Immobilier D'entreprise (PDFDrive)

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IMMOBILIER

D'ENTREPRISE
SYNTHÈSE DES
ATELIERS
2016
IMMOBILIER
D'ENTREPRISE
SYNTHÈSE DES ATELIERS
2016
PRÉAMBULE
Le Cycle Immobilier d’entreprise 2015-
2016 a consisté en une série de qua-
tre événements qui ont rassemblé,
entre septembre et mars, plus d’une
centaine de décideurs immobiliers
autour des grands enjeux actuels de
la fonction.

Deux formats d’événements ont été


déployés. Un premier format Atelier a
permis à une trentaine de décideurs au
total de partager des retours d’expéri-
ences, bonnes pratiques ou erreurs
à éviter sur deux sujets sensibles et
incontournables : dans un premier
atelier, comment convaincre sa direc-
tion de mettre en place ou refondre
un SI immobilier, et dans un second,
les clés d’une concertation gagnante
avec les IRP dans le cadre d’un grand
projet immobilier. La confidentialité
des échanges et la répartition équi-
table de la parole entre un nombre
limité de participants confère à ce
type de séances une grande liberté
de ton et une approche très concrète
des problématiques soulevées. Nous
restituons dans le présent Livret une
transcription synthétique et confiden-
tialisée de ces échanges.
Le second format Conférence a
fédéré une population plus large, une
centaine de décideurs au total, autour
de débats sur deux grandes tendances
de l’immobilier d’entreprise : les
nouveaux environnements de travail
dans une première conférence,
l’accélération de l’obsolescence dans
une seconde. Chaque conférence s’est
articulée autour d’une table ronde
de quatre intervenants, sélectionnés
pour leur vision innovante et ayant
offert aux participants, sur les
deux axes évoqués, un panorama
des approches existantes et un
décryptage des évolutions à l’œuvre.
Le Livret retranscrit l’ensemble de
ces échanges.
Quatre événements, quatre comptes
rendus au total, répartis dans quatre
chapitres. Ces derniers sont intro-
duits par une double page de synthèse
des principaux enjeux du sujet ainsi
que par une interview d’un décideur
immobilier.

L’EBG tient à remercier l’ensemble


des participants aux ateliers, aux
conférences et aux interviews. Leur
ouverture au partage d’expériences a
fait émerger des enseignements con-
crets dont le présent Livret constitue
un recueil à mi-2016. Enfin, merci à
nos partenaires de BearingPoint,
IBM, Nexity, pour avoir fait vivre ce
Cycle et accueilli, animé ou éclairé
de leurs regards experts l’ensemble
des échanges.

Bonne lecture !
P.02 PRÉAMBULE P.06 CHAPITRE 1 :
COMMENT OBTENIR
UNE DÉCISION
FAVORABLE VISANT
À METTRE EN PLACE
OU REFONDRE UN SI
IMMOBILIER ?

P.08 SYNTHÈSE

P.10 ENTRETIEN
AVEC PHILIPPE
MARTIN, IBM

P.12 COMPTE-RENDU
DE L'ATELIER DU
18.09.2015

P.22 CHAPITRE 2 :
QUEL ENVIRONEMENT
DE TRAVAIL POUR
DEMAIN ?

P.24 SYNTHÈSE
P.26 ENTRETIEN
AVEC ISABELLE
COULOMB-SOULARD,
BPCE

P.28 COMPTE-RENDU DE
LA CONFÉRENCE
DU 23.10.2015
SOMMAIRE
P.42 CHAPITRE 3 : P.62 CHAPITRE 4 : P.80 CONCLUSION
OBSOLESCENCE PROJETS
IMMOBILIÈRE : IMMOBILIERS P.82 CONTRIBUTEURS
MENACE OU ET DIALOGUE
OPPORTUNITÉ SOCIAL
POUR LES GRANDS P.88 PARTENAIRES
UTILISATEURS ET P.64 SYNTHÈSE
INVESTISSEURS?
P.66 ENTRETIEN
P.44 SYNTHÈSE AVEC CLAUDE
CARBONNEAU,
P.46 ENTRETIEN AVEC THALES ALENIA
FRÉDÉRIC GOUPIL SPACE
DE BOUILLÉ, SNCF
IMMOBILIER P.68 COMPTE-RENDU
DE L'ATELIER
P.48 COMPTE-RENDU DE DU 24.03.2016
LA CONFÉRENCE
DU 09.02.2016
Comment obtenir
une décision
favorable visant
à mettre en place
ou refondre un SI
immobilier ?
Entre applications spécifiques, outils
bureautiques hétérogènes et solutions
globalisantes rigides, rares sont les
Directions immobilières bénéficiant de
Systèmes d’information adaptés à leurs
besoins. Un SI immobilier repensé peut-il
contribuer à la performance globale de
l’entreprise et comment en convaincre sa
Direction générale ?
1.
UN OUTIL D'AIDE À FACE AUX NOUVEAUX
LA DÉCISION USAGES…
L’émergence, depuis une dizaine d’années, de Les cycles de vie des immeubles s’accélèrent
solutions progicielles dédiées donne à la plu- en effet, exerçant une nouvelle donne sur les
part des Directeurs immobiliers l’occasion de coûts d’exploitation ; cette accélération provient
moderniser et de rationaliser la gestion infor- d’évolutions techniques et technologiques
matisée des parcs et des baux. Le contexte mais aussi de la nouvelle donne climatique –
appelait à cette optimisation… Le rythme d’ob- qui se traduit par un ensemble de normes à
solescence des immeubles s’accélère. De fait, respecter et une performance énergétique à
la fonction immobilière, pour continuellement améliorer.
déployer les moyens adaptés, doit renforcer sa
maîtrise des coûts opérationnels. Voici un pre- Mais l’accélération des cycles provient surtout
mier argument auquel les Directions générales des nouveaux usages des collaborateurs, et
restent rarement insensibles. Mais il ne saurait de leurs exigences renforcées en termes de
suffire. Se doter aujourd’hui d’un SI immobilier, qualité de vie au travail. Le rapport à l’espace
c’est, plus que de minimiser ses coûts, ren- se complexifie et les situations de travail se
forcer la connaissance de son patrimoine et de diversifient : en mobilité, en réunion informelle,
ses baux et par là même, anticiper et déployer en open space... Dans cette perspective, un SI
à temps les moyens immobiliers de demain. Il dédié permet au Directeur immobilier de mieux
s’agit donc d’un outil d’aide à la décision dont appréhender cette multitude d'usages et de
la valeur ajoutée se mesure sur le long terme, mettre en place les services adaptés à chaque
au-delà de la simple dimension ROIste. situation : système de réservation de salles, de
titres de transports, portails d’information…
mais aussi, ensemble de services à la personne
dépassant le cadre des besoins professionnels,

CRITÈRES DE PERFORMANCE IMMOBILIÈRE :


AU-DELÀ DE L’INDICE IPD (INVESTMENT
PROPERTY DATABANK)

Indicateurs sur le
service (IPD)
Indicateurs
économiques (IPD)

Reporting
intégré Indicateurs
Indicateurs de environnementaux
satisfaction du (IPD)
management (RH)

Indicateurs de
satisfaction des
équipes (RH)

8
Source Graphique : Nexity, « Culture utilisateurs & performance immobilières : Ateliers #1 #2 #3 », 2013
une démarche aujourd’hui largement plébis- processus. Pour ce faire, La Direction im-
citée par les collaborateurs et susceptible de mobilière devra fédérer d’autres directions,
renforcer leur bien-être, leur implication et leur en fonction des contextes, RH, Finances,
sentiment d’appartenance1 (étude Ipsos-Nex- Achats, DSI… La question de l’adoption
ity 2014 – cf. données chiffrées ci-dessous). ou de la refonte d’un SI ne peut donc se
poser sans repenser le rôle et la place de
la Direction immobilière ; celle-ci ne saurait
NOUVEAU SI, NOUVELLE DI plus être une fonction support, un poste de
(grandes) dépenses en marge de l’activité,
Au vu des nouveaux besoins suscités, pour- mais un véritable allié de la Direction qui
quoi l’adoption des SI immobiliers est-elle embarque un ensemble de fonctions au
encore si lente ? Dans les faits, les solutions service du collaborateur.
globalisantes de type ERP manquent de
flexibilité pour répondre à la spécificité des
besoins métiers. Certaines entreprises optent
ainsi pour l’externalisation de la gestion de
leur parc, des baux et du SI, profitant des
solutions hébergées dans le Cloud. Mais
cette solution n’est pas une panacée. Car elle « Repenser le rôle et la
pose, et ne résout pas toujours, la question
de la maîtrise de l’information par la Direction place de la Direction
immobilière. Dès lors, si l’on veut conserver un
SI immobilier en interne, comment surmonter
immobilière »
les freins à son adoption ?

Il convient d’opter pour une approche pro-


gressive : les données que l’on souhaite col-
lecter, les indicateurs de pilotage que l’on
souhaite suivre, tout cela doit être priorisé et
défini en premier lieu, avant d’y adosser des

LES SERVICES AUX OCCUPANTS DE PLUS EN


PLUS PLÉBISCITÉS

Bien-être Implication Appartenance


98% 86% 84%
des salariés des salariés des salariés
estiment que pensent que considèrent
les services les services que les services
favorisent permettent de renforcent
leur bien-être mieux s’investir le sentiment
dans leur travail d’appartenance
à l’entreprise

9
1. Enquête Ipsos-Nexity menée auprès de plus de 300 salariés franciliens de grandes entreprises, septembre 2014
COMMENT AVEZ-VOUS BÂTI VOTRE
SI IMMOBILIER ?
« La Direction immobilière Comme vous le savez IBM est un grand
devient un intégrateur de groupe international et les fondations de notre
solutions » SI sont donc communes à l’ensemble des
pays.Notre socle comprend trois modules.
Le premier est une aide au management
Au-delà des traditionnels outils de
et à la gestion des espaces (Tririga), grâce
type ERP qui constituent le socle du
SI immobilier d’IBM France, Philippe auquel je connais, par exemple, le nombre
Martin présente une vision nouvelle de m2 utilisés par fonction ; cet outil permet
de son SI comme outil de transforma- donc d’établir le charge-out des occupants.
tion de la fonction immobilière vers Le second module (Maximo) est une solution
une logique servicielle à forte valeur de gestion de workflow pour optimiser la
ajoutée. conduite des projets immobiliers. Enfin, une
base de données regroupe toutes les infor-
mations de baux, ce qui nous permet d’avoir

Entretien
une connaissance à la fois fine et exhaustive
de l’ensemble de notre parc.

COMMENT CONNECTEZ-VOUS LE SI
FRANÇAIS AU SI GROUPE ?
Les trois outils de base que je viens de décrire
vont s’interfacer via des API dans notre real
estate information warehouse. Vous devez
bien comprendre que la fonction immobilière
est intégrée, et donc, que les choix de pro-
cess ou d’outils que nous mettons en œuvre
IBM FRANCE ont été pensés dès l’amont avec la direction
immobilière mondiale.
PHILIPPE MARTIN
Directeur Immobilier
COMMENT SE CONNECTENT ALORS
CES SI IMMOBILIERS AVEC LES
AUTRES SI D’IBM ?
L’architecture de base des différents SI prévoit
cette connexion. De plus, le BT CIO est ga-
rant de cette bonne communication entre SI.
Plus spécifiquement, nous avons de plus en
plus recours à des communautés virtuelles
cross-fonctions pour le suivi des projets. C’est
le cas, par exemple, pour l’approbation de
nos engagements de dépense, qui suit un
workflow passant à la fois par les directions
immobilière et financière.

10
VOUS AVEZ ÉVOQUÉ LES TROIS Ensuite, et c’est notre priorité puisque
OUTILS DE BASE DE VOTRE nous sommes orientés usage, l’IOT et
l’Analytics nous permettent de développer
SI. AU-DELÀ DE CE SOCLE, de nombreux services pour le bien-être
JUSQU’OÙ S’ÉTENDENT LES et le confort de l’utilisateur. Réservation
FONCTIONNALITÉS DE VOTRE instantanée de box ou plus généralement,
SYSTÈME ? portails intégrés mettant à disposition du
collaborateur la bonne information au bon
La direction immobilière devient au fil du
moment (par exemple, un horaire de train,
temps un intégrateur de solutions. Nous
temps d’attente prévu à la cafétéria, etc).
améliorons la valeur ajoutée et surtout, la
Nous imaginons continuellement de nou-
valeur d’usage de nos espaces au travers
veaux services et sommes déjà entrés
d’applications nouvelles que nous dévelop-
dans l’ère du Cognitif en intégrant progres-
pons. La gestion de cette nouvelle fonction
sivement des fonctionnalités prédictives.
qui s’appuie notamment sur les outils de
Au-delà de la valeur d’usage, les maîtres-
l’IoT (Internet des objets connectés) et du
mots : agilité, flexibilité, scalabilité et bien
Data Analytics, constitue le deuxième niveau
sûr, sécurité.
de fonctionnalités de notre SI.

VOUS SOULEVEZ UN POINT COMMENT MESUREZ-VOUS LA


PLUS LARGE QUI EST LA VALEUR AJOUTÉE DE TOUS CES
TRANSFORMATION DIGITALE DE SERVICES ?
LA FONCTION IMMOBILIÈRE… Le bien-être est un vecteur d’optimisation
mais aussi d’attractivité, car il contribue
En effet, et celle-ci va complètement de pair à améliorer la perception que les sala-
avec les évolutions des usages. L’utilisation riés et les visiteurs ont de l’entreprise ;
de l’espace est radicalement différente de et c’est aussi une façon de reposition-
ce qu’elle était il y a quinze ans. Les situ- ner la direction immobilière au cœur de
ations de travail se diversifient : besoins l’organisation. A partir de là, ce qui nous
de disposer d’un desk ou bien d’un box à intéresse, c’est la satisfaction et l’utilisation
un instant donné, d’organiser une réunion des services par les collaborateurs. Nous
plénière ou bien spontanée, avec des col- en prenons la mesure d’une part du fait de
laborateurs ou bien avec des partenaires notre logique de test and learn qui nous
extérieurs, besoin de s’isoler un instant ou confronte régulièrement aux retours des
de se détendre et d’échanger, etc. utilisateurs (notamment via notre réseau
social interne) et d’autre part par le suivi
VOUS AVEZ DONC DIVERSIFIÉ LES de l’utilisation faite de nos solutions con-
TYPES D’ESPACES À DISPOSITION nectées. Cette boucle d’amélioration est
DE L’OCCUPANT. QUE VIENNENT permanente. Nous sommes moins ROI
que ROE : notre priorité, c’est le Return
APPORTER L’IOT ET L’ANALYTICS of experience.
À CETTE DÉMARCHE ?
Tout d’abord, la récolte et l’analyse de don-
nées, notamment grâce à des capteurs,
nous permettent de mieux comprendre
comment sont utilisés les espaces dans le
temps, bâtiment par bâtiment, et d’optimiser
notre gestion. Un exemple : les parkings.
Nous avons développé une application pour
en avoir une meilleure utilisation ; sans cela,
un nombre significatif des places de parking
restent en moyenne inutilisées.
15
Comment obtenir une
décision favorable
visant à mettre en place ou
refondre un SI immobilier ?
Compte-rendu de l’atelier du 18.09.2015

Workshop n°1
Cycle Immobilier d’entreprise
PROGRAMME
L’objectif de cet atelier était de partager ensemble les bonnes pratiques qui
visent à convaincre DAF, DSI, Direction Générale de la valeur d’un projet SI pour
la Direction de l’immobilier et pour l’entreprise en termes :
• de ROI
• de maîtrise des leviers de performance
• d’aide à la décision en temps réel
• d’évolution de modes de travail
• de nomadisme
• de relation occupants - clients
• d’impact sur les OPEX ou les CAPEX
• de projection du parc immobilier

ANIMATEUR
• BEARINGPOINT, Ludovic Legendre,
Directeur Associé Real Estate

PARTICIPANTS
• HERMES, Charlotte Ameglio-Brion, • NEXITY, Roger-Marc Gaudiot,
Directeur Adjoint Immobilier Directeur Général Adjoint de Nexity
Property Management
• IBM, Yves Baudot, Responsable
des Projets Immobiliers • GIE AXA, Elyes Karray, Group
Procurement - Program Manager
• POSTE IMMO,
Louis-Arnaud Behagel, Responsable • HSBC, Hubert Khalife, Head of
de Programmes Capital Projects
• GROUPAMA, Djamel Benazzouz, • DARTY, Emmanuel Le Roch,
Responsable Achats Moyens Directeur Immobilier
Généraux
• NEXITY, Sophie Nigron, Directrice du
• IBM, Sophie Bergmiller, Sales Développement
Representative Enterprise Asset
• IBM, Marc Perie, Real Estate &
Management
Facilities Solutions Business Executive
• CCI PARIS, Murielle Boyer, Adjointe
• MACIFIMO, Frédéric Tisné, Directeur
au Directeur Immobilier
Financier
• IBM, Marc Cerli, Senior Solutions
• UCPA, Francis Vaas, Directeur
Consultant
Immobilier
• BEARINGPOINT, Olivier Chappert,
• KLEPIERRE, Christian Vadot, DSI
Partner (IT, HR, Real Estate
Management) • FRANCE TÉLÉVISIONS, Anne-Fleur
Vignon, Responsable des Opérations
• IBM, Aurélie De Ridder, Watson IoT
Immobilières Outre-mer
Solutions Sales
• L' ORÉAL, Jean-Michel Duffieux,
Corporate Real Estate & Africa Middle
East Real Estate Director
• MACIFIMO, Najla Gasri,
Responsable Contrôle Financier et SI
13
14
INTRODUCTION

Par Ludovic Legendre (BearingPoint)

« Les Directions immobilières ont un niveau d’informatisation très hétérogène


et une maîtrise parfois perfectible de leur connaissance patrimoniale. Il s'agit
d'une situation assez paradoxale, car si la maîtrise des coûts immobiliers passe
inévitablement par la maîtrise de l’information pour actionner les grands leviers
de performance (échéance des baux, optimisation de l’occupation, maîtrise des
charges…), le choix d’investir dans une solution immobilière est souvent un
parcours long et éprouvant pour les directeurs immobiliers.

