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Droit des assurances

Introduction

TITRE 1 : PREMIERES VUES SUR LES ASSURANCES

Etymologie du mot assurance :


L’assurance évoque la confiance, certitude, mais surtout la sécurité.

CHAPITRE 1 : LA NOTION D’ASSURANCE

Le mot assurance dérive du mot latin securus.


L’assurance est étroitement liée à l’idée de sécurité. Le rôle de l’assurance à
priori serait d’apporter une protection financière contre des risques qui par
nature sont incertains, ce qui permet ainsi de se prémunir contre les aléas du
futur.

Assurance = opération par laquelle une partie, l’assurée, se fait promettre


moyennant une rémunération, la prime (ou cotisation), pour lui ou pour un tiers
en cas de réalisation d’un risque une prestation par une autre partie, l’assureur,
lequel prend en charge un ensemble de risques afin de les compenser
conformément aux lois de la statistique.

Section 1 : La naissance et les évolutions de l’assurance

Origines relativement récentes. Il faut attendre la fin de l’ancien régime pour


assister à sa véritable émergence. Ça s’explique pour des considérations à la fois
sociales, morales et religieuses. L’assurance vie était bannie à l’époque par
exemple.
La deuxième raison avancée est que l’assurance repose sur une technique
mathématique qui n’a été élaborée que très tardivement, c’est le calcul de
probabilité. Ce calcul a été élaboré par Blaise Pascal au 17ème siècle, 1654. « le
traité du triangle arithmétique ».

Le succès de l’assurance est croissant. Il fut rapidement conçu et appréhendé


comme l’instrument formidable permettant de se garantir financièrement contre
les risques de l’existence, pour les professionnels comme les personnes dans leur
vie privée pour répondre à leurs besoins.

§1 L’apparition de l’assurance

Elle s’est faite par étape :


L’assurance est tout d’abord apparue dans le domaine maritime.

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Elle s’est ensuite propagée dans le domaine terrestre. Et enfin on a permis aux
gens de s’assurer pour la vie.

A) La naissance des assurances maritimes

La première forme est apparue au Moyen-âge dans le commerce maritime. A


l’époque, les risques liés à la navigation en haute mer étaient réels. Non
seulement il fallait se prémunir contre les aléas de la mer elle-même et contre
les actes de pillage et de piraterie.
C’était lourd à gérer, de plus en plus de trafic maritime. Les capitaux engagés
devenaient aussi plus importants.

De la pratique a émergé le prêt à la grosse aventure. Cette technique permettait


dès cette époque un partage des risques.
Il consistait en une opération de spéculation sur les chances d’arrivée au port
d’un navire.

Aère forme de prêt à la grosse aventure : un commerçant veut acheter un


certain nombre de marchandises à l’étranger. Au lieu de s’embarquer avec le
navigateur, s’il a les moyens il lui prête de l’argent afin que le navigateur lui
achète les biens demandés.
Deuxième hypothèse : il n’a pas d’argent a prêter. Le commerçant emprunte
auprès d’une banque afin d’effectuer ses achats.
De l’argent était prêté par un prêteur qui prenait un risque.
Si le navire revenait le prêteur obtenait le remboursement de son prêt et une
large participation sur les profits engendrés par le voyage.
En revanche, si le navire ne revenait pas et bien à ce moment là le prêteur
n’avait droit à rien.

Cette mutualisation des risques n’avait pas pour ambition de s’étendre à d’autres
personnes que celles qui participaient à l’aventure.

Ce prêt a finalement été prohibé par le pape Grégoire IX qui ne voyait pas d’un
bon œil ce prêt qui ressemblait à un prêt à intérêts qui pour des motifs
religieuses et morales était interdit.

C’est de cette prohibition que va naitre la véritable assurance. Confrontée à cette


prohibition, les juristes ont du faire preuve de plus d’imagination et ils eurent
pour idée de scinder le prêt à la grosse aventure en 2 conventions distinctes :
- La première est une convention de prêt en vertu de laquelle le prêteur
prête une somme d’argent.
- La seconde convention devait être perçue comme une convention de péril
en vertu de laquelle une personne garantissait la perte de valeur d’un
navire et de sa cargaison contre le paiement d’une somme établie.

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Essor qui était marquant à partir du 16/17ème siècle. Marqué par la publication
d’un ouvrage fin 16ème , c’est le Guidon. Il n’était pas une compilation de textes
juridiques, ni un ouvrage. Il s’agissait d’un recueil de conseils, d’un mode
d’emploi à destination des marchands qui se destinaient à un commerce
maritime. Ce guidon a directement inspiré l’ordonnance de la Marine de 1681 et
même plus tard les rédacteurs du code de commerce.

L’encadrement légal n’a véritablement été effectué qu’avec cette ordonnance de


la Marine. Ordonnance de Colbert. C’est un texte avant tout imprégné de
libéralisme en ce sens que cette ordonnance fourni un modèle de contrat au
commerçant mais les règles qu’on trouve sont largement supplétive de volonté.
On n’est pas obligé de les suivre.

Cette liberté n’est pas toutefois absolue. L’ordonnance exige que les obligations
qui découlent du contrat d’assurance maritime ne le dénaturent pas. Colbert a
posé un certain nombre de principes au regard desquels le contrat devait être
conclu et il était convenu que les parties, même si elles pouvaient choisir
d’autres règles, devaient absolument conclure un contrat qui restait
aléatoire et avoir une vocation indemnitaire.
Il n’est pas question de tirer profit du risque.

B) La naissance des assurances terrestres

C’est surtout lié à un évènement, une catastrophe : Le grand incendie de


Londres de 1666. L’ampleur de cet incendie a fait réfléchir. 13 000 maisons
détruites.
Ce grand incendie a suscité la création de 2 caisses d’assurance en Angleterre,
une publique et une privée. A cette époque elles étaient dirigées par un véritable
esprit de solidarité.

En France, les premières compagnies d’assurance apparaissent au 18ème siècle.


On craignait réellement les incendies.

C) La naissance des assurances sur la vie

Elle fut longtemps bannie des pays catholiques et en France.


L’ordonnance de 19681 stigmatise l’assurance sur la vie.
Cette interdiction très forte était justifiée par des arguments de nature
chrétienne.

En dépit de cette interdiction légale et morale, l’idée d’assurer la personne


humaine n’était pas totalement étrangère à certains mécanismes de protection.
Au Moyen-âge, les guides avaient organisé un système de mutualité (corporation
d’ouvriers, de marchands, d’artistes) et on peut retenir au 17ème siècle l’invention

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d’un banquier napolitain Lorenzo TONTI qui a proposé un système pour faire
rentrer de l’argent dans les caisses de l’état.
Qu’est-ce que c’était ? C’est un contrat auquel adhérait un groupement de
personnes. Ce groupement d’adhérents était constitué pour une durée
déterminée. Au terme de la durée prévue, toutes les cotisations qui étaient
capitalisées par les membres de ce groupe étaient répartis entre les seuls
survivants. (ça donne des envies de meurtres)

Les sociétés tontinières constituaient tout de même au fond l’une des premières
manifestations de contrat qui reposait sur la vie ou la survie.

Avant la révolution, les scientifiques n’hésitent plus à chiffrer la vie de l’homme,


calculs de probabilité.
1787 arrêt du Conseil d’état du Roi met un terme à la prohibition édictée contre
l’assurance sur la vie. A l’époque la compagnie Royale d’assurance est seule
autorisée à délivrer des assurances sur la vie.

§2 La généralisation de l’assurance

A l’aube de la révolution les 3 formes de l’assurance sont apparues et sont


acceptées.
L’essor fut brisé dans un premier temps à cause de la révolution et ensuite de
l’empire. Cette assurance a connu une nouvelle impulsion par la suite.

A) La rupture de l’assurance sous la révolution et l’empire

En supprimant toutes les sociétés par action, un décret de la convention du 24


aout 1793 a brisé l’essor de l’assurance : suspicion nourrie sous l’empire, même
si on doit aussi compter avec le fait que certains dommages n’étaient pas
assurables comme les dommages liés à la guerre.
Réticence qui se ressent dans le code civil de 1804. On voit dans l’article 1964
relatif aux contrats aléatoires que le rédacteur cite le contrat d’assurance mais
renvoi aux lois maritimes, comme s’il s’agissait de renvoyer à la seule loi
existante en la matière.
Par ailleurs, l’assurance sur la vie fait de nouveau l’objet d’un bannissement.
Tout cela à la lumière des arguments classiques toujours aussi anciens.

B) Les facteurs du renouveau de l’assurance

Ce déclin de l’assurance n’a rien eu de définitif. Ca retarde juste les choses.


Les associations, sociétés de secours ont continué à se développer, parfois dans
la clandestinité ou dans la plus parfaite légalité. En 1802 Napoléon reconnait
l’existence de l’une des sociétés.

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La société commence à identifier en l’assurance un moyen efficace pour se
prémunir contre les risques de la vie. Et c’est cette perception sociale de
l’assurance qui est à l’origine de son maintien. Le renouveau s’est fait par les
besoins et la force de conviction de la société.

Pendant longtemps, la solidarité familiale spontanée prévalait. L’assurance était


inutile.
C’était d’autant plus vrai que la famille était largement composée. La structure
type de l’époque était un groupe social étendu, c’était quasiment un clan.
Individualisme qui clairement explique la montée de l’assurance. La famille
aujourd’hui c’est le noyau familial.

La deuxième raison qui justifie l’assurance c’est l’apparition de nouveaux risques.


L’assurance a été fortement encouragée par un besoin croissant de sécurité lié à
l’apparition et l’augmentation des risques. Notamment avec la révolution
industrielle et technique de nouveaux risques sont apparus. Cette multiplication
commençait à faire désordre.

Dernière cause : affaiblissement du sentiment religieux.


Au delà du bannissement de l’assurance sur la vie, la morale judéo-chrétienne va
elle-même à l’encontre de l’assurance en général. Parce que au regard du point
de vue de personnes catholiques, la réalisation d’un risque était perçu comme la
manifestation de la volonté divine.

C) Les manifestations du renouveau de l’assurance

On constate à plusieurs titres le renouveau de l’assurance.

D’abord : renouveau institutionnel.


Après l’empire, avec la restauration, les compagnies d’assurance on fait leur
apparition.
Compagnie royale d’assurance maritime fondée en 1816. Peu de temps après
sont crées plusieurs compagnies directement à l’origine des grands groupes
français.
Loi de 1946 procède à la nationalisation de toutes les compagnies d’assurance
dépassant une certaine taille.
Pas moins de 34 compagnies françaises, la moitié des compagnies à l’époque qui
dépassent ce seuil.
4 grands groupes apparaissent : UAP, AGF, GAN, et les mutuelles françaises.

A partir de 1986 le secteur est progressivement privatisé. Grand mouvement de


regroupement.

Le renouveau du phénomène s’est développé également par le développement


de nouvelles assurances en réponse aux besoins croissants de sécurité.

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L’assurance contre les accidents du travail née en 1861 avec la création d’une
mutuelle dédiée.
Le besoin de sécurité s’est accru sous l’action du législateur. On peu reprendre
l’exemple de la loi du 9 avril 1898 : responsabilité de plein droit de l’employeur
du fait des accidents de travail. Ce principe a suscité des souscriptions massives
de la part des employeurs.
La loi a crée de plus en plus d’assurances obligatoires : assurance des VTAM

Depuis la 2GM le nouveau régime de sécurité sociale a supplanté l’assurance.

Elaboration d’une règlementation spéciale de l’assurance :


Loi du 13 juillet 1930 : c’est le droit commun de l’assurance. Jusqu’à cette date,
le contrat d’assurance s’était développé sous le signe de la liberté contractuelle.
Le législateur a réglementé de manière impérative le contrat de l’assurance, l’a
doté de règles impératives.

Même si l’évolution de l’assurance n’est pas linéaire, son succès ne se dément


pas. Aujourd’hui l’assurance permet d’abord de se prémunir contre le coup du
sort. Ca peut être l’assurance contre l’incendie, contre l’insolvabilité d’un
débiteur, du construction …
L’assurance est devenue un objet de prévoyance.

Section 2 : Les définitions de l’assurance

Plusieurs définitions peuvent être données. On ne saurait se satisfaire d’une


seule. Il faut nécessairement pour comprendre, cumuler 2 définitions.

Définition juridique : renvoi au contrat d’assurance et permet de le distinguer de


notions voisines.
Définition technique : permet de mettre en lumière les fondements, c’est le
principe de la mutualisation des risques.

§1 La définition juridique de l’assurance

Définition de PETIER : le contrat d’assurance est un contrat par lequel l’un des
contractant se charge du risque des cas fortuit auxquels une chose est exposée
et s’oblige envers l’autre contractant de l’indemniser de la perte que lui causerait
ces cas fortuits s’ils arrivaient : moyennant une somme que l’autre contractant
lui donne ou s’oblige de lui donner pour le prix des risques dont il a la charge.

Définition qui met en évidence les éléments constitutifs du contrat d’assurance.

Juridiquement, l’assurance c’est une convention par laquelle l’assureur en


contrepartie d’une prime s’engage à garantir à l’assuré une indemnisation en cas
de réalisation d’un risque prévu par le contrat. S’engage à garantir l’assuré.

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Définition qui comporte les 3 éléments constitutifs du contrat d’assurance : le
risque, une prime, et une prestation de garantie en cas de sinistre.

Cette première définition fait apparaitre non seulement les éléments de


l’assurance mais permet aussi de la distinguer de notions voisines.

On peut distinguer l’assurance de l’assistance : L’assurance peut être distinguée


en ce que l’assistance permet de secourir les victimes après la réalisation du
dommage. Il s’agit d’un phénomène de solidarité à postériori. L’assurance au
contraire s’efforce de maitriser par avance, à priori, les conséquences d’un
évènement éventuel. Egalement, l’assurance est exempte de toute idée de
solidarité. La prestation de l’assureur n’est que la contrepartie des primes qui ont
été versées par le souscripteur. La distinction entre l’assurance et l’assistance
devient toutefois plus difficile dans la mesure où aujourd’hui des assurances se
sont développées sous le nom d’assistance. On a par exemple des contrats
d’assistance qui proviennent de compagnies d’assurance.

Distinguer l’épargne et l’assurance : l’épargne et la prévoyance sont de l’ordre de


l’auto assurance, une personne se prémunie contre un risque qu’elle pourrait
subir en mettant de l’argent de coté.
L’assurance se distingue car ce n’est pas l’argent de l’assuré qui sera utilisé mais
plutôt celui de la collectivité des assurés.
Certaines forment d’assurance vie donnent simplement lieu à un placement de la
part de l’assuré. Cette définition n’est pas capable à elle seule de rendre compte
du phénomène de l’assurance. Ne permet pas de saisir toute la réalité du
mécanisme. L’assurance ne peut pas seulement être comprise sous cet aspect
contractuel.

L’assureur va s’efforcer de compenser les risques les uns avec les autres. Il va
toujours mutualiser les risques.

§2 La définition technique

D’un point de vue technique, le contrat repose sur une mutualisation des risques
qui permet à l’assureur de réaliser les impératifs de dispersion et de division des
risques. Parfois ces impératifs sont tellement forts et importants que l’assureur
peut avoir recours à 2 techniques particulières :
- La réassurance
- La coassurance

A) La mutualisation des risques

D’un point de vue technique l’assurance est l’opération par laquelle l’assureur
regroupe au sein d’une mutualité une pluralité d’assurés exposés à la réalisation

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de certains risques pour que se réalise une compensation entre les risques
sinistrés et ceux pour lesquels l’assureur aura perçu une prime sans avoir du
régler des prestations.

La masse des primes collectées permet de verser une indemnité à la personne


sinistrée.

Du point de vue technique, l’opération d’assurance n’apparait pas comme un pari


mais comme une véritable organisation collective de lutte contre l’aléa, la
fatalité. On comprend que la réalité de l’assurance ne peut pas être déterminée
qu’avec une simple définition juridique.

L’opération d’assurance exige de la part de l’assureur une détermination précise


et raisonnée des primes afin de pouvoir faire face à l’ensemble des préjudices à
indemniser. Ne pouvant naturellement connaitre à l’avance le montant des
sommes qu’il devra engager pour indemniser, l’assureur a recours à un calcul de
probabilité. Ce calcul de probabilité n’est toutefois efficace que si les statistiques
utilisées sont correctement établies.
Cela suppose aussi que ces statistiques recensent les risques de même nature.
Par exemple les statistiques des accidents de la circulation.

B) La mutualisation renforcée

Il arrive parfois que parmi les risques couverts l’un ait une valeur
considérablement plus élevée que les autres et que ce risque se réalise. Et on
imagine mal que l’assureur n’ait pas pris de précaution auprès d’autres
assureurs.
L’équilibre financier de l’assureur risque d’être remis en cause devant ce type de
catastrophe, ou catastrophe naturelle.

2 techniques : La réassurance et la coassurance

1) La réassurance

La réassurance est une opération par laquelle une entreprise d’assurance, la


cédante, transfert à une autre société appelée le réassureur cessionnaire, en
exécution d’un contrat dénommé traité de réassurance tout ou partie des risques
qu’elle assure en contrepartie d’une prime.

Il s’agit d’une cession de risque qui permet de diluer celui-ci et donc de


sauvegarder l’équilibre financier de l’assureur cédant. Ceci étant, cette opération
n’établit pas de lien juridique entre l’assuré et le réassureur.
En tant que tiers au contrat de réassurance, l’assuré ne dispose d’ailleurs
d’aucune action directe contre le réassureur.

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La réassurance est un mécanisme efficace, elle peut s’opérer en cascade. Si le
réassureur s’assure à sont tour, il devient rétrocédant tandis que son réassureur
est appelé le rétrocessionnaire.

La réassurance peut prendre différentes formes. Elle peut être facultative ou


obligatoire, proportionnelle ou non proportionnelle.

a. Réassurance facultative et réassurance obligatoire

La réassurance facultative donne lieu à la conclusion d’un traité dit de


réassurance facultatif. Dans cette hypothèse, l’assureur est libre de céder un
risque déterminé à un réassureur qui lui-même est libre de l’accepter ou de
refuser.
Le réassureur a le même rôle et les mêmes responsabilités que ceux de
l’assureur direct.

La réassurance obligatoire donne lieu à un traité de réassurance obligatoire et ici


l’assureur va s’engager sur une certaine durée à céder une partie des risques
déterminés par le traité au réassureur qui s’engage de son coté à les accepter. ^

b. Réassurance proportionnelle et non proportionnelle

Réassurance proportionnelle est fondée sur les risques couverts par le cédant.
Elle se fonde sur un partage des risques entre le cédant et le réassureur. La part
du réassureur dans le règlement du sinistre est égale à la part de la prime totale
que lui a reversé l’assureur. Par exemple, 20% des primes reversées obligera ce
dernier à contribuer à hauteur de 20%.

Réassurance non proportionnelle : Elle est fondée non pas sur le risque couvert
mais sur les sinistres réalisés et donc sur ce qu’il coûte définitivement à
l’assureur.
Il y a deux formes de réassurance non proportionnelle.
- La première va raisonner sinistre par sinistre. Réassurance en excédent de
sinistre. Le réassureur va prendre en charge dans chaque sinistre la part
qui excède un montant déterminé dans le traité. Dès qu’un sinistre atteint
à un certain seuil, le réassureur subit seul les conséquences pécuniaires de
l’excédent éventuel. Le réassureur peut donc être amené à supporter des
dommages très élevés. D’où l’idée de l’avantage de se réassurer au-delà
d’un deuxième seuil.
- La réassurance en excédant de perte. Cette deuxième forme de
réassurance non proportionnelle raisonne plutôt sur l’ensemble des
sinistres d’un secteur déterminé. La réassurance n’est pas calculée sinistre
par sinistre, elle prend en considération la totalité d’un secteur sur une
période déterminée et la réassurance est ici calculée forfaitairement et

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globalement lorsque l’ensemble des sinistres envisagés sur une certaine
période dépasse un pourcentage déterminé des primes correspondantes.

2) La coassurance

Dans cette hypothèse, l’assuré sait que plusieurs compagnies l’assurent.


La coassurance permet de diviser entre plusieurs assureurs la garantie d’un gros
risque. Elle est ainsi surtout utilisée par les entreprises, très peu pour les
particuliers, notamment pour garantir des risques maritimes, aériens,
immobiliers, industriels.

La coassurance permet la répartition des risques dès la formation du contrat. Elle


peut être définie comme l’opération par laquelle plusieurs entreprises
d’assurance s’engagent à garantir un même risque à hauteur d’une fraction
déterminée et sans solidarité. Chaque assureur est donc garant de la seule part
de risque qu’il a accepté de garantir.
On a pris conscience rapidement qu’il fallait éviter que l’assureur ait plusieurs
interlocuteurs. Afin d’éviter cette pluralité, une police unique collective est
rédigée et un responsable parmi les assureurs va être désigné. Ce responsable
est connu sous le nom d’apériteur. L’assuré ne traite qu’avec la société
apéritrice. Et donc cette société, l’apériteur va agir en qualité de mandataire des
autres entreprises dans les rapports avec l’assuré.

Section 3 : Les classifications de l’assurance.

Plusieurs classifications des assurances sont possibles. D’un point de vue


historique et classique, on pourrait être tenté de distinguer les assurances
maritimes et terrestres. Dans cette optique, il faut admettre que les premières
garantissent tous les risques de mer et les secondes considèrent à toutes celles
qui ne seraient pas maritimes. Gênant, distinction classique mais cela impose de
classer les assurances d’aéronef dans les assurances terrestres.

§1 Les classifications juridiques

Il y a 2 situations.

Dans un premier cas de figure, l’assureur doit indemniser la victime des


conséquences d’un sinistre et le montant de l’indemnisation est fonction de
l’évaluation du montant du préjudice. Il s’agit alors des assurances de dommages
qui s’intéressent aux risques relatifs au patrimoine d’une personne.

Les assurances de dommage se subdivisent en 2 catégories :


- Les assurances de chose
- Les assurances de responsabilité

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Les assurances de choses ont pour objet de réparer les dommages subits par un
bien ou relatifs à un bien de l’assuré.
Quant aux assurances de responsabilité, elles ont pour objet de réparer les
dommages causés par l’assuré à autrui et dont il est juridiquement responsable.

Dans un second cas de figure, l’assureur doit plutôt verser une somme, le plus
souvent forfaitaire, somme dont le montant a été déterminé lors de la conclusion
du contrat. Il s’agit alors des assurances de personnes qui touchent aux risques
inhérents à la vie humaine. Ces assurances se subdivisent elles aussi en 2
catégories :
- La première catégorie regroupe les assurances vie dont l’exécution dépend
de la durée de la vie humaine.
- La seconde comprend les assurances maladie et les assurances accidents
corporels qui garantissent le versement d’une somme en cas de maladie
ou du dommage subit par l’assuré.

Cette distinction entre les assurances de dommage et de personne est tout à fait
classique et pertinente. Elle figurait dans la loi du 13 juillet 1930 sur le contrat
d’assurance. Cette distinction est fondamentale dans la mesure où les
assurances de dommage sont fondées sur un principe indemnitaire. On
indemnise l’assuré au regard du montant de son préjudice réel. Selon le principe
indemnitaire, l’assuré ne saurait s’enrichir par le mécanisme de l’assurance et de
la garantie de son risque.
En revanche, les assurances de personnes sont fondées sur un principe forfaitaire
en vertu duquel l’assuré peut s’enrichir. Ainsi les assurances de dommage sont
régies par un principe qui est lui d’ordre public.
En revanche cette classification a été quelque peu perturbée par l’apparition
d’assurances de personnes qui repose sur un caractère indemnitaire.

§2 La classification technique

Logiquement cette classification est fondée sur le mode de gestion de la


mutualité des risques. On distingue à cet égard les assurances gérées selon une
technique de répartition et celles qui sont gérées selon une technique de
capitalisation. Les assurances de répartition répartissent entre les assurés
sinistrés la masse des primes payées par l’ensemble des assurés.
Elle concerne toutes les assurances de dommage, ainsi que l’assurance accident
corporel et l’assurance maladie.

