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RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Université Abou Bekr Belkaïd – Tlemcen


Faculté de Médecine Dr B. Benzerdjeb
Département de Pharmacie

FASCICULE DE TRAVAUX PRATIQUES


PHARMACOGNOSIE
(3e Année)

Dr DALI-YAHIA M.K.

Polycopié validé par le CPNS - Pharmacognosie


- 2018 -
TABLE DES MATIÈRES

Glossaire des termes pharmacologiques utilisés............................................................ 1

TP n°1 : Essai botanique/Reconnaissance de drogues végétales.................................. 3

TP n°2 : Examen de quelques fruits d’Apiacées/ Essai physico-chimique de l’aloès. 9

TP n°3 : Essais botanique et physico-chimique sur le rhizome de réglisse................. 15

TP n°4 : Essais botanique et physico-chimique sur la feuille du laurier-rose............ 21

TP n°5 : Essais botanique et physico-chimique sur la feuille de belladone................ 27

TP n°6 : Essais botanique et physico-chimique sur l’écorce de quinquina rouge...... 33

ANNEXE : Monographies simplifiées des drogues végétales à reconnaitre............... 39

Bibliographie..................................................................................................................... 51
[1]

Glossaire des termes pharmacologiques utilisés

Abortif : susceptible de provoquer l'avortement ‫مجهض‬


Analeptique : stimule le fonctionnement d'un organe ou d'une
fonction ( analeptique cardiaque, analeptique respiratoire )
‫منعش‬

Analgésique : atténue ou supprime les sensations douloureuses ‫مسكن‬


Anesthésique : provoque la perte de la sensibilité locale ou
générale
‫مبنج‬
Anthelminthique = vermifuge : provoque l'expulsion des vers
intestinaux
‫طارد الديدان‬

Antidote : contrepoison ‫مضاد السم = درياق‬


Antifongique : s'oppose au développement des champignons ‫مضاد لنمو الفطور‬
Antihypertenseur : abaisse la tension artérielle anormalement
élevée
‫مضاد فرط ضغط الدم‬

Antimitotique : s'oppose à la multiplication des cellules ‫مضاد لتكاثر الخلية‬


Antipyrétique = Fébrifuge : fait tomber la fièvre ‫مضاد الحمى‬
Antiseptique : empêche le développement microbien ‫مطهر ضد الجراثيم‬
Antispasmodique = Spasmolytique : combat les spasmes
(contractions involontaires et souvent douloureuses des ‫مضاد التشنج‬
muscles, en particuliers des muscles lisses)
Apéritif : stimule l'appétit ‫فاتح الشهية‬
Aphrodisiaque : excite le désir sexuel et stimule les organes ‫مقوي للباه = يثير‬
génitaux ( contraire d’anaphrodisiaque ) ‫الشهوة الجنسية‬
Aromatique : drogue riche en essence, utilisée en médecine,
en parfumerie et en art culinaire
‫عطري‬

Astringent : resserre les tissus ou diminue les secrétions ‫قابض النسيج‬


Bactéricide : tue les bactéries ‫مبيد الجراثيم‬
Bactériostatique : arrête la multiplication des bactéries sans
les tuer
‫كابح الجراثيم‬
Balsamique : à odeur de baume, stimulant et antiseptique des ‫بلسمي و منعش الجهاز‬
voies respiratoires. ‫التنفسي‬
Béchique : calme la toux ‫مسكن السعال‬
Carminatif : favorise l'expulsion des gaz intestinaux ‫طارد أرياح األمعاء‬
Cholagogue : facilite l'expulsion de la bile contenue dans le
véhicule biliaire
‫مدر الصفراء‬

Cholérétique : stimule la sécrétion de la bile ‫مفرز الصفراء‬


Dépuratif : favorise l’élimination des déchets de l’organisme ‫مصفي الجسم‬
Drastique : purgatif violent ‫مسهل قوى و حاسم‬
Emétique : provoque le vomissement ‫مقيئ‬
Emétocathartique : provoque vomissements et diarrhée ‫مقيئ و مسهل‬

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Emménagogue : provoque ou régularise les règles ‫مدر الطمث‬


Emollient : détend et amollit les tissus enflammés ‫ملين النسيج الملتهب‬
Eupeptique : excite les fonctions digestives et facilite la
digestion
‫مساعد الهضم‬
Expectorant : favorise la fluidification et l'expulsion des
secrétions
‫مميع و منفث‬

Galactagogue = galactogène : favorise la sécrétion lactée ‫مدر اللبن‬


Hémostatique : arrête les hémorragies ‫قاطع النزيف‬
Hypertenseur : élève la tension artérielle ‫رافع ضغط الدم‬
Hypnotique : provoque le sommeil ‫منوم‬
‫خافض كمية السكر في‬
Hypoglycémiant : diminue le taux de glucose dans le sang
‫الدم‬
Laxatif : purgatif doux ‫مسهل خفيف‬
Mydriatique : dilate la pupille ‫موسع الحدقة‬
Myotique : contraste la pupille ‫مقبض الحدقة‬
Narcotique : hypnotique puissant ‫منوم قوي‬
Ocytocique = Utérotonique : stimule les contractions de
l'utérus
‫مسهل الوالدة‬
Pectoral : exerce une action bénéfique sur l'appareil
respiratoire
‫منعش الجهاز التنفسي‬
Purgatif : provoque l'évacuation des selles ‫مسهل‬
Révulsif : en usage externe, provoque une irritation de la peau
pour décongestionner un organe interne
‫يثير التهاب البشرة‬

Rubéfiant : fait rougir la peau par irritation ‫محمر البشرة‬


Sédatif : calmant ‫مسكن و مركن‬
Sialagogue : augmente la sécrétion salivaire ‫مدر اللعاب‬
Stomachique : aide la digestion en facilitant le travail de
l'estomac
‫معدي = هاضوم‬

Sudorifique = Diaphorétique : augmente la transpiration ‫معرق‬


Ténifuge : vermifuge actif contre le ténia ‫طارد الشريطة‬
Tonique : stimulant ‫مقوي و منشط‬
Topique : exerce une action locale sur la peau ou sur la ‫محدود المفعول‬
muqueuse ‫وموضعي‬
Vasoconstricteur : provoque la construction des vaisseaux ‫مضيق األوعية‬
Vasodilatateur : provoque la dilation des vaisseaux ‫موسع األوعية‬
Vésicant : rubéfiant, provoquant la formation de vésicules,
d'ampoules sur la peau
‫منفط‬
Vulnéraire : favorise la cicatrisation et la guérison des
blessures
‫نافع للجرح = جرحي‬

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TP n°1

ESSAI BOTANIQUE MACROSCOPIQUE :


Reconnaissance d’une série de drogues végétales

Avant l’examen macroscopique d’une soixantaine de drogues végétales


(Voir monographies en annexe)

1. Notions fondamentales concernant la pharmacognosie :


 Définition,
 Différence entre pharmacognosie et phytothérapie,
 Plante alimentaire, plante médicinale et plante toxique,
 Drogue au sens pharmaceutique et drogue au sens juridique,
 Principe actif et traceur chimique,
 Standardisation des drogues végétales (exemple d’une monographie),
 Méthodes de contrôle d’une drogue végétale :

 Essai botanique (macroscopique et microscopique),


 Essai physico-chimique (qualitatif et quantitatif),
 Essai physiologique/biologique (test de toxicité et test d’activité spécifique).

