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NIVEAU : 1ère année - Semestre 2

Cours de macroéconomie

Pr Nabil jedlane

1
Les ménages obtiennent des revenus versés par les entreprises qui
leur achètent ou leur louent les services productifs et les biens de
production qu’ils possèdent. Ainsi reçoivent-ils des revenus du
travail (salaires, traitement, etc.), des revenus de la propriété
(loyers pour des biens loués, dividendes pour les possesseurs
juridiques de l’entreprise) ou encore des revenus mixtes pour les
entrepreneurs individuels à la fois apporteurs de travail et
propriétaires des moyens de production. Donc la totalité des
revenus correspondant à la valeur ajoutée est distribuée aux
ménages (même si, comme il a été vu, une part de la valeur
ajoutée est retenue par les entreprises qui s’autofinancent).

Alors, comment les ménages emploient ces ressources ?


• On suppose que les revenus touchés à
l’occasion de la production ont deux
affectations possibles : l’achat de biens de
consommation, C, et l’épargne, S ; on écrit
alors :
• la consommation implique une idée de
destruction. Cette destruction peut être
instantanée — cas des services, des produits
alimentaires, par exemple — ou progressive
— cas des vêtements, meubles, voitures,
etc.
• Il est important de noter que le concept de
consommation retenu exige la disparition de
la valeur économique du bien dès qu’il est
acquis et utilisé.
• Cela est évident pour un litre de lait : le
ménage ne stocke pas du lait pour le
revendre mais pour le boire, c’est-à-dire le
consommer, le détruire. Cela est moins
évident pour un vêtement, bien qui n’est pas
consommé, ni détruit en une seule fois; il
n’en reste pas moins que la garde-robe d’un
ménage est un bien de consommation parce
que sa valeur d’occasion est quasiment
nulle.
En revanche, certains biens ou plus généralement
certains actifs ne se détruisent pas ou ne perdent
pas leur valeur au cours de la première
consommation du service qu’ils rendent. Ce sont
des biens et actifs durables qui servent non
seulement à la consommation de la période
présente mais également à celles des périodes
futures. Au moment de leur mise en service, il
n’y a donc pas consommation-destruction mais
accumulation-enrichissement : il en va ainsi pour
le ménage qui, par exemple, achète une maison
ou pour la société qui accroît son parc
immobilier.
• Remarquons que le terme « consommation » est
appliqué à deux opérations qui impliquent la
disparition des produits, mais qui sont par ailleurs
notablement différentes. Le client d'une pâtisserie
consomme un gâteau, alors que la pâtisserie
consomme de la farine, de l'électricité, etc., pour
fabriquer les gâteaux. Dans le premier cas, il
s'agit d'une consommation finale, qui ne
débouche sur aucun produit nouveau, dans le
second cas, d'une consommation intermédiaire,
qui permet de fabriquer des produits, en
l'occurrence des gâteaux.
• La plupart des consommations supposent
une sortie d'argent, une dépense, mais pas
toutes :

- Il en est ainsi de l'autoconsommation par un


ménage des produits de son jardin.

- De même, on considère qu'en habitant le


logement dont il est propriétaire, un ménage
se rend à lui-même un service de logement;
c'est de l'autoconsommation. La valeur de
ce service est donc incluse dans sa
consommation.
• Inversement, toute dépense n'est pas liée à une
consommation :
- Si une pâtisserie achète un nouveau four, c'est un
investissement.
- De même, si un ménage achète un logement ou
procède à de grosses réparations, il s'agit d'un
investissement du ménage.
- Enfin, certaines autres dépenses des ménages ne
sont pas comptabilisées dans leur
consommation. Il s'agit principalement du
paiement des impôts et des cotisations sociales,
du versement de salaires à des domestiques,
gardes d'enfants, etc.
• La consommation finale ou consommation des
ménages : utilisation par les ménages de biens
et de services qui ne sont pas destinés à
produire d'autres biens et services. Elle
comprend principalement les dépenses des
ménages, à l'exclusion de l'achat ou des grosses
réparations de logement, des impôts, charges
sociales et salaires de domestiques. Elle inclut
également l'autoconsommation.
• La définition retenue de la consommation
est donc étroite. Son avantage est de
permettre de définir avec rigueur l’allocation
des ressources des ménages :

• soit ils consomment, soit ils accumulent,


c’est-à-dire qu’ils détruisent ou qu’ils
conservent. La distinction de ces deux
comportements est capitale.
L’étude de l’épargne découle directement de celle de la
consommation, puisque :

• L’écriture de cette équation montre que


l’épargne est résiduelle. Ce point différencie
profondément l’approche macro-économique
keynésienne de l’approche classique.
• L'épargne est donc vue comme un excès du
revenu sur la dépense de consommation ou plus
précisément comme une part du revenu
disponible qui n'est pas consacrée à la
consommation immédiate. Dans ces conditions,
l'épargne est un phénomène passif et non un acte
volontaire d'abstinence. Nous sommes très
éloignés de la conception classique de
renoncement à la consommation qui correspond à
une abstinence et justifie l'intérêt versé aux
épargnants pour le sacrifice consenti.
Le déterminant fondamental :

le revenu
La loi psychologique
fondamentale

De KEYNES
• « En moyenne et la plupart du temps, les hommes
tendent à accroître leur consommation à mesure
que les revenus croissent, mais non d’une quantité
aussi grande que l’accroissement des revenus »

