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Maorg 029 0173
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© Réseau de recherche sur l'innovation | Téléchargé le 23/05/2024 sur www.cairn.info par via Institut Méditerranéen de Formation (IP: 84.97.93.13)
ISSN 1953-6119
ISBN 9782343121581
DOI 10.3917/maorg.029.0173
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Annick SCHOTT
Université de Bordeaux-Montaigne
annick.schott@iut.u-bordeaux-motaigne.fr
« La principale différence entre un chat et un mensonge, c’est que le chat n’a que
neuf vies »
Mark Twain
INTRODUCTION
173
Peut-on agir en toute confiance, si l’on n’a pas la certitude que son
effacement devant le collectif sera efficient et que l’équité de traitement
assurée.
Par ailleurs, l’entreprise, parce que incluse dans la société, devrait
concourir par l’ajustement à celle-ci à cultiver l’intérêt général ; même si
cet imaginaire, selon François Dubet (2013), se défait. En effet, en tant
qu’institution, l'entreprise participe à l'instauration du sens pour les
groupes sociaux et les individus qui en font partie, notamment en
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fonction d’un ordre social construit selon la logique de l'intérêt et d’une
approche plus ou moins « loyale ».
En effet, n’importe quelle organisation est marquée par des asymétries
de pouvoir et d’informations horizontales et verticales. Cependant dans
ce rapport de force, pour avancer, le compromis, la création
d’obligations réciproques (ne serait-ce que pour compter sur le cerveau
de chacun de ses collaborateurs) tracent le parcours d’une communauté
d’idées et de choix. Cette série d’idées et de choix est basée sur un
système de valeurs que les hommes au travail construisent. Ce registre de
valeurs est autant structuré par l'économie des conventions que par la
mise en cohérence des dires et des actes des dirigeants. Vers le passé,
vers l’avenir, quel désir, quel vouloir, quel pouvoir (capacité), quel
savoir, …, dans quels contextes ?
Toutes ces interrogations conduisent à poser un cadre de référence,
ce tiers-garant qui dit la mémoire, qui interprète le monde, qui encourage
(ou non) à débattre, à décider d’une stratégie, d’orientations structurelles,
et qui permet donc d’agir en toute connaissance et responsabilité,
puisqu’il porte le rééquilibrage des rapports des forces en présence.
En conséquence, on ferait ainsi sens commun en entreprise [PME]
par le prisme de la culture d’entreprise.
Dès les années 50, Elliott Jaques (1955/1978) soulignait qu’une
organisation est un construit de trois composantes en interaction : la
Structure sociale, la Culture d’entreprise et la Personnalité du dirigeant.
Cela signifie, en pratique, que les choix de gestion et de modes
d’organisation sont intimement liés à tout ce qui fait le socio-éducatif du
dirigeant.
Pour ne prendre qu’un exemple, les sources et finalités de la culture
d’entreprise insistent sur cet état de fait.
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Figure 1 : Les différentes sources & finalités de la culture
d’entreprise
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Source : Auteur.
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1.1. Une chimère organisante
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(le prescrit – savoir explicite) et l’on oublie la connaissance du spécifique
(les variables relationnelles au savoir agir en situation professionnelle –
savoir implicite).
En d’autres termes, si les résultats financiers et économiques restent
incontestablement des indicateurs pertinents, cependant, ils n’opèrent
qu’en qualité de système d'alerte donnant une indication de la santé de
l'entreprise. D’autres indicateurs agissent en profondeur, notamment au
nom des contraintes (internes et externes,) des impératifs et des moyens
de production, ...
Le but ultime de la culture d’entreprise est justement d’œuvrer à faire
fonctionner en cohérence ces deux piliers - connaissance du général
(exemple indicateurs financiers) - connaissance du spécifique (exemple
climat social). Ce but ultime a parfois le défaut d’être difficile à atteindre
parce qu’il met en œuvre un ensemble complexe de bases techniques,
d’analyse, de ressenti, de réflexion, de repérages, de capacités
comportementales, de cohérence ressentie et de compréhension plus ou
moins partagée …
Il se situe aussi en rupture avec l'historique d'une approche
« mécaniste » qui ne prend en compte que des contraintes externes à
l'organisation sans considérer l'ensemble des besoins et attentes de celle-
ci. C‘est donc conjuguer les contraires ; des solutions purement
techniques qui pourraient faire courir le risque de ne s’occuper que des
symptômes sans répondre aux problématiques les plus profondes avec
une vision systémique des singularités de l'acteur dans son agir au travail.