2. Rappels concernant l’anatomie des Angiospermes :

 Structure de base des Monocotylédones : ne comportant que des formations primaires


organisées en un axe présentant de l’extérieur vers intérieur :

 Tissu de revêtement,
 Tissu fondamental,
 Cylindre central, composé de :

o Endoderme (seulement chez les racines, en « U » chez les monocot, à « cadre » chez les dicot.),
o Péricycle,
o Phloème,
o Xylème,
o Parenchyme central.

 La présentation des différents éléments varie selon qu'il s'agit d'une tige ou d'une racine :

 Dans la tige :

 Tissu de revêtement est un épiderme,


 Tissu fondamental est un parenchyme cortical,
 Parenchyme central est un parenchyme médullaire,
 Au niveau du cylindre central, existe une superposition du phloème et du xylème,
 Xylème ayant une différenciation centrifuge (gros vaisseaux vers l’extérieur, protoxylème
vers intérieur). Xylème primaire en « V » entourant le phloème primaire.

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 Dans la racine :

 Tissu de revêtement est une assise pilifère faite de poils absorbants,


 Tissu fondamental (parenchyme cortical plus développé au dépend du cylindre central),
 Parenchyme central est très réduit (à inexistant),
 Au niveau du cylindre central, existe une alternance du phloème et du xylème,
 Xylème ayant une différenciation centripète (gros vaisseaux vers l’intérieur, protoxylème
vers l’extérieur).

 Structure de base des Dicotylédones : Bien que fondamentalement identique à celle des
monocotylédones, la structure de base des Dicotylédones se distingue par l’apparition de
formations secondaires qui tendent à remplacer complètement les formations primaires
notamment au niveau des tissus de revêtement et de conduction. Ces formations secondaires ont
pour origine des assises génératrices :

 AGSP : Assise génératrice subéro-phellodermique (tissus de revêtement secondaires) qui se


différencie en suber vers l'extérieur et en phelloderme vers l'intérieur.

 AGLL (ou cambium): Assise génératrice libéro-ligneuse (tissus de conduction secondaires) qui
se différencie en liber secondaire vers l’extérieur et en bois secondaire vers l’intérieur. Ces
tissus conducteurs secondaires peuvent former soit un anneau continu (pachyte continu), soit
un anneau discontinu (pachyte discontinu). Le cambium génère :

 Liber II est constitué par des tubes criblés et par du parenchyme libérien

 Bois II est constitué par :

 des vaisseaux,
 du parenchyme ligneux (cellulosique ou lignifié).

 Rayons médullaires quand il s’agit d’un pachyte discontinu.

 Structure des feuilles : La feuille est un appendice latéral de la tige se présentant comme un axe
aplati comportant :

 Pétiole : qui se prolonge à l’intérieur du limbe sous forme de nervures dans lesquelles se
trouve le tissu conducteur sous forme de faisceau libéro-ligneux arqué transversalement.

 Limbe : structure bifaciale adaptée à son rôle dans les échanges avec l'extérieur. On observe
de la face adaxiale (ventrale ou supérieure) vers la face abaxiale (dorsale ou inférieure) :

 Épiderme supérieur souvent cuticularisé,

 Mésophylle souvent constitué par :

 Parenchyme palissadique,
 Parenchyme lacuneux.

 Épiderme inférieur souvent stomatifère.

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Selon qu’il s’agit de feuille de monocotylédone ou de dicotylédone, on remarque


quelques différences anatomiques :

Monocotylédone Dicotylédone

homogène et côtes non


Mésophylle hétérogène et côtes saillantes
saillantes

Nervation parallèle réticulée

Épiderme stomatifère sur les faces ventrale et dorsale sur la face dorsale

 Différenciations secondaires : Les formations fondamentales (primaires ou secondaires) sont


susceptibles d'être le siège des différenciations secondaires constantes et caractéristiques pour
une espèce donnée. Ces différenciations secondaires peuvent être observées :

 Au niveau du tissu de revêtement :

 Épiderme :

 Peut se doubler d'un hypoderme,

 La composition de la paroi externe des cellules peut être modifiée :

 Elle peut être recouverte de cire,


 imprégnée de cutine formant la cuticule,
 imprégnée de silice,

 Les cellules de l'épiderme peuvent prendre des formes variées : sinueuses,


mamelonnées, allongées en forme de poils (uni ou pluricellulaires):

 Poils épidermiques tecteurs (ou trichomes),


 Poils épidermiques sécréteurs (glandulaires).

 Suber : normalement constitué par des cellules à parois minces (suber mou), celles-ci
peuvent parfois s'épaissir donnant ainsi du "suber dur".

 Au niveau des parenchymes : Les parois cellulaires peuvent s'épaissir pour former les tissus
de soutien soit :

 L'épaississement garde sa nature cellulosique, c’est le cas du collenchyme qui, selon la


répartition des dépôts cellulosiques dans les parois cellulaires, le collenchyme est dit
"angulaire ", "tangentiel " ou "rond ",
 L'épaississement est imprégné par de la lignine et c'est le cas du sclérenchyme ; les
échanges entre les cellules se font alors au niveau de canalicules qui se forment dans les
parois cellulaires,
 D’autres différenciations secondaires (proches du sclérenchyme mais ne dérivant pas du
parenchyme fondamental) participent dans le soutien des tissus. Il s’agit des sclérites et
des fibres scléreuses.

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 Au niveau du tissu sécréteur :

 Les sécrétions peuvent être :

 minérales (silice, sels de calcium),


 organiques (huiles essentielles, huiles fixes, alcaloïdes, gommes, mucilages).

 Les sécrétions sont élaborées dans des cellules morphologiquement différenciées :

 cellules sécrétrices (Apiaceae, Lauraceae, Rutaceae),


 poches sécrétrices (Apiaceae, Fabaceae, Myrtaceae),
 canaux sécréteurs (Apiaceae, Fabaceae, Asteraceae).

 Les laticifères (cellules sécrétrices particulières) :

 Vrais (Moraceae, Apocynaceae),


 Anastomosés (Papaveraceae, Asteraceae),
 Articulés (Papaveraceae, Asteraceae).

