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GENERALITES
Entérobactéries : définition
– morphologie
– culture
– biochimie
– sérotypie, lysotypie
– profil de sensibilité aux antibiotiques
– biologie moléculaire
Glucose + + + + + + +
Lactose + + - + - - -
ONPG + + + + - - +
Citrate + + + + +/- + -
+ (à
Mobilité - + + + + +
20°C)
Uréase + - - - + - +
TDA/
PDA
- - - - + + -
• Antigènes H, flagellaires
• +/- Antigènes de surface K et F
Structure antigénique (2)
• Antigènes somatiques O
Thermostables (résistants à 100°C pendant 1h),
alcoolostables
Constitution = LPS
− Fraction polyosidique : spécificité de l'antigène
− Fraction lipidique : toxique+++
endotoxine
Agglutinable par immunosérum spécifique
Sérotypes ou sérovars : pathogénicité et
épidémiologie
Structure antigénique (3)
• Antigènes flagellaires H
Protéiques
Antigènes thermolabiles, détruits par l'alcool à 50 %
et par les enzymes protéolytiques
Souches mobiles
Agglutination en présence d'un immunosérum
spécifique
Structure antigénique (4)
• Antigènes de surface
Antigènes “d’enveloppe”, parfois capsulaires : K, Vi
− nature polysaccharidique
− Ag K1 proche de l’Ag de N. meningitidis de type B :
possible réaction croisée
− empêchent la phagocytose
− masquent parfois l’antigène somatique
Antigènes F (fimbriae) : systèmes d’adhésion
− nature protéique
Entérobactéries : biochimie (1)
• Enzymes :
décarboxylases : LDC (Lys), ODC (ornithine)
arginine dihydrolase : ADH
désaminases oxydatives : TDA (Try),
PDA (Phe)
uréase (alcalinisation)
Tryptophanase: Indole +
β-galactosidase : ONPG +
gélatinase
β-glucuronidase
β-glucosidase
DNase…
Entérobactéries : biochimie (3)
• Batteries d’identification :
Api 20 E
ID 32 E
Rapid ID 32 E
ID 32 GN
Entérobactéries : culture (1)
• Milieux utilisés
Milieux sélectifs
− Drigalski, Mac Conkey (entérobactéries)
− Hektoen (Salmonelle, Shigelle, E. coli)
− milieu SS
Milieux chromogènes
− CPS ID3
Entérobactéries : culture (3)
• Drigaski :
Isolement et identification des entérobactéries.
Sels biliaires + cristal violet = inhibition des Gram +
Incubation 24h pour fermentation du lactose
• Lactose + : jaune : E.coli, Klebsiella, Enterobacter
• Lactose - : bleu-vert : Salmonella, Shigella,
Proteus et apparentés, Hafnia, Serratia
• Hektoen :
Isolement des bactéries pathogènes
Si fermentation d’au moins 1 des 3 sucres (lactose,
saccharose, salicine) : colonies jaune-saumon
E.coli, Klebsiella, Citrobacter, Enterobacter, Serratia
Si H2S +, colonies à centre noir
P. mirabilis, Salmonella
Sensibilité aux ATB
• Résistance naturelle :
Péni G et M
Macrolides
Anti Gram + :
− acide fusidique
− glycopeptides
− oxazolidinones
Sensibilité aux β-lactamines (1)
• Groupe 1 : pas de β-lactamase
Escherichia coli, Shigella
Proteus mirabilis
Salmonella
• Groupe 2 : pénicillinase
Klebsiella pneumoniae, Klebsiella oxytoca
Citrobacter diversus (=koseri)
Escherichia hermannii
• Groupe 3 : céphalosporinase
Enterobacter, Citrobacter Freundii, Serratia, Morganella, Hafnia.
• Groupe 2 : pénicillinase
Klebsiella pneumoniae,
Klebsiella oxytoca
Citrobacter diversus (=koseri)
Escherichia hermannii
Escherichia coli
E. coli : généralités
• Habitat :
Tube digestif des animaux et de l’homme :
côlon +++
espèce majoritaire de la flore intestinale aérobie
coliformes dans l’eau : contamination fécale
• Pathologie humaine +++
• Ceux sont des bacilles de 2µ à 3µ de long sur 0.7µ de large.