L'immobilier représente bien souvent le deuxième ou troisième poste de


dépenses de l'entreprise, poste auquel la Direction générale demande des
efforts en termes de performance et de maîtrise des coûts. Toutefois, comment
parvenir à maîtriser les coûts sans disposer des outils adéquats ? Comment
convaincre la Direction générale d'opter pour un système d'information
immobilier ? Quels arguments convient-il d'employer ? D'ailleurs, sur quel
périmètre convient-il d'implanter ce système d'information ? Quels seront ses
objectifs ainsi que ses apports ? Quel peut être l'élément déclencheur pour
lancer un tel projet ? »

15
Quelle utilité voyez-vous à l'adoption
d'un SI immobilier ?

YVES BAUDOT, IBM


« IBM se veut une société "globale", avec tout ce que ce terme peut
impliquer en termes de validation : nous sommes dans l'obligation de
respecter un ensemble de process clairement définis. IBM en France,
c'est une quarantaine de sites, pour environ 130 000 m². En règle
générale, force est de constater que l'immobilier est perçu comme un
poste de coûts, alors qu'il convient plutôt d'en faire un système de
valeur. Face à la problématique qui se présente à nous, nous pouvons
distinguer quatre grandes strates :

Les couches de base :


1 - Gestion et organisation : il n'est possible de contrôler que ce que
l'on parvient à mesurer.
2 - Pilotage et analytique.

Les couches de valeur :


3 - Service : il s'agit-là d'apporter de la valeur à l'utilisateur final.
4 - L'aspect cognitif / exploitation du savoir / prédictif : cette dernière
couche concerne également l'immobilier, car il faut apporter de la
valeur en collant au plus près aux besoins de chacune des Directions.

Afin de tendre progressivement vers les couches de valeur, il est


nécessaire d'avoir des fondations solides, avec les couches de base.
Ainsi, dans l'optique de repositionner la Direction de l'immobilier, il
est primordial de faire passer le message selon lequel cette dernière
s'intéresse aux grands enjeux d'avenir. Pour être en bonne place sur
ses sujets, il convient d'anticiper.

A chacun des niveaux, des leviers propres doivent être actionnés (DSI,
DRH, Directeur financier…) Il n'existe pas de recette miracle… Si on fait
le choix de travailler sur la raison, le risque est de se casser les dents
sur le qualitatif. D'où l'intérêt de recourir à d'autres ressorts : la sécurité
(plan Vigipirate…), l'hygiène, l'aspect réglementaire, etc. Par exemple,
le fait de miser sur l'ego des entreprises peut se révéler intéressant :
établir un dossier montrant que la société figure parmi les derniers de
la classe sur un aspect en particulier peut contribuer à générer de la
motivation. »

16
EMMANUEL LE ROCH, DARTY
« Darty, c'est environ 700 000 m² pour 350 sites en France, en
Belgique et aux Pays-Bas. Nous sommes une enseigne assez
franco-française et l'un des principaux leviers actionnés aura été
la crise économique. Nous avons subi le "traumatisme" de la mise
en place de SAP en 2009/2010. Il s'agissait alors de centraliser
l'ensemble des données financières. Nous avons connu un
certain nombre de difficultés, même s'il faut reconnaître que nous
sommes parvenus à améliorer la gestion des flux de loyers, avec
l'automatisation. Notons par ailleurs une évolution du contexte,
avec l'arrivée d'un Président basé en France et ayant des cycles
de décision plus courts. Enfin, la création d'une Direction des
achats indirects a également contribué à faire bouger les lignes.

Aujourd'hui, nous nous positionnons davantage sur une logique


d'approche utilisateur. Tout d'abord, avec les tableaux Excel, il
y a le risque d'une perte de connaissance (en cas de mauvaise
manipulation ou bien en cas de départ d'un collaborateur). De
plus, nous avons la volonté de partager davantage l'information.
En effet, beaucoup d'acteurs sont susceptibles d'avoir besoin
des informations immobilières. La crise économique a renforcé
l'importance de contrôler ces dépenses, d'où la nécessité de
disposer d'informations tout à fait fiables. »

CHARLOTTE AMEGLIO-BRION, HERMES


« Nous ne disposons pas d'un système d'information immobilier,
mais d'une base de données. Je suis encore à la recherche des
éléments qui pourraient me convaincre de franchir le pas vers
le SI. Pour l'heure, je doute qu'un système puisse coller à mes
véritables besoins. Hermès évolue sur un périmètre à la fois mondial
et extrêmement diversifié, avec trois grands axes : Production /
Distribution / Tertiaire (450 000 m² environ). Nous sommes face
à une problématique à la fois utilisateur et propriétaire (Hermès
est propriétaire de l'ensemble de ses sites de production). Nous
étudions la possibilité de mettre en place une base de données
destinée à partager l'information immobilière que l'on juge
"essentielle" (surface, photos, vie du bâtiment, DOE...) Il n'est ni
possible ni souhaitable de tout placer dans une base de données.
Il s'agit donc d'identifier d'un côté les acteurs qui sont capables
de nourrir cette base, et de l'autre ceux qui sont amenés à la
consulter, le tout avec une grande facilité d'usage. Le sujet central
consiste à anticiper les marges de manœuvre de demain en cas
de ralentissement de notre croissance. Inévitablement, la Direction
de l'immobilier sera un jour ou l'autre sollicitée afin d'identifier des
pistes d'économies. A l'heure actuelle, nous ne disposons pas d'une
vision globale sur les coûts. Les marges de manœuvre sont pourtant
colossales… La priorité, c'est donc d'avoir une vision claire en vue
d'adopter un outil de gestion. »

17
YVES BAUDOT, IBM
« Il apparaît que la notion de service à l'utilisateur est absolument
fondamentale. Afin d'intéresser la fameuse "génération Y", il nous
faudra par exemple mettre en avant les logiques de flex office et
promouvoir la méthode agile. »

Théoriquement, le SI Immobilier peut couvrir un


périmètre extrêmement large… Dès lors, comment
parvenir à convaincre la Direction générale ?

EMMANUEL LE ROCH, DARTY


« C'est la question qu'il me faut arbitrer au quotidien : quelles
sont les données que l'on souhaite gérer ? Bien évidemment,
plus nombreuses sont les données à maintenir, plus la fiabilité de
celles-ci tend à se dégrader. Au-delà de ce que l'on veut gérer, il
est donc absolument fondamental d'identifier ce que l'on est en
capacité de gérer et de maintenir ! Il apparaît difficile de croire que
plusieurs personnes peuvent appréhender une même donnée avec
une approche identique. Dès lors, nous avons une vision assez
centralisée sur cette question. Il s'agit d'identifier en amont quelles
sont les données les plus "partageables", tout en définissant un
langage commun (surface plancher vs surface de vente...). »

CHARLOTTE AMEGLIO-BRION, HERMES


« Il n'existe malheureusement pas de "logiciel miracle" qui puisse
répondre à l'ensemble des besoins. D'où la nécessité de définir ces
besoins en amont et surtout de les prioriser. »

ANNE-FLEUR VIGNON, FRANCE TÉLÉVISIONS


« La notion d'optimisation (coûts d'énergie, gestion des loyers et
des charges, etc.) a représenté le levier principal dans notre projet
de changement de système d'information. Nous essayons de
développer un logiciel avec des partenaires, mais pour l'instant
en vain… car force est de constater que nous avons placé trop
d'éléments dans la colonne "objectifs" ! »

18
EMMANUEL LE ROCH, DARTY
« Bien entendu, les fournisseurs n'hésiteront pas à affirmer que
le système proposé peut couvrir tous vos besoins. Il s'agit d'une
illusion ! La priorité consiste donc à identifier en amont ces besoins,
en prenant bien garde à ce que soient impliqués les utilisateurs
finaux ainsi que le juridique. »

Ne risque-t-on pas de se heurter à la question du


ROI ? Quels sont vos retours d'expérience ?

YVES BAUDOT, IBM


« Le ROI représente un point de passage obligé, et sans doute ne
peut-on pas se passer d'un tel argumentaire. Pour autant, personne
n'est dupe… Il conviendra rapidement d'identifier d'autres vecteurs
ainsi que d'autres sponsors. Il s'agit de dessiner des perspectives
et de se positionner sur les grands projets d'avenir. En résumé, la
base de données ne correspond qu'à une première couche qui nous
servira de socle pour lancer les projets. Ainsi, cette question de la
mise en place de la base de données devrait être derrière nous… »

JEAN-MICHEL DUFFIEUX, L'ORÉAL


« Nous avons travaillé avec BearingPoint il y a environ cinq ans pour
mettre en place une base de données immobilière. Aujourd'hui,
nous voilà parvenus au sommet de la courbe et nous sommes à
la recherche du "Uber" de la base de données ! C’est-à-dire un
système plus flexible qui minimise les coûts opérationnels et qui
pourrait par exemple récupérer les données issues d’autres bases de
données présentes dans l’entreprise, comme par exemple celles qui
sont utilisées pour les assurances ou la Direction financière. Le ROI
n’est en effet pas facilement calculable et prévisible sur la donnée
immobilière (c'est ce que l'on appelle de la "blue money"). Il s'agit en
effet d'un passage indispensable car on ne peut traiter que les sujets
sur lesquels on a des informations solides et les indicateurs clés,
mais la prise de décision passe inévitablement par d’autres leviers. »

EMMANUEL LE ROCH, DARTY


« La notion de ROI n'a d'intérêt que si l'on peut le mesurer avec deux
ou trois années de recul. J'ai plutôt souhaité me positionner sur la
dimension qualitative, que sur la dimension "risque". »
19
20
CONCLUSION
Par Olivier Chappert (BearingPoint)
« Il apparaît que le système d'information immobilier n'est pas une fin en
soi. Il correspond simplement à un support destiné à faire de la Direction de
l'immobilier un véritable contributeur en termes de valeur pour l'entreprise
(pilotage des coûts, services aux occupants dans une logique d'anticipation…).
Les acteurs sont aujourd'hui confrontés à un risque de non-maîtrise des
informations et à un risque de non-partage. Le tout dans un contexte de relative
méfiance vis-à-vis des solutions globalisantes telles SAP. La notion de ROI
ne correspond pas à un argument imparable pour convaincre les Directions
générales… Il est préférable d'actionner les leviers qualitatifs (optimisation côté
utilisateur, développement durable...). Au final, un tel projet doit s'ancrer dans
une logique de stratégie d'entreprise, en embarquant un certain nombre d'alliés
(la Fonction Achats, la DSI, la DRH...).

La vraie richesse, ce sont les données. D'où l'importance de se focaliser


sur l'identification d'une poignée d'indicateurs clés, tout en faisant preuve
de réalisme sur la priorisation des périmètres. Enfin, nous notons qu'avec
l'avènement du SaaS et du Cloud, l'outsourcing devient une tendance de fond. »

21
Quel environnement
de travail pour
demain ?
La transformation des modes de travail,
la multiplication des outils digitaux et
l'accentuation de la mobilité des salariés
conduisent les entreprises à repenser
leurs espaces. Ces derniers doivent
désormais faciliter le travail connecté,
collaboratif et mobile, reflétant ainsi
la mue digitale et la modernité des
entreprises. Il s'agit donc d'un enjeu clé
pour la performance des organisations
mais aussi pour leur image et leur
attractivité vis-à-vis des nouvelles
générations de salariés. Un nouveau
rôle se dessine ainsi pour les directions
immobilières.
2.
Le pendant du télétravail, c’est le flex office.
TÉLÉTRAVAIL ET Mais son déploiement fait émerger de nou-
FLEX OFFICE : ÉTAT velles problématiques. Il implique d’abord de
DES LIEUX faire fonctionner un système dynamique sur la
base d’informations en temps réel. Chaque uti-
Le télétravail constitue sans doute le nouveau lisateur doit être informé des espaces, bureaux
mode d’organisation le plus plébiscité. 71% ou salles de réunion disponibles correspon-
des cadres français l’approuvent et 6 salariés dant le mieux à son besoin. Une occasion
sur 10 aimeraient y avoir recours1. La pro- d’ailleurs pour les Directeurs immobiliers d’op-
portion de salariés disposant d’un contrat de timiser l’occupation des surfaces et donc leurs
télétravail serait passée de 5% 2 en 2009 à 15% coûts. Deuxième problématique découlant du
en 20152 . Un taux qui reste sans doute sous- flex office, la « ré-humanisation » de l’espace
évalué. Car dans la plupart des entreprises, le de travail. Si les moins de 40 ans sont moins
travail à distance s’apparente en réalité à du « demandeurs d’espaces individuels (seuls 13%
télétravail gris », ne relevant d’aucune contrac- pensent qu’il s’agit de quelque chose de « très
tualisation. Selon le cabinet LBMG Worklabs, important », soit trois fois moins que les plus
les deux tiers du temps travaillé à distance le de 50 ans), ils attendent des bureaux qu’ils
seraient en dehors de tout accord contrac- soient des lieux de vie sociale. À cet égard, la
tuel dédié 3. Quoi qu’il en soit, les Directions présence de lieux de convivialité est appréciée
immobilières doivent prendre acte des beso- (elle est même « primordiale » pour 58% des
ins spécifiques de ces salariés toujours plus moins de 30 ans)4, mais d’autres solutions,
nomades : nécessité de rester connectés en adaptées à chaque organisation, restent
permanence, capacité voire aspiration à tra- à imaginer… Ainsi la Direction Immobilière
vailler dans des environnements informels, devient un acteur central de la stratégie et de
recherche sur site d’espaces de rencontre et la culture de son entreprise.
d’échange plutôt que d’isolement…

71% 90%
des cadres des salariés y
français ayant recours en
approuvent sont satisfaits
RÉPARTITION DES TYPES DE
le télétravail
BUREAUX EN ENTREPRISE