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Tous ces éléments s’inscrivent aussi dans une logique de politique
disciplinaire correctement construite, à la fois d’un point de vue légal et
RH, qui doit en toute logique conduire à vivre au mieux ensemble au
travail. Ce qui suppose d’intérioriser et d’actionner deux principes
conditionnels et concomitants.
Considérer le droit tel un médiateur et un modérateur social. Ce qui
veut dire lui apporter toute la vigilance dans l'application des normes,
dans la lutte contre toute forme de dérives ; activer des systèmes
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opérationnels de contrôle sur les effets émergents et non désirés relatifs
aux processus productifs et intervenir de manière opportune face à des
risques incertains ou potentiels. Ancrer le cadre de référence de
l’entreprise, construit en partie par les dirigeants et dans lequel s’inscrit
toute politique disciplinaire, sur les aspects : viables des conditions de
travail, vivables du climat social, renouvelés de l'employabilité, favorisant
ainsi le développement du capital humain et le développement du capital
économique. Cela suppose pour les dirigeants d’avoir traduit leur
conviction en la nécessité d’une autorité contingente reposant sur une
approche globaliste et interactionniste de l’entreprise.
Selon Gareth Morgan (1986) qui utilisa un certain nombre de
métaphores comme analogie de la représentation de leur entreprise par
les dirigeants, cette approche globaliste et interactionniste renvoie à la
représentation « cerveau ». Cette vision de l’entreprise permet de
concevoir l’organisation comme le fruit d’interactions entre diverses
entités (interpersonnelles, informelles, organiques orientées vers la
cohésion interne). Afin de penser global et systémique, cette
représentation est corrélée à celle « flux et la transformation ». Il s’agit ici
d’étudier la nature et la source du changement et en comprendre la
logique organisationnelle. Au travers de cette métaphore, l'art de la
gestion s'avère être quelque peu malmené dans la mesure où il est
pratiquement impossible de tout prédire, organiser et commander des
systèmes dont la complexité est de plus en plus étendue. On en arrive
ainsi à une communication (éventuellement) « organisante » (faire
accoucher des idées jusqu’à une dynamique de changement en passant
par le dialogue, la concertation et la résolution de conflits).
177
Ces dirigeants comptent, bien sûr, sur le cerveau de tous leurs
« contribu-acteurs ». Non pas pour les dépouiller de leur savoir et
expériences professionnelles, mais au contraire pour qu’ils soient chez
eux dans leur travail et bien plus. Leurs démarches ont anticipé l’ANI du
19 juin 2013. En effet, cet Accord National Interprofessionnel « qualité
de vie au travail », signé par les partenaires sociaux le 19 juin 2013, a mis
en débat le travail comme facteur de santé et de socialisation. La qualité
de vie au travail [dans sa perception] est le résultat de la capacité
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d’expression et d’action des salariés sur le contenu de leur travail. Ainsi
« le sentiment de bien-être perçu collectivement et individuellement englobe l’ambiance,
la culture d’entreprise, l’intérêt du travail, les conditions de travail, le sentiment
d’implication, le degré d’autonomie et la responsabilisation, l’égalité, un droit à
l’erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une valorisation du travail effectué ».
L’ANI a fait l’objet un arrêté d’extension le 15 avril 2014, qui rend
obligatoire pour trois ans pour chaque entreprise cette politique vers
l'amélioration de la qualité de vie au travail et de l'égalité professionnelle.
