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Analyse financière

Sandrine BOYER – Analyse financière 1


Partie 1

Les équilibres du bilan :


FR, BFR, TN

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LE BILAN FONCTIONNEL

Le bilan fonctionnel permet de comprendre d’où vient l’argent de l’entreprise et comment il est utilisé.

Présentation du bilan fonctionnel


Le bilan fonctionnel rattache les différents postes du bilan aux trois fonctions auxquelles ils se rapportent :

o l’investissement

o le financement

o l’exploitation
• L’actif et le passif d’exploitation regroupent les éléments directement liés au cycle normal d’exploitation
(créances, fournisseurs…).
• L’actif et le passif hors exploitation rassemblent les éléments hors cycle normal d’exploitation (dette d’IS,
fournisseurs d’immobilisations…).
• L’actif et le passif de trésorerie regroupent les comptes de trésorerie.

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LE BILAN FONCTIONNEL

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LE BILAN FONCTIONNEL – les retraitements (voir détails en annexe)

Le cycle d’investissement
• Les biens financés par crédit-bail (retraitement).
• Les intérêts courus non échus (reclassement).
Le cycle de financement
• Les comptes courants d’associés (reclassement) ;
• La partie non appelée du capital (reclassement) ;
• Les provisions pour risques et charges (reclassement) ;
• Le cumul des amortissements et des provisions (reclassement).
Le cycle d’exploitation
• Comme pour le cycle d’investissement, les éléments d’actif doivent être retenus pour leur montant brut
• le rattachement des charges et des produits constatés d’avance (reclassement) ;
• les valeurs mobilières de placement (reclassement) ;
• des intérêts courus non échus (reclassement) ;
• les effets escomptés non échus (EENE) (retraitement).

Les amortissements et provisions pour dépréciation d’actif sont à reclasser dans les capitaux propres.
Les ressources stables = capitaux propres + dettes financières
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APPLICATION
Bilan fonctionnel – société DROÏDES

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Les ressources stables (cycle long du passif) doivent financer les emplois stables.

Si les ressources > emplois

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Si les ressources < emplois

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Le Fond de Roulement (FR)

Il se calcule par le haut du bilan


Ressources stables – emplois stables

L’entreprise doit financer l’investissement (les emplois longs par des ressources d’une durée au moins aussi
longue.

Le FR doit être positif.

• Un FR largement positif = politique financière prudente


• Apport important en capital, investissements financés par des emprunts à LMT
• Et / ou forte rentabilité (importance des réserves)

• Un FR négatif = dangereux = risque de cessation de paiement


• Cela sous-entend qu’une partie des investissements est financé soit
• À l’aide du crédit fournisseur
• Par des concours bancaires

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Le besoin en fond de roulement (BFR)

BFR = montant des capitaux nécessaires pour financer le cycle d’exploitation.

Décalage de trésorerie :
Le crédit fournisseur ne finance qu’une partie du cycle d’exploitation.

Le BRF assure la jonction entre le paiement fournisseur et l’encaissement des ventes.

BFR = Actif circulant – passif circulant

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Le BRF positif

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Le BRF négatif

Les dettes d’exploitation (ressources) sont supérieures aux actifs circulants d’exploitation (emplois).
Le cycle d’exploitation génère un excédent de trésorerie.

C’est le cas en France de la grande distribution (rotation très rapide des stocks, absence de crédit client et
délai de paiement fournisseur supérieur au délai d’écoulement des stocks).

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Le BFR d’une activité saisonnière

Le bilan donne une photo du BFR à la fin de l’année.

Celui-ci peut subir de fortes fluctuations au cours de l’année.

Exemple :
Un fabricant de jouets
• Produit régulièrement tout au long de l’année
• Ventes au mois de novembre
• Le BFR augmente tout au long de l’année en raison du stockage
• Le BFR diminuera en janvier au moment de l’encaissement des ventes.

Seul un budget de trésorerie permet de mesurer l’évolution de la trésorerie mois par mois d’une activité
saisonnière.

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La trésorerie nette (TN)

TN = FR – BFR
La trésorerie nette permet d’ajuster le FR au BFR.

Hypothèse 1 : TN négative (ou en position d’emprunt CT)

Le FR est positif. Il finance la majeur partie du BFR, mais pas la totalité.

L’entreprise doit emprunter 150 à CT pour financer la partie du cycle d’exploitation qui n’est pas couverte par les
ressources stables.
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Hypothèse 2 : TN positive (ou en position d’excédent)

Cas 1
Le FR est très largement positif.
Le BFR se finance intégralement et laisse un excédent de trésorerie.
Le FR très positif peut financer (en plus des immobilisations) un BFR positif (qui a besoin d’être financé).

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Hypothèse 2 : TN positive (ou en position d’excédent)

Cas 2
Le BFR est négatif (qui génère de la trésorerie).
Le BFR négatif (RFR : Ressource en fond de roulement) génère un excédent de trésorerie alimentant la trésorerie.
Le FR positif contribue également à alimenter la trésorerie.