40%
Bureau fermé individuel
34%

41%
Bureau fermé collectif
33%

11%
Espace collectif ouvert
18%

5% 2011
Sans bureau attribué
9% 2015

1. Baromètre #télétravail 2015, ZeVillage.net


2. D’après Daniel Ollivier. Source : Le Figaro Economie.
3. Source : Anact.fr
24 4. Étude Paris workplace 2015 menée sur un échantillon de 1 000 cadres représentatifs de l’ensemble des cadres franciliens
LES ESPACES travail et sont le plus souvent amenés à travail-
DYNAMIQUES, ler en mode projets. Ce dont ces équipes ont
besoin, ce n’est plus d’une somme de bureaux
RÉPONSE AUX individuels mais d’un « territoire d’équipe »5 ,
MUTATIONS EN COURS ? dynamique et modulable car destiné à évoluer
en fonction des besoins de chaque projet.
Le cadre spatio-temporel du lieu de travail est
bouleversé par les nouveaux outils digitaux. L’environnement de travail de demain sera
C’est l’équilibre entre vie privée et vie pro- un levier incontournable de la stratégie, de la
fessionnelle qui s’en trouve repensé, moins performance et de l’image de l’entreprise. Il
dichotomique. Le travail s’invite au domicile révèlera que l’immobilier n’est pas seulement
et sur les appareils mobiles que l’on emmène une charge mais peut aussi être un investisse-
partout avec soi. À l’inverse, les locaux d’entre- ment… Au service de la productivité (la qualité
prises sont l’occasion de retisser les liens entre d’un immeuble permettrait notamment une
collaborateurs et doivent favoriser la convivialité baisse de l’absentéisme de 10 à 15%, selon
et le bien-être. des travaux de recherche réalisés à l’univer-
sité de Berkeley ) 6… Au service de l’image de
Dans ce contexte où la généralisation de la l’entreprise (le taux de satisfaction du télétravail
mobilité connectée bouscule les limites des atteint par exemple chez les salariés les 90%)7 .
temps et des espaces de travail, les bureaux De quoi attirer de nouveaux jeunes talents à la
ne sont plus des lieux statiques. Lors du recherche de ces modes de fonctionnement.
réaménagement de son siège parisien il y a Dans une économie de services où le capital
quelques années, Accenture citait quatre lev- humain est le premier facteur différentiant, ce
iers à activer pour répondre efficacement à nouveau rôle de la Direction immobilière de
des modes de travail alors émergents : flexi- soutenir une stratégie d’image et de produc-
bilité, collaboration, mobilité et innovation tivité trouve toute sa portée.
technologique. Ces piliers reposent sur le con-
stat que les collaborateurs passent aujourd’hui
la moitié de leur temps hors de leur poste de

DIRIEZ-VOUS QUE L’ESPACE DE TRAVAIL (AMÉNAGEMENT


DES BUREAUX ET DES LOCAUX) A UN IMPACT SUR :
Sous-total
IMPORTANT

Votre bien-être 5% 52% 42% 94%


1%

Votre efficacité 7% 55% 37% 92%


1%

Votre motivation 9% 54% 34% 88%


1% 2% Ne se prononce pas

Votre santé physique 10% 51% 36% 87% Pas du tout important
1% 2%
Plutôt pas important
La qualité de votre relation
15% 52% 29% 81%
avec vos collègues Plutôt important
1% 3%

La qualité de votre relation Très important


4% 19% 51% 25% 76%
avec vos managers
1%

5. Jean-Christophe Boucheix, Directeur Immobilier et des Opérations Accenture - Propos recueillis par l’Observatoire Actinéo, 2013, actineo.fr
6. Estimation de Roland Berger rapportée dans une étude commandée par la Société Foncière Lyonnaise (SFL) en association avec Paris
Développement, la Direction du Développement Économique de la Ville de Paris – Société Quartier Libre - 2013
7. Étude SFL et Paris Développement - Cf. Supra
Source Graphiques : Baromètre Actineo / CSA « Quelle vie au bureau en 2015 ? », novembre 2015. Étude menée auprès de 1204 actifs des 25
secteurs privé et public travaillant dans un bureau, issus d’un échantillon représentatif de la population active française.
QUEL EST LE RÔLE DE LA
DIRECTION IMMOBILIÈRE DANS
« Nous apportons une L’ORGANISATION DES ESPACES
réponse aux problèmes DE TRAVAIL CHEZ BPCE ?
par l’espace » L’aménagement dans un nouvel im-
meuble de bureaux commence par une
Isabelle Coulomb-Soulard nous livre son charte d’aménagement qui est établie
témoignage sur son rôle au sein de la en fonction des caractéristiques de l’im-
Direction immobilière pour conjuguer les meuble, du statut des collaborateurs,
approches classiques d’aménagement du mobilier. Cette charte est élaborée
de l’espace chères à son secteur avec en concertation avec la Direction immo-
de nouveaux concepts facilitant le travail bilière, les Ressources humaines et les
connecté, mobile et collaboratif.
Instances du personnel. La Direction
immobilière veille à son respect dans
les nouveaux aménagements et est
force de proposition pour son évolution.

Entretien Concernant le site d’Avant Seine (siège


de Groupe BPCE), il faut reconnaître que
la charte, établie en 2005, a vocation à
évoluer, notamment parce que le mobilier
évolue, ainsi que les façons de travailler
(connexions à distance, nomadisme).

POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE UN


PEU PLUS SUR LA FAÇON DONT
VOUS ADAPTEZ L’ESPACE À CES
BPCE NOUVEAUX MODES DE TRAVAIL ?
ISABELLE COULOMB-SOULARD Les choses évoluent encore très progres-
Responsable Optimisation et sivement. Les besoins des Directions
Aménagement des espaces métiers en termes de réaménagement
sont ambivalents. Les espaces doivent
être plus fluides, plus collaboratifs mais
en même temps, l’absence d’espace
individuel continue de choquer les es-
prits. De la même façon, les Directions
demandent de plus en plus d’espaces
collaboratifs informels, ouverts et bien
connectés, mais elles souhaitent aussi
du calme à leur poste de travail et de
la confidentialité pour les réunions. Le
rôle des Directions immobilières, c’est

26
d’imaginer des compromis. On a, par COMMENT LA DIRECTION
exemple, conçu des bureaux cloisonnés, IMMOBILIÈRE PEUT-ELLE
pour le calme et la confidentialité, mais
vitrés, pour la transparence et l’ouverture.
FAVORISER L’ADOPTION DE CES
C’est un premier pas.
ENVIRONNEMENTS DE TRAVAIL
INNOVANTS ?
POUVEZ-VOUS NOUS La réorganisation de l’environnement de
DÉCRIRE LES DERNIÈRES travail n’est pas quelque chose que l’on
INNOVATIONS EN TERMES peut imposer. Les salariés doivent en voir
le sens et l’intérêt. Les collaborateurs les
D’ORGANISATION DES plus demandeurs d’espaces informels,
ESPACES CHEZ BPCE ? de nouvelles façons de travailler sont
L’innovation récente la plus marquante, souvent les plus jeunes, ainsi que les
c’est l’aménagement du hall d’accueil salariés mobiles, ceux qui ont un œil sur
du siège de Groupe BPCE. Nous avons l’extérieur, notamment sur les startups.
profité de la disposition en deux parties La Direction immobilière doit être force
du hall de cet immeuble pour aménager de proposition pour apporter des solu-
d’un côté un espace d’accueil central tions par l’espace à leurs demandes.
ouvert avec des hôtesses qui vont au- Ce sont les besoins fonctionnels qui
devant des visiteurs, et de l’autre, une doivent se traduire dans l’espace, pas
cafétéria donnant sur des jardins avec l’inverse. Chez Groupe BPCE, nous
des espaces de rencontres autour d’un avons la chance d’avoir des relations
mobilier coloré et varié ; dans le secteur assez fluides avec les Directions métier.
de la banque, c’est une approche très Cela facilite les choses.
novatrice et très remarquée (lauréat du
Trophée Arseg 2014). Concernant les bu-
reaux, moins d’innovation : ni télétravail ni
espace de travail partagé. On s’approche
toutefois des pratiques du flex office,
mais en complément des espaces clas-
siques : de nouveaux espaces de réunion
allient la convivialité et la fonctionnalité,
avec un mobilier moins conventionnel :
table basse et sièges confortables, table
haute pour se réunir debout.

31
Quel environnement de
travail pour demain ?
Compte-rendu de la conférence du 23.10.2015

Workshop n°2
Cycle Immobilier d’entreprise
PROGRAMME
La transformation des modes de travail, la multiplication
des outils digitaux et l'accentuation de la mobilité des
salariés conduisent nombre d'entreprises à repenser
leurs espaces de travail. Ces derniers doivent désormais
faciliter et optimiser le travail connecté, collaboratif
et mobile et refléter la mue digitale et la modernité
des entreprises. Il s'agit donc d'un enjeu clé pour
la performance des organisations, mais aussi pour
leur image et leur attractivité vis-à-vis des nouvelles
générations de salariés. Or, la conception de ces
nouveaux lieux implique sans doute plus de créativité, de
personnalisation et de flexibilité qu'auparavant :

• Télétravail, Digital, flex office … quelles options, quel


dialogue social ?
• Quels impacts de la « révolution digitale » pour
l’immobilier ?
• Les espaces dynamiques, une réponse aux mutations en
cours ?
• Enjeux, pistes et réalisation, risques et facteurs clés de
succès …

ANIMATEURS
• NEXITY, Anne Mollet, Directeur Développement Durable
et Marketing Stratégique
• BEARINGPOINT, Ludovic Legendre, Directeur Associé,
Real Estate

INTERVENANTS
• GOOGLE FRANCE, Sophie-Jeanne Hales-Le-Menestrel,
Directeur Immobilier et Services Généraux
• SANOFI, Florence Peronnau, Directeur Immobilier Groupe
• SNCF GARES & CONNEXIONS, Didier Caramello,
Directeur de Projets

29
PRÉSENTATION
DES INTERVENANTS

30
FLORENCE PERONNAU DIDIER CARAMELLO
SANOFI SNCF GARES & CONNEXIONS

« Sanofi est une entreprise pharmaceutique « Gares & Connexions est une branche qui
née en 1973, dans le cadre de la fait partie de SNCF Mobilité. Le business
diversification des activités d'Elf. se décompose en deux parties : d'un côté
Aujourd'hui, Sanofi rassemble 110 000 le lien avec les transporteurs et, de l'autre,
collaborateurs dans 110 pays autour de la location des espaces dans les gares
cinq activités principales : pharmacie, (300 millions d'euros de chiffre d'affaires
diabète et cardiovasculaire, maladies par an pour cette partie dérégulée). Dix
rares, vaccins humains et santé animale. millions de personnes passent chaque jour
Le chiffre d'affaires était de 34 milliards dans nos gares. Je peux citer l'exemple
d'euros en 2014. Le patrimoine accueille emblématique de la gare Saint-Lazare,
des activités assez différenciées : usines, récemment rénovée. Le siège de Gares
centres de recherche, entrepôts, centres & Connexions, qui correspond au site
de distribution logistique et bureaux... Côté des anciennes usines Panhard, abrite
bureaux, nous avons réalisé deux types de aujourd'hui 1 300 collaborateurs. »
sites emblématiques : d'un côté, le siège
social mondial du groupe situé à Paris et, SOPHIE-JEANNE
de l'autre, les deux campus qui viennent HALES-LE-MENESTREL
d'être livrés à Gentilly et à Lyon-Gerland. GOOGLE FRANCE
La Direction immobilière a été construite
en 2006 et rassemble aujourd'hui 18 « Créé en 1998 par deux ingénieurs de
collaborateurs autour de quatre grands Stanford, Google n'est aujourd'hui pas
pôles et métiers : transactions (asset uniquement un moteur de recherche.
management et lease management), La société est propriétaire de son
projects management, stratégie FM et immeuble à Paris, qui est un hôtel
analyse de la performance. » particulier situé rue de Londres rénové
en 2011 et livré en 2012 (700 postes en
open space, seulement trois bureaux
fermés). La stratégie immobilière est
basée à Londres et je reporte aux États-
Unis. Google, c'est 600 immeubles
répartis dans une cinquantaine de pays.
Chaque jour, émergent des projets de
rénovation. Par exemple, aux États-Unis,
la superficie du Montain View est en
train de se développer, avec 90 000 m²
supplémentaires. »

31
32
INTRODUCTION

Par Anne Mollet (Nexity) et Ludovic Legendre (BearingPoint)

« La question de l'environnement de travail est passionnante, d'autant que nos


trois intervenants ont emprunté des chemins assez différents pour mener à
bien leurs projets. Les utilisateurs se montrent de plus en plus exigeants, ils ne
recherchent plus de simples espaces de bureaux, mais des lieux de vie, des
lieux de travail collaboratifs, des lieux témoignant de la singularité de la société.
Dorénavant, les notions de bien-être et de performance sont étroitement liées ;
l'environnement de travail participe largement à cette exigence de bien-être.

Les études montrent que dans un immeuble de bureaux, à un instant T, 50 à


60% des postes sont inoccupés. Se posent donc des questions relatives à
l'optimisation de l'espace, avec en parallèle des réflexions à mener autour de
l'appétence grandissante des collaborateurs pour le télétravail. Lorsqu'on les
interroge sur l'attractivité des entreprises, force est de constater que les jeunes
générations de cadres affirment leur intérêt pour un environnement de travail
qui ressemble plus à une startup californienne qu'au modèle traditionnel. Les
collaborateurs se montrent également de plus en plus friands de services. »

33
Quelle feuille de route vous a été donnée
au départ ? Quels étaient les enjeux
transmis par la Direction générale ?

SOPHIE-JEANNE HALES-LE-MENESTREL, GOOGLE FRANCE


« La règle, c'est de permettre à tous les collaborateurs d'évoluer en
open space ; aucun bureau ne doit être fermé. Les espaces collaboratifs
s'inscrivent dans la culture de l'entreprise, avec des notions de partage et
d'échange au service de la créativité. Des « mini cuisines » sont placées
à moins de 30 mètres de chacun des employés : en effet, les études
montrent que les discussions qui se déroulent devant une machine à café
sont plus créatives. Il s'agit de travailler dans une situation de flexibilité, et
ce en toute circonstance : station debout, assis, jardin, hamac... »

FLORENCE PERONNAU, SANOFI


« Partage et créativité sont pour nous aussi des maîtres-mots. Notre
ambition consiste avant tout à faire travailler ensemble des gens qui
n'en ont pas forcément l'habitude... Il y a une volonté de briser les
silos. C'est ce qui a été fait au siège parisien, mais également dans
les campus : suppression du bureau fixe au profit d'un espace de
travail collectif. Ce sont les notions de liberté et de responsabilisation
de l'individu dans le choix de ses espaces de travail pour atteindre
les objectifs fixés qui ont guidé notre projet (allant parfois à l'encontre
d'un certain type de management). Les lieux de rencontre, la
perméabilité des espaces publics/privés, sont des facteurs créateurs
de valeur et d’innovation. »

DIDIER CARAMELLO, SNCF GARES & CONNEXIONS


« Le design va façonner le monde de demain », c'est ce que nous
a toujours affirmé notre directeur général. Il s'est agi de rapprocher
de plus en plus le monde extérieur de notre branche Mobilité. Le
site a donc été façonné autour de trois espaces structurants : un
auditorium, un espace incubateur pour les startups partenaires (une
trentaine de postes) et un « design lab » (espace de co-working
dédié à la création). Ces trois espaces sont placés au rez-de-
chaussée du bâtiment, ce qui témoigne bien de leur importance à
nos yeux. N'importe quel collaborateur qui passe devant l’auditorium
peut librement assister aux conférences et peut ainsi satisfaire sa
curiosité. De même, faire venir le monde des startups auprès de
nous est un moyen de faire progresser la branche. Encore une fois,
dix millions de personnes passent quotidiennement par nos gares,
d'où cette nécessité de s'ouvrir au monde extérieur. »

34
Certains espaces collaboratifs fonctionnent-ils
mieux que d'autres ?

SOPHIE-JEANNE HALES-LE-MENESTREL, GOOGLE FRANCE


« Nous avons ouvert l'an passé un studio dédié aux productions
YouTube. Il accueille chaque jour une population très hétérogène. De
plus, notre institut culturel rassemble lui aussi un public très varié. Au final,
les échanges se font autant vers l'extérieur, qu'entre les collaborateurs
eux-mêmes. »

Quelles sont les gammes d'espaces que


vous avez mis en œuvre ?

