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LE STATUT JURIDIQUE DE L'ÉPOUSE AU JAPON : LA QUESTION DE

L'ÉGALITÉ

Isabelle Konuma
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Union nationale des associations familiales | « Recherches familiales »

2010/1 n° 7 | pages 127 à 135


ISSN 1763-718X
DOI 10.3917/rf.007.0127
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-recherches-familiales-2010-1-page-127.htm
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Travaux
LE STATUT JURIDIQUE DE L’ÉPOUSE
AU JAPON :
LA QUESTION DE L’ÉGALITÉ
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Isabelle Konuma

L’égalité est introduite dans la société japonaise avec la Constitution de 1946 (article 14), et
la théorie de l’égalité formelle des sexes est appliquée, alors qu’au sein de la famille, ce
principe est atténué, d’une part, par la théorie de la « discrimination raisonnable », d’autre
part, par l’article 24 de la même constitution, énonçant non une « égalité », mais des « droits
de nature similaire » entre les époux et une « égalité substantielle ». Cependant, l’introduction
des gender studies bouleverse l’équilibre qui existe entre ces deux acceptions, pointant ainsi
l’impuissance de l’égalité formelle et modifiant la notion d’égalité substantielle. Le statut juri-
dique de l’épouse se trouve au croisement entre la politique privilégiant les femmes au foyer, 127
la quête identitaire de l’épouse qui ne s’y reconnaît plus nécessairement, et la politique démo-
graphique qui tente de trouver une solution face à la crise de la natalité que traverse le Japon.

Le statut de l’épouse en droit suscite actuellement au Japon des débats dépassant largement
son domaine, puisqu’il est abordé selon des approches politique, sociologique, voire démo-
graphique. Cela s’explique en partie par le contexte social, marqué par une forte tendance de
dénatalité qui affecte l’ensemble des structures[1]. Si le statut de l’épouse en est l’une des
causes débattues, c’est parce que, parallèlement à la dénatalité, il est également question de
mariages contractés de plus en plus tardivement[2] et de l’augmentation du divorce[3]. Or, les
réticences des femmes à se marier jeunes, ou tout simplement à être mariées, sont considérées
comme ayant une conséquence sur la dénatalité, compte tenu du pourcentage extrêmement
bas des naissances hors mariage – soit 2,0 % en 2005[4]. Ce qui inquiète les instances

[1] Le taux de fécondité chute à 1,26 en 2005, avant de remonter à 1,34 en 2007. Sur la dénatalité au Japon, voir à titre d’exem-
ple Frances McCALL ROSENBLUTH (dir.), The Political Economy of Japan’s Law Fertility, Stanford, Stanfoord University
Press, 2007 ; Jacques VÉRON, « Le Japon face au déclin annoncé de sa population », Population & Société, n° 449, oct. 2008,
pp. 1-4.
[2] L’âge moyen du premier mariage ne cesse d’augmenter selon les chiffres du ministère de la Santé et du Travail : en 1970, il
s’établit à 24,2 ans pour la femme et à 26,9 ans pour l’homme. Or, en 2006, ces données taux sont respectivement de 28,2 ans
et 30,0 ans.
[3] En 1960, 0,75 divorce est enregistré sur une population de 1 000, chiffre qui s’élève, en 2002, à 2,30.
[4] Chiffre communiqué en 2006 par le ministère de la Santé et du Travail. À titre d’exemple, le taux de naissance hors mariage
en France est en 2005 de 48,4 %.