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TP n°2

APIACEAE (= Umbelliferae)

C'est une des familles botaniques les plus homogènes rassemblant 420 genres et près de 3000 espèces
d'herbes des régions tempérées. Beaucoup d’espèces de la flore algérienne font partie des Ombellifères.

Les Apiacées se caractérisent par des :

 tiges cannelées et creuses,


 feuilles isolées dont la gaine est très développée et le limbe souvent pennatiséqué,
 inflorescences en ombelles, simples ou composées,
 fleurs pentamères de petite taille à ovaire infère biloculaire à loges uniovulées,
 fruits caractéristiques qui sont des diakènes.

Divers principes actifs ont été isolés des Apiacées, tels que les:

 alcaloïdes (Conium maculatum),


 composés aromatiques (furochromones de l'Ammi visnaga, coumarines, flavonoïdes),
 terpénoïdes (huiles essentielles à anéthol, lactones sesquiterpéniques, gommes-résines, saponosides
de l'hydrocotyle),
 polyines (dialcools insaturés du Cicuta virosa).

À l'exception de la carotte (Daucus carota) qui est un légume riche en carotène (source de provitamine A)
largement consommé, peu d'Apiaceae sont alimentaires. Certaines espèces sont utilisées comme
condiments ou comme aromates (ajowan, aneth, angélique, anis vert, carvi, céleri, coriandre, cumin, fenouil,
persil).

CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES FRUITS D’APIACÉES

Le fruit des Apiacées est un diakène dont les 2 moitiés (méricarpes indéhiscents) symétriques et
identiques se séparent plus ou moins tôt à maturité par septicision et restent longtemps suspendues par le
sommet à un carpophore axile (columelle) prolongeant le pédicelle. Au sommet du fruit, le volumineux
disque épigyne qui a formé les stylopodes se prolonge en 2 styles de formes plus ou moins caractéristiques.

Quelle que soit leur forme (plats, courts ou longs), les méricarpes sont d'abord appliqués l'un contre l'autre
et ont ainsi une face ventrale (ou commissurale), plus pâle, plane ou concave et une face dorsale plus ou
moins convexe. La face dorsale du méricarpe est toujours marquée de cinq côtes longitudinales, dites
primaires :

 1 médiane (carinale),
 2 latérales,
 2 marginales.

Les côtes primaires sont séparées par 4 dépressions régulières appelées vallécules. Chez quelques
espèces d’Apiacées, le fond des vallécules se soulève en côtes secondaires, alors généralement plus
développées que les côtes primaires. Selon que les côtes secondaires sont absentes ou présentes ont
distingue respectivement les Apiacées haplozygiées et Apiacées diplozygiées.

Du point de vue anatomique, on trouve 2 petits canaux sécréteurs sur la face commissurale et des poches
sécrétrices allongées ou bandelettes dans le mésocarpe. Ces poches sécrétrices ont tendance à disparaitre
chez le fruit mûr.

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ESSAI BOTANIQUE MACROSCOPIQUE


Examen de quelques fruits d’Apiacées à l’aide de la loupe binoculaire.
Manipulation : Dessin comparatif des fruits du Carvi et du Cumin

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ASPHODELACEAE
Selon la classification phylogénétique des Angiospermes (APG IV, 2016), cette famille de
monocotylédones inclut environ 800 espèces appartenant en majorité au genre Aloe qui fournit à la Matière
Médicale, les aloès officinaux.

ALOE

Le genre Aloe comprend environ 450 espèces réparties entre le continent africain et la péninsule
arabique, dont une cinquantaine en Arabie (Aloe vera), une centaine d’espèces sont endémiques des iles de
l’océan indien et de Madagascar, alors que le reste des espèces (environ 315) sont réparties dans toute
l’Afrique (Aloe ferox).

ALOES OFFICINAUX

Le suc desséché d’aloès est inscrit dans de nombreuses Pharmacopées pour ses propriétés cholagogues
(à faible dose), laxatives et purgatives (à forte dose). Seules 2 espèces d’Aloe sont officinales :

 Aloe ferox Miller (Aloès du Cap),


 Aloe vera L. (Aloès des Barbades).

ESSAI PHYSICO-CHIMIQUE DE L’ALOÈS


(Indispensable pour vérifier l’identité et la pureté de la drogue)

1- Test de solubilité : En principe, l’Aloès pur est complètement soluble dans l’alcool à 60° et dans
l’ammoniaque au 1/10e.
Manipulation : Dans un tube à essai, mettre 0,3 g de poudre d’Aloès et ajouter 2,5 ml d’alcool à
60°. Boucher le tube et laisser macérer tout en agitant de temps en temps. Observer le résultat après
au moins 24 heures. On doit obtenir une bonne dissolution de la poudre, donnant ainsi, une teinture
d’Aloès au 1/10e, de couleur brune et d’odeur caractéristique.

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2- Test d’identité : À l’aide de réactions chimiques spécifiques, ce test permet de caractériser les
différents principes actifs de l’aloès, ce qui confirmera l’identification de la drogue.

Les principes actifs de l’Aloès sont représentés par des dérivés anthracéniques, composés
phénoliques possédant un noyau anthracénique plus ou moins oxydé :
 Les formes "oxydées" comme l’anthraquinone.
 Les formes "réduites" comme l’anthrone et l’anthranol (qui sont des tautomères).

O O OH
8 9 1
O2 7 2

6 3
5 10 4
O
Anthraquinone Anthrone Anthranol Anthracène

Ces principes actifs sont soit sous forme :

 Libre (aloe-émodol),
 Combinée, quand il s’agit soit de :

 C-hétérosides tels que les aloïne A et aloïne B (= barbaloïnes A et B),


 O-hétérosides de C-hétérosides tels que les aloïnoside A et aloïnoside B.

OH O OH OH O OH OH O OH

Rha
OH OH O

O Glu Glu

Aloe-émodol Aloïnes A et B Aloïnosides A et B

2.1- Caractérisation des anthraquinones libres par la réaction de Bornträger :

L’aloe-émodol est extrait de l’aloès à l’aide d’un solvant organique apolaire. Il donne en
présence d’une solution alcaline une coloration rouge dans la phase aqueuse.

Manipulation : Dans un tube à essai, mettre 1 ml de teinture d’Aloès et ajouter 2 ml de


benzène. Boucher le tube et agiter énergiquement, laisser décanter pendant 10 minutes.
Observer la phase organique (phase benzénique) de couleur jaune qui apparait. Prélever cette
phase benzénique dans un autre tube et y ajouter 1 ml d’une solution d’ammoniaque au 1/2e.
Agiter et laisser reposer.

Observer la phase aqueuse qui prend une teinte rouge indiquant la présence
d’anthraquinones libres.