Ils se présentent soit seuls ou groupés le plus souvent par deux
(diplobacilles), plus rarement ils sont rencontrés en amas.
Ils ont mobilité positive grâce à une ciliature péritriche, mais
très réduite.
Le sérotype 0 :111 est immobile.
C’est aussi un pathogène indiscutable pour
l’homme et l’animal.
• responsable de diarrhées aiguës de type
• cholériforme (turista)
• dysentériforme
• hémorragique
• - infections urinaires: cystites,
pyélonéphrites
E. coli : caractères bactériologique
• Biochimie : BG –
oxydase –
indole +
– lactose +Certaines souches ont une faible activité métabolique
(lactose (-) confondues avec shigelles)
uréase –, β-galactosidase +
VP –, citrate –, LDC +, ADH –, H2S –, (gaz +)
• Antigènes :
O : 180 types / H : 56 types / K : 93 types
E. coli : pathogénicité
• Facteurs de pathogénicité :
capsule : s’oppose à la phagocytose
adhésines (pilis) : fixation aux cellules épithéliales
toxines :
− endotoxines : LPS donnant aux bactéries la capacité
d'échapper à l'activité bactéricide du sérum de l'hôte en
s'opposant à la fixation du complément.
− entérotoxines : thermostable ST ou thermolabile LT
− cytotoxines : Shigatoxines ou verotoxines: des toxines qui
altèrent l’intégrité des entérocytes
E. coli : pathologie humaine
• Infections urinaires
cystite, pyélonéphrite, prostatite
voie ascendante
sérotypes O1, 2, 4, 6, 7, 16, 18, 75 et K1, 2, 3, 12, 13
adhésines F7 à F13
• Infections abdominales
E. coli est souvent responsable de suppurations péritonéales, biliaires,
appendiculaires. Les souches en cause ont un pouvoir , cytotoxique sur les
polynucléaires, opposent une résistance à la phagocytose et possèdent des
systèmes de captation du fer.
• Infections maternofœtales
bactériémies et méningites à E. coli K1
• Bactériémies, choc endotoxinique (LPS)
• SHU
sérotype O157 H7
E. coli : pathologie humaine
• Syndromes diarrhéiques
Pathovars : E. coli “entérovirulents”
Plusieurs mécanismes physiopathologiques sont en cause selon les
souches responsables :
ETEC : entérotoxinogène
EPEC : entéropathogène
EHEC : entérohémorragique
EIEC : entéroinvasif
EAggEC : entéroagrégatif
DAEC : à adhésion diffuse
E. coli “entérovirulents”
• ETEC: EnteroToxinogenic Escherichia Coli (O6, O8, O15, O20, O25, O63, O78
O80, O85, O115, O128, O139)
Clinique :
− diarrhée du voyageur = “turista”, diarrhées infantiles, et de syndromes
diarrhéiques épidémiques dans les pays du tiers-monde.
− Elles se fixent sur la muqueuse par des pili et élaborent les entérotoxines
thermolabile (LT) et thermostable (ST). Il en résulte une perte hydrique et
électrolytique importante, comme dans le choléra. Ces toxines peuvent
exister seules ou associées entre elles dans la même souche.
− Ces facteurs de virulence sont codés par les plasmides. Cette infection se
caractérise par une diarrhée très liquide cholériformes, des nausées, des
crampes abdominales associées ou non avec une légère fièvre.
− inoculum infectant : 108 bactéries
Pathogénicité :
- facteurs d’adhésion à la muqueuse intestinale: F2, F3
- entérotoxines thermolabile LT (analogie toxique
cholérique) ou thermostable ST
E. coli “entérovirulents”
• sorbitol –
• ß-glucuronidase –
Les EAggEC sont des souches qui ne sécrètent pas les entérotoxines LT ou ST, leur
pouvoir se fait par adhésion aux cellules (adhésion agrégative). Environ 40 % des
souches d’EAggEC produisent l’entérotoxine EAST1 (pour « EAggEC ST-like
toxin »), qui présente environ 50 % d’homologie avec la toxine ST des ETEC. La
contribution de ces toxines au pouvoir pathogène n’est pas encore établie.