• « en général, une proportion de plus en plus


importante des revenus est épargnée à mesure que
le revenu réel croît »
• Dans l’énoncé de la loi, il est affirmé que la
consommation croît d’une quantité
inférieure à l’augmentation du revenu : cela
signifie que la pente de la fonction de
consommation est positive et inférieure à 1 :
on écrit donc :
• De façon générale, on tire aussi de la loi
psychologique fondamentale que si
l’épargne est une fraction résiduelle du
revenu :
• est appelé propension marginale à épargner;
d’après la formule, la propension marginale
à épargner est le complément à 1 de la
propension marginale à consommer.
• Le rapport C/Y , appelé propension
moyenne à consommer, est symbolisé par
PMC;

• • Le rapport S/Y , appelé propension


moyenne à épargner est symbolisé par
PMS
La fonction de consommation
• REMARQUES
• 1) La bissectrice du graphique représentant la
fonction de consommation indique tous les points
où la consommation est égale au le revenu (C =
Y ), c’est-à-dire où l’épargne est nulle.

• 2) On en déduit que si la courbe représentative de


la fonction de consommation se trouve au-dessus
de la bissectrice, il y a désépargne et que la
consommation est supérieure au revenu.
• 3) Quand la consommation est égale au
revenu, on arrive au seuil d’épargne.

• 4) Quand la courbe représentant la fonction de


consommation est au-dessous de la bissectrice,
il existe une épargne positive.

• 5) On en tire aussi l’équation de la fonction


d’épargne:
II - Exercices d’application

PMC et PmC

1 a) Supposez qu'une famille ait un revenu de 30 000 Euros et


épargne 1500 Euros.
Quelle est sa propension moyenne à consommer ? Pouvez-vous; tirer
de cette information ce qu'est sa propension marginale à
consommer?
b) Supposez maintenant que le revenu de cette même famille monte
jusqu'à 32 000 Euros et que son épargne passe à 1750 Euros. Quelle
est sa nouvelle propension à consommer ? Pouvez-vous maintenant
chiffrer sa propension marginale à consommer ?
• 2. Tracez la courbe de consommation d’un pays
fictif dont les données essentielles apparaissent
au tableau ci-dessous.

• 3. A partir des chiffres précédents, calculez la


propension moyenne à consommer pour chaque niveau
de revenu et la propension marginale à consommer pour
chaque saut de revenu.
4. La propension marginale à consommer (PmC)
du pays est, dans l'ensemble, d'environ 0,90.
Expliquez, en vos propres mots, ce que signifie
une telle affirmation.

5. Quelle est votre propension marginale à


consommer?
Fonction de consommation individuelle
et fonction de consommation globale

• 1 - Est-il facile de passer d'une fonction de


consommation individuelle à une fonction
de consommation globale ? Que faut-il
faire? Construire un exemple hypothétique,
avec uniquement deux ménages, montrant
les difficultés de l'agrégation.
2 - Supposons que la population d'un pays se divise en deux groupes
homogènes : le premier où chaque ménage a une propension
marginale à consommer de 100 % et le second où chaque ménage a
une propension marginale à consommer de 50 %.
On appelle C et Y la consommation et le revenu global de la
population, C1 et Y1 ceux du premier groupe et C2 et Y2 ceux du
deuxième groupe.

a - Écrire la fonction de consommation globale;


b - Dans l'hypothèse où le revenu est également distribué entre les deux
groupes, c'est-à-dire quand Y1 = Y2 = 0,5 Y écrire la fonction de
consommation.
c - A la suite d'un bouleversement social, la répartition des revenus
change brusquement. Elle devient Y1 = 0,6 Y et Y2 = 0,4 Y.
Quelle est la nouvelle fonction de consommation?
d – Pour Y1 = 0,3 Y et Y2 = 0,7 Y, écrire la fonction de consommation.
e - Conclusions de cette étude sur le rapport la répartition et le
développement.
3 - Les familles aux revenus élevés
consomment en général une proportion plus
faible de leur revenu que les familles aux
revenus modestes - S'ensuit-il qu'une
redistribution du revenu des riches en
faveur des pauvres augmentera les dépenses
de consommation globales ?
• 4 - L'ensemble des consommateurs peut-
être découpé en trois catégories au sein
desquelles la propension marginale à
consommer est une constante soit :

• C1 = 0,8 Y1 + 1000
• C2 = 0,6 Y2 + 2000
• C3 = 0,7 Y3 + 1500
a - Quelle est la catégorie composée des agents ayant les revenus les
plus faibles ?

b - La propension moyenne est-elle constante au sein d'une catégorie ?

c - On suppose que Y1 représente 50% du revenu total et Y2 en


représente 30%.

Existe-t-il une fonction de consommation keynésienne globale ? Quelle


est la valeur de la propension marginale à consommer de cette
économie ?

d - On veut atteindre une propension marginale à consommer globale


égale 0,75. Pour ce faire, on prélève sur les personnes à haut revenu
au profit des individus à revenu faible (la part dans le revenu total
des revenus moyens ne changent pas). Quelle doit être le nouveau
partage du revenu total entre nos 3 catégories ? Commentez.
• 5 - Soient les fonctions de consommation des ménages
représentatifs d’une économie.
En partant des données du tableau à la période t,
déterminer la fonction de consommation globale dans les
cas suivants :

(a) la distribution du revenu disponible est uniforme, (

b) les ménages A et C ont un revenu disponible triple de


celui de B et D et E respectivement,

(c) le ménage C et le ménage A ont des revenus disponibles


respectivement double et quadruple de celui de B ou de D
ou E.

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