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Allergie au cabinet dentaire

Dr ABBOU.Y
Médecine dentaire sidi bel Abbes
2019.2020
introduction
• Le tableau clinique d’allergie aux matériaux
implanté ou médicaments utilisé au cabinet
dentaire , peut varier selon la gravité .
• Deux mécanisme physiopathologiques
incriminés ,l’hypersensibilité immédiate et
retardé .
• Un bilan allergologique orienté essaie de
répondre aux questions posées, en évaluant
toujours la pertinence des résultats positifs.
physiopathologie
• Hypersensibilité immédiate ou de type I :
• L’allergène induit, par le biais de cellules
dendritiques puis de l’activation de lymphocytes
T, la sécrétion d’immunoglobulines E (IgE)
spécifiques par des lymphocytes B.
• Lors d’un nouveau contact, la reconnaissance de
l’allergène induit une activation puis la
dégranulation des cellules effectrices de
l’anaphylaxie.
• Hypersensibilité retardée, de type IV :
• Cette réaction fait intervenir des lymphocytes T
spécifiques.
• Deux phases sont nécessaires, une phase initiale de
sensibilisation où les haptènes, après avoir traversé la
couche cornée, interagissent avec les cellules de
Langerhans qui migrent jusqu’au ganglion lymphatique
et activent des lymphocytes T.
• Lors d’un nouveau contact avec l’haptène, les
manifestations cliniques d’eczéma apparaissent.
Manifestations cliniques
Hypersensibilité retardée ou eczéma
allergique de contact
• correspond cliniquement à un eczéma au niveau cutané, avec
classiquement érythème, vésicule, exsudation, œdème parfois puis
desquamation. En cas de chronicité, une lichénification peut être notée.
• Cet eczéma concerne ici essentiellement les lèvres et le pourtour labial.
• Au niveau de la muqueuse buccale, l’eczéma prend un aspect
différent:
 prédominance de sensation de brûlures, le prurit étant
généralement absent.
 une glossite, une stomatite ou une gingivite associant érythème,
œdème variable, piqueté purpurique du palais, érosions et
ulcérations .
Prick test
Patch test
1.Caoutchouc
• Lecaoutchouc naturel provient de l’arbre Hevea
brasilensis dont la sève est appelée latex.
• utilisé soit sous forme liquide pour fabriquer les
gants, soit sous forme coagulée solide pour
fabriquer des objets plus durs .
• Pour conférer au caoutchouc ses propriétés
élastiques, il est vulcanisé (la famille des
thiurams ).
Hypersensibilité de type I
• L’allergie au latex est liée à la présence d’IgE spécifiques
dirigées contre les protéines d’Hevea brasilensis présentes
dans le latex .
• Trois importantes sources de latex au cabinet dentaire :
les gants, les cartouches d’anesthésiques et des champs
dentaire .
• Les manifestations surviennent dans les minutes qui
suivent le contact avec les gants (le praticien et le patient )
• urticaire de contact, de rhino conjonctivite , asthme ,choc
anaphylactique .
Hypersensibilité retardée ou eczéma
allergique de contact des caoutchoucs
• La plupart des cas concernent les agents
vulcanisants des caoutchoucs (thiurams,
carbamates et benzothiazole).
• On constate des lésions eczématiformes sur la
zone de contact .
2.Anesthésiques locaux
• L’allergie à la Xylocaïne®ou de son
conservateur sulfite , est un incident de
survenue exceptionnelle.
• Les réactions aux sulfites concernent surtout
les asthmatiques avec un rôle prépondérant
pour les sulfites inhalés ; ces réactions ne
sont pas IgE médiées .
Réactions allergiques immédiates, type I

• Elles peuvent se manifester par une urticaire,


un oedème local au point d’injection, un
oedème de Quincke, un bronchospasme,
voire un choc anaphylactique, survenant dans
les minutes qui suivent l’injection .
Hypersensibilité retardée, type IV
• Le tableau clinique classique d’eczéma de
contact survenant après une application
topique ne concerne pas la dentisterie.
• Ces réactions surviennent en général 24 à 72
heures après l’injection,mais peuvent débuter
plus rapidement.
Diagnostic différentiel
• Réactions à expression neurologiques :
 Malaise vagal
 Syndrome d’hyperventilation et spasmophilie
• Accidents toxiques
 Liés à l’anesthésique lui-même
 Dues à la présence d’adrénaline
Acrylates
• Les résines acryliques sont utilisées comme
prothèse, adhésifs et ciments pour de nombreux
procédés dentaires.
• Trois groupes d’acrylates sont importants en
dentisterie :
 les acrylates monofonctionnels comme le méthylméthacrylate (MMA)
et le 2 hydroxyéthylméthacrylate (2-HEMA) ;
 les acrylates polyfonctionnels comme l’éthylène glycol
di méthacrylate (EGDMA) et le tri éthylène glycol di acrylate(TREGDA) ;
 les prépolymers comme l’uréthane di méthacrylate (BIS-GMA).
acrylates
• Seules les formes monomères sont à risque de
sensibilisation et peuvent aussi causer des réactions
irritatives de contact.
• Les polymères dans le matériau fini ne causent pas en eux-
mêmes de dermatose allergique de contact .
• Plusieurs méthodes permettent la polymérisation, soit à
température ambiante, soit par la chaleur, soit par une
lumière bleue ou violette.
• Les patients ne sont exposés à ces acrylates non
polymérisés que sur des périodes très courtes, ce qui
explique que peu de patients y soient sensibilisés
Manifestations cutanées par hypersensibilité
de type IV