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EXPLIQUER LA DEGRADATION DE LA TRESORERIE

Variation de trésorerie = tous les flux financiers traversant l’entreprise.

Toute variation du FR ou du BFR a des répercussions immédiates sur la trésorerie.

La crise de trésorerie est comparable au symptôme d’une maladie : il convient de diagnostiquer.

Plusieurs causes peuvent être à l’origine d’une telle dégradation.

• La crise de croissance
• La mauvaise gestion du BFR
• Le mauvais choix de financement
• La perte de rentabilité
• La réduction d’activité

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Scénario 1 : la crise de croissance

• Augmentation des ventes = augmentation proportionnelle du BFR


Augmentation de 30% des ventes = augmentation de 30% du BFR (à conditions de gestion égales)
• Les banquiers n’ajustent pas systématiquement à la hausse les lignes de crédit court terme
• L’entreprise risque alors de ne pas avoir les ressources suffisantes pour financer la croissance de son
exploitation
= cessation de paiement.

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Scénario 1 : la crise de croissance

Les pistes de solution

o Réaliser un apport en capital :


Face à l’augmentation du BFR, la réponse la plus saine consiste à augmenter les capitaux propres.

o Modérer la croissance :
Face à l’impossibilité d’augmenter le capital, il est alors nécessaire de freiner la croissance des ventes.

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Scénario 2 : la mauvaise gestion du BFR

L’entreprise laisse se dégrader le délai d’écoulement des stock et le crédit client.


Le BFR progresse mais plus rapidement que les ventes.

Exemple :
Une PME spécialisée dans la fabrication d’agencement sur mesure pour les magasins (meubles, enseignes,
agencements, etc.).
Elle rencontre des difficultés de trésorerie et fait réaliser un audit de la situation.
• Sur-approvisionnement en matières premières motivé par la peur de rupture de stock.
• Pas de demande d’acompte, les commerciaux ne se sentent pas à l’aise pour négocier.
• Absence de négociation des délais de paiement. Les commerciaux n’ont pas été sensibilisés sur ce point.
• Absence d’action de recouvrement téléphonique = créances impayées.
• Retards fréquents de la pose du matériel en magasin dus à un sous-effectif = allongement du délai de
facturation et donc de l’encaissement.
• Litiges techniques et administratifs résolus avec un délai de plusieurs semaines = paiement différé.

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Scénario 2 : la mauvaise gestion du BFR

Pistes de solution :

Pour sortir de cette crise, il faut mieux gérer le BFR.

• Gestion des stocks et des approvisionnements


• Négociation des délais de paiement client et fournisseur
• Demande d’acompte
• Résolution rapide des litiges administratifs et techniques
• Amélioration des différents processus dans l’entreprise afin de réduire le nombre de litiges (démarche qualité)
• Création d’une procédure de recouvrement écrit et téléphonique.

Il faut résoudre les problèmes en amont.


Ne pas se contenter de négocier des augmentations de découvert avec la banque ou un délai supplémentaire
auprès du fournisseur.

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Scénario 3 : le mauvais choix de financement

Il s’agit d’un autofinancement abusif.

L’entreprise investit sans mettre en place de nouvelles ressources stables (emprunt LMT, augmentation du capital,
apport en compte courant d’associé).
• L’entreprise compte sur la capacité d’autofinancement (CAF) pour absorber la dépense.
Si la CAF disponible pour financer cet investissement est insuffisante, le FR se dégrade.
• L’entreprise emprunte à MT sur une durée trop courte par rapport à la rentabilité de l’entreprise ou du projet.
Remboursements en capital trop élevés par rapport à la CAF générée = dégradation du FR et de la
trésorerie.

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Scénario 3 : le mauvais choix de financement

Pistes de solution :

o Mettre en place un financement à LMT « à postériori » pour rééquilibrer sa structure financière.
o Lease-back (vendre son actif et le récupérer en location longue durée)
o Consolidation du découvert en prêt à moyen terme à négocier avec son banquier.

L’entreprise évitera de provoquer de telle situation.


Le banquier n’apprécie pas d’être mis devant le fait accompli.
Son refus de consolider le découvert en prêt à moyen terme risquerait d’être fatal à l’entreprise.

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Scénario 4 : la perte de rentabilité

Les pertes accumulées


• diminuent les capitaux propres
• Le fond de roulement se dégrade.

Pistes de solution :

L’entreprise devra sans doute reconstituer ses capitaux propres en faisant de nouveau appel aux
actionnaires.
Pour accepter de « recapitaliser », il faut que ceux-ci aient confiance dans l’entreprise.
Elle devra donc convaincre du retour à la rentabilité.
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Scénario 5 : la réduction d’activité

Cette cause de dégradation est plus conjoncturelle que les précédentes.