Par ailleurs l’article L4121-2 du code du travail indique :
« 4° Adapter le travail à l'Homme, en particulier en ce qui concerne la conception
des postes de travail ainsi que le choix des équipements de travail et des méthodes de
travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail
cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé » ; c'est à dire en tenant
compte des différences inter-individuelles dans le but de réduire les
effets négatifs du travail sur la santé ;
« 5° Tenir compte de l'état d'évolution de la technique » ;
178
Comment alors affirmer avec Alain Gross (2014)1 que « ce que produit
l'entreprise, est et redevient, le produit de chacun des salariés » dans le cas où les
conditions minimales ne seraient pas requises ? L’implication du salarié
se situe en fait à la rencontre de trois conditions – la Cohérence, la
Réciprocité, l’Appropriation.
A titre d’exemple, l’Appropriation signifie que nul ne peut s’impliquer
s’il ne peut avoir le sentiment de bien faire son travail, s’il ne peut
s’approprier son travail, son projet, son équipe, ou tout autre élément de
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l’expérience à laquelle il s’est affectivement lié. Ces éléments de conduite
des relations sociales butent sur des « handicaps » préalables (les
diversités sociologiques, psychologiques mais aussi philosophiques et
plus ou moins transversales des acteurs) et leurs angles de vision (plus ou
moins stratégiques ou expérimentaux). Même Freud à travers son étude
sur la horde a insisté sur l’équilibre fragile entre individu et groupe.
A titre d’exemple, une Dynamique Stratégique plus ou moins lisible
ou existante de la direction via l’ajustement relations externes (clients) et
relations internes (l'ensemble des personnels) repose sur l’élaboration par
le dirigeant d’un schéma de conduite de l'entreprise. Ce schéma constitue la clé
de voûte de l'édifice entreprise, et donc de la gestion des ressources
humaines. Il comprend le sens (le signifiant) attribué à l’entreprise, qui se
traduit par le cadre de référence que le dirigeant donne aux projets de
l’entreprise, aux choix stratégiques, aux définitions des objectifs, à la
partition opératoire des activités et des tâches. Si ces éléments sont
clairement exprimés, la conduite des relations sociales pourra être menée
de manière lisible. Et les représentants des salariés seront en mesure de
percevoir cette lisibilité …
Cette recherche de couloirs comportementaux ne peut faire
l’économie de l’aspect clanique de l’entreprise, reconnu depuis la théorie
de la horde de Freud et confirmé par la suite à travers de nombreuses
théories2 … Bien entendu, pour poursuivre en commun des objectifs et
donc imposer une division du travail, différencier les rôles, il faut un
chef, … d’entreprise. Une fois encore, tout repose sur les caractéristiques
de son profil.
Points ; Sansaulieu R. (1977), L’identité au travail – Les effets culturels de l’organisation, Paris,
Presses de la Fondation nationale des sciences politiques ; Friedberg E. (1988), L’analyse
sociologique des organisations, Paris, Privat
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1.4. Éclairer les concepts entrepreneur et caractérisation du profil
du dirigeant
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1.4.1. Concepts entrepreneur
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• L'axe de l'implication le place selon son attitude par rapport à la
prise de risques financiers (implication faible du personnel) et
personnels (implication forte du personnel).
• Le quatrième axe spécifie son système cognitif selon ses préférences
pour des choix intuitifs ou pour le recours à des démarches
analytiques et méthodologiques.
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Ce processus d’une grande complexité rétroagit avec les
caractéristiques personnelles du dirigeant, qui combinent (Mahé de
Boislandelle, 1998) tout à la fois des éléments rationnels (logique,
mémoire, forme de raisonnement, intuition, etc.), relationnels (échanges,
ouverture, introversion, etc.), émotionnels (sensibilité, empathie,
tensions, stress, etc.), culturels et normatifs (valeurs, éthique, idéologies,
jugements de valeurs, milieu socioprofessionnel, etc.).
Source : D’après Thevenet M., Dejoux C., Marbot E., Normand E.,
Bender A-F. et Silva F. (2012), Fonction RH : politiques, métiers et outils des
ressources humaines, Paris, édition Pearson (e-text et livre), 3e éd.