SOPHIE-JEANNE HALES-LE-MENESTREL, GOOGLE FRANCE


« Nous avons souhaité prendre pour base l'espace collaboratif, qu'il soit
formel ou informel. Nous avons également pris conscience qu'il fallait
mettre à disposition des espaces individuels (exemple d'un espace mobile
au format cabine téléphonique, ou encore de la « visio box ») permettant
aux collaborateurs d'être isolés du bruit extérieur. En revanche, je reconnais
que nous avons été assez peu pertinents sur les espaces de 20-30
personnes ; ces salles de réunion ont été assez mal jugées de notre part. »

FLORENCE PERONNAU, SANOFI


« En 2012 a été mise en place une charte des espaces de travail,
autour de la notion de « cluster » (groupe de travail de 20 à 50
personnes). Au siège de la rue de La Boétie, les bureaux sont
attribués, mais à Val de Bièvre (Gentilly), l'espace a été totalement
repensé : le comité de pilotage a validé l’idée de ne plus attribuer les
postes de travail au profit d’une meilleure allocation de l’espace au
poste de travail et aux espaces collaboratifs, permettant une plus
grande agilité et une meilleure interaction entre fonctions et métiers.
Des espaces de travail informels et de détente ont également été mis
à disposition de tous les collaborateurs. »

35
On parle beaucoup d'hybridation des lieux.
Quelles sont selon vous les clés du succès
sur ce point ?

FLORENCE PERONNAU, SANOFI


« La notion de réversibilité des espaces était primordiale. Nous avons
également insisté sur l'importance des lieux de rencontre (pas uniquement
dans les community centers). De la part des utilisateurs, un certain
délai d'appropriation aura été nécessaire sur ce point. Dorénavant,
tous les collaborateurs investissent librement ces lieux. Après deux ans
d'expérience, ceux qui étaient à l'origine les plus réticents ne voudraient
revenir en arrière pour rien au monde. Ce qui a été perdu en termes
d'espaces privatifs a été gagné au plan des espaces dédiés au travail
en équipe. La notion de « zéro papier » a toujours suscité une certaine
crainte, il s'est donc agi de rassurer les populations en mettant en place
une armoire par personne et un casier pour les affaires personnelles et
développer les bonnes pratiques permettant de moins imprimer. »

DIDIER CARAMELLO, SNCF GARES & CONNEXIONS


« L'espace cafétéria est constamment occupé par des réunions,
du matin au soir, de par le manque de place. Nous avons la volonté
de promouvoir d'autres formats de réunions. En raison de la culture
de l'entreprise, 100% des collaborateurs conservent un poste
personnel. Nous tenons pour autant à mettre en place le maximum
d'espaces collaboratifs. Les mentalités évoluent progressivement,
en faisant la promotion de nouvelles géographies de travail.
L'objectif est que les gens se sentent bien sur leur lieu de travail. La
disparition de la fameuse « photo de famille » posée sur le bureau
n'est aucunement une fin en soi. Mais cette question doit également
être analysée à l'aune de la dimension générationnelle. Lorsque la
nouvelle génération va arriver dans nos entreprises, il sera impossible
de la faire asseoir toute la journée derrière un bureau ! »

36
Question de la salle : Pourquoi tenir absolument
à ce que les gens se rendent tous les jours dans
les mêmes locaux ? En France, raisonne-t-on
forcément en termes de poste de travail basé dans
un bâtiment donné ?

SOPHIE-JEANNE HALES-LE-MENESTREL, GOOGLE FRANCE


« Le travail en groupe fait partie de la culture de l'entreprise, contrairement
au travail à la maison. Pour nous, le fait d'échanger les idées implique
forcément que les collaborateurs se trouvent physiquement dans les
mêmes locaux. Au sein de Google, il y a énormément de mobilité d'un
pays à l'autre : les badges permettant d'accéder à l'immeuble parisien
fonctionnent dans tous les bureaux Google du monde. En permanence,
des collaborateurs de Google du monde entier travaillent dans nos locaux
parisiens. »

DIDIER CARAMELLO, SNCF GARES & CONNEXIONS


« Nous étudions la possibilité de fournir aux entreprises un service
nouveau : il s’agirait de leur permettre de faire travailler leurs
collaborateurs dans des espaces aménagés dans les gares (pas
plus de deux jours par semaine). De plus en plus, la question du
temps de transport devient un facteur de stress pour un certain
nombre d'actifs, notamment en région parisienne. »

Quelle est votre position sur le télétravail ?

SOPHIE-JEANNE HALES-LE-MENESTREL, GOOGLE FRANCE


« Notre approche peut paraître paradoxale pour une entreprise totalement
digitalisée, mais il n'y a chez nous pas de télétravail. Il s’agit d'être
ensemble afin de partager nos points de vue. »

37
FLORENCE PERONNAU, SANOFI
« Les accords de télétravail (jusqu'à deux jours par semaine) datent de
2011 et ont connu une difficile mise en place. Au cours de la première
année, il y a eu bien peu d'adhérents. Aujourd'hui, cela concerne environ
4000 collaborateurs en France. Clairement, le télétravail n'est pas une
mode, mais correspond au début d'un processus qui va bouleverser le
monde du travail dans les années à venir. Il y a un vrai risque lorsque le
télétravail se déploie cinq jours par semaine. En revanche, offrir une journée
de télétravail à ceux qui le souhaitent ou qui en ont besoin est une bonne
chose, cela va dans le sens de la flexibilité et de la responsabilisation de
chacun. »

Comment le digital est-il intégré dans


l'environnement de travail ?

DIDIER CARAMELLO, SNCF GARES & CONNEXIONS


« Notre siège est en train d'être totalement couvert en Wi-Fi,
comme c'est d'ailleurs le cas dans toutes nos gares. Plus de 1500
techniciens travaillent sur la maintenance dans les gares. Nous
étudions la possibilité d'équiper ces populations de smartphones
qui leur permettraient de mieux gérer leurs interventions. Les acteurs
sont globalement très demandeurs d'outils digitaux. »

SOPHIE-JEANNE HALES-LE-MENESTREL, GOOGLE FRANCE


« Le digital est partout chez Google ! Tous les employés sont en quelque
sorte des « cobayes » chargés de tester au quotidien les dispositifs qui
seront bientôt mis sur le marché. Ainsi, nous sommes sans cesse équipés
d'outils nouveaux et d'applications nouvelles. Au sein de l'environnement
de travail, les écrans sont nombreux, le smartphone est indispensable et la
vidéoconférence peut se faire n'importe où... »

FLORENCE PERONNAU, SANOFI


« Le digital a étroitement accompagné le projet, avec l'ambition
d'atteindre une plus grande flexibilité, une plus grande fluidité et
une meilleure transparence. Le pilier RH et le pilier informatique ont
joué un rôle fondamental. Le téléphone fixe a été supprimé et les
échanges ne passent plus par les boîtes mail. »

38
Quels ont été vos sponsors dans la conduite de ces
projets de transformation ?

FLORENCE PERONNAU, SANOFI


« Nous avons eu un sponsor important dès 2012, en la personne
du directeur général. Il s'était montré soucieux face au culte
du secret qui semblait régner chez Sanofi, face à une certaine
difficulté à communiquer. La Direction générale a donc porté ce
projet avec l'objectif de gagner en performance dans un monde
de plus en plus compétitif. Ensuite, l'immobilier a porté ces projets
d'innovation et de travail collaboratif, en ayant sans cesse à l'esprit
la nécessité de s'ouvrir vers le monde extérieur. Aujourd'hui, tous
les acteurs se sont véritablement approprié le projet. »

DIDIER CARAMELLO, SNCF GARES & CONNEXIONS


« Clairement, sans l'appui du directeur général, ce projet n'aurait
pas pu être mené à bien. Avoir avec lui des contacts très
réguliers à travers des reportings hebdomadaires et totalement
transparents permet de progresser rapidement. »

SOPHIE-JEANNE HALES-LE-MENESTREL, GOOGLE FRANCE


« L'équipe « Real Estate Workplace Services » (REWS) dont je fais partie
est en quelque sorte un fournisseur interne vis-à-vis des occupants des
bureaux. Nous proposons très régulièrement des formulaires internes
destinés à faire des enquêtes sur, par exemple, les choix de décoration.
Globalement, l'immeuble parisien a été choisi pour son positionnement
en centre-ville lui permettant d’être aisément accessible en transport
en commun ou à bicyclette. De plus, il y a un lien fort avec notre institut
culturel : l'immeuble devait symboliser la culture française, nous avons
donc opté pour un bâtiment typiquement haussmannien représentatif du
développement historique de Paris. »

39
En conclusion, quelles sont selon vous les
clés du succès pour réussir un tel projet ?

DIDIER CARAMELLO, SNCF GARES & CONNEXIONS


« J'insiste sur l'importance du sponsorship : il y a la nécessité que
ce projet soit un projet d'entreprise. Il convient également d'être
constamment à l'écoute des utilisateurs, même pour les plus petits
détails du quotidien. Ce projet ne doit pas être perçu comme une
idée des cadres supérieurs. »

FLORENCE PERONNAU, SANOFI


« Au-delà de ce qui vient d'être dit et que j'approuve, il est important
de faire preuve de sincérité. Pour porter convenablement ce projet,
il faut soi-même être pleinement convaincu dès le départ afin de
résister aux différents obstacles. Il convient également d'avoir une
vision à long terme : ce projet ne cède pas à la mode du bien-être,
mais se déploie dans l'avenir. Il ne faut surtout pas arrêter sa vision à
la livraison du projet ! »

SOPHIE-JEANNE HALES-LE-MENESTREL, GOOGLE FRANCE


« Il faut être honnête et humain. La communication est une notion
extrêmement importante. Enfin, il est précieux de se tourner vers les
assistantes, dont les très bonnes idées ont malheureusement tendance à
être mises de côté. »

40
41
Obsolescence
immobilière : menace
ou opportunité pour
les grands utilisateurs
et investisseurs ?

Les mutations des villes, la digitalisation


des modes et des espaces de travail, la
pression climatique, tous ces facteurs
bouleversent la valeur des actifs
immobiliers et à la clé, ont concouru à
raccourcir les cycles de vie des immeubles.
Cette nouvelle donne implique un dialogue
renouvelé entre exploitants, utilisateurs et
propriétaires pour optimiser l’usage des
bâtiments et avec, leur valorisation.
3.
La première question relative à l’obsolescence

22%
immobilière est celle de sa définition et de sa
mesure. Localisation, technicité, usage… Il n’y
a pas une mais des obsolescences. Et au-delà
La proportion de l’observation des taux de vacance, le suivi des
d’immeubles obsolescences requiert une vision prospective
des mutations réglementaires, technologiques,
vacants depuis plus sociales, environnementales… De nouvelles
de 4 ans en Ile-de- contraintes en perspective, mais aussi, des oppor-
France tunités d’inscrire un peu plus l’immobilier dans une
logique de services à haute valeur ajoutée.
(contre 18% en 2012)4

FACE À DES VILLES


EN MOUVEMENT
Les villes changent de visage. Si le renouvellement

43%
a toujours fait partie de leur ADN, de nouveaux
facteurs s’ajoutent depuis peu à l’équation. En
premier lieu, une volonté politique de plus en plus
des décideurs marquée de favoriser la mixité sociale et urbaine,
immobiliers mouvement susceptible d’accélérer l’obsoles-
cence de localisation. L’accessibilité d’un site, la
utilisent leur valeur foncière et l’attractivité commerciale d’un
immeuble comme quartier sont autant de facteurs variant plus rapi-
un atout pour les dement. Ils amènent les décideurs immobiliers,
tout en considérant la technicité et l’usage des
nouveaux talents bâtiments, à réaliser des arbitrages : déménager
ou réaménager pour les utilisateurs, rénover ou
reconvertir pour les exploitants. Des arbitrages à
réaliser à la lumière de contraintes réglementaires,

CERTIFICATIONS ENVIRONNEMENTALES PAR


TYPE DE TRAVAUX (BUREAUX)

BREEAM
davantage recherché
pour les opérations de
rénovation

Constructions neuves Rénovations

3%
2% 5%
HQE

32% BREEAM
93% 65%
LEED

44 4. Source : Observatoire Régional de l’Immobilier d’Entreprise en Ile-de-France, 2015


Source Graphique: Baromètre de la Certification Environnementale, Éditions 2015, © Green Soluce
des PLU révisés pouvant par exemple renchérir
le coût d’opportunité de projets de restruc-
… AU SERVICE DES
turation. Autant de situations qui, selon les OCCUPANTS
alternatives offertes et les choix effectifs, peu-
vent constituer une opportunité comme une Cependant les plus lourdes exigences de remise
menace pour les exploitants ou les utilisateurs. à niveau des bâtiments ne proviennent le plus
souvent pas de la réglementation mais plutôt
des utilisateurs eux-mêmes. Les capacités de
À LA RECHERCHE DE LA connectivité, sans cesse amenées à évoluer
PERFORMANCE… pour couvrir les besoins digitaux des utilisateurs,
en sont un exemple (fibre optique, wifi, GSM
interne…). Si ces évolutions accélèrent l’obso-
Le cadre réglementaire exerce une pression lescence des immeubles, elles ont également
toute particulière sur les obsolescences d’usage pour effet de replacer les besoins de l’utilisa-
et technique. À ce titre, les exigences liées à la teur au centre et l’investisseur, face au défi de
notion de développement durable constituent sans cesse repenser le bâtiment et ses usages.
de lourds défis techniques pour des patrimoines D’autant que le nomadisme numérique redéfinit
immobiliers qui sont souvent le fruit d’héritages l’espace de travail comme un lieu d’échanges
aux contraintes spécifiques : la profondeur des et d’ancrage pour les collaborateurs. 90% des
trames et la présence d’amiante des immeu- décideurs immobiliers s’efforcent ainsi de faire
bles des années 1970, la légèreté des structures de leur immeuble le reflet de la stratégie d’en-
haussmanniennes ou les difficultés de sécurisa- treprise, et 43% l’utilisent comme un atout pour
tion des bâtiments IGH1… Mais il découle aussi attirer les nouveaux talents2 . Bien sûr, ces per-
de ces contraintes des opportunités de création spectives impliquent une souplesse d’utilisation
de valeur : proposer ou bénéficier de bâtiments du bâtiment, une flexibilité dans l’aménagement
plus performants, en termes de consommation (espaces ouverts ou semi-ouverts), dans l’occu-
énergétique et plus généralement, en termes pation (espaces réservables), ou même, dans les
d’usage. Cette dernière logique s’inscrit dans la modalités des contrats de bail, sur les modèles
perspective d’un immobilier tertiaire proche d’un des espaces de co-working, loués pour des
bien de consommation, ou plutôt, d’un service à durées déterminées. « Pendant des années,
haute valeur ajoutée pour les occupants. c’était le bâtiment qui faisait l’usage. Désormais,
c’est l’usage qui va faire le bâtiment. »3

DÉLAI DE COMMERCIALISATION
DES BUREAUX FRANCILIENS

Seconde main en état d’usage 27 mois

Seconde main rénové 21 mois

Neuf 11 mois

1. « Quelles nouvelles chances pour les immeubles obsolètes ? », débat animé par François Leroy, Immobilier & Services, Salon de
l’Immobilier d’Entreprise (SIMI), décembre 2013
2. Enquête User Insight 2015 « Les principales préoccupations des décideurs immobiliers en 2016 » – BNP Paribas Real Estate et Ipsos
3. Frédéric Goupil de Bouillé, Directeur de l’Immobilier et des Services Généraux SNCF, conférence EBG 45
Source Graphique : Laurent Castellani, KEOPS, Salon de l’Immobilier d’Entreprise (SIMI), décembre 2013
L’IMMOBILIER SERAIT EN
TRAIN DE DEVENIR UN BIEN DE
« Susciter l’envie de CONSOMMATION.
changement » QUE PENSEZ-VOUS DE CETTE
AFFIRMATION ?
À vrai dire je la trouve quelque peu
Pour Frédéric Goupil de Bouillé, abusive. On aura toujours besoin de
l’accélération de l’obsolescence est bureaux, de salles de réunions, de salles
étroitement liée à l’évolution des de co-working, et ce d’autant plus du
usages. Une menace pour certains fait de la tertiarisation de l’économie.
acteurs immobiliers, mais à long L’immobilier sera toujours un bien
terme, une opportunité unique.
pérenne, on n’en changera pas tous les
deux ou trois ans comme cela peut être
le cas pour l’automobile. En revanche,
l’usage de l’immobilier tertiaire est de
toute évidence en phase de devenir un

Entretien service. Plutôt que d’acheter ou de louer


un bien sur la durée, l’utilisateur préférera
se voir proposer une offre de services, la
plus flexible et souple possible.

POUR LES INVESTISSEURS,


PROPERTY MANAGERS,
AMÉNAGEURS,
COMMERCIALISATEURS...
CETTE ÉVOLUTION EST-ELLE
SNCF IMMOBILIER UNE MENACE OU UNE
FRÉDÉRIC GOUPIL DE BOUILLÉ OPPORTUNITÉ ?
Directeur de la Gestion et de
l’Optimisation Immobilière L’obsolescence d’usage s’accélère et
constitue de prime abord une menace
pour ces acteurs, puisqu’elle implique
de nouveaux modèles économiques.
Néanmoins je perçois une véritable prise
de conscience et une acceptation de
cette nouvelle donne, qui va permettre
d’améliorer en continu la valeur d’usage
des bâtiments. Pour les investisseurs,
c’est aussi une occasion de réaliser une
intégration verticale. Pour nous utilisa-
teurs, qui faisons face à de nouveaux be-
soins en termes d’utilisation de l’espace,
c’est une vraie bouffée d’oxygène. À long
terme, cette évolution de l’immobilier
tertiaire constitue donc une véritable
opportunité pour l’ensemble des acteurs.