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2.2- Caractérisation des C-hétérosides par la réaction de Schouteten :

Les hétérosides de l’aloès, dont les génines sont sous forme d’anthrone et d’anthranol (formes
réduites), sont mis en évidence par addition de borate de sodium à un extrait aqueux de la drogue,
ce qui donne une fluorescence verte caractéristique.

Manipulation : Dans un tube à essai, diluer 0,1 ml de teinture d’Aloès dans 2 ml d’eau
distillée (remarquer le précipité jaunâtre). Ajouter un peu de talc, agiter énergiquement puis filtrer ;
répartir le filtrat dans 2 petits tubes à essai (de 5ml). Observer filtrat sous une lumière
ultraviolette à 365 nm en comparant avant et après ajout d’un volume égal d’une solution de
borate de sodium à 4%.

La fluorescence verte qui apparait dans le tube contenant le borate de sodium indique la
présence de l’aloïne dans la teinture d’Aloès, C-hétéroside dont la génine est un dérivé
hydroxy-anthracénique sous sa forme réduite (anthrone/anthranol).

Matériel et réactifs nécessaires au TP n°2 :

- 1 feuille (24 x 32 cm) de papier de dessin blanc (120 g/m2),


- 1 portemine 0,7 mm avec gomme (type critérium Bic®),
- 1 pincette d'horloger,
- 1 loupe binoculaire (x20),
- 1 mini-chambre d'observation UV (365 nm),
- 1 balance de laboratoire (précision 0,01 g),
- 1 entonnoir pour liquide (Ø ≈ 50 mm),
- 1 papier filtre plissé pour entonnoir,
- 1 portoir pour tubes à essais (6 trous),
- 4 tubes à essai (Ø ≈ 22 mm),
- 2 tubes à essai (Ø ≈ 12 mm),
- 1 pipette graduée au 1/10 de ml (capacité de 1 ml),
- 1 éprouvette graduée à bec (capacité 10 ml),
- 0,3 g d’aloès,
- 2,5 ml d’alcool éthylique à 60°,
- 2 ml de benzène,
- 1 ml d’une solution d’ammoniaque au 1/2e,
- 2 ml d’eau distillée,
- 2 mg de talc,
- 2 ml d’une solution de borate de sodium à 4%.

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TP n°3
FABACEAE (= Leguminosae)

Les Fabacées (au sens large) sont des plantes herbacées ou ligneuses, facilement reconnaissables à leurs
caractères botaniques généraux :

 Feuilles stipulées, généralement composées, pennées ou bipennées.


 Fleurs du type 5, à un seul carpelle.
 Fruit est une gousse (légume), s’ouvrant par 2 valves.

18000 espèces réparties en 620 genres et en 3 sous-familles :

 Faboideae (Papilionacées ou Fabacées au sens strict, avec 12000 espèces) : Plantes herbacées ou
ligneuses, corolle zygomorphe à préfloraison vexillaire (papilionacée), graines exalbuminées. À
cette sous-famille appartiennent l’arachide, le soja, l’haricot, le fenugrec, le genêt à balais, les
mélilots, la fève de Calabar, la réglisse...

 Caesalpinioideae (Césalpiniées) : Lianes, arbustes, arbres, fleurs zygomorphes à préfloraison


carénale (pseudo-papilionacée), 10 étamines libres, graines albuminées. À cette sous-famille
appartiennent le caroubier, les sénés.

 Mimosoideae (Mimosées) : Arbustes à arbres des régions tropicales, se caractérisant par des
fleurs actinomorphes en épis ou en capitules denses, corolle réduite, androcée méristémone,
graines albuminées ; le genre Acacia étant le plus important (1500 espèces).

D’une très grande importance économique, de nombreuses Légumineuses font l’objet de cultures
intensives (soja, arachide, haricot, lentille, pois, pois chiche, luzerne…) comme sources d’huiles alimentaires,
de protéines riches en acides aminés essentiels.

Les Fabacées fournissent à la pharmacie de nombreuses drogues (gomme arabique, gomme adragante,
gomme de caroube, baume de Tolu, baume du Pérou, copahu, cachou, réglisse, sénés, fenugrec… ) ; ce sont aussi
des matières premières pour l’extraction de principes actifs tels que :

 les alcaloïdes (spartéine, ésérine, galégine) ;


 les anthracénosides (sennosides) ;
 les saponosides (glycyrrhizine, dioscine) ;
 les flavonoïdes (rutoside) ;
 la roténone (et autres substances voisines à propriétés insecticides).

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RÉGLISSE, Glycyrrhiza glabra L. (FABACEAE-FABOIDEAE)

‫ﻋﺮﻕ ﺍﻟﺴﻮﺱ‬
Origine : Région méditerranéenne (Europe du Sud) et Asie (Iran). Rencontrée en Algérie. Cultivée dans
quelques pays (Espagne, Turquie, Russie, Inde, Chine, USA).

La plante : Sous arbrisseau vivace par ses parties souterraines très développées. Tiges dressées, striées
longitudinalement, creuses. Feuilles alternes, imparipennées à 9-17 folioles ovales, d’un vert foncé,
visqueuses à la face inférieure. Inflorescences en grappes denses, axillaires, à long pédoncule. Petites fleurs
zygomorphes, à corolle papilionacée d’un bleu violacé clair, à calice gamosépale, couvert de poils
glanduleux, bossu à la base, bilabié au sommet. Le fruit est une petite gousse (2 à 3 cm) aplatie, bosselée,
brune à maturité, renfermant jusqu’à 7 graines réniformes, exalbuminées.

La drogue : Est constituée par les parties souterraines de la plante : racine et stolon (souvent appelé
rhizome).

 Caractères macroscopiques et organoleptiques : Généralement, la réglisse est commercialisée sous


forme de bâtons cylindriques de 5 à 20 mm de diamètre, gris brun à surface sillonnée
longitudinalement. Cassure fibreuse, est jaune sur la section. Les stolons se différencient des
racines par la présence d’une moelle centrale ainsi que par les cicatrices de bourgeons. L’odeur est
légèrement aromatique, la saveur sucrée caractéristique.

 Caractères microscopiques :

 de la coupe transversale :
o Chez le rhizome, le suber n’est formé que de quelques assises de cellules.
o Assise génératrice subéro-phellodermique.
o Phelloderme souvent réduit à une seule assise de cellules.
o Parenchyme cortical à cellules arrondies, renfermant de l’amidon.
o Nombreux faisceaux libéro-ligneux très effilés, séparés par des rayons médullaires
formés de 3 à 4 rangées de cellules s’élargissant dans la zone libérienne.
o Cônes libériens coiffés de fibres péricycliques ; liber secondaire renfermant des amas de
fibres libériennes, entourées de cellules cristalligènes.
o Le bois est constitué par de gros vaisseaux, par du parenchyme cellulosique et par
quelques amas de fibres ligneuses entourées de cellules cristalligènes.
o Présence d’une moelle (chez le rhizome) constituée de grandes cellules arrondies,
bourrées d’amidon.

 de la poudre :

o Fragments de suber.
o Vaisseaux de bois ponctués ou réticulés.
o Nombreux grains d’amidon isolés, ou inclus dans les cellules du parenchyme.
o Paquets de fibres cristalligènes, jaunes, allongées, à parois épaisses et à lumen ponctué.

