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CHAPITRE 3 : SOURCES DU DROIT


Les règles qui organisent la vie sociale trouvent leurs origines dans diverses sources. Nous
présenterons successivement les règles issues de la Constitution (1), puis les traités
internationaux(2), ensuite celles provenant des pouvoirs : législatif (3), exécutif (4) et judiciaire (5).
Enfin, nous examinerons les règles issues des milieux sociaux (6).

PLAN DETAILLE
1. La Constitution
2. Les traités internationaux
3. Les règles issues du pouvoir législatif.
4. Les règles issues du pouvoir exécutif.
5. Les règles issues du pouvoir judiciaire.
6. Les règles issues des milieux sociaux

1. LA CONSTITUTION

La constitution est un texte solennel (règles écrites) qui comporte les règles les plus importantes. Ces
règles constitutionnelles s’imposent à toutes les règles de rang inférieur. En ce sens, la constitution
est la loi fondamentale d’un Etat, la loi la plus importante du Royaume : tous les autres textes lui sont
donc soumis. Dans certains Etats, ces règles constitutionnelles peuvent être orales, on parle alors de
« Constitution coutumière » comme dans le cas du Royaume-Uni.
La constitution comporte des règles qui posent les principes fondamentaux de la nation (voir
Document 2) et des règles relatives à l’exercice du pouvoir politique (voir Document 1).

A- LES PRINCIPES CONSTITUTIONNELS


Au Maroc nous vivons sous la constitution du 01 Juillet 2011. Cette constitution repose sur quelques
principes fondamentaux qui organisent notre vie politique et sociale, posés dans son article 1er. Par
ailleurs, la constitution est fondée sur le principe de la séparation des pouvoirs.
- Les principes fondamentaux de l’article 1er : voir Document 1
- Le principe de la séparation des pouvoirs : en application de ce principe, le Parlement détient
le pouvoir législatif, le gouvernement à la main sur le pouvoir exécutif et l’autorité judiciaire
est confiée aux magistrats.

B- LE POUVOIR CONSTITUANT
L’élaboration de la constitution est confiée à un organe à compétence spéciale : l’assemblée
constituante. Le texte peut être soumis à un référendum. La constitution prévoit les modalités de sa
révision. Voir Document 3

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2. LES TRAITES INTERNATIONAUX

Les traités sont des accords conclus entre Etats en vue de produire des effets de droit dans leurs
relations mutuelles ou dans les relations qu’entretiennent les ressortissants de ces différents pays.
Pour être appliqué au Maroc, un traité doit respecter certaines conditions. Voir Document 4

A- LES CONDITIONS D’APPLICABILITE DES TRAITES


Un traité est applicable au Maroc s’il remplit trois conditions :

- Négociation, signature et ratification : la négociation permet aux Etats signataires de se


mettre d’accord. La signature est la marque de cet accord ; elle revient au Roi. La ratification
est la dernière formalité : elle engage le Maroc et fait produire au traité ses effets juridiques
en droit interne. La ratification revient au Roi du Maroc ; elle suppose dans certains cas une
autorisation préalable du parlement.
- La signature n’entraîne pas d’obligation exécutoire, mais affiche l’intention d’un État
d’examiner le traité au niveau national et d’envisager de le ratifier. La ratification ou
l’adhésion signifient qu’un État accepte d’être juridiquement lié par les dispositions de la
Convention.
- Conformité à la constitution : le traité ne doit pas être contraire à la constitution marocaine,
qui est la loi fondamentale du Royaume. Cette suprématie de la constitution entraine une
conséquence importante : si une disposition d’un traité est contraire à la constitution, il faut
modifier cette dernière avant de ratifier le traité.
- Application par les autres signataires : le traité repose sur le principe de réciprocité. En
conséquence, le Maroc est tenu d’appliquer un traité si et seulement si l’autre Etat signataire
applique ce traité.