46
ET POUR UN GRAND UTILISATEUR L’USAGE EST POUR VOUS LE
COMME LA SNCF, COMMENT SE PREMIER SUJET EN
MATÉRIALISE CE NOUVEAU TERMES D’OBSOLESCENCE.
RAPPORT À L’ESPACE ? L’OBSOLESCENCE TECHNIQUE
Nous avons réalisé un saut quantique. NE S’ACCÉLÈRE-T-ELLE PAS
Alors que toutes les fonctions régaliennes AUSSI ?
étaient réparties aux abords des grandes C’est une pression réelle, mais qui porte
gares parisiennes, nous avons réuni une plutôt sur les investisseurs. Certains lo-
grande partie des effectifs tertiaires SNCF, caux de Saint-Denis, dans lesquels nous
puis de SNCF Réseau, sur un même avons emménagé en 2006, mériteraient
campus à Saint-Denis. Les espaces se déjà une importante rénovation.Mais si
veulent conviviaux, ouverts et flexibles. à l’échéance du bail, l’immeuble devait
Nous avons commencé à concevoir les être techniquement dépassé, nous, utili-
locaux comme des lieux d’échange et de sateurs, nous tournerions simplement vers
communication plutôt qu’exclusivement d’autres locaux. De même, la question des
dédiés aux tâches dites de bureau mais normes, notamment environnementales,
nous ne sommes pas encore sortis du incombe davantage aux investisseurs. En
paradigme « un poste, un bureau ». Nous temps qu’utilisateur cherchant à installer
avons donc franchi une première étape. un siège social, j’en considère certaines –
Nous préparons la suivante. telle la HQE – comme un prérequis. Quant
à d’autres normes, plus pointues, je n’y
QUAND CETTE ÉTAPE prêterais attention que si elles n’engen-
INTERVIENDRA-T-ELLE ? drent pas de surcoûts locatifs.

De nombreux acteurs sont susceptibles


d’aider les utilisateurs à repenser les us- LE TROISIÈME FACTEUR
ages : des réseaux de bureaux partagés D’OBSOLESCENCE EST LA
comme NextDoor ou Blue office en sont LOCALISATION. CETTE
quelques exemples. Nous nous appuy- PRÉOCCUPATION A-T-ELLE ÉTÉ
ons sur ces acteurs et accompagnons ANTICIPÉE AU MOMENT DU
leur développement, mais nous devons DÉMÉNAGEMENT DE VOTRE
attendre une certaine maturité du marché.
SIÈGE ?
ET AUSSI, UNE MATURITÉ DE Lors de notre emménagement, le pre-
L’ENSEMBLE DES mier vecteur dans le choix de Saint-Denis
COLLABORATEURS QUANT À avait été le prix. Nous savions par ailleurs
que la bonne desserte du site nous con-
CES NOUVEAUX USAGES ? férerait une certaine pérennité. À partir
Nous ne sommes pas là pour créer des de là, la question de l’attractivité du site
besoins, mais nous pouvons faire pro- n’est pas une préoccupation majeure. Il
gresser leur expression. À nous de mon- s’agit là encore une fois d’un problème
trer au collaborateur qu’il est possible de d’investisseur, dont le prix de location
repenser l’espace de travail. Pour cela, et le rendement sont susceptibles de
nous commençons à déployer quelques varier. En tant qu’utilisateur, ma première
espaces de demain, fondés sur un en- préoccupation, c’est de disposer d’un
semble de services plutôt que sur des lieu adapté aux usages d’aujourd’hui et
postes attribués ; l’objectif est de trans- adaptable aux usages de demain. Mon
former par l’exemple. Si collaborateurs premier critère, c’est donc la flexibilité.
et managers s’aperçoivent que l’on peut
optimiser l’espace en le repensant, nous
aurons suscité chez eux des envies de
changement.. 51
47
Obsolescence immobilière :
menace ou opportunité
pour les grands utilisateurs
et investisseurs ?
Compte-rendu de la conférence du 09.02.2016

Workshop n°3
Cycle Immobilier d’entreprise
PROGRAMME
L'obsolescence des actifs n'est pas une préoccupation
nouvelle pour les Directions immobilières, mais elle a pris ces
dernières années une acuité particulière. Les changements
réglementaires ont accéléré l'obsolescence technique ; les
mutations des villes ont eu un impact sur l'obsolescence de
localisation ; enfin et surtout, l'évolution des espaces de travail,
l'émergence des tiers lieux et le changement du rapport des
salariés à leurs lieux de travail donnent une dimension nouvelle
à l'obsolescence d'usage.

• Comment mesurer ces obsolescences ?


• Ces évolutions structurantes sont-elles sur le point de
transformer l’immobilier tertiaire en un bien de consommation ?
• Quels impacts pour les utilisateurs et les investisseurs ?
• Est-on face à un risque de dépréciation de la valeur des actifs
immobiliers au bilan ?
• S’agit-il d’une menace ou d’une réelle opportunité pour nos
métiers ?

ANIMATEUR
• BEARINGPOINT, Ludovic Legendre, Directeur Associé Real Estate

INTERVENANTS
• INSTITUT DE L’ÉPARGNE IMMOBILIÈRE & FONCIÈRE,
Christian de Kerangal, Directeur Général Adjoint
• POSTE IMMO, Jean Dignat, Directeur Conseil et Gestion
d'actifs
• SNCF, Frédéric Goupil de Bouillé, Direction de la Gestion et
l'Optimisation Immobilière
• SWISS LIFE REIM, Frédéric Bôl, CEO

49
PRÉSENTATION
DES INTERVENANTS

50
FRÉDÉRIC GOUPIL DE BOUILLÉ FRÉDÉRIC BÔL
SNCF SWISS LIFE REIM

« SNCF, c'est 12 millions de m² (plus de « Le Groupe Swiss Life est une compagnie
80% ont 150 ans). Au-delà de l'usage ferro- d'assurance dont le siège est basé à Zurich.
viaire, il y a des logements avec la foncière Il a été décidé il y a un an de réorganiser
ICF, 1 million de m² de bureaux, des gares, l'immobilier, avec la volonté d'avoir un patron
etc. 600 agents figurent au sein de la Direc- de l'immobilier par pays. À ce titre, je dirige
tion immobilière. » Swiss Life REIM France, qui gère des por-
tefeuilles (bureaux, résidentiels, commerce,
JEAN DIGNAT hôtellerie, etc.) pour le compte de tiers. Le
POSTE IMMO Groupe m'a demandé de reprendre Swiss
Life Immobilier, qui est la société de gestion
« La foncière Poste Immo a été créée il y du patrimoine immobilier de la compagnie
a dix ans. Ce sont les métiers du Groupe d'assurance en France (environ 2 milliards
La Poste qui sont nos utilisateurs. Le parc d'euros d’actifs, principalement sur des
immobilier est très large : 10 000 bureaux de bureaux et des immeubles résidentiels en
poste, 17 000 points de contact. » Ile-de-France). »

CHRISTIAN DE KERANGAL
IEIF

« L'IEIF, qui existe depuis trente ans, est à la


fois un observatoire des fonds (SCPI, OPCI,
FIA...) et un lieu de réflexion et de prospec-
tive immobilière, avec l'étude des liens entre
l'économie, la finance, l’allocation d’actifs et
l'immobilier. »

51
52
INTRODUCTION

Par Ludovic Legendre (BearingPoint)

« La notion d'obsolescence se décline selon trois grands axes :


l'obsolescence technique, l'obsolescence de localisation et l'obsolescence
d'image. À travers cette problématique d’obsolescence, le bureau devient-il
un bien de consommation, avec un cycle de vie nouveau ? L’obsolescence
doit-elle être considérée comme une opportunité ou comme une menace ?

En effet, sur l'ensemble des bureaux livrés entre 1981 et 2000,


140 000 à 240 000 m² de bureaux pourraient être définitivement
obsolètes à horizon 2030 (source : ORIE 2013). De nouveaux
usages arrivent : les campus, les tiers lieux (420 accessibles en
France aujourd'hui). L'immobilier devient un bien de consommation, et se
pose la question de l'accélération de l'obsolescence d'usage. L'une des
réponses à l'obsolescence, c'est l'innovation. Il y a quatre grands moteurs
de la transformation : la pression climatique, les évolutions d'usage, les
business modes nouveaux et l'évolution numérique, selon l’Observatoire de
l’Immobilier Durable.

Quels sont les constats des quatre intervenants, chacun ayant une
casquette différente, et quelles sont leurs réponses ? »

53
Quelle vision avoir de l'obsolescence, ou
des obsolescences ?

CHRISTIAN DE KERANGAL, IEIF


« On parle à la fois d'obsolescence technique, d'obsolescence de
localisation, et on commence aujourd'hui à parler d'obsolescence
d'usage. Cette obsolescence a tendance à s'accélérer de par
l'évolution des normes, des attentes des entreprises (recherche
de davantage de flexibilité et de services) et des exigences liées
à la notion de développement durable. En Ile-de-France, l'ORIE
a tenté de quantifier la notion d'obsolescence. Un critère semble
relativement consensuel : si un immeuble est vacant depuis quatre
ans ou plus, il a un vrai problème. Ces actifs représentaient 18%
de l'offre immédiate en 2012, ils représentent aujourd'hui 22%.
850 000 m² sont vacants depuis plus de quatre ans dans cette
région, sur une offre totale de 3,9 millions de m². Il faut avoir
conscience de l'ampleur du phénomène, mais cela peut devenir
une opportunité. Il est difficile de quantifier l'obsolescence du parc
total de bureaux. 50% des immeubles de bureaux d'Ile-de-France
ont été construits il y a plus de trente ans. Dans ces 50%, on
ne sait pas quelle est la part des immeubles restructurés. L'offre
vacante de longue durée se situe essentiellement en Seine-Saint-
Denis et en deuxième couronne. L'une des réponses peut se
situer au niveau des changements d'usages : on peut essayer de
transformer un immeuble de bureaux en logements... À Paris, cette
transformation reste à un niveau faible : 230 000 m² entre 2011
et 2013. Cette tendance s'accélère, mais elle ne correspond pas
à une réponse globale au problème de l'obsolescence : en effet,
93% des surfaces transformées ont moins de 500 m². Le bureau
va connaître une transformation d'ampleur, car les usages sont
progressivement en train de changer. 1,5% du parc est touché par
les nouveaux usages comme le co-working, le travail nomade, les
tiers lieux... »

54
Quelle est l'obsolescence la plus
critique, selon vous ?

FRÉDÉRIC GOUPIL DE BOUILLÉ, SNCF


« C'est clairement l'obsolescence d'usage qui représente la
préoccupation première, que ce soit sur les biens industriels ou
les espaces de bureaux. L'usage du bureau tel qu'on l'a conçu
initialement a profondément changé. Le numérique, le co-working,
l'économie collaborative, etc., vont nous forcer à revoir le modèle
des bureaux (de la même manière, les boutiques SNCF ont été
bouleversées par l'arrivée de l'Internet). Pendant des années, c'est
le bâtiment qui faisait l'usage. Désormais, c'est l'usage qui va faire
le bâtiment. La notion d’emplacement ne sera pas absolument
fondamentale : aujourd'hui, on n’a plus forcément besoin d'aller au
bureau pour travailler. Il en est de même sur le bâtiment industriel. »

JEAN DIGNAT, POSTE IMMO


« Avec ma vision de propriétaire, la question de l'emplacement
reste tout de même centrale. Le co-working représente un nouvel
usage, mais les meilleurs taux de remplissage sont pour les sites
placés en centre-ville. L'emplacement reste la valeur fondamentale
de l'immobilier : l'emplacement crée la valeur. La difficulté sera de
convaincre mon directeur financier d'investir après avoir constaté
l’obsolescence. »

55
Quels sont les critères de vigilance à suivre
pour faire de bons investissements ?

FRÉDÉRIC BÔL, SWISS LIFE REIM


« Pour nous, la localisation reste une donnée fondamentale.
On tient compte de toutes les obsolescences. Les contraintes
techniques amènent un raccourcissement du cycle de l'immeuble.
Il faut intervenir de plus en plus souvent sur les immeubles pour
des adaptations techniques, ce qui nécessite de plus en plus de
ressources et implique un accroissement des compétences. De
même, sur l'usage, il faut faire preuve de flexibilité, alors qu'en
parallèle on exige des baux de plus en plus longs... Par exemple,
sur la notion d'usage, nous avons hérité d'un immeuble de
bureaux en deuxième couronne. Nous avons eu l'opportunité de
restructurer l'immeuble. Mais un investisseur international (secteur
du jeu vidéo) s'est montré très exigeant sur l'usage : il a fallu
l'adapter en fonction de ses souhaits. Nous avons obtenu un bail à
long terme pour cet utilisateur. Ainsi, on est passé d'un immeuble
d’usage à l'usage d'un immeuble. En revanche, une telle opération
est problématique en termes de valorisation et de liquidité. »

JEAN DIGNAT, POSTE IMMO


« Quand on construit un immeuble « clé en main », on souhaite
obtenir un bail de très longue durée. Mais, aujourd'hui, l'évolution
des métiers rend cela bien difficile. C'est pour cette raison que les
organismes de co-working ont su saisir des opportunités. »

Quels sont les outils qui permettent de


mesurer l'obsolescence ?

FRÉDÉRIC GOUPIL DE BOUILLÉ, SNCF


«Le « carnet de santé » SNCF permet de répondre à la
problématique technique. Toute une série de critères y sont
rassemblés pour savoir si tel bâtiment est utilisé à bon escient.
Aujourd'hui, le taux de vacance n'a pas grande signification. Il
faut que le parc ne soit pas dans une situation d'obsolescence
par rapport à l'usage. Le taux de vacance de mes bureaux est de
50%, avec le principe de l'open space. Ma problématique, c'est le
taux d’usage. Le co-working peut en cela représenter une solution
pour les Directeurs immobiliers. »

56
JEAN DIGNAT, POSTE IMMO
« Nous suivons deux grands indicateurs : le taux de vacance
et le taux d'occupation. Nous travaillons ces problématiques
par des schémas directeurs de moyen terme. Sur le taux de
vacance, l'objectif est de céder les actifs sur lesquels il n'y a pas
de création de valeur possible, ou bien de les relouer au Groupe
ou à des entreprises externes. »

CHRISTIAN DE KERANGAL, IEIF


« La notion de taux d'occupation est de plus en plus scrutée.
Il y a aussi des indicateurs sur la qualité technique, l'attractivité
des immeubles (grille CIBE ou indicateur d'attractivité Nexity).
Un certain nombre de foncières associent de plus en plus
leur activité à une mission d’hôtelier. L'idée consiste à mieux
accompagner les besoins des entreprises en termes de services
et de flexibilité. Dans certains cas, il s'agirait d'évoluer vers un
rôle de prestataire de services, en ne restant plus un simple
propriétaire immobilier. »

Dans vos entreprises, quels sont les


impacts de l'obsolescence ?

FRÉDÉRIC GOUPIL DE BOUILLÉ, SNCF


« L'un des impacts majeurs se situe au plan de l'organisation. Les
immeubles ne sont plus adaptés à ce que l'on veut en faire. D'où notre
volonté de mettre en commun des back-offices avec des campus,
pour faire des déménagements à moindres coûts. Il faut pouvoir faire
entrer et sortir les éléments avec un minimum de contraintes. Pour
mener des projets, les plateaux évoluent en permanence. Les usages
nécessitent que l'on ne soit plus sur un poste forcément attitré et fixe.
Le maître-mot, dorénavant, c’est la modularité. »

FRÉDÉRIC BÔL, SWISS LIFE REIM


« Les impacts sont nombreux. Il faut anticiper les souhaits des
utilisateurs pour rester avec des actifs qui soient attractifs. Cela
passe par la flexibilité, l'agilité, la capacité à offrir des immeubles où
les utilisateurs puissent se projeter en fonction des usages. L'impact
immédiat est d'ordre financier, car toutes les contraintes entraînent
un raccourcissement du cycle. En permanence, il faut se remettre en
question, faire des travaux et procéder à des aménagements afin de
mieux répondre aux attentes des utilisateurs. Les foncières parlent
de plus en plus à leurs locataires, un vrai dialogue s’est installé pour
pouvoir aligner les intérêts de chacun. »
57
Quel est l'impact de l'évolution des cycles
(dix ans) pour les investisseurs et les utilisateurs ?
Ne se rapproche-t-on pas du bien
de consommation ?