Face à une baisse du carnet de commandes, l’entreprise ne réduit pas immédiatement son programme de
fabrication.
Par conséquent, le stock augmente.

On peut espérer qu’au bout de plusieurs semaines, l’entreprise aura réduit sa production, à moins que les ventes
n’aient réellement redémarré.

La baisse d’activité s’accompagne souvent de pertes, le niveau d’activité ne parvient plus à absorber les charges
de structures.

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Conclusion

o La variation de trésorerie est la résultante de tous les flux financiers de l’entreprise. Il s’agit de l’indicateur
financier le plus synthétique qui soit.

o Le trésorier ne peut donc être tenu pour responsable de son éventuelle dégradation. Son travail se situe « en
bout de chaîne ». Les causes de la dégradation doivent être recherchée en amont.

o Il a toutefois pour rôle de tirer la sonnette d’alarme en cas de dégradation car il est le premier informé de
l’évolution de la gestion quotidienne.

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APPLICATION
Analyse de la trésorerie

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EQUILIBRES FINANCIERS – VU D’ENSEMBLE

APPLICATION SOCIETE DROÏDES

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TABLEAU DES FLUX DE TRESORERIE

Pour être en bonne santé, une entreprise doit à moyen et long terme, être rentable et se développer.
Mais à CT, c’est l’état de sa trésorerie qui garantit sa pérennité.
Une incapacité à payer ses dettes à leur échéance peut mener tout droit au dépôt de bilan.

Le bilan et le compte de résultat sont important dans l’analyse.


Mais l’analyse de l’évolution de la trésorerie est fondamentale.

C’est le rôle du tableau des flux de trésorerie (cash flow statement en anglais) qui succède de + en + à ce qu’on
appelle encore le tableau de financement.

Sandrine BOYER – Analyse financière – Le tableau de flux de trésorerie 29


TABLEAU DES FLUX DE TRESORERIE

Les flux de trésorerie liés à l'activité

Ils comprennent :

• les flux d'exploitation relatifs aux charges et aux produits d'exploitation : encaissements des créances auprès
des clients, règlements des dettes aux fournisseurs, aux salariés et aux organismes sociaux par exemple.

• les flux correspondant aux charges décaissées (financières, exceptionnelles, à la participation des salariés et à
l'impôt sur les sociétés) et aux produits encaissés (financiers, exceptionnels).

NB : Ils ne concernent pas les flux liés aux opérations d'investissement et de financement.

Sandrine BOYER – Analyse financière – Le tableau de flux de trésorerie 30


TABLEAU DES FLUX DE TRESORERIE

Les flux de trésorerie liés à l'activité

Résultat d'exploitation
+ Amortissements et provisions nettes des reprises (1)
= Résultat brut d'exploitation
- Variation du B.F.R.E. (stocks, créances, dettes) (2)
- Frais financiers
+ Produits financiers
- Impôts sur les sociétés
- Charges exceptionnelles d'activité
+ Produits exceptionnels d'activité
+ Autres créances d'activité
- Autres dettes d'activité
= Flux net de trésorerie d'activité

(1) Elimination des charges et des produits sans incidence sur la trésorerie. Sauf reprise portant sur l’actif circ.
(2) Autres encaissements et autres décaissements liés à l'activité. Valeurs nettes.

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TABLEAU DES FLUX DE TRESORERIE

Les flux d’investissement

Les flux de trésorerie liés aux opérations d'investissement comprennent les flux relatifs aux encaissements et aux
décaissements pour :

• Acquérir (-) ou céder (+) des immobilisations corporelles (terrains, constructions, matériel et outillage, ...) et
incorporelles (marques, brevets, ...),
Certaines immobilisations ont été produites par l'entreprise ainsi que les frais de recherche et développement
inscrits à l'actif,
• Acquérir (-) ou céder (+) une part du capital d'autres entreprises (acquisitions et cessions),
• Consentir des prêts ou des avances (-) à des tiers ou en obtenir le remboursement (+),
• Acquérir ou céder d'autres immobilisations financières (dépôts et cautionnements, titres exclus de la trésorerie
comme les titres immobilisés et les titres de participation).

Le flux net de trésorerie lié aux opérations d'investissement est obtenu par différence entre les encaissements
et les décaissements relatifs aux opérations d'investissement et de désinvestissement après variation des
créances et des dettes sur immobilisations...

Sandrine BOYER – Analyse financière – Le tableau de flux de trésorerie 32


TABLEAU DES FLUX DE TRESORERIE

Les flux de financement

Les flux de trésorerie liés aux opérations de financement sont constitués par :

• les ressources de financement (+) (augmentations de capital, nouveaux emprunts, subventions


d'investissement, ...),

• les décaissements (-) (distribution de dividendes, remboursements d'emprunts, ...).