B- LA PLACE DES TRAITES DANS LE DROIT MAROCAIN


Les règles juridiques qui organisent les rapports entre les hommes sont très diverses. Elles
obéissent au principe de hiérarchie, c’est-à-dire que certaines sont supérieures aux autres. Il
en résulte qu’une règle de rang inférieure doit respecter les dispositions posées par une règle
supérieure. Par exemple, si la constitution reconnait le droit de grève, une simple loi ne peut
pas supprimer ce droit.
Dans l’ordre des règles juridiques, la constitution occupe la première place ; viennent ensuite
les traités et, enfin, les lois.

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3. LES REGLES ISSUES DU POUVOIR LEGISLATIF : LES LOIS

La loi est un texte voté par le parlement c’est-à-dire, la chambre des représentants et la chambre des conseillers.
La loi est une disposition abstraite, générale, obligatoire et non rétroactive.

3.1. L’ORGANISATION DU PARLEMENT :


Le parlement exerce le pouvoir législatif. Il vote les lois, contrôle l’action du gouvernement et évalue les politiques
publiques. Le parlement est composé de deux chambres, la chambre des représentants et la chambre des
conseillers.
Chambre des représentants : Les membres sont élus pour 5 ans au suffrage universel direct.
Elle se compose 395 membres. Le président, les membres du bureau ainsi que les
présidents des commissions permanentes et leurs bureaux sont élus au début de
législature puis à la 3ème année.

Chambre des conseillers : Comprend au minimum 90 membres et au maximum 120.


Elus au suffrage universel indirect pour 6 ans selon la répartition suivante :
- 3/5 des membres représentent les collectivités locales.
- 2/5 des membres représentant les organisations des employeurs et celles des
employés.
Le parlement siège pendant deux sessions par an. Le Roi préside l’ouverture de la première session qui
commence le 2ème vendredi d’octobre. La seconde session s’ouvre le 2ème vendredi d’avril.

3.2. LES DOMAINES DE LA LOI :


L’article 71 de la constitution 2011 attribue les domaines suivants à loi :

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3.3.

APPLICATON : Indiquez ce qui relève de la compétence législative. Justifiez votre réponse.


La réforme du divorce ; l’organisation du bac sciences de gestion ; la création d’un nouvel impôt ; le
budget de l’Etat ; l’attribution de la nationalité marocaine.

3.3. LA PROCEDURE LEGISLATIVE :

- Parlementaire : ……………………………
- Gouvernemental : ……………………………
- Saisie éventuelle de la cour constitutionnelle (………………………………………)
- Dépôt du texte en priorité sur le bureau de la chambre des représentants
- Dépôt du texte en priorité sur le bureau de la chambre des conseillers
1- Initiative pour le texte relatif particulièrement aux collectivités territoriales, au
développement régional.
- le texte est soumis pour examen aux commissions des deux chambres
dont l’activité se poursuit entre les sessions (travail de la commission =
présentation, discussion et amendements : modifications apportées au texte).
Elle produit un rapport contenant le texte initial, résumé de la discussion et
amendements relatifs à chaque article.
- Inscription à l’ordre du jour de chaque chambre du parlement
- Audition (lecture du rapport)
- Parole donnée aux orateurs qui se sont fait inscrire dans la discussion générale
- présentation des amendements
- clôture de la discussion générale
2- - Procédé au vote sur l’ensemble du texte après le vote du dernier article
Discussion (majorité absolue : 50 % + une voix)
en séance - si vote identique des deux chambres : LOI VOTEE
publique - si vote non-conforme des deux chambre :
* ……………… : deux lectures par chaque chambre a vote identique a LOI VOTEE
* Désaccord persistant : création d’une commission mixte paritaire (6 membres)

- La loi définitivement votée est transmise au gouvernement et le Roi doit la


promulguer dans les 30 jours par dahir. (la promulgation est l’acte par lequel le
Roi constate officiellement l’existence de la loi et la rend exécutoire).
3-L’entrée
en vigueur - Une fois promulguée, la loi doit être publiée au bulletin officiel, dans un délai n’excédant pas
de la loi un mois à compter de la date du dahir, afin de la faire connaître au public et la faire entrer en
vigueur.