JEAN DIGNAT, POSTE IMMO


« Dans nos entreprises, les plans stratégiques durent quatre ou cinq
ans. Le bail est de neuf ans, et cette échelle de temps convient tout
de même assez bien à l'immobilier. »

FRÉDÉRIC GOUPIL DE BOUILLÉ, SNCF


« L'obsolescence doit être anticipée, car la révolution numérique
bouleverse les bureaux. Sur la partie industrielle, les bâtiments
doivent être d'une grande souplesse pour s'adapter aux progrès
technologiques. Il faut que l'on puisse modifier, au rythme des
organisations, les implantations sans coûts prohibitifs. »

FRÉDÉRIC BÔL, SWISS LIFE REIM


« Il y a un net raccourcissement de la durée du cycle de
l'immeuble. La duration de l’immeuble est différente de sa durée.
En tant qu'investisseurs, nous sommes amenés à réviser de plus
en plus les business plans. »

CHRISTIAN DE KERANGAL, IEIF


« Cette accélération du cycle de vie, cette diminution de la
duration conduisent à augmenter les Capex. Dans ce contexte, la
rentabilité des investissements ne peut que diminuer… »

58
Le modèle propriétaire-occupant a-t-il encore un
sens aujourd'hui ? Les grands utilisateurs n'ont-ils
pas vocation à n'être que locataires ?

JEAN DIGNAT, POSTE IMMO


« Les utilisateurs auront toujours des actifs « clé en main ».
Il y aura toujours des propriétaires occupants, peut-être via le
crédit-bail. Pour les autres typologies d'actifs, je vois mal un grand
utilisateur acheter un immeuble de bureaux pour 2 000 salariés.
Globalement, on va vers une structuration du marché avec, d'un
côté, les foncières et, de l'autre, les utilisateurs. »

FRÉDÉRIC GOUPIL DE BOUILLÉ, SNCF


« Pour les biens industriels, l'obsolescence technique est déjà
programmée. Sur les biens banalisés, comme les bureaux,
on essaie de rechercher de la souplesse. C'est là que l'on se
tourne vers de la prestation de services. »

FRÉDÉRIC BÔL, SWISS LIFE REIM


« De plus en plus, on va effectivement être amenés à s'imposer
la distinction entre, d'un côté le foncier ou équivalent et, de
l'autre, les grands utilisateurs. »

59
Pour une partie de la profession, le risque de
dépréciation d'actifs est-il une réalité ?

CHRISTIAN DE KERANGAL, IEIF


« Clairement, dans la valorisation des immeubles, la vacance est
très fortement pénalisante. Il y a un vrai impact négatif. Donc,
l'obsolescence a un grand impact sur la valorisation. En même
temps, n'a-t-on pas de nouvelles pistes de valorisation à travers
le développement des nouvelles technologies ? Des immeubles
qui ne pourraient pas être transformés peuvent avoir de nouvelles
utilisations. »

FRÉDÉRIC BÔL, SWISS LIFE REIM


« Il faut voir la technologie comme un accompagnement pour, au
moins, maintenir la valeur par rapport aux attentes des utilisateurs.
Mais la technologie ne valorise pas tant l'immeuble. »

Quelles sont les opportunités qui peuvent


être saisies, soit sur les opérations soit sur
le positionnement ?

FRÉDÉRIC GOUPIL DE BOUILLÉ, SNCF


« L'obsolescence est une menace pour l'exploitant, mais c'est
une opportunité pour le directeur immobilier. Il faut que l'on arrive
avec de véritables solutions. A partir du moment où on louera
des postes de travail et non plus des mètres carrés, on remettra
l'exploitant au centre du jeu. Même dans le monde industriel,
à partir du moment où on intègre avec l'exploitant la notion
d'obsolescence programmable, on devient une solution.»

60
FRÉDÉRIC BÔL, SWISS LIFE REIM
« Je suis plutôt optimiste, car sur la première ou deuxième
couronne, ou dans des villes de province, des actifs en
obsolescence ont une nouvelle vie. Le raccourcissement du cycle
est effectivement une contrainte forte. Mais essayer d'en faire une
opportunité est capital, ne serait-ce que par le dialogue entre les
exploitants, les utilisateurs, les propriétaires... Aujourd'hui, je vois
plutôt ces contraintes comme des opportunités.»

JEAN DIGNAT, POSTE IMMO


« Les fondamentaux ne changent pas. Les métiers de l'immobilier
se sont professionnalisés une quinzaine d'années. À nous
de faire preuve de professionnalisme pour nous adapter à
cette accélération. Ensuite, les autres métiers de l’immobilier
correspondent à des métiers de service. »

CHRISTIAN DE KERANGAL, IEIF


« Il y a dans ces mutations des opportunités en termes de
repositionnement d'actifs. Cette accélération de l’obsolescence
amène une accélération beaucoup plus forte du marché.
Cela conduit les opérateurs immobiliers à faire évoluer assez
profondément leurs business models, en passant du statut de
propriétaire à celui de quasi-hôtelier. Le monde de l'immobilier va
basculer encore plus dans le monde du service. »

61
Projets immobiliers et
dialogue social
Les grands projets immobiliers de type
déménagement ou réaménagement
revêtent un véritable pouvoir de
transformation. Projets sociaux à
haute dimension symbolique, ils sont
susceptibles d’éveiller les craintes d’une
majorité de collaborateurs, quand ils
n’attisent pas quelques crispations…
D’où l’importance d’initier très en amont
le dialogue social pour une concertation
gagnante avec les IRP.
4.
TRANSPARENCE À UN DIALOGUE
TOUS LES ÉTAGES CONSTRUCTIF
La consultation des IRP n’est pas seulement Cela étant, le dialogue social n’est jamais à l’abri
une obligation légale, elle est avant tout l’occa- des postures d’opposition. Les retours d’ex-
sion d’exposer clairement les motifs des projets, périence laissent émerger quelques bonnes
en tenant compte du poids de l’inconscient pratiques pour désamorcer les crispations1 :
collectif et des faux procès qui en résultent par-
fois… In fine ce dialogue vise à faire des IRP • mettre en avant la réussite de projets similaires,
des alliés, et non pas des opposants, dans une au titre de l’exemplarité, via des témoignages ;
logique de co-construction. D’où la nécessité • développer des échanges « off » avec les IRP
de débuter la discussion dès la décision val- sur des thématiques choisies ;
idée par la Direction générale. Cette association • associer les futurs occupants, en collectant
précoce ne saurait suffire. Le partenariat doit leurs attentes et en les impliquant dans certains
vivre dans la durée, nourri par des engagements choix, comme le mobilier, ce qui permet aussi
de chaque partie et rythmé de rencontres de moduler les propos des IRP ;
régulières. L’établissement d’accords de méth- • mettre en place des Groupes de Prévention
ode instaurant des jalons de présentations aux Pluridisciplinaires (hors IRP) capables d’instruire
IRP en fonction des échéances du projet est et d’arbitrer certains sujets.
un exemple de solution pouvant ainsi normer
le dialogue social.

76% 3%
La part de salariés prêts La part de salariés
à changer de travail (hors NTIC) ayant une
pour une meilleure perception positive
localisation d’une organisation en
(à conditions égales) 2 « espace commun » 3

EN CAS DE DÉMÉNAGEMENT, SOUHAITERIEZ-VOUS BÉNÉFICIER


DES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT SUIVANTS :

Des réunions d’informations 39%

Une visite guidée du site 36%

Une collaboration des salariés 34%


(étude interne, groupe de travail)

1. Atelier EBG du 24.03.16 « Projets immobiliers et dialogue social », Conclusions d’Olivier Chappert (BearingPoint)
64 2 et 3. Savilis World Research, « Ce que souhaitent les salariés Impacts immobiliers », Octobre 2014
UNE CONCERTATION UNE NOUVELLE ÈRE DE
ÉLARGIE L’IMMOBILIER
D’ENTREPRISE
Compte tenu du caractère pluridisciplinaire
et holistique de tout grand projet immobilier, La vision holistique de la fonction immobilière
la Direction Immobilière ne saurait chercher à est d’autant plus nécessaire à l’heure des nou-
jouer seule au centre du jeu. Elle doit, outre une veaux modes de collaboration. L’organisation
vision à 360°, encourager une gouvernance des espaces de travail, leur connectivité, leur
des projets articulée autour d’un triptyque RH, ouverture, leur convivialité… Chaque détail
Immobilier et Métier, auquel s’ajoute parfois la compte pour permettre une meilleure utilisa-
Communication. Les sujets à enjeux ne sont tion du temps collectif, qui va en s’amenuisant.
d’ailleurs pas tant immobiliers, en général plutôt Et parce qu’elle prend part à cette transforma-
bien cadrés, mais souvent des sujets connexes tion des métiers et de l’organisation humaine,
comme les transports, les places de parking… la fonction immobilière ne peut plus être con-
plus complexes à gérer. Du reste, de façon sidérée comme un simple poste de coût, une
symptomatique, les Directeurs de projets de fonction support qui n’aurait pas à interagir
transformation tels que les réaménagements avec les collaborateurs. Dans cette nouvelle
ou les déménagements sont souvent issus ère de l’immobilier d’entreprise, le dialogue
de fonctions soit RH, soit Métier… mais pas social devient donc un facteur clé de réussite
toujours immobilière. En outre, le succès de des projets... À condition que le cadre de la
ces projets est conditionné par leur niveau de concertation évolue lui aussi. Car le droit social
sponsoring : la concertation ne peut se constru- et les cycles immobiliers, historiquement
ire sans direction claire impulsée a minima au inscrits dans des temps longs, devront demain
niveau du Comex. autoriser les acteurs des projets immobiliers à
réadapter rapidement - voire continuellement
- les espaces et les pratiques aux nouveaux
usages, qui peu à peu, sortent les organisations
du paradigme « un homme pour un poste de
travail ». L’arrivée du télétravail et du flex office
sont un bon exemple – mais sans doute pas
le dernier – de cette nouvelle tendance et des
DANS LE CADRE DU DÉMÉNAGEMENT défis qui l’accompagnent.
DE VOTRE ENTREPRISE, DE QUELS
DISPOSITIFS AVEZ-VOUS BÉNÉFICIÉ :

Des réunions d’information 56%


Une visite guidée du site 43%
Une collaboration des salariés 26%
(étude interne, groupe de travail)

« Une gouvernance des projets


articulée autour d’un triptyque
RH, Immobilier et Métier »

Source Graphique : CSA pour Foncière des Régions / AOS Studley Déménagement d’entreprise : mythe et réalité
65
AVANT DE DEVENIR DÉCIDEUR
« Une véritable démarche IMMOBILIER, VOUS AVEZ
partenariale structurée PILOTÉ UN DERNIER GRAND
PROJET… EN TANT QUE DRH.
autour du partage
d’information. » C’est exact. Nous devions remplacer 12
000 m2 de bâtiments précaires obsolètes,
Claude Carbonneau, actuellement composés essentiellement de bureaux,
Directeur des Moyens Techniques et par un nouveau bâtiment en dur de 10
Logistiques et Président du CHSCT sur 000 m2 à proximité immédiate. La moti-
le site de Toulouse, présente un parcours vation était double : un aspect financier
atypique. Il insiste sur l’importance de la évident, puisque les précédents bâtiments
bonne communication entre l’ensemble demandaient beaucoup d’entretien, mais
des acteurs dans la mise en place d’un aussi la volonté de regrouper des métiers
récent projet de déménagement.
et d’optimiser les modes de collaboration.

À QUEL MOMENT LES IRP


Entretien ONT-ELLES ÉTÉ ASSOCIÉES ?
Dès l’annonce par la Direction générale
de la construction du nouveau bâtiment.
Un accord Qualité de Vie au Travail (QVT)
au niveau du groupe Thalès prévoyait
la mise en place de binômes RH-HSE.
Le Directeur immobilier, en charge de la
gestion du dossier, m’a donc sollicité en
tant que DRH de l’établissement pour
THALES ALENIA SPACE animer des réunions récurrentes (2 à 3
fois par semaine) impliquant le CHSCT et
CLAUDE CARBONNEAU les différents métiers qui allaient intégrer
Directeur des Moyens le nouveau bâtiment. Ceux-ci sont venus
Techniques et Logistiques et enrichir le débat, apporter un éclairage
Président du CHSCT sur leur mode de fonctionnement et sur
les besoins nécessaires à leur activité

QUELLES ONT ÉTÉ


LES GRANDES ÉTAPES
DE CETTE CONCERTATION ?
Une première phase d’information a
permis de communiquer sur la vision
d’ensemble du projet. Celle-ci a initiale-
ment causé quelques émois, d’autant
que nous passions d’une organisation
en bureaux individuels à un aménage-
ment en espaces ouverts. Nous avons
alors, dans un second temps, ouvert une
phase d’ajustement, qui a par exemple
débouché sur la décision d’installer des
cloisons vitrées ou de créer des zones
plus confidentielles.

66
AVEC LE RECUL, PARLERIEZ-VOUS QUEL A ÉTÉ LE FACTEUR CLÉ DE
PLUTÔT DE CONCERTATION … OU SUCCÈS DE CETTE CONCERTATION
DE NÉGOCIATIONS ? ET AUJOURD’HUI, QUEL BILAN EN
En toute transparence, la première ap- TIREZ-VOUS ?
proche fut plutôt conflictuelle. La création Pour accomplir ce changement de
d’espaces collaboratifs ouverts a rencon- modèle d’aménagement, nous avons
tré une farouche opposition de la part commencé à travailler du global vers le
de nos partenaires sociaux. Le nouveau détaillé, métier par métier. Le bâtiment
bâtiment n’avait pas de couloir intérieur et a été construit en dix-huit mois, et nous
proposait une libre circulation au sein des avons eu en parallèle dix mois de con-
espaces de travail, ce qui constituait un certation et d’échanges assez soutenus.
véritable bouleversement des habitudes. Aujourd’hui, une enquête a démontré
Mètres carrés par personne, typologies 70 % de réponses positives, alors qu’au
de mobiliers, cloisonnements potentiels… départ, personne ne voulait y aller…
Chaque sujet a fait l’objet de discussions
pointues. Cependant, j’emploie volontiers VOUS ÊTES AUJOURD’HUI
le terme de concertation, car nous avons
eu à cœur tout au long de la démarche DIRECTEUR IMMOBILIER.
de communiquer sur les motivations de QUE VOUS APPORTE VOTRE
chaque décision d’aménagement, que EXPÉRIENCE DES RESSOURCES
les partenaires ont d’ailleurs très bien su HUMAINES ?
comprendre.
Maintenant que je vois la fonction immo-
bilière de l'intérieur, je constate que l’ex-
COMMENT ÊTES-VOUS périence en relations sociales donne une
PARVENUS À ÉTABLIR CETTE largeur d’esprit propre à faciliter la con-
COMMUNICATION ? duite des projets, car ceux-ci impactent
de nombreux acteurs.J’ai ouvert un peu
Nous avons mis en place des réunions plus le débat social avec le CHSCT, avec
intermédiaires, des groupes de travail la mise en place de plusieurs groupes de
dédiés par secteur avec un nombre réduit travail où la parole est libérée et où les
de membres du CHSCT, suivies de restitu- idées se confrontent. Au moment des
tions en comité élargi. Cela permet d’ap- réunions plénières obligatoires donnant
profondir certains points et de formuler lieu à des comptes-rendus officiels, tout
des recommandations pour enrichir le conflit naissant a été désamorcé. Pour
projet de la Direction générale. Il ne s’agit vous donner une idée, une réunion de
aucunement de cogestion, mais d’une CHSCT durait auparavant une journée en
véritable démarche partenariale struc- moyenne. Aujourd’hui, une demi-journée
turée autour du partage d’information. suffit.
Le CHSCT, ainsi informé, voit sa légitimité
renforcée et fait passer des messages aux
équipes concernées lors des discussions
tenues en groupe de travail. Ce message
n’est plus uniquement celui de la direction,
c’est aussi celui du CHSCT. On sort alors
d’une relation conflictuelle.

67
Projets immobiliers et
dialogue social
Compte-rendu de l’atelier du 24.03.2016

Workshop n°4
Cycle Immobilier d’entreprise
PROGRAMME
L’objet de cet atelier était d’échanger sur les options ou les questions à se
poser pour un dialogue social constructif, parmi lesquelles :

• Intégrer les représentants du personnel très en amont des projets


immobiliers et les considérer comme partenaires de la conduite du
changement est-il une clé pour un dialogue social constructif, au service du
projet d’entreprise ?
• L’intégration des IRP (CE et CHSCT) dans le processus de décision
favorise-t-elle l’adhésion des salariés au projet de transformation de
l’entreprise ?
• Quels sont les outils et leviers de négociation entre parties prenantes
du projet immobilier pour permettre son appropriation par l’ensemble des
collaborateurs ?
• Quels sont les risques et les avantages de cette concertation ?
• Quel est le bon niveau d’information à partager avec les IRP ?

