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aux marchés?
D
Il y a deux ans, les Etats sauvaient les mar-
chés financiers de la débâcle. Aujourd’hui,
ces mêmes marchés menacent les Etats,
au moins certains d’entre eux. Plus encore que l’arro-
gance de tous ceux qui n’ont rien appris et tout oublié,
tLe gouvernement incite les seniors à poursuivre ou à reprendre ce rapprochement choque. Il nourrit le sentiment que
rien n’a changé, sinon en pire : que les gouvernants ont
une activité, et les salariés à épargner pour leurs vieux jours beaucoup gesticulé mais peu réformé, qu’involontaire-
ment ou volontairement, les Etats ont manqué leur
tLes actifs restent confrontés au faible taux d’emploi fenêtre de tir et que, désormais affaiblis, ils sont à la
merci de ceux-là mêmes qui quémandaient hier leur
dès 55 ans, et méfiants vis-à-vis assistance.
Cette vision des choses mérite d’être nuancée, pour
de la capitalisation deux raisons : d’abord parce qu’il est faux de penser que
rien n’a été fait en matière de réforme financière ; ensui-
te parce que la symétrie entre Etats et marchés est trom-
Retraites:
peuse. Prenons ces deux questions une à une.
Dans un récent papier publié par l’institut Bruegel,
Stéphane Rottier et Nicolas Véron ont tenté de mesurer
les progrès accomplis en matière de régulation financiè-
re, sur la base du programme fixé en novembre 2008 à
Washington, lors du premier G20. Ils montrent que
àla poursuite
celui-ci a été inégalement mis en application, et relè-
vent l’écart entre les actions confiées à des organisa-
tions internationales fortes et celles pour lesquelles on
s’est borné à appeler à la coordination entre autorités
nationales. Mais, au total, l’acquis est loin d’être nul : en
particulier, les Etats-Unis ont voté en juillet une réfor-
dela pension
me financière d’ampleur, l’Europe a trouvé un accord
politique sur la sienne, et les régulateurs bancaires vien-
nent de se mettre d’accord sur un durcissement substan-
tiel de la réglementation du risque de crédit.
Le programme de Washington (qu’avait signé Geor-
ge W. Bush) n’était cependant ni très ambitieux ni très
perdue
structuré. Il ne visait pas la domestication de la finance,
et surtout il ne s’inspirait pas d’une analyse bien pro-
fonde de la crise. Pressés d’agir et parce qu’ils ne
savaient pas quelles pistes privilégier, les Etats
s’étaient donné une longue liste quelque peu hétérocli-
te. N’y figuraient pas les idées plus radicales qui ont
émergé plus tard dans le débat, comme la règle dite de
Volcker, qui introduit une séparation entre banques et
fonds spéculatifs, désormais inscrite dans la législation
américaine, ou la création d’un mécanisme de résolu-
tion des faillites bancaires par transformation quasi
automatique en actions des créances obligataires déte-
nues sur les banques, une option sérieusement à l’étu-
de dans plusieurs pays. N’y figurait pas non plus le
sujet controversé de la taille des banques.
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Dirigeantsp Finance, administration,
juridique, RH p Banque assurance
p Conseil, audit p Marketing, commercial,
communication p Santé p Industries
et technologies p Carrières internationales
Multiposte p Collectivités territoriales
Pages 7 à 12
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Inquiétudes chinoises
inachevée. Cependant, l’un des
points positifs des derniers mois
est la création d’institutions publi-
ques plus fortes, capables d’ali-
menter la réforme dans la durée,
et aussi de la mettre en œuvre.
C’est ici qu’intervient la deuxiè-
me question : en prenant le temps
de réfléchir, n’a-t-on pas gâché l’op-
portunité politique de porter le
fer, n’a-t-on pas laissé la finance Par Martin Wolf
reprendre la haute main sur les
L
Etats ? Le rapport de forces n’est e développement écono- La différence réside dans la Michael Pettis, de la Guanghua sous-évalué ; un fort investisse- plus forte de la consommation.
certainement plus ce qu’il était il y mique de la Chine man- taille du pays et son niveau initial School of Management de l’univer- ment ; une croissance rapide des Certains signes l’ont montré au
a deux ans. Pour autant, il ne va que d’équilibre, de coor- de pauvreté. Le PIB chinois par tête sité de Pékin (« Chinese consump- exportations ; de forts excédents cours des deux dernières années.
pas de soi que la capacité de régu- dination et de durabili- (à parité de pouvoir d’achat) attei- tion and the Japanese “sorpasso” », extérieurs. La Chine, c’est un Mais comme le remarque le pro-
ler des Etats soit gravement enta- té. » C’est le premier gnait 4 % de l’américain en 1978. consultable sur Mpettis.com). La « Japon plus » : son taux d’investis- fesseur Pettis, pour que la consom-
mée par leur statut d’emprunteur. ministre chinois Wen Aujourd’hui encore, il en représen- caractéristique de la croissance sement est plus élevé, ses excé- mation croisse notablement plus
La Grèce a quasiment perdu l’ac- Jiabao qui a porté ce jugement temoinsd’un cinquième. Iléquiva- chinoise est, comme le note dents commerciaux plus impor- vite que le PIB, le revenu disponi-
cès au marché des capitaux, mais négatifsurl’économiela plus dyna- lait celui du Japon en 1950. Si la M. Wen, d’être « déséquilibrée » : tants, son taux de consommation ble des ménages doit aussi croître.
l’Allemagne n’a jamais emprunté mique du monde lors du « Davos Chine parvenait au même PIB rela- elle dépend fortement de l’inves- plus faible et son intervention sur Or pour que cela se produise, il
à de meilleures conditions. Et cela d’été», quis’est tenu du 13 au 15sep- tif par tête que celui de l’Archipel tissement en tant que source de le taux de change plus musclée. fautprélever des revenus sur le sec-
n’empêche ni l’Union européenne tembre à Tianjin, une métropole avant le fort ralentissement de demande et moteur de l’offre. Ce modèle a été très efficace teur industriel. Ce qui implique
ni le G20 de réguler. chinoise située à 150 kilomètres de croissance subi par celui-ci, elle C’est,d’une certaine façon, l’écono- mais, souligne le professeur Pettis, une diminution des profits, via
Surtout, de la même manière Pékin, sur la mer de Bohai. Il a rai- connaîtrait vingt-cinq années de mie la plus « capitaliste » de tous on constate qu’il finit par se heur- une hausse des taux d’intérêt et
que nous avons appris à distin- son. Mais alors que presque tout le forteexpansionéconomique, deve- les temps. teraux contraintes « d’un surinves- des salaires réels ou une apprécia-
guer entre l’Etat actionnaire et monde pense que la Chine est nant ainsi, sans doute, la plus forte Ainsi, entre 1997 et 2009, l’in- tissement massif et d’une mauvai- tion du taux de change.
l’Etat régulateur, et compris qu’il invulnérable, qu’est-ce qui pour- économie du monde. vestissement brut est passé de se affectation du capital ». « Dans Cette politique augmenterait le
faut le faire précisément parce rait déraper ? Qu’est-ce qui pourrait freiner ce 32 % à 46 % du PIB, quand la tous les cas, poursuit-il, il a été très risque d’un effondrement de l’in-
que les initiatives de l’un ne coïnci- Mais, comme le remarque aussi poids lourd ? Certains évoquent la consommation des ménages chu- difficile de changer de modèle de vestissement, avec des conséquen-
dent pas nécessairement avec les M. Wen, « les deux dernières vive croissance monétaire, les bul- tait de 45 % à 36 % du PIB. Cela doit croissance parce qu’une part trop ces catastrophiques sur la deman-
intérêts de l’autre, il faut aujour- années ont vu la Chine [être] l’un les de crédit, des prix d’actifs suré- représenter la part de consomma- importante de l’économie dépend de. Comme le souligne le profes-
d’hui savoir séparer l’Etat emprun- des premiers pays à enregistrer un valués et des dettes pourries. Mais tion la plus faible jamais enregis- de subventions invisibles. » Par seurPettis, en Chine, «la croissance
teur de l’Etat régulateur financier. rebond économique et à maintenir ces inquiétudes sont exagérées. trée dans une économie significati- ailleurs, l’étendue du pays fera que estforte(…) parce quelaconsomma-
Il serait grave que les gouverne- un développement régulier et rela- le coût des importations, notam- tion [des ménages] est faible ». Réé-
ments qui exigent des institutions
financières plus de prudence dans
tivement rapide dans des circons-
tances extrêmement difficiles et La Chine présente le cas ment de matières premières, ne
cessera d’augmenter, accélérant la
quilibrer l’économie pourrait met-
tre en péril la capacité à soutenir la
la gestion des risques leur deman-
dent dans le même temps de négli-
complexes ». Et d’ajouter : « Nous
devons notre réussite à la (…) mise de rattrapage économique le plus diminution des profits.
