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SEMIOLOGIE DES AFFECTIONS INFANTILES

Objectifs :
1- Définir la sémiologie
2- Citer au moins 5 signes pathologiques de chaque appareil chez l’homme
I-INTRODUCTION
Le rôle du médecin est toujours d’établir un diagnostic et de prescrire un traitement. Mais le
médecin est aussi le partenaire d’une relation affective, la fameuse relation triangulaire :
Parents-Enfant-Médecin.
La pédiatrie c’est « la médecine de l’enfant » Le pédiatre doit donc suivre le bon
développement de l’enfant sain (croissance, acquisitions motrices etc…) ainsi que celui de
l’enfant malade. L’enfant n’est pas un adulte en miniature.
En pédiatrie, il faut bien distinguer les « âges de la pédiatrie » ++ :(retenir surtout les deux
Premiers en gras)
 0-28 j : nouveau-né
 1 mois – 2ans : nourrisson
 2-6 ans : petit enfant
 6-10 ans : grand enfant
 10-18 ans : adolescent
Sachez que :
• à terme signifie : entre 37 et 42 semaines après la date des dernières règles (DDR)
• post mature : > 42 semaines d’âge gestationnel
• prématuré : < 37 semaines d’âge gestationnel
Points essentiels à comprendre :
Sémiologie : c’est l’étude des signes
A/ Symptôme : Le symptôme sont des signes que provoque dans l’organisme l’état de la
maladie. On distingue deux sortes de symptômes :
- Symptômes subjectifs : Ce sont des signes ressentis par le malade lui-même et qu’il peut
décrire, mais ne sont pas perceptibles extérieurement exemple : (Douleur, point de coté).
- Symptômes objectifs : Ils sont perçus par le médecin ou l’infirmier soit par l’observation
directe du malade soit à l’aide de procédés cliniques ou para cliniques.
B / Syndrome :
C’est une association ou un ensemble de signes ou symptômes qui vont dans le même sens et
peuvent caractériser une maladie exemple : Syndrome méningé : vomissements en jet, raideur
de la nuque, hyperthermie).
C/ Les signes :
Ce sont les phénomènes caractéristiques d’une maladie et qui permettent au médecin de poser
le diagnostic. Les signes sont tirés des symptômes de la maladie et se divisent en 3 groupes :
- Les signes fonctionnels : correspondent aux symptômes subjectifs car ils sont perçus par le
malade
- Les signes physiques : Ce sont tous les signes que le médecin recueil ou perçoit lorsqu’il
examine le malade.
- Les signes généraux : Ce sont des signes en rapport avec l’état général du malade et non
pas reliés au fonctionnement d’un appareil déterminé.
Ils traduisent l’altération, l’évolution ou l’amélioration de la maladie : température, pouls,
TA.

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1- SEMEIOLOGIE DE L’APPAREIL DIGESTIF :
 Gastralgie : ou douleur épigastrique est un signe subjectif important de la pathologie
digestive et difficile à interpréter.
Il faut donner les caractéristiques de la douleur
- Mode de début (brutal, progressif)
- L’irradiation de la douleur
- Le type de la douleur (crampes, brulure, pesanteur, colique paroxystique…)
- Les facteurs favorisants et calmants
- Le siège de la douleur
- L’intensité de la douleur
 Les Gingivorragies : Hémorragie survenant au niveau des gencives.
 Les aphtes : ce sont des petites ulcérations arrondies de la taille d’une lentille, de
couleur beurre frais, cerclées d’un bord rouge vif.
 La régurgitation : reflux de liquide ou d’aliment provenant de l’œsophage ou de
l’estomac se produisant sans effort, sans nausées.
 Polydipsie : C’est une soif excessive et intense, incitant le sujet à boire très souvent
 Polyphagie : C’est un besoin excessif de manger en grande quantité avec une absence
de sentiment de satiété.
 L’anorexie : c’est une diminution ou une perte d’appétit
 La dysphagie : c’est une difficulté à avaler les aliments parfois même les liquides
 Les nausées : c’est une envie de vomir précéder d’une sensation de malaise général,
avec pâleur, vertige
 Les vomissements : brusque rejet d’une partie ou de la totalité du contenu gastrique
-Aspect des vomissements :(Alimentaire, bilieux, aqueux, fécaloïde, sanglant…)
 La constipation : C’est l’élimination des selles dures du a un séjour trop long dans
l’intestin
 La diarrhée : augmentation de la fréquence des selles de plus de 3 selles liquides par
24heures
Différentes sortes de diarrhée(hydrique, glaireuse, candidosique)
- Diarrhée aigue : début brutal dont l’évolution est courte
- Diarrhée chronique :début brutal et qui se prolonge dans le temps
Il faut apprécier la couleur et la consistance des selles
 L’hématémèse : C’est le rejet de sang par la bouche dans un effort de vomissement
d’une quantité plus ou moins abondante de sang. Le sang est rouge vif si l’hémorragie
est récente, noir si le sang est digéré.
 Hépatomégalie : une augmentation du volume du foie
 Splénomégalie : une augmentation du volume de la rate
 Rectorragie : émission de sang rouge vif par l’anus
 Ballonnement – Météorisme Abdominal : c’est l’augmentation du volume des gaz
contenus dans l’abdomen
 L’ascite : est un épanchement liquidien dans la cavité péritonéale

2- SEMEIOLOGIE PULMONAIRE
 La toux : c’est un reflex ou un acte volontaire qui a pour but d’expulser de l’air ou un
corps étranger des voies respiratoires
Elle peut être sèche, grasse, quinteuse, émétisante
 L’expectoration : rejet par la bouche de secrétions bronchiques. Elle peut être
(séreuse, muqueuse, purulente, muco purulente, hémorragique…)

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 L’hémoptysie : c’est le rejet par expectoration, de sang en provenance des voies
respiratoires inferieures.
 La vomique :c’est le rejet par la bouche d’apparition brutale d’une collection
purulente ayant pénétré par effraction dans les voies respiratoires
 La dyspnée :c’est la difficulté ou gène à respirer
 La polypnée :c’est l’accélération des mouvements respiratoires au-delà de 30 cycles
par minute chez l’enfant
 La bradypnée :c’est une diminution des mouvements respiratoires, elle est en
fonction de l’âge
 L’orthopnée :c’est une gêne respiratoire ou dyspnéeempêchant le malade de rester
couche et l’obligeantà respirer dans sa position assise
 Apnée : arrêt plus ou moins prolonge de la respiration
 Le cornage : c’est une respiration sifflante
 Le tirage : c’est une dépression, au moment de l’inspiration des parties molles du
thorax
 La cyanose : c’est une coloration bleue ou violacée des téguments et muqueuses
 L’épistaxis : il s’agit d’un saignement en provenance des fosses nasales
 L’hippocratisme digital : c’est une déformation de l’extrémité des doigts qui associe
une hypertrophie de la pulpe des dernières phalanges qui sont élargies en baguettes de
tambour
3- SEMIOLOGIE DE LAPPAREIL CARDIOVASCULAIRE

 La palpitation : c’est la perception par le sujet, des battements cardiaques qui


normalement ne sont pas ressentis par une personne saine
 La tachycardie : c’est l’accélération de la pulsation ou de la fréquence cardiaque
 La bradycardie : c’est la diminution de la pulsation ou de la fréquence cardiaque
 La syncope :c’est une perte de connaissance subite, avec arrêt ou affaiblissement des
battement cardiaques et une suspension plus ou moins complète des mouvements
respiratoires
 Lipothymie : impression de perte de connaissance imminente, accompagne d’une
sensation d’angoisse, de pâleur, de sueur, de bourdonnement d’oreille et de brouillard
devant les yeux.
4- SEMIOLOGIE DE LAPPAREIL URINAIRE
 Polyurie : C’est l’émission d’une quantité d’urine supérieure à 2 litres par 24h ou
plus
 Oligurie : c’est l’émission d’une petite quantité d’urine en 24heures
 Pollakiurie : c’est l’augmentation du nombre de mictions avec conservation de la
diurèse
 Énurésie : c’est une émission involontaire d’urines
 Anurie : c’est une diminution extrême du volume totale journalier des urines émise a
100 ou 200 ml/ 24h

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 Dysurie :c’est une gêne a la vidange vésicale ; soit par obstacle, soit par insuffisance
et faiblesse de la muqueuse vésicale
 Rétention urinaire : c’est l’impossibilité d’évacuer les urines alors que l’envie
d’uriner est intense et douloureuse
 Glycosurie : présence de glucose dans les urines
 Hématurie : présence de sang dans les urines
 Pyurie :émission d’urines mélangé au pus
 Cystalgie : c’est une douleur vésicale sous forme de pesanteur sus pubienne
généralement exagéré au moment de la miction
5- SEMIOLOGIE DE LA PEAU
 Les macules :sont des lésions caractérisées par une modification de la couleur de la
peau, sans soulèvement épidermique (relief) ni infiltration. Les macules rouges sont
les plus fréquentes : l'érythème (s'efface à la vitro pression), et lepurpura (ne s'efface
pas).
 L'érythème : traduit une vasodilatation des vaisseaux cutanés superficiels
 Les papules :sont des lésions caractérisées par un soulèvement épidermique (lésions
en reliefet palpables), solides (sans contenu liquidien) mais non indurées, de petite
taille (< 1 cm dediamètre).
 Les nodules :sont également des lésions caractérisées par un soulèvement
épidermique (lésionsen relief et palpables), solides (sans contenu liquidien) mais
indurées.
 Les nodosités sont des nodules de petite taille (0,5-1 cm de diamètre).
 Les nouures : sont des indurations circonscrites de l'hypoderme et de grande taille
(≥1 cm de diamètre).
 Les vésicules :sont des lésions caractérisées par un soulèvement épidermique (lésions
en relief et palpables), translucide (infiltration liquidienne), de petite taille (1-2 mm de
diamètre).
 Les bulles :sont des lésions caractérisées par un soulèvement épidermique (lésions en
relief et palpables), translucide (infiltrat ion liquidienne), de grande taille (≥ 5 mm de
diamètre).
 Les pustules : sont définies par le caractère purulent du contenu liquidien d'une
vésicule ou d'une bulle.