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LE STATUT JURIDIQUE DE L’ÉPOUSE AU JAPON : LA QUESTION DE L’ÉGALITÉ

politiques à travers ces phénomènes, c’est entre autres cette réticence manifeste de la popula-
tion d’adhérer à l’institution matrimoniale, et plus généralement à un modèle familial institué,
poussant les juristes à remettre en question le modèle en vigueur.
De ce fait, la population semble extrêmement sensible aux discours politiques qui pourraient
compromettre l’intégrité des femmes face à des préoccupations d’ordre général. Nombre de
phrases lancées de la part des politiques, certes sans élégance ni réserve nécessaire,
provoquent des scandales ces dernières années. En 2001, Ishihara Shintarô, préfet de Tôkyô
(1999-), est critiqué et traduit en justice suite à la publication de son interview dans Shûkan
josei [Revue hebdomadaire des femmes]. Il avait cité un scientifique (en le dénaturant selon
ce dernier) : « La chose la plus nuisible qui résulte de la civilisation est une femme âgée. Le
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fait qu’une femme vive, alors qu’elle a perdu sa capacité de procréation est totalement inutile,
c’est un péché. » Yanagisawa Hakuo, alors ministre de la Santé et du Travail (2006-2007),
provoque également des scandales en comparant les femmes de 15 à 50 ans à « des machines
à accoucher », dans le cadre d’une conférence portant sur la baisse du taux de fécondité tenue
en janvier 2007.
Sans entrer dans la critique de ces assertions, si l’on peut en tirer une analyse objective, voilà
bien l’image de la femme entièrement assimilée à celle de procréatrice. Cette assimilation est-
elle une simple idée issue d’une prise de position idéologique ou se présente-t-elle sur une
base juridique institutionnalisée ?
Le présent article tente d’analyser le rôle du principe d’égalité au sein de la famille intro-
duit en 1946, dont une mise en perspective historique permet de décrire la complexité que
peut rencontrer l’application d’un simple principe dans une société porteuse de son propre
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fonctionnement et de ses propres idéaux. L’égalité demande alors à être précisée, sa portée
relativisée, dans le souci de la doter d’une certaine réalité. Or, après six décennies d’expé-
rience, ce principe semble révéler un tout autre aspect que celui de protection des individus
face à une discrimination. En protégeant certains statuts, le droit et la politique n’ont-ils pas
finalement instauré un modèle précis de vie, et par là restreint la liberté individuelle ?
L’apparition de ce double visage – garant de l’égalité et énonciateur de statuts protégés –
provoque particulièrement des débats autour du statut de l’épouse. Les gender studies,
introduites dans les années quatre-vingts au Japon, étaient censées briser ce cercle vicieux
qui s’était installé entre le droit et le fonctionnement social, et entraîner une remise en ques-
tion du statut de l’épouse. L’égalité permettra-t-elle une nouvelle relation statutaire
homme/femme ?

L’introduction de l’égalité des sexes dans la Constitution de 1946


La politique des premières années de l’ère Meiji (1868-1912) est marquée par un remanie-
ment national soucieux d’adhérer au fonctionnement de type occidental, symbolisé par la
suppression des fiefs et l’instauration des départements (1871), par la devise « nation riche,
armée forte », ainsi que par la suppression des quatre statuts sociaux (guerrier, paysan, artisan
et commençant), remaniés en trois statuts en théorie égaux. Quant à l’égalité des sexes, elle

Recherches familiales, n° 7, 2010


Isabelle KONUMA

est présentée et débattue chez les intellectuels[5], sans véritable influence au niveau juridique.
La Constitution de l’Empire du Japon, la première constitution datant de 1889, fait certes réfé-
rence au principe d’égalité pour affirmer l’égalité des chances dans l’emploi des fonctionnai-
res, sans pour autant affirmer une égalité universelle, ou encore une égalité des sexes, les fem-
mes étant à titre d’exemple exclues de toute activité politique. La Constitution définit alors les
hommes et les femmes comme des « sujets de l’Empereur », et non des citoyens, libres et
égaux[6].
C’est la Constitution du 3 novembre 1946 qui, pour la première fois, élève l’égalité au rang
de principe fondamental. Désormais, « tous les citoyens sont égaux devant la loi », et à ce titre
sont prohibées toutes discriminations « dans les relations politiques, économiques ou sociales
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fondées sur la race, la croyance, le sexe, la condition sociale ou l’origine familiale »
(article 14). Ainsi, proclamant une égalité des citoyens – comprenant hommes et femmes,
adultes et enfants –, la Constitution est réputée pour son caractère particulièrement précurseur
quant à la reconnaissance juridique de l’égalité de tous devant la loi.
Or, autour de cet aspect novateur, il existe constamment des réserves sur sa légitimité, éma-
nant du sentiment que la Constitution ne reflèterait pas la réalité sociale. Le contexte de
l’époque est alors sans cesse rappelé : l’occupation par les forces alliées qui guident la poli-
tique intérieure et extérieure du Japon de 1945 à 1952. L’article 14 de la Constitution de 1946
est d’ailleurs le fruit du projet constitutionnel des forces alliées, mais en aucun cas celui du
gouvernement japonais.
En effet, aujourd’hui, nous savons que cet article a été rédigé par Beate Sirota, une jeune
journaliste américaine de 22 ans, membre de la Commission de direction des forces
alliées, dont l’identité est soigneusement dissimulée, jusqu’à sa révélation dans les années 129
1990[7]. Après ce long silence, elle explique les différents processus d’élaboration de cet
article, tout particulièrement l’influence décisive de la Constitution de Weimar. Quant à
l’instigateur du projet du gouvernement japonais, Shidehara Kijûrô (1872-1951, premier
ministre de 1945 à 1946), il ne considère en aucun cas que l’égalité des sexes doit être
l’une des préoccupations principales. Cette position officielle qu’adopte la politique japo-
naise ne doit pas non plus faire occulter les nombreux projets constitutionnels[8], les mou-
vements pour le droit de vote des femmes[9], ainsi que les sondages pratiqués au moment
de la promulgation de la Constitution, révélant un accueil bienveillant réservé à celle-ci au
sein même de la société.