LaChine abesoind’uneaugmen-
croissance. Si tel est le cas, la Chine
serait condamnée à une course à
ger le risque qu’ils peuvent eux-
mêmes présenter.
en œuvre des mesures de relance. »
Grâce à elles, l’économie chinoise impressionnant de l’histoire tation du taux d’investissement
pour maintenir un taux de crois-
l’investissement permanent.
L’empire du Milieu présente le
Même si cela paraît injuste, il a connu une croissance de 9,1 % en sance économique donné. A un cas de rattrapage économique le
est au contraire logique d’attendre 2009 et de 11,1 % au cours des six La croissance du crédit est en ve. Dans un pays qui compte des momentou à un autre, l’investisse- plus impressionnant de l’histoire.
des agences de notation, qui premiers mois de 2010. voie de normalisation. M.Wen sou- centaines de millions de pauvres, ment cessera de croître, et la crois- Cela est dû en partie au fait que son
s’étaient montrées négligentes Cesuccèsvientaprèstrois décen- ligne que le ratio du niveau requis le chiffre est même choquant. sance ralentira. Le pays sera alors économie est fortement déséquili-
dans l’évaluation des risques de nies de forte croissance. En parité de fonds propres et celui des prêts Dans le même temps, la hausse du confronté au même défi que le brée. Plus Pékin tardera à la rééqui-
crédit, d’être aujourd’hui rigoureu- de pouvoir d’achat, le produit inté- non productifs se situent respecti- taux d’investissement a été le prin- Japon : comment soutenir la librer, plus douloureux sera l’ajus-
ses dans l’appréciation de tous les rieur brut (PIB) par tête a été quasi- vement à 11,1 % et 2,8 %, donc en ter- cipal moteur de la croissance. demande alors que le taux d’inves- tement. Dans deux décennies,
risques, y compris souverains. ment multiplié par dix depuis le rain sûr. Plus fondamentalement, Il s’agit là, soutient le profes- tissement requis s’effondre ? Vu la l’économie de la Chine devra être
L’histoire n’est donc pas écrite, lancement, par Deng Xiaoping, de tant que la Chine reste solvable et seur Pettis, d’une « version amélio- forte dépendance de la Chine à moins portée par l’investissement
ni le vainqueur désigné. La réfor- lapolitique«deréforme etd’ouver- que la croissance se maintient, le rée » du modèle de développe- l’égard de l’investissement comme qu’elle ne l’est aujourd’hui. Com-
me financière peut encore s’enli- ture » en 1978. C’est unbilan remar- secteur financier ne devrait pas ment asiatique à l’œuvre au Japon source de demande, toute baisse ment et quand y parvien-
ser. Mais il est trop tôt pour annon- quable, mais qui n’est pas inédit. Le être à la source d’une crise incon- et en Corée du Sud dans les décen- de croissance attendue pourrait se dra-t-elle ? Ce sont là d’immenses
cer sa déroute. p rythme auquel la Chine rattrape trôlable. Un pays doté d’une écono- nies passées. Les caractéristiques traduire par une forte récession. questions.p
les Etats-Unis n’est pas très diffé- mie croissant de 8 % à 10 % par an de cette approche orientée vers la Une réponse pourrait être un
Jean Pisani-Ferry est économiste et rent de ceux qu’ont connus le devrait pouvoir échapper aux sou- production sont : les transferts des nouveau soutien à l’investisse- Cette chronique de Martin Wolf,
directeur de Bruegel, centre de recher- Japon avant le milieu des années bresauts, en particulier en absor- ménages vers l’industrie manufac- ment assuré par le gouvernement, éditorialiste économique,
che et de débat sur les politiques 1970 et la Corée du Sud entre le bant cette capacité excédentaire. turière au travers de faibles taux si faibles que puissent être les est publiée en partenariat exclusif
économiques en Europe. début des années 1960 et la crise Le point de vue pessimiste le d’intérêt sur l’épargne, du blocage retours. Une meilleure réponse avec le « Financial Times ». © FT.
Courriel : chronique@pisani-ferry.net. financière de 1997. plus intéressant est celui de des salaires et d’un taux de change résiderait dans une croissance (Traduit de l’anglais par Gilles Berton)
La Course au luxe,
Robert H. Frank,
éditions Markus Haller,
446 pages, 28 euros
L D
e prix Nobel d’économie Society (Free Press, 1995), littérale- Lors de son discours famille gère divers commerces, la sation. La loi de Jean-Baptiste Say Un député UMP a récemment
(2001) George Akerlof a quali- ment « La société où le gagnant du 27 août dans le Suisse et l’Allemagne. En (1767-1832), qui postule que l’offre suggéré de verser l’allocation de
fiécelivre,sous-titré«L’écono- rafle la mise ». Wyoming, Ben Ber- avril1919, il est commissaire du trouve toujours la demande néces- rentrée scolaire en bons d’achat à
mie de la cupidité et la psychologie La consommation ostentatoire nanke, le président de la Réserve peuple aux finances de l’éphémè- saire, repose sur l’idée que les durée limitée: savait-il qu’il propo-
dubonheur»d’«unedesplusimpor- pour les ménages est comme les fédérale américaine, a manifesté re République des conseils de entreprises distribuent les reve- sait une politique imaginée par un
tantescontributionsàlascienceéco- dépenses militaires pour les Etats, son désarroi. Malgré une stratégie Bavière dirigée par des intellec- nus permettant d’acheter la pro- commissaire du peuple de la Répu-
nomique de ces dernières années ». souligne Frank : il faut rester dans économique agressive dont l’élé- tuels anarchisants hostiles à la duction. Or, une partie des reve- blique des soviets de Bavière? p
Pour Robert H. Frank, les dépenses la course. Il y a ceux, qui sont en ment-clé est une politique moné- fois à la droite traditionnelle et au nus est thésaurisée, si bien que la
de luxe ont un effet négatif sur la haut du « totem économique », et taire très accommodante, les indi- bolchevisme. Il meurt de pneumo- loi de Say est erronée. Jean-Marc Daniel est professeur
société. «Il y a d’autres manières de les autres. Quand Onassis se faisait cateurs montrent que la croissan- nie le 11 mars 1930, laissant une Et le manque de demande ne à l’ESCP-Europe.
dépenser notre temps et notre construire un yacht de 100 mètres, ce marque le pas aux Etats-Unis. œuvre abondante dont le texte le peut aller qu’en s’amplifiant. En
argent », écrit le professeur à l’uni-
versitéCornell(Etats-Unis), encom-
mençant par raconter les difficul-
son rival Niarchos commandait
un bateau de 114 mètres. Mais le
luxe est relatif. Il est affaire
Les injections de liquidités se
répètent sans parvenir à générer
de l’activité, la « trappe à liquidité »
plus important, publié en 1911, s’in-
titule L’Ordre économique naturel.