6- SEMIOLOGIE DE LAPPAREIL LOCOMOTEUR :

 Tuméfaction : c’est une enflure localisée, due à une exsudation séreuse dans les
tissus qui peut évoluer vers la résorption ou la suppuration
 L’ankylose : c’est une raideur avec abolition complète ou partielle des mouvements
d’une articulation mobile
 Scoliose : déviation latérale de la colonne vertébrale
 Impotence fonctionnelle : c’est la privation de l’usage d’un ou des membres
 L’arthralgie : c’est une douleur articulaire sans lésion appréciable de l’articulation
 Myalgie : c’est une douleur musculaire

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7- SEMIOLOGIE NEUROLOGIQUE
 La névralgie : c’est une douleur dans le territoire d’un nerf donné
 La parésie : c’est une paralysie partielle ou légère se manifestant par une diminution
de la force musculaire
 Paresthésie : c’est une sensation anormale
 Paralysie : c’est une déficience ou perte de la fonction motrice dune partie du corps
due le plus souvent a des lésions nerveuses centrales ou périphérique
 Anesthésie : c’est une privation partielle ou générale de la faculté de sensation
 L’aréflexie : c’est absence de reflexes
 L’amyotrophie : c’est une diminution du volume des masses musculaires
 Les vertiges : c’est une sensation erronée de déplacement du corps ou des objets fixes
 Les convulsions : ce sont des mouvements tonico clonique, qui peuvent être
partiel ou totale lie à la contraction des muscles.
On apprécie la conscience par le score de GLASGOW ou de BLANTYRE, le déficit
neurologique recherche les signes d’irritation de la série méningée (raideur de la nuque, signe
de KERNING et de BURZIENSKI) ; examine la fontanelle antérieure qui peut être bombée

OBSERVATION MEDICALE PEDIATRIQUE


Objectifs :
1. Définir l’observation médicale
2. Citer les différentes étapes de l’observation médicale de l’enfant

1- Définition de l’observation médicale :


C’est un outil de travail du personnel de la santé qui lui permet de prendre un patient dans sa
globalité. Il a pour particularité pédiatrique de s’inscrire une relation triangulaire (Enfant -
Parent-Médecin).
2- Les règles générales
 L’observation pédiatrique se fait dans le calme
 Sa particularité est de s’inscrire dans une relation triangulaire (enfant- parent,
médecin)
 Il faut mettre l’enfant en confiance ; tout en gardant le contact physique avec ses
parents
 Il faut s’adresser aux parents en adulte, les écouter attentivement et croire en eux

3- L’ordre à suivre chez l’enfant est diffèrent de chez lui de l’adulte


- Commencer par ce qui ne cause ni peur, ni douleur

- Réserver la partie douloureuse pour la fin

- Il ya trois étapes dans l’examen clinique d’un enfant :

1- Observer attentivement l’enfant et examiner chaque partie de son corps


2- Palpez les différentes parties de son corps à la recherche des signes pathologiques
3- En fin utilisés vos instruments
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Examen clinique d’un enfant malade :
I- Interrogatoire
Un interrogatoire bien conduit, comporte dans l’ordre les éléments suivants :
- Renseignements généraux : Nom ; prénom ; date et heure de naissance ; l’activité
mené par l’enfant ;
- Adresse des parents :(noms, prénoms, âge, profession, lieu de travail, domicile,
contact) ;
- Motifs de consultation : Les différents signes qui amènent le patient à l’hôpital
- Evolution (durée) : Le temps mis depuis que le patient a remarqué le premier signe
jusqu’à ce qu’il consulte.
- L’histoire de la maladie : Mode du début ; chronologie d’apparition des signes ;
facteurs déclenchant, traitement antérieur
- Antécédents :
Antécédents personnels (prénatal, per-natal et post-natal, médicaux et
chirurgicaux)
- Informations concernant le déroulement de la grossesse (CPN effectuée, VAT pris,
fiévre et leucorrhée en fin de grossesse ; infection urinaire)
- De l’accouchement de la maman (où et comment) sans omettre les précisions
concernant : Le degré de parité et de gestation de la mère.
- L’état de l’enfant à la naissance : son Poids ; sa taille ; son Périmètre crânien ;est ce
qu’il a été réanimé ou nom ; si oui pendant combien de minute
- Le score d’Apgar à la 1min,5min et 10 min
- Le régime alimentaire :
- Type de lait à la naissance
- Date de l’introduction de la 1ère céréale
- Chronologie et modalité de la diversification
- Régime actuels (avec nombre, horaires, durée des repas modalités de prise)
- Vaccination :
- Croissance et développement psychomoteur :
Repère de croissance :

Âge Poids (kg) Taille (cm) PC (cm)

Naissance (PN)= 2.5 - 3.5 50 35


3 mois 6-7 (PNx2) 60 40
9 mois 8-9 70 45
1 an 10 (PNx3) 75 47
4 ans 16 100 (TNx3) 50

- Repères du développement psychomoteur :


Préciser l’âge en mois de l’acquisition (préhension et posture)
 Tenue de la tête- station assise-station debout- préhension -marche sans appui

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 1er sourire, 1ere syllabe, 1e r mot, propreté nocturne, propriété diurne, graphisme
- Pathologies antérieures : nombre ; nature
- Hospitalisation : Age durée- diagnostic- traitement – suivi
- Conditions socioéconomiques : profession des parents et type d’habitation
Familiaux : Age et état de santé des parents ; Fratrie ; Consanguinité ; Origine
ethnique ; Tare héréditaire dans la famille
Collatéraux: les cousins, tantes, oncles

II- Examen clinique proprement dit


Examen physique :
Chez un enfant calme, rassuré par un jeu ou apaisé par un biberon. Beaucoup de données
peuvent être apportées par la seule inspection de l’enfant. On notera successivement chez le
nourrisson :
- La mobilité spontanée, la vivacité et la mimique ;
- La qualité des cris éventuels (normaux s’ils sont francs et vigoureux),
- La coloration et l’état des téguments
- Les mensurations de l’enfant : taille, poids, périmètre crânien, périmètre brachial,
température.
Examen physique concerne tous les appareils en respectant les 4 temps :
(L’inspection, la palpation, la percussion et L’auscultation)
A la fin de l’interrogatoire et de l’examen physique, le médecin demande des bilans puis pose
les diagnostics syndromiques et les hypothèses diagnostiques.
III- Les examens complémentaires :
Le médecin demande ces examens en fonction des donnes recueillies afin de confirmer les
hypothèses diagnostics suspectés.

IV- Synthèse de l’observation clinique


L’observation médicale permet dans la majorité des cas :
- Préparation des hypothèses diagnostiques
- Choisir l’hypothèse la plus plausible
- prescrire des examens complémentaires
- mettre un traitement en place
- Assurer le suivi
Conclusion : L’observation médicale d’un enfant est un temps primordial qui
permet de le prendre dans son intégralité. Il doit tenir compte de son âge, de sa

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disponibilité ;Il doit être l’occasion de s’informer de la bonne adaptation de
l’enfant à son environnement, de s’enquérir de son statut vaccinal, d’évaluer la
qualité de ses apports nutritionnels, de confirmer l’harmonie de son
développement psychomoteur.

