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Le bilan fonctionnel permet de comprendre d’où vient l’argent de l’entreprise et comment il est utilisé.
o l’investissement
o le financement
o l’exploitation
• L’actif et le passif d’exploitation regroupent les éléments directement liés au cycle normal d’exploitation
(créances, fournisseurs…).
• L’actif et le passif hors exploitation rassemblent les éléments hors cycle normal d’exploitation (dette d’IS,
fournisseurs d’immobilisations…).
• L’actif et le passif de trésorerie regroupent les comptes de trésorerie.
Le cycle d’investissement
• Les biens financés par crédit-bail (retraitement).
• Les intérêts courus non échus (reclassement).
Le cycle de financement
• Les comptes courants d’associés (reclassement) ;
• La partie non appelée du capital (reclassement) ;
• Les provisions pour risques et charges (reclassement) ;
• Le cumul des amortissements et des provisions (reclassement).
Le cycle d’exploitation
• Comme pour le cycle d’investissement, les éléments d’actif doivent être retenus pour leur montant brut
• le rattachement des charges et des produits constatés d’avance (reclassement) ;
• les valeurs mobilières de placement (reclassement) ;
• des intérêts courus non échus (reclassement) ;
• les effets escomptés non échus (EENE) (retraitement).
Les amortissements et provisions pour dépréciation d’actif sont à reclasser dans les capitaux propres.
Les ressources stables = capitaux propres + dettes financières
Sandrine BOYER – Analyse financière – Bilan Fonctionnel 5
APPLICATION
Bilan fonctionnel – société DROÏDES
L’entreprise doit financer l’investissement (les emplois longs par des ressources d’une durée au moins aussi
longue.
Décalage de trésorerie :
Le crédit fournisseur ne finance qu’une partie du cycle d’exploitation.
Les dettes d’exploitation (ressources) sont supérieures aux actifs circulants d’exploitation (emplois).
Le cycle d’exploitation génère un excédent de trésorerie.
C’est le cas en France de la grande distribution (rotation très rapide des stocks, absence de crédit client et
délai de paiement fournisseur supérieur au délai d’écoulement des stocks).
Exemple :
Un fabricant de jouets
• Produit régulièrement tout au long de l’année
• Ventes au mois de novembre
• Le BFR augmente tout au long de l’année en raison du stockage
• Le BFR diminuera en janvier au moment de l’encaissement des ventes.
Seul un budget de trésorerie permet de mesurer l’évolution de la trésorerie mois par mois d’une activité
saisonnière.
TN = FR – BFR
La trésorerie nette permet d’ajuster le FR au BFR.
L’entreprise doit emprunter 150 à CT pour financer la partie du cycle d’exploitation qui n’est pas couverte par les
ressources stables.
Sandrine BOYER – Analyse financière – FR, BFR, TN 14
Hypothèse 2 : TN positive (ou en position d’excédent)
Cas 1
Le FR est très largement positif.
Le BFR se finance intégralement et laisse un excédent de trésorerie.
Le FR très positif peut financer (en plus des immobilisations) un BFR positif (qui a besoin d’être financé).
Cas 2
Le BFR est négatif (qui génère de la trésorerie).
Le BFR négatif (RFR : Ressource en fond de roulement) génère un excédent de trésorerie alimentant la trésorerie.
Le FR positif contribue également à alimenter la trésorerie.
• La crise de croissance
• La mauvaise gestion du BFR
• Le mauvais choix de financement
• La perte de rentabilité
• La réduction d’activité
o Modérer la croissance :
Face à l’impossibilité d’augmenter le capital, il est alors nécessaire de freiner la croissance des ventes.
Exemple :
Une PME spécialisée dans la fabrication d’agencement sur mesure pour les magasins (meubles, enseignes,
agencements, etc.).
Elle rencontre des difficultés de trésorerie et fait réaliser un audit de la situation.
• Sur-approvisionnement en matières premières motivé par la peur de rupture de stock.
• Pas de demande d’acompte, les commerciaux ne se sentent pas à l’aise pour négocier.
• Absence de négociation des délais de paiement. Les commerciaux n’ont pas été sensibilisés sur ce point.
• Absence d’action de recouvrement téléphonique = créances impayées.
• Retards fréquents de la pose du matériel en magasin dus à un sous-effectif = allongement du délai de
facturation et donc de l’encaissement.
• Litiges techniques et administratifs résolus avec un délai de plusieurs semaines = paiement différé.
Pistes de solution :
L’entreprise investit sans mettre en place de nouvelles ressources stables (emprunt LMT, augmentation du capital,
apport en compte courant d’associé).
• L’entreprise compte sur la capacité d’autofinancement (CAF) pour absorber la dépense.
Si la CAF disponible pour financer cet investissement est insuffisante, le FR se dégrade.