181
On l’aura compris, l’incohérence entre une stratégie exigeante, misant
sur la qualité, la motivation et une politique RH bas de gamme (en
termes de rémunération, de formation, de GPEC, …), induisant à
considérer le salarié comme jetable, ne peut payer sur le long terme. Le
discours de la croissance durable devient alors un moyen de distraction,
un divertissement, cette fuite en avant, dans laquelle « chacun cherche à se
fuir soi-même » (Lucrèce, 2002), une fuite qui nous enferme.
L’amélioration du vivre au travail dépend donc, et très largement, des
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priorités et décisions des dirigeants - une inscription de l’entreprise sur le
long terme avec les salariés, une culture d’entreprise respectueuse et à
l’écoute - (Lowe, 2003).
Comme l’évoquait en son temps, Lucrèce, dans son Livre IV, la
lumière de l’émancipation du nuisible peut tous nous éclairer,
« Car les plus légers chocs, répétés sans relâche,
Triomphent doucement de toute résistance.
Ainsi les gouttes d'eau qui tombent sur la pierre
Finissent par percer le plus dur des rochers. »
182
processus formels que sur les qualités humaines d'intuition, de flair, y
compris de « système D », sans croire que ces qualités pourraient être
remplacées par des procédures et inversement, les procédures par des
qualités humaines.
Dans sa relation à l’autre, pense-t-on que cet autre est digne d’utiliser
(capacité et volonté) à bon escient l’information ainsi mise en partage ? Y
a-t-il une présomption de confiance ?
Puisque le discours est un comportement (Osgoog et Walker, 1959),
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les mots utilisés par le(s) dirigeant(s) illustre(nt) ses/leurs croyances à
propos de ce qu’il(s) pense(nt) (valeurs, jugements, opinions) de faire ou
de ne pas faire.
Ce type d’observation nous renvoie à la conjugaison
information/relation chère à Paul Watzlawick (1971). Face à une
circulation de l’information à double sens et où la relation est symétrique,
le dirigeant se situe dans une posture participative et communicante.
Face à une information à sens unique et où la relation est asymétrique, le
dirigeant se situe dans ce cas dans une posture d’autocrate et mécaniste.
Il y a bien évidemment des entre-deux.
Le constat d’hypothétiques couplages contradictoires, issus d’écarts
entre discours des dirigeants et le vécu des salariés, et la présence d’une
violence symbolique née d’injonctions paradoxales (Gauléjac, 2005)
offrent donc un terrain d’investigation sur le degré de qualité dans la
stratégie relationnelle de l’entreprise. Le risque est grand de voir
s’émietter les fonds propres de la PME entraînant un accès difficile voire
impossible aux crédits, et en conséquence une impossibilité à grandir,
croître et mûrir.
Un des effets de levier, qui libèrerait (enfin ?) le système d’accès à la
pérennité pour les PME, concerne le potentiel créatif des femmes et des
hommes en situation professionnelle. Cet effet de levier (et d’autres)
constituent une des premières et incontournables étapes.
183
La taille de l’entreprise et son âge sont aussi des facteurs de choix.
La PME étudiée, dans le secteur du bâtiment, compte 110 salariés et a
27 ans d’existence. Cette entreprise se situe dans un contexte
concurrentiel très élevé puisqu'elle compte 265 concurrents dans le
département GIRONDE. Sa rentabilité commerciale (capacité de
l'entreprise à générer du résultat net en fonction de son chiffre d'affaires)
d’année en année se situe autour des 1 %.
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Voici quelques chiffres clés :
Chiffres clés 2012 2013 2014 M.S.1
Chiffre d'affaires 36 904 k€ 39 117 k€ 40 498 k€ 4 685k€
Résultat Courant
-508 k€ 354 k€ 578 k€ 86 k€
Avant Impôts
Trésorerie 2 161 k€ 3 410 k€ 2 510 k€ 434 k€
Capitaux propres 10 615 k€ 10 868 k€ 11 351 k€ 508 k€
Charges de
6 794 k€ 4 937 k€ 4 865 k€ 1 078 k€
personnel
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économique ; l'ancrage et l’entrepreneuriat familial ont façonné et
intériorisé, par acceptation du tâtonnement et de l'expérimentation, son
envie et son devoir de ne pas tricher et de durer par et pour la qualité des
relations au cœur de l'épanouissement des êtres et de l'entreprise.