4- L’abrogation est l’acte mettant fin à la force obligatoire d’une loi. Elle peut être expresse ou tacite.
Abrogation
de la loi

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3.4. CLASSIFICATION :

Article 143 du code du travail


Les mineurs ne peuvent être employés ni être admis dans les entreprises ou chez les employeurs avant l’âge de
15 ans révolus.

Article 17 du code du travail


- la loi 32-10 sur les délais de paiement vise notamment à fixer le délai de paiement à 60 jours maximum quand
le délai pour régler les sommes dues n'est pas convenu entre les parties.
- Le contrat de travail conclu pour une durée maximum d’une année devient un contrat à durée indéterminée
lorsqu’il est maintenu au-delà de sa durée.

Source : www.aujourd’hui.ma
En deux ans, à peine deux lois organiques ont été adoptées au Parlement, il s’agit de la loi récemment votée
concernant le Conseil économique, social et environnemental et la loi relative à la nomination aux hautes
fonctions. Aussi en deux années, l’opinion publique a vécu au rythme de plusieurs conflits entre opposition et
majorité autour de l’interprétation de la Constitution, et même entre les composantes de la majorité elles-mêmes.

On distingue :
La loi………………………….. : quand elle s’applique obligatoirement et ne permet pas aux parties d’en écarter
l’application.
La loi ………………………… : elle laisse aux parties une liberté d’organisation plus ou moins grande. Si les
parties organisent leurs relations, la loi respecte leur volonté. En revanche, si elles sont silencieuses, la loi
comble leur absence de volonté en imposant des règles.

Une loi ………………. est une loi relative à l'organisation et au fonctionnement des pouvoirs publics. Votée par le
parlement, elle précise ou complète les dispositions de la Constitution qui a fixé les principes généraux. Au
Maroc, dans la hiérarchie des normes, la loi organique se situe en dessous de la Constitution mais au-dessus
des lois ordinaires.

4. LES REGLES ISSUES DU POUVOIR EXECUTIF : LES REGLEMENTS

Le règlement est un texte de portée générale, émanant de l’autorité exécutive.


Les détenteurs du pouvoir réglementaire sont le Roi et le gouvernement. Ils prennent des décrets.
On distingue différents types de décrets :
- Les décrets autonomes : sont des règles de droit prises par les détenteurs du pouvoir exécutif hors
du domaine de la loi.
DOCUMENT : www.lematin.ma
Le dossier des diplômés chômeurs est sur la voie d’être résolu comme promis par l’Exécutif il y a quelques
semaines. Un décret permettant aux administrations publiques et aux collectivités locales de recruter directement
les titulaires d’un diplôme supérieur sans concours vient d’être adopté, hier, par le Conseil du gouvernement. Ce
texte est valable jusqu’en décembre 2011. Le gouvernement a pris la décision de doubler le quota de postes
réservés à cette catégorie qui est, en temps normal, de l’ordre de 1100 postes. De nouvelles opportunités seront
créées à travers tant les établissements publics que le secteur privé.

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- Les décrets d’application : textes ayant pour objet de mettre en œuvre la loi qui ne fixe que les principes
généraux.
DOCUMENT : www.aufaitmaroc.com
Le Conseil de gouvernement a adopté, jeudi, le décret d'application de la loi relative à l'utilisation des sacs et
sachets en plastique dégradable ou biodégradable.
Le texte fixe la composition des matériaux constituant les sacs et sachets en plastique, la couler et l'épaisseur du
film, les caractéristiques de l'écotoxicité, ainsi que la durée de vie desdits sacs.
Le décret porte également sur les indications relatives à la composition, aux caractéristiques techniques et à la
destination finale des sacs et sachets.
Le troisième axe concerne le domaine de contrôle par le biais d'agents désignés par les autorités
gouvernementales chargées respectivement de l'industrie et de l'environnement.

