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INtroduction : ( methode ) Cette œuvre reflète son engagement envers le romantisme et sa recherche d'une vie

authentique, loin des contraintes de la société bourgeoise

__________________ lecture________________

Ce texte propose-t-il seulement une conception de l’existence ? En quoi « Ma Bohême » est-il un poème
relatant une (première) expérience poétique ?
Mouvements : 1/ La marche (v.1 à7) ; 2/ La nuit créatrice

Mouvement 1

La première strophe commence par l'expression "Je m’en allais", signifiant le départ du poète sans indication
précise de destination, suggérant ainsi l'errance. L'utilisation de l'imparfait, à la fois itératif et duratif, suggère
une habitude passée tout en évoquant un événement à venir, peut-être déjà expérimenté. L'image des "poings
dans mes poches" avec l'allitération en /p/ donne une impression d'allure énergique, tandis que l'expression
"mes poches crevées" évoque le dénuement matériel, soulignant ainsi que la liberté absorbe et anéantit toute
forme de contingence matérielle.Dans la deuxième strophe, le poète joue sur le mot "idéal", associant l'usure
du vêtement à la création poétique. Ce jeu de mots exprime l'insouciance du poète face aux contingences
matérielles, soulignant ainsi l'importance de la liberté et de la création poétique.La troisième strophe
commence par une exclamation lyrique, témoignant de l'enthousiasme du poète. L'utilisation du terme "ton"
renvoie à l'adresse à la Muse, présentant le poète comme le serviteur de celle-ci, une référence à une
tradition poétique.Dans la quatrième strophe, le poète exprime à nouveau son enthousiasme avec l'expression
"Oh ! là ! là !", rompant avec le sérieux de la référence à la poésie courtoise. L'expression "amours
splendides" évoque les aventures amoureuses, insérant une touche d'humour dans le langage familier.Dans la
cinquième strophe, le dénuement matériel est à nouveau souligné avec l'image de l'"unique culotte" et du
"large trou", renforçant l'idée de vide matériel absorbé par l'errance du poète.Enfin, les deux derniers vers
évoquent la course du poète, associée à la création poétique avec l'image de "j'égrenais dans ma course /
Des rimes". La référence au conte de Perrault avec "Petit-Poucet" invite à suivre le poète dans ses aventures,
tant physiques que poétiques, dans des contrées incertaines et dangereuses.La marche vagabonde du poète
s'accompagne de la création poétique, comme le suggère l'image de "j'égrenais dans ma course / Des rimes".
Cette association entre le déplacement physique et la création poétique renforce l'idée que l'acte de marcher
stimule l'imagination et conduit à la production de vers.L'utilisation de l'expression "Petit-Poucet" fait référence
au célèbre conte de Perrault, mais l'auteur adapte l'image en remplaçant les cailloux semés par des rimes.
Cette référence littéraire à l'enfance évoque l'idée d'une expérience passée, renforçant ainsi le caractère
nostalgique et réminiscent du poème.Par cette référence, le poète suggère également que ses voyages
poétiques sont comparables à des aventures dans des contrées incertaines et dangereuses. Comme le Petit
Poucet qui se perd dans la forêt, le poète s'aventure dans des territoires inconnus et potentiellement hostiles.
Cependant, ces voyages sont également perçus comme des explorations poétiques, des quêtes de
nouveauté et de découverte, comme le souligne la citation de Baudelaire : « au fond de l’inconnu pour trouver
du nouveau ».