Les assurances de capitalisation en revanche reposent sur la capitalisation des


primes versées par l’assuré et donc à la différence des assurances de répartition,
les primes des assurés ne sont pas mises en commun mais elles sont protées sur
des comptes nominatifs. Ces assurances sont généralement souscrites pour une
période assez longue comme les assurances vie.

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La distinction entre les assurances de répartition et capitalisation intéresse les
compagnies d’assurance. En effet, la règlementation impose une séparation
juridique entre les sociétés qui pratiquent des activités d’assurance gérées en
répartition et celles qui exercent des activités gérées en capitalisation.

CHAPITRE 2 : LE DROIT DES ASSURANCES

Les évolutions de la société sont pour beaucoup dans le développement du droit


des assurances.

Section 1 : Les sources du droit des assurances

Pour une grande part, le droit des assurances repose sur la loi. On envisagera
aussi les sources extra légales.

A) La source légale du droit des assurances

1) L’émergence progressive d’un droit spécial des assurances

L’histoire du droit des assurances est liée à celle de son développement. D’abord
le droit maritime.
En 1804, le code civil s’est intéressé au contrat d’assurance seulement de façon
anecdotique, il s’était contenté d’illustrer les contrats aléatoires, article 1964.
En revanche, aucune loi d’ensemble ne régissait les assurances terrestres. Dès
lors, le développement des assurances au 19ème siècle, début 20ème, s’est effectué
sous l’égide de la liberté contractuelle et sous le contrôle de la jurisprudence et
d’une jurisprudence qui appréciait la validité et les conditions d’exécution du
contrat d’assurance au regard des articles 1108 et suivants, théorie générale.

C’est seulement après la 1GM qu’il a été décidé d’adopter, de mettre en place
une législation d’ensemble applicable aux assurances.
A cette fin une commission a été constituée sous la présidence de Capitant et les
travaux de cette commission ont aboutit au vote de la loi du 13 juillet 1930.
Cette loi est révolutionnaire car elle est inspirée par un souci de protection,
notamment des assurés mais aussi des tiers bénéficiaires de l’assurance.
Ce souci majeur de protection incitait le législateur à donner un statut impératif.
La loi de 1930 est une loi d’ordre public.

Sur le plan institutionnel, décret loi du 14 juin 1938 complété par un décret du
30 décembre 1938 relatif au statut des entreprises d’assurance.

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Par la suite le droit des assurances n’a cessé de s’étoffer avec des textes
nombreux. Volonté de codifier le droit des assurances, réalisée en 1976 avec la
naissance du code des assurances.

Puis d’autres lois comme en 1989, ou en 2007, 2008... Chaque année le droit
des assurances est modifié de façon plus ou moins profonde.

2) Le code des assurances

Il a vocation à contenir l’ensemble des règles relatives à la matière.

3 parties qui correspondent à 3 niveaux de texte. Les articles sont L, R, A.


Chaque partie est divisée ensuite en 5 livres.
Le livre 1 porte sur le contrat d’assurance, régime général.
Le livre 2 concerne les assurances obligatoires. Il s’agit d’une codification
partielle.
Le livre 3, très volumineux, est dédié aux entreprises d’assurance et il envisage
le régime auquel ces entreprises sont soumises.
Le livre 4 envisage quant à lui les organisations et régimes particuliers
d’assurance.
Le livre 5 porte sur les agents généraux, les courtiers et intermédiaires
d’assurance et capitalisation.

Chaque livre est divisé à son tour en titres, eux-mêmes divisés en chapitre. Cette
organisation se reflète dans la numérotation.
Les 3 premiers chiffres correspondent au titre, livre, chapitre.

La volonté de protection des assurés a convaincu le législateur d’ériger en


principe le caractère impératif des dispositions adoptées. Très clairement, article
L111-2, le principe est celui du caractère impératif des dispositions incluses dans
le code, la liberté contractuelle, la volonté des parties étant l’exception.

B) Les sources extra légales du droit des assurances

Ces sources sont assez variées. S’agissant des rapports entre les assureurs, il
faut mentionner les conventions de règlements des sinistres ainsi que les
conventions de gestion qui sont conclues dans le cadre de la fédération française
des sociétés d’assurance. Ces conventions visent à instituer des dispositifs type
relatifs à la gestion des sinistres ou encore à la procédure d’expertise ou à
l’exercice des recours afin que toutes les sociétés obéissent aux mêmes
dispositifs.
Ces conventions ne peuvent pas limiter les droits des assurés.
Quant aux rapports entre les parties au contrat d’assurance, l’article L111-4
dispose que l’autorité administrative peut imposer l’usage de clauses types dans
les contrats.

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Avant la loi de 1930, la JP occupait un rôle prépondérant dans l’élaboration des
règles existantes.
La JP a réellement fait œuvre créatrice afin de renforcer la protection des assurés
comme d’ailleurs des tiers bénéficiaires. On peut prendre pour exemple les
clauses de réclamation d’assurance de responsabilité. Il s’agissait pour l’assureur
d’insérer une clause par laquelle il soumettait l’indemnisation d’un sinistre à la
réclamation de l’assuré en cours de période de validité du contrat. Or, cela
permet aussi d’écarter les sinistres après la période de validité du contrat alors
que le fait générateur du sinistre a eu lieu pendant la période d’exécution du
contrat. C’est sur le fondement de la cause que la JP a décidé qu’évidemment si
on continue à payer le prix jusqu’au dernier mois, on est en droit d’exiger
l’indemnisation pour un fait ayant son fait générateur durant la période.

On peut citer parmi ces sources les décisions adoptées par notamment le bureau
central de tarification.
Et puis on peut en marge citer les actes des AAI.

Section 2 : La place du droit des assurances en droit privé

Le droit des assurances est un droit en relation étroite avec le droit commun des
contrats et avec le droit de la responsabilité.
Et puis, c’est aussi un droit spécial en relation avec le droit de la consommation
et de la concurrence.

§1 Droit des assurances et droit commun des obligations

On ne peut prétendre étudier le droit des assurances en ignorant la théorie


générale du contrat.

C’est vrai qu’il existe un droit spécial des assurances en ce sens où le contrat
d’assurance lui-même obéit à des dispositions comme la loi de 1930.
L’assurance donne lieu à une opération contractuelle qui est destinée très
souvent à garantir la couverture de dommages susceptibles d’engager la
responsabilité civile de l’assuré ou d’un tiers.
Donc, il n’est pas surprenant qu’en dépit de l’existence d’une législation spéciale,
le droit commun conserve une vocation subsidiaire dans la mesure où le code
civil sera toujours applicable.

Le contrat d’assurance répond aux règles générales du contrat : 1108 et


suivants.
Et aux règles d’exécution du contrat : résolution du contrat par exemple.

14
On peut citer à ce titre, l’article L113-8 du code des assurances qui énonce les
causes de nullité du contrat d’assurance et qui à coté de cela réserve le jeu des
causes ordinaires de nullité.

En dehors de ces fondements, on peut faire mention du rôle de la JP. Elle n’a pas
hésité à solliciter le droit commun pour pallier les lacunes du droit des
assurances. On peut citer par exemple le recours à l’article 1134 avec la bonne
foi, ou le recours à la cause de l’obligation qui a servi à éradiquer un certain
nombre de clauses insérées dans le contrat.

§2 Le droit des assurances et les droits spéciaux

Le droit de la consommation et le droit de la concurrence.

Droit de la consommation : La loi de 1930 était justifiée par la trop grande liberté
contractuelle qui permettait aux assureurs d’imposer aux assurés des clauses
qu’ils ont crées. Déséquilibre entre les droits des parties.
Ainsi, le droit de la consommation assure la protection du consommateur dans
les contrats d’assurance.

L’existence de règles de protection de l’assuré sont très nombreuses. Et plus


largement aux règles destinées spécifiquement à protéger l’assuré avec
l’assureur, il n’a jamais été exclu notamment par la JP que le juge puisse se
prévaloir de dispositions qui se rattachent à la discipline du droit de la
consommation sans qu’aucun texte ne vienne le préciser.
Notamment on fait référence à les clauses abusives.

Concernant le droit de la concurrence : le droit français comprend les règles


destinées à préserver le fonctionnement de la concurrence sur le marché et les
règles liées à la protection des agents économiques. Ce droit de la concurrence
s’applique aux acteurs de l’assurance. Le contrôle exercé sur le cofonctionnement
des pratiques anticoncurrentielles a des incidences sur le contrat des assurances.
Exemple : l’autorité de contrôle des assurances et des mutuelles, lorsqu’elle
constate des pratiques anticoncurrentielles doit en informer le ministère de
l’économie.

Section 3 : Les aspects institutionnels du droit des assurances

D’un point de vue institutionnel, le droit des assurances se caractérise


notamment par la spécificité de ses acteurs. Cela concerne aussi bien les
professionnels de l’assurance que les autorités de contrôle qui en dehors des
juridictions concourent à l’élaboration et à l’application du droit des assurances.

15
§1 Les professionnels de l’assurance

Dans le langage courant, la qualification d’assureur est ambigüe et est appréciée


trop largement.
Couramment, le terme assureur concerne les entreprises d’assurance qui seules
s’engagent à une prestation en cas de sinistre, mais à coté aussi les
intermédiaires de l’assurance qui sont ceux qui assurent la distribution de
l’assurance auprès du public.

A) Les entreprises d’assurance

Au sens strict, l’assureur est la partie au contrat qui s’engage à garantir l’assuré
contre les risques prévus au contrat et à payer la prestation en cas de sinistre.
Divers types d’organisme ont la possibilité de se livrer à une opération
d’assurance, mais les entreprises d’assurance ont un domaine d’activité potentiel
qui est étendu à toute opération d’assurance de dommage ou de personne.

Ces entreprises d’assurance peuvent revêtir l’une des formes sociale admise par
le code des assurances. Et sont soumises à une règlementation de leur activité.

1) La forme sociale des entreprises d’assurance

3 formes sociales d’offrent.

La plus évidente est la forme de la société anonyme : Les sociétés anonymes


d’assurance.
Elles sont régies par les dispositions du code de commerce mais elles sont
également soumises pour partie au code des assurances qui dérogent plus ou
moins au code du commerce en raison du particularisme de l’activité
d’assurance.
Il existe des règles spécifiques concernant le capital social. Les montants
planchés sont différents du code de commerce et dépendent du type d’assurance
(personne ou dommage).

On note des règles particulières à l’endroit des dirigeants puisque ces derniers
doivent faire preuve de compétences en la matière, expérience exigée, et ces
dirigeants doivent également répondre à des conditions d’honorabilité pour
prétendre occuper la fonction d’assureur.

En cas de modification des statuts, l’entreprise d’assurance doit obtenir


préalablement l’accord de l’ACAM.

Les sociétés d’assurance mutuelle :


Cette forme est réservée qu’aux entreprises d’assurance.

16
Cette société est soumise à un statut juridique spécifique prévu dans le code des
assurances.
Elle présente un fonctionnement et une gestion similaire à celles des SA
d’assurance. Mais, elle se distingue essentiellement par un objet non commercial
et elle se distingue aussi en ce qu’elles sont constituées pour assurer les risques
apportés par leurs sociétaires.

Les sociétaires cumulent la qualité d’associé et d’assuré.


En tant que sociétaire ils peuvent participer sous réserve d’être à jour de leur
cotisation aux assemblées pour lesquelles ils détiennent un droit de vote, de la
même manière qu’ils peuvent désigner des mandataires…
En tant qu’assuré, ils souscrivent des contrats d’assurance et acquittent des
cotisations.
Un sociétaire ne peut être tenu au-delà du plafond de cotisation mentionné dans
son contrat d’assurance.

Contrairement aux sociétés anonymes d’assurance, les sociétés d’assurance


mutuelle ne distribuent pas de bénéfices. En revanche elles peuvent répartir
entre les sociétaires leurs excédents de recette.

Elles sont également dépourvues de capital social. Cela ne veut pas dire qu’on
peut se lancer dans ces sociétés sans rien. Elles doivent disposer d’un fond
d’établissement leur permettant de faire face aux dépenses des 5 premières
années et de garantir les engagements de la société.

La forme de la société européenne :


Introduite par un règlement CE du 8 octobre 2001.
Cette forme permet de constituer une entité unique à partir de laquelle seront
gérées les activités de la société lorsque ces sociétés se sont établies dans
plusieurs états membres.

2) La règlementation de l’activité des entreprises d’assurance

Activité restreinte pour l’essentiel aux opérations d’assurance.


Les entreprises sont uniquement autorisées à effectuer des opérations pour
lesquelles elles ont obtenu un agrément.

a. L’objet social restreint à l’activité d’assurance

L’objet social des entreprises d’assurance, indépendamment des 3 formes


sociales, est cantonnée à des opérations d’assurance. Ce principe de spécialité de
l’objet social est destiné à éviter des difficultés financières consécutives à
l’exercice d’autres activités qui échapperaient à la surveillance des autorités de
contrôle.

17
Les entreprises ont tout de même la faculté de se livrer à des activités qui
découlent directement des opérations d’assurance.
Possibilité accompagnée d’ordre quantitatif. Ces opérations accessoires ne
peuvent être effectuées que si elles sont d’importance limitée par rapport à
l’ensemble des activités de l’entreprise.
Le décret d’application n’est jamais paru … On ne sait pas exactement ce que
cela veut dire.

b. L’agrément nécessaire à l’activité d’assurance

Les entreprises d’assurance qui ont leur siège social en France doivent avoir
obtenu l’agrément du comité des entreprises d’assurance pour exercer leur
activité.
Cette règle est inspirée par la volonté de contrôler l’aptitude des entreprises
d’assurance à honorer leurs engagements. Le code des assurance prévoit que
l’agrément délivré portera non pas sur toutes les opérations d’assurance mais
seulement sur certaines d’entre elles.
Selon l’article L 321-1 du code des assurances, une entreprise d’assurance ne
peut être agrée à la fois pour des opérations d’assurance vie et des opérations
d’assurance de dommage.

Le CEA se prononce sur la demande d’agrément à partir des informations


communiquées par l’entreprise. Décision prise en fonction de plusieurs facteurs.
- Les moyens techniques et financiers de l’entreprise
- La compétence, l’expérience et l’honorabilité des dirigeants

Le comité peut accorder l’agrément ou le refuser, ou encore le subordonner au


respect de certains engagements.
En cas de refus d’agrément, la décision doit être motivée et notifiée à l’entreprise
concernée après l’avoir préalablement mise en demeure de présenter ses
observations par écrit dans un délai de 15 jours.
A défaut d’une notification dans les 6 mois du dépôt d’une demande d’agrément,
celle-ci fait l’objet d’une décision de rejet implicite.
Dans les 2 cas, un recours peut être exercé devant le CE dans un délai de 2 mois
qui court soit à compter de la notification de la décision de rejet, soit à compter
de la décision de rejet tacite.

Postérieurement à la délivrance de l’agrément, un contrôle est exercé à partir du


compte rendu présenté chaque semestre à l’ACAM. Et cette autorité de contrôle
peut adopter toutes les mesures qu’elle estime nécessaire pour la protection des
assurés. Et elle a la faculté le cas échéant de saisir le comité d’entreprise
d’assurance afin qu’il retire l’agrément.

18
L’agrément peut donc être retiré : absence prolongé d’activité, rupture
d’équilibre entre moyens financiers et activités, changement substantiel affectant
le capital, la qualité des actionnaires…

B) Les intermédiaires d’assurance

Eux sont concernés par le livre V du code des assurances, ce livre ayant été
profondément modifié par une loi du 15 décembre 2005.

Il faut ici se reporter à l’article L511-1 du code des assurances. L’activité


d’intermédiation consiste à présenter, proposer ou aider à conclure des contrats
d’assurance ou de réassurance ou à réaliser d’autres travaux préparatoires à leur
conclusion.
La loi indique que l’intermédiaire s’entend de toute personne qui contre
rémunération exerce l’une de ces activités.

La notion d’intermédiation est largement définie. Mais on voit bien la différence


avec l’assureur. Ces intermédiaires sont diversifiés.

Les entreprises d’assurance lorsqu’elles recourent à des intermédiaires, elles


doivent vérifier qu’ils sont effectivement immatriculés.
Ces intermédiaires doivent également obéir à des conditions de capacité,
d’honorabilité, ils ont l’obligation de souscrire à une assurance responsabilité
civile professionnelle. Obligation de répondre à des garanties financières
garanties par les textes.
Si bien que même s’ils ne sont pas assureurs, ils sont contrôlés.

§2 Les autorités de contrôle de l’assurance

L’activité d’assurance fait l’objet d’un contrôle étroit. La finalité de ce contrôle est
énoncée clairement à l’article L310-1 du code des assurances.
Le contrôle de l’état s’exerce dans l’intérêt des assurés souscripteur et
bénéficiaire, de contrat d’assurance et de capitalisation. C’est avant tout l’assuré
le centre des inquiétudes.

A) L’autorité de contrôle des assurances et des mutuelles

Loi 15 décembre 2005 : commission de contrôle des assurances remplacé par


l’ACAM.
Autorité publique indépendante dotée de la personnalité morale. Elle dispose
également de l’autonomie financière et elle perçoit une contribution financière
des entreprises qui sont précisément soumises à son contrôle.

19
Quant à sa mission, l’ACAM est chargée de veiller au respect par les entreprises
d’assurance des dispositions législatives et règlementaires auxquelles ces
entreprises sont assujetties. Ainsi que le respect des obligations qui lient les
assurances au preneur.

A ce titre elle examine régulièrement la situation financière des assurances, leurs


conditions d’exploitation, afin de veiller à l’intérêt des assurés et de vérifier que
ces entreprises conservent une aptitude à honorer leurs engagements.

L’ACAM veille en particulier à ce que les modes de constitution et de


fonctionnement des entreprises soient conformes aux dispositions qui leur sont
applicables.
Pour se faire, l’ACAM est dotée de larges pouvoirs. Dispose d’un droit étendu
d’information, d’un pouvoir étendu d’investigation.

Dispose aussi d’un large pouvoir de décision. Elle peut formuler des
recommandations mais elle peut également aller plus loin et adresser aux
entreprises des injonctions de modifier ou retirer tout document contraire aux
dispositions en vigueur.
Elle peut également infliger des sanctions disciplinaires selon la gravité des
manquements et prononcer des sanctions pécuniaires. Ce pouvoir a d’ailleurs été
élargit par la loi du 1er août 2003 puisque désormais le non respect des textes
par l’entreprise s’ajoute les pratiques qui pourraient mettre en péril l’exécution
de ses engagements contractuels.

B) Le comité des entreprises d’assurance

Ce comité a pour mission d’octroyer aux entreprises d’assurance les autorisations


ou les dérogations individuelles.
C’est à ce comité qu’il revient de délivrer les agréments sachant qu’avant c’était
au ministre de l’économie de le faire lui-même.

Ce comité intervient également dans la surveillance des opérations de


concentration concernant directement ou indirectement une entreprise
d’assurance.

20
TITRE 2 : LE DROIT COMMUN DU CONTRAT
D’ASSURANCE

CHAPITRE 1 : LA FORMATION DU CONTRAT


D’ASSURANCE

INTRODUCTION : LE CONTRAT D’ASSURANCE DANS LES


CLASSIFICATION DU DROIT COMMUN DES CONTRATS

§1 Le contrat d’assurance dans les classifications du code civil

Article 1102 et suivants. Envisagent quelques classifications des contrats.


Et il y en a 3 qui nous intéressent : unilatéral/synallagmatique gratuit/onéreux,
commutatif/aléatoire.

Le contrat d’assurance est un contrat synallagmatique, à titre onéreux, et


aléatoire.

Quant au caractère synallagmatique : le contrat d’assurance se caractérise par la


réciprocité des obligations souscrites par les parties. Le souscripteur assuré et
l’entreprise d’assurance s’obligent réciproquement l’un à payer les primes et
l’autre à prendre en charge les sinistres en cas de réalisation du risque prévu au
contrat.

Contrat conclu à titre onéreux. Il est en effet conclu par chaque partie en
considération de la contrepartie promise par le cocontractant.
L’assureur exige une rémunération en contrepartie du risque qu’il assume, tandis
que la garantie d’assurance constitue la contreprestation attendue par le
souscripteur qui acquitte prime ou cotisation.

Le contrat d’assurance peut dans certaines hypothèses être constitutif d’une


libéralité de la part du souscripteur au profit d’un tiers bénéficiaire de la garantie
ou de l’indemnité. Cela concerne particulièrement les assurances sur la vie
lorsqu’elles sont souscrites au profit d’un parent ou d’un proche.
En revanche, toute intention libérale est exclue de la part des entreprises
d’assurance.

Enfin, caractère aléatoire.


Le contrat aléatoire est une convention réciproque dont les effets quant aux
avantages et aux pertes soit pour toutes les parties soit pour l’une ou plusieurs
d’entre elles, dépendent d’un évènement incertain.

21
Ce texte mentionne le contrat d’assurance parmi les illustrations de contrats
aléatoires.

Il est vrai que l’assureur a recours aux calculs de probabilité afin de mutualiser
les risques sur l’ensemble des garanties qu’il accorde et qu’il s’efforce ainsi de
maitriser l’aléa dans son activité. Il sait qu’avec la masse des primes collectées,
cela suffira toujours afin d’indemniser les clients.
Cette définition technique ne remet pas en cause le caractère aléatoire de
l’assurance.
Si l’on envisage isolement la relation unilatérale entre l’assureur et le
souscripteur, il reste que ni l’assureur ni le souscripteur ne peuvent savoir lors de
la formation du contrat qui supportera une perte ou qui réalisera un gain.

L’aléa existe non seulement lorsque le risque assuré est incertain dans sa
réalisation, mais aussi en cas de risque certain si subsiste une incertitude. Par
exemple la date de la survenance.
La Jp elle-même est très claire à ce sujet.
 COUR DE CASSATION 1ERE CIV 11 OCTOBRE 1994

La cour énonce que l’aléa constitue l’essence même du contrat d’assurance.


L’aléa est la cause d’obligation de chacune des parties. Et au regard de la théorie
générale du contrat, le défaut d’aléa au moment de la formation du contrat
équivaut à un défaut de cause. Le contrat étant alors nul.

La nécessité de l’aléa se reflète bien dans les textes du code de l’assurance :


L121-15. Selon cet article, l’assurance est nulle si au moment du contrat la chose
assurée a déjà péri ou ne peut plus être exposée aux risques.
La cour de cassation rappelle régulièrement que le contrat d’assurance, parce
qu’il est d’essence aléatoire ne peut porter sur un risque que l’assuré sait déjà
réalisé.

Le caractère aléatoire que doit revêtir le contrat d’assurance se prolonge


d’ailleurs dans la phase d’exécution.
La survenance du risque assuré doit être due au hasard et non à la volonté d’une
partie.
Ainsi, l’article L113-1 dispose que l’assureur ne répond pas des pertes des
dommages provenant d’une faute intentionnelle ou dolosive de l’assuré.

Aujourd’hui, l’exigence d’un aléa a perdu de sa rigidité sous l’impulsion de la


pratique et de la loi.
La loi fait obligation aux organismes qui couvrent la prévoyance complémentaire
de prendre en charge les suites d’états pathologiques survenus antérieurement à
l’adhésion des intéressés.
L’assureur ne peut pas invoquer l’absence d’aléa.

22
Par ailleurs, concernant l’assurance sur la vie, il existe des contrats qui n’ont
d’assurance que le nom. Ces contrats correspondent à des opérations financières
ou d’épargne, opération dont l’aléa s’il existe est très discret. La nature juridique
de ces contrats a toujours été controversées. Et pourtant la cour de cassation, le
23 novembre 2004, en chambre réunie.