[5] Il s’agit particulièrement des « philosophes des Lumières », influencées par les Lumières en France du XVIIIe siècle et par leur
théorie du droit naturel et des droits de l’homme. Ils forment la société de l’an six de Meiji (Meiroku-sha, 1873-1879), leurs
critiques portant notamment sur l’« inégalité à caractère féodal », ou l’« inégalité sexuelle à connotation confucianiste ».
[6] Vera MACKIE, « Embodied Subjects: Feminism In Imperial Japan », in Hiroko TOMIDA, Gordon DANIELS (dir.),
Japanese Women – Emerging From Subservience 1868-1945, Folkestone, Global Oriental, 2005, pp. 95-118.
[7] Elle publie une autobiographie au Japon en 1995, traduite en anglais en 1997, donnant nombre de détails inédits sur ses
démarches personnelles et le contexte de l’époque (Beate SIROTA GORDON, The Only Woman in the Room: A Memoir,
Tôkyô, Kodansha International, 1997).
[8] Le projet issu en décembre 1945 du groupe de recherches sur la Constitution, composé de professeurs de droit et de journa-
listes, sert de modèle au projet des forces alliées, fait assez peu rappelé devant ce schéma assimilant la Constitution de 1946
à celle des forces alliées.
[9] Notamment, le mouvement d’Ichikawa Fusae (1893-1981), militante active pour le droit de vote des femmes, mouvement qui
débute dès les années 1920.

Travaux
LE STATUT JURIDIQUE DE L’ÉPOUSE AU JAPON : LA QUESTION DE L’ÉGALITÉ

L’interprétation et l’application du principe d’égalité n’en constituent pas moins un problème.


Les termes tels qu’« égalité (byôdô) » et « discrimination (sabetsu) », tous deux employés
dans l’article 14, demandent à être définis pour mieux être appliqués. Il est alors important de
souligner que l’article 14 exclut explicitement la « discrimination (sabetsu) », et non
l’« inégalité (fubyôdô) ». La « discrimination » résulterait, aux termes de cet article, d’une
violation de « l’égalité de tous devant la loi ». L’égalité garantie serait donc une égalité juri-
dique, ou formelle, sanctionnant toute « discrimination » qui est définie ici comme le fruit de
l’acte d’un agent, législatif ou administratif, se résumant à un traitement juridique différenciant
les individus. De cette notion, doit être distinguée celle de l’« inégalité » qui désigne une situa-
tion de fait porteuse de différences, et qui s’opposerait à la notion d’égalité réelle, ou égalité de
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fait[10]. Cette distinction permet de saisir le décalage qui peut exister entre une loi formellement
égalitaire (égalité juridique) et un fonctionnement inégalitaire de la société. Malgré cette réserve,
le principe d’égalité au Japon montre un exemple remarquable d’une société qui applique des
règles du droit moderne par anticipation, comme image décrivant un idéal à atteindre[11].