effet, la baisse des prix qui s’en
suit accroît le pouvoir d’achat des
encaisses dormantes, incitant à
0123
Siège social : 80, bd Auguste-Blanqui
tés qu’il a eu à changer son barbe- d’« écart », écrit l’auteur, qui théorisée par Keynes étant mani- La dénonciation des rentes l’augmentation de leur volume. Il 75707 PARIS CEDEX 13
cue, acheté 89,95 dollars ; les modè- reprend à son compte le théorème festement à l’œuvre. Pour tourner L’unité de cette œuvre repose faut donc favoriser la circulation Tél. : +33 (0)1-57-28-20-00
les proposés coûtaient tous… entre de Mencken : « L’homme riche est cette difficulté, on pourrait relire sur la dénonciation des rentes. La de la monnaie en pénalisant la Fax. : +33 (0)1-57-28-21-21
1000 et 5 000 dollars. celui qui gagne cent dollars de plus celui qui fut, d’après les dernières rente foncière d’abord, dont la thésaurisation. Gesell prône une Télex : 206 806 F
Pourquoi la « fièvre du luxe » ? que le mari de sa belle-sœur. » pages de la Théorie générale de nocivité lui apparaît à la lecture de perte de la valeur des sommes thé- Edité par la Société éditrice
(le titre original du livre est Luxury En ces temps de disette budgé- l’emploi, de l’intérêt et de la mon- l’économiste américain Henry saurisées de 0,1 % par semaine, du « Monde » SA,
Fever). Parce que, explique taire, l’ouvrage plaide pour une naie (1936) de Keynes, un des inspi- George (1839-1897). Pour que la soit 5,2 % par an. C’est le principe Président du directoire,
l’auteur, également chroniqueur réformefiscale. Non pas sous la for- rateurs des idées monétaires de ce société récupère cette rente, ce der- de la « monnaie fondante », dont directeur de la publication,
régulier au New York Times, un cer- me d’une taxe supplémentaire sur dernier: Silvio Gesell. Qualifié par nier défend la nationalisation des la concrétisation est la monnaie directeur du « Monde » :
taintypedemarchés’estconsidéra- le luxe. Mais sous celle d’un impôt Keynes d’« étrange prophète », Sil- terres. Gesell propose d’en confier « estampillée ». Il propose que cha- Eric Fottorino
blement développé sur le modèle progressif sur la consommation vio Gesell a développé une vision la gestion aux femmes ; en effet, cun passe régulièrement à la pos- La reproduction de tout article est interdite
du sport et du spectacle. Des écarts de chaque ménage. Ce prélève- habitée de l’économie, construite cette rente augmente avec la popu- te faire tamponner ses billets de sans l’accord de l’administration. Commission
paritaire des journaux et publications no 0712C 81975.
de performance minimes s’y tra- ment ne tuerait pas l’industrie et il en autodidacte, une vision où des lation ; et ce sont les femmes qui banque, chacun recevant une ISSN : 0395-2037
duisent par d’énormes différences permettrait de dégager des mil- théories farfelues voisinent avec sont à l’origine de l’accroissement valeur revue à la baisse selon la
en termes de récompense écono- liards pour l’amélioration de notre de vraies intuitions. démographique. A elles d’assu- durée de sa détention.
Pré-presse Le Monde
mique. C’est ce que montrait déjà qualité de vie. De « l’argent facile », Né le 17 mars 1862 près d’Aix-la- mer le problème… Depuis, le moyen le plus natu- Impression Le Monde
un précédent livre de Frank, écrit soutient Frank. Sur le papier, c’est Chapelle dans une région alleman- La rente monétaire ensuite. rel de pénaliser la thésaurisation 12, rue M.-Gunsbourg
en collaboration avec l’économiste séduisant. p de devenue belge en 1919, il parta- Pour Gesell, la monnaie souffre qu’est l’inflation a montré ses 94852 Ivry Cedex
Printed in France
Philip Cook : The Winner-Take-All Philippe Arnaud ge sa vie entre l’Argentine où sa d’un handicap qui est la thésauri- limites, avec la stagflation.
0123
Mardi 28 septembre 2010 Expertises Economie 3
D
L’engouement susci- Movers Program. Les participants, Les résultats d’une étude récen- 20 000 milliards de dollars (15 000 mil- pertes essuyées les obligent à vendre des
té par l’entrepreneu- une quinzaine chaque année, te menée par Joshua Margolis liards d’euros) pour la banque de l’ombre actifs dont les prix se corrèlent à la baisse.
riat social, défini au sont issus pour certains de multi- (université de Harvard), Hillary contre 11 000 milliards de dollars pour la Comme les établissements de la banque de
sens large comme l’ensemble des nationales telles que IBM, BBVA, Elfenbein (université Washington banque proprement dite ; la fourchette l’ombre sont liés entre eux par de longues
activités entrepreneuriales à finali- Coca-Cola ou Microsoft. Ils ont en à Saint-Louis) et James Walsh (uni- s’est resserrée depuis, avec 16 000 contre chaînes d’engagements réciproques, c’est
té sociale, n’a cessé de croître commun la volonté de lancer des versité du Michigan), révèlent 13 000 milliards de dollars. la fragilité du plus exposé qui détermine la
depuis le début des années 1990. projets de changement visant à pourtant que, si les actions visant L’Etat dispense sa garantie en assurant robustesse de la chaîne tout entière.
Universités et écoles de com- développer ou renforcer l’impact à améliorer la performance socia- les dépôts bancaires jusqu’à un certain Mais les difficultés ne s’arrêtent pas là :
merce créent des chaires spéciali- social de leur organisation. le des organisations n’ont pas d’ef- montant et en étant prêt à intervenir com- secteurs de la lumière et de l’ombre sont
sées. En France, les acteurs du sec- L’un d’entre eux a ainsi créé un fet négatif sur leur performance me prêteur de dernier recours. Ne bénéfi- imbriqués, et le second entraîne alors le pre-
teur viennent de fonder le Mouve- programme d’engagement civi- financière, elles n’auraient qu’un ciant pas d’une telle garantie, la banque de mier avec lui. Lorsque le système tout
ment des entrepreneurs sociaux que chez IBM, permettant chaque faible effet positif (« Does it pay to entier menace de s’écrouler, l’Etat vient en
pour peser sur le débat public. De année à près de 200 cadres de tra- be good ? », article publié en 2010 aide à tous les acteurs stratégiques, que
plus en plus visibles à l’échelle
internationale, les entrepreneurs
vailler en équipe pendant plu-
sieurs semaines sur un projet de
dans la série des HBS Working
Papers). L’absence ou le manque
Chronique ceux-ci aient été prédéfinis comme tels ou
qu’on leur découvre cette qualité au
sociaux sont devenus les figures
de proue d’un mouvement qui
développement à l’étranger, en
partenariat avec des organisations
d’engagement en matière de res-
ponsabilité sociale semble, en
de la semaine moment de la crise, le risque systémique
ne connaissant pas de barrières. La distinc-
vise à promouvoir une nouvelle non gouvernementales locales. revanche, de plus en plus pénali- tion entre secteurs garanti et non garanti
façon de penser les entreprises, sant pour les multinationales, aus- Paul Jorion s’estompe alors, et l’Etat se retrouve garant
alliant une logique sociale à celle, Un enjeu stratégique si bien en termes de réputation économiste et anthropologue de facto de l’ensemble du système finan-
économique, qui guide tradition- Une autre participante travaille que de résultats. cier, quel que soit le découpage réglemen-
nellement leurs actions. au lancement d’une plate-forme Au moment où les pressions l’ombre est soumise à une réglementation taire. A ceci près que, pour la banque de
L’influence de ce mouvement qui mettrait en relation les cadres poussant les organisations à pren- plus légère, dont le principal défaut, com- l’ombre, les interventions de l’Etat sont
ne se limite pas aux petites et de Microsoft avec des entrepre- dre en compte les implications me on l’a constaté au cœur de l’orage, est plus délicates : moins réglementé, le sec-
moyennes entreprises nouvelle- neurs sociaux partout dans le sociales de leurs activités s’intensi- l’absence d’obligation de constituer des teur est moins connu, et les procédures for-
ment créées, mais touche les mul- monde, facilitant les échanges fient, le développement de l’intra- réserves à la hauteur des risques encourus. melles d’intervention, inexistantes. Du
tinationales. Le terme d’« intrapre- entre eux et favorisant l’implica- preneuriat social devient un enjeu L’intermédiation financière qu’opère le coup, les réponses étatiques sont improvi-
neur social » est maintenant utili- tion des employés de la multina- stratégique pour les entreprises secteur bancaire traditionnel met en sées et souvent incohérentes, comme l’a
sé pour désigner ceux qui mettent tionale dans des activités entrepre- désireuses d’innover en matière contact immédiat dépositaires et emprun- illustré le cas de Lehman Brothers en sep-
en œuvre, en interne, des solu- neuriales à visée sociale. de responsabilité sociale. teurs. Le secteur financier non garanti, lui, tembre 2008.