Section 1. Les personnes concernées par le contrat d'assurance

3 qualités des parties au contrat d'assurance : souscripteur, assuré et


bénéficiaire, le plus souvent confondues dans une seule personne mais
qui peuvent être séparées.
Le contrat d'A est le support d'une relation d'A qu'il dépasse parfois. Au delà des
parties au contrat, d'autres personnes peuvent participer à cette opération et
peuvent ainsi être intéressées au contrat.
Hormis l'assureur, les parties au contrat peuvent avoir trois qualité :
– souscripteur
– assuré
– (tiers) bénéficiaire

Le plus souvent, ces trois thèmes concernent la même personne mais ce n'est
pas toujours le cas. Il faut donc voir les parties au contrat d'assurance (§1) et
les personnes concernées au contrat d'A (§2).

§1. Les parties au contrat d'assurance

Ces parties sont l'assureur (A) et le souscripteur (B).

A. L'assureur

L'assureur : celui qui prend l'engagement de garantir l'assuré contre des


risques convenus.
L'assureur est l'entreprise d'assurance qui, dans le contrat d'assurance, prend
l'engagement de garantir l'assuré contre le ou les risques convenus.
L'exercice de cette activité est réservé exclusivement à une personne morale
ayant obtenu un agrément correspondant à une catégorie de risques (assurance
vie par exemple), et constitué sous la forme commerciale d'une SA
d'assurance ou sous la forme civile d'une société d'assurance mutuelle.

L'entreprise d'assurance n'est pas l'unique professionnel intervenant dans


l'opération d'assurance.
En effet, la relation peut être établie par un contact direct entre le souscripteur
et l'assureur mais elle est souvent établie par l'intermédiaire d'un professionnel
nommé l'intermédiaire d'assurance.
Il faut distinguer l'agent d'assurance et le courtier en assurance.

L'agent général d'assurance.

23
Ce professionnel est soumis à une exclusivité de production au profit de
l'entreprise d'assurance avec laquelle il contracte. Ainsi, il est le mandataire de
l'entreprise au nom et pour le compte de laquelle il agit et ses actes engagent
l'entreprise d'assurance.

Selon l'art L511-1 CA, l'entreprise d'A est responsable civilement des agents
généraux d'assurance dans les termes de l'art 1384 C.Civ. La particularité est ici
que l'agent général demeure personnellement responsable des
conséquences dommageables de ses fautes, tant à l'égard de ses clients
qu'à l'égard de l'entreprise d'assurance pour le compte de laquelle il
agit.
En effet, la C.cass a refusée de faire bénéficier l'agent général d'assurance de
l'immunité qu'elle avait accordée dans l'arrêt Coste-Doat.
Ainsi, l'assuré pourra obtenir la condamnation in solidum de l'agent général et de
l'entreprise d'assurance, cette dernière ayant la possibilité d'exercer une action
récursoire à l'encontre de son mandataire.
C'est pourquoi les agents d'assurances doivent justifier de l'existence d'une
assurance civile professionnelle.

Le courtier d'assurance.
Le courtier d'assurance, qui a la qualité de commerçant, n'est soumis à aucune
obligation d'exclusivité au profit de telle ou telle entreprise d'assurance. Il joue
le rôle de conseil pour des clients en quête d'assurance.
Son activité d'entremise ne correspond pas exactement au contrat de
mandat classique tel qu'envisagé par l'art 1984 C.civ.
En effet, le courtier d'assurance ne représente pas son client (le souscripteur).
Cependant, dans les faits, il est souvent chargé par les clients de gérer le contrat
d'assurance (gestion des primes et des sinistres).
En cas d'inexécution ou de mauvaise exécution de ses obligations, il engage sa
responsabilité contractuelle vis à vis de ses clients.

Fréquemment, les courtiers se voient confier diverses missions par les


entreprises d'assurance au nom et pour le compte desquelles ils peuvent
souscrire des contrats, recouvrer des primes ou encore gérer et régler des
sinistres. Il est donc possible que le courtier ait reçu un contrat de l'assureur
(notamment via théorie de l'apparence).

B. Le souscripteur

Souscripteur : personne physique ou morale contractant avec l'assureur.


Le souscripteur ou le preneur d'assurance (en droit communautaire) est la
personne physique ou morale qui contracte avec l'assureur.
Le souscripteur est toujours qui contracte avec l'assureur et émet le
consentement nécessaire à la naissance du contrat d'assurance.

Obligations du souscripteur.
C'est sur lui que pèse les obligations de :
– paiement des primes
– déclaration des risques
– éventuelles déclarations de sinistres

24
La souscription en son nom ou pour le nom et compte d'une autre
personne (mandat ou gestion d'affaire).
S'il peut souscrire le contrat d'A en son nom et pour son compte, il peut
également le faire au nom et pour le compte d'une autre personne, que ce soit
en vertu d'un mandat général ou spécial ou en qualité de gérant d'affaire.
L'art L112-1 C.Assur précise à cet égard que l'assurance profite à la personne
au nom de laquelle elle a été conclue, même si la ratification intervient
après la survenance du sinistre.
Dans ce cas, conformément au droit commun du mandat, le contractant
engagé dans les liens du contrat est le mandant (s'il a ratifié la
convention). A partir du moment ou le mandataire s'est présenté en cette
qualité à l'assureur, il n'est pas obligé personnellement, sous l'éventuelle réserve
d'une stipulation contraire.

Les conditions de capacité : identiques au droit commun et contrat


d'assurance : acte d'administration sauf assurance vie : disposition
Les conditions de capacité du souscripteur obéissent au droit commun (art 1123
C.Civ).
Il importe à cet égard de déterminer à quelle catégorie d'acte se rattache la
conclusion des contrats d'assurances.
Le mineur (incapable) voit les conditions de la représentation différer en fonction
de l'acte en cause :
– actes de la vie courante (peut seul)
– actes de conservation / A° (accord d'un parents)
– actes de disposition (accord des deux parents ou si très grave comme
vente d'un fonds de commerce, accord du juge des tutelles en plus).

Traditionnellement, les contrats d'assurance de dommages (destinés à éviter les


pertes patrimoniales) se rattachent a la catégorie des actes d'administration.
En revanche, les contrats d'assurance vie, qui modifient le patrimoine
correspondent plutôt à des actes de dispositions.

Un D du 22 Décembre 2008 détermine les catégories d'actes d'A° et de


disposition et prévoit que la « conclusion ou le renouvellement d'un contrat
d'assurance de bien ou de responsabilité civile constitue bien un acte
d'administration. En revanche, la souscription d'une assurance vie est bien
un acte de disposition ».
il y a donc une affirmation textuelle de cette jurisprudence constante.

Conditions de la représentation.
Le mineur non émancipé qui n'est frappé que de l'incapacité d'exercice doit
être représenté par ses parents (administrateurs légaux) ou son tuteur.
Le représentant légal de l'enfant peut accomplir seul les actes
d'administration mais, pour les actes de disposition, il doit obtenir
l'autorisation de l'organe qui est habilité par la loi (il s'agit soit de l'autre
parent dans l'administration pure et simple, du juge des tutelles dans l'A° légale
sous contrôle judiciaire et, en cas de tutelle, du conseil de famille ou du juge des
tutelles).
Le mineur pourrait avoir la faculté de conclure lui même des contrats
d'assurance vus comme actes de la vie courante (comme assurances

25
conclues dans le cadre de la pratique d'un sport).

Majeur sous tutelle.


Pour les majeurs, il est prévu que le tuteur puisse conclure des contrats
d'assurance au nom du majeur sous tutelle.
Majeur sous tutelle = problème mental lourd.
Il y a une transposition du régime applicable au mineur non émancipé :
– actes d'administration : tuteur seul
– actes de disposition : tuteur + conseil de famille ou juge des tutelles

Le majeur placé en curatelle (peut gérer affaire seule mais a parfois des
pertes de lucidité) :
– possibilité de conclure seul des contrats mais doit être assisté de son
curateur pour les actes de disposition.

Sauvegarde de justice.
Le majeur sous sauvegarde de justice n'est pas incapable car peut faire tous les
actes mais ses actes sont plus facilement susceptibles d'être annulés ou réduits
en cas de lésion.

Le souscripteur personne morale.


Il importe alors de savoir si le contrat a été conclu par une personne habilitée à
le faire.
Ce peut être le représentant légal de la société, disposant à cet effet des
pouvoirs les plus étendus (ou tout autre personne désignée par les statuts,
ou ayant reçu délégation par le représentant de la société pour conclure des
actes d'assurance, qui serait alors un simple salarié).

Section 2. Les personnes intéressées au contrat d'assurance

Le contrat d'assurance n'est pas toujours l'affaire que de deux cocontractants.


Il y a des cas ou le souscripteur n'est pas l'assurée (il faut donc distinguer
l'assuré du bénéficiaire) et des personnes non cocontractantes mais intéressées
au contrat d'assurance.

§1. l'assuré (dans le cas ou il n'est pas le souscripteur)

→ Souvent, l'assuré est également le souscripteur (majorité des cas).

L'assuré est la personne physique ou morale dont le patrimoine ou la personne


est exposée à un risque faisant l'objet du contrat d'assurance.
L'assuré peut cumuler cette qualité avec celle de souscripteur (d'ailleurs souvent
synonyme), tout comme la cumuler avec celle de bénéficiaire de l'assurance.

26
La qualité d'assuré, lorsqu'elle est distincte de celle du souscripteur résulte
parfois du contrat (A) ou parfois de la loi (B)

A. La qualité par l'effet du contrat : l'assurance pour compte

L'assurance pour le compte de qui il appartiendra.


S'il peut être lui même l'assuré, le souscripteur peut aussi conférer cette qualité
à une tierce personne, ceci en vertu d'un mécanisme d'assurance dit « pour le
compte de qui il appartiendra ».
Ce mécanisme est prévu par l'art L112-1 C.Assur : « l'assurance peut être
contractée pour le compte de qui il appartiendra. La clause vaut, tant comme
assurance au profit du souscripteur du contrat que comme stipulation pour autrui
au profit du bénéficiaire connu ou éventuel de la dite clause ».

L'assurance pour compte ne repose donc pas sur la technique du mandat (auquel
cas le mandant serait le souscripteur, même si on a signé à sa place) mais sur
celle de la stipulation pour autrui (art 1121 C.Civ). Dans cette hypothèse, le
souscripteur (stipulant), contracte avec l'assureur (promettant) qui
s'engage à garantir le risque couru par l'assuré pour compte
(bénéficiaire).
C'est donc bien le mécanisme de la stipulation pour autrui.

Hypothèses d'assurances pour compte → les détenteurs ou dépositaires


de la chose d'autrui.
Les premières occurrences sont apparues dans le domaine maritime mais
l'assurance pour compte est aujourd'hui largement utilisée par ceux qui sont
détenteurs ou dépositaires de la chose d'autrui.
Dans ces cas, le contrat comporte à la fois une assurance de responsabilité au
profit du souscripteur de la police, cette assurance le couvre de sa responsabilité
éventuelle vis à vis du propriétaire de la chose et, une assurance de chose pour
le compte du propriétaire dans l'hypothèse ou le bien serait détruit ou détérioré
sans que la responsabilité du dépositaire ne puisse être engagée.

On trouve d'autres applications d'assurances pour compte dans les assurances de


dommages.
Par exemple, le cas ou le souscripteur conclut une assurance de responsabilité
civile qui garantit non seulement les dommages causés de son chef mais aussi
les dommages engageant la responsabilité de ses proches vivant sous le même
toit. C'est la police multi-risques habitation.
Le mécanisme d'assurance pour compte peut également être utilisé dans les
assurances de personnes, dans le cas ou le souscripteur contracte une assurance
maladie complémentaire pour lui même et pour d'autres personnes de sa famille
qui sont également assurées.

1. Les conditions de l'assurance pour compte

L'art 1122 C.civ dispose que « l'on est sensé disposer pour soi et que la
stipulation pour autrui ne se présume pas ».
Cette règle est à l'origine d'une évolution jurisprudentielle, qui exigeait à l'origine
(1960) que l'assurance pour compte soit explicitée formellement dans la police.
Elle a ensuite admis qu'elle pouvait être implicite et résulter de la volonté non

27
équivoque des parties (1995).
Même sans le dire explicitement, on voit bien à la lecture du contrat qui est
assuré.

Depuis un arrêt C.Cass Civ I, 4 Juin 2003, la C.Cass s'est arrêtée à la solution
qu'il est possible de conclure une assurance pour compte en l'absence de
stipulations express.

→ La stipulation pour autrui suppose que le stipulant ait un intérêt


personnel au contrat. La jurisprudence fait preuve de souplesse en
admettant un intérêt purement moral. Elle estime généralement qu'un
proche a un intérêt au contrat, sans déterminer lequel.

L'art 112-1 C.Assur précise que « la clause d'assurance pour compte vaut tant
comme assurance au profit du souscripteur du contrat que comme stipulation
pour autrui au profit du bnéficiaire connu ou éventuel de la clause ».
Certains considèrent (R. Groutel), que cette disposition énonce une présomption
d'intérêt du souscripteur, tandis que d'autres y voient une disposition supplétive
de volonté et les parties seraient libres d'apprécier l'étendue et la portée du
contrat d'assurance.
A priori, rien n'interdit le contrat d'assurance de ne stipuler l'assurance qu'au
profit du tiers (il faudra alors le préciser).
Le même article fait mention d'un bénéficiaire déterminé ou déterminable.
L'assuré est généralement connu au moment de la conclusion du contrat mais il
est également possible de souscrire une assurance pour le compte d'une
personne qui est seulement déterminable. Tel est le cas par exemple d'un contrat
conclu par le maitre d'ouvrage qui souscrit une assurance pour le compte des
différents entrepreneurs qui interviendront sur le chantier.

2. Les effets de l'assurance pour compte

Il y a trois types de relations entre les protagonistes :


– souscripteur / assureur (a)
– assuré / assureur (b)
– souscripteur / assuré (c)

a. Les relations entre souscripteur et assuré (les cocontractants)

Rapport = parties au contrat d'assurance.


Les rapports entre souscripteurs et assureurs sont ceux des parties au contrat
d'assurance. Le souscripteur conserve la qualité de cocontractant de l'assureur
puisque l'assurance pour compte n'est pas fondée sur la technique du mandat
mais celle de la stipulation pour autrui.

Il en résulte que le souscripteur est assuré lorsque les circonstances du


sinistre engagent la garantie à laquelle il est assuré lorsque les
circonstances du sinistre engagent la garantie à laquelle il a directement
intérêt et que, par conséquent, dans le cas ou il est responsable du dommage
subi par l'assuré pour compte, il n'est pas exposé au recours de l'assureur dont il
est également l'assuré.

→ Le souscripteur est celui sur qui pèse les obligations contractuelles. Il lui

28
incombe de payer les primes, de déclarer les circonstances du risque.

b. les relations entre l'assuré et l'assureur

Ici, l'assuré est également un tiers au contrat. Par conséquent, il n'est tenu
d'aucune obligation et l'assureur ne peut exercer d'actions à son
encontre afin d'obtenir le paiement des primes.
Ceci étant, rien n'empêche l'assuré de se substituer au souscripteur pour le
paiement des primes. Il le fera peut être pour assurer la sauvegarde de ses
droits si l souscripteur n'assure par ce paiement. Il peut de même déclarer la
naissance du sinistre, toujours pour conserver ses droits.

Étant assuré, il dispose d'un droit propre sur l'indemnité d'assurance en


cas de survenance du risque garanti. Sa créance est indépendante du
patrimoine du souscripteur. Par conséquent, elle est donc notamment
insusceptible d'être saisie par les créanciers du souscripteur.
Il peut également exercer à l'encontre de l'assureur une action directe afin
d'obtenir l'indemnisation.

L'assuré pour compte peut également se voir opposer n'importe quelle exception
opposable au souscripteur, tant antérieure que postérieure au sinistre (ex,
déchéance de l'indemnisation du fait de la surévaluer les conséquences du
sinistre).

c. Les relations entre souscripteur et assuré

Cette relation se caractérise notamment par le droit de révocation qui est


reconnu au souscripteur. Tant que le bénéficiaire n'a pas accepté l'assurance
pour compte, ce qu'il peut faire même après la survenance du sinistre, le
bénéfice de l'assurance est révocable.

B. la qualité d'assuré par l'effet de la loi

L'assurance automobile : assurance de tout gardien autorisé ou non.


L'assurance automobile (VTAM) constitue la meilleure illustration de cette
situation ou une personne est assurée par l'effet de la loi au regard d'un contrat
auquel elle n'est pas partie.
Cette loi (Loi Badinter du 5 Juillet 1985) prévoit que le contrat destiné à couvrir
la responsabilité civile liée à la circulation d'un VTAM doit comporter une
stipulation obligatoire en faveur de « tout personne ayant la garde ou la
conduite, même non autorisée, du véhicule ».
Le contrat garantit obligatoirement, outre la responsabilité civile du
propriétaire du véhicule, celle de tout gardien ou conducteur qui soit
autorisé ou non.

§2. La qualité de bénéficiaire de la prestation

→ Le bénéficiaire est généralement l'assuré mais ne l'est pas toujours.

Le bénéficiaire est celui qui est appelé à bénéficier de la prestation de l'assureur

29
en cas de survenance du sinistre.
Il peut s'agir du souscripteur, qui est alors assuré et bénéficiaire, d'un
tiers bénéficiaire qui n'a pas souscrit l'assurance mais aussi d'un tiers au
contrat d'assurance, ni souscripteur ni assuré.
Dans les assurances sur la vie, en cas de décès de l'assuré, c'est un tiers
bénéficiaire désigné par le souscripteur qui reçoit la prestation promise sous la
forme d'un capital.
Dans cette hypothèse, il ne s'agit pas d'une assurance « pour le compte de qui il
appartiendra » mais d'une pure stipulation pour autrui qui ne vaut pas comme
assurance au profit du souscripteur.

L'acceptation par le bénéficiaire est nécessaire mais elle peut intervenir


à tout moment. Cependant, lorsqu'elle a lieu avant le décès, elle interdit au
souscripteur tout changement ultérieur de bénéficiaire.
Dans l'assurance de responsabilité, la victime du dommage dont l'assuré est
responsable se voit reconnaître, par la loi, la qualité de tiers bénéficiaire.

→ En conclusion, le contrat d'assurance peut recouvrir de nombreuses


combinaisons possibles entre les professionnels de l'assurance et ceux qui ont
recours à cette assurance.
Les qualités de souscripteur, bénéficiaire et assuré peuvent se combiner,
ce qui est généralement le cas. Si ceux-ci peuvent ne faire qu'un, à
l'inverse, ces qualités peuvent être celles de trois personnes distinctes.
Par exemple, dans une assurance en cas de décès, elle peut être contractée par
un souscripteur (époux), sur la tête d'un assuré (sa femme) au profit d'un tiers
bénéficiaire (leur enfant).

Chapitre 2. La volonté dans le contrat d'assurance

Section 1. La protection de la volonté

Le soucis de protection de la volonté des parties au contrat d'assurance


s'exprime à travers les mesures curatives que l'on trouve aux articles 1116s C.civ
(matière des vices du consentement).
Cependant, des mesures préventives ont étés développées, sous la forme
d'obligations d'informations destinées à éclairer la volonté, le plus souvent
spécifique au contrat d'assurance.

§1. l'obligation d'information et le droit à la renonciation

L'importance particulière de l'obligation d'information (mentions


classiques) en matière d'assurance.
Les obligations d'informations constituent l'essentiel des mesures préventives.
Elles ne sont pas propres aux assurances mais ont une importance particulière en
la matière.

30
A. L'information et le conseil de l'assuré

L'assurance constitue une technique plutôt obscure pour le grand public. Les
professionnels de l'A sont donc engagés à une obligation d'information.

L'obligation d'information consiste à faire prendre connaissance des clauses


et s'assurer qu'elles ont étés comprises.
Les professionnels d'assurance, dont au premier chef le courtier, ont aussi une
obligation de conseil, d'orienter le choix de leur client vis à vis du choix le plus
intéressant pour eux.

Il leur appartient d'éclairer l'assuré en vue de la souscription d'une garantie


correcte.
Cette obligation consiste donc pour l'assureur a :
– donner au souscripteur tous les éléments objectifs de choix d'une
couverture appropriée à son risque
– expliquer les dispositions du droit des assurances
– veiller à l'adaptation de l'assurance au risque

Cette obligation risque d'engager leur responsabilité. Elle n'est cependant pas
sans limite.
Elle dépend avant tout de la propre compétence du souscripteur, et de le
question de savoir s'il s'agit d'un professionnel
Cette obligation ne dispense par l'assuré de prendre ses décisions.
S'il est vrai qu'il revient à l'intermédiaire de mettre en garde le client contre les
mises en gardes inexactes ou incomplètes, il n'est pour autant pas tenu de
vérifier celles-ci.

Sur l'assureur pèse une obligation d'information qui est pré


contractuelle. A ce titre, il doit donner des informations au futur souscripteur
et, depuis une loi de 1989 complétée en 1994, l'assureur doit remettre une
fiche d'information sur le prix et les garanties. Il doit également remettre
un projet de contrat avec ses annexes ou une notice détaillée
d'information sur le contrat, les garanties, les exclusions et les
obligations de l'assuré. Ces documents doivent préciser la loi applicable,
l'adresse du siège social de l'assureur (…).

La loi du 1/08/2003 a également imposée la remise d'une fiche d'information


avant toute conclusion du contrat décrivant le fonctionnement de la
garantie dans le temps. La remise de tous ces documents doit être constatée
par une mention signée et datée par le souscripteur au bas de la police.

Inconvénients : contrat d'adhésion donc informations non lues et


absence de sanctions en cas d'irrespect de l'obligation d'information.
Il y a deux inconvénients à noter :
– S'agissant d'un contrat d'adhésion, il est peu probable que l'assuré lise et

31
comprenne les informations données
– Il n'y a aucune sanction spécifique au manquement à ces obligations.
On peut envisager d'agir contre l'assureur pour manquement à son obligation
d'information et engager sa responsabilité civile mais il aurait plus efficace de
prévoir des sanctions spécifiques (diminution du montant de la prime).

B. L'information de l'assureur

Rare domaine ou on doit informer le professionnel.


C'est ici l'un des rares domaines ou on va demander au consommateur
d'informer le professionnel. Cette obligation est encore plus exigeante du point
de vue de l'assuré que de l'assureur.
La nécessité pour l'assureur de pouvoir apprécier les risques dont la couverture
lui est demandée est à l'origine d'une obligation d'information que la loi a mise à
la charge du souscripteur dès la loi d 13 Juillet 1930.

Initialement, il incombait au souscripteur de « déclarer toutes les circonstances


connues de lui de nature à faire connaître à l'assureur les risques qu'il prend à sa
charge ». C'était le système de la déclaration spontanée.
Ce système a fait l'objet de critiques car celui qui ne maitrise pas la technique de
l'assurance (99% des gens) peut difficilement déterminer quelles sont les
informations qui sont pertinentes pour l'assureur. C'est ce dernier qui est le
mieux à même de savoir quels éléments auront de l'influence sur sa décision.

Dès lors, la commission des clauses abusives avait tardivement préconisé en


1985 que l'assuré soit seulement tenu de fournir des réponses claires, complètes
et exactes au questionnaire que l'assureur établit lui même.
Depuis la loi du 31 décembre 1989, l'assuré a désormais l'obligation de
répondre exactement aux questions de l'assureur, notamment dans le
formulaire de déclaration du risque sur les circonstances qui sont de
nature à faire apprécier par l'assureur les risques qu'il prend en charge.
C'est donc aujourd'hui un formulaire de déclaration du risque qui est donné par
l'assureur au souscripteur qui doit seulement répondre précisément aux
questions demandées.

L'assureur doit prendre soin de formuler ses interrogations de telle manière


qu'elles puissent recevoir des réponses exactes de la part du candidat à
l'assurance. Si on pose à l'assuré une question en termes généraux, on ne pourra
pas opposer une réponse vague ou imprécise.

Les limites de l'information de l'assuré à l'assureur.


Le texte actuel (de 1989) ne cantonne pas explicitement l'obligation
d'informations aux circonstances connues du souscripteur. Il s'agit d'une « limite
de bon sens » pour la jurisprudence et on ne peut reprocher au souscripteur
de ne pas avoir donné une information qu'il ne connaissait pas (ex,
existence d'une maladie non encore diagnostiquée).