• diarrhée aqueuse ou mucoïde persistante,
fébrile
• nourrissons, jeunes enfants
Pathogénicité :
− Facteur d’adhésion AAF, biofilm muqueux
plasmidique
− +/– entérotoxine thermostable EAST
E. coli à adhésion diffuse:
Ces souches, tout d'abord classées avec les Escherichia coli entéro-pathogènes,
forment maintenant un groupe à part, du fait de leur phénotype d'adhésion
particulier qui n'implique pas d'agrégats microbiens.
• Prélèvements :
urines, sang, pus, LCR, selles, ascite, etc.
• Culture :
Drigalski : col jaunes
Mac Conkey : col rouges à halo opaque
CPS : col rose
• Galeries d’identification
E. coli : diagnostic biologique
• A partir de prélèvements divers, urines, selles, sang, L.C.R, pus, liquide d'ascite, on
recherche le colibacille par des techniques bactériologiques :
A - L'examen microscopique révèle la présence de bacilles à Gram négatif mais il
arrive que la morphologie soit atypique.
B - La culture sur milieux simples ou sur milieux lactoses avec indicateur
coloré donne lieu au développement de bacilles à Gram négatif, fermentant le
lactose et possédant les caractères biochimiques qui caractérisent l'espèce.
C - Un sérotypage n'est pratiqué couramment que pour les souches
entéropathogènes (EPEC) et pour les sérotypes O157 (EHEC) pour lesquelles il
existe des sérums agglutinants spécifiques.
D - La recherche de l'antigène K1 dans le sérum, le L.C.R ou les urines du
malade par agglutination permet un diagnostic rapide en particulier chez le
nourrisson ou le nouveau-né infecté mais on observe une réaction croisée avec
l'antigène du groupe B des méningocoques.
• E - Le sérodiagnostic des infections à colibacilles n'est utile que dans les
infections urinaires de l'enfant où la découverte d'anticorps (par
agglutination) fait craindre une "infection haute".
F - On peut révéler la présence d'adhésines grâce à leur pouvoir
hémagglutinant sur les globules rouges humains ou animaux.
G - Les souches EIEC qui ressemblent aux Shigella sont reconnues
par leur pouvoir invasif mis en évidence par le test de Sereny (l'instillation
de la souche sur l'œil d'un cobaye provoque une kérato-conjonctivite)
H - Il est parfois demandé de rechercher sur les souches isolées
d'infections urinaires des anticorps fixés sur les bactéries dont la présence
signerait une infection haute, rénale ou pyélo-calicielle.
E. coli : diagnostic biologique
• Facteurs de pathogénicité :
Culture cellulaire : effet cytotoxique des shigatoxines
cellules Vero et EHEC
ELISA :
− entérotoxines ST et LT (ETEC)
− shigatoxines (EHEC)
Biologie moléculaire : PCR
− gène eae
− gènes stx1 et stx2
eae+ et stx– → EPEC
eae+ et (stx1+ ou stx2+) → EHEC
Escherichia coli entéropathogène
EHEC: 6 possibilités de
gènes recherchés:
- stx1 seul
- stx2 seul
- stx1 + stx2
- stx1 + eae
- stx2 + eae
- stx1 + stx2 + eae
• Prélèvement :
Selles liquides glairo-sanglantes
• Examen direct :
nombreux leucocytes
flore déséquilibrée, nombreux BG –
• Culture : milieux sélectifs
Drigalski : col bleu-vert
Hektoen : col verdâtres sans centre noir
SS : col translucides, incolores
uréase –
• Galeries d’identification
Salmonella et Shigella
•Des milieux sélectifs pour l'isolement des Salmonella et des Shigella sont disponibles.
• La gélose Hektoen contient des sels biliaires, un taux élevé de peptone pour
compenser l'effet inhibiteur de sels biliaires sur les shigelles, une quantité importante
(12 g/l) de lactose pour une mise en évidence précoce des bactéries fermentant le
lactose, du thiosulfate et du citrate ferrique permettant de détecter les bactéries
H2Spositives. Ainsi, sur ce milieu, les shigelles forment des
•colonies vertes et les salmonelles des colonies bleu-vert avec ou sans centre noir.
