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Chapitre 6 : Les modalités de développement de

l'entreprise

Face aux soucis de compétitivité, d’efficacité et de pérennité, toute entreprise est censée de se
développer afin de s’imposer sur le marché.

L'entreprise a le choix entre 4 modalités de développement : stratégie de croissance interne, stratégie de


croissance externe, stratégie de croissance conjointe (impartition) et internationalisation.

I- Les stratégies de croissance

La croissance est un processus par lequel l'entreprise change de dimensions (augmentation de


l'effectif, augmentation des parts de marché, …).

La grande dimension procure à l’entreprise la réalisation des économies d'échelle grâce à l’effet de
d’expérience, l’apparition d’effets de synergie, l’atteinte de la taille critique qui donne un fort
pouvoir de négociation.

- L'effet d'expérience stipule que, dans une entreprise bien gérée, le coût unitaire de
production d'un produit diminue d'un % constant chaque fois que le volume de production
cumulé de ce produit double. Ce % est variable selon le secteur d'activité : 8 % pour le
textile, 10 % pour l'automobile…

L'effet Plus on fait quelque chose, plus on apprend à le faire, mieux et plus vite
d'apprentissage on le fait. Le même bien sera donc produit en moins de temps.
Les économies Lorsque le volume de la production augmente, les charges fixes
d'échelle (loyer...) sont réparties sur un plus grand nombre de produits.
L'effet de taille En grandissant, l'entreprise va augmenter son pouvoir de négociation
auprès de ses fournisseurs et obtenir des conditions plus favorables

- L’effet de synergie (1+1=3) : l’effet cumulatif de deux composants combinés et qui donnent
un résultat plus important que la somme des effets attendus de chacun des composants pris
séparément.
- La taille critique (ou masse critique) désigne la dimension qu'une entreprise devra atteindre
afin d’augmenter son pouvoir de négociation.

1- La stratégie de croissance interne

La croissance interne (ou organique) consiste, pour l’entreprise, à développer ses capacités et ses
compétences, en interne, grâce à l'acquisition de nouveaux actifs : machines, ateliers,
laboratoires, brevets… C'est une modalité de développement adaptée aux PME.

Les avantages Les limites


- Permet à l’entreprise d’augmenter les - Lenteur du processus
parts de marché et de faire jouer - Peut accentuer le risque lorsqu’elle est
l'effet d'expérience associée à la spécialisation
- Permet l’adaptation en douceur des - Peut tenir une entreprise à l'écart du
structures et évite les réorganisations développement de nouveaux produits
brutales réalisés par ses concurrents
- Est un signe de bonne santé de
l'entreprise, favorisant un bon climat
social

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2- La stratégie de croissance externe

La croissance externe consiste, pour l'entreprise, à développer ses capacités et ses compétences en
s’associant à d’autres entreprises.

Sur le plan juridique, ce mode de croissance peut se réaliser par :

- La prise de participation : la société A achète une partie de la société B


- La fusion création (A+B = C) : deux sociétés A et B fusionnent pour créer une nouvelle sociétéC
- La fusion absorption (A+B = A) : une société A rachète une autre société B qui disparaît
juridiquement
- L'apport partiel d'actifs : une société A achète à une société B une partie de ses actifs
- La scission (division) : A=B+C (A répartit son patrimoine entre B et C)

La croissance externe peut être inaccessible pour des PME ou des entreprises trop endettées

Les avantages Les limites


- Permettre le développement rapide - L’opération est coûteuse pour
de l’entreprise l’entreprise qui rachète
- Permettre la réalisation d'effets de - Les effets de synergie peuvent ne pas
synergie liés à la complémentarité des se réaliser
entreprises qui se regroupent - Risque de problèmes sociaux liés aux
- Constituer un moyen de réduire restructurations
réduire la concurrence et/ou de - Risque de mésentente, chocs culturels
devenir leader sur un marché

II- Les stratégies d’impartition

La croissance conjointe consiste pour l'entreprise à coopérer avec une ou plusieurs autres
entreprises, tout en restant juridiquement indépendante. Chacune des entreprises engage une partie
de ses ressources pour réaliser un projet commun. Cette collaboration peut se faire entre entreprises
concurrentes (alliance) ou non concurrentes (partenariat).

- La sous-traitance (faire faire) : Une entreprise (le donneur d'ordres) fait exécuter par une
autre (le sous-traitant) une partie de sa production.

On distingue la sous-traitance de capacité (besoin d’une production en quantité souhaitée et à


moindre coût) et la sous-traitance de spécialité (pour bénéficier d’un savoir-faire particulier, que
l’on ne maîtrise pas).