Une double atténuation du principe d’égalité au sein de la famille


L’homme et la femme sont certes juridiquement égaux au Japon. Néanmoins, en présence
d’une femme mariée ou d’un homme marié, une tout autre réponse est réservée par la
Constitution même. Il s’agit de l’article 24, issu également du projet de Beate Sirota, qui
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énonce l’égalité au sein de la famille, mais dont le terme « égalité » n’est pas le même que
l’article 14, puisque remplacé par les expressions telles que les « droits de nature similaire
(dôtô no kenri) », et l’« égalité substantielle (honshitsu-teki byôdô) » des époux, soit une
égalité qui se réalise par le biais de traitements spécifiques à chaque époux. Une fois le
principe d’égalité ainsi transposé dans la sphère familiale, l’égalité change alors de destina-
taire, puisqu’elle ne s’adresse plus à un être abstrait et idéalisé, mais à des êtres concrets,
porteurs de différences. La Constitution distingue par là deux catégories d’individus : un
individu neutre et asexué dont la différence des sexes ne doit être motif de discrimination, et
un individu sexué et doté d’une fonction précise au sein de la famille.
Parallèlement à cela, les juristes se rendent rapidement compte qu’une égalité absolue des
sexes ne peut exister. C’est pourquoi l’égalité telle énoncée dans l’article 14 est de son côté
relativisée par la doctrine qui considère qu’une certaine marge d’appréciation est nécessaire
pour le législateur et les juges, devant une discrimination opérée de façon raisonnable[12]. Par

[10] La définition de l’inégalité et de la discrimination est empruntée à Danièle LOCHAK, « La notion de discrimination dans
le droit français et le droit européen », in Miyoko TSUJIMURA, Danièle LOCHAK (dir.), Égalité des sexes : la discrimi-
nation positive en question - Une analyse comparative (France, Japon, Union européenne et États-Unis), Paris, Société de
législation comparée, 2006, p. 40.
[11] Ce point rejoint l’analyse de Friedrich Engels, qui voyait dans cet état de fait une atteinte à toute image égalitaire donnée
par la loi, et selon qui en renforçant cette fausse égalité juridique, on aggravait l’inégalité sociale (Friedrich ENGELS,
L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État, 1884, Moscou, Les éditions du Progrès, 1979, pp. 86-87).
[12] Le recours à la théorie de la « discrimination raisonnable » se fait par emprunt à la jurisprudence des États-Unis qui consiste à
évaluer la discrimination par référence à la « reasonableness » (voir Ashutosh BHAGWAT, « Purpose Scrutiny in
Constitutional Analysis », California Law Review, vol. 85, n° 2, 1997, pp. 297-369).

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conséquent, traiter différemment l’homme et la femme n’est aucunement sanctionné en droit


japonais, du moment où ce traitement reflète le « sentiment social »[13] ou « la nature des
choses »[14], sollicitant ainsi une appréciation, nécessairement subjective et évolutive, du légis-
lateur et des juges. Cette théorie de la « discrimination raisonnable » trouve pleinement sa
place puisque, si nous restons à un niveau purement biologique, le délai de viduité, durant
lequel une femme ne peut se remarier après un divorce, qui au Japon est de six mois, est
justifié par la nature procréatrice de la femme. La différence de l’âge de la puberté entre
homme (18 ans) et femme (16 ans) est également justifiée par ce biais, même si elle est
contestée pour son éventuel soutien à un modèle social précis.
L’égalité des sexes au sein de la famille est ainsi doublement relativisée : d’une part, par le
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recours à la théorie de la « discrimination raisonnable » dans le cadre de l’article 14, d’autre part,
par la spécificité reconnue au fonctionnement familial, où la femme devient une épouse et/ou
une mère, et l’homme un époux et/ou un père, soumis tous deux à une « égalité de nature similaire
» en vertu de l’article 24. Cette relativisation permettait de prétendre à une égalité juridique sans
entrer en contradiction avec un fonctionnement social et familial inégalitaire des sexes.

Années 1970 : la reconnaissance ambiguë du statut d’épouse au foyer


Le statut de l’épouse s’inscrit dans cette double atténuation de l’égalité, ce qui lui permet de
recevoir des traitements de faveur à un niveau fiscal ou social. Il s’agit, à titre d’exemple, de
la loi relative à la retraite basique qui, réformée en 1985, accorde un droit à la retraite au
conjoint auparavant exclu des systèmes de retraite, faute de revenus. Cette réforme se situe 131
dans le prolongement des débats des années 1970 sur la nature pécuniaire ou non des tâches
ménagères, ainsi que sous l’influence des conventions et traités internationaux invoquant un
« droit à la retraite des femmes »[15]. En vertu de cette loi, les épouses (ou les époux), exclusi-
vement ou partiellement au foyer, peuvent toucher une retraite de 66 000 yens (540 euros) du
moment où les heures de travail ne dépassent pas 30 heures par mois, et si le revenu annuel
est inférieur à 1 300 000 yens (10 600 euros). De même, depuis la réforme de 1961 de la loi
sur l’impôt sur le revenu, si le conjoint dépendant financièrement ne touche pas un revenu
annuel supérieur à 1 030 000 yens (8 400 euros), l’exonération du conjoint à charge peut venir
alléger les impôts sur le revenu à hauteur de 380 000 yens (3 100 euros)[16].
Ces deux mesures privilégient ainsi au final le statut de la femme au foyer, dans le but de lui
reconnaître une égalité « de nature similaire » à l’époux, mais aussi par rapport aux épouses qui
travaillent à plein temps. Cette politique est en partie issue d’une politique de protection des
femmes au foyer, dont le nombre augmente entre 1955 et 1975[17]. Néanmoins son effet est