ANIMATEUR
• BEARINGPOINT, Ludovic Legendre, Directeur Associé Real Estate

PARTICIPANTS
• EDF, Paul Blin, Directeur Adjoint de • GROUPE UP - LE CHEQUE
l'Immobilier Groupe DEJEUNER, Julien Foucher,
Responsable du Département
• THALES ALENIA SPACE, Claude
Immobilier et Règlementation
Carbonneau, Directeur des Moyens
Techniques et Logistiques et Président • NEXITY, Roger-Marc Gaudiot,
du CHSCT Directeur Général Adjoint de Nexity
Property Management
• IBM, Marc Cerli, Senior Solutions
Consultant • AREVA, Gérald Heyberger, Directeur
du Patrimoine Immobilier hors tertiaire
• BEARINGPOINT, Olivier Chappert,
Partner (IT, HR, Real Estate • ORANGE, Bertrand Jasson,
Management) Directeur de l'Immobilier Groupe
• RTE, Eric Clauss, Directeur Adjoint • HSBC, Hubert Khalife, Head of
- Direction de l’Immobilier et de la Capital Projects
Logistique
• INPI, Thierry Montero, Directeur
• NEXITY, Loïc Daniel, Directeur des Ressources Humaines et du
Général Adjoint du Pôle Tertiaire Développement Social
• IBM, Aurélie De Ridder, Watson IoT • AIR FRANCE, Pascal Moreuil,
Solutions Sales Directeur Immobilier et Services
• DCNS, Diane De Sarnez, Directeur • INNOVATION SOCIALE CONSEIL,
Immobilier Bernard Saincy, Président
• AREVA, Anne-Cécile Desvallées, • AIR LIQUIDE, Kerstin Schmidt,
Directeur Juridique Immobilier Responsable Achats Immobiliers
Europe

69
70
INTRODUCTION

Par Ludovic Legendre (BearingPoint)

« Un projet immobilier est aussi un projet de conduite du changement pour


l'ensemble des collaborateurs, qui sont les futurs occupants. Il s'agit ici
d'identifier les bonnes pratiques et les écueils à éviter dans la conduite de ces
projets qui, à un moment où un autre, nécessitent un passage auprès des IRP. »

71
Au-delà de l'aspect purement
réglementaire, pourquoi a-t-on besoin
d'intégrer les IRP dans les projets
immobiliers ?

BERNARD SAINCY, INNOVATION SOCIALE CONSEIL


« Un projet immobilier représente une source d'opportunités pour
l'entreprise, mais également une source de risques. En effet, cela
peut être l'occasion de réaffirmer des principes stratégiques et
de renforcer la cohésion sociale. Mais, au plan des risques, un
projet de ce type peut conduire à une démotivation des salariés,
si la démarche est mal comprise ou pas co-construite avec les
futurs occupants. Un déménagement n'est pas anodin et bien
souvent les managers ne se rendent pas compte que la vie des
collaborateurs va changer. Cela nécessite donc des débats et des
discussions collectives afin d'anticiper le projet et d'en faire un projet
véritablement collectif. Bien évidemment, le débat n'est pas le même
pour le déménagement d'un site industriel que pour celui d'un siège
social... Il s'agit d'aller au-delà des obligations légales, c'est-à-dire
d'anticiper sur ces obligations en créant d'emblée les conditions
d'un dialogue approfondi avec les organisations syndicales. La
priorité, c'est de faire preuve d'une grande transparence sur la raison
pour laquelle le déménagement a lieu. Il convient aussi de préparer
l'accueil des utilisateurs dans les nouveaux locaux ou les nouveaux
territoires : la notion d'attention individuelle est importante. C'est
pour cela que la mobilisation des salariés et leur implication dans le
projet immobilier sont indispensables. Il convient en outre de montrer
par des actes clairs que la Direction générale est fortement impliquée
dans un tel projet, qui doit correspondre à un objectif stratégique.
Les raisons du déménagement doivent être clairement expliquées.
Si au-delà du déménagement, l'entreprise poursuit l'objectif de
réaménager les modes de travail, ce but doit être affiché dès le
début et doit devenir un objet de discussions, et ce le plus en amont
possible. »

72
BERTRAND JASSON, ORANGE
« La notion de sponsoring est absolument essentielle. L'implication
au plus haut niveau - un membre du Comex chez nous - représente
un prérequis. Un projet immobilier n'est jamais exclusivement un
projet immobilier, surtout avec les effets de la digitalisation. Il y a
toujours un projet sous-jacent, et c'est sur ce point qu'il convient
de faire preuve de transparence. Chez nous, l'Immobilier dépend
du Secrétariat général. Je considère que les RH sont nos premiers
"clients". En effet, on ne peut pas être à la fois juge et partie sur
un projet, dire ce qui va convenir aux salariés, apporter la solution
et s'auto-challenger. Avec la Direction de la relation sociale et
la fonction RH, nous sommes par exemple en train de rédiger
un accord sur les questions : "Lorsque l'on prend une décision
immobilière, par quelle instance doit-on passer ? Que doit-on
présenter comme types de projets ?" Il y a deux ans, nous avons
signé un accord de méthode avec les syndicats pour les grands
projets immobiliers : nous avons acté l’obligation de nommer un
directeur de projet qui n'est pas de la Direction générale. Le plus
difficile consiste à embarquer toute l'ingénierie sociale et toute
l'ingénierie du changement. Une équipe projet pluridisciplinaire se
crée en ce sens. »

Dans vos sociétés, quel est le process de gestion


du projet immobilier ?

ERIC CLAUSS, RTE


« Nous sommes passés en quelques années d'une période où
l'immobilier menait lui-même les projets à une phase où les projets
sont devenus participatifs. Aujourd'hui, tous les projets ont à leur
tête un directeur de projet qui émane de la DRH, de la Direction
de la transformation, nommé au Comex, et qui n'est pas issu de
l'immobilier. »

BERTRAND JASSON, ORANGE


« L’accompagnement social est porté par la Direction de la
relation sociale dans chacune des entités. Il est pertinent que ce
soit l'entité elle-même qui porte cette problématique du dialogue
social, car il faut assurer une continuité : une fois le projet lancé,
trois ou quatre ans peuvent s'écouler. Les équipes doivent
s'approprier le projet que nous avons initié. »

73
THIERRY MONTERO, INPI
« Un projet immobilier est par essence un projet social. D'après mon
expérience, si on parvient souvent à cadrer assez bien les aspects
immobiliers, on cadre moins convenablement les aspects hors-immobiliers
qui sont pourtant en relation avec l'immobilier : typiquement, c'est la
question du transport. On connaît le bâtiment, on a une bonne vision
sur l'organisation des espaces de travail... Puis, rapidement, arrivent des
questions auxquelles on ne sait pas répondre : "Comment les utilisateurs
vont-ils rejoindre le nouveau bâtiment ? Quelles sont les conditions pour
le quitter le soir? " Bien entendu, il faut associer en amont des projets
les organisations syndicales. Néanmoins, il convient également d'avoir
conscience que la RH et la Direction immobilière doivent travailler main
dans la main pour expliquer le projet. Il s'agit de garder à l'esprit qu'un
certain nombre de questions hors du champ strictement immobilier vont
entrer en jeu et relèvent parfois de l’irrationnel. »

KERSTIN SCHMIDT, AIR LIQUIDE


« Le maître-mot doit être la transparence. Les vraies raisons du
projet immobilier doivent être mises sur la table dès le début. La
capacité à entraîner la fonction RH est l'une des clés de la réussite.
Il en est de même pour la mise en avant des sucess stories. Cela
passe, par exemple, par le témoignage de collaborateurs membres
du CE ou du CHSCT, comme nous l'avons fait pour quelques-uns
de nos projets. Il s'agit-là d'initier la courbe du changement pour
vaincre les réticences. »

CLAUDE CARBONNEAU, THALES ALENIA SPACE


« Lors de la construction de notre dernier bâtiment, le binôme RH-
Direction immobilière a parfaitement fonctionné. Cela a permis dès
le début d'éviter cette antinomie des discours entre la partie RH
ou sociale pure et la partie gestion du projet. Nous avons tenu à
impliquer les métiers dans la réflexion autour du projet. Ils ont été
associés à la démarche et ont eu le sentiment d'avoir construit leur
propre espace. Une telle démarche a demandé beaucoup d'énergie
ainsi que l’organisation de réunions régulières (une demi-journée
par semaine) pendant un an. Il faut leur rappeler que cette instance
ne correspond pas à une représentation politique mais doit plutôt
travailler de façon réfléchie sur la prévention. J'ai créé des petites
commissions de travail où les discussions se font en "off" avec les
membres du CHSCT. Il ne faut pas avoir peur d'être transparent, à
condition que les gens que vous avez en face de vous soient ouverts
au débat et ne campent pas sur leurs idéologies. »

74
ERIC CLAUSS, RTE
« Si on prend ces instances pour des instances de validation d'un
projet déjà décidé, on court à l'échec. Un travail en amont doit être
mené avec chacune des organisations présentes dans l'instance,
afin de préparer et documenter. »

Comment faire des partenaires


sociaux de réels partenaires
dans ces travaux ?

THIERRY MONTERO, INPI


« La difficulté réside dans le fait que l'on parle d'un projet qui
n'est pas encore devenu une réalité. Il faut associer les IRP et
les collaborateurs aux visites de chantier, aux réunions sur les
plans, etc. Cela permet d'anticiper les questions très concrètes
notamment sur le plan du transport mais également du point
de vue CHSCT. Pour les collaborateurs, cela leur permet de se
projeter dans leurs nouveaux locaux. »

DIANE DE SARNEZ, DCNS


« On parle beaucoup de dialogues autour d'un choix de site,
or la poursuite des discussions est toute aussi importante
pour la conduite du projet (aménagement des espaces de
travail, m²/poste, choix du mobilier…). Il convient d’anticiper
les sujets qui auront une réelle importance afin d’échanger
et ainsi éviter certaines tensions avec le CE et le CHSCT, la
menace du « délit d’entrave » étant souvent utilisée et parfois
sans fondement. »

BERTRAND JASSON, ORANGE


« Nous avons créé des groupes pluridisciplinaires de prévention
(GPP) qui sont en dehors de l'instance CHSCT. Ces groupes sont
le cadre d'un dialogue apaisé pour aborder tout ce qui se rapporte
aux risques psycho-sociaux. »

75
JULIEN FOUCHER, LE CHÈQUE DEJEUNER
« Il y a huit ans, nous avons mené un projet de déménagement
de trois sites de 6000 m² pour un siège de 30 000 m² HQE. Les
règles de base ont été : la recherche de sponsors, la création
de comités, l'identification de relais d'information et de signaux
faibles. Nous avons décidé de faire participer les collaborateurs
sur certains sujets de la réflexion. Cela contribue à nous fédérer
autour de ce projet et de sa réalisation tout en limitant l’impact des
contraintes qui peuvent être émises. »

Comment aborder les problématiques liées à


la transformation de la manière de travailler,
comme le flex office ou l'open space ?

BERTRAND JASSON, ORANGE


« C'est un sujet tabou. Sur tous ces aspects, on se fait
systématiquement accompagner. La voix extérieure est toujours
mieux écoutée. Il y a de nombreuses réflexions sur la notion
d’intimité au bureau. Les nouveaux usages comme le télétravail
ont mis ces questions sur le devant de la scène. Le schéma "un
homme = un poste" semble malheureusement intouchable. Il faut
faire comprendre que la vie professionnelle ne correspond pas
essentiellement à la vie sur le poste de travail. »

BERNARD SAINCY, INNOVATION SOCIALE CONSEIL


« Un déménagement est un projet stratégique global ; le débat doit
être global. Le salarié se soucie de tout ce qui va changer dans sa vie
à l'issue du déménagement. Tout doit être clarifié le plus en amont
possible. Sur l'open space, les nouvelles générations sont plutôt
ouvertes. En revanche, les managers seniors éprouvent un sentiment
de déclassement très fort. L’enjeu consiste à faire en sorte que tout le
monde applique la même règle, qu’il n’y ait pas d’exception. »

KERSTIN SCHMIDT, AIR LIQUIDE


« Tout tourne autour de la notion de reconnaissance des salariés.
Quel sera le bureau de demain ? Quel sera le sens de la venue "au
bureau" ? Quel est le rôle du manager dans cette idée de donner
de la reconnaissance ? Il s'agit de faire en sorte que l'individu
soit reconnu comme membre d'une communauté, et non plus
en tant que "propriétaire d'un poste de travail". Le rythme de ce
changement est bien plus rapide que celui de l’évolution naturelle
de l'immobilier. En parallèle, il conviendrait également que la
réglementation se modernise. »
76
PASCAL MOREUIL, AIR FRANCE
« La notion d'exemplarité est importante. La holding Air France-KLM
et la Direction générale d'Air France prennent place dans le même
bâtiment et ont décidé de passer aux espaces ouverts il y a un an.
Même Alexandre de Jugnac est en open space et montre l'exemple.
En revanche, le principal frein provient du middle management. »

BERTRAND JASSON, ORANGE


« On constate que le middle management est très mécontent de
perdre ses bureaux. On essaie de porter un schéma directeur
dans nos entreprises et de définir des politiques globales. C'est
à ce niveau que l'on peut discuter avec les IRP des grands
principes qui vont être ensuite déclinés dans les différents projets.
Par exemple, un référentiel d'aménagement d'espaces pourrait
être développé en concertation avec les IRP puis validé par la
présidence du groupe: concrètement les échanges seraient
cadrés par ce référentiel. »

PAUL BLIN, EDF


« Le schéma directeur est discuté d'abord au niveau des
métiers, qui le déclinent ensuite auprès des représentants.
L'action fédératrice a lieu au niveau régional. Donc, on
travaille à la fois auprès des collectivités locales, auprès des
métiers et auprès des représentants du personnel. »

77
CONCLUSION

Par Olivier Chappert (BearingPoint)


« De façon liminaire, tout le monde s’accorde à dire que les projets immobiliers
sont aujourd’hui de vrais projets de transformation, des projets sociaux et
des projets stratégiques. Compte tenu de ces enjeux, une réelle transparence
s’impose en amont ; celle-ci repose sur un dialogue social avec les IRP très
tôt, exposant les motifs des projets, en tenant compte du poids de l’inconscient
collectif et des faux procès qui peuvent en résulter… In fine ce dialogue vise à
faire des IRP des alliés, et non pas des opposants, dans une logique de co-
construction.

Dans cet esprit, soulignons l’exemple d’un grand utilisateur qui a mis en place
un « accord de méthode » avec les syndicats, permettant de normer le dialogue
social dès l’intention de procéder à un déménagement, en instaurant des jalons
de présentations aux IRP en fonction des échéances du projet.

Cela étant, le dialogue social est souvent altéré par le manque de clarté et
de maîtrise en général quant aux thématiques qui doivent faire l’objet d’une
consultation ou d’une information-consultation sur de tels projets.

Néanmoins quelques bonnes pratiques émergent comme :


· Mettre en avant ce qui a bien fonctionné sur des projets similaires, au titre de
l’exemplarité, via des témoignages,
· Développer des échanges « off » avec les IRP sur des thématiques choisies
· Associer les futurs occupants, en collectant leurs attentes et en les impliquant
dans certains choix (mobilier par exemple), ce qui permet de moduler les propos
des IRP,
· Mettre en place des Groupes de Prévention Pluridisciplinaires (hors IRP)
capables d’instruire et d’arbitrer des petits sujets.

À ces bonnes pratiques s’ajoutent trois facteurs clés de succès pour l’adoption
d’un projet immobilier par l’ensemble des collaborateurs :
· Une gouvernance de projet articulée autour d’un triptyque RH, immobilier et
métier,
· Un sponsoring a minima au niveau COMEX,
· Une sortie du paradigme « un homme pour un poste de travail » et une nouvelle
approche du rôle de l’individu au sein de la collectivité. »

78
79
CONCLUSION

L’immobilier d’entreprise n’échappe


pas aux idées reçues. Hier considéré
comme un centre de coûts, il serait
aujourd’hui en passe de devenir un bien
de consommation, sous la pression
de la durée de vie amoindrie des im-
meubles et des exigences sans cesse
renouvelées des occupants en matière
d’usages. À mieux y regarder, aucune
de ces deux affirmations n’est pourtant
exacte.