• L’entreprise emprunte à MT sur une durée trop courte par rapport à la rentabilité de l’entreprise ou du projet.
Remboursements en capital trop élevés par rapport à la CAF générée = dégradation du FR et de la
trésorerie.
Pistes de solution :
o Mettre en place un financement à LMT « à postériori » pour rééquilibrer sa structure financière.
o Lease-back (vendre son actif et le récupérer en location longue durée)
o Consolidation du découvert en prêt à moyen terme à négocier avec son banquier.
Pistes de solution :
L’entreprise devra sans doute reconstituer ses capitaux propres en faisant de nouveau appel aux
actionnaires.
Pour accepter de « recapitaliser », il faut que ceux-ci aient confiance dans l’entreprise.
Elle devra donc convaincre du retour à la rentabilité.
Sandrine BOYER – Analyse financière – FR, BFR, TN 24
Scénario 5 : la réduction d’activité
Face à une baisse du carnet de commandes, l’entreprise ne réduit pas immédiatement son programme de
fabrication.
Par conséquent, le stock augmente.
On peut espérer qu’au bout de plusieurs semaines, l’entreprise aura réduit sa production, à moins que les ventes
n’aient réellement redémarré.
La baisse d’activité s’accompagne souvent de pertes, le niveau d’activité ne parvient plus à absorber les charges
de structures.
o La variation de trésorerie est la résultante de tous les flux financiers de l’entreprise. Il s’agit de l’indicateur
financier le plus synthétique qui soit.
o Le trésorier ne peut donc être tenu pour responsable de son éventuelle dégradation. Son travail se situe « en
bout de chaîne ». Les causes de la dégradation doivent être recherchée en amont.
o Il a toutefois pour rôle de tirer la sonnette d’alarme en cas de dégradation car il est le premier informé de
l’évolution de la gestion quotidienne.
Pour être en bonne santé, une entreprise doit à moyen et long terme, être rentable et se développer.
Mais à CT, c’est l’état de sa trésorerie qui garantit sa pérennité.
Une incapacité à payer ses dettes à leur échéance peut mener tout droit au dépôt de bilan.
C’est le rôle du tableau des flux de trésorerie (cash flow statement en anglais) qui succède de + en + à ce qu’on
appelle encore le tableau de financement.
Ils comprennent :
• les flux d'exploitation relatifs aux charges et aux produits d'exploitation : encaissements des créances auprès
des clients, règlements des dettes aux fournisseurs, aux salariés et aux organismes sociaux par exemple.
• les flux correspondant aux charges décaissées (financières, exceptionnelles, à la participation des salariés et à
l'impôt sur les sociétés) et aux produits encaissés (financiers, exceptionnels).
NB : Ils ne concernent pas les flux liés aux opérations d'investissement et de financement.
Résultat d'exploitation
+ Amortissements et provisions nettes des reprises (1)
= Résultat brut d'exploitation
- Variation du B.F.R.E. (stocks, créances, dettes) (2)
- Frais financiers
+ Produits financiers
- Impôts sur les sociétés
- Charges exceptionnelles d'activité
+ Produits exceptionnels d'activité
+ Autres créances d'activité
- Autres dettes d'activité
= Flux net de trésorerie d'activité
(1) Elimination des charges et des produits sans incidence sur la trésorerie. Sauf reprise portant sur l’actif circ.
(2) Autres encaissements et autres décaissements liés à l'activité. Valeurs nettes.
Les flux de trésorerie liés aux opérations d'investissement comprennent les flux relatifs aux encaissements et aux
décaissements pour :
• Acquérir (-) ou céder (+) des immobilisations corporelles (terrains, constructions, matériel et outillage, ...) et
incorporelles (marques, brevets, ...),
Certaines immobilisations ont été produites par l'entreprise ainsi que les frais de recherche et développement
inscrits à l'actif,
• Acquérir (-) ou céder (+) une part du capital d'autres entreprises (acquisitions et cessions),
• Consentir des prêts ou des avances (-) à des tiers ou en obtenir le remboursement (+),
• Acquérir ou céder d'autres immobilisations financières (dépôts et cautionnements, titres exclus de la trésorerie
comme les titres immobilisés et les titres de participation).
Le flux net de trésorerie lié aux opérations d'investissement est obtenu par différence entre les encaissements
et les décaissements relatifs aux opérations d'investissement et de désinvestissement après variation des
créances et des dettes sur immobilisations...
Les flux de trésorerie liés aux opérations de financement sont constitués par :
Le flux net de trésorerie lié aux opérations de financement est calculé en faisant la différence entre les flux
d'encaissement et les flux de décaissement.