• Une dermatose professionnelle est rapportée


• apparaît fréquemment comme :
 une pulpite des extrémités des doigts, possible
atteinte de la face soit aéroportée, ou manu
portée .
 les lésions prédominent sur les trois premiers
doigts de la main non dominante .
Manifestations respiratoires
 Une rhinite, conjonctivite, laryngite et
pharyngite ou urticaire de contact peuvent
être associées.
 Un asthme professionnel .
 Le mécanisme physiopathologique n’est pas
connu, mais il ne semble pas être allergique .
Manifestations générales liées
à une hypersensibilité de type I

• De rares cas d’hypersensibilité immédiate de


type 1, responsables d’urticaire et même de
choc anaphylactique.
Appareils orthodontiques
• Allergènes :
 Les principaux allergènes en orthodontie sont
de trois ordres :
 les métaux, particulièrement le nickel, le
chrome, le cobalt et le titane, les résines et le
latex.
Nickel
• Les alliages utilisés peuvent contenir entre 50
% et 70 % de nickel.
• l’acier inoxydable, quant à lui, contient 8 % de
nickel,mais il est considéré assez sûr pour être
utilisé chez des patients allergiques au nickel
Résines

• Concernant les résines, le risque de


sensibilisation est faible du fait de la
polymérisation.
Caoutchoucs

• Les caoutchoucs sont rarement incriminés


dans les appareils
• orthodontiques, mais ils peuvent être
responsables de manifestations
• soit par hypersensibilité immédiate, soit par
hypersensibilité
• retardée [
Les amalgames
• comportent 50 % de mercure et 50 % d’alliage contenant de
l’argent, de l’étain, du cuivre et du zinc.
• Symptômes : lésions lichénoïdes avec des lésions blanches,
hyperkératosiques, inflammatoires ,atteignent préférentiellement la
muqueuse buccale et les bords latéraux de la langue
• une classification en trois types, de ces lésions lichénoïdes :
 type 1 : lésions strictement limitées à la zone de contact avec
les amalgames ;
 type 2 : lésions débordant la zone de contact avec les amalgames

 type 3 : lésions sans lien avec les amalgames.

NB: les patchs-tests aux dérivés du mercure sont plus fréquemment


retrouvés positifs en cas de type 1 .
Mécanisme
• allergie type IV à médiation cellulaire
• des lésions par un phénomène de Koëbner .
• CAT:
 remplacements des amalgames que les tests
au mercure soient positifs ou négatifs .
Or
• L’or :La présence d’un test positif à l’or est
aussi corrélée de façon statistiquement
significative aux oreilles percées .
• NB:Les patchs-tests avec les sels d’or sont à
interpréter avec précaution, une positivité
n’implique pas forcément une pathologie et
ne constitue pas une indication à déposer
l’or en bouche .
le palladium
• Un test positif pour le palladium est à
interpréter avec circonspection et à confronter
à une positivité pour le nickel.
• Les données de la littérature ne sont pas en
faveur du rôle prépondérant de ce métal dans
les manifestations lichénoïdes buccales.
Dentifrices et solutions dentaires
• Allergènes
• De nombreuses substances rentrent dans la
composition des dentifrices :agents antiacides,
bactéricides, abrasifs,détergents, des colorants,
des conservateurs et des arômes .
• La majorité des sensibilisations concernaient les
arômes (7/15) et tout particulièrement les
dérivés provenant des différentes variétés de
menthe .
clinique
• les manifestations associent des chéilites
des eczémas péri oraux, mais aussi des lésions
lichénoïdes ainsi qu’un burning mouth
syndrome (stomatodynies )auraient aussi été
décrits .
Désinfectants et antiseptiques

• Le personnel dentaire va présenter un eczéma


allergique de contact des mains ou une
dermatite de contact aéroportée.
• En ce qui concerne les patients, des
manifestations anaphylactiques sont décrites
avec le formaldéhyde .
Points forts
• Orientation diagnostique devant une réaction anaphylactique chez le patient
survenant pendant les soins dentaires :
• allergie au latex
• allergie au formaldéhyde
• anesthésiques locaux de façon exceptionnelle
• • Orientation diagnostique devant un eczéma des mains chez un professionnel
dentaire :
• eczéma de contact aux agents vulcanisants des caoutchoucs
• eczéma de contact aux méthacrylates
• autres : désinfectants, métaux, etc.
• • Orientation diagnostique devant une éruption péribuccale survenant dans les
heures qui suivent des soins dentaires :
• eczéma allergique de contact aux agents vulcanisants des gants
• eczéma allergique de contact à l’anesthésique local

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