tions innovantes en matière de res- L’intérêt croissant des entrepri- Les champions de ces innova- établit des maillons intermédiaires. Ceux- Le risque systémique dont est porteur
ponsabilité sociale. ses pour ces initiatives témoigne tions réussiront-ils à imposer la ci transforment par étapes les flux finan- le secteur financier de l’ombre, non garan-
L’Aspen Institute, une organisa- de leur implication accrue dans la prise en compte de la performance ciers (intérêts et principal) d’emprunts peu ti par l’Etat et peu réglementé, ne peut
tion américaine à but non lucra- sphère sociale. Mais l’hypothèse sociale, non comme un moyen liquides, à long terme et exposés au risque donc être ni contenu ni cantonné. Or ce
tif, qui a notamment pour mis- selon laquelle ces actions leur per- pour accroître la rentabilité, mais de crédit – le cas typique étant celui des cré- risque, en raison de sa capacité à faire pas-
sion de renforcer les liens entre le mettraient d’accroître leur rentabi- comme une fin, au même titre que dits hypothécaires – en flux aisément ser instantanément les intérêts particu-
monde économique et la société, lité économique reste l’un des prin- la performance économique ? p échangeables à court terme et au risque de liers au rang de l’intérêt général, consti-
a lancé en 2009 un programme cipaux arguments avancés par les crédit réduit par l’établissement de priori- tue en soi une menace pour la démocra-
destiné au développement de l’in- intrapreneurs sociaux pour légiti- Julie Battilana est professeur assistant tés et la constitution de fonds de réserves. tie. L’existence d’une banque de l’ombre
trapreneuriat social, baptisé First mer leurs projets en interne. à la Harvard Business School. Ce qui autorise en temps ordinaire ces est injustifiable. p
D
On associe souvent faveur de leurs employés et les qui signifie improvisation,
le réveil de la Chine projets à vocation humanitaire. débrouillardise, et désigne les
ou de l’Inde à des Cette orientation fait écho à la véhicules faits de bric et de broc.
données macroéconomiques : tradition hindouiste, mais il s’agit Car les problèmes à résoudre
main-d’œuvre à bas coût, ouvertu- moins de philanthropie que d’un sont nombreux et les ressources
re aux investissements, libertés effort pour donner un sens collec- rares. Il faut donc s’appuyer sur
commerciales… Mais ces vues tif à leur développement. Elle est des salariés préparés à agir avec
générales masquent les forces perçue comme une source d’effica- métier et créativité.
diverses qui participent à l’enri- cité car elle permet d’attirer, de for- Les dirigeants indiens refusent
chissement d’un pays. mer et de garder un personnel aussi d’associer la réussite de leur
D’où l’intérêt récent pour l’étu- compétent et motivé : « Employee entreprise à leurs seules straté-
de des sociétés des pays émer- first, customer second » est le slo- gies. Ils consacrent plus de temps
gents devenues, en peu d’années, gan iconoclaste du PDG indien de que leurs collègues américains à
des géants industriels. C’est la firme HCL Technologies. structurer, mobiliser et coordon-
notamment le cas des groupes ner les initiatives de leurs équipes.
indiens (Reliance, Tata, Infosys,
Wypro…), dont le succès tiendrait,
« Employee first, C’est dans cet esprit que Tata
aurait conçu sa voiture low cost
selon une enquête récente, à un customer second » pour qu’elle puisse être montée et
type de management qui, à
rebours des doctrines venues des
est le slogan distribuée, non par une chaîne cen-
trale de production, mais par de
Etats-Unis, semble étonnamment iconoclaste du PDG petits ateliers à travers le pays.
proche du modèle européen pro-
gressiste des années 1980 (Peter
de la firme Au prisme de la vision financiè-
re de l’entreprise qui s’est impo-
Cappelli, Harbir Singh, Jitendra HCLTechnologies sée depuis les années 1990, les
Singh et Michael Useem, « The conceptions du management
Indian Way : Lessons for the US », Les groupes indiens investis- indien ont un air plutôt « rétro ».
Academy of Management Perspec- sent beaucoup dans la formation Et, proche, de surcroît, des
tives, vol 24, n˚ 2, 2010). théorique et pratique de leurs sala- patrons européens progressistes
Conduite dans une centaine riés (65 % d’entre eux mesurent des années 1970-1980 pour qui le
d’entreprises indiennes, cette étu- l’accroissement des compétences corps social de l’entreprise était
de montre que celles-ci refusent, de leur personnel, contre seule- l’atout essentiel.
tout d’abord, d’être au seul service ment 25 % dans un échantillon Faut-il y revenir en s’inspirant
du profit de leurs actionnaires, et comparable de firmes américai- d’un « modèle indien », comme le
ont une vision souvent large de nes). A l’embauche, des forma- suggèrent les chercheurs améri-
leurs « parties prenantes ». Sans tions de plusieurs mois sont mon- cains ? Compte tenu des différen-
négliger les intérêts du capital, naie courante. Le faible niveau ces historiques, sociales et culturel-
elles jugent que leur mission pre- moyen d’éducation de la popula- les, une nouvelle conception euro-
mière est de nature sociale : aider tion incite à cet effort. Mais il péenne de l’entreprise est plutôt à
au développement de l’Inde, lut- découle aussi d’une représenta- inventer. Reste que ces nouveaux
ter contre la pauvreté, construire tion différente de la nature du tra- géants d’Asie nous invitent à une
des infrastructures. La plupart vail. Celui-ci est souvent associé à réflexion plus critique : comment
multiplient les fondations en la notion de jugaad, terme hindi en est-on venu à penser, à codifier
et à enseigner que l’entreprise
n Sur lemonde.fr n’est rien d’autre qu’un ensemble
« L’après-crise est mal partie », Pierre Pascallon, économiste, de « facteurs» au service exclusif
président du club Participation et Progrès. des actionnaires ? p
Lessourcesderevenus
alternatifsrestentlimitées
aaa Suite de la première page études de ma fille. J’ai 74 ans, et ça des aléas de carrière. Résultat, les tes à l’Assemblée nationale, le l’entreprise, sauf avis contraire de effet dans les produits spécifiques
fait treize ans et demi que ce boulot retraités salariés sont majoritaire- 15 septembre. L’oubli a été corrigé celui-ci.Un autre assouplit leméca- deretraiteauxnoms barbares com-
Si, pour les indépendants, le assure mes fins de mois. » En ment ceux dont le niveau de pen- parles députésavec l’ajout d’amen- nisme du PERP. Il autorise à perce- me Articles 83, 82, 39, Perco, PERE
complément de revenu est connu, moyenne, le cumul rapporte aux sion avant cumul est déjà supé- dementsconcernant lePlan d’épar- voir une partie du revenu de son (Plan épargne-retraite d’entrepri-
dans la mesure où c’est la pension salariés 412 euros supplémentaires rieur à la moyenne, et il s’agit, à gne collectif pour la retraite (Perco) placement sous forme de capital, se), PERP, Madelin, Préfon, sous-
qui complète la poursuite de l’acti- par mois aux hommes et 376 euros plus de 70 %, de personnes qui et le Plan d’épargne-retraite popu- alors qu’il n’était prévu, jusque-là, crits individuellement…
vité – il était en 2008 de 448 euros aux femmes, selon un document étaient dans l’emploi l’année pré- laire (PERP) créés, sans grand suc- que le versement d’une rente via- Ainsi, à la fin de l’année 2009,
mensuels pour les femmes et de interne de la CNAV. cédant la liquidation de leur retrai- cès, dans le cadre de la loi Fillon sur gère. L’objectif explicite de ces tous les contrats d’assurance