Les circonstances à déclarer sont très diverses :


– utilisation du véhicule
– informations concernant la personne de l'assuré

32
La question se pose de savoir dans quelle mesure l'assureur peut solliciter des
informations relatives à la santé humaine ?
Art 1141-1 C.Assur : « l'assureur ne peut poser aucune question relative
aux tests génériques et à leur résultats ni demander à une personne de se
soumettre à des tests génétiques avant ou après la
conclusion du contrat ».

Par ailleurs, les articles suivants du Code confèrent un fondement légal aux
conventions relatives à l'assurance des personnes exposées à un risque aggravé
du fait de leur état de santé.
Ces dispositions s'intéressent aux garanties de confidentialités des données à
caractère personnelle et de nature médicale.
La Convention AREAS de 2007 stipule que ?????

C. Le droit de renonciation de l'assuré

Contrat d'assurance sur la vie : droit de renonciation de 30j.


C'est dans un soucis de protection du souscripteur au contrat d'A que la loi lui
accorde un temps de réflexion postérieurement à la conclusion du contrat. Cela
permet a l'assuré de revenir sur son engagement.
La première intervention de ce type à concerné le contrat d'assurance sur la vie
puisque la personne physique a un droit de renonciation durant un délai de 30j.

A ce dispositif particulier se sont ajoutés des textes plus généraux, applicables à


l'assurance en raison du mode de conclusion du contrat. Soit ce contrat est
conclu à distance (1) ou par démarchage (2).

1. Le contrat d'assurance conclu à distance

Contrat d'assurance conclu à distance : droit de renonciation de 14j


calendaires
Une ordonnance du 6 juin 2005 a institué au profit du souscripteur un droit de
renonciation au contrat d'assurance conclu à distance lorsque le contrat est
conclu à des fins qui n'entrent pas dans le cadre de son activité commerciale ou
professionnelle.

Le souscripteur d'un délai de 14 jours (calendaires donc tous les jours sont
applicables) révolus pour dénoncer le contrat d'assurance conclu à distance.
Le souscripteur n'a pas à justifier d'un motif quelconque et à supporter de
pénalités. C'est ce qui rend les contrats à distance (notamment sur Internet) si
pratiques.

Le délai compte à compter du jour ou le contrat d'assurance est conclu.


Le contrat ne peut recevoir de commencement d'exécution par les
parties avant l'arrivée du terme du délai de renonciation (sauf accord
contraire de l'assuré).
Lorsque le contrat n'a pas commencé à s'appliquer, l'exercice du droit de repentir
éteint celui-ci sans qu'il n'ait produits d'effets.
En revanche, lorsque le contrat a pris effet immédiatement à la demande du
souscripteur et que ce dernier use de son droit de repentir, le contrat cesse alors
pour l'avenir.

33
Dans ce cas le souscripteur est redevable de la fraction de la prime afférente à la
période comprise entre la prise d'effet du contrat et la date de la renonciation.

2. Le contrat d'assurance conclu à la suite d'un démarchage

La loi du 3 janvier 2008 insère l'art L112-9 C. Assur, qui accorde au souscripteur
d'un contrat d'A conclu à la suite d'un démarchage un droit de renonciation qui
peut être rapproché de celui octroyé à l'occasion de la conclusion d'un contrat à
distance.

La dénonciation se fait sans avoir a justifier d'un quelconque motif. Elle


doit se faire par l'envoi d'une LRAR. En vue de faciliter l'exercice de cette
faculté, il est prévu que la proposition d'assurance ou de contrat doit, a
peine de nullité, contenir un modèle de lettre.
Le souscripteur n'est redevable que de la quote part de la prime correspondant à
la période pendant laquelle le risque aura été couvert.

La réalisation du risque assuré pendant la période au cours de laquelle le contrat


peut être dénoncé fait obstacle à l'exercice de cette faculté lorsque le
souscripteur a connaissance du sinistre. L'intégralité de la prime reste alors
acquise à l'assureur.

§2. Le recours à la théorie générale du contrat : les vices du


consentement

Le contrat d’assurance comme n’importe quel contrat n’échappe pas à


l’application de la théorie des vices du consentement. Il faut tenir compte de la
spécificité de la matière, et notamment il faut tenir des sanctions qui peuvent
être spécifique au contrat d’assurance.
Selon le droit commun, le consentement doit exister et être intègre.

Il y a des cas ou le droit commun est purement et simplement évincé par le droit
des assurances, par des règles spéciales. Mais en général, le droit commun garde
une certaine utilité.

Certaines règles propres au contrat d’assurance mettent en échec l’application de


la théorie des vices du consentement. Par exemple c’est le cas de la disposition
qui écarte sou certaine conditions la nullité du contrat d’assurance sur la vie en
présence d’une erreur sur l’âge de l’assuré.

En dehors de ces hypothèses particulières, le contrat d’assurance n’échappe pas


à l’application de la théorie des vices du consentement. On les trouve à l’article
1109 du code civil qui rappelle que « le contrat n’est pas valable si le
consentement a été donné par erreur, extorqué par violence ou surpris
par dol ».

La violence.
S’agissant de la violence, dans le silence des textes spéciaux l’utilité des
dispositions relatives à la violence ne fait pas de doute. En pratique ce vice ne
connait guère d’application en droit des assurances. Pour la violence économique,
s’il advient que l’assuré est victime d’une violence économique de l’assureur, en

34
réalité cette violence n’interfère pas à la phase de la conclusion du contrat, mais
apparait plutôt après le sinistre.

L'erreur.
S’agissant de l’erreur, voisine du dol, le dol n’est qu’une erreur provoquée,
manœuvre afin de persuader l’autre de conclure le contrat. Le code des
assurances aménage aux articles L113-8 et L113-9 des sanctions spécifiques
en cas de non respect des obligations de déclaration des risques. Ceci
étant, le premier de ces articles réserve expressément le jeu des causes
ordinaires de nullité ( l’erreur et le dol notamment ).
Pour annuler un contrat pour erreur, il faut que l’erreur soit excusable.

L’erreur peut être invoquée au titre d’une annulation du contrat. Elle est
susceptible de jouer au bénéfice de l’une ou de l’autre des parties au contrat
d’assurance mais encore faut-il qu’elle soit déterminante du consentement et
excusable.

Au titre de l’erreur inexcusable :


 C.CASS 1985 : on estimait que le souscripteur même s’il n’avait pas les
compétences particulières en la matière était en faute de ne pas avoir lu
les documents qu’il a signés.

Bien qu’il y ait erreur, elle n’a pas toujours suffit à dire que c’était déterminant.
Bien souvent l’assureur n’aurait pas refusé de contracté s’il avait connu l’exacte
réalité. Simplement il aurait accepté de courir le risque moyennant une
tarification supérieure. Donc il y a cet argument en défaveur de l’erreur.

Le Dol :
L’absence de dispositions particulières contraires justifie que le droit commun
s’applique pleinement.
Le dol implique l’existence d’actes positifs qui ont pour but de manipuler le
cocontractant.
La JP a admis que les manœuvres dolosives pouvaient être appréciées
largement.
Il faut une tromperie, et vaut mieux qu’elle porte sur un élément substantiel du
contrat. Mais la réticence dolosive peut mener à l’annulation de contrat au meme
titre que la déclaration mensongère.

Le droit des assurances, droit spécial, prévoit lui-même que l’absence ou la


fausse déclaration peut donner lieu à l’annulation du contrat.

Il est vrai que la mise en jeu des ces textes spéciaux du code des assurances
permet d’appréhender plus largement les clauses de nullité.
Le droit conserve une utilité, notamment lorsque le dol n’a pas eu d’incidence sur
l’appréciation du risque.
 C.CASS 19 AVRIL 1997 : il s’agissait de mensonge et falsification de
documents destinés à obtenir un tarif préférentiel et à dissimuler la
résiliation du précédent contrat pour non paiement des primes.

35
Section 2 : L’interprétation de la volonté

Le contrat d’assurance est certainement un des contrats qui donne lieu à des
difficultés d’interprétation considérées comme les plus complexes.
Les clauses claires et précises du contrat ne sauraient donner lieu à une
interprétation.

A cette limite du droit commun, s’en ajoute une autre spécifique au droit des
assurances et qui concerne les clauses d’exclusion.
Les clauses d’exclusion de garantie doivent être limitées et formelles.
L’assurance a intérêt à être clair et précis dans le contrat.

L’interprétation de la volonté des parties au contrat conduit à distinguer selon


que la difficulté d’interprétation trouve son origine dans la rédaction de la clause
elle-même, ou dans la contradiction existant entre différents documents
d’assurance.

§1 L’interprétation de la volonté en cas d’ambiguité ou d’obscurité d’une


clause

Ces directives d’interprétation sont applicables à tous les contrats.


D’abord, l’article 1156 prévoit que le contrat doit être interprété non pas selon le
sens littéral mais selon la commune intention des parties.

Il faut combiner le droit commun avec le droit de la consommation. Et là on peut


remonter à la loi du 1er février 1995 qui concerne les clauses abusives.
En cas de doute sur une clause, celle-ci s’interprète dans le sens le plus
favorable au consommateur ou au non professionnel donc à l’assuré. 1ère
civ 21 janvier 2003.La cour de cassation a d’ailleurs fait usage de ce texte

Problème : est de savoir quand on peut qualifier d’assuré, de consommateur ou


de non professionnel.
Hypothèse 1 : personne qui contracte une assurance pour sa vie privée et ne
connait pas grand-chose, c’est un consommateur. Pas de doute
Hypo 2 : un médecin qui s’assure pour la photocopieuse de son cabinet, il s’agit
d’un nom professionnel, il n’est ni juriste, ni compétent pour réparer les
photocopieuses.

Ensuite, certains auteurs estiment que la protection par le code de la


consommation devrait être écartée lorsqu’il s’agit de professionnels qui
souscrivent des polices d’assurance en rapport direct avec leur activité
professionnelle.

§2 L’interprétation de la volonté en cas d’ambiguité liée à la pluralité de


documents

Il arrive que la police d’assurance résolve elle-même les éventuels problèmes


tout simplement en instituant une hiérarchie entre eux.

A défaut de stipulations réglant cette difficulté, la JP la résout en faisant prévaloir


le document qui reflète le mieux la volonté réelle des contractants.

36
C’est par exemple les conditions particulières qui traduisent mieux que les
conditions générales

Section 3 : Le contrôle de la volonté

Il arrive fréquemment que l’on soit obligé dans certaines circonstances de


conclure certains contrats d’assurance. Les situations sont plus nombreuses
qu’avant. C’est certainement un des domaines dans lesquels l’atteinte à la liberté
contractuelle est la plus évidente, soit au regard du fait que l’on soit contraint de
conclure un contrat d’assurance, soit au regard du fait que le contenu du contrat
soit prédéterminé.

§1 La conclusion sous contrainte du contrat d’assurance

D’un coté c’est le souscripteur qui peut se voir imposer une obligation
d’assurance. Le mécanisme de l’assurance obligatoire n’est pas nouveau mais ça
s’est amplifié largement.

A) L’obligation d’assurance au souscripteur

La plupart du temps, ces obligations de s’assurer répondent à une préoccupation


de réparation des dommages corporels. Mais cela a tendance à s’étendre du coté
des dommages matériels.
Il existe aussi des obligations de garantir qui sont imposées au souscripteur :
une obligation de garantie à la charge de l’assureur. Ce corolaire n’est pas
systématique.
Assurance automobile, catastrophe naturelle, des professionnels de santé …

Cette obligation de garantie elle suppose la mise en œuvre d’une procédure :


cette procédure suppose qu’un refus ait été d’abord opposé au candidat à
l’assurance, soit que l’assurance ait conservé le silence pendant un certain délai
après la demande de souscription (n’a jamais répondu), soit qu’il ait assujetti
l’octroi de sa garantie à la couverture de risque qui ne sont pas visée par
l’obligation d’assurance ou à la souscription d’une garantie dont l’étendue
dépasse les limites de cette obligation.
Ainsi, la personne a qui la garantie a été refusée, peut saisir le bureau central de
tarification qui va fixer la prime en fonction du risque à couvrir.
En cas de résistance il s’expose à un retrait de l’agrément.

B) La détermination sous contrainte du contenu du contrat


d’assurance

Les parties sont tenues par de nombreuses dispositions légales et


règlementaires, on ne peut pas prétendre déterminer complètement le contenu
de leur contrat.
Les dispositions du code empêchent l’insertion de certaines dispositions au
contrat ou au contraire, obliger d’insérer des clauses particulières au contrat. Il
peut y avoir des garanties minimales (exemple assurance automobile).

L’autorité administrative peut imposer l’insertion de clauses types dans certains

37
contrats d’assurance. Si on reste sur l’exemple de l’assurance auto, il y a la
clause bonus/malus.

CHAPITRE 3 : L’ACCORD DE VOLONTE DANS LE


CONTRAT D’ASSURANCE

En dépit de l’article L112-3 selon lequel le contrat d’assurance est rédigé par
écrit, le contrat d’assurance est un contrat consensuel. Et en tant que contrat
consensuel il se forme par et dès la rencontre des consentements. Ainsi, l’écrit
n’est requis que pour la preuve et son absence n’affecte pas la véridicité du
contrat.

Section 1 : Le contrat d’assurance, contrat consensuel

Cela dit rencontre d’une offre et d’une acceptation.

§1 La rencontre de l’offre et de l’acceptation

A) Le droit commun : la rencontre d’une offre et d’une acceptation

Dans un contrat d’assurance, les parties sont l’assureur et le souscripteur (qui


n’est pas forcément l’assuré). Le consentement de l’assuré est nécessaire au
regard du droit commun pourvu qu’il soit destinataire d’une offre de contracter.

L’offre doit être maintenue dans un certain délai : s’il s’agit d’une offre générale,
on estime que cette offre peut être retirée assez rapidement. En revanche s’il
s’agit d’une personne déterminée on estime qu’il y a un délai de rigueur que
l’assurance doit observer avant de retirer son offre.

Cela étant, le processus préalable à l’échange des consentements est plus ou


moins complexe et plus ou moins long aussi. Selon le risque concerné, l’assureur
est conduit à se livrer à des investigations plus ou moins poussées, élaborées.
Le candidat à l’assurance doit communiquer à l’entreprise d’assurance qui doit
permettre d’appréhender le risque encouru.

Il y a donc un contrat qui obéit au droit commun (change de consentement


nécessaire), mais avant même cet échange, les parties doivent procéder à des
échanges d’information qui justifie le rôle particulier de la proposition
d’assurance.

B. Le rôle particulier de la proposition d’assurance

Au terme de L112-2 al4 du code des assurances la proposition d’assurance


n’engage ni l’assureur ni l’assuré. Cela peut étonner dans la mesure ou
proposition d’assurance reçue comme une offre de contracter, on devrait
admettre que l’offre une fois acceptée engage l’assureur.

38
1. Le contenu de la proposition d’assurance

La proposition d’assurance marque une étape significative dans le processus


d’échange de consentement. La proposition d’assurance émane du candidat
à l’assurance qui se livre à une description des caractéristiques du
risque en pratique cette description est le plus souvent élaborée à partir
d’un questionnaire relatif aux risques et qui relie l’assureur à l’assuré.
Dés lors cette proposition d’assurance ne contient presque jamais d’indication du
prix.

2. La portée du document à l’égard du candidat à l’assurance

Du point de vue du futur souscripteur, la proposition d’assurance


constate l’exécution de son obligation d’information à l’égard de
l’assureur. Dans le cas ou le contrat est ultérieurement souscrit à partir des
déclarations contenues dans la proposition, ces déclarations constituent la
déclaration des risques couverts et concourt à l’établissement de la bonne ou
mauvaise foi du souscripteur. Selon les cas cette proposition d’assurance peut
constituer ou non une pollicitation. S’il s’agit d’une pollicitation, cela signifie que
le candidat à l’assurance s’appréhenderait comme une offre sans réserve sur les
conditions de couverture et de prime. Bien sur dangereux pour le candidat à
l’assurance. Faute de précision ou de fermeté, par principe ce n’est qu’une
simple invitation à entrer en pourparler.

3. La portée de la proposition d’assurance à l’égard de l’assureur

L’assureur comme l’indique L112-2 n’est pas engagé par la proposition


de l’assurance.
Il va pouvoir adopter plusieurs attitudes. D’abord il peut refuser
expressément la proposition ou s’abstenir de prendre partie. Si l’assureur
ne répond pas, le silence ne vaut pas acceptation. L’assureur peut aussi
accepter purement et simplement la proposition, dans ce cas on dira que
l’assureur a vu dans la proposition une offre de contrat et accepte celle-ci dans
les éléments qui lui sont fournis. Même si la prime n’est pas déjà définie. Il
faudra bien sur compléter. Également la possibilité d’émettre une
contreproposition. C’est le cas lorsqu’il offre des conditions différentes de
celles envisagées par le client et qu’il complète également celle-ci.

§2. La conclusion du contrat d’assurance

Du fait du consensualisme qui régit le contrat d’assurance, la rencontre de l’offre


et de l’acceptation . Irrévocablement lié sous réserve du droit de dénonciation
accordé parfois au souscripteur. Il faut préciser le moment de la formation du
contrat et distinguer de celui de sa prise d’effet.

A. Le moment de la formation du contrat

En principe le contrat d’assurance est formé dés l’échange des


consentements.
Il résulte de la JP que la remise par l’assureur d’une police d’assurance
signée par lui et conforme à la proposition du souscripteur établit son
acceptation de contracter. Dans le cas ou il s’agit d’un contrat entre absent,

39
conformément à la théorie d’expédition, date de l’envoie de la police qui est
retenu, le contrat est conclu dés cet instant alors que le souscripteur n’a pas
signé la police, même s’il ne la renvoie pas. Cette solution est favorable à
l’assuré protégé ici par l’absence de formalisme. Ceci étant il se peut encore que
la police comporte une clause en vertu de laquelle le contrat ne sera conclu qu’à
une date ultérieure. Certaines polices d’assurance prévoient ainsi que le contrat
ne sera formé que lorsque le souscripteur aura renvoyé le document complété, et
signé par l’assureur. D’autres polices prévoient encore que le contrat ne sera
conclu qu’à partir du moment ou l’assuré se sera acquitté de la première prime.
Ici on met en cause le consensualisme. Dans ce cas il semble bien que le contrat
d’assurance lorsqu’il est ainsi soumis à certaines modalités devienne, s’analyse
en contrat solennel.
Peu importe l’existence d’une clause disant que contrat parfait à la signature du
souscripteur.

B. Le moment de la prise d’effet du contrat

La prise d’effet du contrat s’entend du moment ou les parties sont


tenues d’exécuter les obligations nées du contrat.
Dans le cas ou les contractants n’auraient rien stipulé, le contrat prend
effet dés l’instant ou il est conclu, c’est-à-dire dés l’échange des
consentements. Cependant il est loisible aux parties de fixer comme elles
l’entendent la date de la prise d’effet du contrat. Il est possible de faire rétroagir
les effets du contrat au moment de sa formation ou alors de retarder la prise
d’effet aux moyens d’une stipulation en précisant la date, par exemple le
lendemain à midi du paiement de la prime.

Section II : la concrétisation de l’accord de volonté.

L1112-3 le contrat est rédigé par écrit.


L112-2 al 4 du même code des assurances dispose que seule la police ou la note
de couverture constate l’engagement réciproque.
Même si en pratique la JP admet à titre de preuves d’autres écrits comme la
remise d’une attestation d’assurance, il faut prendre un soin particulier sur deux
types de documents la note de couverture et la police d’assurance.

§1. La note de couverture

Note de couverture = Document sommaire et provisoire constate


l’existence de la garantie avant l’établissement de la garantie avant
l’établissement de la police ou de la demande si le contrat a été ?

La note de couverture n’est soumise à aucune condition de forme. Son


contenu n’est pas réglementé. Il faut que le document émane de l’assureur et
qu’il marque sans ambiguïté l’acceptation par l’assureur de l’offre du candidat à
l’assurance. On doit donc y trouver en pratique les conditions essentielles de la
garantie accordée, ceci afin de permettre la mise en jeu dans le cas ou un
sinistre se réalise avant l’établissement de la police.

Note de couverture se caractérise aussi car son efficacité est provisoire. À cet
égard elle peut être analysée de deux façons différentes. D’abord la note de
couverture peut procéder au constat provisoire à titre de preuve d’une

40
garantie accordée en vertu du contrat d’assurance cette note est alors
appelée à être remplacée par la police d’assurance. Juste pour avoir un élément
de preuve pour la régularité du contrat d’assurance. La notre de couverture
peut aussi valoir comme une assurance provisoire valable pour une
brève durée. En cas d’urgence, un assuré peut ainsi bénéficier d’une garantie
pour un temps limité. Dans l’attente que son risque fasse l’objet d’une analyse
plus complète par l’assureur. À la fin de cette période la garantie accordée selon
la note de couverture cesse, et à défaut de nouvel accord entre le souscripteur et
l’assureur le risque sera considéré comme n’étant plus couvert. On veillera à
préciser si vaut comme une assurance provisoire établie en urgence pour un
risque pas totalement étudié ou …

La note de couverture a un caractère provisoire.


Dans son contenu, elle peut être plus précise sur ce point et peut procéder au
constat provisoire, à titre de preuve (déjà vu)

§2. La police d'assurance

Art L112-4 C. Assur, la police d'assurance désigne l'ensemble des documents


écrits constatant l'existence et le contenu du contrat d'assurance.

A. Les exigences de rédaction de la police d'assurance

L'obligation de rédiger la police d'assurance en langue française.


! Pas nécessaire de donner les numéros d'articles durant l'examen !
Il résulte de l'art L112-3al1 C. Assur que la police doit être rédigée par écrit, en
Français et en caractères apparents.
Ces exigences paraissent bienvenue, mais on peut déplorer qu'elle ne suffise pas
toujours à protéger les souscripteurs du contenu de la police car, passé l'obstacle
de la langue française, il reste l'obstacle de la langue juridique propre à
l'assurance.

L'obligation de rédiger en caractères apparents et clauses particulières


en caractères très apparents (nullités, déchéances, exclusions, durée du
contrat)
S'ajoute à cette exigence de langue française, une exigence de lisibilité puisqu'il
est prévu que la police, dans son ensemble, doit être rédigée en caractères
apparents. Cela signifie, selon l'art L112-4al2 C. Assur que « les clauses des
polices édictant des nullités, échéances ou exclusions ne sont valables que si
elles sont mentionnées en caractères très apparents ».
La jurisprudence a précisée que cette prescription n'est pas applicable, sauf
dispositions particulières, aux nullités, déchéances ou exclusions prévues par la
loi.
L'art L113-5 C. Assur : la durée du contrat doit être mentionnée en caractères
très apparents, mais aucune sanction n'est prévue.

Exemplaires : autant que de parties.


Nombre d'exemplaires de la police → On se réfère au droit commun.
Art 1325 C.Civ, autant d'exemplaire que de parties. Chaque original doit préciser
le nombre d'originaux sous peine de ne constituer qu'un commencement de

41
preuve et non une preuve parfaite.

B. Le contenu obligatoire de la police d'assurance

Le C. Assur n'impose pas que la police d'assurance soit signée (contrat


consensuel), il prescrit en revanche l'insertion d'un certain nombre de mentions
(art L112-4 et R112-1 C.Assur).
Selon ces textes, la police d'assurance doit indiquer :
– la date à laquelle elle est établie
– nom et domicile des parties contractantes
– adresse du siège social de l'assureur
– nom et adresse des autorités chargées du contrôle de l'entreprise
d'assurance
– moment à partir duquel le risque est garanti et la durée de vie de cette
garantie

La partie règlementaire concerne les assurances non vie et impose l'apposition


de :
– la durée d'engagement réciproque des parties
– conditions de la tacite reconduction si elle est stipulée
– les conditions de prorogation ou de résiliation du contrat

La sanction n'est pas indiquée et la jurisprudence a du se prononcer sur la


sanction de l'absence d'une mention obligatoire.
A propos d'une espèce sur le jeu de la prescription biennale, la C.Cass avait
décidé (Cass, Civ II, 2 juin 2005) que l'inobservation des dispositions de l'art
R112-1 C. Assur est sanctionnée par l'inopposabilité à l'assuré du délai de
prescription édicté par l'art L114-1 C. Assur.
Cette solution semble pouvoir être étendue aux différentes hypothèses dans
lesquelles la mention obligatoire est susceptible de déterminer l'attitude de
l'assuré.