[13] Arrêt de la Cour suprême du 27 juin 1950.


[14] Arrêt de la Cour suprême du 27 mai 1964.
[15] L’article 11 (e) de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (1979) énonce
à titre d’exemple le droit « aux prestations de retraite ».
[16] Les données sont celles de 2009.
[17] Caractérisé par la séparation stricte entre le privé et le public, ainsi que par le nombre d’enfants stabilisé autour de deux par
couple, Emiko Ochiai avait défini cette double décennie comme représentant la « famille post-guerre », autrement dit « la
famille moderne » (Emiko OCHIAI, The Japanese Family System in Transition: A Sociological Analysis of Family Change
in Postwar Japan, Tokyo, LTCB International Library Foundation, 1997).

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largement critiqué parce qu’il tend à enfermer les épouses dans un statut de précarité. Les
tensions montent également chez les femmes travaillant au-delà du seuil, chez les femmes d’un
statut indépendant non couvertes par cette politique, ainsi que chez les mères célibataires qui ne
peuvent bénéficier de ces mesures, malgré leur statut souvent très précaire, faute d’être mariées.
Ce traitement discriminatoire pose problème, puisqu’en privilégiant le statut de la femme au
foyer, il défavorise le restant de la population féminine, et puisqu’il porte aussi atteinte à la liberté
de ces épouses « privilégiées », en les maintenant dans un statut précis.

Depuis les années 1980 : remise en question du principe d’égalité


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sous l’impact des gender studies
Depuis une vingtaine d’années, s’élèvent des critiques contre ce droit puisqu’il réduirait la
liberté individuelle. Le point de départ de ces débats peut être situé à la signature en 1980, par
le gouvernement japonais, de la Convention des Nations unies de 1979, portant sur l’élimina-
tion de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. En effet, celle-ci, en fixant
l’objectif à atteindre à une « réelle égalité de l’homme et de la femme », et en promouvant le
recours à des mesures de discrimination positive, active différents mouvements : celui visant
à redéfinir le principe d’égalité chez les juristes ; le besoin, chez les sociologues, de mesurer
la situation actuelle et la conscience des Japonais au travers des sondages et statistiques ; une
importante vague d’études historiques des femmes ; et un repositionnement inéluctable chez
132 les politiques. Cette remise en question générale est accompagnée d’un nombre important de
publications interdisciplinaires recourant aux gender studies[18]. Initialement introduites dans
les années quatre-vingts par une poignée d’académiciens en quête d’une nouvelle théorie dans
un élan de revendications féministes, ces études sont très vite amplifiées politiquement par la
ratification de la Convention en 1985 et le besoin de donner des résultats à un niveau interna-
tional, mais également pour des raisons internes au Japon telles que la baisse du taux de fécon-
dité[19] et le vieillissement de la population entraînant une baisse de la population active[20].
Afin de voir l’expression de ce tout nouveau concept de gender en droit, il faut distinguer
deux procédés législatifs en vigueur, l’un recourant à une égalité substantielle, l’autre régis-
sant une égalité formelle des sexes. Tout comme les différentes mesures privilégiant le statut
de la femme au foyer, s’inscrit dans ce premier courant la loi sur les standards du travail (équi-
valent du code du travail français) de 1947 qui avait prévu des dispositions spécifiquement
destinées aux femmes, leur limitant les heures supplémentaires et leur interdisant le travail
pendant les jours de congé (article 61) ainsi que le travail de nuit (article 62), mais aussi leur
limitant l’accès à certains métiers dangereux (article 63). La législation du travail d’après-
guerre distingue ainsi clairement le rôle de l’homme de celui de la femme, cela étant renforcé

[18] En japonais, le terme anglais gender est simplement transcrit phonétiquement, évitant ainsi une confusion terminologique
(ce qui n’évite pas un problème de définition). Dans le présent article, gender est employé afin de rester fidèle au terme
japonisé qui vient désigner la différenciation socio-culturelle des sexes.
[19] En 1990, le taux de fécondité baisse à 1,53, ce qui provoque un « choc » généralisé et une prise de conscience forte du milieu
politique.
[20] Sur l’impact des gender studies au Japon et la réaction politique, voir Mari OSAWA, « Japanese Government Approaches
to Gender Equality since the mid-1990s », Asian Perspective, vol. 29, n° 1, 2005, pp. 157-173.