Le flux net de trésorerie lié aux opérations de financement est calculé en faisant la différence entre les flux
d'encaissement et les flux de décaissement.

Sandrine BOYER – Analyse financière – Le tableau de flux de trésorerie 33


TABLEAU DES FLUX DE TRESORERIE

Les Tableaux des flux de trésorerie de l'Ordre des Experts Comptables (OEC) (1998)

Sandrine BOYER – Analyse financière – Le tableau de flux de trésorerie 34


TABLEAU DES FLUX DE TRESORERIE

Les Tableaux des flux de trésorerie de l'Ordre des Experts Comptables (OEC) (1998)

Sandrine BOYER – Analyse financière – Le tableau de flux de trésorerie 35


APPLICATION SOCIETE DROÏDES

Sandrine BOYER – Analyse financière – Bilan Fonctionnel 36


Partie 4

Les ratios : outil de diagnostic de


l’entreprise

Sandrine BOYER – Analyse financière – Les ratios, outils de diagnostic 37


LES RATIOS, OUTILS DE DIAGNOSTIC - ratio de structure et de liquidité

Ratios de rotation et délais

Ces ratios permettent de comprendre l’évolution du BFR.

Ils mesurent les différentes valeurs en jours de CA.

Selon les études ou les manuels, on trouve des années de 365 jours ou de 360 jours dans le calcul des ratios.
Pour simplifier, nous prendrons 360 jours.

Par ailleurs, les ratios doivent selon les cas avoir des valeurs TTC au numéraire et au dénominateur ou HT
également aux 2 niveaux.

Valeur relative du BFR = BFR / CA HT x 360 j

Sandrine BOYER – Analyse financière – Les ratios, outils de diagnostic 38


LES RATIOS, OUTILS DE DIAGNOSTIC - ratio de structure et de liquidité

Ratios de rotation et délais

Durée moyenne des composants du BFR

Délai moyen du stock = SF brut de marchandises / achat de marchandises HT x 360 j


Ou
= SF brut de MP + autres appro / achat de MP et autres appro HT x 360 j

Délai moyen de créances clients = créances clients brutes / CA TTC x 360 j

Délai moyen de crédits fournisseurs = dettes FRS / achat de marchandises, MP ou appro, autres achats et
charges externes TTC x 360 j

Sandrine BOYER – Analyse financière – Les ratios, outils de diagnostic 39


LES RATIOS, OUTILS DE DIAGNOSTIC - ratio de structure et de liquidité

Ratios de rotation et délais

Illustration Société DROÏDES

Stocks et clients sont qualifiés de bruts, c’est-à-dire sans tenir compte des éventuelles dépréciations au bilan.
Sinon, cela pourrait complètement modifier l’interprétation des valeurs indiquées.

Prenons le cas des clients.


Imaginons que le compte clients à l’actif ait été déprécié de 50%.
Cela diminuerait de moitié le montant net des créances clients, et le ratio donnerait également un résultat
diminué de moitié si on prenait le compte clients pour son montant net.
Il indiquerait que plus les créances sont douteuses, plus elles sont encaissées vite !
Cela troublerait quelque peu le diagnostic.

Sandrine BOYER – Analyse financière – Les ratios, outils de diagnostic 40


LES RATIOS, OUTILS DE DIAGNOSTIC - ratio de structure et de liquidité

Ratios de rotation et délais

Illustration Société DROÏDES – analyse N-1

Le BRF a beaucoup augmenté en N-1, à la fois en valeur absolue et en jours de CA.

Il est passé de 385,5 à 449,2 (soit + 16,5%) alors que le CA passait de 809,6 à 848,4 (soit + 4,8 %) !
C’est très paradoxal, il devrait augmenter de façon proportionnelle.

L’explication apparaît dans les ratios suivants :


• La gestion des stocks s’est un peu dégradée, les stocks passant de 55 jours d’achats à 57 jours.
• Mais la dégradation concerne surtout les clients dont la durée moyenne est passée de 170 à 190 jours de CA.
Ils paient donc moins rapidement (presque 1 mois de plus).
• Cependant le crédit fournisseur s’est un peu allongé, passant de 53 jours d’achats à 57 jours. Les
fournisseurs sont donc payés un peu plus tardivement. Il faudrait savoir si c’est de leur plein gré.

Dans tous les cas, sur le plan strictement financier, les ratios créances clients et délais de possession des stocks
ne sont pas allés dans le bon sens et ne sont pas compensés par le ratio du délai de paiement fournisseur.
Sandrine BOYER – Analyse financière – Les ratios, outils de diagnostic 41
LES RATIOS, OUTILS DE DIAGNOSTIC - ratio de structure et de liquidité

Ratios de rotation et délais

Illustration Société DROÏDES

Attention, prudence dans l’interprétation !

L’entreprise a-t-elle une activité régulière pendant toute l’année ou au contraire, a-t-elle une activité très
saisonnière ?