C. La composition matérielle de la police d'assurance

Cette composition matérielle n'est pas envisagée par le C. Assur. D'un point de
vue théorique, on pourrait imaginer que le contrat d'assurance soit constaté dans
un document unique mais, en pratique, de façon quasi systématique, une police
comporte à la fois des conditions générales et des conditions particulières,
donnant lieu à deux documents, annexés l'un à l'autre, auxquels peuvent
s'ajouter des conditions spéciales.

Conditions générales.
Ce sont des conditions pré-rédigées (contrat d'adhésion pur), remises à tout
ceux qui souscrivent auprès de l'assureur un contrat couvrant un même risque
ou une même catégorie de risques. Elles sont applicables à chacun des assurés.

Conditions particulières.
Elles sont propres à chaque souscripteur. Elles permettent d'individualiser
l'assurance en adaptant le contrat à la situation spécifique de chacun et en

42
apportant diverses précisions.

Les conditions spéciales.


Entre ces deux catégories, on trouve une troisième catégorie : les conventions ou
conditions spéciales. Elles ne sont pas aussi spécifiques et individualisées que les
conditions particulières mais sont utilisées, notamment dans les contrats
multirisques pour préciser les conditions générales, risques par risques.

Section 3. La modification de l'accord de volonté

Modification du contrat d'assurance en principe par nouvel accord de


volonté mais régime dérogatoire permettant de provoquer la
modification du contrat malgré le silence de l'assureur.
La modification du contrat d'assurance peut être nécessaire au fil du temps.
Selon le cas, la modification est initiée par le souscripteur ou par l'assureur. Au
regard de la théorie générale du contrat, la modification du contrat d'assurance
requiert un nouvel accord des contractants, lequel fera l'objet d'un avenant
annexé au contrat originaire. Il existe malgré tout un régime dérogatoire en
vertu duquel la modification du contrat peut être provoquée malgré le silence de
l'assureur.

§1. Le principe : la révision du contrat d'assurance par un nouvel accord


de volonté

Nécessité du nouvel accord de volonté, conséquence de l'art 1134 C.Civ


et rejet de la théorie de l'imprévision.
C'est au regard de l'article 1134 C.Civ et du rejet par la jurisprudence de la
théorie de l'imprévision que la modification du contrat d'assurance nécessite un
nouvel accord de volonté des contractants. On doit donc constater à nouveau
la rencontre d'une offre et d'une acceptation.

Cette acceptation doit être une acceptation active du contrat, c'est à dire que
soit elle est expresse, soit elle est tacite. L'acceptation tacite du contrat
reste une acceptation active et diverge donc de l'acceptation passive (car il y a
des actes positifs comme continuer à payer les échéances).
L'acceptation doit donc être écrite, orale ou tacite mais alors sans équivoque
(continue à payer les échéances ou paie la surprime demandée par l'assureur).

Spécialement pour les risques de masse, l'assureur a l'habitude de procéder par


l'envoi de lettres-circulaires à l'ensemble des souscripteurs d'un type donné de
contrats d'assurance.
En pratique, il s'agit le plus souvent d'une augmentation des tarifs ou d'une
modification des garanties.

→ L'augmentation des tarifs.


Concernant l'augmentation de tarifs qui serait proposée par l'assureur, on émet
une clause en vertu de laquelle l'assuré dispose d'un certain délai pour résilier le
contrat s'il refuse le changement. L'acceptation se manifeste le plus souvent par

43
le paiement de la prime majorée (donc paiement et acceptation tacite)

→ La modification des garanties.


S'agissant de la modification des garanties, il ne fait aucun doute qu'une
diminution de cette garantie devra être acceptée par le souscripteur du contrat.
La diminution des garanties peut difficilement être constatée tacitement, car
généralement la prime n'est pas minorée. Il faudra alors dans ce cas un courrier
de l'assuré acceptant la diminution de sa garantie.
A l'inverse, l'expansion de la garantie pourrait apparaître comme étant favorable
au destinataire de l'offre. Cela pourrait conduire à faire jouer la règle suivant
laquelle le silence peut valoir acceptation lorsque l'offre de contrats est faite
dans le seul intérêt du destinataire de cette offre.
Cette extension de garantie s'accompagne généralement d'une augmentation de
tarif, ce qui fait que l'on retombe alors dans le premier cas et l'acceptation de
l'assuré est alors nécessaire (car non faite dans son seul intérêt) et on
considérera qu'il acceptera en payant la surprime demandée.

§2. L'exception : la modification du contrat malgré le silence de


l'assureur

Une exception pour répondre à la défaillance de l'assureur qui ne répond


pas à une proposition de révision.
Le législateur a voulu ici prémunir / protéger l'assuré contre l'inertie prolongée
de son assureur, c'est à dire contre la situation ou un assureur négligerait de
répondre à l'assuré quand à la proposition de révision qui lui a été faite.
L'acceptation tacite est beaucoup plus difficile à entrevoir car si l'assuré peut
accepter tacitement en payant ses primes, l'assureur reste inerte tant qu'il n'y a
pas eu de sinistre de survenu.
Il a donc fallu légiférer pour éviter que le silence prolongé de l'assureur soit
problématique.

Art L112-2al5 C. Assur énonce cette règle dérogatoire. Selon cet article, « est
considéré comme acceptée la proposition faite par lettre recommandée de
prolonger ou de modifier un contrat ou de remettre en vigueur un contrat
suspendu si l'assureur ne refuse pas cette proposition dans les 10jours après
qu'elle lui ait parvenue ».

A. Le domaine de l'exception

L'application à tout type de contrat d'assurance sauf assurances sur la


vie.
Le domaine de cette exception est très large puisqu'il est simplement prévu que
l'art L112-2 C. Assur ne s'applique pas aux assurances sur la vie. Cette exception
est donc applicable pour tous les autres types d'assurance, en particulier pour les
autres assurances de personnes comme les assurances contre les accidents
corporels.

L'application majoritaire à la modification du contrat. L'application à la


marge pour la prolongation ou reprise du contrat.
Quand à la nature de la proposition émanant de l'assuré (ou tout du moins du
souscripteur), cette proposition peut concerner la prolongation du contrat, sa

44
modification ou sa remise en vigueur si celui-ci était suspendu.
Ceci étant, c'est surtout la modification du contrat qui est visée car la
prolongation du contrat ne concerne que les contrats conclus pour une durée
déterminée et suppose qu'il ne puisse être tacitement reconduit (ce qui est
généralement le cas).
De même, la suspension du contrat est souvent due au non paiement des primes
et déjà régie par les règles spécifiques.

Divergence doctrinale sur la portée de l'expression modification du


contrat (conception extensive / restrictive).
Encore faut il savoir ce que l'on doit entendre par l'expression modification du
contrat.
Deux conceptions se sont confrontées en doctrine.
Il existe une conception extensive de ce qu'est la modification du contrat, qui
s'appuie sur la généralité du texte (« la ou la loi ne distingue pas, il n'y a pas à
distinguer »). Le C. Assur ne fait aucune distinction relative à l'objet de la
modification. Cette conception de la modification du contrat a convaincu la
jurisprudence avant que la C.Cass n'en vienne a préférer une conception plus
restrictive.
Cette conception restrictive consiste à limiter le jeu de l'exception aux
changements portant sur des éléments non essentiels du contrat (c'est par
exemple le cas de la durée du contrat).
En revanche, il convient d'exclure le jeu de la règle d'exception lorsque la
modification proposée porte sur un élément essentiel du contrat.
C'est ainsi que la C.Cass a estimé que la proposition de garantie d'un risque
nouveau n'est pas visé par l'art L112-2 C. Assur
Toute modification, quelle qu'elle soit relève de l'art L112-5 C. Assur.

B. Les conditions d'application de l'exception

La nécessaire satisfaction de plusieurs conditions cumulatives pour


appliquer l'exception.
La règle de l'art L112-2 C. Assur ne peut jouer que si plusieurs conditions
cumulatives sont satisfaites :
– la proposition doit concerner un contrat qui est en cours
– la proposition de modification du souscripteur doit être faite par LRAR
– la proposition doit revêtir les caractères d'une offre : ferme et
précise.
A cet égard, une difficulté s'est présentée lorsque la proposition n'évoquait pas la
possibilité que la prime soit augmentée en raison du changement sollicité.


C. Cass a admis que l'absence de mentions concernant la prime ne soulevait
pas de difficultés et permettait tout de même d'avoir une offre ferme et précise.
La C. Cass va plus loin en faveur de l'assuré puisqu'elle considère que l'exigence
d'une LRAR ne constitue par une formalité substantielle et n'a donc qu'une valeur
probatoire.

La modification peut donc a priori être proposée par d'autres moyens, que ce soit
une lettre simple, un fax ou un mail, sous réserve que le souscripteur soit en

45
mesure de faire la preuve de cette proposition et la date de sa réception par le
destinataire.
Délai de 10j → au delà, silence de l'assureur = acceptation de la
modification.
La date de réception est importante puisque cette date fait courir le délai à
l'issue duquel le silence de l'assureur vaudra acceptation de la modification.
Ce délai est de 10 jours à compter de la réception de la demande de
modification.

Les possibilités de réponses de l'assureur (autre que le silence valant


acceptation).
De la, l'assureur a plusieurs possibilités :
– refuser la proposition du souscripteur. Ce refus n'est soumis à aucune
forme, il faut seulement prouver qu'il que le souscripteur a bien reçu le refus
(par LRAR)
– former une contreproposition ou soumettre son acceptation à des
conditions. C'est donc dans ce cas une nouvelle offre qui se répète à l'assuré et
des pourparlers vont alors avoir lieu (comme droit général des contrats)
Le refus de la modification est efficace dès lors qu'il est émis avant la fin du
délai, même s'il ne parvient qu'ultérieurement à la demande du souscripteur.

C. Les effets de la règle dérogatoire

Conséquence du silence de l'assureur valant acceptation.


A l'issue du délai de 10j, le silence de l'assureur vaut acceptation de la
proposition formulée par le souscripteur, de sorte que le contrat est modifié
dans les termes de cette proposition et que, corrélativement, l'assuré
peut être tenu d'acquitter une prime plus importante.

Date de prise d'effet dans le contrat modifié : a la date spécifiée dans le


contrat ou, à défaut, a l'issue du délai de 10 jours.
La question se pose surtout de savoir à quelle date prend effet le contrat modifié.
Il peut arriver que le souscripteur indique dans sa proposition la date à laquelle il
souhaite que la modification prenne effet. Lorsque l'assureur n'exprime pas son
refus en temps voulu, son silence vaut acceptation de la modification dans son
ensemble, date d'effet comprise.
De même que, pour la conclusion initiale du contrat, la date de l'accord de
volonté et la date de prise d'effet peuvent parfaitement ne pas coïncider.
Si la date d'effet n'est pas précisée, la modification à l'issue du délai de 10 jours
est acceptée en tant que tel et prend effet dès l'expiration de ce délai, si bien
qu'ici, on va considérer que la date de l'acceptation de la modification et la date
de la prise d'effets coïncidents.

Chapitre 4. L’économie générale du contrat


d’assurance

Le contrat d'assurance est souvent défini comme le contrat par lequel l’assureur

46
couvre un risque suivant un principe de mutualisation.
2 notions centrales :
 prime (Section 1)
 risque (Section 2)

Section 1. La prime

D’un point de vue terminologique, la contrepartie pécuniaire due à l’assureur est


désignée par le terme générique de prime.
Plus spécifiquement, ce qu’on appelle cotisations vise les sommes qui sont
acquittées dans le cas des assurances mutualistes par leurs adhérents.

§1. La composition de la prime

Distinguer 3 éléments de la prime :

Prime pure :
Présente un aspect purement technique. Correspond au coût du risque couvert
qui est calculé de façon statistique. En fait, montant de la prime pure doit
permettre à l’assureur, grâce à la mutualisation des risques, de prendre en
charge les sinistres qui se réalisent.

Prime nette :
Affectée d’un certains nombre de frais commerciaux pour passer à la prime nette
(= prime pure augmentée des frais commerciaux).
S’agit d’un ensemble de frais de gestion et d’administration qui, pour les uns sont
inhérents au contrat d’assurance et pour les autres, se rattachent à l’entreprise
d’assurance elle même.

Répercutions sur la prime de la rémunération versée par l’assureur aux éventuels


intermédiaires d’assurance.

S’agissant des frais se rattachant à l’entreprise d’assurance elle même, on trouve


les frais généraux exposés par l’entreprise = salaires, loyers, amortissements et
parfois la rémunération du K.

Prime totale :
Prime nette + frais fiscaux = taxes fiscales applicables à l’assurance et qui
varient selon le risque couvert. S’agira parfois de taxes para fiscales destinées à
financer des fonds de garantie.

§2. Le montant de la prime

La libre fixation du montant de la prime par les cocontractant (sauf frais


fiscaux).
A l’exception des frais fiscaux qui échappent à l’emprise des contractants, ces
derniers fixent librement les autres composants de la prime.
Faut rappeler que l’ordonnance du 1er décembre 1986 relative à la liberté des
prix et à la concurrence et codifiée aux art. L410-1 et suivants du code de
commerce.

47
A. Les modalités de calcul de la prime pure

Calcul de la prime pure obéit à des modalités particulières. Son montant est
établi à partir de 2 facteurs principaux :
 taux de la prime
 assiette de la prime

1. Le taux de la prime

Détermination du taux de prime s’effectue à partir de calculs statistiques dans


lesquels interviennent :
- la probabilité de survenance du sinistre
- l’intensité du sinistre

Probabilité de survenance du sinistre estimée en procédant à un


recensement des événements survenus l’an passé et qui permettent de
connaître, pour un risque donné, la fréquence des sinistres.
Calculs statistiques effectués de la façon la plus précise possible. Ex : quand il
faut assurer un véhicule contre les accidents pas juste calculer la probabilité
d’accident de la circulation de la voiture mais ça selon le poids de la voiture etc.

Quant à l’intensité du sinistre, peut être +/- importante selon les cas.
Ex : un bien peut être détruit intégralement ou partiellement par l’incendie =>
calculer le coût moyen du sinistre et cette donnée statistique permet de pondérer
la probabilité de survenance du sinistre pour obtenir le taux de prime.

2. L'assiette de la prime

= Valeur assurée.
Il faut distinguer selon le type d’assurance concerné.

- Pour les assurances de personnes qui obéissent au principe forfaitaire (pas


au principe indemnitaire), assiette de la prime correspond au montant des Ktaux
assurés tels que les parties au contrat les ont fixés.

- Pour les assurances de dommages, la question est ou peut être plus


complexe en particulier pour ce qui concerne l’assurance de choses.
Plusieurs possibilités se présentent quand les biens concernés ont une valeur
déterminée au moment de la conclusion du contrat.
Cette valeur, qui constitue l’assiette de la prime, peut correspondre soit à la
valeur vénale (ce que ça vaut en réalité) soit à la valeur d’usage soit à la valeur à
neuf.
→ Valeur vénale, qui s’identifie au coût de revient, est souvent utilisée dans les
assurances de biens destinés aux commerce.
→ Valeur d’usage, qui correspond à la somme nécessaire au remplacement du
bien ou à sa reconstruction, est en principe retenue pour les choses qui sont
utilisées par leur propriétaire.
→ Valeur à neuf correspond au prix d’acquisition du bien neuf.

Distinction doit être faite entre une valeur déclarée par le souscripteur et celle

48
agrée par l’assureur.
Valeur déclarée par l’assureur ne suffit pas à apporter la preuve en cas de
sinistre de cette valeur.

Dans de nombreux cas, impossible de dégager des critères pour établir l’assiette
de la prime.

B. La variabilité du montant de la prime

En principe, par de modification unilatérale du montant de la prime (sauf


si prévu dans le contrat).
En principe, montant de la prime arrêté au jour du contrat ne peut pas faire
l’objet d’une modification unilatérale mais quand même des hypothèses où
montant de la prime peut varier la principale trouve sa source dans la
convention des parties => au moment du contrat, vont se mettre d’accord sur la
variabilité de l’assiette.

Dans certains cas, éléments constitutifs de l’assiette de la prime sont


naturellement appelés à évoluer au cours d’une année
Ex : assurances qui portent sur un stock de marchandises.

49
Section 2. Le risque

Le risque est l'élément majeur de l'opération d'assurance, influant sur


les autres éléments essentiels du contrat (prime et garantie).
Élément majeur de l’opération d’assurance.
Chaque contrat a pour objet de couvrir un ou plusieurs risques. Ce risque exerce
aussi une influence décisive sur les 2 autres éléments essentiels du contrat :
– prime
– garantie

Appréciation du risque par l’assurance va avoir une influence sur le


montant de la prime et la survenance du risque entraine la mise en jeu
de la garantie.
Le risque vise l’éventualité d’un événement aléatoire entrainant la réalisation
d’un dommage.
En tant que fait générateur d’un sinistre ou d’un droit à garantie, risque doit
revêtir certains caractères et en particulier, doit être affecté d’une incertitude soit
quant à sa réalisation même soit quant à la date de celle-ci.

§1. L’appréciation du risque à garantie

L'appréciation du risque à garantie, via l'obligation de déclaration des


risques.
Pour permettre à l’assureur de se forger son opinion sur les risques à garantir, la
loi a mis à sa charge une obligation de déclaration des risques, obligation dont
découles des conséquences particulières.

1- L’étendue temporelle de l’obligation

L'obligation de déclarer les risques lors de la conclusion du contrat


(réponses aux questions posées par l'assureur et non déclaration libre)
+ obligation de déclarer en cours de contrat les circonstances nouvelles
aggravant le risque ou en créant de nouveaux.
L’appréciation des risques à garantir par l’assureur est si importante que le code
des assurances impose au souscripteur de déclarer ceux-ci lors de la conclusion
du contrat en répondant exactement aux questions posées par l’assureur. Ceci
étant le législateur a également tenu compte du fait que les circonstances
initiales à partir desquelles l’assureur a forgé son opinion peuvent évoluer au
cours du temps. Dès lors la loi a complété l’obligation initiale de déclaration des
risques par une obligation de déclarer en cours de contrat les circonstances
nouvelles qui ont pour conséquence soit d’aggraver les risques soit d’en créer de

50
nouveaux et rendre ainsi inexact ou caduque les réponses faites à l’assureur.
Par ailleurs s’agissant du cas particulier dans lequel une réponse apportée à
l’assureur devient inexacte en raison d’un changement avant l’échange des
consentements, la JP a précisé que le souscripteur était tenu de déclarer le
changement, de modifier la réponse.

2- L’étendue matérielle de l’obligation

Fin du système de la déclaration spontanée mais réponse aux questions


de l'assureur. Si diminution du risque, assuré peut demander diminution
du montant de la prime (et dénoncer le contrat si assureur refuse).
Déclaration des risques : mécanisme obligatoire et non facultatif.
Depuis la loi du 31 décembre 1989 le système de la déclaration spontanée a
été abandonné. Aujourd’hui le souscripteur est simplement tenu d’apporter des
réponses exactes aux questions de l’assureur. Le changement des circonstances
initiales peut entrainer une diminution comme une aggravation des risques.
L’hypothèse de la diminution du risque est envisagée à l’art L 113-4 al 4 du
code des assurances : l’assuré peut prétendre à une diminution du montant de la
prime si l’assureur y consent. A défaut de consentement de l’assureur, l’assuré a
la possibilité de dénoncer le contrat. Dans ce cas la résiliation prend effet 30
jours après la dénonciation et la portion de prime afférente à la période pendant
laquelle le risque n’a pas couru doit être remboursée.

Aggravation des risques : événement faisant que si déclaré lors de la


conclusion du contrat, l'assureur n'aurait pas contracté ou aurait
demandé une prime plus élevée.
La déclaration des risques est une obligation et non pas une faculté. Il incombe
au souscripteur de déclarer des circonstances nouvelles qui pourraient aggraver
les risques ou en créer de nouveaux. Seront concernées toutes les circonstances
de fait qui n’ont pas été déclarées initialement.
Mais qu’est-ce qu’une aggravation ? L’aggravation des risques rend inexacte une
ou plusieurs réponses faites à l’assureur. L’aggravation du risque est telle que si
les circonstances nouvelles avaient été déclarées lors de la conclusion du contrat,
l’assureur n’aurait pas contracté ou ne l’aurait fait que moyennant une prime plus
élevée. L’influence des nouvelles circonstances sur l’appréciation du risque
suppose que celles-ci augmentent la probabilité ou l’intensité du risque : soit les
chances de réalisation du risque, soit elles aggravent les conséquences
éventuelles.

L'apparition d'un risque nouveau.


Le risque concerné doit rester quant à sa nature dans les limites préalablement
déterminées par le contrat. Dans le cas contraire il s’agirait plutôt d’un risque
nouveau.
Quels sont les risques nouveaux à déclarer ? On peut supposer que le risque
nouveau doive entretenir un lien de connexité avec le risque initialement assuré.

La déclaration doit intervenir dans un délai de 15 jours à partir du


moment où l’assuré en a eu connaissance par LR.

51
B- Les conséquences de l’obligation de déclaration

1- Les conséquences d’une déclaration exacte

L'absence de possibilité de prononcer une sanction prévue par le code


des assurances.
La garantie provisoire du risque aggravé.
L’assuré est à l’abri de toute sanction prévue par le code des assurances. En
cours de contrat, la déclaration des circonstances nouvelles aggravant un risque
ou créant un risque nouveau produit des conséquences particulières. Il est admis
qu’à moins d’être visé par une clause d’exclusion, le risque aggravé nouveau sera
garanti par l’assureur à titre provisoire. Dans l’attente de la suite donnée par cet
assureur.

3 Choix de l'employeur en cas de déclaration d'aggravation des risques.


L’assureur a 3 possibilités :
 Il peut maintenir l’assurance sans majoration aux primes
 Proposer au souscripteur une augmentation de la prime. Cette offre
de modification ouvre un délai de 30 jours afin que le souscripteur prenne sa
décision. En cas d’acceptation par l’assuré un avenant sera greffé au contrat. En
cas de refus ou de silence, l’assureur pourra résilier le contrat.
 L’assureur peut d’emblée choisir de résilier le contrat. Cette
résiliation ne prend alors effet que 10 jours après sa notification, l’assureur
devant rembourser la portion de prime correspondant à la période pendant
laquelle le risque ne sera pas garanti.

2-Les conséquences d’une déclaration inexacte

C’est ici que le législateur a pris soin de mettre en place plusieurs sanctions
spécifiques :

a) La sanction en cas de mauvaise foi

Au terme de l’art L 113-8 du code des assurances, le contrat est nul en cas
de réticence ou de fausse déclaration intentionnelle de la part de
l’assuré, quand cette réticence ou cette fausse déclaration change l’objet
du risque ou en diminue l’opinion pour l’assureur. Il en résulte que la
sanction de nullité n’est pas forcément encourue. La JP considère qu’en cas
d’influence des circonstances nouvelles sur le risque assuré, l’annulation du
contrat n’est pas forcément totale et l’on sauvegarde ainsi l’assurance des autres
risques qui ne sont pas affectés par la circonstance nouvelle.