LE PALUDISME CHEZ L’ENFANT


1- Définition :
Le paludisme est une infection parasitaire due à un protozoaire du genre Plasmodium,
2- Mode de transmission :
Transmis à l’homme par la piqûre d’un moustique (anophèle).
La transmission est également possible par transfusion de sang infecté, et
chez le fœtus, par voie Trans placentaire.
Nous avons 5 espèces plasmodiales : P. falciparum, P. vivax, P. ovale, P. malaria et P.
knowlesi. Les 5 espèces peuvent provoquer un paludisme non compliqué ;
Le paludisme sévère (défini par la présence de complications) est pratiquement toujours dû à
P. falciparum.
3- Signes cliniques
En cas de fièvre (ou d’antécédent de fièvre dans les dernières 48 heures), chez un patient
résidant ou revenantd’une zone endémique, évoquer systématiquement un paludisme.
 Paludisme non compliqué
La fièvre est souvent associée à des frissons, sueurs, céphalées, myalgies, malaise, anorexie
ou nausées.
Chezle nourrisson, elle peut être associée à des douleurs abdominales, diarrhées et
vomissements.Une anémie est fréquentechez l’enfant
 Paludisme sévère
En plus de ces symptômes, le patient présente une ou plusieurs des complications suivantes :
Cliniquement
1- Altération de la conscience, délire ou coma.
2- Convulsions généralisées ou focales (p.ex. mouvements oculaires anormaux).
3- Prostration : faiblesse extrême ; chez l’enfant, incapacité à s’alimenter/boire/téter.
4- Détresse respiratoire : respiration rapide et difficile ou respiration lente et profonde.
5- Collapsus circulatoire (choc) : extrémités froides, pouls faible ou absent, temps de
recoloration cutanée lent (> 2 secondes), cyanose.
6- Ictère (à rechercher au niveau de la muqueuse buccale, de la conjonctive, des paumes
des mains).
7- Hémoglobinurie : urines rouge foncé.
8- Hémorragies : cutanée (pétéchies), conjonctivale, nasale, gingivale ; sang dans les
selles.
Biologique :
1- hypoglycémie (< 2,2 mmol/l ou < 40 mg/dl) ;
2- acidose métabolique (bicarbonate plasmatique < 15 mmol/l) ;
3- anémie normocytaire grave (hémoglobine < 5 g/dl, hématocrite < 15% chez l’enfant ;
hémoglobine < 7g/dl, hématocrite < 20% chez l’adulte) ;
4- hémoglobinurie ;
5- hyperlactatémie (lactate > 5 mmol/l) ;
6- Insuffisance rénale aiguë : diurèse < 12 ml/kg/jour chez l’enfant et
< 400 ml/jour chez l’adulte, malgré une hydratation adéquate.
7- œdème pulmonaire (à la radiographie).

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Les patients présentant au moins l’une de ces complications ou une anémie sévère ces
patients doivent être hospitalisés immédiatement.

4- Diagnostic
Diagnostic parasitologique
 Microscopie
Le frottis sanguin et la goutte épaisse permettent de détecter le parasite, d’identifier
l’espèce, de quantifier etsuivre l’évolution de la parasitémie.
 Tests de diagnostic rapide (TDR)
Les tests rapides détectent les antigènes parasitaires. Ils donnent un résultat qualitatif
uniquement (c.-à-d. positifou négatif) et peuvent rester positifs plusieurs jours ou semaines
après un traitement efficace.
Remarque : exclure une autre cause de fièvre, même si le diagnostic est positif .
Examens complémentaires
 Hémoglobine (Hb)
A mesurer systématiquement en cas d’anémie clinique et de paludisme sévère.
 Glycémie
A mesurer systématiquement pour détecter une hypoglycémie (< 3,3 mmol/l ou < 60 mg/dl)
en cas de paludismesévère ou de malnutrition associée.
5- Traitement :
 Paludisme simple :
- Le traitement est une combinaison thérapeutique à base d'artémisinine (CTA) par
voie orale pendant 3 jours.
- Si des vomissements répétés empêchent de prendre un traitement oral, le
traitement est débuté par voie parentérale (artésunate IV ou IM ou artéméther IM)
ou par voie rectale (suppositoire d’artésunate), selon les moyens disponibles,
jusqu’à ce que le patient tolère un traitement oral complet de 3 jours avec une
CTA.
Traitement symptomatique
- Paracétamol PO (per os) uniquement en cas de fièvre élevée

 Traitement du paludisme sévère


Hospitaliser le patient.
Avant de transférer le patient, administrer la première dose d’artésunate ou artémether IM
(dose de charge, voir plus loin) ou une dose d’artésunate rectal chez l’enfant de moins de 6
ans :10 mg/kg dose unique soit :
Enfant de 3 à < 6 kg : 1 suppositoire à 50 mg
Enfant de 6 à < 11 kg : 2 suppositoires à 50 mg
Enfant de 11 à 20 kg : 1 suppositoire à 200 mg
A l’hôpital
Le traitement de choix est l’artésunate IV ou IM ; si l’artésunate n’est pas disponible, utiliser
l’artéméther IM.
En cas de choc, utiliser l’artésunate IV ou à défaut, la quinine IV. La voie IM n’est pas
appropriée.
Artésunate IV lente (3 à 5 minutes) ou, si impossible, IM lente, face antérolatérale de la
cuisse
Enfant de moins de 20 kg : 3 mg/kg/dose
Enfant de 20 kg et plus et adulte : 2,4 mg/kg/dose
– Une dose à l’admission (H0) après (H12) et (H24)
– Puis une dose une fois par jour

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Donner au moins 3 doses puis, si le patient peut tolérer la voie orale, prendre le relais avec
une CTA.

Enfant et adulte :
Arthémeter 3,2 mg/kg à l'admission (J1) puis 1,6 mg/kg/jour en une injection IM
Dès que le patient peut tolérer la voie orale, prendre le relais par une CTA.

La quinine IV est encore recommandée dans certains protocoles nationaux. La posologie est
exprimée en termesde sel de quinine :
– dose de charge : 20 mg/kg à administrer en 4 heures, suivis d’une perfusion de
glucose à 5% en garde veine pendant 4 heures ; puis
– dose d'entretien : 8 heures après le début de la dose de charge, 10 mg/kg toutes les 8
heures (alterner 4 heures de quinine et 4 heures de glucose à 5%).
 Traitement symptomatique et prise en charge des complications
Prévention
 Dans les régions où le paludisme est saisonnier, une chimio prophylaxie pendant la
période de transmission chez les enfants < 5 ans diminue la mortalité : traitement une
fois par mois par une association telle que amodiaquine +SP.
 Dans les pays endémiques et dans les zones à risque d’épidémie de paludisme, tous
les services d’hospitalisation, y compris les centres de nutrition, de traitement du HIV,
etc. doivent être équipés de moustiquaires imprégnées d’insecticide longue durée
(MILD).
 Eliminer tous les gites d’eau a cote des habitations

DIARRHEE AIGUË CHEZ L’ENFANT


Objectifs :
1- Définir la diarrhée aigue
2- Enumérer les causes de diarrhée aigue
3- Citer les signes cliniques d’une diarrhée aigue
4- Enumérer les gestes d’urgence à faire en cas de diarrhée
I) Définition :
La diarrhée aiguë consiste en une modification de la consistance des selles (molles ou
liquides) et/ou en une augmentation du nombre (≥ 3/j). La durée est généralement
inférieure à 7 jours.
II) Quelles sont les causes d'une diarrhée aiguë ?
Les crises de diarrhée aiguë sont celles qui apparaissent brutalement. Elles sont
souvent liées à une toxi-infection alimentaire, c'est-à-dire à l'ingestion avec un aliment
d'une bactérie ou d'une toxine (sorte de poison produit par une bactérie). Dans ce
cas, les parois intestinales sont attaquées par l'intrus : l'absorption de l'eau ne se fait
plus, il y a même un excès de sécrétions. Elle est majoritairement d'origine
bactérienne. Parfois au 1er plan (shigelloses dans 50 % des cas)Campylobacterjejuni,
Escherichia coli entéro-invasif etentéro hémorragique, Salmonella) ou parasitaire
(amibiase intestinale).Le principal risque est la dissémination bactérienne systémique.

Parfois, la diarrhée aiguë est due à un virus : c'est le cas de la fameuse gastro-
entéritemajoritairement d'origine virale dans 60 % des cas (rota virus, entérovirus).

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Des vomissements (gastroentérite) et une fièvre de degré variable sont souvent
associés. D'autres pathologies comme le paludisme, l’otite moyenne aiguë, les
infections respiratoires hautes et basses, etc. peuvent s’accompagner de ce type de
diarrhée.

Certains médicaments (antibiotiques par exemple) peuvent aussi entraîner


l'apparition de diarrhées tout comme le stress ou encore une intolérance
alimentaire (lactose, gluten...).

III) Cliniquement, on distingue 2 types de diarrhées aiguës

 La diarrhée aiguë liquidienne est la plus fréquente.


 La diarrhée aiguë glairosanglanteest plus rare.
La transmission des diarrhées d’origine infectieuse est directe (les mains sales) ou indirecte
(ingestion d’eau oud’aliments contaminés).