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Manipulation :
Étude microscopique de la coupe transversale du rhizome de Réglisse. Schéma et dessin détaillé.

Schéma et dessin détaillé d’une coupe transversale de


Rhizome de Réglisse, Glycyrrhiza glabra L., Fam. FABACEAE
(Grossissement 10 x 40)

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Composition chimique : À côté des nombreux glucides (glucose, saccharose, amidon, glycyrrhizane), de
l’asparagine, de stérols, de composés aromatiques volatils, de coumarines (licocoumarone) ; les principes
actifs sont représentés par :

 des saponosides triterpéniques (≈ 8%), majoritairement représentés par la glycyrrhizine (principe


édulcorant de la réglisse, 50 fois plus sucré que le saccharose).

COOH

Gly Gly
O

2 Acides glycuroniques Acide glycyrrhétique

Acide glycyrrhizique = glycyrrhizine

 des flavonoïdes (≈ 1%), hétérosides polyphénoliques (flavonoïdes) responsables de la coloration


jaune de la drogue. Les flavonoïdes majoritaires étant le liquiritoside (hétéroside de flavanone) et
l’isoliquiritoside (hétéroside de chalcone), sont en partie hydrolysés au cours du séchage.

O O
Glc Glc
HO O HO OH

O O
Liquiritoside Isoliquiritoside

Manipulation :

Caractérisation des principes actifs de la Réglisse :

1. Caractérisation des Flavonoïdes :


Dans un tube à essai, introduire 1g de poudre de réglisse, 5 ml de méthanol et laisser en contact
10 minutes au bain-marie à 65°C. Filtrer à chaud dans un autre tube à essai. Le filtrat est ensuite
transvasé dans une capsule et on évapore à sec. Le résidu sec est alors repris dans environ 5 ml
d’eau distillée chaude. L’extrait aqueux ainsi obtenu est divisé dans 2 tubes à essai (A et B) :

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 Dans le Tube A (mise en évidence des polyphénols) : Ajouter 2 à 3 gouttes de chlorure


ferrique à 10% (Réaction au FeCl3). Observer la coloration noir-verdâtre qui apparaît.

 Dans le Tube B (mise en évidence des flavonoïdes) : Ajouter 3 ml d’un mélange acétate
d’éthyle-butanol (3V-2V), agiter et laisser décanter, puis prélever la phase organique
dans un autre tube ; dans lequel, on ajoutera 1ml d’acide chlorhydrique et 1 à 2 rognures
de magnésium (Réaction de la cyanidine). Observer la coloration rouge qui apparaît.

2. Caractérisation des saponosides de la Réglisse par le calcul de l’indice de mousse :

Principe : En partant d’un décocté aqueux à 1% de la drogue, on déterminera la dilution


nécessaire qui dans des conditions opératoires déterminées, donne une mousse persistante de
1 cm de hauteur. L’inverse de la concentration de cette dilution correspond à l’indice de
mousse. Les extraits riches en saponosides donnent des indices de mousse supérieurs à 100,
parfois jusqu’à 10000.

Mode opératoire : Dans un bécher de 100 ml, préparer l’extrait aqueux de réglisse par
décoction pendant 10 minutes de 0,5 g de poudre de rhizome dans 50 ml d’eau distillée.
Filtrer le décocté dans une fiole Erlenmeyer et ajuster à 50 ml en y ajoutant de l’eau
distillée, répartir le décocté dans 10 tubes à essai de même calibre, selon le tableau suivant :

Tube N° 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Décocté (ml) 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5

Eau distillée (ml) 10 9,5 9 8,5 8 7,5 7 6,5 6 5,5 5

Poids (g) de la drogue testé 0 0,005 0,01 0,015 0,02 0,025 0,03 0,035 0,04 0,045 0,05

Boucher le tube et l’agiter horizontalement pendant 10 secondes et abandonner chaque


tube sur le portoir. Après 15 minutes, mesurez la hauteur de mousse pour chacun des tubes.

Calcul de l’indice de mousse (IM) : Après avoir repéré le numéro du tube présentant une
hauteur de mousse égale à 1 cm, on calcule l’indice de mousse (IM) selon la formule
suivante :

IM = 10 / poids (g) de la drogue testé, correspondant à ce numéro

Exemple : Si c’est le tube n°2, IM = 10 / 0,01 = 1000

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Matériel et réactifs nécessaires au TP n°3 :

- 1 feuille (24 x 32 cm) de papier de dessin blanc (120 g/m2),


- 1 portemine 0,7 mm avec gomme (type critérium Bic®),
- 1 microscope optique (x200, x400),
- 1 bain-marie,
- 1 balance de laboratoire (précision 0,01 g),
- 1 entonnoir pour liquide (Ø ≈ 75 mm),
- 1 papier filtre plissé pour entonnoir,
- 1 bécher de 100 ml,
- 1 fiole Erlenmeyer de 50 ml,
- 1 portoir pour tubes à essais (12 trous),
- 15 tubes à essai (Ø ≈ 16 mm),
- 1 capsule en porcelaine avec bec (Ø ≈ 80 mm),
- 1 pipette graduée au 1/10 de ml (capacité de 1 ml),
- 1 éprouvette graduée à bec (capacité 10 ml),
- 1 Coupe transversale (fixée) de rhizome de réglisse,
- 1,5 g de poudre de réglisse,
- 5 ml de méthanol,
- 150 ml d’eau distillée,
- 2 rognures de magnésium,
- 0,2 ml d’une solution de FeCl3 à 10%,
- 3 ml d’un mélange d’acétate d’éthyle et de butanol (3V-2V).

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TP n°4
APOCYNACEAE

Importante famille botanique comptant plus 5000 espèces réparties en 400 genres, pour la plupart
originaires des régions tropicales. En Algérie sont rencontrées quelques espèces du genre : Calotropis,
Caralluma, Cynanchum, Leptadenia, Nerium, Pergularia, Periploca, Solenostemma, Vinca, Vincetoxicum.