Cela peut avoir des conséquences fortes sur les valeurs au bilan à la fin de l’exercice comptable et peut amener à
des erreurs d’interprétation, d’où la nécessité d’aller au-delà des ratios, qui ne sont que des indices, en posant
des questions adéquates aux dirigeants.

Sandrine BOYER – Analyse financière – Les ratios, outils de diagnostic 42


LES RATIOS, OUTILS DE DIAGNOSTIC DE L’ENTREPRISE

Les ratios sont simplement des indices, et non des preuves, il faut en général approfondir, par d’autres
informations, calculs, l’indication qu’ils apportent.

En particulier, il faut relier aux valeurs absolues les valeurs relatives qu’ils indiquent.

Illustration
Préférez-vous avoir un intéressement de 1% du montant des ventes d’une société X ou 10% dans une société Y ?
Vous préférez sans doute 1% de 100 millions que 10% de 1 million !

Les ratios permettent :


• De faire des comparaisons entre entreprises du même secteur d’activité,
• D’analyser leur évolution dans le temps pour une même entreprise.

Le but est de justifier une opinion et non de calculer pour calculer !

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LES RATIOS, OUTILS DE DIAGNOSTIC - ratio d’activité, de profitabilité et de rentabilité

Ratios d’activité, de profitabilité et de rentabilité

Ces ratios regroupent des chiffres issus du compte de résultat et en particulier des SIG.

Dans les entreprises ayant une activité commerciale, la marge commerciale peut être rapportée au CA.
On obtiendra ce qu’on appelle le taux de marque.

Taux de marque = marge commerciale / ventes de marchandises


Marge commerciale = vente de marchandises – coût d’achat des marchandises vendues

Il ne faut pas confondre le taux de marque avec le taux de marge, qui rapporte la marge commerciale au coût
d’achat des marchandises.

Taux de marge = marge commerciale / coût d’achat des marchandises vendues

Sandrine BOYER – Analyse financière – Les ratios, outils de diagnostic 44


LES RATIOS, OUTILS DE DIAGNOSTIC - ratio d’activité, de profitabilité et de rentabilité

Ratios d’activité, de profitabilité et de rentabilité

Variation du CA = (CA N – CA N-1) / CA N-1

Taux de profitabilité = résultat net / CA


Pour un taux de 20%, cela signifie que pour 1000 € de CA, l’entreprise réalise un bénéfice de 200 €

Taux de rentabilité = résultat net / capitaux investis

Capitaux engagés = Capitaux propres + Endettement net (endettement financier – disponibilités)


=
Capitaux investis = Immobilisations nettes + BFR

On distingue les notions de rentabilité et de profitabilité :


• Profitabilité, on compare par rapport au CA
• Rentabilité, on compare par rapport aux capitaux propres (notion d’efficience).
Sandrine BOYER – Analyse financière – Les ratios, outils de diagnostic 45
LES RATIOS, OUTILS DE DIAGNOSTIC - ratio de structure et de liquidité

Ratios de structure

On parle de ratio d’endettement, de capacité d’endettement structurel.


En fait, il existe plusieurs formules de calcul, tout dépend de son approche.

Capitaux propres / dettes financières LMT


(généralement, il doit être supérieur à 1)

On parle également de capacité de remboursement des dettes à LMT.

Dettes financières / CAF


(objectif le plus courant, inférieur ou = à 3)

Sandrine BOYER – Analyse financière – Les ratios, outils de diagnostic 46


LES RATIOS, OUTILS DE DIAGNOSTIC - ratio de structure et de liquidité

Ratios de structure

Illustration société DROÏDES

Que penser de la structure financière de DROÏDES ?

On estime en général que les dettes financières ne doivent pas dépasser le montant des capitaux propres.

Avec DROÏDES on est juste à la limite de cet objectif puisque les capitaux propres sont 1,2 fois supérieurs aux
dettes financières.

Cette société n’a pas beaucoup de capacité à s’endetter.

Cela est d’autant plus vrai que le ratio (capacité de remboursement) est au-dessus du seuil de 3 ans attendus.
La société, en fonction des années, a un ratio de 3,7 à 4,1 ans.

Sandrine BOYER – Analyse financière – Les ratios, outils de diagnostic 47


LES RATIOS, OUTILS DE DIAGNOSTIC - ratio de structure et de liquidité

Ratios de structure

Illustration ALPHA / OMEGA

Afin de ne pas suivre aveuglément ce que peut vous faire penser un seul ratio.
Laquelle des 2 sociétés vous paraît la mieux structurée ?