III) SIGNES CLINIQUES


Rechercher en priorité des signes de déshydratation.
Puis rechercher d’autres signes :
• selles profuses et afecales (sans matière fécale, purement hydrique)
• vomissements abondants, douleur abdominale
• fièvre (salmonelles, diarrhée virale),
• présence de sang rouge dans les selles et parfois de la glaire

IV) TRAITEMENT
Principes de base :
Prévenir ou traiter la déshydratation : la réhydratation consiste à remplacer les pertes
en eau et électrolytes, au fur et à mesure qu’elles surviennent, jusqu’à ce que la
diarrhée cesse.
Supplémenter en zinc les enfants de moins de 5 ans.
Prévenir la malnutrition.
Donner à boire suffisamment a l’enfant diarrhéique,tous les liquides sont les
bienvenus sauf le lait et les jus de fruit purs.
- De l’eausucrée et salée
- L’eau de riz
- Des bouillons de légumes
- Du jus de carotte
- De la banane
- Du the léger froids, tiède ; glaces selon le gout de l’enfant
Ne pas utiliser systématiquement les antibiotiques : seules certaines diarrhées
justifient leur prescription
Utiliser les antis diarrhéiques et d’antiémétique au besoin
Traiter la pathologie sous-jacente (paludisme, otite, infection respiratoire, etc.).
Prévention de la déshydratation (en ambulatoire)

Supplémentation en zinc (chez l'enfant de moins de 5 ans)

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Le sulfate de zinc est utilisé en complément de la réhydratation orale, dans le but de réduire la
durée et la sévérité de la diarrhée ainsi que le risque de récidive dans les 2 à 3 mois suivant le
traitement : il renforce l’immunité
- Enfant de moins de 6 mois : 10 mg/jour (1/2 comprimé) en une prise pendant 10 jours
- Enfant de 6 mois à 5 ans : 20 mg/jour (1 comprimé) en une prise pendant 10 jours
Mettre un 1/2 ou 1 comprimé dans une cuillère à café, ajouter un peu d'eau pour le dissoudre
et donner le contenude la cuillère à l'enfant.

IV) PREVENTION DES DIARRHEES


L’allaitement maternel réduit la morbidité et la mortalité infantile par diarrhée, ainsi
que la sévérité des épisodes diarrhéiques.
Au moment du sevrage, la préparation et la conservation des aliments sont associés à
un risque de contamination par des germes fécaux : décourager l’utilisation de biberon
; bien cuire les aliments ; ne jamais conserver le lait ou les bouillies à température
ambiante.
L’accès à une eau propre en quantité suffisante et l’hygiène personnelle (lavage des
mains à l’eau et au savon, avant préparation ou prise de repas, après défécation, etc.)
réduisent efficacement la transmission des diarrhées.
vaccination contre le rota virus;réhydratation orale précoce.
La prise en charge de la diarrhée aigue repose sur la Réhydratation exclusive
initiale (orale, entérale ou IV), renutrition précoce, surveillance.

VOMISSEMENT AIGUE CHEZ L’ENFANT


Objectifs :

1- Définir le vomissement
2- citer 3 étiologies des vomissements chez l’enfant
.
I-DEFINITION
Rejet actif du contenu gastrique ou intestinal par la bouche, c’est-à-dire s’accompagnant de
contractions musculaires abdominales. Ils sont souvent précédés de nausées, de pâleur,
d'hypersalivationet de sueurs diffuses.
A différencier :
- Des régurgitations : remontées passives par la bouche de petites quantités de lait ou de
Liquide gastrique,
- Du mérycisme : remontée volontaire ou automatique d’aliments dans la bouche
(rumination), symptôme rare, conséquence d’un trouble grave du comportement.

II- CARACTERISTIQUES DES VOMISSEMENTS


- Age de début : existence ou non d’un intervalle libre par rapport à la naissance
- Horaire par rapport aux prises alimentaires
- Fréquence
- Aspect : alimentaire, bilieux ou hémorragique
- Type : émis avec ou sans effort, leur provocation par les changements de position
- Caractère douloureux ou non
- Abondance : souvent majorée, difficile à apprécier. Les vomissements abondants
s’accompagnent toujours d’une mauvaise prise pondérale : la courbe pondérale est un
bon élément d’orientation

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III-MODE D’ALIMENTATION
Il faut recueillir, surtout chez le nourrisson :
- Mode de préparation et de reconstitution des laits artificiels
- Quantité proposée et l’apport énergétique reçu
- Nombre de prises alimentaires
- Nature des aliments proposés depuis la naissance, avec leur date d’introduction
(protéines du lait de vache, gluten notamment) et éventuels changements diététiques pratiqués
depuis l’apparition des symptômes

IV- LE RETENTISSEMENT SUR L’ETAT CLINIQUE


- Déshydratation en cas de vomissements aigus abondants
- Dénutrition : en cas de chronicité
 Les signes cliniques associés
 Signes généraux : fièvre, altération de l’état général
 Signes abdominaux : météorisme, sensibilité abdominale, défense, absence de bruit
Hydro-aérique, anomalies des orifices herniaires, sang au toucher rectal, hépatomégalie,
Splénomégalie
 Signes neurologiques : évocateurs d’hypertension intracrânienne ou de méningite
 Signes ORL ou pulmonaires
 Odeur acétonémique de l’haleine

ETIOLOGIES :
 Causes chirurgicales
Invagination intestinale aiguë
Appendicite aiguë
Occlusion intestinale
Hernie étranglée
Malrotation digestive…
 Causes médicales
Unfacteur diététique : à rechercher systématiquement, erreur quantitative,
qualitatives ou non-respect des rythmes biologiques chez le nourrisson
Infections communes : ORL ;infections respiratoires (habituellement d'origine
virale) ; infections digestives ; infection urinaire ; méningites ;
Hypertension intra crânienne
Autres causes : gastrite ; pancréatite ; ulcère gastrique…

TRAITEMENT
Le traitement des vomissements est étiologique.
Le traitement symptomatique est surtout celui de la déshydratation et arrêter le
vomissement

DESHYDRATATION
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OBJETIFS:
1) Définir la déshydratation
2) Enumérer les causes d’une déshydratation
3) Citer les signes cliniques d’une déshydrations modérée et sévère
4) Faire la classification de la déshydratation
5) Connaitre la prise en charge pour chaque type de déshydratation

1- Définition la déshydratation
La déshydratation est l’ensemble des troubles engendrés par une perte importante et rapide
d'eau et de sels minéraux. C’est le déséquilibre entre la perte et l’apport hydro-
électrolytique.
Ils sont indispensables au bon fonctionnement de l'organisme, l'eau représente 65% du poids
d'un nourrisson et 60 % chez l'adulte.

2- Classification :
L’évaluation d’une perte en poids est fondamentale :il convient donc de peser l’enfant et de
comparer à un poids antérieur récent et fiable.
Le % de perte en poids = poids actuel -poids récent / poids récent
Nous avons :
 Déshydratation légère : perte de poids ˂ 5%
 Déshydratation modérée : perte de poids 5-10%
 Déshydratation sévère : perte de poids > 10%

3- Les causes de la déshydratation


 Diarrhées principales cause de la déshydratation, sont causées par un manque d'hygiène
 Causes infectieuses (virus, bactéries, parasites, champignons…)
 Les vomissements
 Consommation excessive de diurétique
 Fièvre persistante ou coup de chaleur
 Insuffisance d'apport en eau et sels minéraux
 Les brulures étendues
 Causes rénales : insuffisance surrénale, uropathies obstructives

4- Les signes cliniques d’une déshydratation


Soif intense ; sècheresses des muqueuses (langue, bouche), hypotonie des globes
oculaires, hyperthermie, trouble de la conscience et du tonus
Pli cutané, Yeux cernes, orbites creusées, yeux enfonces, Fontanelle antérieure
déprimée, Oligurie.
Agitation, irritable, léthargique ; Fatigue ; Perte de poids, tachycardie, polypnée,
Les signes de gravite :
Hypovolémie (accélération de la FC ; Temps de recoloration cutanée (TRC) ≥ 3s, extrémités froides,
pouls périphériques mal perçu, réduction de la diurèse, troubles de conscience)

Complication :
- Neurologiques : troubles de la conscience, convulsions

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- Rénales : elles sont conséquence d’une hypovolémie (hématurie, oligurie ou polyurie)
Hémodynamiques : choc hypovolémique

5- Classification de la déshydratation

Pas de signes Déshydratation Déshydratation sévère


déshydratation modérée

Etat général normal Agite, irritable Léthargique ou inconscient

Yeux normaux Enfoncés Très enfoncés

Larmes présentes Absentes Absentes

Bouche et humides Sèches Très sèches


langue
Soif Boit normalement Boit avec Boit à peine ou incapable de boire
avidité
Pli Normal s’efface S'efface S'efface très lentement
rapidement lentement
Fontanelle Non déprimé Déprimé Très déprimé

Conclusion pas de Au moins 2 de Au moins 2 de ces signes


signes ces signes
Plan de Traitement plan A Plan B Plan C
traitement
NB : les signes cités dans ce tableau ne sont pas exhaustifs
6- Prise en charge de la déshydratation

• La prise en charge est basée sur la réhydratation et le traitement de la cause.


• Traitement symptomatique
- Correction de la perte hydro électrolytique
- Maintien d'un état nutritionnel

Plan A : SRO à boire après chaque selle molle


Age < a 24 mois : 50-100 ml
2-10 ans : 100-200ml
>10 ans : à volonté

Plan B :SRO à boire pendant les 4 premières heures


Q= 75ml × poids de l’enfant
Réévaluer après les 4 heures et reclasser l'enfant

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Plan C : ringer lactate à administrer par voie intra veineuse
< 12 mois : 30 ml/kg en 1 heure puis 70ml/kg en 5 heures
>12 mois : 30 ml/kg en 30 mn puis 70ml/kg en 2heures 30 mn

Réévaluer l’état hydrique à la fin de la perfusion et reclasser l'enfant.