- Les ordonnances : l’article 70 de la constitution prévoit que le gouvernement peut demander au Parlement
l’autorisation de prendre par ordonnances, pendant un délai limité, des mesures qui sont
normalement du domaine de la loi.
DOCUMENT : Article 70 de la constitution
Une loi d’habilitation peut autoriser le gouvernement, pendant un délai limité et en vue d'un objectif déterminé, à
prendre par décret des mesures qui sont normalement du domaine de la loi. Les décrets entrent en vigueur dès
leur publication, mais ils doivent être soumis, au terme du délai fixé par la loi d'habilitation, à la ratification du
Parlement.

- Les arrêtés ministériels, préfectoraux, municipaux : c’est un texte crée par une autorité administrative dans
la limite de leur compétence.
DOCUMENT : WWW.FNM.ORG.MA
- L'arrêté du Ministre de l'Agriculture et de la mise en valeur agricole n° 2505-96 du 9 chaabane 1417 (20
décembre 1996) relatif à la fabrication et à la commercialisation des pâtes alimentaires et du couscous.
- Arrêté conjoint du Ministre de l'Intérieur, du Ministre de l'Economie et des Finances et du Ministre de
l'Agriculture et de la Pêche Maritime n° 1664-10 du 19 joumada II 1431 (03 juin 2010) fixant les conditions
d'achat du blé tendre destiné à la fabrication des farines subventionnées, ainsi que les conditions de fabrication,
de conditionnement et de mise en vente desdites farines.

5. LES REGLES ISSUES DU POUVOIR JUDICIARE : LA JURISPRUDENCE

5.1. DEFINITION : Voir DOCUMENT6


La jurisprudence regroupe l’ensemble des solutions données par les tribunaux sur un point de droit précis. Pour
qu’un ensemble de décisions fasse « jurisprudence » il faut rassembler deux conditions :
- la répétition : c’est le fait de prendre une décision identique, d’interpréter la loi dans le même sens par un certain
nombre de tribunaux différents et sur un même point de droit.
- la hiérarchie : la solution juridique donnée par la cour de cassation du fait de sa position au sommet de la
hiérarchie des tribunaux.

5.2. LES FONCTIONS :


- la jurisprudence est une source du Droit en ce qu’elle interprète les lois pour les adapter aux situations
concrètes.
- elle comble également les lacunes éventuelles des lois, celles-ci ne pouvant envisager toutes les situations
litigieuses.

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La jurisprudence n’a toutefois pas le caractère obligatoire qu’à une règle de Droit ; un tribunal n’étant jamais lié
par une décision d’un autre tribunal.

6. LES REGLES ISSUES DES MILIEUX SOCIAUX (Voir DOCUMENT 7)

6.1. La coutume
C’est une règle de droit non écrite émanant directement du peuple de façon spontanée et qui résulte de
l’acceptation et de l’adhésion tacite et générale de la collectivité qu’elle régit. Elle présente donc l’avantage de se
conformer aux besoins pratiques des hommes qui lui sont soumis.
Toute coutume suppose au moins la réunion de deux éléments :

- L’élément matériel suppose la répétition : il faut que les individus adoptent la même attitude chaque fois qu’ils
se trouvent confronter au même problème ou devant la même situation.
- L’élément intentionnel ou psychologique : consiste dans le fait que les citoyens croient qu’ils agissent
conformément au droit, c’est-à-dire qu’ils ont la conviction qu’ils se comportent de la même manière.

6.2 Les usages


Ce sont des règles de droit par délégation de la loi. Dans ce cas, la loi renvoie à un usage pour régler une
question.
Exemple :
Article 43 du code du travail : « le délai requis dans la rupture du contrat est fixé selon les usages ».

6.3 Les pratiques


Ce sont des règles dégagées par les professionnels du droit lors de leurs pratiques habituelles. Les formulations
et solutions mises au point et longuement utilisées peuvent alors être utilisées par le législateur.

6.4. La doctrine
C’est l’ensemble des travaux de réflexion et d’études réalisées (professeurs de droit, …) susceptibles de faire
évoluer le Doit. Ces travaux débouchent sur de nouvelles interprétations pouvant influencer les magistrats ou le
législateur.

6.5 Les conventions collectives


Ce sont des arrangements contractuels conclus entre les organisations syndicales représentatives des salariés et
les employeurs.

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