Le Cycle d’événements a donc permis


de débusquer certains mythes. En
réalité, l’immobilier tertiaire s’inscrit
de plus en plus dans une logique
de services. De nouveaux modèles
économiques se dessinent et même,
se précisent. D’un côté, des utilisateurs
et de l’autre, des offreurs, investisseurs
ou commercialisateurs, property
managers ou prestataires…
Côté investisseur, si l'accélération des
cycles de vie des immeubles est sus-
ceptible d'affecter les rendements, la
forte demande en matière d'espaces
flexibles et à forte valeur ajoutée pour
l'occupant constitue à plus long terme
une opportunité de croissance unique.

80
Côté utilisateur, la Direction immo-
bilière, tout en restant attendue sur
sa maîtrise des coûts d’exploitation,
devient un «intégrateur de solutions»1 ,
servicielles ou technologiques, à desti-
nation de l’usager et donc, de l’activité.
Ainsi la fonction se révèle stratégique,
et potentiellement, un formidable levier
de transformation de l’entreprise. Et
pour relever ce défi, elle devra trouver
dans l’entreprise une nouvelle position,
immanquablement plus connectée.
La fonction immobilière est donc elle-
même concernée par les bouleverse-
ments actuels des modes de fonction-
nement, moins verticaux et silotés,
plus collaboratifs et transverses. Tous
ses grands projets se construiront
dorénavant avec un ensemble de parte-
naires, les métiers au premier chef,
mais également, les représentants du
personnel, la DRH ainsi qu’un ensem-
ble de prestataires au-delà même de
l’entreprise.
Un simple regard vers le foisonnement
de nouvelles solutions digitales au ser-
vice des occupants permet d’ailleurs
d’imaginer l’ampleur du défi qui attend
le Directeur immobilier : à horizon 2020,
la vie de l’occupant n’aura plus rien à
voir avec ce qu’elle est aujourd’hui.

1. Philippe Martin, directeur immobilier d’IBM, cf. interview p.10


81
CONTRIBUTEURS
AIR FRANCE
PASCAL MOREUIL
DIRECTEUR IMMOBILIER ET SERVICES

AIR LIQUIDE
KERSTIN SCHMIDT
RESPONSABLE ACHATS IMMOBILIERS
EUROPE

AREVA
ANNE-CÉCILE DESVALLÉES
DIRECTEUR JURIDIQUE IMMOBILIER

AREVA
GÉRALD HEYBERGER
DIRECTEUR DU PATRIMOINE IMMOBILIER
HORS TERTIAIRE

BEARINGPOINT
LUDOVIC LEGENDRE
DIRECTEUR ASSOCIÉ REAL ESTATE

82
BEARINGPOINT GROUPAMA
OLIVIER CHAPPERT DJAMEL BENAZZOUZ
PARTNER (HR & REAL ESTATE RESPONSABLE ACHATS MOYENS
MANAGEMENT) GÉNÉRAUX

CCI PARIS GROUPE UP - LE CHÈQUE


DÉJEUNER
MURIELLE BOYER
JULIEN FOUCHER
ADJOINTE AU DIRECTEUR
RESPONSABLE DU DÉPARTEMENT
IMMOBILIER
IMMOBILIER ET RÈGLEMENTATION

DARTY HERMES
EMMANUEL LE ROCH CHARLOTTE AMEGLIO-BRION
DIRECTEUR IMMOBILIER DIRECTEUR ADJOINT IMMOBILIER

DCNS HSBC
DIANE DE SARNEZ HUBERT KHALIFE
DIRECTEUR IMMOBILIER HEAD OF CAPITAL PROJECTS

EDF
IBM
PAUL BLIN
AURÉLIE DE RIDDER
DIRECTEUR ADJOINT DE
WATSON IOT SOLUTIONS SALES
L'IMMOBILIER GROUPE

FRANCE TÉLÉVISIONS IBM


ANNE-FLEUR VIGNON MARC CERLI
RESPONSABLE DES OPÉRATIONS SENIOR SOLUTIONS CONSULTANT
IMMOBILIÈRES OUTRE-MER

GIE AXA IBM


ELYES KARRAY MARC PERIE
GROUP PROCUREMENT
REAL ESTATE & FACILITIES
PROGRAM MANAGER
SOLUTIONS BUSINESS EXECUTIVE

GOOGLE FRANCE IBM


SOPHIE-JEANNE HALES-LE- SOPHIE BERGMILLER
MENESTREL SALES REPRESENTATIVE ENTERPRISE
DIRECTEUR IMMOBILIER ET ASSET MANAGEMENT
SERVICES GÉNÉRAUX

83
IBM NEXITY
YVES BAUDOT LOÏC DANIEL
RESPONSABLE DES PROJETS DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT DU
IMMOBILIERS PÔLE TERTIAIRE

INNOVATION SOCIALE NEXITY


CONSEIL ANNE MOLLET
BERNARD SAINCY DIRECTEUR DÉVELOPPEMENT
DURABLE ET MARKETING
PRÉSIDENT STRATÉGIQUE

INPI NEXITY
THIERRY MONTERO ROGER-MARC GAUDIOT
DIRECTEUR DES RESSOURCES DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT DE
HUMAINES ET DU NEXITY PROPERTY MANAGEMENT
DÉVELOPPEMENT SOCIAL

INSTITUT DE L’ÉPARGNE NEXITY


IMMOBILIÈRE & FONCIÈRE
SOPHIE NIGRON
CHRISTIAN DE KERANGAL
DIRECTRICE DU DÉVELOPPEMENT
DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT

KLEPIERRE ORANGE
CHRISTIAN VADOT BERTRAND JASSON
DSI DIRECTEUR DE L'IMMOBILIER GROUPE

L'ORÉAL POSTE IMMO


JEAN-MICHEL DUFFIEUX JEAN DIGNAT
CORPORATE REAL ESTATE DIRECTEUR CONSEIL ET GESTION
& AFRICA MIDDLE EAST D'ACTIFS
REAL ESTATE DIRECTOR

POSTE IMMO
MACIFIMO
LOUIS-ARNAUD BEHAGEL
FRÉDÉRIC TISNÉ
RESPONSABLE DE
DIRECTEUR FINANCIER PROGRAMMES

RTE
MACIFIMO ERIC CLAUSS
NAJLA GASRI DIRECTION DE L’IMMOBILIER ET
RESPONSABLE CONTRÔLE DE LA LOGISTIQUE
FINANCIER ET SI

84
SANOFI
FLORENCE PERONNAU
DIRECTEUR IMMOBILIER GROUPE

SNCF GARES & CONNEXIONS


DIDIER CARAMELLO
DIRECTEUR DE PROJETS

SNCF
FRÉDÉRIC GOUPIL DE BOUILLÉ
DIRECTION DE LA GESTION ET DE
L'OPTIMISATION IMMOBILIÈRE

SWISS LIFE REIM


FRÉDÉRIC BÔL
CEO

THALES ALENIA SPACE


CLAUDE CARBONNEAU
DIRECTEUR DES MOYENS
TECHNIQUES ET LOGISTIQUES ET
PRÉSIDENT DU CHSCT

UCPA
FRANCIS VAAS
DIRECTEUR IMMOBILIER

85
LE PÔLE ÉTUDES
DE L’EBG
L’EBG édite cinq collections
d’ouvrages uniques en leur
genre, permettant de recueillir les
témoignages les plus pointus et les
visions de nos adhérents sur des
sujets d’actualité.

Les Référentiels :

Avec 600 sociétés adhérentes, dont l’intégralité - étude de grande ampleur sur
du CAC 40 et du SBF 120 et plus de 110 000 l’évolution d’un métier, d’un secteur,
professionnels, l’EBG constitue le principal think- ou une grande mutation des
tank français sur l’économie digitale. organisations
L’EBG a pour vocation d’animer un réseau de - 100 interviews de Directeurs de
décideurs, en suscitant des échanges permettant grands groupes
aux cadres dirigeants de se rencontrer et de - 200 pages d’analyses, cas concrets
partager bonnes pratiques et retours d’expérience. et citations

Plus de 150 événements et 7 à 8 ouvrages sont Titres parus:


réalisés chaque année, permettant de fédérer des Référentiel des Directeurs Achats,
décideurs d’entreprises issus de tous les métiers: Référentiel des Directeurs Marketing,
Directeurs Marketing, Directeurs Digital, Directeurs Référentiel des DSI, Référentiel de la
Achats, DSI, DRH, DG etc. Transformation Digitale…

Le Conseil d’Administration de l’EBG se compose


des personnalités suivantes :

• Stéphane Richard, CEO d’Orange – actuel


Président de l’EBG
• Jean-Bernard Levy, PDG d’EDF
• Steve Ballmer, ex-CEO de Microsoft
• François-Henri Pinault, Président de Kering Les Livres Blancs :
• Pierre Louette, Directeur Général Adjoint
d’Orange - étude sur un sujet innovant (Data
• Patrick Le Lay, Ancien PDG de TF1 Visualization, Cloud etc.)
• Grégoire Olivier, Directeur zone Asie de PSA - 30 interviews de Décideurs qui portent
Peugeot-Citroën un projet lié à la thématique
• Didier Quillot, Administrateur du fonds 21 - entre 100 et 150 pages d’analyses,
Centrale Partners cas concrets et citations
• Sir Martin Sorrell, Président de WPP
• Jean-Daniel Tordjman, Ambassadeur, Titres parus:
Inspecteur Général des Finances Cloud et nouveaux usages de l’IT,
• Wu Janmin, Président de l’Institut de la Data Visualization, Big Data, Marketing
Diplomatie de Beijing, Président du Bureau comportemental, Internet des Objets,
International des Expositions L’encyclopédie des Big Data …
• Philippe Rodriguez, Trésorier
• Pierre Reboul, Secrétaire Général

86
Les Baromètres : Les Livrets de synthèse :

- étude quantitative menée auprès de - restitution des réflexions issues


toute la communauté EBG pertinente d'un cycle d'événements (ateliers ou
- entre 500 et 1000 répondants par étude conférences)
- 20 à 30 pages d’analyses, de tableaux - événement par événement :
et graphiques synthèse des enjeux, interview,
compte-rendu
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Performance du Marketing Digital, État et de retours d'expériences
des lieux du Programmatique en France,
Impact des Stratégies Digitales sur la Titres parus:
Performance Marketing et Commerciale Sécurité des SI, Ressources
humaines, Leviers de la
transformation digitale, Les bénéfices
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de SIprofessionnalisation
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Nos équipes
En France, plus de 20 consultants
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Nos consultants bénéficient de formation
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conduite du changement et plus largement
dans la stratégie immobilière.
Notre réseau international nous permet
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Bienvenue dans l'ère cognitive de
l'internet des objets
IBM se positionne comme le partenaire
privilégié des entreprises qui ont fait de
l’innovation leur credo, en les aidant à
se différencier de manière durable dans
un contexte fortement concurrentiel.
IBM met à leur disposition la palette
de ressources la plus complète –
compétences, logiciels, services,
systèmes, financement, technologies
– pour les aider et leur permettre de
devenir des entreprises d’innovation. Les
entreprises qui réussissent le mieux à
accroître leur profitabilité sur le long terme
se fondent beaucoup plus que les autres
sur un modèle économique innovant
pour les mener au succès. Elles doivent
intégrer l’innovation à tous les niveaux :
dans leurs produits, mais aussi dans leur
fonctionnement, leurs processus métier,
leur gouvernance.
IBM a créé la division IBM Watson IoT
pour proposer les technologies, les
services, l'expertise et l'écosystème
nécessaires de manière à maximiser
l'effet de l'internet des objets et du
cognitif sur les entreprises et les aider à
se transformer.

IBM Watson IoT regroupe un ensemble


de solutions et services pour innover
dans l’internet des objets :
La Plate-forme IBM et Watson IoT,
accessible sur le Cloud, elle permet
- De construire rapidement des
applications et services IoT,
- De connecter simplement et de façon
sécuriser des périphériques et objets
connectés,
- D’analyser et de visualiser les données
de ces objets en temps réel,
- D’utiliser les services Watson
et bénéficier du cognitif dans les
applications et services crées.

90
Des solutions et des services La division Watson IoT d'IBM c'est
adaptés aux différentes industries aujourd'hui :
et à leurs besoins spécifiques pour - 3 milliards de dollars d’investissements
en quatre ans par IBM dans l’IoT et le
- Améliorer la maintenance et la gestion cognitif
d’équipements, - 4000 clients IoT, y compris des leaders
- Prédire les risques et proposer les d'industries mondiales
meilleures actions préventives, - 700 brevets IoT déposés par IBM, soit
- Optimiser la gestion de actifs trois fois plus que tout autre entreprise
immobiliers, - 20 industries qui bénéficient déjà de
- Transformer leurs modèles la technologie Watson IoT, dans 25 pays
opérationnels et économiques.
Des solutions favorisant l’adoption
de l’ingénierie continue et qui
permettent
- De mieux gérer les échanges
d’informations dans l’entreprise,
- De proposer des produits et systèmes
plus innovants et plus rapidement,
- De réaliser une transformation
numérique de l'entreprise.

CONTACTS
Pour en savoir plus :
http://www.ibm.com/internet-of-things/

IBM
17 avenue de l'Europe
92205 Bois-Colombes France
+33 (0) 1 58 75 00 00
www.ibm.com/fr

93
91
ACCOMPAGNER LES VIES
IMMOBILIÈRES, C’EST L’AMBITION
DE NEXITY
Pour les particuliers, les entreprises ou les
collectivités, Nexity propose la plus large
gamme de conseils et d’expertises, de
produits, de services ou de solutions afin
de mieux prendre en compte les besoins
de nos clients et répondre à toutes leurs
préoccupations.
Nos métiers - transaction, gestion,
conception, promotion, aménagement,
conseil et tous les services associés - sont
désormais organisés pour les servir et les
accompagner. Premier acteur de référence
de notre secteur, nous sommes résolument
engagés envers tous nos clients mais aussi
vis-à-vis de notre environnement et de
toute la société.

POUR LES ENTREPRISES


Qu’ils soient utilisateurs ou investisseurs,
entreprises privées ou organisme publics
ou parapublics, nous avons constitué la
gamme d’expertises la plus complète du
marché et accompagnons nos clients dans
leurs projets, investissements ou arbitrages
pour les aider à concrétiser leur stratégie
immobilière.

Réhabilitation des Anciens magasins


généraux de Pantin (93)

En 2015
• 93 200 m² de surfaces tertiaires prises
en commande représentant 403 millions
d’euros
• 17 opérations livrées représentant 152
000 m² de surfaces plancher

• N°1 en France du property management

92
Parce que la ville évolue, parce que • Nous développons des espaces
nos habitudes de vie changent, Nexity de travail collaboratifs et innovants,
développe des solutions innovantes et sources de bien-être pour les
durables et imagine de nouvelles façons de utilisateurs sur leur lieu de travail
se loger, de travailler ou de vivre dans son
quartier au quotidien. • En 2014, nous avons lancé le premier
réseau de bureaux de proximité et co-
Nous cherchons chaque jour à réinventer working pour un meilleur équilibre entre
pour vous l’immobilier et la ville de demain. vie professionnelle et personnelle
Voici quelques exemples de solutions
innovantes et durables développées par
Nexity pour le bien-être des utilisateurs :
• Nous avons réalisé le 1er parc tertiaire
bois à énergie positive en France

Vue intérieure d’un Blue Office

Ywood L’Ensoleillé – Aix-en-Provence (13)

• Pour faciliter la vie quotidienne des


utilisateurs, nous avons développé le
pilotage digital des bâtiments CULTURE
UTILISATEURS
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& 
PERFORMANCE 
IMMOBILIÈRE 

ATELIER #6 
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DIGITAL ET IMMOBILIER D'ENTREPRISE :

BIEN-ÊTRE ET PERFORMANCE AUGMENTÉS ?

---------------------------------------
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Ateliers Culture Utilisateurs et Performance Immobilière

Immeuble connecté Smart Side – Clichy (92)

CONTACTS

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19 Rue de Vienne - TSA 50029 +33 1 85 55 16 89
75801 PARIS cedex 08 - France immobilier-entreprises@nexity.fr
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95
93
94
Impression : Imprimé en France par Maryne, 75 011 Paris
Conception graphique/maquette : Floriane Pilon/Joan Conti
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produit en tout ou partie, sous quelque forme que ce soit ou encore par
des moyens mécaniques ou électroniques, y compris le stockage de
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La citation des marques est faite sans aucun but publicitaire. Les er-
reurs ou les omissions involontaires qui auraient pu subsister dans cet
ouvrage malgré les soins et les contrôles de l’EBG-Elenbi, BearingPoint,
IBM et Nexity ne sauraient engager leur responsabilité.
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