Les Tableaux des flux de trésorerie de l'Ordre des Experts Comptables (OEC) (1998)
Les Tableaux des flux de trésorerie de l'Ordre des Experts Comptables (OEC) (1998)
Selon les études ou les manuels, on trouve des années de 365 jours ou de 360 jours dans le calcul des ratios.
Pour simplifier, nous prendrons 360 jours.
Par ailleurs, les ratios doivent selon les cas avoir des valeurs TTC au numéraire et au dénominateur ou HT
également aux 2 niveaux.
Délai moyen de crédits fournisseurs = dettes FRS / achat de marchandises, MP ou appro, autres achats et
charges externes TTC x 360 j
Stocks et clients sont qualifiés de bruts, c’est-à-dire sans tenir compte des éventuelles dépréciations au bilan.
Sinon, cela pourrait complètement modifier l’interprétation des valeurs indiquées.
Il est passé de 385,5 à 449,2 (soit + 16,5%) alors que le CA passait de 809,6 à 848,4 (soit + 4,8 %) !
C’est très paradoxal, il devrait augmenter de façon proportionnelle.
Dans tous les cas, sur le plan strictement financier, les ratios créances clients et délais de possession des stocks
ne sont pas allés dans le bon sens et ne sont pas compensés par le ratio du délai de paiement fournisseur.
Sandrine BOYER – Analyse financière – Les ratios, outils de diagnostic 41
LES RATIOS, OUTILS DE DIAGNOSTIC - ratio de structure et de liquidité
L’entreprise a-t-elle une activité régulière pendant toute l’année ou au contraire, a-t-elle une activité très
saisonnière ?
Cela peut avoir des conséquences fortes sur les valeurs au bilan à la fin de l’exercice comptable et peut amener à
des erreurs d’interprétation, d’où la nécessité d’aller au-delà des ratios, qui ne sont que des indices, en posant
des questions adéquates aux dirigeants.
Les ratios sont simplement des indices, et non des preuves, il faut en général approfondir, par d’autres
informations, calculs, l’indication qu’ils apportent.
En particulier, il faut relier aux valeurs absolues les valeurs relatives qu’ils indiquent.
Illustration
Préférez-vous avoir un intéressement de 1% du montant des ventes d’une société X ou 10% dans une société Y ?
Vous préférez sans doute 1% de 100 millions que 10% de 1 million !
Ces ratios regroupent des chiffres issus du compte de résultat et en particulier des SIG.
Dans les entreprises ayant une activité commerciale, la marge commerciale peut être rapportée au CA.
On obtiendra ce qu’on appelle le taux de marque.
Il ne faut pas confondre le taux de marque avec le taux de marge, qui rapporte la marge commerciale au coût
d’achat des marchandises.
Ratios de structure
Ratios de structure
On estime en général que les dettes financières ne doivent pas dépasser le montant des capitaux propres.
Avec DROÏDES on est juste à la limite de cet objectif puisque les capitaux propres sont 1,2 fois supérieurs aux
dettes financières.
Cela est d’autant plus vrai que le ratio (capacité de remboursement) est au-dessus du seuil de 3 ans attendus.
La société, en fonction des années, a un ratio de 3,7 à 4,1 ans.
Ratios de structure
Afin de ne pas suivre aveuglément ce que peut vous faire penser un seul ratio.
Laquelle des 2 sociétés vous paraît la mieux structurée ?
Mais si on compare maintenant les dettes financières à la CAF, on voit qu’ALPHA rembourserait toutes ses
dettes en 1,5 an grâce à sa CAF, alors qu’OMEGA le ferait en 4 ans, ce qui est beaucoup moins bien.
On considère en général que ce ratio doit être inférieur à 3.
Donc, sur la base de ces 2 ratios, on aurait tendance à préférer ALPHA, à condition de penser que ses résultats
seront récurrents, ce qui n’est pas prouvé.
Les ratios sont donc des indicateurs.
En soi, il ne prouve rien.
Il faut évidemment d’autres informations pour valider ce qu’ils semblent indiquer.
Dans les comptes de résultat de SIMPLISSIMUS, on peut constater que les dotations aux amortissements sont
passées successivement de 364,3 en N-2, à 388,9 en N-1 et à 416,9 en N.
Il y a donc un accroissement constant.
En supposant qu’il n’y a pas eu de cession (élément visible dans le résultat exceptionnel), les variations du cumul
d’amortissements constatés dans les bilans successifs correspondent bien aux amortissements pratiqués chaque
année.
Le ratio Amortissements cumulés / immobilisations amortissables brutes permet, par différence, de constater la
valeur nette comptable des immobilisations amortissables par rapport à la valeur d’origine.
Rentabilité et risque
Rentabilité économique : résulte de l’activité de l’entreprise, quels que soient sa structure et ses moyens de
financement.
