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Ne pas oublier de rajouter le numéro des lignes pour les citations du texte.

Etude linéaire de « Vénus Anadyomène »,


Cahiers de Douai, Arthur Rimbaud, 1919.

Plan:
1 er mouvement: la description de la Vénus vers 1 à 8
2 ème mouvement: la chute du poème vers 9 à 14

Le XIX ème siège est celui de la modernité. Alors que les villes se développent, les
moyens de locomotion permettent à tous de voyager. Les villes se remplissent de cafés,
de bals. Arthur Rimbaud, auteur inclassable de la littérature française, fait o ce de
comète dans le paysage des lettres françaises. Jeune homme amboyant, il mène une vie
de bohème, accompagné de Verlaine, autre poète de l’époque. Poète, voyageur,
bohémien, le jeune homme vivra mille vies avant d’aller se perdre dans le désert du
Sahara. C’est à l’âge de 16 ans qu’il rédige les 22 poèmes qui formerons Les Cahiers de
Douai. Dans « Vénus Anadyomène », le poète nous décrit une femme sortant du bain
(c’est la signi cation du terme « anadyomène »). Bousculant les formes du sonnet, Arthur
Rimbaud nous propose un texte ironique à propos du corps féminin. Comment? Par quel
tour de force Rimbaud réussit-il à décrire le corps d’une femme tout en proposant une
forme nouvelle de poésie? A n de répondre à ce projet de lecture, nous analyserons tour
à tour la description de la Vénus puis la chute de ce poème original.

1 er mouvement: la description de la Vénus … vers 1 à 8

• Le premier vers de ce poème débute par une comparaison grâce à l’outil de


comparaison « Comme ». Le poète compare la baignoire dans laquelle se baigne la
femme à un « cercueil ». L’indé ni « une tête » montre que Rimbaud joue des codes du
blason, un poème censé admirer la beauté d’une femme. Nous sommes donc dans un
contre blason que Rimbaud va développer tout au long de son poème.

• Le vers 2 débute avec un complément du nom « De femme ». L’enjambement


particulier met en valeur ce complément. L’adjectif « bruns », l’ adverbe « fortement » et

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le participe passé « pommadés » nous laissent voir une Vénus brune, qui contraste
avec l’image de la Vénus blonde du peintre Botticelli par exemple.

• Dans le troisième vers, Arthur Rimbaud nous précise l’origine de sa Vénus. Le verbe
d’action « émerge », auxquels sont apposés les deux adjectifs « lente et bête », nous
donne des précisions sur l’apparence physique de la Vénus.

• En n, c’est au moyen de l’adverbe « assez » que Rimbaud nous donne à voir le visage
de sa Vénus: mal maquillé, mal « ravaudé ». A l’aide de la périphrase « dé cits », le
poète nous décrit le visage de la jeune femme.

• Le deuxième quatrain s’ouvre sur la description du cou de la jeune femme. Rimbaud


use de la périphrase « col », et désigne les « omoplates » comme « larges ».

• La subordonnée relative « qui saillent » a fonction complément de l’antécédent


« omoplates ». La seconde subordonnée relative complète le substantif « dos » et nous
donne plus de précisions sur le physique de la jeune lle.

• Le troisième vers du vers poursuit cette description au moyen de l’attribut du sujet


« prendre l’essor ».

2 ème mouvement:… la chute du poème vers 9 à 14

• Le premier vers du troisième tercet nous décrit la peau de la Vénus: « un peu rouge ».
De plus, le vers présente une synesthésie au moyen de « tout sent un goût » au vers 9.

• L’adverbe « étrangement » permet la césure à l’hémistiche marquée par la ponctuation


« ; ». L’indé ni « On » nous place dans les yeux de celui qui regarderait un tableau.

• La métaphore du spectateur du tableau se prolonge dans le vers suivant avec le


complément circonstanciel de moyen « à la loupe », instrument utilisé pour agrandir une
image.

• Le dernier tercet présente le prénom de la Vénus placé en italique et qui permettent au


lecteur de dénommer cette Vénus: « Clara Vénus ».
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• La ponctuation introduit la conjonction de coordination « Et » qui nous donne une vision
d’ensemble de l’image, au moyen de « tout ce corps ». Les verbes d’action « remue » et
« tend » nous donnent l’image d’un portrait animé.

• En n, le dernier vers nous laisse voir une chute au moyen de l’adverbe


« hideusement », qui désigne l’ « ulcère » à « l’anus ».

Dans ce poème, Rimbaud nous propose un contre-blason original du corps d’une


femme, Clara-Vénus. Pour ce faire, l’auteur utilise d’abord la description du corps de la
jeune femme, puis une chute à laquelle le lecteur ne s’attend pas. Ce contre blason n’est
pas sans nous rappeler un auteur bien antérieur à Arthur Rimbaud, Clément Marot, qui
utilisera lui aussi ce thème dans son blason du Laid tétin.

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