On distingue au moins 3 sous-familles d’Apocynacées :

 Plumerioideae (80 genres) : regroupant des espèces se caractérisant par des anthères sans
appendices, séparées de la tête du style et à graines nues ; c’est le cas des Acokanthera, Carissa,
Catharanthus, Ochrosia, Rauvolfia, Thevetia, Vinca…

 Apocynoideae (80 genres) : regroupant des espèces à anthères avec appendices, soudées à la tête du
style et à graines portant une aigrette de poils. Ces espèces se retrouvent notamment chez les
Funtumia, Holarrhena, Nerium, Strophanthus…

 Aslepiadoideae (240 genres) : autrefois une famille botanique à part (ex. Asclepiadaceae), regroupe
toutes les espèces se distinguant des autres Apocynacées par leur pollen en tétrades (ou en pollinies)
et par la morphologie particulière de l’androcée et du gynécée, qui sont accolés en un ensemble
appelé gynostège, adapté à la conservation du nectar. Cette sous-famille est bien représentée en
Algérie par des espèces appartenant aux Calotropis, Caralluma, Cynanchum, Leptadenia,
Pergularia, Periploca, Solenostemma, Vincetoxicum…

Les Apocynacées présentent un appareil végétatif très diversifié : arbres (Alstonia, Ochrosia), arbustes
dressés (Acokanthera, Calotropis, Nerium) ou lianes (Strophanthus), rarement des herbes vivaces (Vinca,
Vincetoxicum). Cependant, quelques caractères botaniques sont partagés par la majorité des espèces
d’Apocynacées, tels que des :

 Feuilles simples, entières, non stipulées, opposées ou verticillées (Nerium), rarement alternent
(Thevetia), non stipulées, mais présentant souvent des appendices glanduleux. Certaines espèces
(Nerium) pour s’adapter à la sécheresse présentent au niveau de leurs feuilles des cryptes pilifères,
au fond desquelles se trouvent les stomates ;

 Inflorescences en cymes axillaires ou terminales, parfois ombelliformes, rarement des fleurs


solitaires (Vinca).

 Fleurs régulières, du type 5, gamosépales, gamopétales à 5 lobes prolongés parfois appendiculés


(Strophanthus), 5 étamines insérées sur le tube de la corolle, renfermant du pollen libre ou en
tétrades et 2 carpelles libres dans la région ovarienne.

 Fruits groupés en 2 follicules opposés, renfermant des graines garnies de poils ou d’aigrettes ; mais
il existe des espèces (Acokanthera, Carissa, Thevetia) à fruits charnus (baies ou drupes).

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En microscopie, les Apocynacées présentent les caractères anatomiques suivants :

 un liber périmédullaire (liber interne) ;


 des laticifères vrais, ramifiés, dans le parenchyme cortical, le liber et la moelle ;
 des fibres péricycliques non lignifiées.

Les Apocynacées fournissent à la matière médicale des drogues importantes :

 par leurs hétérosides stéroïdiques cardiotoniques :


o Graines de Strophanthus gratus et de Thevetia neriifolia,
o Feuilles de Nerium oleander

 par leurs alcaloïdes :


o stéroïdiques (Graines de diverses espèces de Funtumia et d’Holarrhena)
o indoliques (Catharanthus, Iboga, Ochrosia, Rauvolfia, Vinca) ;

 par leur richesse en triterpènes et en polyprènes, à l’origine de caoutchouc naturel (gutta), c’est le
cas des latex de diverses espèces de Funtumia et de Landoiphia.

LAURIER-ROSE, Nerium oleander L. (APOCYNACEAE) ‫ﺩﻓﻠﺔ‬


Origine : Région méditerranéenne où il croit de préférence au bord des cours d’eau. Très fréquent en
Algérie jusqu’à l’extrême sud. Souvent cultivé comme ornemental.

La plante : Arbuste (2 à 5 m) à rameaux dressés portant des feuilles persistantes, simples, coriaces,
verticillées par 3. Inflorescences en corymbes terminaux. Fleurs régulières, pentamères, à corolle rose
(parfois blanche) gamopétale, tubuleuse à la base, puis évasée en une coupe, anthères soudées à la corolle
sont prolongés par un appendice plumeux. Le fruit est follicule allongé renfermant de nombreuses petites
graines à aigrette.

O O

O
HO
O O
OH
O O

oléandrine

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La drogue : est constituée par la feuille.

 Caractères macroscopiques et organoleptiques : Feuilles lancéolées aiguës, très courtement


pétiolées, coriaces, glabres, dont le limbe peut atteindre 15 cm de long sur 3 cm de large ; sur sa
face inférieure (d’un vert plus clair) on observe une nervure médiane jaunâtre, saillante, d’où
partent de très nombreuses nervures secondaires pennées. L’odeur est nulle, la saveur amère.

 Caractères microscopiques :

 de la coupe transversale :

 épiderme très cuticularisé sur les 2 faces,


 nombreuses macles d’oxalate de calcium,
 au niveau de la nervure médiane :
 poils tecteurs unicellulaires courts sur la face supérieure,
 collenchyme rond sur les 2 faces,
 arc libéro-ligneux avec tissu criblé périmédullaire (liber interne),
 cellules cristalligènes et laticifères au niveau du liber,
 fibres cellulosiques péricycliques,
 au niveau du limbe :
 hypoderme de 2 à 3 assises doublant l’épiderme sur les 2 faces,
 parenchyme palissadique de 2 à 3 assises sur la face supérieure,
 parenchyme lacuneux chlorophyllien sur la face inférieure,
 cryptes stomatifères et pilifères sur la face inférieure.

 de la poudre :

 macles d’oxalate de calcium (en amas ou isolées),


 fragments de :
 liber avec file de cellules cristalligènes,
 vaisseaux de bois spiralé, en paquets ou isolés,
 poils tecteurs unicellulaires (flexueux, à parois épaisse et lisse)
 épiderme inférieur avec cryptes pilifères et stomatifères,
 épiderme supérieur accompagné de cellules de l’hypoderme et du parenchyme
palissadique.

 Composition chimique :

 Acides organiques (acide ursolique),


 Flavonoïdes (rutoside, nicotiflorine),
 Hétérosides cardiotoniques (≈ 1%), dont l’oléandrine (= oléandroside), un monoside
hydrolysable en oléandrose (éther méthylique en 3, désoxy-2 méthylpentose) et en
oléandrigénine (= 16-acétylgitoxigénine), cardénolide du groupe B.

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 Emplois :

 En phytothérapie traditionnelle : la drogue macérée dans l’huile est utilisée en usage


externe comme antipsorique, parasiticide (particulièrement indiquée contre la gale, les
teignes) ; la poudre est sternutatoire.

 En pharmacie : la drogue sert pour l’extraction de l’oléandrine qui est administrée en


comprimé à 0,1mg ou en solution buvable à 1/1000, comme cardiotonique et diurétique,
dans les insuffisances cardiaques avec arythmie et oliguries, en particulier chez les
malades âgés. L'oléandrine (également cytotoxique) est utilisée dans le traitement de
cancers (Anvirzel®).