Si la voie IV est impossible, mettre une sonde naso gastrique en demeure
20ml/kg/heure de SRO pendant 6 heures.
-

Surveillance:
• Peser pour surveiller la prise du poids
• Compter le nombre de selles et de vomissement
• Surveiller le comportement du patient
• Poursuivre l'allaitement si c'est un nourrisson

Conseils aux parents (prévention)


- Comment préparer SRO a domicile et comment donner, pour combien de temps
- De donner le zinc ½ comprime/jour avant 6mois et 1 comprime /jour après 6 mois
- Conseils sur l'hygiène des mains, l’alimentation et l'environnement
- Vaccination

LES INFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUES CHEZ L’ENFANT


Objectif :
1- Définir les infections respiratoires aigue
2- Citer 3 infections respiratoires hautes
3- Expliquer le mode de transmission des infections respiratoires aigue
A- DEFINITION :
On appelle Infections Respiratoires Aiguës (IRA) de l'enfant, l'infection d'une partie
quelconque de l'appareil respiratoire évoluant pendant une durée relativement courte : 2
semaines (15j) à 3 semaines.
Selon que l'infection affecte le tractus respiratoire situé au-dessus ou au-dessous de l'épiglotte
on distingue 2 grands groupes :
 Les IRA supérieurs (hautes)
 Les IRA inferieurs (basses)

B- LES PRINCIPAUX AGENTS ETIOLOGIQUES DES IRA


Groupe complexe et hétérogène, toutes les classes de microorganismes (virus, bactéries,
champignons, parasites) sont à même de provoquer une infection aigue des voies aériennes

C- FACTEURS DE RISQUE :
Un risque accru d’IRA est associé à :
 Des facteurs saisonniers et climatiques : saison froide et saison des pluies, influence
directe du climat (température ambiante, teneur en eau de l’atmosphère) et indirecte
(mode de vie, promiscuité),
 L’environnement : surpeuplement, pollution de l’air ambiant (tabagisme, fumées
domestiques : feux de cuisine, chauffage au bois),

16
 L’âge : le risque de décès le plus élevé est chez le nourrisson de 1 à 3 mois,
 La prématurité,
 L’état nutritionnel : arrêt de l’allaitement maternel, malnutrition protéino-énergétique,
 Un déficit immunologique congénital ou acquis (infection à VIH/Sida),
 Un bas niveau d’éducation du père et de la mère,
 Un bas niveau socio-économique du pays.
D- TRANSMISSION :
Les IRA sont transmises par contact direct avec les sécrétions respiratoires par le biais des
Gouttelettes émises lors de la toux ou des éternuements (malades, porteurs sains).
Les deux grands groupes d’infection respiratoire aigüe sont :

1- INFECTIONS DES VOIES AERIENNES SUPERIEURES (VAS)


a.)Rhinopharyngites
Ce sont les infections les plus communes de l’enfant. Elles associent fièvre, douleurs
pharyngées, obstruction nasale, rhinorrhée claire ou purulente, muqueuses nasale et
pharyngée congestives, adénopathies cervicales bilatérales. Elles sont dues à de nombreux
virus : rhinovirus, bocavirus, adénovirus, entérovirus, méta-pneumovirus, coronavirus, virus
respiratoire syncitial (VRS), Myxovirusinfluenzaeet parainfluenzae.
Le traitement est symptomatique. Le traitement antibiotique est justifié, en cas de
complications avérées, supposées bactériennes (OMA purulente, sinusite purulente).

b.)Angines
Elles sont classiquement dues à des virus (adénovirus, entérovirus, rhinovirus). L’origine
bactérienne à streptocoque β hémolytique du groupe A est systématiquement évoquée vu le
risque de rhumatisme articulaire aigu (séquence angine-polyarthrite-cardite).

c.)Otitesmoyennes aiguës (OMA)


Elles représentent la première infection bactérienne de l’enfant, touchant 20 % des enfants au
moins une fois par an. Devant toute otalgie, l’examen des oreilles est impératif : il montre une
membrane tympanique rouge et bombée.
Les agents en cause sont S. pneumoniae, H. influenzae (otite et conjonctivite purulente),
Moraxella catarrhalis. Ils sont responsables de complications : sinusite, mastoïdite,
méningite. Il faut prescrire des antibiotiques si le diagnostic est certain.

d.) Sinusitemaxillaire aiguë


La sinusite maxillaire aiguë entraîne fièvre supérieure à 39 °C, céphalées, rhinorrhée
purulente, douleurs, parfois œdème périorbitaire, sensibilité à la pression des sinus
maxillaires. Les germes des sinusites aiguës de l’enfant sont les mêmes que dans l’otite.

e.) Laryngite et épiglottite


Le risque chez l’enfant est l’obstruction des VAS mettant en jeu du pronostic vital dont la
sévérité doit être estimée cliniquement par :
- le degré de tirage intercostal et sous costal,
- le rythme respiratoire,
- la fréquence cardiaque,
- l’augmentation de l’agitation,
- la somnolence, la fatigue, l’épuisement,
- la cyanose qui traduit une hypoxémie sévère.

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La prise en charge d’une obstruction des VAS impose :de ne pas examiner la gorge (pas
d’abaisse-langue) et de ne pas allonger l’enfant en raison du risque de mort subite,

2-INFECTIONS DES VOIES RESPIRATOIRES BASSES (VRB)


2-1-Bronchite ou trachéo-bronchite aiguë
C’est une inflammation de l’arbre trachéo-bronchite, le plus souvent d’origine virale (VRS,
virus influenza A et B, virus parainfluenza)
Des bactéries peuvent être en cause : Chlamydia pneumoniae, Mycoplasma pneumoniae,
Bordetella pertussis, S. pneumoniae, H. influenzae et Moraxella catarrhalis sont les germes
des poussées de surinfection des bronchites chroniques
2-2-Bronchiolite
Elle est fréquente chez le nourrisson de moins de 2 ans. Elle est due le plus souvent au virus
respiratoire syncitial (VRS), mais aussi aux rhinovirus humains, aux virus influenza type A
ou B.
Elle se manifeste par une gêne respiratoire, la toux, surproduction de mucus, à l’examen, on
note une tachypnée, un tirage intercostal et sous costal, une distension thoracique, des râles
en fin d’inspiration, des sibilants à l’expiration, une tachycardie, une cyanose ou une pâleur.
2-3- Pneumonies
La pneumonie est causée par des agents infectieux, bactériens, viraux ou champignons. Les
plus courants sont : Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae type b (Hib), le virus
respiratoire syncitial (VRS), Pneumocystis jiroveci

PREVENTION DES IRA CHEZ L'ENFANT


Mesures spécifiques : les vaccinations
 Le programme élargi de vaccination (PEV) intègre les vaccinations contre la
rougeole, la coqueluche, la diphtérie, la tuberculose et l'infection à Haemophilus
influenzae b (Hi)
 Les vaccins hors PEV recommandés

Mesures non spécifiques :


Elles associent la lutte contre
 La promiscuité,
 La malnutrition,
 La déshydratation,
 La pollution et
 L’éducation pour la santé qui doit fournir aux parents, en particulier aux mères, un
enseignement relatif aux signes de gravité des infections respiratoires aiguës.
L'OMS encourage tous les Etats membres à renforcer leur surveillance des infections
respiratoires aiguës sévères.

ASTHME CHEZ L’ENFANT :


Objectifs :
1- Définir l’asthme
2- Reconnaitre les signes clinique d’une crise aigüe d’asthme
3- Citer les signes de gravité

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4- Faire la différence entre une crise modérée et une crise sévère

I) Définition : L’asthme est défini comme une atteinte inflammatoire chronique des voies
aériennes. Elle est responsable d’épisodes récidivants de sifflements, dyspnée, gêne
respiratoire et toux.
En général, ces symptômes sont dus à une obstruction bronchique, habituellement réversible,
spontanément ou sous traitement.
Survient le plus souvent sur un terrain allergique
II) Les facteurs déclenchant/aggravant l’asthme sont nombreux : allergènes, infections,
exercice physique, certains médicaments (aspirine), tabac, etc.
Chez les enfants, la plupart des premiers épisodes asthmatiformes sont liés à une infection
respiratoire.
Crise d’asthme (asthme aigu)
La crise d’asthme est un accès paroxystique de symptômes. Sa durée et sa gravité sont
variables et imprévisibles.
III) Signes cliniques :le diagnostic est le plus souvent évoqué cliniquement devant
 Des épisodes intermittents de dyspnée
 De wheezing (Sifflements ou des râles sibilants) à l’auscultation des poumons
 De toux
Survenant volontiers la nuit ou le matin au réveil sur un terrain allergique personnel ou
familial
 Augmentation de la fréquence respiratoire et cardiaque
 Les signes de lutte (tirage intercostal, battement des ailes du nez, balancement thoraco
abdominale…)
 Incapacité de parler ou d’articuler les mots, cyanose
Tous les signes ne sont pas nécessairement présents au même moment
Degré de gravité de la crise d’asthme chez l’enfant de plus de 2 ans