579 euros pour les hommes, indi- Mais le cumul n’a qu’un temps : te. Le cumul est donc une réponse les retraites, en 2003. amendements est de rendre plus retraite ne représentaient que
que le service des statistiques du après 75ans, peu de retraités, indé- limitée à la baisse du niveau de attractifs ces produits de capitali- 124 milliards d’euros d’encours,
RSI –, il varie, pour les retraités sala- pendants ou salariés, ont encore pension. Compenser sation, afin de compenser la baisse soit 10 % du montant total de l’as-
riés, en fonction de l’activité. « Je un emploi, ce qui n’est peut-être Silesrevenus du travailn’appor- Adoptés lors du vote de la loi en des pensions versées au titre du surance-vie. Et les deux tiers
touche 700 euros par mois, soit pas à regretter… Enfin, depuis tent pas de réponse satisfaisante première lecture, mercredi 15 sep- système par répartition. avaient été souscrits par le biais
50% de ma pension, témoigne sous 2009, la loi limite ces avantages pour compenser cette baisse, tembre, ces amendements vont Pour l’instant, cependant, les des entreprises… Parmi ces place-
le couvert de l’anonymat un retrai- pour ceux qui n’ont pas cotisé le qu’en est-il pour ceux du capital ? être à nouveau discutés au Sénat le Français préfèrent se constituer un ments, les contrats dits « arti-
té qui distribue des prospectus. On nombre de trimestres nécessaires, La question de l’épargne com- 5 octobre. L’un prévoit d’affecter complément de retraite en inves- cle 83 » – un régime à cotisations
est tellement exploité que les jeunes ce qui est le cas de tous ceux qui plémentaire n’avait pas été évo- dans le Perco la moitié des som- tissant dans l’assurance-vie et l’im- définies réservé aux cadres – repré-
ne tiennent pas deux jours, mais sont entrés tardivement sur le quéeen amontde l’examen dupro- mes perçues par un salarié au titre mobilier, des placements aux sentaient l’essentiel des encours
c’est ce qui m’a permis de payer les marché du travail ou qui ont subi jet de loi sur la réforme des retrai- de la participation aux résultats de règles simples. Ils se perdent en (37 milliards d’euros). aaa
1
Madrid Pourquoi le niveau
Correspondance revieja, dans la province d’Alican- ques, au nombre de 177 000, for- nissent entre francs-maçons, de pension va-t-il continus en termes d’emploi,
te, une des associations – la région ment toujours la première com- entre anciens bobbies, entre sym- baisser ? conduisant à des niveaux de retrai-
Pour échapper aux conséquences en compte une centaine – qui ani- munauté, suivis des Allemands pathisants du Labour Party ou La croissance du montant tes dans le haut de la distribution,
de la baisse des pensions, une solu- ment la vie sociale des retraitées (81 000) et des Français (26 000). entre fans des opéras de Gilbert et moyen de la pension constatée de et pour lesquels le recours au
tion est d’aller vivre dans un pays britanniques. « Pourtant, si la vie Chacune se partage un bout de la Sullivan. En revanche, ils ne s’intè- 2004 à 2008 est « due essentielle- cumul permettrait de prolonger
où la vie est moins chère. Son en Espagne est plus chère qu’à côte espagnole. « A Malaga ou Ali- grent pas à la population locale, ment à l’effet de noria », notent les une longue carrière interrompue
soleil, son mode de vie et la dou- notre arrivée, il y a neuf ans, cante, ce sont principalement des ne parlent que très rarement l’es- services des statistiques du minis- parfois avant 60 ans [retraite
ceur de ses prix ont ainsi fait de convient-elle, elle reste moins chè- Britanniques, aux Canaries et aux pagnol et reproduisent le mode tère de la santé. En d’autres ter- anticipée]. L’autre profil corres-
l’Espagne une destination de re qu’en Angleterre. » Baléares plutôt des Allemands, et de vie de leur pays d’origine à mes, elle est la conséquence méca- pond plutôt aussi à des carrières
choix pour les retraités du nord sur la Costa Brava des Français », l’identique. nique de l’arrivée de nouveaux longues, mais avec plus d’aléas
de l’Europe. Presque tous propriétaires explique M. Rodriguez. Ces voisins modèles ont per- retraités dont les carrières ont été [chômage et maladie] que pour la
En 2009, 430 000 étrangers La différence de niveau de vie A San Fulgencio, petite ville de mis à de nombreuses villes et villa- plus favorables que celles de leurs première catégorie se répercutant
européens de plus de 55 ans ont avec les autres pays européens 12 000 habitants située au sud ges de l’intérieur qui se mour- aînés. Mais ce phénomène devrait sur le niveau des pensions. La repri-
été recensés en Espagne. « Mais, ils n’est plus aussi sensible à Madrid d’Alicante, la langue dominante raient durant les mois d’hiver de être gommé par l’entrée en retrai- se d’activité à la retraite correspon-
peuvent être 20 %, 30 % voire 40 % ou Barcelone mais elle reste consi- est l’anglais. Ici, près de 76 % de la faire vivre des commerces toute te des personnes nées après 1956, drait plus alors à un complément
de plus car tous ne se signalent pas dérable sur la côte méditerranéen- population est composée de l’année et de développer de nou- dont le parcours sur le marché du de carrière et éventuellement de res-
auprès des mairies », souligne ne. Les retraités étrangers y ont de retraités européens venus passer velles activités. « Les Norvégiens travail aura été plus cahoteux. sources nécessaires. Les hommes se
Vicente Rodriguez, chercheur au meilleurs revenus que les Espa- leurs vieux jours dans cette ont construit leur propre clinique Surtout, le niveau de pension retrouveraient plus fréquemment
Centre de sciences humaines et gnols, dont la pension moyenne région où le soleil brille 320 jours tandis que les Britanniques dispo- va baisser relativement au niveau dans le premier profil et les fem-
sociales du Conseil supérieur de est de 890 euros par mois. Les par an. Ils pratiquent le cricket, le sent d’un supermarché de pro- d’activité. « Le Conseil d’orienta- mes plutôt dans le second. Ces pre-
recherche scientifique (CSIC, équi- prix de l’immobilier sont aussi badminton, le bridge ou la Chero- duits anglais où les prix sont indi- tion des retraites (COR) prévoit miers résultats seront consolidés
valent espagnol du CNRS). « A l’ori- avantageux, ce qui explique que kee Line Dance entre compatrio- qués en livres », indique José Anto- une hausse des salaires réelle de dans le cadre de travaux complé-
gine, précise-t-il, cette migration 85 % des retraités étrangers soient tes ; ils participent aussi à des réu- nio Carachan, membre du conseil 1,5 % par an d’ici à 2030, alors que mentaires plus fins menés sur les
découlait du mouvement hippie. propriétaires de leur logement. nions philatéliques, botaniques, de voisinage de Bénidorm, dans la la retraite moyenne augmentera déroulements de carrière. »
Puis, elle a connu trois phases. De province d’Alicante. durant cette période de 0,8 % par
3
Quelle est l’appro-
la fin des années 1980 à la crise de Pour en savoir plus Mais ces retraités étrangers an », estime Henri Sterdyniak, che des entreprises
1992-1993, une première vague consomment aussi des ressour- directeur du département Econo- face aux conséquen-
a fait de l’Espagne une destination Etudes de réalisée par le cabinet de ces, notamment de santé. Ils mie de la mondialisation de l’Ob- ces de la réforme des retraites ?