Travaux pratiques : ESSAIS SUR LA FEUILLE DE LAURIER-ROSE

1. Essai botanique microscopique : Recherche des caractères microscopiques permettant


l’identification de la drogue.

Manipulation : Observer au microscope les différents éléments cellulaires de la drogue :

 Schéma de la coupe transversale de la feuille de laurier-rose (grossissement 10x10).

 Dessin (avec légende) de la poudre de feuille de laurier-rose (grossissement 10x40).

2. Essai physico-chimique :

2.1. Extraction des hétérosides cardiotoniques (basée sur leurs propriétés physico-chimiques) :
Substances de saveur amère, généralement bien cristallisées à l’état pur ; mais fragiles en milieu
alcalin (perte de l’activité pharmacologique, soit par ouverture du cycle lactonique, soit par épimérisation ),
très soluble dans l’alcool et les solutions hydro-alcooliques, assez solubles dans le chloroforme,
mais insoluble dans le benzène et l’éther de pétrole ; leur hydrosolubilité augmente en fonction du
nombre des hydroxyles fixés sur la génine.

Manipulation : Dans une fiole Erlenmeyer de 25 ml, mettre à bouillir 1 g de poudre de


feuille de laurier-rose dans 10 ml d’alcool à 70° ; filtrer après refroidissement dans une autre
fiole de 25 ml. Au filtrat, ajouter en agitant, 5 ml d’eau distillée, 2 à 3 gouttes d’une solution
saturée d’acétate de plomb basique ; filtrer dans une petite ampoule à décanter avant
d’additionner 6 ml de chloroforme. Laisser décanter, puis répartir la phase chloroformique
dans cinq capsules en porcelaine, numérotées de 1 à 5. Laisser évaporer à sec.

2.2. Caractérisation des hétérosides cardiotoniques de la feuille de Laurier-rose :


Représentés par l’oléandrine, monoside dont la génine (oléandrigénine) est un cardénolide du type
B, alors que la fraction glucidique spécifique est constituée par un 2,6-didésoxyhexose (oléandrose).

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2.2.1. Par des réactions colorées dues :

 au noyau stérol (Réaction de Liebermann).


 aux 2,6-didésoxyhexoses (Réaction de Keller-Kiliani).
 au cycle lactonique pentagonal (Réaction de Baljet, Réaction de Kedde) : Réactions à
base de dérivés nitrés aromatiques qui en milieu alcalin se fixent sur le cycle
lactonique pour former des complexes colorés.

2.2.2. Par une réaction de fluorescence (Réaction de Pesez) : Réaction donnée par les
cardénolides du type B, sous l’action d’un acide fort déshydratant (acide phosphorique),
entrainant l’élimination des hydroxyles en C14 et C16 et la formation de doubles liaisons
conjuguées.

3. Tableau des manipulations :

Extrait
Test/Réacti d’hétérosides
Manipulation/Réactifs Observation/Résultat positif
on (résidu
chloroformique)

Au résidu sec, ajouter quelques


Lieberman Coloration brun rougeâtre (virant
Capsule n°1 gouttes d’anhydride acétique et d’acide
n progressivement au vert olive)
sulfurique

Au résidu sec, ajouter 2 ml d’ac. Il se forme à la surface de contact


Keller- acétique, 1 goutte de FeCl3 à 2 %. Puis des deux liquides un anneau rouge
Capsule n°2
Kiliani verser avec précaution, dans un tube à pourpre et la phase acétique prend une
essai contenant déjà 2 ml d’H2SO4 coloration verdâtre

Au résidu sec, ajouter quelques


Baljet Capsule n°3 gouttes de soude à 10% et d’acide Coloration orange stable
picrique à 1%.

Au résidu sec, ajouter quelques


Kedde Capsule n°4 gouttes de soude à 10% et d’acide 3,5- Coloration rouge pourpre stable
dinitrobenzoïque à 1%.

Au résidu sec, ajouter 2 ml d’acide


Pesez Capsule n°5 phosphorique ; puis verser dans un tube à Fluorescence bleu clair
essai et examiner sous UV à 365 nm

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Matériel et réactifs nécessaires au TP n°4 :

- 1 feuille (24 x 32 cm) de papier de dessin blanc (120 g/m2),


- 1 portemine 0,7 mm avec gomme (type critérium Bic®),
- 1 microscope optique (x200, x400),
- 1 bain de sable chauffant,
- 1 mini-chambre d'observation UV (365 nm),
- 1 balance de laboratoire (précision 0,01 g),
- 1 entonnoir pour liquide (Ø ≈ 75 mm),
- 1 papier filtre plissé pour entonnoir,
- 2 fioles Erlenmeyer de 25 ml,
- 1 ampoule à décanter de 25 ml,
- 5 capsules d'évaporation en porcelaine (Ø ≈ 40 mm),
- 1 pipette graduée au 1/10 de ml (capacité de 1 ml),
- 1 éprouvette graduée à bec (capacité 10 ml),
- 5 ml d’eau distillée,
- 10 ml d’alcool à 70°,
- 6 ml de chloroforme,
- 2 ml d’acide acétique,
- 2 ml d’acide phosphorique,
- 2,5 ml d’acide sulfurique,
- 0,5 ml d’anhydride acétique,
- 0,2 ml d’une solution de FeCl3 à 2%,
- 0,2 ml d’une solution d’acide 3,5 dinitrobenzoïque à 1%,
- 0,2 ml d’une solution saturée d’acétate de plomb basique,
- 0,2 ml d’une solution d’acide picrique à 1%,
- 0,5 ml d’une solution de soude à 10%,
- 1 g de poudre de feuille de laurier-rose,
- 1 coupe transversale (fixée) de feuille de laurier-rose,
- 1 poudre de feuille de laurier-rose (préalablement préparée
entre lame et lamelle pour l’observation au microscope).

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TP n°5
SOLANACEAE
Dans cette famille sont regroupées environ 2900 espèces réparties en 147 genres ; le genre Solanum
regroupe à lui seul 1400 espèces, dont certaines sont d’une grande importance économique (pomme de terre,
tomate, aubergine). Bien que rencontrées dans toutes les régions chaudes et tempérées du globe, la plupart
des espèces de Solanacées sont originaires de l’Amérique du Sud. On dénombre environ 30 espèces de
Solanacées en Algérie.

Ce sont généralement de grandes herbes annuelles, bisannuelles ou vivaces (parfois des arbustes ou de
petits arbres) ; à feuilles non stipulées, alternes, simples (très rarement composées), parfois profondément
lobées. Les fleurs des Solanacées sont pentamères, régulières à légèrement zygomorphes, gamopétales,
gamosépales, le calice est souvent persistant entourant la base du fruit à maturité (belladone, daturas),
parfois accrescent (pyxide des jusquiames) ; le fruit est soit une baie (tomate, piments, belladone), soit une
capsule (jusquiames, daturas).