Traitement :
La prise en charge dépend de la gravité de la crise et de la réponse au traitement :
Il repose sur les bronchodilatateurs

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Crise légère à modérée
– Rassurer le patient et l’installer en position demi-assise.
– Administrer :
• Salbutamol (ventoline en aérosol) : 2 à 4 bouffées toutes les 20 à 30 minutes, jusqu’à 10
bouffées si nécessaire pendant la 1reheure. Chez l’enfant, utiliser une chambre d’inhalation
pour faciliter l’administration (avec un masque facial chez l’enfant de moins de 3 ans). Pour
chaque bouffée administrée, laisser respirer 4 à 5 fois le contenu de la chambred’inhalation
puis recommencer.
•Corticothérapie : par exemple :Prednisolone PO : 1 à 2 mg/kg en une prise
– Si l’amélioration clinique est complète : garder le patient en observation pendant une heure
(4 heures s’il habite loin) puis poursuivre le traitement à domicile : salbutamol pendant 24 à
48 heures (2 à 4 bouffées toutes les 4 à 6heures selon l’évolution clinique) et prednisolone PO
(1 à 2 mg/kg/jour en une prise) pour compléter 3 jours de traitement.
– Si l’amélioration est incomplète : poursuivre avec 2 à 4 bouffées de salbutamol toutes les 3
ou 4 heures en cas de crise légère ; 6 bouffées toutes les 1 à 2 heures en cas de crise modérée,
jusqu’à la résolution des symptômes puis, lorsque l’amélioration clinique est complète,
procéder comme ci-dessus.
– En l’absence d’amélioration ou en cas de détérioration, traiter comme une crise grave.
Crise grave :
– Hospitaliser le patient dans un service adapté pour une prise en charge correcte, l’installer
en position demi-assise.
Suivi médical :
 Apprécier la connaissance par l’enfant et sa famille :
- Des facteurs déclenchant de la maladie
- Des mesures à prendre pour prévenir les symptômes
- De la conduite à prendre en cas de crise débutante
 Apprécier l’environnement ou vie l’enfant
Le suivi consiste en une véritable éducation progressive de l’enfant asthmatique et de sa
famille, c’est une prise en charge qui exige beaucoup de temps.

LA POLIOMYELITE

OBJECTIFS :
1- Définir la poliomyélite
2- Citer les signes cliniques
3- Décrire la Conduite à tenir devant un cas de paralysie flasque aiguë (PFA)
4- Prévention

1- Définition :la poliomyélite est une infection virale aiguë due à un poliovirus
(sérotypes 1, 2 et 3).
2- La transmission : elle est
 Directe (féco-orale) où
 Indirecte(ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par des selles).
L’homme est le seul réservoir du virus. En principe, lamaladie peut être éradiquée par la
vaccination de masse.
En zone endémique, les épidémies touchent principalement les enfants de moins de 5 ans.
En zone non-endémique, lorsque la couverture vaccinale est faible, les jeunes adultes sont
souvent les plustouchés.

20
3- Signes cliniques
Dans plus de 90% des cas, l’infection est asymptomatique.
Il ya deux formes :
 Forme non paralytique : syndrome fébrile non spécifique, avec douleurs
musculaires, céphalées, vomissements,lombalgies ; sans signes neurologiques.
Le diagnostic est rarement posé en dehors d’un contexte épidémique d’autant que l’évolution
s’effectue en généralvers la guérison spontanée en une dizaine de jours.
 Forme paralytique : dans moins d’1% des cas, après ces signes non spécifiques, le
malade développe desparalysies flasques aiguës, asymétriques, d’installation rapide
(le matin au réveil), prédominant aux membresinférieurs, avec extension ascendante.
Les muscles sont mous avec une diminution des réflexes. La sensibilité estconservée.
Le pronostic vital est en jeu lorsque les paralysies touchent les muscles respiratoires ou de la
déglutition. Une rétention urinaire est fréquente au début. Des troubles digestifs (nausées,
vomissements,diarrhées), des myalgies, un syndrome méningé peut s’y associer.
Diagnostic :
Laboratoire :Recherche de poliovirus dans les selles. Le virus est excrété pendant un mois
après la contamination, mais de façonintermittente. C’est pourquoi deux prélèvements
doivent être réalisés à 48 heures d’intervalle.
4- Traitement
– Hospitaliser les formes paralytiques : repos, prévention d’escarres chez les malades
alités, antalgiques (ne pasfaire d’injection IM lors de la phase fébrile), ventilation assistée si
paralysie respiratoire.
Rééducation fonctionnelle dès la stabilisation des lésions pour éviter l'amyotrophie et les
rétractions.
– Prise en charge des séquelles : physiothérapie, chirurgie et appareillage.
Conduite à tenir devant un cas de paralysie flasque aiguë (PFA)
 Considérer tout cas de PFA (paralysie flasque aigue) comme une suspicion de
poliomyélite.
 Confirmer le diagnostic en isolant le virus : adresser au laboratoire de référence les
deux prélèvements de sellesaccompagnés d’une description clinique de la maladie.
Les selles doivent être stockées et transportées entre 0°C et8°C.
 En attendant la confirmation, vacciner tous les enfants de moins de 5 ans vivant à
proximité (du même village, desvillages voisins), quel que soit leur statut vaccinal.
 Dès confirmation du cas, organiser une campagne de vaccination de masse :
l’étendue et la tranche d’âge sontdéterminées en fonction des données
épidémiologiques.
 Surveillance : pour chaque cas de PFA, il y a 100 à 200 cas sub-cliniques. Une
surveillance active des nouveaux casest donc essentielle pour contrôler les épidémies.
Prévention :
– Il existe 2 types de vaccin :
• un vaccin injectable à virus inactivé trivalent (VPI),
• un vaccin oral à virus vivant atténué bivalent (VPO).
Les protocoles varient selon les pays, se conformer aux recommandations nationales. A titre
indicatif, l’OMSrecommande :

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* Pays d’endémie de la poliomyélite et zones très exposées au risque d’importation et de
propagation ultérieure depoliovirus.
 La 1re dose de VPOb est administrée à la naissance ou dès que possible pour
optimiser les taux deséroconversion avec les doses ultérieures et induire une
protection mucosale.
Pour les enfants qui débutent tardivement la vaccination de routine (après l’âge de 3 mois), la
dose de VPI estadministrée en association avec la 1re dose de VPO, suivie de 2 doses de
VPO seul à 4 semaines d’intervalleenviron.
Il existe un schéma vaccinal « tout VPI » avec 3 doses administrées à 4 semaines d’intervalle
(p.ex., 6, 10 et 14semaines) et une dose de rappel au moins 6 mois plus tard.

LA COQUELUCHE
OBJECTIFS :
1) Définir la coqueluche
2) Citer les signes cliniques dune coqueluche
3) Expliquer la conduite à tenir devant un cas suspect et les cas contacts
I) Définition :
La coqueluche est une infection bactérienne très contagieuse des voies respiratoires
inférieures, d'évolution longue, due à Bordetella pertussis.
II) Mode de transmission :
La transmission s’effectue par inhalation de gouttelettes émises par les personnes infectées
(toux, éternuements).
La majorité des cas surviennent chez les personnes non vaccinées ou incomplètement
vaccinées. La coqueluche touche tous les groupes d’âge.
III) Signes cliniques
Après une période d’incubation de 7 à 10 jours, la maladie évolue en 3 phases :
Phase catarrhale (1 à 2 semaines) : écoulement nasal et toux. A ce stade, la maladie
est confondue avec une infection banale des voies respiratoires supérieures.
Phase paroxystique (1 à 6 semaines) :
- Forme typique : toux persistant au moins 2 semaines avec quintes évocatrices, suivi
d’une reprise inspiratoire difficile, bruyante (« chant du coq ») ou de vomissements.
La fièvre est absente ou modérée, l’examen clinique est normal entre les quintes mais
le patient se sent de plus en plusfatigué.
- Formes atypiques : Chez l’enfant de moins de 6 mois : quintes mal tolérées avec
apnées, cyanose ; les quintes ou la reprise inspiratoire sonore peuvent être absentes.
-

22
Complications :
Majeures : chez les nourrissons, surinfection pulmonaire (l’apparition d’une fièvre est un
Indicateur) ; retentissement des quintes sur l'état général avec gêne de l'alimentation et
vomissements, favorisant la déshydratation et la malnutrition ; plus rarement, convulsions,
encéphalites ; mort subite.
Mineures : hémorragies conjonctivales, pétéchies, hernie, prolapsus rectal.
Phase de convalescence : les symptômes régressent en quelques semaines ou mois.