privilégiée. Puis ce mouvement – « Les retraités et les retraites conseil Towers Watson est sur le savent qu’à partir de 65 ans, tous servatoire français des conjonctu- Selon une étude réalisée du 2 au
s’est ralenti avant de reprendre for- en 2008 », Etudes et résultats site www.towerswatson.com/ les frais médicaux sont gratuits res économiques (OFCE). 10 septembre par le cabinet de
tement entre 1997 et 2007. » en Espagne, médicaments inclus. conseil Towers Watson auprès des
2
n˚ 722, avril 2010, sur le site france/press (sur demande). Qui sont les retrai-
Depuis la crise, le pays connaît www.sante-sports.gouv.fr. En théorie, les administrations tés qui retournent directions des ressources humai-
une nouvelle baisse des arrivées. – « Le cumul emploi-retraite : Rapports sanitaires espagnoles se font rem- travailler ? nes de 73 grandes entreprises du
De nombreux retraités retour- les retraités du régime général – « Les revenus et le patrimoine bourser auprès du pays d’origine Selon une note interne de la secteur privé (3 millions de sala-
nent chez eux, surtout des Britan- “actifs” », Cadrage n˚ 12, est des ménages », avril 2010, Insee. du patient mais, dans la pratique, Caisse nationale d’assurance- riés), 6 % seulement d’entre elles
niques, victimes de la chute de la consultable sur Internet sur le – Le « Rapport annuel 2009 de la elles se plaignent régulièrement vieillesse (CNAV), « la reprise d’acti- se déclarent « être prêtes à recru-
livre. « En 2009, notre groupe qui site www.cnav.fr. Fédération française des sociétés de ne pas rentrer dans leur vité salariée durant la retraite sem- ter des seniors ». En revanche, 70 %
comptait 200 membres en a per- – « La perception des entreprises d’assurances » est consultable frais. p ble s’associer à deux types de trajec- envisagent de développer l’épar-
du 40 », témoigne Kath Rowe, pré- de la réforme des retraites », étu- sur le site www.ffsa.fr. Sandrine Morel toires professionnelles : d’une part, gne-retraite d’entreprise. p
0123
Mardi 28 septembre 2010 Dossier Economie 5
a PART DES RETRAITÉS CUMULANT a PART DES COTISANTS DU RÉGIME SOCIAL aRÉPARTITION DE L’ÉPARGNE-RETRAITE a LES PRODUITS D’ÉPARGNE VOLONTAIRE
UN EMPLOI SALARIÉ en 2008 DES INDÉPENDANTS AYANT DEMANDÉ Contrats d’assurance-retraite, en millions d’euros
Selon l’année d’effet LEUR PENSION AU RÉGIME GÉNÉRAL en milliards d’euros 124 PERCO (source AFG) PERP
de la pension, en % selon l’année de liquidation de la retraite Particuliers Entreprises
6 111 6 000
en % 105
5,4 5,4 33% 5 330
25 96
5 4,7 87 5 000
20 78
4 4,0 4 000
3 15 3 000 3 000
10 67%
2 2 000
1 5 1 000
Base 2008 : 490
0 0 62 337 cumulants 0 77
2004 2005 2006 2007 2000 2002 2004 2006 2008 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2004 2005 2006 2007 2008 2009
SOURCE : CNAV SOURCE : CNAV-RSI SOURCE : FÉDÉRATION FRANÇAISE DES SOCIÉTÉS D’ASSURANCES SOURCE : FÉDÉRATION FRANÇAISE DES SOCIÉTÉS D’ASSURANCES
Démystifications
sité Paris-Dauphine, spécialiste en
Les clés de Echanges sociologie du travail et des organi-
sations. Il revendique l’héritage de
Marcel Mauss et de son fameux
l’équilibre informels Essaisurle don(PUF, 2007). On don-
ne pour exister. Mais le don est une
anomalie. Il subvertit l’ordre mar-
Entre famille Donner chand, bouscule la hiérarchie et
et travail et prendre : transgresse les règles établies, jus-
Ouvrage La coopération tementparce qu’iln’estpas modéli-
collectif en entreprise sable. Les ouvrages de manage-
La Découverte, Norbert Alter ment préconisent généralement
500 pages, La Découverte- que salariés et employeurs soient
27 ¤. Mauss quittes, plutôt que mutuellement
230 pages, 20 ¤) endettés. Il s’ensuit que la multitu-
de d’échanges informels dans l’en-
L N
es difficultés à concilier orbert Alter n’est pas le pre- treprise est souvent l’objet d’un
famille et travail se sont mier à souligner l’avantage déni. A tort.
accrues ces dernières années, des stratégies coopératives Des entretiens que Norbert
provoquant, par exemple, la baisse dans le monde du travail. L’intérêt Alteramenés, ilressortquele«mal-
du taux d’activité des femmes de ce livre est d’abord de fournir être » au travail proviendrait sur-
nées après 1955. Pourtant, des unesynthèseéclairante desproblé- tout de l’incapacité de l’entreprise
mesures ont été prises pour soute- matiques sur le sujet. Ensuite, de àreconnaître la valeurdes dons des
nir la politique familiale : chèque s’appuyer sur la parole de cadres, salariés. Ingratitude, déficit de
emploi-service, congé de paterni- d’employés, de techniciens,d’infir- reconnaissance sont les mots qui
té, RTT, etc. Mais la relation famille- mières, dont on peut lire les témoi- reviennent le plus souvent.
travail ne dépend pas de la seule gnages reproduits, pour certains in L’auteur montre que les pratiques
politique gouvernementale, loin extenso… Enfin, de déboulonner, coopératives,du partagedecompé-
s’en faut. Elle se construit sur mesure» pouraméliorer les perfor- que. Puis il propose sa propre parfois avec ironie, quelques dog- tences aux gestes de solidarité, en
autant de paramètres qu’il existe
de genres (homme, femme), de
Lesourirede mances, mais au risque de« déqua-
lifier le travail des salariés » ; leur
approche de la gestion du change-
ment, dont on retiendra surtout
mes d’un management qui vou-
drait notamment que le problème
passant par les « dons affinitaires »,
sontenréalitéprofitables.Elles des-
métiers pratiqués, d’organisations implication, qui « constitue un fac- qu’elle en appelle à l’observation numéro un des organisations soit sinent les contours d’une vraie
du travail et d’aides proposées.
C’est à l’analyse de ce kaléidos-
lacaissière teur potentiel davantage concur-
rentiel quand les rivalités commer-
des pratiques réelles et à l’écoute
des points de vue de chacun. Le
de « mobiliser les salariés ».
« Il existe bien une forme d’éco-
« ingéniosité collective » que le
management préfère ignorer,
cope que s’est brillamment attelé ciales sont exacerbées », fait l’objet véritable changement serait donc nomie primitive dans toute une quand il ne lui fait pas la chasse. p
un collectif de démographes, de Le Management de la deuxième partie ; la forma- de faire preuve… de bon sens. p partie de nos échanges dits moder- Philippe Arnaud
sociologues, d’économistes et de des ressources tion des managers, de la troisième, Antoine Reverchon nes », écrit le professeur à l’univer- (« Le Monde Economie » du 5 mai 2009)
statisticiens pour élaborer, au humaines abordée dans l’un des articles sous
cours de deux ans de travaux, une dans la grande l’angle de la psychanalyse.
analyse très fouillée. distribution Les auteurs insistent sur la
En quatre parties, ces experts Christophe nécessité d’un « état d’esprit matu-
passent à la loupe l’articulation Vignon coord. re » de l’encadrement et du déve-
famille-travail au jour le jour, l’évo- Vuibert, 27 ¤. loppement de sa « capacité psychi-
lution de cette conciliation sur le que à assumer la complexité des
P
cycle de la vie, les pratiques des artant d’un exemple spécifi- relations de travail nécessaires à la
entreprises et celles des salariés au que – la grande distribu- réalisation des objectifs ». Sinon, le
regard de ce que leur offre leur tion –, l’ouvrage collectif retour de bâton ne tarde pas, qui
employeur des secteurs privé, coordonné par Christophe Vignon peutse traduire par la«désidéalisa-
public ou associatif. permet d’apporter des réponses tion », l’agressivité, voire des actes
Les auteurs tordent le cou aux aux principales questions que se de sabotage. p Energie solaire et bâtiment :
idées reçues en constatant par posent les directeurs des ressour- Pierre Jullien composants-clés et solutions d’intégration
exemple que l’intrusion de l’activi- ces humaines (DRH), bien au-delà
té professionnelle dans l’univers de ce secteur qui emploie près de
privé concerne à peu près autant
les femmes que les hommes. Mais
650 000 salariés en France, répar-
tis à travers 14 000 points de vente.