Ratios Société ALPHA Société OMEGA


Dettes financières / CAF 1,5 4
Capitaux propres / dettes LMT 0,25 2

Sandrine BOYER – Analyse financière – Les ratios, outils de diagnostic 48


LES RATIOS, OUTILS DE DIAGNOSTIC - ratio de structure et de liquidité
Ratios de structure
Illustration ALPHA / OMEGA
Si on prend en compte la relation entre capitaux propres et dettes financières, il est évident que la société
OMEGA apparaît la mieux structurée.
Ses dettes financières ne représentent que la moitié de ses capitaux propres, ce qui correspond largement aux
normes habituellement requises, à savoir que les capitaux propres doivent être supérieurs aux dettes
financières.

Mais si on compare maintenant les dettes financières à la CAF, on voit qu’ALPHA rembourserait toutes ses
dettes en 1,5 an grâce à sa CAF, alors qu’OMEGA le ferait en 4 ans, ce qui est beaucoup moins bien.
On considère en général que ce ratio doit être inférieur à 3.

Donc, sur la base de ces 2 ratios, on aurait tendance à préférer ALPHA, à condition de penser que ses résultats
seront récurrents, ce qui n’est pas prouvé.
Les ratios sont donc des indicateurs.
En soi, il ne prouve rien.
Il faut évidemment d’autres informations pour valider ce qu’ils semblent indiquer.

Sandrine BOYER – Analyse financière – Les ratios, outils de diagnostic 49


LES RATIOS, OUTILS DE DIAGNOSTIC - ratio de structure et de liquidité

Quelques ratios complémentaires

Degré d’amortissement des immobilisations = amortissements cumulés / immobilisations amortissables brutes

Illustration Société SIMPLISSIMUS

Sandrine BOYER – Analyse financière – Les ratios, outils de diagnostic 50


LES RATIOS, OUTILS DE DIAGNOSTIC - ratio de structure et de liquidité

Quelques ratios complémentaires

Illustration Société SIMPLISSIMUS

Dans les comptes de résultat de SIMPLISSIMUS, on peut constater que les dotations aux amortissements sont
passées successivement de 364,3 en N-2, à 388,9 en N-1 et à 416,9 en N.
Il y a donc un accroissement constant.
En supposant qu’il n’y a pas eu de cession (élément visible dans le résultat exceptionnel), les variations du cumul
d’amortissements constatés dans les bilans successifs correspondent bien aux amortissements pratiqués chaque
année.

Le ratio Amortissements cumulés / immobilisations amortissables brutes permet, par différence, de constater la
valeur nette comptable des immobilisations amortissables par rapport à la valeur d’origine.

En N-2, la VNC représente 34%, puis 33% en N-1 et 31% en N.


Cela montre que malgré les investissements réalisés en N-1 et N, les immobilisations sont en moyenne encore
amorties à plus de 65 % (soit des immo vieillissantes…. Peut-être ?).

Sandrine BOYER – Analyse financière – Les ratios, outils de diagnostic 51


Partie 5

Rentabilité et risque

Sandrine BOYER – Analyse financière – Rentabilité et risque 52


RENTABILITE ET RISQUE

Rentabilité économique : résulte de l’activité de l’entreprise, quels que soient sa structure et ses moyens de
financement.
Rentabilité financière : celle qui intéresse les actionnaires ou associés de l’entreprise par rapport aux fonds qu’ils
ont apportés et quelle que soit l’activité de l’entreprise.
Nous verrons le rapport existant entre ces 2 notions : l’effet de levier.
Pour un même taux de rentabilité économique lié à l’activité de l’entreprise, on peut avoir une rentabilité
financière très différente en fonction de la structure financière de l’entreprise, c’est-à-dire la part des capitaux
propres par rapport à l’endettement et au coût de cet endettement.

Mais rien n’est parfait, il y a une limite à l’effet de levier : c’est le risque encouru, et les préteurs vont le faire
payer par une hausse des taux d’intérêt.
Par ailleurs, l’entreprise court un risque en cas de chute d’activité, c’est de ne pas pouvoir faire face à ses
échéances.

Ce risque est d’autant plus élevé que le CA est proche du seuil de rentabilité et que ses charges de structure sont
importantes.

Sandrine BOYER – Analyse financière – Rentabilité et risque 53


RENTABILITE ET RISQUE

Qu’est-ce que la rentabilité ?

Est rentable ce qui donne un profit, un bénéfice intéressant, suffisant.

Dire qu’une activité, une entreprise est rentable peut avoir plusieurs sens :
• rentable dans l’absolu
• ou rentable pour quelqu’un de particulier, les actionnaires, l’Etat, les salariés, les fournisseurs, etc. ?

Nous allons définir 2 approches différentes : rentabilité économique et rentabilité financière.

Sandrine BOYER – Analyse financière – Rentabilité et risque 54


RENTABILITE ET RISQUE

1ère approche : rentabilité économique


Ici, nous nous intéressons à la rentabilité des actifs mis en œuvre pour assurer l’activité de l’entreprise, quelle
que soit la façon dont ils ont été financés (ici nous en faisons abstraction).
On parle alors de la rentabilité des actifs économiques, appelés également
• actifs opérationnels
• ou encore capitaux employés (traduction de capital employed)
• ou capitaux investis.
On peut ainsi étudier séparément l’activité de l’entreprise et la façon dont elle est financée.