• Le milieu Salmonella-Shigella contient du rouge neutre comme indicateur de pH et
du vert brillant comme inhibiteur supplémentaire. Les bactéries ne fermentant pas le
lactose donnent des colonies roses, celles H2S positives en plus un centre noir.
• La gélose XLD (xylose-lysine-désoxycholate) est fondée sur la fermentation du
xylose (les shigelles ne fermentent pas le xylose), la décarboxylation de la lysine
(salmonelles et shigelles possèdent une lysine décarboxylase) et la production d'H 2 S.
• Génétiquement, les Shigella sont des E. coli,
immobiles, auxotrophes, adaptés à l'homme et
porteurs d'un plasmide d'invasivité.
• L'isolement et l'identification des Shigella sp. sont
donc délicats.
• Caractères bactériologiques :
toujours immobiles
biochimie
− lactose –
− uréase –, H2S –
− TDA –, LDC –, VP –, citrate –, acétate –
− S. sonnei : ODC +, S. dysenteriae : mannitol –
hybridation ADN : Shigella – Escherichia
Caractère d'identification
L'identification biochimique du genre Shigella pose
principalement
le problème du diagnostic différentiel avec
une souche d' E. coli lactose négatif et immobile. Le milieu à
l'acétate de sodium de Trabulsi et d'Ewing et le milieu au citrate
de Christensen, qui sont d'une grande utilité en cas de doute.
Les Shigella sont caractérisées par de nombreuses réactions
négatives. L'origine de la souche – coproculture – est un élément
d'orientation capital. Les problèmes d'identification se posent
essentiellement avec les souches immobiles et agazogènes d' E .
coli.
S. dysenteriae type 1 est catalase négative, mais quelques
souches d'autres types pourraient également être catalase
négative.
Les cultures de S. sonnei dissocient fréquemment en deux
phases, l'une lisse de type habituel pour une entérobactérie,
l'autre mâte à surface et contours irréguliers.
Diagnostic d'espèce des Shigella
(caractères discriminants)
• Identification antigénique des Shigella
• Utiliser une culture en milieu solide non inhibiteur.
• Faire les agglutinations de préférence à partir des
colonies
• réensemencées sur milieu de Kligler-Hajna.
• Effectuer les agglutinations à l'aide des réactifs
BioRad.
• Les sérotypes les plus répandus en France sont S.
sonnei et S. flexneri.
Shigella : diagnostic biologique
• Vi pour “virulent”
• chez Typhi, Paratyphi C et Dublin
• peut masquer l’antigène O : O inagglutinable
• thermolabile : chauffer à 100°C
pour le sérotypage O
Salmonella : pathologie
• Fièvres typhoïdes
Salmonella Typhi ou Paratyphi A, B ou C
bactériémies à point de départ lymphatique digestif
• Toxi-infections alimentaires
tous les autres sérovars
gastro-entérites
• Manifestations extra-digestives :
divers sérovars
sujets fragilisés
bactériémies, infections pleuro-pulmonaires,
ostéoarticulaires, neuroméningées, cardiovasculaires,
abcès de rate…(drépanocytaires +++)
Salmonella : épidémiologie
• Typhoïdes :
fluoroquinolones 5 à 10 j
C3G 10 à 14 j
ttt adjuvant : symptomatique,
maladie à déclaration obligatoire
• Gastro-entérites :
réhydratation ++
ATB seulementsi forme sévère ou sujets
immunodéprimés, augmente risque de portage chronique
• Azithromycine ?
intérêt si R Q2G
Salmonella : prévention
• Mesures d'hygiène
lutte contre le péril fécal
chaîne alimentaire : réglementation, contrôle
typhoïde : isolement des malades,
dépistage et traitement des porteurs sains
• Vaccination : Typhim Vi®
vaccin polyosidique
Salmonella Typhi
1 injection, protection pendant 3 ans
enfant > 2 ans et l’adulte,
obligatoire pour les personnels de laboratoire et
militaires, recommandé pour les voyageurs