La communication avec les femmes et les hommes de son entreprise
est réfléchie, structurée, basée sur un cadre de référence. On s'écoute et
l’on dialogue, on s'aide et on compare des pratiques sur ce qui semble
important. Comme le précise Michel de Certeau (1983) « la communication
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n'est pas l'information mais son traitement par une série d'opérations en fonction
d'objectifs et de relations à autrui dans un contexte d'action qui est à la fois esthétique
(plier à son désir le matériau offert en le réemployant à sa manière propre) polémique
(s’approprier des informations pour prendre pouvoir sur un savoir, si parcellaire soit-
il) et éthique (restaurer un espace de liberté, défendre l'autonomie d'un projet) ».
L'interprétation change donc selon les groupes et les individus et ne
demeure pas sans rapport avec les parcours sociaux de ces mêmes
groupes et individus.
185
tous ceux qui partagent ces principes d'en faire des
coopérateurs/contribu-acteurs.
Quels sont donc les fondamentaux stratégiques proposés par le
dirigeant ?
L'innovation, la satisfaction client mais surtout la satisfaction des
hommes jouent un rôle central dans la pérennité de l’entreprise. Toute la
stratégie de cette entreprise s’articule autour de cet objectif majeur qu’est
la pérennité (logique patrimoniale, importance de la transmission,
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modération de l’endettement et de l’accumulation, …) plus que la
croissance (logique de valorisation, stratégie du capital, rentabilité, …)
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Fondamentaux managériaux
Lien GPEC d’ABER bâtiment
actionnés par le dirigeant
Qualité de l’engagement de tous à Engagement associé à la
tous les niveaux de l’entreprise compétence
Qualité de l’information partagée
au sein de l’entreprise via Communication institutionnelle et
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l’utilisation d’un SI comme moyen compétences
de progression de l'activité et de Communication opérationnelle et
l'évaluation professionnelle voire compétences
de l'évolution personnelle
Conditions de la compétence
Qualité des relations de travail
collective
Efficacité du dialogue social sur les
Qualité des relations sociales, compétences,
construites sur un dialogue social une GPEC négociée du
actif recrutement à la progression de la
performance
Management des compétences
Qualité des modalités de mise en
collectives = Intéressement par
œuvre de l’organisation du travail
équipe identique pour tous
187
En bref, voici quelques exemples de l'intégration professionnelle sous
l’impulsion de la culture d'entreprise ABER bâtiment.
- La définition de la mission voire du territoire constitue le gage
d'accès à une satisfaction au travail. On rassure, on travaille sur la
valorisation et le transfert de savoir.
- La formation aux métiers de l'entreprise, c’est-à-dire le droit de faire
des essais/erreurs pour apprendre le métier et devenir maître de ses
missions reste une constante. De surcroît, la formation à tout niveau de
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catégorie socioprofessionnelle est primordiale.
- Le niveau de recrutement s'opère en fonction du niveau général de
formation ou d’éducation de l’ensemble des salariés. Il permet aussi de
laisser des chances de promotion interne. À candidat égal, à profil égal,
ce qui fait la différence, c’est la capacité d’écoute, l'état d’esprit, les
centres d’intérêt, son origine socioculturelle ; mais il lui est précisé que le
type de relations dans l'entreprise est basé par exemple sur l’honnêteté, la
solidarité, le respect de l’autre et que c'est dans ce cadre-là qu’il lui faudra
orienter ses relations sociales dans l'entreprise. Quand il y a un doute, il
n’y a pas de doute : le candidat ne conviendra pas.
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Source : Site de l’ANACT
Pour l’heure, tous les cadrans, au sein de la PME étudiée, sont à peu
près bien activés et ce depuis longtemps. Il est vrai aussi que cette
entreprise a obtenu le label transparence car elle a publié au moins un
bilan sur les deux dernières années.