L'application de la sanction même si sans influence sur le sinistre


(éventuelle difficulté de preuve par l'assureur).
En revanche la sanction s’applique même si l’absence de déclaration ou la fausse
déclaration a été sans influence sur le sinistre. Le problème est que l’assureur
doit prouver la réticence ou la fausse déclaration. C’est aisé lors d’une
discordance avec la réalité.
Mais un problème particulier peut se poser lorsque l’assureur est confronté au
secret médical. Il résulte de la JP de la C.Cass que l’opposition à la levée du

52
secret médical doit viser le respect d’un intérêt moral légitime et non
permettre d’écarter un élément de preuve contraire à ces prétentions. A
partir du moment où un document a été remis par l’assuré à l’assureur ce
dernier peut en faire usage, notamment devant la justice. Si le dossier est
transmis par le médecin traitant, le médecin conseil ne peut pas la révéler. Il doit
seulement donner à l’assureur son avis.

La bonne foi se présume et la seule inexactitude ne suffit pas à prouver


en soi la mauvaise foi. A cet égard on peut comprendre que la pratique du
questionnaire se soit à ce point développée. Il sera plus facile à l’assureur de
démontrer la mauvaise foi de l’assuré s’il produit un questionnaire avec une
fausse déclaration.

L'opposabilité erga omnes de la nullité (donc opposable à tous, yc aux


victimes) + peine privée (assureur peut conserver primes encaissées et
percevoir les primes échues non encore payées).
La nullité est opposable erga omnes, cela veut dire que c’est également
opposable aux victimes. Cette nullité est rétroactive de sorte que l’assuré
devra restituer à l’assureur toutes les indemnités qu’il a perçues de lui
au titre de sinistres antérieurs. Par exception à l’effet rétroactif de la nullité,
le code des assurances prévoit à titre de peine privée que l’assureur peut
conserver les primes encaissées et percevoir les primes échues si celles-ci ne lui
ont pas été encore payées. Une difficulté se présente dans le cas où la sanction
s’applique à l’absence de déclaration du changement aggravant en cours de
contrat. Le code des assurances y voit encore une cause de nullité mais cela est
contestable.

b) La sanction en cas de bonne foi

L’art L 113-9 précise que l’omission ou la déclaration inexacte


n’entrainent pas de nullité. Deux cas : la découverte de l’irrégularité arrive
avant le sinistre ou elle est découverte après.

Avant le sinistre
L’assureur a une option : maintenir le contrat en demandant une
augmentation de la prime, soit il peut résilier 10 jours après notification
adressée à l’assuré par LR.

Après le sinistre
L’art L 113-9 prévoit la solution : application d’une règle de proportionnalité.
L’indemnité due par l’assureur est déterminée à partir de l’indemnité qui aurait
été versée en absence de déclaration irrégulière (indemnité normale) à laquelle
est appliqué le rapport entre la prime payée et la prime due. La réduction
proportionnelle de la prime s’applique alors même que l’irrégularité de la
déclaration a été sans influence sur la réalisation du sinistre. Selon la JP,
cette règle est opposable non seulement au bénéficiaire du contrat mais
aussi aux victimes dans les assurances de la responsabilité à moins
qu’un texte en dispose autrement.

53
§2. La détermination du risque garanti

Si la détermination du risque garanti résulte pour l’essentiel de la convention des


parties, elle n’échappe pas cependant à l’emprise de la loi.

A- La détermination légale du risque

La loi oblige parfois à assurer mais il y a de nombreux cas dans lesquels elle
interdit la couverture d’un risque.

1- Les exclusions légales absolues

Exclusion légale absolue en cas de contrariété à l'ordre public et aux


bonnes mœurs + cas ou l'assuré commet une faute intentionnelle ou
dolosive.
Il existe un cas général et un cas particulier. Le cas général est celui où
l’assurance d’un risque est exclue en raison de sa contrariété à l’OP et aux
bonnes mœurs. Le cas particulier est celui de l’hypothèse dans laquelle l’assuré
commet une faute intentionnelle ou dolosive.

a) L’exclusion générale de risques en cas de contradiction à l’OP et


aux bonnes mœurs

Une exclusion absolue liée à l'art 6 C.Civ, applicable à l'objet du contrat


d'assurance ou au but dans lequel la garantie est souscrite.
Comme n’importe quel contrat, le contrat d’assurance est soumis à l’art 6 du
code civil : on ne peut déroger aux lois qui intéressent l’OP et les bonnes mœurs.
Ce texte fonde à lui seul l’exclusion de risque absolue. On ne peut pas y déroger.
Cette contrariété peut concerner l’objet même du contrat d’assurance. A ce titre,
l’OP et les bonnes mœurs évoluant au gré des époques. La licéité de
l’assurance sur la vie et de responsabilité a finalement été admise. En
revanche les conséquences des sanctions pénales encourues par l’assuré
demeurent inassurables.
Cela peut concerner également le but dans lequel la garantie est souscrite : en
matière d’assurance sur la vie, la désignation de la concubine du souscripteur
marié comme bénéficiaire en cas de décès était autrefois contraire aux bonnes
mœurs. Elle est aujourd’hui admise du fait que la JP considère que les libéralités
faites à la concubine en cas d’adultère sont valables. Il reste néanmoins des
hypothèses contraires. Ex : une assurance garantissant l’exercice illégal
d’une activité professionnelle est illicite.

b) L’exclusion spéciale de risque en cas de faute intentionnelle ou


dolosive de l’assuré

Une exclusion liée au caractère aléatoire du contrat d'assurance (si


intentionnel, n'est plus aléatoire) et à des questions de moralité (on ne
peut causer impunément un dommage à autrui).
Art L 113-1 qui exclut toute possibilité d’assurer lorsque la réalisation du
sinistre a pour source une faute intentionnelle ou dolosive de l’assuré. Cette
règle ne peut pas être évincée par une stipulation contractuelle. La justification

54
de l’inassurabilité peut être faite à la lumière de considérations techniques
comme morales. D’une part étant par essence aléatoire, le contrat d’assurance
ne peut prendre en charge que des événements dont la survenance est en elle-
même incertaine. Il peut d’autre part sembler immoral de causer impunément un
dommage à autrui. Dès lors le législateur a décidé de rendre inassurable le
dommage causé à autrui.

 Les concours d’exclusions légales


L'application essentielle au contentieux de la responsabilité (sauf
assurances sur la vie).
Cette exclusion se trouve principalement dans le contentieux de la responsabilité
mais est générale. Une exception : l’assurance sur la vie. Selon l’art L 132-7 du
code des assurances, l’assurance en cas de décès est de nul effet si
l’assuré se donne volontairement la mort au cours de la première année
du contrat. Le suicide devient assurable dans un délai d’un an après la
souscription de l’assurance.

Qu’entend-on par faute intentionnelle ? La Ccass dans un arrêt du 4 juillet 2000


a affirmé que l’appréciation du caractère intentionnel d’une faute est
souveraine et échappe au contrôle de la Ccass. La Ccass consacre une
définition stricte de la faute intentionnelle inassurable : l’exclusion de l’assurance
peut avoir des conséquences injustes dans la mesure où elle peut aboutir à ce
que la victime du dommage ne soit pas indemnisée.
Au regard de l’art L 113-1 la faute intentionnelle suppose que l’auteur de
la faute a non seulement voulu l’action ou l’émission à l’origine du
dommage, mais encore le dommage causé au bien ou à la personne.
Selon la catégorie d’assurance, l’appréciation de la faute intentionnelle s’effectue
vis-à-vis de la victime du dommage ou de l’assureur lui-même.
Quant à l’auteur de la faute intentionnelle, l’exclusion de risque concerne la faute
intentionnelle dont l’auteur est l’assuré.
→ On peut évoquer la situation des concubins ou des copropriétaires.
Dans l’hypothèse où ils sont coassurés, la JP fait jouer l’exclusion de
risque à raison de la faute intentionnelle commise par l’un à l’égard de
l’autre.

 Les limites de l’exclusion légale


Cas où l’assuré a commis une faute qui n’est pas intentionnelle. L’autre
limite résulte d’une autre disposition d’OP : art L 121-2. A ce titre l’assureur
prend en charge le sinistre trouvant son origine dans une faute même
intentionnelle des personnes dont l’assuré est civilement responsable. Le
caractère aléatoire attaché au contrat d’assurance n’est pas remis en cause par
la faute intentionnelle d’une personne dont l’assuré est responsable.

2- Les exclusions légales relatives de risques

Exclusions légales relatives : exclues en principe mais les parties sont


libres d'en disposer autrement. C'est le cas en matière de guerres et
émeutes ainsi qu'en cas d'incendie.
La loi énonce des exclusions de risques qui ne sont pas impératives de sorte que
les parties sont libres d’adopter des dispositions contraires. 1er cas : guerres et

55
émeutes : l’assureur ne répond pas des pertes et dommages occasionnés par la
guerre étrangère, la guerre civile, les émeutes ou des mouvements populaires.
Le texte réserve expressément la possibilité d’en disposer autrement. Il est ainsi
possible aux parties de prévoir la couverture de tout ou partie des risques
énumérés et de préciser les faits et dommages donnant lieu à garantie.

2è cas : l’incendie. L’art L 121-7 dispose que les déchets, diminutions et pertes
subies par la chose assurée et qui proviennent de son vice propre ne sont pas à
la charge de l’assureur sauf convention contraire. Cela ne vaut que pour les
dommages que subit la chose en fonction de son vice interne mais pas les
dommages causés à d’autres choses en raison de la chose viciée.

B- La détermination conventionnelle du risque

On parle de « liberté surveillée de l’assureur ». La détermination du risque


garanti relève de la liberté contractuelle.

1- La diversité des procédés contractuels de délimitation


des risques (délimitation positive)

Définir les risques couverts en référence à un événement aléatoire puis


préciser circonstances du risque et ses conséquences.
Il importe tout d’abord de définir les risques couverts et cela s’effectue en
référence à un événement aléatoire. Ensuite il va falloir préciser les circonstances
des risques et les conséquences.

Il est possible de délimiter étroitement l’objet du contrat en


assujettissant la garantie à une condition, notamment en stipulant
l’exigence d’une mesure de prévention telle que l’installation d’un système
d’alarme.

La possibilité d'assujettir la garantie à une condition ou d'exclure des


risques qui sont en principe inclus dans l'objet du contrat.
Au-delà de cette délimitation positive de l’objet du contrat, il est possible
d’exclure par une clause particulière des risques qui en principe sont inclus dans
l’objet du contrat. Par exemple il est possible de prévoir dans un contrat
d’assurance sur la vie l’exclusion des décès survenus à l’occasion d’une activité
sportive dangereuse.
Ces procédés ont une incidence identique sur la garantie due par l’assureur,
chacun d’eux concourant à la délimitation conventionnelle des contours du
risque. S’agissant les clauses d’exclusion, le législateur les a soumises à un
régime spécifique.

2- La soumission des exclusions conventionnelles de risque à un


régime spécifique

La reconnaissance des exclusions conventionnelles de risque si formelles


+ limitées + caractères apparent + claires et sans équivoque.
L’art L 113-1 reconnait les exclusions conventionnelles de risque. Les exclusions
conventionnelles de risque doivent être formelles et limitées et apparaitre en
caractère apparent. Elles doivent être claires. Elle ne doit souffrir d’aucun doute.
Les clauses de définition du risque ne répondent pas à des conditions de validité

56
particulière, de fond ou de forme.

Le refus d'une formation en termes généraux (doit être très précis).


Quant au caractère limité il impose une formulation précise de la clause laquelle
ne doit pas être rédigée en termes généraux de façon à ce que d’un côté
l’exclusion ait un contenu bien déterminé. De l’autre côté qu’elle n’aboutisse pas
en définitive à priver la garantie de sa substance : arrêt 2è chambre civile du 18
janvier 2006 : « les clauses d’exclusion doivent être formelles et limitées de
façon à permettre à l’assuré de connaitre l’étendue de la garantie ». Par ailleurs
après avoir admis que les juges du fond devaient interpréter les clauses
d’exclusions ambigües dans un sens favorable à l’assuré, la Ccass estime
désormais qu’une exclusion conventionnelle qui nécessite une interprétation n’est
pas formelle et limitée et ne respecte pas l’art L 113-1 du code des assurances.

L’opération de qualification s’avère parfois très délicate. La cour de cassation a


porté une définition générale de l’exclusion : elle indique que la clause qui prive
l’assuré du bénéfice de la garantie des risques de vol en considération de
circonstances particulière de réalisation du risque s’analyse en une clause
d’exclusion de garantie.

Au contraire, si on est en présence d’une condition insérée dans la clause de


définition des risques, il ne s’agit pas alors d’une exclusion de risque à
proprement parlé.

Le refus d'une clause ayant pour effet de retirer son objet au contrat
d'assurance.
A ce contrôle s’ajoute un autre contrôle qui consiste à apprécier la validité de la
clause au regard de la substance de la garantie. La Ccass estime ainsi que toute
exclusion de garantie ne saurait aboutir sans retirer son objet au contrat
d’assurance et annuler dans sa totalité la garantie stipulée.

Titre III. L'exécution du contrat d'assurance

Le paiement des primes et l'obligation de garantie.


Le contrat d'assurance est un contrat synallagmatique donnant lieu à des
obligations réciproques mais l'exécution de certaines de ces exécutions dépend
de la survenance d'un sinistre. Ainsi, le souscripteur du contrat a pour obligation
principale le paiement des primes (C1) mais il doit également exécuter certaines
obligations spécifiques en cas de survenance du sinistre.
Surtout, la survenance du sinistre constitue le fait générateur de l'obligation de
garantie à la charge de l'assureur (C2)

La durée du contrat d'assurances et les litiges liés à l'exécution du


contrat.
Le contrat d'assurance est un contrat a exécution successives, qui s'inscrit dans
la durée. Cette caractéristique de durée a une incidence sur la durée du CA (C3).
Il y a de nombreux litiges liés à l'exécution du CA, qui peuvent être banals / droit
commun, mais peuvent également être beaucoup plus particuliers. Ils peuvent
être tranchés à l'amiable ou par voie de justice (C4).

57
Chapitre 1. L'obligation pour l'assuré de payer les primes

Le paiement des primes est la principale obligation du souscripteur du contrat.


Il faut voir les conditions de paiement des primes (S1) et les conséquences du
défaut de paiement des primes (S2).

Section 1. Les conditions du paiement des primes

Ces conditions sont énoncées à l'art L113-2 C. Assur. Cet article précise quelles
sont les parties au paiement et quelles sont les modalités du paiement. Ce texte
d'application générale ne s'applique pas au contrat d'assurance sur la vie,
obéissant à des conditions très spécifiques.

§1. Les parties au paiement

1. Le débiteur

L'obligation de payer pèse sur le souscripteur (et non nécessairement


l'assuré).
Selon l'art L113-2 C.Assur, l'assuré est obligé de payer la prime ou cotisation aux
époques convenues. Cela est inexact car vise l'assuré et donc le législateur part
du principe que le souscripteur est l'assuré (pas nécessairement le cas).
En réalité, l'obligation de payer les primes pèse sur le souscripteur, c'est à dire
sur le signataire du contrat d'assurance, ce que n'est pas nécessairement
l'assuré.

L'application à l'assurance pour compte (sauf stipulation expresse).


Cette distinction est importante dans le cas d'une assurance pour compte
(débiteur est bien le souscripteur mais le souscripteur a souscrit pour le compte
d'une autre personne, l'assuré).
Seule une stipulation expresse pourrait faire peser cette obligation sur l'assuré
pour compte. Il doit alors être prévenu.
De même si l'assuré et le souscripteur et le bénéficiaire sont les trois qualité
d'une même personne, cette dernière est tenue au paiement de la prime, non en
qualité d'assuré ou de bénéficiaire mais en qualité de souscripteur du contrat et
de cocontractant.

Le tempérament du principe par la théorie du mandat.


Certaines règles civiles aménagent ce principe. Si le contrat a été conclu par
mandataire, par application des règles du mandat, le mandant est le souscripteur
du contrat et doit donc payer les primes). Le mandant (même tacite) est alors
tenu de payer les primes d'assurances. Cependant, il peut faire jouer la théorie
de l'apparence (et souscripteur du contrat sera celui qui l'a signé).
Lorsque le contrat est signé par un gérant d'affaire, c'est le maitre d'affaire qui

58
est le seul gérant des primes.

Exception : cession du contrat lors d'un décès ou du transfert de


propriété de la chose cédée.
Par ailleurs, il peut arriver qu'une autre personne que le souscripteur soit tenue
au paiement de la prime. Tel est le cas lors d'une cession du contrat d'assurance
à la suite du décès de l'assuré souscripteur ou à la suite du transfert de la
propriété de la chose assurée. Par exemple, alors que, en principe, les contrats
conclus par l'exploitant d'un fonds de commerce ne sont pas cédés avec le fonds,
l'art L121-10 C.Assur prévoit que les contrats d'assurance relatifs aux fonds de
commerce sont transmis de plein droit à l'acquéreur du fonds.
Ce sera donc sur lui que pèseront le paiement des primes après le transfert de
propriété.

L'hypothèse de la solidarité conventionnelle (doit être expressément


stipulée).
En cas de solidarité conventionnelle, l'obligation de payer la prime pèse sur celui
qui s'est engagé en qualité de codébiteur solidaire. La solidarité conventionnelle
ne se présume pas (Art 1202 C.civ) et l'assureur pourra demander le paiement
de la prime à la personne visée, s'il bénéficie d'une stipulation ou clause
expresse indiquant la volonté de solidarité conventionnelle.
En cas de solidarité légale, comme pour l'art 220 C.Civ ou chacun des deux
époux a pouvoir pour passer seul les contrats ayant pour objet l'entretien du
ménage ou l'éducation des enfants.
Si l'un des époux contracte, l'autre est nécessairement tenu solidairement.

2. Le créancier

Créancier = assureur (libération également possible par paiement au


mandataire de l'assureur).
C'est l'assureur mais le souscripteur peut se libérer entre les mains du
mandataire de l'assureur et un tel paiement est alors libératoire. En
conséquence, si le mandataire ne reverse pas la prime à l'assureur, cela ne
concerne pas le souscripteur.
Le problème peut se poser lorsqu'un courtier est intervenu.

§2. Les modalités du paiement

Il faut voir les moments, lieu, modes et l'imputation des paiements.

A. Le moment du paiement

échéance : selon liberté contractuelle (en pratique, prime est payée par
anticipation).
L'échéance est la date à laquelle le souscripteur à l'obligation de payer la prime.
Selon le C.Assur, le paiement a lieu « aux époques convenues » et la date
d'échéance relève donc de la liberté contractuelle et peut être sans rapports avec
la date de conclusion du contrat.

59
Dans la pratique, le paiement s'effectue par anticipation et la prime est ainsi
payable d'avance lors de la prise d'effet de la garantie.

Paiement possible via système de la prime unique ou fractionnée


(annuelle).
Le paiement peut être fait sous le système de la prime unique (annuelle)ou
fractionnée. Dans le premier cas, un seul paiement est réalisé pour toute la
durée de la garantie (généralement un an) et dans le second, la prime est due au
titre de la période de garantie est fractionnée et chaque fraction est exigible à
une période déterminée (généralement mensuelle).

En cas de résiliation → divisibilité de la prime et restitution de la portion


correspondant à la période non garantie.
Le paiement de la prime par anticipation peut susciter quelques difficultés en cas
de résiliation au cours de la période de garantie. L'assureur a alors reçu une
prime qui correspond à une durée de garantie supérieure à la durée de garantie
effective.
S'applique alors le principe de divisibilité de la prime au titre duquel il y a lieu
d'ajuster le montant de la prime à la période effectivement garantie, l'assureur
doit donc restituer la portion de la prime initiale correspondant à la période non
garantie.

B. Le lieu de paiement

La prime est quérable et portable au domicile de l'assureur ou de son


mandataire.
Selon la loi de 1930, le paiement était quérable. Depuis 1966, l'art L113-3 C.
Assur dispose que la prime est payable au domicile de l'assureur (donc portable)
ou de son mandataire désigné par lui à cet effet. En contrepartie du caractère
portable du paiement, le C. Assur impose à l'assureur d'adresser, avant
l'échéance, un avis de paiement de la nouvelle prime pour la période suivante.
Toutefois, le souscripteur ne peut invoquer une absence de réception de cet avis
d'échéance pour ne pas exécuter son obligation de paiement de la prime.

Selon la C.Cass, l'avis d'échéance peut être envoyé par lettre simple et la
procédure de l'art L113-3 C. Assur en cas de non paiement peut être directement
engagée avec la mise en demeure de l'assuré.

C. Le mode de paiement

Paiement par chèque / par compensation.


Tous les modes de paiement peuvent être utilisés : prélèvement, chèque, espèce,
compensation.
Le plus courant est le paiement par virement.
Deux modalités posent des questions : le paiement par chèque et par
compensation.

1. Le paiement par chèque

Obligation est exécutée dès la remise du chèque sous réserve de


provision suffisante (exception au droit cambiaire), afin de bénéficier
plus rapidement de la garantie.

60
La question se pose ici de déterminer la date à laquelle le débiteur est considéré
comme ayant exécuté son obligation. S'agit il de la remise du chèque à l'assureur
ou de l'encaissement de ce dernier ?
La remise du chèque ne présente pas les traits caractéristiques du paiement.
Tant que le chèque n'est pas encaissé, le bénéficiaire n'obtient pas satisfaction
par la remise de la chose qui lui est due.
Cette règle du droit cambiaire est écartée en matière d'assurance, la
jurisprudence ayant en effet estimé que la remise du chèque réalise le paiement
de la prime d'assurance et emporte libération immédiate du débiteur, sous
réserve de la constitution d'une provision suffisante.

L'objet de cette dérogation jurisprudentielle est que le souscripteur puisse


bénéficier au plus vite de la garantie. Il faut toutefois observer que le paiement
n'est pas requis pour que le contrat produise ses effets. Le seul échange des
consentement est exigé (contrat d'assurance étant contrat consensuel et non
réel).
Néanmoins, dans la pratique, les contrats d'assurance prévoient que la garantie
ne court qu'a compter du paiement de la prime.

Principe, remise d'un chèque ne vaut paiement que sous réserve de


l'efficacité de son encaissement (mais exception en matière
d'assurance) → Abus
Selon la jurisprudence de 1968, la remise d'une chèque ne vaut paiement que
sous réserve de l'efficacité de son encaissement (ne doit pas être sans
provision). La remise du chèque vaut donc paiement de la prime sous la
condition résolutoire de non encaissement pour défaut de provision.
Par exception, la C.Cass a estimé que l'assureur était tenu d'indemniser un
sinistre alors même que le chèque était sans provision car l'assureur avait remis
une attestation à l'assuré. L'assureur, ce faisant, avait fait part de son intention
de ne pas subordonner sa garantie au bon paiement de la prime (LAULE et
abusif).

2. Le paiement par compensation

Il faut distinguer les effets entre assureur / souscripteur et assureur / tiers


victime.

Effets de la compensation assureur / souscripteur (débiteur de la


prime).
Dans ces relations, le paiement par compensation ne suscite pas de difficultés.
Dès lors qu'il s'agit de créances certaines, liquides et exigibles, elles peuvent se
compenser par application de l'art 1289 C.civ. L'ouverture d'une procédure
collective à l'encontre du souscripteur n'a pas d'impact sur cette solution (alors
qu'en principe, tout paiement d'une dette antérieure est suspendue).

Lorsque les conditions de certitude, exigibilité et liquidité des créances ne sont


pas réunies avant le jugement d'ouverture n'est cependant alors plus possible.
Si ces conditions sont bien réunies avant le jugement d'ouverture, on considèrera
que la prime a alors bien été payée par compensation.

61
Par exception, la compensation peut encore être réalisée lorsque ces dettes sont
connexes car nées d'un même contrat antérieur au jugement d'ouverture de la
procédure collective.
Les créances relatives à la prime et l'indemnité étant issues du même contrat
d'assurances, elles peuvent donc, de fait, être considérées comme connexes et
l'assureur peut invoquer cette compensation des dettes connexes pour déduire le
montant de la prime des indemnités qui seront versées.

Effets de la compensation assureur / tiers victime.