- La cession de licence : Il s'agit pour une entreprise d'autoriser une autre à utiliser un brevet
d'invention en contrepartie de redevances.
- La franchise : C'est un contrat par lequel une entreprise (le franchiseur) met à la disposition
d'une autre (le franchisé) son savoir-faire, sa marque, sa notoriété, son assistance technique
et commerciale en contreparties de redevances. (McDonald’s, Yves Rocher, Lacoste…). Le
franchisé reste indépendant juridiquement et financièrement.
- Le GIE (Groupement d’Intérêt Economique) : Personne morale nouvelle. C’est une structure
juridique souple qui permet la mise en commun de moyens pour développer les activités de
leurs membres (les entreprises). La collaboration porte le plus souvent sur la recherche, la
commercialisation d’un produit, l’étude de marché, les centrales d’achat…
- La filiale commune/ Conjointe : (joint-venture) est association de plusieurs entreprises dans
la même société, est une façon de joindre leurs efforts (de collaborer) dans un domaine
d’intérêt commun (recherche, commercialisation…). On parle dans ce cas de prise de
participation.
Intérêts Limites

- Taille critique, l’économie d’échelle et - Dépendance économique ;


la synergie économique, technique,
commerciale et financière - Espionnage d'informations

- Flexibilité et moindre complexité - Le risque de l'impartition est que l'un


organisationnelle des partenaires l’utilisent comme
manœuvre d'intégration ou
- Partage des coûts (de recherche, de d'absorption.
distribution…) et recherche de la
compétitivité.

III- Les stratégies d’internationalisation

L'internationalisation est une stratégie consistant à rechercher l'implantation de l'entreprise sur de


nouveaux marchés étrangers. L'entreprise dispose de 3 modalités pour s'internationaliser :

- L’exportation : consiste à vendre directement ses produits dans un pays étranger en passant
par un distributeur local. Elle nécessite peu d'investissements (coûts du transport, droits de
douane…)
- Le partenariat avec une entreprise locale : limite les risques liés à la méconnaissance de
l’autre pays. Dans certains cas, c'est une nécessité car les investissements directs ne sont pas
possibles
- L'investissement direct à l'étranger : consiste à créer une filiale ou à racheter une entreprise
à l’étranger. Nécessite d’évaluer précisément le « risque pays » (politique, économique,
climatique…
- La délocalisation : Fermer une unité de production sur le marché national pour la transférer
dans un pays étranger. La délocalisation permet de contourner le protectionnisme douanier,
de se rapprocher des consommateurs et cherche la diminution des coûts (main d’œuvre,
matières premières…)

Les avantages Les limites


- Accéder à de nouveaux marchés - Augmentation des risques
- S'assurer un meilleur contrôle des - Eloignement géographique et culturel
sources d’approvisionnement, des du pays d’origine
circuits de distribution - Difficultés d'adaptation des produits
- Profiter des conditions avantageuses aux différents marchés
du pays d'implantation (fiscalité, - Difficultés de gestion et complexité
réglementation …) organisationnelle
- Diminuer les coûts, notamment ceux -
de la main-d’œuvre, ou augmenter la
rentabilité par des économies
d’échelle

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Exercice

Questions :

1- Expliquer les expressions soulignées


Relever du document : -La modalité de la croissance du groupe Addoha
-Citer d’autres modalités
-Quels sont les effets de synergie qu’Addoha peut réaliser à travers
ce partenariat avec Fadesa ?
3- Quels sont les risques éventuels de la croissance pour Addoha ?

Réponses :

1- La croissance externe : l’augmentation de la taille de l’entreprise et l’amélioration de ses


caractéristiques qualitatives par regroupement avec d’autres entreprises
Partenariat : relation de coopération entre deux ou plusieurs entreprises, appartenant à des
secteurs différents ou à la même filière, sur le plan technique, financier… sans perdre leur
indépendance.
2- La modalité de la croissance du groupe : achat de 50% du capital de Fadesa
Autres modalités : la fusion, l’apport partiel d’actif, la fusion absorption…
Les effets de synergie réalisés par ce partenariat sont :
- Accélérer la rentabilité de l’entreprise
- Profiter des potentialités de croissance de Fadesa au Maroc
- Elargir sa part de marché au Maroc
3- Les risques de cette croissance pour Addoha : Perte d’indépendance de gestion de groupe-
dispersion des efforts et des ressources-gestion difficile et complexe-difficulté d’adaptation

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