Cependant, n’oublions pas que cette entreprise se situe dans un
contexte concurrentiel très élevé puisqu'e, ne serait-ce qu’en Gironde elle
compte 265 concurrents, que sa rentabilité moyenne annuelle oscille
entre 1 et 2 %, et qu'elle travaille à 80 % pour de grands donneurs
d'ordres. En effet, son activité se répartit comme suit : Scolaire 31 %,
Logements collectifs 30 %, Équipements publics (dont Équipements
Sanitaires & Sociaux) 22 %.
189
- Trouver ensemble des éléments de solutions,
3. Servir la Maison commune (Aristote)1, c’est-à-dire
- Travailler « l’éducation » de l’engagement personnel,
- Harmoniser les moyens et les fins,
4. Stimuler les neurones de tous les « contribu-acteurs »,
5. Dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit, c’est-à-dire
- S’assurer que les responsables ont intégré le cadre de référence,
- S’assurer que les responsables font confiance a priori à leurs
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collaborateurs,
6. Déléguer et s’entourer de collaborateurs plus compétents que soi et
leur confier de réelles responsabilités,
7. Confier les décisions opérationnelles,
8. Pratiquer des feed-back co-constructifs,
9. Incarner la transparence (processus, décisions) en rupture avec les
pratiques routinières où chacun suit les ordres sans marge de manœuvre,
10. Partager les savoirs, les faire circuler dans les réseaux d’équipes,
c’est-à-dire
- Favoriser la création de réseaux afin d’inclure tous les acteurs,
- Développer partout des partenariats,
11. Conjuguer normes et contre-habitudes pour que chacun se sente
engagé vis-à-vis des autres,
12. Etre frugal lorsque l’argent est compté et trouver des solutions
originales,
13. S’inspirer du meilleur et l’adapter,
14. Donner une vision, un but commun (la vision a plus de poids que
celui qui la porte).
190
Là encore, le risque est grand pour la PME étudiée, que toute cette
bienveillance et cette bienfaisance soient percutées par des conditions
contractuelles d'un donneur d’ordres qui imposent des déséquilibres à
cette PME (fournisseur ou sous-traitante), via des délais de paiement
excessifs, des ruptures de contrat sans préavis, et le report sur ladite
PME de frais d'étude et/ou de conception… sans l’assurance de pouvoir
obtenir la commande, voire la cession rémunérée de sa création…
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CONCLUSION
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abordable pour ces PME françaises du Bâtiment en termes économique
et psychologique. De plus, en termes macro-économique, puisque la
richesse due au travail des travailleurs européens détachés se fait en
France mais part vers d'autres pays de l’UE, par voie de conséquence le
PIB de la France, dans ce secteur d’activité, s’en trouve affaibli et la
répartition de la richesse aussi.
Ainsi dans ce contexte structurel, l’obligation de se dépasser signifie
« prédater l’autre » ! Dans ces conditions, « l’humain caméléon » si cher à Pic
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de la Mirandole trouve ses limites. Certes « parce qu’il n’est rien, il peut tout »
(Kant), tout inventer. Cette liberté née du néant originel fait que l’espèce
humaine est capable d’écrire son histoire ; une histoire tant individuelle
que culturelle. La perfectibilité individuelle fera toujours partie du champ
des possibles. Sur le plan culturel et politique, nos sociétés bougent de 20
ans en 20 ans. Et même plus vite, dans la mesure où aujourd’hui, la
différence entre les entreprises se fait sur les offres d’expériences. Il s’agit
presque de sur-mesure, le meilleur et le plus rapidement disponible. Dans
cette course aux flux, combien de pratiques loyales ?
Quelques citations en guise de conclusion réflexive :
« Le bonheur est un idéal non de la raison mais de l'imagination », Kant.
« Apprends à écrire tes blessures dans le sable et à graver tes joies dans la
pierre », Lao Tseu.
« Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé,
le courage de changer ce qui peut l’être,
et la sagesse de distinguer l’un de l’autre. »
Marc Aurèle
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