Dans l'absolu, la compensation est également susceptibles d'être invoquée par
l'assureur dans ses relations avec le tiers victime à qui il doit verser une
indemnité. En effet, l'art L112-6 C. Assur permet à l'assureur d'opposer au tiers
bénéficiaire les exceptions qu'il est en droit d'opposer au souscripteur. Sur ce
fondement, la jurisprudence avait estimé que la compensation pouvait intervenir
dans une telle hypothèse.
Dès lors, le tiers victime devenait victime de la négligence du souscripteur. Or,
cette solution ne prenait pas en compte le droit à réparation de la victime.

C.Cass Civ I, Mars et avril 1993, la jurisprudence est revenue sur sa


jurisprudence et, en visant l'art 1289 C.Civ et le C.Assur, elle a affirmée dans ses
arrêts que ces articles n'autorise pas l'assureur de responsabilité de déduire de
l'indemnité due à la victime le montant des primes échues à la date du sinistre et
non réglées. On est donc dans un cas ou le droit spécial ne vient pas déroger au
droit général.

D. L'imputation des paiements

La possibilité en cas de paiement partiel de préciser quel prime est


payée.
A défaut, choix de l'assureur.
Un souscripteur a souscrit plusieurs contrats auprès d'un assureur et fait un
paiement partiel / toutes les primes échues. Conformément au C.Civ, le
souscripteur peut préciser qu'il entend payer la prime d'un contrat déterminé ou
d'une période d'assurance déterminée.
En cas d'absence de précisions, l'assureur peut adopter deux attitudes :

– Adresser au souscripteur une quittance de paiement avec la dette


à laquelle il a affecté le paiement partiel. L'acceptation de la quittance par le
débiteur l'interdit de contester cette imputation.
– Envoyer au souscripteur une quittance en n'apportant aucune
précision, sans dire à quelle dette il a affecté le paiement. Art 1256 C.Civ,
dans ce cas, le paiement doit être imputé sur la dette que le débiteur avait le
plus intérêt à acquitter. Elle se fait généralement sur la dette la plus ancienne en
cas de dettes de même nature et, s'il y a plusieurs dettes de même nature et de
même échéance, l'imputation se fait proportionnellement.

62
Section 2. Le défaut de paiement des primes

L'inadaptation du droit commun des contrats.


Si l'on raisonne sur le seul droit commun des contrats, le défaut de paiement des
primes ne trouve pas de solutions opportunes. L'assureur pourrait invoquer l'art
1184 C.civ et donc la résiliation du contrat ou pourrait demander le paiement
forcé des primes.

L'inadaptation de la voie judiciaire.


La voie judiciaire, trop longue et couteuse risque d'être inadaptée pour
l'assureur, confronté à un nombre important de mauvais payeurs. De même,
l'insertion d'une clause de suspension immédiate de la garantie ou l'utilisation de
la faculté de résiliation unilatérale du contrat pour manquement grave, sont des
sanctions trop graves / simple souscripteur négligent.
Dès lors, une procédure spécifique a été mise en place via le C. Assur. Elles ne
valent pas pour les assurances sur la vie mais, excepté cela, ont une vocation
générale. L'art L113-3 C.Assur offre deux solutions à l'assureur :
– solution judiciaire : l'assureur peut poursuivre en justice le
recouvrement des primes impayées. Il doit alors simplement respecter un délai
de grâce de 10 jours à compter de la date d'échéance. Une fois ce délai écoulé,
l'assureur peut agir en justice et son action n'est pas subordonnée à une mise en
demeure du débiteur.
– Solution extrajudiciaire. L'assureur peut obtenir la résiliation du contrat
à l'issue d'une procédure rigoureusement organisée, qui comporte trois étapes :
– mise en demeure du débiteur (§1)
– la suspension de la garantie d'assurance (§2)
– la résiliation elle même (§3)

§1. La mise en demeure du débiteur

Suspension et résiliation du contrat supposent une mise en demeure


préalable
Selon l'art L113-2 C.Assur, toute la procédure de suspension puis de résiliation
du contrat est subordonnée à la mise en demeure préalable du débiteur.
Il faut préciser les caractéristiques de cette mise en demeure (A) et ses effets
(B).

A. Les caractéristiques de la mise en demeure

L'application préalable d'un délai de grâce de 10 jours.


La mise en demeure ne peut être adressée en cas de défaut de paiement dans
les 10j suivant la date d'échéance. L'assurance doit donc attendre l'expiration de
ce délai de grâce de 10j pour agir.

63
Selon l'art L113-1 C.Assur, la mise en demeure résulte de l'envoi d'une LRAR
adressée à l'assuré ou à la personne chargée du paiement des primes à leur
dernier domicile connu de l'assureur.

1. La nature de la mise en demeure

Mise en demeure par voie de LRAR (dérogation au droit commun ou une


lettre simple peut suffire), pour raison de preuve.
Elle résulte de l'envoi d'une LRAR. Le droit des assurances impose l'envoie d'une
LRAR la ou le droit commun admet qu'une lettre simple puisse suffire. Cette
exigence supplémentaire est justifiée par l'obligation faite à l'assureur de faire la
preuve de l'envoi de la lettre de mise en demeure.
Au reste, le C.Assur n'impose aucune autre condition de forme pour la validité de
la mise en demeure.

2. le destinataire de la mise en demeure

destinataire : souscripteur ou son mandataire (envoi au dernier domicile


connu de l'assureur).
Le destinataire est le souscripteur. Si la chose est vendue, la mise en demeure
est envoyée à l'acquéreur, tout comme en cas de décès du souscripteur.
La personne chargée du paiement des primes peut également être le mandataire
du souscripteur ou une personne habituée à payer à sa place et connue de
l'assureur.

L'envoi se fait au dernier domicile connu de l'assureur. C'est l'adresse indiquée


sur la police d'assurance ou du nouveau domicile si l'assureur en a connaissance.

B. Les effets de la mise en demeure

Envoi de la mise en demeure = point de départ de la procédure.


La mise en demeure est le point de départ de la procédure de l'art L113-3
C.Assur. Elle fait courir les intérêts moratoires au profit de l'assureur,
conformément à l'art 1153al3 C.Civ. Pour autant, il n'est pas question à ce stade
de résiliation du contrat.

§2. Le maintien et la suspension de la garantie d'assurances

C'est le point de départ d'un délai de 30j pendant lequel la garantie d'assurance
sera obligatoirement maintenue (A). Ce n'est qu'après ce délai que la garantie
pourra être suspendue (B).

A. Le maintien de la garantie

Maintien de la garantie pendant une durée de 30jours suivant l'envoi de


la mise en demeure (délai d'Ordre Public).
Selon l'art L113-3 C.Assur, la garantie est maintenue pendant une durée de 30j
suivant l'envoi de la mise en demeure.
Le point de départ de la période de 30j se situe au lendemain du jour de l'envoi
de la mise en demeure à minuit. Le délai expire 30j plus tard à minuit (sauf si

64
non ouvrable, et est alors reporté un jour plus tard).

Ce délai de maintien de la garantie d'assurance est d'OP. Il est justifié par la


protection du bénéficiaire de l'assurance et ne peut être conventionnellement
réduit.
Si un sinistre survient pendant cette période, l'assureur doit le régler. Toutefois,
l'assureur peut, par compensation prélever le montant de la prime due sur
l'indemnité d'assurance.

La possibilité pour le débiteur de régulariser la situation → fin de la


procédure.
Durant cette période, le débiteur peut régler la somme due (avec les intérêts).
Dans ce cas, la procédure s'arrête. Le souscripteur peut également avoir réussi a
négocier avec le souscripteur un rééchelonnement de la dette. Dans cette
hypothèse, la mise en demeure initiale est privée d'efficacité et si un nouveau
défaut de paiement est constaté par l'assureur, il faudra de nouveau adresser
une mise en demeure vis à vis des nouvelles conditions du dossier.
Pendant cette période, le souscripteur peut être placé en procédure collective et
le jugement d'ouverture entraine l'interdiction du paiement des créances
antérieures à ce paiement. L'assureur est alors obligé d'assurer sa garantie
malgré le défaut d'exécution par le débiteur.

B. La suspension de la garantie

Suspension de la garantie après expiration du délai de 40j (10 + 30).


Assureur est dégagé de son obligation de garantie mais débiteur reste
tenu du montant de la dette.
La période de maintien de la garantie expire donc au 30ème jour à minuit.
Concrètement, la mise en demeure étant intervenue au moins 10j après
l'échéance, le débiteur aura bénéficié d'un délai minimal de 40j (généralement
bcp plus) avant que la garantie ne soit suspendue.
La suspension est une période provisoire durant laquelle l'assureur est dégagé de
osn obligation principale de garantie.
Le débiteur reste pour sa part tenu au paiement de la dette.
Le débiteur peut régler le montant de la prime et la garantie d'assurance reprend
alors ses effets, non pas au jour du paiement mais le lendemain à midi (afin
d'éviter les fraudes).

L'obligation de régler l'intégralité de la dette (pas d'accompte) + temps


de la période de suspension (peine privée).
Le débiteur doit régler l'intégralité de la dette et ne peut se contenter d'un
acompte. En outre, il est tenu de payer le montant de la prime correspondant à
la période de suspension, alors même que l'assureur ne doit aucune garantie
durant cette période (donc comme une peine privée).

L'assureur peut éventuellement renoncer à se prévaloir de la suspension.


Si la renonciation peut être tacite, elle ne doit pas être équivoque.
Si le débiteur contenue à ne pas payer malgré la suspension de garantie,
l'assureur peut procéder à la résiliation du contrat d'assurance.

65
§3. La résiliation du contrat d'assurance

A. Les conditions de la résiliation

Résiliation possible 10j après début de la suspension de la garantie


(donc 10 + 30 + 10 → 50ème jour), assureur doit exprimer clairement sa
volonté.
La résiliation du contrat est subordonnée à l'expiration d'un délai de 10 jours qui
court à compter du début de la suspension de la garantie (donc 40j).

L'assureur doit exprimer sa volonté de résilier le contrat. Plusieurs options sont


possibles. L'assureur peut anticiper la résiliation du contrat et peut informer
l'assuré de ce chois dès la mise en demeure.

B. Les effets de la résiliation

Une résiliation = ne vaut que pour l'avenir (pas résolution) et


souscripteur est donc tenu de verser les impayés jusqu'à cette date.
C'est une résiliation qui ne vaut que pour l'avenir. Le bénéficiaire n'est tenu de
réparation en cas de dommage survenant après la résiliation mais comme elle
n'intervient que pour l'avenir, le souscripteur reste tenu de verser les impayés
jusqu'à la résiliation (pour le risque garantie jusqu'àlors.

Chapitre 2. La survenance du sinistre

survenance du sinistre = double obligation : assuré doit déclarer le


sinistre / assureur doit régler le sinistre.
Le contrat d'assurance étant un contrat aléatoire, certaines de ses obligations ne
devront être exécutées qu'en cas de réalisation de l'aléa (survenance du
sinistre).
La survenance du sinistre entraine des obligations pour les deux parties. L'assuré
doit déclarer le sinistre et l'assureur doit régler le sinistre.

Section 1. La déclaration du sinistre

Déclaration dans un délai limité + production d'attestations.


L'assuré doit déclaré le sinistre à l'assureur dans un certain délai.
Accessoirement, il peut être tenu de produire certaines pièces ou attester de
l'exécution d'obligation contractuelles (rapport des autorités en cas de vol).

§1. L'obligation légale de déclaration du sinistre

66
L'obligation légale de déclaration est générale et s'applique à tout le contrat
d'assurance.
La C.Cass admet qu'une modification conventionnelle du délai de déclaration est
possible si favorable à l'assuré.

A. la déclaration du sinistre

Une déclaration par l'assuré (souscripteur, bénéficiaire) auprès de


l'assureur sous toute forme.
L'art L113-2 précise que la déclaration du sinistre doit être effectuée par l'assuré
à l'assureur. Il n'apporte aucune précision sur la forme de la déclaration.

3 Observations peuvent être faites :


– l'emploi du terme assuré par le législateur l'est à des fins de simplification.
– Le code des assurance prévoit que la déclaration doit être faite auprès de
l'assureur, mais elle peut aussi être faite auprès de son mandataire (si courtier,
doit avoir reçu mandat spécial).
– La déclaration est valable quelque soit sa forme : lettre, faxe, téléphone,
mail. Le contrat d'assurance ne saurait imposer une forme particulière.

B. L'objet de la déclaration du sinistre

La déclaration de tout sinistre de nature à entrainer la garantie de


l'assurance (fait générateur = connaissance de l'évènement et non
survenance de l'évènement).
L'assuré doit déclarer tout sinistre de nature à entrainer la garantie de
l'assurance.
C.Cass : L'obligation de déclaration existe si l'assuré a eu connaissance non
seulement de l'évènement mais aussi de ses conséquences. Le fait générateur de
l'obligation de déclaration n'est pas la survenance de l'évènement qui a conduit
au sinistre mais la connaissance par le souscripteur des conséquences de celui-ci.

Déclaration des conséquences immédiates + Éventuelles.


En outre, les conséquences connues à déclarer sont celles qui sont immédiates
mais aussi celles qui sont éventuelles.

La déclaration de sinistre ne s'étend pas aux conséquences purement


hypothétiques d'un événement. L'assureur peut cependant contractuellement
exiger la déclaration de ces sinistres purement hypothétiques. Il peut imposer
leur déclaration à l'aide d'une clause de déclaration insérée dans le contrat
d'assurance.
Pour autant, l'assureur ne peut pour autant modifier l'objet de la déclaration
dans un sens défavorable à l'assuré. Dès lors, cette clause de déclaration (dite
clause de déclaration pour ordre) ne peut donner lieu à la sanction de la
déchéance de l'art L113-2 mais seulement sanctions du droit commun des
contrats.

C. Le délai de déclaration du sinistre

Déclaration du sinistre « dans le délai fixé par le contrat », sous réserve

67
du délai minimal impératif prévu par la loi.
Le C. Assur dispose que la déclaration de sinistre doit être effectuée « dans le
délai fixé par le contrat ». Le risque était que les assureurs n'imposent au
souscripteur des délais trop brefs. Pour éviter cela, le législateur a imposé un
délai minimal impératif pouvant varier selon les contrats d'assurances.

1. La durée du délai

Délai de principe : pas inférieur à 5j ouvrés.


Par principe, le délai de déclaration ne peut pas être inférieur à 5j ouvrés. Cette
dernière précision a été apportée par la loi du 31 Décembre 1989 (avant, 5j,
sans préciser si ouvrés ou non). On ne prend donc plus en compte les samedis,
dimanches et jours fériés.

Ce n'est qu'un délai de principe et des délais particuliers ont étés imposés par le
législateur :
– assurance c/ vol, délai minimal est de deux jours ouvrés (souvent avec
déclaration préalable du vol à la police ou gendarmerie)
– assurance c/ mortalité du bétail, délai minimal est de 24h (pour que
l'assureur mette rapidement les mesures en œuvre pour éviter une épidémie)
(traduction du duty of litigation).
– Assurance c/ grêle, le durée minimal est de 4j, prévu pour s'assurer que
les dommages découlant directement de la grêle puissent être distingués de ceux
touchant d'autres phénomènes atmosphériques.

2. La computation du délai

Point de départ du délai : lendemain de la connaissance du sinistre.


Il faut déterminer le jour de départ (dies ad quo) et d'arrivée (dies ad quem).
Art L113-2 C.Assur : le point de départ du délai se situe au lendemain (0h00) de
la connaissance du sinistre (logique car le souscripteur ou bénéficiaire peut
ignorer la réalisation du sinistre). En outre, il peut arriver que le souscripteur ait
été présent lors de la réalisation de l'évènement mais qu'il n'ait eu conscience de
ses conséquences dommageables que bien plus tard. Dès lors, la C.Cass a
précisée que le sinistre est constitué soit au jour du fait dommageable soit au
jour ou sont apparus les conséquences dommageables de nature à entrainer la
garantie de l'assureur.
Point d'arrivée du délai : dernier jour du délai à 0h00
La question du dies ad quo a causé des débats en doctrine / assurance de Rté.
En général, dans cette hypothèse, on admet que c'est le jour de la réclamation
qui fait partir le délai de la déclaration. Certains auteurs estiment qu'il faudrait
plutôt tenir compte le jour de la réalisation du sinistre, qui suppose la
connaissance du fait susceptible de correspondre à un fait générateur de
responsabilité et la connaissance de conséquences dommageables pour autrui.
E, tout état de cause, la solution traditionnelle prévaut (jour de la réclamation
fait démarrer le délai de déclaration) mais la police d'assurance peut exiger que
soit déclaré tout événement susceptible d'engager la Rté.

/ Dies ad quem, il s'agit simplement du dernier jour du délai à 0h00.

68
§2. la sanction conventionnelle d'une déclaration irrégulière

déclaration irrégulière : tardive ou erronée. L'application d'une sanction


spécifique : la déchéance
Le souscripteur peut manquer à son obligation de déclaration du sinistre.
L'irrégularité peut être constituée tantôt par une déclaration tardive, tantôt par
une déclaration erronée. Dans ces hypothèses, la logiques voudrait que le
manquement du souscripteur à ses obligations soit sanctionné / règles de la
responsabilité contractuelle.
Cette sanction est cependant apparue assez peu adaptée et une sanction
spécifique a été prévue par le C.Assur : la déchéance.

A. Les conditions de la déchéance

Déchéance → 3 conditions cumulatives.


La sanction de la déchéance est subordonnée à la réunion de plusieurs
conditions :
– elle doit faire l'objet d'une clause dans la police d'assurance (1)
– elle suppose un manquement déterminé du souscripteur (2)
– elle est subordonnée à la preuve d'un préjudice (3)

1. l'exigence d'une clause particulière

Une sanction conventionnelle → doit être prévue par une clause dans le
contrat.
La déchéance n'est pas une sanction légale mais conventionnelle car, même si la
loi envisage expressément la déchéance comme sanction d'une déclaration
tardive par le souscripteur, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'une simple
autorisation à avoir recours à cette sanction.
Si le contrat ne prévoit pas cette sanction, on ne l'applique alors pas et on
applique les règles de la responsabilité contractuelle classique.

Il faut donc que la déchéance soit prévue dans une clause particulière. Cette
clause doit être claire et précise et l'art L112-4 C.Assur exige qu'elle soit
mentionnée en caractères très apparents.

2. L'exigence d'un manquement du souscripteur

Une déchéance applicable que dans trois hypothèses limitatives.


La licéité de la déchéance conventionnelle est limitée à quelques hypothèse :
– Elle constitue ainsi une sanction classique de la déclaration tardive.
Dans cette première hypothèse, le législateur n'effectue aucune distinction selon
que le souscripteur est de bonne foi ou de mauvaise foi. Le souscripteur
négligent risque ainsi d'être sanctionné par la déchéance de ses droits (droit à
indemnité) au même titre que le souscripteur de mauvaise foi.

– Dans la deuxième hypothèse (surévaluation frauduleuse des pertes), il


s'agit d'une déclaration mensongère et il apparaît logique que l'on prive le
souscripteur de son droit à garantie.

– Le manquement à une obligation contractuelles. La déchéance peut

69
être invoquée de manière générale, sauf certains cas réputés abusifs par
l'assureur. Ainsi, sont prohibées les clauses de déchéance fondée sur le simple
retard dans l'obligation de déclarer le sinistre aux autorités ou dans l'exécution
de l'obligation de produire certaines pièces. Dans ces cas, seuls des DI peuvent
être prévus (si DI subi par l'assureur).

3. L'exigence d'un préjudice

L'existence d'un préjudice subi par l'assureur (dommage qui s'accroit


avec le temps).
Art L113-2 C.Assur subordonne la déchéance pour déclaration tardive a la preuve
d'un préjudice subi par l'assureur. L'objectif de cette disposition est d'éviter que
l'assureur échappe à son obligation de réparer le litige (car en général, pas de
préjudice pour l'assureur, sauf cas ou le dommage s'accroit avec le temps).
On tient donc compte de la bonne ou mauvaise foi de l'assureur dans ces
hypothèses.
Cependant, sur le plan théorique, cette condition du préjudice est surprenante.
En effet, en principe, la déchéance est une sanction civile qui frappe l'auteur
d'une faute déterminée sans que l'on ne tienne compte d'un préjudice pour
autrui.
En fait, le C.Assur rapproche la sanction de la déchéance des conditions de la
responsabilité civile.

La condition de la preuve d'un préjudice pour l'assureur n'est toutefois requise


que pour les déclarations tardive. Les autres déchéances (comme celle pour
surévaluation fraduleuse des pertes) ne sont pas subordonnées à la preuve d'un
préjudice subi par l'assureur.
On en revient donc à la sanction classique de la déchéance, qui apparaît alors
comme une peine privée.

B. Les effets de la déchéance

/ assuré.
A l'égard de l'assuré, la déchéance ne remet pas en cause le contrat d'assurance
en lui même. Les indemnités que l'assuré a pu recevoir en déclaration des
sinistres antérieurs demeurent et les éventuels sinistres à venir seront également
indemnisés, sauf résiliation du contrat.
Déchéance ne veut donc pas dire résiliation, mais n'a pour seule
conséquence pour l'assuré la perte du droit à garantie que conférait le
contrat pour le sinistre en cause.
Il appartient à l'assureur de déterminer la faute de l'assuré.

/ tiers.
A l'égard des tiers, la déchéance ne devrait en principe frapper que le débiteur de
l'obligation. En toute logique, l'art R124-1 C.Assur affirme que cette sanction est
inopposable aux victimes dans les assurances de Rté

Par exception, la jurisprudence estime que cette sanction est opposable au


bénéficiaire de l'assurance désigné à l'aide d'une stipulation pour autrui.
Autrement dit, la déchéance est opposable à l'assuré pour compte et au
bénéficiaire d'une assurance en cas de décès.

70
§3. La preuve du sinistre

Souscripteur doit apporter la preuve du sinistre, conformément au droit


commun
Il arrive que l'assureur conteste la réalité du sinistre et donc qu'il refuse de se
contenter de la déclaration qui a été faite pour considérer que le sinistre est
établi.
Le C.Assur ne contient qu'une seule disposition / charge de la preuve du sinistre,
qui intéresse uniquement les risques de guerre, d'émeute et de mouvements
populaires (donne charge de la preuve à l'assureur qui doit prouver l'absence du
risque de guerre).

On recours donc ici au droit commun pour toutes les autres hypothèses : le
souscripteur recherchant l'exécution de l'obligation de l'assureur doit apporter la
preuve de l'existence du sinistre et ses circonstances.
La question s'est posée de savoir si, conformément au droit de la preuve, les
conventions portant sur la preuve Étaient ou non valable.
C.Cass Civ I l'avait admis mais Civ II l'avait refusé le 10 mars 2004, estimant
que l'assureur ne pouvait pas subordonner à la mise en œuvre d'une assurance
contre le vol de véhicules à la preuve des détériorations liées à la pénétration
dans l'habitacle ou à la modification des branchements électriques prouvant le
démarrage.
→ Au visa de l'art 6§1 CEDH, la C.Cass a finalement affirmée que la
preuve du sinistre, qui est libre, ne peut être limitée par le contrat. La
C.Cass a donc écarté le caractère supplétif du droit commun de la preuve.

Cette décision semble logique mais ne semble pas avoir fait jurisprudence. En
2006 et 2007, la C.Cass Civ II avait invoquée la solution de 2004 pour des
contrats d'assurances c/ vol (qui voulaient preuve de l'infraction) et a estimée
que ces contrats ne limitaient pas les modes de preuve du sinistre. Il semble
donc qu'elle ait abandonnée sa solution de 2004, qui était pourtant bien plus
préférable.

71
Section 2. Le règlement du sinistre

obligation fondamentale de l'assureur → règlement du sinistre.


L'obligation fondamentale de l'assureur est de prendre en charge les
conséquences du sinistres lorsque ce dernier se réalise. Il est cependant possible
qu'il se soit engagé à exécuter d'autres obligations, comme l'obligation de
défendre l'assuré dans le procès intenté contre lui.
Ces obligations accessoires se reconnaissent également dans l'assistance
juridique ou l'assureur s'engage à différentes obligations de faire (en plus de
l'obligation de donner via le versement d'une indemnité).

