiteur de C
Délégué
Extinction
Délégant / Débiteur
initial de C C (créancier /
délégataire)
Nouveau débiteur de C
Délégué
« 14. En statuant ainsi, alors que le délai butoir de l'article 2232, alinéa
1er, du code civil n'est pas applicable à une situation où le droit est né
avant l'entrée en vigueur de la loi du 17 juin 2008, la cour d'appel a
violé les textes susvisés. »
Action en nullité (art. 1185 du Code civil)
L'exception de nullité ne se prescrit pas si elle se rapporte à un contrat
qui n'a reçu aucune exécution.
Les principaux délais (v. art. 2225 et s. c.civ.)
• Art. 2224 c. civ. : « Les actions personnelles ou mobilières se prescrivent
par cinq ans à compter du jour où le titulaire d'un droit a connu ou aurait
dû connaître les faits lui permettant de l'exercer. »
• Art. 2226 c. civ. : « L'action en responsabilité née à raison d'un événement
ayant entraîné un dommage corporel, engagée par la victime directe ou
indirecte des préjudices qui en résultent, se prescrit par dix ans à compter
de la date de la consolidation du dommage initial ou aggravé.
Toutefois, en cas de préjudice causé par des tortures ou des actes de
barbarie, ou par des violences ou des agressions sexuelles commises contre
un mineur, l'action en responsabilité civile est prescrite par vingt ans. »
Les principaux délais (suites)
• Art. 2227 (action réelles immobilières) : « Le droit de propriété est
imprescriptible. Sous cette réserve, les actions réelles immobilières se
prescrivent par trente ans à compter du jour où le titulaire d'un droit
a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l'exercer. »
Point de départ glissant : arrêt AP, 17 mai 2023, 20-20.559
Faits et procédure
4. Selon l'arrêt attaqué (Versailles, 23 juillet 2020), M. [Y] (l'assuré) est bénéficiaire, depuis le 1er septembre 2006, d'une
pension de réversion.
5. À la suite d'un contrôle de ressources réalisé en 2014, la caisse, qui a constaté que l'assuré bénéficiait d'une pension de
retraite complémentaire ainsi que de placements financiers n'ayant pas été déclarés, lui a notifié, le 28 mai 2015 et le 6 août
2016, un indu portant sur la période du 1er novembre 2006 au 31 juillet 2016.
Examen du moyen
Enoncé du moyen
7. La caisse fait grief à l'arrêt de dire que sa créance est prescrite pour la période antérieure au 28 mai 2010, alors « que
l'action en remboursement de prestations indûment versées sur la base de fausses déclarations de l'assuré se prescrit par
cinq ans à compter du jour où la caisse a connaissance de celles-ci, dans la limite de vingt ans à compter du jour de la
naissance du droit ; que cette prescription quinquennale ne porte que sur le délai pour exercer l'action, non sur la
détermination de la créance elle-même ; qu'en l'espèce, la Cnav a constaté l'irrégularité des déclarations de patrimoine de M.
[Y] à l'issue de son contrôle mené le 12 juillet 2014, qu'elle lui a notifié dès le 28 mai 2015 une demande de remboursement
de l'intégralité des prestations indûment versées à compter du 1er mai 2009 ; qu'en considérant que la prescription
quinquennale interdisait à la caisse de demander le remboursement des prestations indûment versées antérieurement au 28
mai 2010, la cour d'appel a violé les articles 2224 et 2232 du code civil. »
• Réponse de la Cour
Vu l'article 2224 du code civil et l'article L. 355-3 du code de la sécurité sociale, dans sa rédaction issue de la loi n° 2011-1906 du 21
décembre 2011 de financement de la sécurité sociale pour 2012 :
8. Selon le second de ces textes, toute demande de remboursement de trop-perçu en matière de prestations de vieillesse et d'invalidité
est prescrite par un délai de deux ans à compter du paiement desdites prestations dans les mains du bénéficiaire, sauf en cas de fraude
ou de fausse déclaration.
9. Aux termes du premier, les actions personnelles et mobilières se prescrivent par cinq ans à compter du jour où le titulaire d'un droit a
connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l'exercer
10. Il résulte de la combinaison de ces textes que l'action en remboursement d'un trop-perçu de prestations de vieillesse et d'invalidité
provoqué par la fraude ou la fausse déclaration ne relève pas de la prescription abrégée de l'article L. 355-3 du code de la sécurité sociale
et que, revêtant le caractère d'une action personnelle ou mobilière au sens de l'article 2224 du code civil, elle se prescrit par cinq ans à
compter du jour de la découverte de la fraude ou d'une fausse déclaration.
11. Ce délai d'action n'a pas d'incidence sur la période de l'indu recouvrable, laquelle, à défaut de disposition particulière, est régie par
l'article 2232 du code civil, qui dispose que le délai de la prescription extinctive ne peut être porté au-delà de vingt ans à compter du jour
de la naissance du droit, soit la date de paiement des prestations indues.
12. Il s'en déduit qu'en cas de fraude ou de fausse déclaration, toute action en restitution d'un indu de prestations de vieillesse ou
d'invalidité, engagée dans le délai de cinq ans à compter de la découverte de celle-ci, permet à la caisse de recouvrer la totalité de l'indu
se rapportant à des prestations payées au cours des vingt ans ayant précédé l'action.
13. Pour déclarer prescrite la créance de la caisse pour la période antérieure au 28 mai 2010, l'arrêt retient que, la demande de répétition
ayant été formée le 28 mai 2015, seules les prestations indues versées à compter du 29 mai 2010 peuvent être répétées.
Article 2229 du Code civil : Elle est acquise lorsque le dernier jour du
terme est accompli.
Art. 2234 du Code civil
La prescription ne court pas ou est suspendue contre celui qui est dans
l'impossibilité d'agir par suite d'un empêchement résultant de la loi, de
la convention ou de la force majeure.
Art. 2241 (acte du créancier pour
l’interruption de la prescription)
• La demande en justice, même en référé, interrompt le délai de
prescription ainsi que le délai de forclusion.
• Il en est de même lorsqu'elle est portée devant une juridiction
incompétente ou lorsque l'acte de saisine de la juridiction est annulé
par l'effet d'un vice de procédure.
Art. 2240 C. civ. (acte du débiteur pour
l’interruption de la prescription)
La reconnaissance par le débiteur du droit de celui contre lequel il
prescrivait interrompt le délai de prescription.
Cass. com., 18 mai 2022, n° 20-23.204