A rebours
la richesse de cet ouvrage réside L’image de la grande distribu-
avant tout dans la mine d’informa-
tions précises extraites de l’enquê-
tion pâtit d’une réputation qui
associe « déqualification, intensité
de la mode 17-18 NOVEMBRE 2010
te de l’Institut national d’études des rythmes de travail, harcèle-
démographiques – « Familles et ment, non-respect de la législation Gestion du
employeurs » 2004-2005 –, menée du travail, etc. ». Elle semble changement,
sous la direction d’Ariane Pailhé et confrontéeà deux logiques antago- François
d’Anne Solaz, en collaboration nistes, « ayant à un extrême, le Pichault,
avec l’Insee. client pour référence, et à l’autre, Ed. de Boeck,
Dans sa préface, l’économiste l’optimisation des processus dans 197 pages,
ThomasPikettytire deux enseigne- une logique industrielle ». 25 ¤.
ments majeurs : il constate l’échec Cette problématique fait l’objet
des politiques françaises des vingt de ce livre qui fait la part belle à la
L
dernières années, mais surtout il sociologie (Ah! le sourire des hôtes- e thème du changement est
affirme que les politiques de la ses de caisse, élément-clé de la poli- devenu une tarte à la crème
famille et celles des employeurs tiqued’accueil-client). Très accessi- du management. Les salariés
doivent être distinctes et complé- ble,même pour un lecteur non spé- sont sans cesse assaillis de projets
mentaires : la puissance publique cialiste, l’ouvrage s’appuie sur de de réorganisation, d’innovations,
Concpon : l’atelier de Balthazar / cé phoos : isockphoos.com / dv Hs
est « mieux outillée » que les entre- nombreuses études de cas, organi- de restructurations, et leurs mana-
prises pour créer des places en crè- sées en trois segments. gers priés de les mettre en œuvre.
chequand l’organisationdes horai- Dans une première partie est Le grand ennemi des organisa-
res de travail relève de l’employeur établi que l’évolution rapide des tions serait, dans la même veine, la
plutôt que de l’Etat. p contextes de travail entraîne « le « résistance au changement »,
Anne Rodier développement des instruments de objet de séminaires et de presta-
tions des consultants les plus
Comment les ouvrages ont été sélectionnés divers. A tel point que le change-
ment, ou ses variantes (l’adapta-
Le comité de pilotage et le jury se Le jury était composé de douze tion, la souplesse, le « reenginee-
sont réunis à plusieurs reprises, membres Philippe Cafiero (DRH ring »), est admis comme une
sous la houlette de Roland Cha- de la Croix-Rouge française), valeur en soi, et son contraire,
brier, directeur du cabinet R & C Jean-Marc Deval (DRH opéra- l’«immobilisme», condamné com-
Consultants. tions chez Areva), Patrice Gry me une tare absolue.
(DRH de Darty), Christophe Herr- Malgré sa présentation et son
Sept critères ont présidé mann (DRH de Coface), Estelle titre, qui risqueraient de le faire
à la sélection La nouveauté ; l’ac- Legrand (DRH de Mersen), passer pour un énième « livre de
tualité et l’originalité du sujet trai- Damien Rasse (DRH de Delphi), recettes » sur ce thème, l’ouvrage
té ; l’explicitation des fondements
scientifiques ; la lisibilité ; le carac-
Jean-Paul Brette (DG d’Hudson),
Joëlle Dujour (présidente d’Alpha
de François Pichault en est l’exact
opposé. Il démystifie le discours
www.solar-meetings.com
tère pédagogique ; la mise en pra- CDI), Wilhelm Laligant (DG de asséné aux managers, et permet de inscrivez-vous
tique (possible) des idées et Randstad Search & Selection), prendre le recul nécessaire sur cet-
l’exhaustivité du traitement. Nadia Marik (directrice adjointe te mode qui, disons-le, « pourrit »
Une soixantaine d’ouvrages de Sciences Po), Antoine Rever- la vie de bien des salariés.
étaient en lice. Après plusieurs chon (« Le Monde Economie ») et L’auteur donne d’abord tous les
réunions, six livres ont été rete- Pierre-Eric Tixier (président du éléments de description des chan-
nus, puis quatre. Le prix sera jury, professeur des universités à gements offerts par la littérature
décerné mardi 28 septembre. l’IEP de Paris, master GRH). scientifique – empirique ou théori-
REPRODUCTION INTERDITE LE MONDE/MARDI 28 SEPTEMBRE 2010/7
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et de la Formation, 8 rue Garancière, 75291 Paris cedex 06.
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*daté mardi 5 octobre.
8/LE MONDE/MARDI 28 SEPTEMBRE 2010 REPRODUCTION INTERDITE
Globalement, le secteur de la banque et de taire sur le paysage bancaire et la mise en place souffert de la crise en 2009, mais depuis la Crédit du Nord, la volonté est de proposer des clientèle au sein des 22 agences réparties dans
l’assurance est depuis une dizaine d’années un de nouvelles normes draconiennes incite les rentrée de septembre, de nombreuses campagnes postes de 3 à 4 ans aux collaborateurs afin qu’ils toute la France et il s’agit pour eux d’instaurer
marché dynamique : la plupart des établissements banques à recruter de plus en plus de profils de recrutement ont été lancées. Ainsi, le Crédit maîtrisent au mieux leur métier. «Il n’y a pas de une relation de confiance à travers les années
ont été confrontés au problème du renouvellement seniors dans les métiers de l’audit et du contrôle du Nord, qui n’a d’ailleurs jamais stoppé ses carrière toute faite, insiste Claire Michiels, spé- en capitalisant sur un portefeuille.
des générations et ont du faire face à des des risques…» recrutements et a toujours été sur une tendance cialiste recrutement au Crédit du Nord. C’est Discours différent côté assurance, où on met en
départs en retraite massifs de la génération En effet, les expérimentés sont favorisés dans de 700 à 1 000 recrutements chaque année avant tout une question d’opportunités, de avant la mobilité à tous les niveaux. «Il ne s’agit
baby-boom. un contexte où les entreprises cherchent à depuis 2007, crise ou pas crise, prévoit encore compétences, et d’envie… mais les passerelles surtout pas d’une filière gelée, souscription ou
Cette tendance lourde a certes été affectée par renforcer leurs équipes à tous les échelons. de recruter 400 collaborateurs d’ici la fin de entre siège et réseau sont fréquentes et si direction générale, carrière commerciale ou au
la crise financière mais essentiellement du côté Beaucoup préfèrent ainsi miser sur des profils l’année pour atteindre son objectif de 800 CDI l’évolution classique passe par la progression siège, beaucoup de voies existent», souligne
de la banque d’affaires et non pas en banque de de 45/50 ans, cadres confirmés, plus à même en 2010. Pour ses 800 agences réparties sur conseiller de clientèle particuliers,puis conseiller Fabrice Coudray, directeur chez Robert Half
détail, qui a poursuivi ses recrutements bon an d’apporter une certaine stabilité au sein d’une tout le territoire, la banque recrute des collabo- de clientèle professionnels, puis directeur International France. Et le consultant de préciser :
mal an… équipe, tout en transmettant un savoir-faire rateurs de tous profils : jeunes diplômés bac +2 d’agence, on peut fort bien envisager des «Dans un domaine comme l’assurance, où on
Ainsi Legal & General, dont le cœur d’activité reconnu. à bac +4/5 débutants ou disposant d’une première passages vers le marketing ou les RH au siège, recherche des hard sellers, plutôt bac +2, un
est la gestion de patrimoine pour des clients Dans un univers où les chargés de clientèle expérience mais aussi des candidats plus expéri- ou vice-versa… Notre souci est avant tout de faire jeune diplômé bac +4/5 qui accepte de passer
haut de gamme, a recruté une cinquantaine de particuliers peuvent être amenés à gérer de mentés issus du secteur bancaire ou d’autres évoluer nos collaborateurs… Nous construisons par le terrain et fait le pari de 2 ou 3 ans de vente
conseillers en gestion de patrimoine chaque grosses fortunes pour des particuliers de secteurs d’activité. «Nous attendons de nos avec eux un véritable parcours professionnel.» pure et dure s’assure un accélérateur de carrière
année : «Nous sommes sur une niche avec une CSP++, certaines compétences comporte- collaborateurs conseillers de clientèle une Chez Legal & General, l’évolution passe par la indéniable…» Mais s’il est vrai que les postes de
philosophie de sécurisation du patrimoine, nous mentales restent incontournables : «Au-delà triple compétence : ils doivent être de bons gestion de portefeuilles plus importants ou la commerciaux en assurances concernent la
n’avons pas ou peu été touchés par la crise» des indispensables qualités de relationnel et de commerciaux, des gestionnaires de risques et prise en charge d’une agence. Mais là, aucune France entière, les actuaires en revanche, sont à
explique Emmanuelle Costa, DRH de Legal & communication, les futurs conseillers ou être à l’écoute des attentes de leurs clients», mobilité n’est encouragée : les gestionnaires de 75% en Ile de France voire sur Paris.