Il n'en demeure cependant pas moins que, malgré la diversité des services
rendus par les assurances, l'obligation fondamentale de l'assureur reste le
règlement du sinistre, règlement qui s'effectue le plus souvent en numéraire.

§1. La détermination du montant de l'indemnité / le montant de la prestation

Montrant varie selon l'assurance (forfaitaire ou indemnitaire).


La détermination du montant de la prestation varie selon l'assurance envisagée.
Tantôt la somme due à un caractère indemnitaire, tantôt elle aura un caractère
forfaitaire.

Forfait dans assurances de personnes.


Dans les assurances de personnes (maladie), la prestation a, par principe, un
caractère forfaitaire et son montant est librement déterminé par la police
d'assurance. Elle est indépendante, dans ses modalités de calcul et d'attribution,
de celles de la réparation du préjudice selon le droit commun.
Par conséquent, elle va se cumuler avec l'éventuelle indemnité mise à la charge
du tiers responsable.

Indemnisation dans assurances de personnes.


En revanche, dans les assurances de dommage, la règle est inversée et la
prestation a, par principe, un caractère indemnitaire et est déterminée en
fonction du préjudice subi. En outre, elle a vocation à s'imputer sur l'éventuelle
dette de DI qui incombe à un tiers responsable.

§2. Le paiement de la prestation

/ créancier du règlement de la prestation.


Le règlement de l'indemnité (de la prestation d'assurance) est en principe fait
entre les mains du bénéficiaire de la garantie désignée par le contrat. L'accipiens
(celui qui reçoit la somme d'argent) est alors expressément désigné par la police
d'assurance. Le plus souvent, il s'agira du souscripteur lui même, car celui-ci,
dans la majorité des cas, cumule les qualités de souscripteur, assuré et
bénéficiaire.

72
Toutefois, le bénéficiaire de la garantie n'est pas toujours le souscripteur de
l'assurance, ce dernier ayant pu souscrire à une stipulation pour autrui et le
bénéficiaire sera alors soit l'assuré pour compte, soit le tiers bénéficiaire d'une
assurance de personnes.
L'assureur peut aussi valablement se libérer entre les mains du bénéficiaire ou du
mandataire.

Lorsqu'il s'agit d'un tiers non désigné par le contrat.


Par exception, l'assureur peut être amené à verser la prestation à un tiers non
désignée par le contrat d'assurance. Cette exception regroupe en réalité deux
hypothèses :

– Cas du tiers investi par la loi d'une action directe contre l'assureur.
C'est par exemple le cas des victimes de dommages ou les titulaires de suretés
réelles sur une chose venant d'être détruite ou endommagée. L'assureur de
responsabilité doit alors directement verser l'indemnité à la victime, tant qu'elle
n'a pas été totalement désintéressée.
– Cas du tiers qui ne dispose pas d'action directe contre l'assureur
mais dont la situation justifie l'attribution de la prestation justifiée par
l'assureur.
Par exemple, la vente avec réserve de propriété est souvent assortie d'une
clause tranqférant les risques à l'acheteur. Ce dernier va donc souscrire une
assurance afin de se prémunir des risques que pourrait subir la chose.
Si cette dernière est détruite, la C.Cass estime que l'indemnité de l'assurance
(venant remplacer la chose) doit être attribuée au vendeur et non à l'acquéreur
souscripteur de l'assurance. Une solution similaire existe en matière de crédit-
bail, même si le contrat d'assurance a été pris par le crédit preneur, l'assureur
doit verser l'indemnité au crédit bailleur a concurrence des sommes qui lui
restent dues au titre du contrat de crédit-bail.

/ modalités du règlement.
Selon le C.Assur, l'assureur doit exécuter son obligation fondamentale « dans le
délai convenu ».
De manière générale, le C.Assur n'a pas imposé à l'assureur de délai déterminé
pour qu'il exécute son obligation de règlement. La fixation de ce délai relève
donc de la liberté contractuelle (sauf cas précis prévus par la loi) et doit donc
être mentionné dans le contrat d'assurance ou dans un accord ultérieur.
Ceci étant, on peut observer que le bénéficiaire de la prestation peut
éventuellement obtenir du juge des référés une provision si l'existence de la
prestation n'est pas vraiment contestable et qu'il y a un besoin.

CHAPITRE 3 : LA DURÉE DU CONTRAT D’ASSURANCE

Distinction durée du contrat / Durée des effets du contrat.

Le contrat d'assurance est un contrat à exécution successive, s'inscrivant donc


dans la durée et donc l'exécution s'échelonne dans le temps (et non en un trait
de temps). La durée du contrat d’assurance est laissée à la volonté commune

73
des partie, elles peuvent conclurent un contrat a durée déterminé ou
indéterminé. Cette assurance peut être prolongée par une tacite reconduction ou
s’arrêter.

Section 1 : La tacite reconduction du contrat

CDD → Arrivée du terme met fin de plein droit au contrat.

Selon le C. Assur, l’arrivée du terme met fin au contrat de plein droit. Cette
cessation automatique du contrat peut présenter des inconvénients pour les
assurances de courte durée en particulier. Pour neutraliser les inconvénients, les
parties ont recours au mécanisme de la tacite reconduction. Par ce mécanisme,
la durée du contrat d'assurance se trouve prolongée sans que les partenaires
n’aient à intervenir.

L’expression de tacite reconduction reste ambiguë, au sens strict elle résulte


d’une situation de fait qui se prolonge. Or en droit des Assurances, la tacite
reconduction suppose l’insertion d’une clause dans le contrat.

A) Les conditions de la tacite reconduction

Conditions : expiration de la durée du CDD + Clause expresse.

- Le contrat doit être conclu pour une durée déterminée, il doit être arrivé
à l'expiration de cette durée.

- La tacite reconduction doit être stipulée par une clause expresse (pas
obligatoirement en caractère apparent). Avec cette exigence, le droit des
assurances se démarque du droit commun, qui considère que la tacite
reconduction résulte de la seule attitude des parties à l'arrivée des termes du
contrat.

Cette différence a été justifiée par l'absence d'attitude matérielle ininterrompue


des parties, pouvant révéler leur volonté de poursuivre la relation contractuelle
(contrairement à la présence matérielle dans un bail, se maintenir dans les lieux
et payer loyers)

L'absence de dénonciation de la reconduction par les parties.

La tacite reconduction est subordonnée à l'absence de dénonciation par chacune


des parties. Si l'une d'elle souhaite s'opposer à la tacite reconduction, elle doit
dénoncer celle-ci par une manifestation de volonté positive en respectant les

74
conditions de délai prévues par la police. Le délai généralement prévu en matière
contractuelle est d'1 mois (à défaut, délai légal de 2 mois est appliqué).

Par ailleurs, le législateur de 2005 a souhaité facilité la dénonciation des contrats


d'assurance à tacite reconduction en introduisant un nouvel art L113-15-1
C.Assur. Sa portée est cependant limitée puisque ne porte que sur les contrats
individuels d'assurance de dommage ou d’assurance de personne non vie
couvrant des risques non professionnels souscrit par une personne physique.

Il est en revanche non applicable aux assurances sur la vie, de groupe, de


risques professionnels et aux assurances souscrites par des personnes morales.
Lorsque cet article est applicable, il est fait l’obligation à l'assureur de rappeler
dans son avis d'échéance annuel, la date limite de la dénonciation de la tacite
reconduction (au moins 15j avant l'échéance). Si l'assureur manque à son
obligation d'information, l'assuré peut mettre fin contrat à tout moment, sans
frais, par simple LRAR à l'assureur, à compter de la date de reconduction. Le
contrat continue comme s’il s’agissait d’un contrat à durée indéterminée.

B) Les effets de la tacite reconduction du contrat

Tacite reconduction : pas de prolongement de l'ancien contrat mais


naissance d'un nouveau.

Conformément au droit commun de la tacite reconduction, la mise en œuvre de


ce mécanisme n'a pas pour effet de prolonger l'ancien contrat mais donne
naissance à un nouveau contrat. 


Toutefois, les effets de la tacite reconduction en droit des assurances se


démarquent au moins sur un point du droit commun. Si la tacite reconduction
joue, le nouveau contrat aura alors une durée maximale d'un an. L’art L113-15
C.Assur prévoit d'ailleurs que la police d'assurance doit expressément
mentionner que la durée de la tacite reconduction ne peut, en aucun cas, être
supérieure à une année (alors que indéterminé en droit commun). En droit des
assurances, la limitation de la durée du contrat tacitement reconduit entraine
une succession infinie de contrat.

Section 2 : La disparition du contrat par caducité

75
Le contrat d’assurance est frappé de caducité et de disparaître par anticipation si
un élément indispensable à son exécution disparaît. La disparition du contrat
résulte d’un fait juridique : la disparition du risque ou retrait de l’agrément de
l’assurance.

§1 : La disparition du risque

Elle peut résulter de plusieurs évènements. C'est le cas de la perte totale de la


chose (1) et de la réquisition du bien meuble assuré (2).

A) La perte totale de la chose

Selon l’art L121-9 C. Assur, en cas de perte totale de la chose assurée


résultant d'un événement non prévu par la police, l'assurance prend fin
de plein droit. 
Ce texte ne concerne que les assurances de dommages, de
chose ou de responsabilité couvrant les risques de dommages causés par une
chose.

2 conditions :

- L'hypothèse suppose une disparition totale de la chose assurée. Si


la chose existe encore totalement ou partiellement, elle peut encore être exposée
aux risques garantis. En outre, la perte totalement peut être actuelle et
définitive.

- La deuxième condition est que la perte résulte d'un événement non


prévu par la police d'assurance. C'est le cas de la destruction par incendie
d'une chose assurée contre le vol. La perte totale de la chose assurée ne saurait
entrainer la caducité du contrat lorsque l’évènement à l’origine de sa disparition
fait l’objet de la garantie de l’assureur.

B) La réquisition de la propriété du meuble assuré

L’art L160-6 al1 C.Assur prévoit que la réquisition de la propriété d'un bien
mobilier entraine de plein droit la résiliation des contrats d'assurance
relatifs à ce bien à compter de la date de dépossession de celui-ci.

§2 : Le retrait d'agrément de l'assureur

76
L’assurance peut se voir retirer l’agrément administration, il peut être ordonné
par le comité des entreprises d’assurance ou la CAM. Ce retrait a des effets sur le
contrat d'assurance et l'entreprise ne peut plus garantir les risques qu'elle s'est
engagée à couvrir. Par conséquent, les contrats d'assurance qu’elle avait conclut
se trouvent alors privé d'un élément fondamental à leur exécution.

L'art L326-12 C.Assur prévoit alors que ces contrats d’assurance cessent de plein
droit en cas de retrait de l'agrément administratif. L'assuré aura simplement
droit au remboursement de la fraction de la prime correspondant à la période
non couverte par la garantie.

Cette solution s'applique en outre à la liquidation judiciaire de l'employeur, qui


est presque le même cas que le retrait.

Section 3 : La disparition anticipée du contrat par résiliation

La résiliation peut intervenir comme un accord ou de la volonté unilatérale d’une


partie. Il est possible que le contrat d’assurance ait expressément prévu dans
l’une de ces clauses. Les parties ne sont pas démunies, certaines textes du code
d’assurance leur attribut la possibilité de résilier le contrat qu’elles ont conclus.

§1 : les conditions de la résiliation

Le code des assurances offre aux parties de nombreuses facultés de résiliation.


Certaines facultés de résiliation sont communes à l'assureur et au souscripteur,
tandis que d'autres sont propres à l'un ou à l'autre.

A) Les facultés de résiliation communes à l'assureur et au


souscripteur

3 facultés de résiliation sont communes à l'assureur et au souscripteur :

- La première leur permet de résilier le contrat tous les ans (a)

- la deuxième leur offre la possibilité de résilier en cas de circonstances


exceptionnelles affectant l'assuré (b)

- La troisième vise l'hypothèse du transfert de propriété du bien assuré (c)

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1) La faculté annuelle de résiliation

Résiliation annuelle depuis 1989 (par LRAR deux mois avant).

Cette faculté est prévue par l'art L113-12 al2 C.Assur. Initialement, la loi du 13
Juillet 1930 avait autorisé les parties à résilier le contrat tous les 10 ans, la loi du
31 décembre 1989 à simplifié les choses et c'est désormais une faculté de
résiliation annuelle qui est laissée à la disposition des parties, dès la conclusion
du contrat. L'assuré doit envoyer cette décision de résilier le contrat par Lettre
recommandée dans un délai de deux mois au moins avant l'échéance du contrat
(ce droit appartient aussi à l’assureur).

Il y a 3 exceptions à cet article :

- Écarté pour les contrats d’assurance sur la vie, le souscripteur d’un tel
contrat est libre d’y mettre fin à tout instant.
- Écarté pour les contrats individuels d’assurance maladie, les parties
sont libres de déterminer une périodicité, voir même de supprimer la faculté
de résiliation des périodicités. Le but est de protéger le souscripteur.
- Écarté pour la couverture des risques autres que ceux des particuliers
(pour les risques professionnels). Les parties peuvent allonger le délai requit
ou supprimer la faculté de résiliation. Cela s’explique par la qualité du
souscripteur pour pouvoir se défendre seul.

2) Les facultés de résiliation pour circonstances


exceptionnelles

L'art L113-16 C.Assur est inapplicable au contrat d'assurance vie mais offre à
chacune des parties la faculté de résilier le contrat en cours d'exécution dès que
survient un des évènements limitativement énumérés par les textes. 
Même si
ces évènements offrent à l'assureur et au souscripteur une faculté de
résiliation, il s'évalue par rapport à la personne de l'assuré.

On trouve 5 évènements :

- Le changement de domicile de l'assuré (lieu du principal établissement de


l'assuré).
- Le changement de situation matrimoniale (mariage, divorce ou la séparation
de corps de l'assuré).
- Le changement de régime matrimonial.
- Le changement de profession. Il n'existe pas de définition juridique de ce
qu'est le changement de profession. On peut estimer que le changement d'une

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catégorie professionnelle à une autre est de nature à justifier un changement
du contrat d'assurance et donc de donner lieu à une faculté exceptionnelle de
résiliation. En revanche, le passage à une profession proche ne devrait pas
justifier une telle faculté.
- La retraite professionnelle ou la cessation définitive d'activité professionnelle
du fait d'une maladie, d'une invalidité ou pour motif personnel.

L'évènement doit se réaliser + agir sur le risque garanti.

Il ne suffit pas que l'évènement se réalise pour que l'assureur ou le souscripteur


puisse demander la résiliation du contrat. Il est nécessaire que l'évènement en
cause agisse, d'une façon ou d'une autre, sur le risque garanti (la situation
antérieure justifiait la réalisation du risque et la nouvelle ne la justifie plus). 


Par exemple, pour le changement d'activité professionnelle, ce changement sera


sans influence sur le contrat couvrant les risques liés au lieu d'habitation lorsqu'il
ne tient pas compte de la profession exercée, mais ce sera le cas pour le contrat
d'assurance d'accident corporel ou d'assurance de responsabilité.

La personne qui désir user des ces facultés de résiliation, doit formulée une lettre
recommandée indiquant la nature et la date de l’évènement quelle invoque et
donnant toute précision de nature à établir que la résiliation est en relation
directe avec l’évènement en question. La résiliation du contrat ne peut intervenir
que dans les 3 mois suivant la date de l’événement.

3) La faculté de résiliation en cas de transfert de la propriété


du bien assuré

Principe : transfert du contrat en cas de décès ou d'aliénation de la


chose assurée.

Art L121-10 al1 C. Assur prévoit cette faculté, en cas de décès ou d'aliénation de
la chose assurée, l'assurance continue de plein droit au profit de l'héritier ou de
l'acquéreur. Ce dernier doit alors exécuter toutes les obligations qui étaient celles
de l'ancien assuré vis à vis de l'assureur en vertu du contrat. 
L'objectif est qu'il
n'y ait pas de rupture de garantie par rapport aux nouveaux propriétaires.

Exception : La possibilité de résilier le contrat d'assurance par assureur


ou nouveau propriétaire.

Ceci étant, un tel maintien du contrat d'assurance ne peut être imposé aux
parties. Dès lors, l'al 2 du même article offre à l'assureur mais aussi au nouveau
propriétaire du bien la faculté de résilier le contrat d'assurance. Pour l'assureur,
cette faculté est justifiée par le fait que le changement de propriétaire a pu

79
entrainer une modification du risque garanti (solvabilité ou diligence du nouveau
propriétaire est différente). Pour le nouveau propriétaire, cette faculté lui permet
de sortir d'un contrat qu'il n'a pas choisi.

Cas ou le contrat n'est pas transmis en cas de vente : Les VTAM

Cette règle n'est cependant pas absolue et les assurances obligatoires de VTAM
ou de bateaux de plaisance ne sont pas transmises en cas de cession entre vifs.
Dans cette hypothèse, le contrat sera alors simplement suspendu (mesure
provisoire).
il peut reporter le contrat pour sa nouvelle acquisition. Le vendeur
n’a peut être pas aussi résilié le contrat. La résiliation peut être demandée par
l’une ou l’autre des parties en respectant un préavis de 10 jours.

B) Les facultés de résiliation propre à chaque partie

A côté des facultés de résiliation communes à chacune des parties, le C. assur a


institué un certain nombre de facultés de résiliation ouvertes tantôt à l'assuré ou
assuré.

1) les facultés de résiliation réservées à l'assureur

Les résiliations sanctions

Le C.Assur offre à l'assureur la possibilité de sanctionner le souscripteur en cas


de non paiement de la prime ou d’omission, inexactitude dans la déclaration du
risque. 
Deux conditions sont exigées :

- Condition matérielle : l'existence d'une omission ou d'une inexactitude soit


dans la déclaration initiale des risques soit dans la déclaration des
circonstances nouvelles apparues en cours de contrat.
- Condition subjective : la mauvaise foi du souscripteur qui a omis sciemment
des informations (et non simple négligence), afin de limiter les possibilités
pour l'assureur de résilier.

Les résiliations protection

Cela vise deux hypothèses :

- L'assureur peut résilier le contrat lorsqu’au cours de celui-ci, le souscripteur


déclare à l'assureur des circonstances nouvelles qui entrainent une
aggravation du risque assuré ou qui crée un risque nouveau. L'assureur peut
résilier le contrat ou proposer un nouveau montant de prime.

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oS'il décide de mettre fin au contrat, la résiliation ne peut prendre effet
que 10j après la notification et l'assureur doit rembourser la portion de la
prime afférant à la période pendant laquelle le risque n'est pas garanti
(n’a pas couru).
o S'il propose une réévaluation du montant de la prime, le sort du contrat
dépendra alors de l'attitude du souscripteur. S’il l’accepte le contrat est
maintenu. S’il ne donne pas suite à la proposition de l’assureur ou s’il la
refuse expressément, dans un délai de 30j à compter de la proposition,
l’assureur peut résilier le contrat au terme de ce délai à condition d’avoir
informé le souscripteur de cette faculté (par caractère apparent dans la
lettre de proposition).
- En cas de réalisation du sinistre. Selon les statistiques, la réalisation d'un
sinistre est d'autant plus fréquente qu'un ancien sinistre est déjà arrivé
(exemple pour le VTAM).cette résiliation intervient après un sinistre dont
l’origine paraît douteuse (possibilité de fraude à l’assurance sans pouvoir
l’établir).. Cette faculté de résiliation n'est pas automatique et reste
subordonnée à l'insertion dans le contrat d'une clause de résiliation après
sinistre, stipulée dans la police d'assurance (pas d’obligation des caractères
apparents). C’est du contrat sur autorisation de la loi, que les assureurs
tiennent leur droit de résilier le contrat.

La faculté de résiliation même non prévue dans deux cas.

Arrêté du 9 juin 1983, la réalisation après sinistre est très encadrée pour les
assurances automobiles en raison du caractère obligatoire de l’assurance. Cela
est valable dans deux hypothèses :

- Sinistre commis pat conducteur en l'état d'ébriété ou sous l'emprise de


stupéfiants
- Sinistre causé par infraction du conducteur au code de la route et que cela
entraine une suspension administrative du permis pendant au moins un
mois ou une décision d’annulation de ce permis (ou retrait de permis).

L’assureur devra pour tout les autres cas attendre la fin annuelle du contrat.

2) Les facultés de résiliation réservées au souscripteur

Résiliation en cas de refus de réduire la prime en cas de diminution du


risque.

Résiliation sanction : Lorsqu'à la suite d'une diminution du risque, l'assureur


refuse de réduire le montant de la prime, l'assuré à le droit de résilier le contrat.
Cette règle s'applique pour tous les contrats d'assurances (sauf contrats
d'assurance vie et d'assurance maladie).

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Son efficacité est renforcée par l'obligation qui est faite à l'assureur, informé de
la diminution du risque, de rappeler au souscripteur la faculté de résiliation qui
lui confère la loi.

Résiliation de protection : présentation de 2 hypothèses

- Elles s'appliquent lorsque l'assureur a résilié le contrat après sinistre en


application de la faculté offerte par l'art R113-10 C.Assur. Cet article prévoit
que, dans le cas où la police contient une résiliation après sinistre, elle doit
obligatoirement contenir une clause offrant au souscripteur la faculté de
résilier unilatéralement les autres contrats qu'il détient auprès du même
assureur dans le délai d'un mois suivant la notification de la résiliation après
sinistre. Cette faculté permet ainsi au souscripteur de résilier l'ensemble de
ces risques par rapport à l’assureur en qui il n'a plus confiance.
- En cas de transfert du portefeuille d'assurance d'une société à une autre, le
souscripteur a une faculté de résiliation car il se retrouve alors à contracter
avec une société qu'il n'a pas choisie.

§2 : Les effets de la résiliation

A) La date d'extinction du contrat

Immédiate quand la résiliation est décidée par le cocontractant à la suite


d'un transfert de propriété.

L'extinction du contrat est immédiate lorsque la résiliation est décidée par le


cocontractant de l'assureur à la suite du transfert de propriété du bien objet du
contrat d'assurance ou en cas de non respect par l'assureur de son obligation de
rappeler la date limite de dénonciation de la tacite reconduction du contrat. 


Dans ces hypothèses, le contrat prend fin dès la réception par l'assureur de la
notification de décision de résilier le contrat. L’art L113-15-1 du CAssurances
prévoit dans le cadre de la tacite reconduction, il prévoit que la résiliation prend
effet le lendemain de la date figurant sur le cachet de la poste.

Autres hypothèses : différée à une date déterminée ou après un délai de


préavis.

Dans les autres hypothèses, l'extinction du contrat d'assurance est différée à une
date prédéterminée ou à l'expiration d'un délai de préavis. Ex : Assureur ou
souscripteur exerce sa faculté de résiliation périodique, le contrat s'éteint alors à
la date d'échéance annuelle.

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Dans d’autres cas, le contrat d’assurance ne s’éteint qu’avec un délai de 10j
après le préavis (ex : après des circonstances nouvelles aggravant les
hypothèses de risques).

Le contrat d’assurance peut s’éteindre après l’expiration d’un délai de 30j.

B) Les conséquences financières de la résiliation

Application du principe de divisibilité de la prime (remboursement de la


fraction durant laquelle le risque n'est plus couvert) / obligation de
paiement de l'arriéré des primes.

Lorsque l'extinction du contrat n'intervient pas à date d'échéance annuelle mais


en pleine période d'assurance (de couverture imaginée initialement par les
parties), l'assureur est alors tenu, conformément au principe de la divisibilité de
la prime, de rembourser la fraction de la prime correspondant à la période
pendant laquelle le risque n'a plus été couvert. De même, lorsque la résiliation
est prononcée pour défaut de paiement des primes, l'assureur peut exiger du
souscripteur le paiement de l'arriéré de primes impayées.

Par principe, l'assureur ne peut pas introduire dans la police d'assurance, une
clause prévoyant une indemnité de rupture en cas de résiliation du contrat.

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