IV) Conduite à tenir et traitement


Cas suspects
– Hospitaliser systématiquement les enfants de moins de 3 mois et les enfants ayant une
forme sévère. Les enfantsde moins de 3 mois doivent faire l'objet d'une surveillance 24
heures sur 24 en raison du risque d'apnée.
– Pour les enfants traités en ambulatoire, indiquer aux parents quels sont les signes qui
doivent amener à reconsulter :
(Fièvre, altération de l’état général, déshydratation, dénutrition, apnées, cyanose).
– Isolement respiratoire (tant que le patient n'a pas reçu 5 jours d’antibiotique) :
• à domicile : éviter le contact avec les nourrissons non/incomplètement vaccinés ;
• en collectivité : éviction des cas suspects ;
• à l'hôpital : chambre seule ou regroupement des cas dans une même chambre.
– Hydratation et alimentation : bien hydrater les enfants < 5 ans, poursuivre l'allaitement.
Conseiller aux mères denourrir l'enfant après les quintes et les vomissements qui les suivent,
administrer fréquemment de petitesquantités. Surveiller le poids de l’enfant au cours de la
maladie, envisager une supplémentation, jusqu’à plusieurssemaines après la maladie.
– Antibiothérapie :
Le traitement antibiotique reste indiqué dans les 3 premières semaines qui suivent
l’apparition de la toux. Lacontagiosité est pratiquement nulle après 5 jours d’antibiothérapie
Pour les enfants hospitalisés :
• Installation en position proclive dorsale (± 30°).
• Aspirations bucco-pharyngées si nécessaire.
Sujets contacts
– Une antibioprophylaxie (même traitement que les cas) est recommandée pour les enfants de
moins de 6 mois nonvaccinés ou incomplètement vaccinés contre la coqueluche, s’ils ont été
en contact avec un cas.
– Pas d’éviction pour les sujets contacts.
Remarque : dans tous les cas (suspects et contacts), mettre à jour la vaccination anti
coqueluche. Si la primovaccination a été interrompue, elle doit être poursuivie et non reprise
au début.
V) Prévention
Vaccination de routine avec le vaccin combiné contenant la valence coquelucheuse (p.ex.
DTC ou DTC + Hep B ouDTC + Hib + Hep B), dès l’âge de 6 semaines ou selon le
calendrier national.
Ni la vaccination, ni la maladie, ne confère d’immunité définitive. Des rappels sont
nécessaires pour renforcerl’immunité et réduire le risque de développer la maladie et de la
transmettre aux jeunes enfants.

23
ICTERES DU NOUVEAU-NE
OBJECTIFS :
1- Définir l’ictère
2- Faire la différence entre l’ictère physiologique et l’ictère pathologique
3- Enumérer les signes cliniques
4- Connaitre les précautions à prendre avant de mettre l’enfant sous photothérapie

I- INTRODUCTION :
L’ictère est le symptôme le plus fréquent observé à la période néonatale.L’hyper
bilirubinémie (à bilirubinémie libre) est un phénomène fréquent et transitoire de la
période néonatale. Pourtant, cette hyper bilirubinémie, surtout lorsqu’elle est associée à
des cofacteurs de morbidité, peut présenter une toxicité neurologique dont la forme la
plus sévère est l’ictère nucléaire
1- DEFINITION :
L’ictère est la coloration jaune des téguments et des muqueuses, et apparaît pour des valeurs
de bilirubinémie supérieures à 50-80 μmol/l.
Selon la date d’apparition nous avons :
Ictère précoce du nouveau-né : apparition d’un ictère avant 24 heures de vie
Ictère prolongé du nouveau-né : ictère persistant à plus de 10-15 jours de vie chez
un nouveau-né à terme, eutrophe et persistant au-delà de trois semaines pour le
nouveau-né prématuré ou de petit poids.

2- LES DIFFERENTS TYPES D’ICTERE :


Ictère « physiologique » du nouveau-né : Ictère ni précoce ni prolongé ni
cholestatique du nouveau-né à terme eutrophe. Il correspond à un ictère peu intense
(< 250 μmol/l) dont le pic se situe vers J4-J5. Aucune cause pathologique n’est
retrouvée.
Ictère pathologique : l’excès de bilirubine dans le sang qui survient dès la naissance
(dans les 24 heures) et se prolonge dans le temps
L’ictère lie à l’allaitement : survient chez les bébé nourris au sein dans la première
semaine de vie. Lié à l’activité lipoprotéine-lipase importante du lait maternel
entrainant une libération d’acide gras responsable de l’inhibition de la glycuro
conjugaison
3- LES NOUVEAU- NE A RISQUE :
Certains nouveau-nés sont plus à risque d’ictère et en particulier d’ictère sévère et/ou précoce
et/ou prolongé :
 Prématurité < 37 SA, hypotrophie
 En cas d’incompatibilité ABO, Rhésus
 Antécédents d’ictères en famille, de maladie hémolytique familiale, de
splénectomie…
 Tout facteur entraînant une augmentation de la charge en hémoglobine
dégradée(résorption d’hématome, polyglobulie…)
 Tout facteur de stress (anoxo ischémie, infection maternofoetale…)
 Nouveau-né de mère diabétique

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4- LES CAUSES :
L’ictère par incompatibilité rhésus qui apparait précocement mais qui est
devenu rare depuis la mise en place d’une prévention de l’incompatibilité rhésus
par l’injection de gamma globines anti D. elle est indiqué chez toutes les femmes
rhésus négatif non porteuse d’anticorps anti rhésus et qui vient d’accoucher d’un
enfant rhésus positif
L’ictère par incompatibilité sanguine du système ABO se rencontre chez
les nouveau ne de groupe A ou B lorsque la mère est de groupe O. cet ictère
apparait également avant 24 h
Les ictères infectieux lies à l’atteinte des cellules hépatiques et s’intègrent
dans le tableau d’un syndrome infectieux sévère avec troubles digestifs,
respiratoires, neurologiques…
Les ictères cholestatiques : sont en rapport avec une atrésie biliaire ou une
malformation des voies biliaires extra hépatiques ou des canaux intra
hépatiques.

5-LES SIGNES CLINIQUES :


 Coloration jaune des téguments et conjonctives (à voir à la lumière naturelle)
 Coloration jaune des urines et des selles
 Recherche d’une hépatomégalie, splénomégalie
 Existence de signe d’anémie, d’infection
Sur le plan neurosensoriel :
 Troubles du comportement, à type de somnolence, hypotonie, troubles alimentaires,
 Le tableau neurologique évoque un ictère nucléaire avec convulsions, opisthotonos,
troubles neurovégétatifs, fièvre. Le pronostic est réservé (10% de mortalité,70% de
séquelles), les lésions étant irréversibles (surdité, retard psychomoteur, hypertonie…)

6- DEPISTAGE PARA CLINIQUE


Le dosage sanguin de la bilirubinémie est la valeur de référence en termes de
diagnostic et thérapeutique.
D’autres bilan sont a réalisés : bilan infectieux, bilan hépatique, une échographie
abdominale

7- COMPLICATIONS :
L’ictère nucléaire est une complication grave mais rare
Il est associé à un taux très élevé de bilirubine, qui se dépose dans le cerveau, ce qui
entraine des lésions cérébrales, une infirmité motrice
8- TRAITEMENT (ictères à bilirubine libre)
Les mesures validées du traitement de l’hyper bilirubinémie du nouveau-né sont :
- La Photothérapie qui s’adresse aux ictères physiologiques
- L’exsanguinotransfusion dans les hyper bilirubinémies sévères de l’allo immunisation
fœto-maternelle rhésus.
La photothérapie s’adresse aux ictères à bilirubine libre : c’est L’exposition à des rayons
lumineux (lumière bleue, 430-490 nm) qui permet de convertir la bilirubine en produits de
dégradation hydrosolubles.
Les complications de la photothérapie doivent être prévenues :
Hyperthermie et la déshydratation (apport hydrique, tétées fréquentes, contrôle de la
température)
Conséquences oculaires (lunettes)
Conséquences gonadiques (couches)

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LE TETANOS
1- Définition :
Le tétanos est une infection sévère due au bacille Clostridium tétanie présent dans le sol et
les déjections humaines et animales.
L’infection n’est pas contagieuse. C. tétanie est introduit dans l’organisme à partir d’une plaie
et produit une toxine dont l’action sur le système nerveux central est responsable des
symptômes du tétanos. Le tétanos est entièrement évitable par la vaccination.
Il survient chez les personnes qui n’ont pas été correctement vaccinées avant l’exposition ou
n’ont pas bénéficié d’une prophylaxie adéquate immédiatement après l’exposition.
Chez ces personnes, la plupart des effractions cutanées ou muqueuses comportent un risque
de tétanos, mais les plaies comportant le plus de risque sont :
- Le moignon du cordon ombilical chez le nouveau-né,
- Les plaies punctiformes, les plaies avec perte de substance ou corps étrangers ou
souillées de terre,
- Les plaies par arrachement ou écrasement,
- Les sites d’injections non stériles,
- Les plaies chroniques (p.ex. ulcères des membres inférieurs),
- Les brûlures et morsures.
- Les interventions chirurgicales et obstétricales réalisées dans des conditions d'asepsie
insuffisantes
2) Signes cliniques
Le tétanos généralisé est la forme la plus fréquente et la plus sévère de l’infection. Il se
manifeste par : une rigidité musculaire qui s’étend rapidement à l’ensemble du corps et par
des spasmes musculaires très douloureux. La conscience n’est pas altérée.
Chez l’enfant :
Le délai médian d’apparition des symptômes est de 7 jours (3 à 21 jours).
– La rigidité musculaire débute au niveau des muscles de la mâchoire (difficulté puis
impossibilité d’ouvrir la bouche [trismus], empêchant le malade de parler, de s’alimenter),
s’étend à la face (sourire figé), au cou (troubles de la déglutition), au tronc (limitation des
mouvements respiratoires ; hyper extension du rachis [opisthotonos]), à L’abdomen (défense
abdominale) et aux membres (membres sup. en flexion, membres inf. en extension).
– Les spasmes musculaires, très douloureux, apparaissent d’emblée ou lorsque la rigidité
musculaire s’est généralisée.
Ils sont déclenchés par des stimuli (bruit, lumière, toucher) ou surviennent spontanément. Les
spasmes du thorax et du larynx peuvent provoquer une détresse respiratoire ou une fausse route .
Chez le nouveau ne :
Dans 90% des cas, les premiers signes apparaissent dans les 3 à 14 jours suivant la naissance.
– Les premiers signes sont une grande irritabilité et une difficulté à téter (rigidité des lèvres,
trismus) puis la rigidité musculaire devient générale, comme chez l’adulte. Un nouveau-né
qui tète et pleure normalement au cours des 2 premiers jours de vie puis devient irritable,
cesse de téter entre le 3e et le 28e jour de vie et présente une rigidité et des spasmes
musculaires, est atteint du tétanos.