2ème approche : rentabilité financière


Ici, nous nous intéressons à la rentabilité de l’argent investi par les actionnaires ou les associés de l’entreprise,
c’est-à-dire les seuls capitaux propres, après prise en compte du coût des autres moyens de financement.
On parle alors de la rentabilité financière des capitaux propres ou ROE (return on equity).

Sandrine BOYER – Analyse financière – Rentabilité et risque 55


RENTABILITE ET RISQUE

Il est d’usage de considérer le résultat économique comme étant le résultat d’exploitation net d’impôt.
Pour cela, il faut recalculer un impôt sur le bénéfice différent de celui qui est dans le compte de résultat car ne
tenant pas compte, en particulier, des charges financières sur emprunts.

C’est donc l’impôt à supporter s’il n’y avait pas de charges financières sur emprunt afin de rendre ce résultat
économique après impôt indépendant de la façon dont l’entreprise obtient ses financements (capitaux propres
ou emprunts).
Ce résultat économique après impôt = NOPAT (net operating profit after tax).

ROCE
= rentabilité économique nette
= return on capital employed
= rentabilité des capitaux investis (ou employés) après impôt

ROCE = résultat d’exploitation après impôt / capitaux investis

Rentabilité lorsqu’au dénominateur figurent des éléments de bilan comme les capitaux propres ou l’actif économique.
Profitabilité lorsqu’au dénominateur figure le CA.
Sandrine BOYER – Analyse financière – Rentabilité et risque 56
RENTABILITE ET RISQUE

Illustration

L’entreprise X a un résultat d’exploitation égal à 60 pour un CA de 2 000.

En tenant compte de l’impôt calculé sur ce résultat, le résultat économique net d’impôt est égal à 60 x 2/3 = 40

L’actif économique est composé ainsi : capitaux propres 400 et dettes financières MLT 100, soit 500.
Le taux de rentabilité économique net d’impôt est égal à 40/500 soit 8%.

Sandrine BOYER – Analyse financière – Rentabilité et risque 57


RENTABILITE ET RISQUE

Qu’est-ce que la rentabilité financière ?

La rentabilité financière se mesure par rapport aux ressources apportées par les propriétaires de l’entreprise
(associés d’une SARL ou actionnaires d’une SA).

Elle constitue ainsi une mesure de l’efficience de l’entreprise dans l’utilisation des ressources que ceux-ci mettent
à la disposition de l’entreprise.

Le ratio le plus souvent utilisé est :


R = résultat net / capitaux propres (hors résultat de l’exercice)

Le résultat net dépend à la fois de la rentabilité économique nette de l’entreprise, des charges financières nettes
liées aux dettes et du taux d’endettement.

Ce ratio correspond à ce que les anglo-Saxons appellent ROE (Return On Equity) et qu’on pourrait traduire par «
rendement des capitaux propres ».

Sandrine BOYER – Analyse financière – Rentabilité et risque 58


RENTABILITE ET RISQUE

Qu’est-ce que l’effet de levier financier ?

C’est le moyen, dans certaines conditions, que l’endettement puisse être un facteur d’accroissement de la
rentabilité des capitaux propres.

Illustration société LAMBDA


L’entreprise LAMBDA présente le bilan économique suivant :

Sandrine BOYER – Analyse financière – Rentabilité et risque 59


RENTABILITE ET RISQUE

Qu’est-ce que l’effet de levier financier ?

Illustration société LAMBDA


Le résultat d’exploitation (avant impôt) = 15.
La dotation aux amortissements = 8
Le taux d’intérêt des dettes = 9%
On suppose le taux d’imposition à 33 1/3

Résultat économique (ou d’exploitation net) = 15 x 2/3 = 10

Taux de rentabilité économique (net) = résultat économique net / actif économique = 10/100 = 10%

Résultat net = [15 – (30 x 0,09)] x 2/3 = 8,2

Taux de rentabilité financière = Résultat net / capitaux propres = 8,2 / 70 = 11,7 %

On dit ici qu’il y a effet de levier = 11,7 % - 10 % = + 1,7 %

Sandrine BOYER – Analyse financière – Rentabilité et risque 60


RENTABILITE ET RISQUE

Qu’est-ce que l’effet de levier financier ?

Quand le taux de rendement économique est supérieur au taux d’endettement (net d’impôt), l’endettement
peut augmenter la rentabilité financière.

Cet effet est d’autant plus importants que Dettes / Capitaux Propres (le levier = le gearing (engrenage) ) est
élevé.

Sandrine BOYER – Analyse financière – Rentabilité et risque 61


RENTABILITE ET RISQUE

Quand l’effet de levier devient effet de massue

Illustration
Une entreprise peut emprunter au taux de 8% l’an, soit 5,33% net d’impôt.