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par un besoin de protection de la femme. Cette politique s’inscrit dans une parfaite continuité
de la politique d’avant-guerre, pour laquelle le rôle de la femme consiste, avant tout, à remplir
celui de mère (politique de la bonne épouse et de la mère avisée)[21].
Ce procédé différenciant juridiquement homme et femme ne doit pas être confondu avec le
second, consistant en une égalité formelle des époux. Ainsi, dans la grande réforme d’après-
guerre, certaines dispositions introduisent un traitement identique des sexes, même au sein de
la famille. De cette tendance, découle par exemple l’article 750 du code civil de 1947 qui
énonce la liberté entre époux de choisir le nom de l’un ou de l’autre au moment du mariage
comme nom familial. Ainsi, alors qu’auparavant, l’épouse prenait sauf dans des cas excep-
tionnels le nom de son époux, les couples sont depuis libres de choisir le nom de l’épouse ou
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de l’époux. Il en va de même pour la loi relative au congé parental (1991) qui autorise aux
pères la prise de congés parentaux, auparavant accordés uniquement aux mères.
Néanmoins, cette approche formellement égalitaire des sexes rejoint une autre problématique,
celle de la persistance d’un fonctionnement social inégalitaire. Cela ressort clairement des
chiffres : 96,3% des femmes abandonnent leur nom au mariage[22] ; seuls 3,1 % bénéficiaires
du congé parental sont des hommes[23]. C’est la raison pour laquelle les dispositions formelle-
ment égalitaires sont progressivement remises en question, considérées démunies d’effets
devant le fonctionnement de la société dont notamment la famille.
Durant les quatre premières décennies après la Seconde Guerre mondiale, coexistent ces deux défi-
nitions de l’égalité, formelle et substantielle. Les approches de ces deux points de vue sont totale-
ment différentes, en ce que la première part d’une règle de droit d’apparence égale, mais ne vient
en aucun cas modifier les pratiques courantes, alors que la seconde aurait pour conséquence de
formater la société au nom des pratiques. Or, cette connexion ambiguë entre le droit et la société est 133
particulièrement pointée par les gender studies et depuis la ratification de la Convention de 1979, le
rapport de force entre ces deux concepts d’égalité est officiellement bouleversé. La discrimination
ne devrait plus être justifiée par le fonctionnement social, mais par un besoin d’améliorer la situa-
tion des femmes. Des dispositions, appelées « dispositions d’amélioration positive » (en japonais,
positive action), sont alors autorisées, dans un premier temps dans le domaine du travail (1997),
étendues dans l’ensemble de la société par la loi-cadre pour une société de participation conjointe
des hommes et des femmes (1999)[24]. Ce changement dans la finalité de la discrimination vient par
ricochet bouleverser la notion de l’« égalité de nature similaire » énoncée dans l’article 24 de la
Constitution, désormais invoquée dans une perspective de nouvel idéal social[25].

[21] En relation avec le travail féminin, voir Bernard THOMANN, « La question de l’emploi féminin dans le développement et
les mutations de la politique sociale de l’État japonais depuis le début de l’ère Meiji », Le Mouvement social, n° 210, 2005,
pp. 55-86.
[22] Chiffre communiqué par le ministère de la Santé et du Travail en 2005. Voir sur ce sujet Yurika Isabelle MICHEL-KONUMA,
« La place de la femme au sein du mariage, illustrée par la question actuelle du fûfu besshi (patronymes distincts des
époux) », in Estelle LEGGERI-BAUER, Sakaé MURAKAMI-GIROUX, Elisabeth WEINBERG DE TOUCHET (dir.),
Japon pluriel 6, Arles, éditions Philippe Picquier, 2006, pp. 341-352.
[23] Chiffre communiqué par le ministère de la Santé et du Travail en 2008.
[24] Hajime YAMAMOTO, « Réflexions sur la notion de discrimination en droit japonais », in Miyoko TSUJIMURA, Danièle
LOCHAK (dir.), Égalité des sexes : la discrimination positive en question - Une analyse comparative (France, Japon, Union
européenne et États-Unis), Paris, Société de législation comparée, 2006, pp. 77-102.
[25] Cet idéal est défini ainsi par la loi-cadre de 1999 : « une société où l’homme et la femme, qui la composent de façon égale,
se voient assurer la chance de participer à tous les domaines par leur propre volonté, et par conséquent, peuvent recevoir les
mêmes bénéfices politiques, économiques, sociaux et culturels, tout en se partageant les responsabilités » (article 2).