General. gestionnaires de patrimoine doivent savoir créer explique Frank Raynel, spécialiste recrutement patrimoine doivent parfaitement connaître leur N.C
Depuis le début du deuxième semestre, les la confiance et avoir une force de conviction au Crédit du Nord.
indicateurs sont donc à nouveau au vert. «Il y a certaine. Et dans ce cas là, leur âge et leur
un véritable message d’optimisme à faire passer, expérience sont loin d’être un handicap», insiste 3 à 4 ans dans chaque poste Les perles rares
explique Charles Maitenaz, directeur de Michael Charles Maitenaz. «Nos conseillers en patri-
Page Banque et Assurance. «En 2010, l’activité moine sont atypiques en ce sens que le CV seul Côté banque comme côté assurance, la durée Trois grands types de postes sont recherchés dans ce secteur : les commerciaux,
a été bien plus soutenue en demande de nos ne suffit pas, insiste Emmanuelle Costa de Legal moyenne d’un poste reste de trois à quatre ans très appréciés dans un environnement hautement concurrentiel, les fonctions
support avec une forte attente pour les profils dédiés aux métiers de
clients et en expression de besoins précis, sans & General : «Ils doivent certes avoir une tête et la mobilité est fortement encouragée, voire
la finance et du contrôle des risques et bien sûr les actuaires, qui côté
revenir bien sûr aux volumes de 2006/2007, bien faite, un intérêt pour la finance, mais aussi indispensable. Dans certains types de métiers
assurance, sont toujours très prisés… et que l’on s’arrache entre compagnies
2011 devrait permettre cependant un retour beaucoup de charisme afin d’instaurer une bancaires (trading, marchés financiers, etc) une
et mutuelles.
à des volumes médians…» Et Pierre Daubas, relation de qualité dans la durée,-un peu comme expérience anglo-saxonne s’avère un plus, mais
Très recherchés également, les « compliance officers» ou responsables
manager du pôle banque / assurance chez un médecin de famille qui suivrait plusieurs attention, comme le signale Pierre Daubas, «La conformité, chargés du respect des réglementations en vigueur, de même
Robert Half International France de confirmer : générations- et enfin avoir des qualités de place boursière de Londres continue à faire rêver que les gestionnaires de risques (risk managers). Ce qui sous-entend des
«Nous constatons un net regain de confiance de développeur et donc un sens commercial et attire indéniablement…pour un candidat profils analytiques : école de commerce avec un troisième cycle banque
la part des recruteurs qui s’explique par le fait exceptionnel…» D’où des candidats bac +3/4 ambitieux, elle est incontournable, mais les finance, ou formation universitaire en banque/assurance ou audit. Salaire 38
que les entreprises ont renoué avec les bénéfices avec plutôt une expérience de 3 à 4 ans, dans opportunités sont plus rares que par le passé… » à 45 000 € annuels pour un bac +4/5 avec 5 ans d’ancienneté. Voire
avec parfois des résultats supérieurs à leurs les compagnies d’assurances ou les réseaux… En revanche, l’international n’est pas un facteur beaucoup plus : 46% des conseillers en gestion de patrimoine de Legal &
attentes et par voie de conséquence un net Attention cependant à ne pas noircir le tableau clef de réussite dans les banques de détail, General gagnent plus de 75 000 € au bout de 2 ans.
retour à l’emploi.En outre,la pression réglemen- pour les jeunes diplômés. Certes, ils ont beaucoup même si la mobilité fait partie du cursus : au
Conjointement avec le/la président(e) allemand(e), le/la vice-président(e) Ref.: SES Chair, F2-050003 (to be mentioned in all correspondence)
français(e) forme la présidence de l’UFA. La présidence est élue par les éta- Employee status • full-time
blissements membres de l’UFA sur proposition du conseil d’université. L’Ecole Oasis Internationale
d’enseignement de langue française
L‘Université franco-allemande (UFA) est un réseau de 160 établissements
d‘enseignement supérieur français et allemands qui organisent des forma- 1 Professor/Associate Professor (Le Caire, Egypte), recrute :
tions intégrées binationales et des collèges doctoraux. Son siège administratif
est situé à Sarrebruck. in European Law (m/f) E Professeurs Collège (MYP) et Lycée (Diplôme IB)
des jeunes professeurs en actualité ou jeunes retraités :
Missions : Ref.: F2-100020 (to be mentioned in all correspondence)
Conformément à l‘accord de Weimar portant création de l‘UFA, le/la vice- E Mathématiques
Employee status • full-time
président(e) apporte son concours au/à la président(e) pour la mise en œuvre E Chimie, Physiques
de la politique de l’UFA dans le cadre des décisions du conseil d’université. E Biologie
Le mandat de la présidence est de quatre ans, renouvelable une seule fois.
Le/la président(e) représente l‘UFA à l‘égard des tiers. La présidence dispose
1 Professor in Civil Law (m/f) Envoyer votre candidature : CV avec photo récente + lettre de motivation + photocopie
d‘un secrétariat dirigé par un secrétaire général. Ref.: F2-070006 (to be mentioned in all correspondence) des diplômes et dernier bulletin de salaire par fax (00 202) 27545280.
Profil : Employee status • full-time E.mail : oasisdemaadi@yahoo.com - Tél.: (+202) 16949 – 16979 ou (+202) 25162608
Est éligible au poste de vice-président(e) français(e) toute personne: Adresse : Quartier n° 3-n° 7A et B – Zahraa El Maadi – 11435 Le Caire – Egypte
– exerçant et/ou ayant exercé une activité d‘enseignement supérieur, Website : www.oasisdemaadi.com Website : www.oasisdemaadi.com
– disposant d’une expérience de direction au sein d‘un établissement ou Further information can be found on our website under job offers
d‘une institution d‘enseignement supérieur, www.uni.lu
– disposant d’une expérience en matière de projets de coopération interna-
tionaux et The University of Luxembourg is an equal
– possédant une bonne maîtrise de la langue allemande. cherche un
Compagnie
opportunity employer.
La présence souhaitée à l’UFA à Sarrebruck est d‘une journée hebdomadaire
internationale, Représentant
en tant que vice-président(e) puis de deux jours maximum par semaine en
tant que président(e).
Commercial (H/F)
Le/la président(e) et le/la vice-président(e) peuvent faire l’objet d’une mise à
disposition partielle de l’UFA par leurs établissements. Ils reçoivent de l’UFA
des indemnités de voyage et de séjour liées à leurs fonctions, ainsi qu’une
prime d’administration appropriée.
Interested candidates are asked to send their application in
printed form and electronic version to the following address: Fripur S.A., pour nos produits de la mer.
Uruguay
Les candidatures, accompagnées du dossier d‘usage (curriculum vitae, liste
des publications), devront être adressées d‘ici au 31 janvier 2011 (date de University of Luxembourg • Professeur André Prüm
réception) à Monsieur le Président du Comité électoral de l‘Université Dean of the Faculty of Law, Economics and Finance Veuillez envoyer votre
franco-allemande, Villa Europa, Kohlweg 7, D-66123 Sarrebruck. 162a, avenue de la Faïencerie • L-1511 Luxembourg
Pour toute information complémentaire, on pourra s‘adresser à Monsieur FDEF-recrutement@uni.lu C.V. et photo à :
Jochen Hellmann, secrétaire général et responsable du scrutin, tél. +49 (0) www.fripur.com.uy arfa14@yahoo.com
681 938 12 103 ou courriel: hellmann@dfh-ufa.org. Applications will be handled in the strictest confidence.
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