Elle veut examiner ce que serait sa rentabilité des capitaux propres :


• Dans 3 hypothèses de taux de rentabilité économique : 12%, 8%, et 5%
• Et pour chacune de ces hypothèses en envisageant un financement
• Entièrement par capitaux propres
• Moitié par capitaux propres et moitié par emprunt
• 30 % en capitaux propres et 70 % en dettes financières

On supposera un impôt sur les bénéfices au taux de 33 1/3

Sandrine BOYER – Analyse financière – Rentabilité et risque 62


RENTABILITE ET RISQUE
Quand l’effet de levier devient effet de massue - Illustration
Rentabilité à 12% Rentabilité à 8% Rentabilité à 5%
Capitaux propres 1000 500 300 1000 500 300 1000 500 300
Dettes financières 0 500 700 0 500 700 0 500 700
Capitaux investis 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000
           
Résultat d'exploitation avant impôt 180 180 180 120 120 120 75 75 75
Résultat d'exploitation après impôt 120 120 120 80 80 80 50 50 50
Intérêt 0 40 56 0 40 56 0 40 56
Résultat avant impôt 180 140 124 120 80 64 75 35 19
Impôt 60 47 41 40 27 21 25 12 6
Résultat net 120 93 83 80 53 43 50 23 13
           

120 / 120 / 120 / 80 / 1000 80 / 1000 80 / 1000 50 / 1000 51 / 1000 52 / 1000


  1000 = 1000 = 1000 = = = = = = =
Taux de rentabilité économique 12,0% 12,0% 12,0% 8,0% 8,0% 8,0% 5,0% 5,0% 5,0%

120 / 93 / 500 83 / 300 80 / 1000 53 / 500 43 / 300 50 / 1000 23 / 500 13 / 300


  1000 = = = = = = = = =
Taux de rentabilité financière 12,0% 18,7% 27,6% 8,0% 10,7% 14,2% 5,0% 4,7% 4,2%
Sandrine BOYER – Analyse financière – Rentabilité et risque 63
RENTABILITE ET RISQUE

Les limites de levier financier ?

On a l’illusion qu’il suffirait de s’endetter le plus possible dès lors que les taux d’intérêt sont plus faibles que le
taux de rentabilité économique.

Ce serait oublier qu’en cas de baisse d’activité et du taux de rentabilité économique, il faudrait continuer à payer
les intérêts et rembourser les emprunts.

L’effet de levier se transformerait en effet de massue (lorsque le taux d’intérêt net d’impôt est supérieur au taux
de rentabilité économique).

Par ailleurs, les banques sont attentives au risque encouru et ne permettent pas aux entreprises un taux
d’endettement excessif.

Un endettement égal aux capitaux propres est souvent considéré comme un maximum absolu d’endettement.

Sandrine BOYER – Analyse financière – Rentabilité et risque 64


RENTABILITE ET RISQUE

Les limites de levier financier ?

Illustration société LAMBDA


Reprenons l’exemple de l’entreprise LAMBDA, mais cette fois avec des capitaux propres de 50 compensé par des
dettes financières de 50.
Comme l’augmentation de la dette augmente le risque, on peut imaginer qu’elle doit supporter un taux de 12%
pour ses emprunts.
Le taux de rentabilité économique n’a pas changé = 10 %
Résultat net = [15 – (50 x 0,12)] x 2/3 = 6
ROE = Taux de rentabilité financière = Résultat net / capitaux propres = 6 / 50 = 12 %
Le ROE est légèrement supérieur au cas précédent, malgré une hausse du taux d’intérêt.
Alors où est le problème ?
Il y a quand même un effet de levier positif : 12% - 10% = +2%, un peu supérieur au cas précédent, mais à quel
prix ?

Sandrine BOYER – Analyse financière – Rentabilité et risque 65


RENTABILITE ET RISQUE

Les limites de levier financier ?

Illustration Société LAMBDA

Hypothèse 1 : capitaux propres 70 et dettes financière 30


La CAF est = Résultat net + dotation aux amortissements = 8,2 + 8 = 16,2

Le ratio Dette/CAF = 30 / 16,2 = 1,85 ce qui est acceptable

Hypothèse 2 : capitaux propres 50 et dettes financière 50


CAF = 6 + 8 = 14

Le ratio Dette/CAF = 50 / 14 = 3,57 ce qui est inacceptable si l’on considère que ce ratio ne doit pas dépasser 3.

De plus, s’il y avait une diminution du résultat économique, imputable par exemple à une baisse du CA,
l’entreprise risquerait fort de ne pas pouvoir honorer ses échéances de remboursement, ce qui pourrait l’amener
à déposer son bilan.

Sandrine BOYER – Analyse financière – Rentabilité et risque 66

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