Travaux
LE STATUT JURIDIQUE DE L’ÉPOUSE AU JAPON : LA QUESTION DE L’ÉGALITÉ

La quête difficile d’une nouvelle relation homme/femme


La ratification en 1985 de la Convention de 1979 est suivie de différentes lois, la promulga-
tion en 1985 de la loi sur l’égalité des chances entre les hommes et les femmes en matière
d’emploi en marquant le premier pas. Cette loi remplit un rôle symboliquement important,
puisqu’elle proclame l’égalité des chances entre les sexes – en renvoyant au principe d’égalité
de la Constitution –, notamment dans l’insertion et dans la réinsertion sur le marché du travail,
quitte à « mettre en place des mesures permettant aux travailleurs féminins l’apprentissage et
le perfectionnement professionnels, l’aide à la réembauche, et l’harmonisation de la vie pro-
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fessionnelle avec la vie familiale » (1er article). Cette proclamation est par la suite appliquée
concrètement dans différents domaines. La modification de la loi sur les standards du travail
intervient d’ailleurs en 1985, venant supprimer certaines mesures protectrices de la femme[26].
Ainsi, la femme, considérée auparavant comme le « sexe faible » demandant une protection
particulière, est traitée sans aucune discrimination avec le sexe masculin, du moins dans le
domaine du travail. La loi sur le congé parental élaborée en 1991 est initialement animée par
cette même intention, celle d’établir une égalité des chances entre les deux sexes, puisque la
maternité est une raison majeure pour la femme de quitter le travail. Et enfin, la loi-cadre pour
une société de participation conjointe des hommes et des femmes de 1999 vient responsabi-
liser les hommes dans le foyer, les femmes dans la vie professionnelle.
Cette période est ainsi marquée par, d’une part, la remise en cause des mesures différenciant
hommes et femmes et, d’autre part, l’importance accordée à la maternité, tant dans sa dimen-
134 sion biologique (puisque la loi vient répondre aux besoins essentiellement féminins), que dans
sa dimension sociale, la loi autorisant désormais les pères à la prise des congés parentaux. Ce
second courant traduit donc une revalorisation de la maternité dans une perspective de parti-
cipation des deux sexes.
Cependant, les mesures tendant à gommer la division sexuelle des tâches sont en quelque
sorte contredites dans leur application concrète. Comme cela est constaté ci-dessus, le taux
des pères qui prennent des congés parentaux reste incomparablement moindre que celui des
mères. Il est d’ailleurs intéressant de consulter les blogs tenus par les pères en congé paren-
tal, dont le nombre et la visibilité sont étonnamment plus élevés que ceux des mères. De ces
blogs, à travers la description du quotidien très difficile, il semble ressortir une sorte de gêne
vis-à-vis de leurs collègues du fait d’avoir choisi de prendre des congés au détriment des
autres. Est alors souvent avancé le fait que ce choix est risqué tant professionnellement que
financièrement[27]. Quant aux pères qui ne demandent pas le congé parental, la raison majori-
tairement donnée n’est d’ordre ni professionnel ni financier. Selon les études du Centre de
recherches Nissei de 2003, 57,3 % des pères non bénéficiaires des congés parentaux ont
répondu qu’un membre de leur famille s’occupait déjà de l’enfant, contre 12,5 % chez les
femmes. Cela reflète en effet l’existence d’un fonctionnement familial précis, difficile à
atteindre par des mesures juridiques.

[26] Dans ce cadre, de nombreuses professions furent radiées de la liste des métiers interdisant aux femmes le travail de nuit et
le travail durant les jours non ouvrables, tels les métiers d’expert-comptable, médecin, avocat, chercheur, ingénieur, journa-
liste et dessinateur.
[27] Durant la période de congé, le salarié ne reçoit que 30 % de son salaire par la Caisse de l’assurance chômage.