Rentabilité financière : celle qui intéresse les actionnaires ou associés de l’entreprise par rapport aux fonds qu’ils
ont apportés et quelle que soit l’activité de l’entreprise.
Nous verrons le rapport existant entre ces 2 notions : l’effet de levier.
Pour un même taux de rentabilité économique lié à l’activité de l’entreprise, on peut avoir une rentabilité
financière très différente en fonction de la structure financière de l’entreprise, c’est-à-dire la part des capitaux
propres par rapport à l’endettement et au coût de cet endettement.
Mais rien n’est parfait, il y a une limite à l’effet de levier : c’est le risque encouru, et les préteurs vont le faire
payer par une hausse des taux d’intérêt.
Par ailleurs, l’entreprise court un risque en cas de chute d’activité, c’est de ne pas pouvoir faire face à ses
échéances.
Ce risque est d’autant plus élevé que le CA est proche du seuil de rentabilité et que ses charges de structure sont
importantes.
Dire qu’une activité, une entreprise est rentable peut avoir plusieurs sens :
• rentable dans l’absolu
• ou rentable pour quelqu’un de particulier, les actionnaires, l’Etat, les salariés, les fournisseurs, etc. ?
Il est d’usage de considérer le résultat économique comme étant le résultat d’exploitation net d’impôt.
Pour cela, il faut recalculer un impôt sur le bénéfice différent de celui qui est dans le compte de résultat car ne
tenant pas compte, en particulier, des charges financières sur emprunts.
C’est donc l’impôt à supporter s’il n’y avait pas de charges financières sur emprunt afin de rendre ce résultat
économique après impôt indépendant de la façon dont l’entreprise obtient ses financements (capitaux propres
ou emprunts).
Ce résultat économique après impôt = NOPAT (net operating profit after tax).
ROCE
= rentabilité économique nette
= return on capital employed
= rentabilité des capitaux investis (ou employés) après impôt
Rentabilité lorsqu’au dénominateur figurent des éléments de bilan comme les capitaux propres ou l’actif économique.
Profitabilité lorsqu’au dénominateur figure le CA.
Sandrine BOYER – Analyse financière – Rentabilité et risque 56
RENTABILITE ET RISQUE
Illustration
En tenant compte de l’impôt calculé sur ce résultat, le résultat économique net d’impôt est égal à 60 x 2/3 = 40
L’actif économique est composé ainsi : capitaux propres 400 et dettes financières MLT 100, soit 500.
Le taux de rentabilité économique net d’impôt est égal à 40/500 soit 8%.
La rentabilité financière se mesure par rapport aux ressources apportées par les propriétaires de l’entreprise
(associés d’une SARL ou actionnaires d’une SA).
Elle constitue ainsi une mesure de l’efficience de l’entreprise dans l’utilisation des ressources que ceux-ci mettent
à la disposition de l’entreprise.
Le résultat net dépend à la fois de la rentabilité économique nette de l’entreprise, des charges financières nettes
liées aux dettes et du taux d’endettement.
Ce ratio correspond à ce que les anglo-Saxons appellent ROE (Return On Equity) et qu’on pourrait traduire par «
rendement des capitaux propres ».
C’est le moyen, dans certaines conditions, que l’endettement puisse être un facteur d’accroissement de la
rentabilité des capitaux propres.
Taux de rentabilité économique (net) = résultat économique net / actif économique = 10/100 = 10%
Quand le taux de rendement économique est supérieur au taux d’endettement (net d’impôt), l’endettement
peut augmenter la rentabilité financière.
Cet effet est d’autant plus importants que Dettes / Capitaux Propres (le levier = le gearing (engrenage) ) est
élevé.
Illustration
Une entreprise peut emprunter au taux de 8% l’an, soit 5,33% net d’impôt.
On a l’illusion qu’il suffirait de s’endetter le plus possible dès lors que les taux d’intérêt sont plus faibles que le
taux de rentabilité économique.
Ce serait oublier qu’en cas de baisse d’activité et du taux de rentabilité économique, il faudrait continuer à payer
les intérêts et rembourser les emprunts.
L’effet de levier se transformerait en effet de massue (lorsque le taux d’intérêt net d’impôt est supérieur au taux
de rentabilité économique).
Par ailleurs, les banques sont attentives au risque encouru et ne permettent pas aux entreprises un taux
d’endettement excessif.
Un endettement égal aux capitaux propres est souvent considéré comme un maximum absolu d’endettement.
Le ratio Dette/CAF = 50 / 14 = 3,57 ce qui est inacceptable si l’on considère que ce ratio ne doit pas dépasser 3.
De plus, s’il y avait une diminution du résultat économique, imputable par exemple à une baisse du CA,
l’entreprise risquerait fort de ne pas pouvoir honorer ses échéances de remboursement, ce qui pourrait l’amener
à déposer son bilan.