Mouvement 2
Dans ce deuxième mouvement , Arthur Rimbaud décrit la nuit poétique, où le poète dort à la belle étoile,
symbolisant ainsi sa liberté et son dénuement. Dans le vers 8, il dépeint le ciel étoilé en utilisant une
périphrase, qui peut être interprétée comme une métaphore de l'inspiration poétique. Il ajoute ensuite une
dimension sonore à sa description en évoquant un "doux frou frou", faisant référence au bruit léger produit par
le froissement des étoffes, probablement de la soie, évoquant ainsi une couverture céleste. Cette image est
renforcée par l'assonance en "ou", qui rappelle également les cris des animaux nocturnes. Enfin, l'absence de
point entre le deuxième quatrain et le premier tercet crée un enjambement surprenant, soulignant la liberté
d'écriture de Rimbaud qui se libère des contraintes métriques pour exprimer sa vision poétique de manière
fluide et créative.

v9-10 Dans ces vers, une nouvelle étape de l'errance du vagabond est dépeinte alors qu'il est assis sur le rebord de
route. Cette scène évoque un lieu au milieu de nulle part, accentuant le sentiment d'errance et de solitude. L'expres
"ces bons soirs de septembre" crée une impression de bien-être et de tranquillité, contrastant avec l'atmosphère
d'incertitude et de dénuement qui entoure le personnage.

V10-11

Dans ces vers, une première phrase secondaire renforce l'image des "bons soirs de septembre" en ajoutant des
détails sensoriels. Le champ lexical des sensations est prédominant, avec des mots comme "écoutais", "sentais des
gouttes de rosée" et "comme un vin", engageant ainsi l'ouïe, le toucher et le goût. Cette accumulation crée une
synesthésie, une perception simultanée de plusieurs sens, rappelant le concept de "Correspondances" de
Baudelaire.L'expression "comme un vin de vigueur" évoque l'alcool, avec une référence possible à Dionysos ou
Bacchus, divinités associées au vin et à l'extase mystique ou créatrice. Le terme "à mon front" renforce cette image
sacrée ou baptisée du personnage, le front étant traditionnellement considéré comme le siège de l'intelligence,
particulièrement chez les romantiques. Ainsi, la rosée versée sur son front semble le sanctifier poétiquement,
soulignant son lien avec la création artistique et peut-être même une forme de transcendance.

V-12-14

Dans la deuxième phrase secondaire qui complète l'image des "bons soirs de septembre", le champ lexical de
la poésie est mis en avant avec des termes comme "rimant", "lyres" et "pied". Cela évoque la création
poétique qui se déroule sur le bord du chemin, soulignant le lien étroit entre la nature et l'inspiration artistique.
Le paysage nocturne, décrit comme "au milieu des ombres fantastiques", renforce l'idée que la nuit de
septembre est propice à l'imagination débridée.

La comparaison "Comme des lyres, je tirais les élastiques / De mes souliers blessés" évoque la réalité de la
marche du vagabond. Les "souliers blessés" peuvent être perçus comme une métaphore du dénuement ou de
la souffrance liée à la vie errante, ou bien comme une métonymie représentant les pieds blessés par la
marche. La comparaison entre les élastiques des chaussures et les cordes d'une lyre fait référence à Orphée,
célèbre musicien de la mythologie grecque.La phrase finale "un pied près de mon cœur" joue sur le double
sens du mot "pied", pouvant désigner à la fois l'organe du corps et la mesure poétique. Cela crée une nouvelle
référence à la poésie, tout en mettant en relief la souffrance associée à la création poétique, comme le
suggère l'assonance en [é], renforçant ainsi le lien entre la douleur physique et l'expression artistique

CONCLUSION

Dans « Ma Bohème », on retrouve la plupart des thèmes chers à Rimbaud : l'errance, la nature et l'art poétique.Ces
éléments se mêlent pour créer un poème plein d'humour oùla poésie traditionnelle est parodiée et réinventée par l'aute
qui s'affranchit des règles dans sa création poétique comme dans sa vie personnelle.Dans ce poème autobiographique
Rimbaud construit son propre mythe du Poète, vagabond qui se situe entre Orphée qui anime de sa lyre la nature et le
Petit-Poucet, figure errante qui sème des rimes.Comme dans « Le Bateau ivre », la poésie liée à la fugue est une
expérience de dérive.

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