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Facteurs de 1 0
pronostic

Incubation < 7j ≥7 j

Invasion < 48h ≥ 48h

Porte d’entrée Ombilicale Toute autre porte d’entrée


Injection IM
Brulures
Post-opératoire
Paroxysmes présents Absents

fièvre > 38°4 ≤ 38°4

Pouls > 150/mn ≤150/mn

• Score 0 – 1; forme frustre; létalité 10%

• Score 2 – 3 ; forme modérée; létalité 10-20%


• Score 4 – 6 ; forme grave ; létalité 30 – 90 %

3) Traitement
L’hospitalisation est indispensable et dure en moyenne 3 à 4 semaines. La mortalité peut être
réduite si la prise en charge est correcte, même dans les hôpitaux à ressources limitées.
Soins de base
– Assurer une surveillance infirmière intensive.
– Placer le patient dans une chambre calme et sombre. Pour le nouveau-né, placer un bandeau
sur les yeux.
– Manipuler le patient avec précaution, sous sédation et le moins possible ; changer de
position toutes les 3 à 4 heures pour éviter les escarres.
– Apprendre à la famille les signes de gravité et leur demander d’appeler l’infirmière au
moindre symptôme respiratoire (toux, difficulté à respirer, apnée, sécrétions abondantes,
cyanose, etc.).
– Poser une voie veineuse : hydratation, injections dans la tubulure de la perfusion.
– Aspiration douce des sécrétions (nez, oropharynx).
– Poser une sonde gastrique pour hydratation, alimentation et administration des
médicaments oraux.
– Hydrater et alimenter en repas fractionnés sur 24 heures. Chez le nouveau-né, donner le lait
maternel (tire-lait) toutes les 3 heures (risque d’hypoglycémie).

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Neutralisation de la toxine :
Immunoglobuline humaine antitétanique IM
Nouveau-né, enfant et adulte : 500 UI dose unique, à injecter dans 2 sites séparés

Inhibition de la production de la toxine :


Métronidazole perfusion IV (30 minutes ; 60 minutes chez le nouveau-né) pendant 7 jours
Nouveau-né :
• 0 à 7 jours : 15 mg/kg en une perfusion à J1 puis après 24 heures, 15 mg/kg/jour à diviser en
2 perfusions
• 8 jours à < 1 mois (< 2 kg) : mêmes doses
• 8 jours à < 1 mois (≥ 2 kg) : 30 mg/kg/jour à diviser en 2 perfusions
Enfant de 1 mois et plus : 30 mg/kg/jour à diviser en 3 perfusions (max. 1,5 g/jour)

Contrôle de la rigidité et les spasmes et sédation du patient


Le diazépam doit diminuer la fréquence et l’intensité des spasmes sans provoquer de
dépression respiratoire. Ladose et le rythme d’administration dépendent de la réponse
clinique et de la tolérance du patient

Traitement de la porte d’entrée et des infections associées


La plaie doit être recherchée systématiquement et traitée localement sous sédation : nettoyage
; pour les plaies profondes : irrigation, débridement.
– En cas d’infection du cordon : pas d’excision ni de débridement. Traiter une omphalite
compliquée de septicémie, rajouter au métronidazole IV : cloxacilline IV + céfotaxime IV ou
cloxacilline IV + gentamicine IV

Vaccination antitétanique
La vaccination antitétanique est administrée une fois le patient guéri étant donné que le
tétanos n’est pas unemaladie immunisante.
En cas de tétanos néonatal, penser également à entreprendre la vaccination de la mère.
Prévention du tétanos
La prévention est capitale compte tenu de la difficulté à traiter le tétanos déclaré.

Anémie chez l’enfant


Objectifs :
1- Définir l’anémie
2- Citer les principaux signes cliniques
3- Enumérer les étiologies possibles de l’anémie
1- Définition :
L’anémie est définie par une diminution du taux d'hémoglobine (Hb) en dessous des valeurs
de référence, quivarient selon le sexe et l’âge.
2- Les causes de l’anémie :
Les anémies peuvent être dues à :
Un défaut de production des globules rouges : déficit en fer, carences
nutritionnelles (acide folique, vitamineB12, vitamine A), aplasie médullaire, certaines
infections (HIV, leishmaniose viscérale), insuffisance rénale ;
Une perte des globules rouges : hémorragies aiguës ou chroniques (ankylostomiase,
schistosomiase, etc.) ;

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Une destruction accrue des globules rouges (hémolyse) : infections parasitaires
(paludisme) bactériennes etvirales (HIV) ; hémoglobinopathies (drépanocytose,
thalassémie), prise de certains médicaments (primaquine,dapsone, cotrimoxazole,
etc.) chez les déficitaires en G6PD
3- Signes cliniques
Signes communs : pâleur des conjonctives palpébrales, muqueuses, paumes des
mains et plantes des pieds ;asthénie, vertiges, dyspnée, tachycardie, souffle cardiaque.
Signes de gravité mettant en jeu le pronostic vital : sueur, soif, extrémités froides,
œdèmes des membresinférieurs, détresse respiratoire, angor, état de choc.
Signes d’orientation diagnostique : chéilite et glossite (carence nutritionnelle),
ictère, hépato-splénomégalie,urines foncées (hémolyse), saignements (méléna,
hématurie, etc.), signes de paludisme, etc.
Laboratoire
– Taux d'Hb
– Numération-formule-sanguine (NFS) si disponible pour orienter le diagnostic.
4- Traitement étiologique
L’anémie n’est pas en soi une indication transfusionnelle. La plupart des anémies sont bien
tolérées et peuvent êtrecorrigées par un traitement étiologique simple.
Le traitement étiologique peut être donné seul ou en complément de la transfusion.
Déficit en fer
Fer élément par voie orale pendant 3 mois
Enfant < 2 ans : 30 mg/jour en une prise = 1/2 cp/jour
Enfant 2 à 12 ans : 60 mg/jour en une prise = 1 cp/jour
Enfant > 12 ans et adulte : 120 à 180 mg/jour à diviser en 2 ou 3 prises = 2 à 3 cp/jour
Carence en acide folique (rarement isolée)
Acide folique par voie orale pendant 4 mois
Enfant < 1 an : 0,5 mg/kg/jour en une prise
Enfant ≥ 1 an : 5 mg/jour en une prise

Transfusion sanguine :
Indications :
Pour décider de transfuser, plusieurs paramètres sont à prendre en compte :
Tolérance clinique de l’anémie
Présence de pathologies associées (cardiovasculaire, infection, etc.)
Rapidité de l’installation de l’anémie.
Taux d’Hb
Une fois la transfusion décidée, elle doit être réalisée sans délai.
Volume à transfuser
20 ml/kg de sang total en 4 heures ou
Utiliser la formule suivante :
Q=P × (Hb normal – Hb pathologique) × 6 → cette formule si sang total
Q = P × (Hb normal – Hb pathologique) × 3 → cette formule si concentré globulaire
Renouveler éventuellement, selon l’état clinique.
5- Surveillance :
Surveiller l'état du patient et les constantes (pouls, tension artérielle, fréquence respiratoire,
température).

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Pendant la transfusion :5 minutes après le début de la transfusion puis toutes les
15 minutes pendant la première heure puis toutes les 30 minutes jusqu'à la fin de la
transfusion.
Après la transfusion :4 à 6 heures après la fin de la transfusion.
Si des signes de surcharge volémique apparaissent :
 Arrêter provisoirement la transfusion.
 Installer le patient en position demi-assise.
 Administrer de l’oxygène.
 Administrer furosémide IV lente :
Enfant : 0,5 à 1 mg/kg
Renouveler l’injection après 2 heures si nécessaire.
Une fois le patient stabilisé, reprendre la transfusion après 30 minutes.
Prévention :
– Carence en fer ou en acide folique :
• Supplémentation médicamenteuse
• Supplémentation nutritionnelle si la ration de base est insuffisante

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