Recherches familiales, n° 7, 2010


Isabelle KONUMA

Conclusion
En 1999, un poster publicitaire, provenant du ministère de la Santé, a fortement interpellé
l’opinion publique : « Un homme qui ne s’occupe pas de ses enfants n’est pas un père. » Les
réactions sont très mitigées entre des avis favorables à ce slogan qui se veut provocateur et
ceux soutenant le partage des tâches, mais s’élèvent aussi des cris de colère de ceux qui vivent
cela comme une « intrusion » de l’État dans la vie privée.
Du côté des femmes, des considérations économiques, mais aussi intellectuelles sont avancées
pour expliquer leur refus (voire l’impossibilité) de se marier[26]. À titre d’exemple, le taux
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d’entrée à l’université chez les femmes ne cesse de progresser, marquant en 2005 49,8 %[29]. Et
si l’on considère que le diplôme constitue « une traduction, vérifiée par une institution, d’une
compétence “intérieure”, personnelle »[30], et à ce titre émancipatrice, pour ensuite mener à une
nouvelle identité statutaire choisie, nier cette grande part de prise de conscience d’une indivi-
dualité reviendrait à amplifier ce phénomène. Cela doit être rapproché de la montée des discours
centrés sur la liberté et l’autonomie de la volonté, davantage que l’exigence de l’égalité.
L’égalité reviendrait pour certains à « fixer ou imposer différents modèles de partage des
tâches », alors que la liberté « permettrait à chacun de choisir sa propre façon de vivre »[31].
Néanmoins, parallèlement à ces courants, il ne faut pas sous-estimer l’attachement encore
puissant au statut de la femme au foyer, provoquant un phénomène assez curieux de
« femmes au foyer surdiplômées »[32]. La tentation, notamment politique, de compter sur la
famille pour assurer l’entretien des enfants, ou la prise en charge des personnes âgées, est par
ailleurs bien présente. Le projet de réforme de la Constitution, proposé en 2004 au sein du 135
Parti libéral démocrate, parti majoritaire, avant sa défaite en 2009, est à cet égard très parlant.
Dans son préambule, il est question d’incorporer l’idée de « sanctionner l’égoïsme excessif
pratiqué dans le cadre des droits fondamentaux », et de promouvoir « la solidarité sociale et
l’aide mutuelle qui devraient remplacer l’égoïsme ».
Ces lignes directrices sont renforcées par une certaine idéologie nationaliste qui se traduit par
la réaffirmation de la « spécificité nationale (kunigara) » du Japon, un courant en opposition
aux gender studies, notamment au lendemain de la loi-cadre pour une société de participation
conjointe des hommes et des femmes de 1999[33]. Au Japon, le statut juridique de l’épouse
oscille ainsi entre l’intervention étatique et la quête de la liberté individuelle, sous l’égide d’un
principe d’égalité mis en épreuve.

[28] En japonais, il existe une expression très parlante de ce que représente le mariage pour les femmes, soit « un emploi à vie
(eikyû shûshoku) ».
[29] Ministère de l’Éducation et des Sciences. Ce chiffre comprend l’entrée à l’université en cursus ordinaire de 4 ans, ainsi qu’en
cursus court de 2 ans.
[30] François DE SINGLY, L’individualisme est un humanisme, Paris, L’Aube poche essais, 2007, p. 51.
[31] Katsumi YOSHIDA, « Kazoku-hô kaisei mondai to jendâ [Le problème de la réforme du droit de la famille et le gender] »,
Jurisuto [Juriste], n° 1237, 2003, p. 136.
[32] Ce phénomène commence à intéresser les sociologues japonais qui y voient la reproduction générationnelle de mode de vie
d’une mère, femme au foyer et soucieuse de l’éducation de ses enfants, par sa fille, dont l’idéal reste le modèle de sa mère
malgré les études universitaires poussées.
[33] Ce courant dit de « backlash » au Japon prend son élan dès l’entrée dans le XXIe siècle. Voir le site Internet du Center for
Gender Studies de l’Université chrétienne internationale (ICU) au Japon :
[31] http://olcs.icu.ac.jp/mt/cgs/e/2004/08/overview_of_the_backlash_in_ja.html.

Travaux

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