Du point de vue anatomique, toutes les espèces de Solanacées présentent quelques caractères
histologiques communs, tel que la présence au niveau des tiges et des feuilles :

 de phloème périmédullaire (liber interne en îlots sur la partie supérieure du faisceau libéro-ligneux),
 de fibres péricycliques et périmédullaires,
 de poils tecteurs pluricellulaires unisériés,
 de poils sécréteurs à pied unicellulaire ou pluricellulaire et à tête sécrétrice pluricellulaire,
 de cellules à sable (cellules isolées chargées de microcristaux d’oxalate de calcium, rencontrées surtout
dans les parenchymes des tiges et des nervures).

Plusieurs espèces de Solanacées ont une importance économique et font l’objet de grandes exploitations
industrielles (tabac, pomme de terre, tomate, aubergine, poivrons, piments), alors qu’en biotechnologie les
tabacs génétiquement modifiés sont de plus en plus utilisés comme sources :

 de protéines (albumine humaine, hirudine, érythropoïétine, somatotropine),


 d’anticorps recombinants,
 de vaccins recombinants.

D’autres espèces de Solanacées, bien que toxiques, fournissent à la matière médicale de précieux
alcaloïdes, tel que :

 les alcaloïdes tropaniques des Solanacées mydriatiques (belladone, daturas, jusquiames, duboisias).
 les alcaloïdes stéroïdiques (Solanum) pouvant servir à l’hémisynthèse de médicaments stéroïdiens
(corticoïdes, hormones sexuelles).

LES SOLANACÉES MYDRIATIQUES OFFICINALES

Plusieurs espèces de Solanacées mydriatiques intéressent la pharmacognosie, mais actuellement, seules


deux espèces sont retenues par les pharmacopées :

 Belladone, Atropa belladonna L. (espèce européenne),


 Stramoine, Datura stramonium L. (espèce commune en Algérie).

Leurs feuilles constituent des drogues officinales renfermant en proportion variable (0,3 à 0,5%) des
alcaloïdes esters dérivés du trans-tropanol, tel que la scopolamine, l'hyoscyamine et l'atropine (isomère
racémique de l'hyoscyamine), tous doués de propriétés parasympatholytiques puisqu'ils agissent comme
inhibiteurs des récepteurs cholinergiques muscariniques. La scopolamine est de plus un antiparkinsonien
anticholinergique agissant également comme dépresseur du SNC à fortes doses.

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HO hyoscyamine HO HO
O N O 6-hydroxylase N O N O

O O O

scopolamine L-hyoscyamine atropine

CARACTÈRES MICROSCOPIQUES DIFFÉRENTIELS DES SOLANACÉES OFFICINALES

EXAMEN DE LA COUPE TRANSVERSALE DE LA FEUILLE :

STRAMOINE
BELLADONE
(= DATURA OFFICINAL)

 Nervure médiane saillante sur la face


supérieure de section trapézoïdale ;  Nervure médiane moins saillante sur la
 cellules à sable dans le limbe ; face supérieure de section triangulaire ;
 Poils tecteurs pluricellulaires unisériés à  Mâcles d'oxalate de ca++ dans le limbe ;
paroi lisse, rencontrés surtout au niveau  Poils tecteurs pluricellulaires unisériés à
de la nervure médiane, paroi ponctuée, rencontrés surtout au
 2 types de poils sécréteurs : les uns à pied niveau de la nervure médiane,
pluricellulaire et à tête unicellulaire, les  Poils sécréteurs à pied unicellulaire et à
autres à pied unicellulaire et à tête tête pluricellulaire.
pluricellulaire.

EXAMEN DE LA POUDRE DE FEUILLE :

STRAMOINE
BELLADONE
(= DATURA OFFICINAL)

 Fragments d’épiderme constitués de


cellules à paroi sinueuse, à cuticule lisse
 Fragments d’épiderme constitués de et portant de nombreux stomates
cellules à paroi sinueuse, à cuticule striée anisocytiques et anomocytiques ;
et portant de nombreux stomates  Fragments de parenchyme avec cellules à
anisocytiques entourés de 3 à 4 cellules sable ;
annexes ;  Poils tecteurs coniques, à extrémité
 Fragments de parenchyme avec cellules à pointue et à paroi ponctuée ;
sable ;  Poils sécréteurs courts, plus rares ;
 Poils tecteurs et sécréteurs assez rares ;  Mâcles d’oxalate de calcium (très
 Débris de vaisseaux annelés et spiralés. abondantes, isolées ou dans les fragments de
parenchymes) ;
 Débris de vaisseaux annelés et spiralés.

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MÉTHODE GÉNÉRALE D’EXTRACTION DES ALCALOÏDES

Le principe de l’extraction est basé sur la particularité qu’ont les alcaloïdes d’être soit solubles dans les :

 Solvants polaires (eau, alcools) en milieu acide (alcaloïdes sels),


 Solvants apolaires (benzène, chloroforme, éther, dichlorométhane) en milieu basique (alcaloïdes bases).

Cette propriété, spécifique aux alcaloïdes est mise à profit non seulement pour les extraire, mais aussi
pour les purifiés en totum alcaloïdique ; ainsi dans une ampoule à décanter, par simple changement de pH,
ils passent de la phase aqueuse à phase organique et réversiblement.

MANIPULATIONS/ESSAIS SUR LA FEUILLE DE BELLADONE (Atropa belladonna)

ESSAI BOTANIQUE MICROSCOPIQUE


(Par observation au microscope des différents éléments cellulaires permettant l’identification de la drogue)

 Dessin et schéma de la coupe transversale de la feuille de belladone (grossissement 10x40)

 Dessin de la poudre de feuille de belladone (grossissement 10x40)

ESSAI PHYSICO-CHIMIQUE

1- Extraction des alcaloïdes à partir d’une poudre de feuille de belladone : Dans une fiole
Erlenmeyer de 25 ml, agiter 1 g de poudre de belladone avec 15 ml d’une solution d’acide
sulfurique à 0,1% pendant 5 minutes, puis filtrer directement dans une ampoule à décanter de 50
ml. Répartir 3 à 4 ml du filtrat dans 3 tubes à essai (numérotés de 1 à 3) et grader le reste du filtrat
dans l’ampoule à décanter.

2- Caractérisation des alcaloïdes par les réactifs généraux :

2.1. Principe : Consiste à faire précipiter les alcaloïdes, sous forme de complexes
insolubles (visibles) grâce à des réactifs à base de métaux lourds et/ou de métalloïdes en
solutions acides.

2.2. Recherche rapide par les "réactifs généraux des alcaloïdes" :


Observer les précipités caractéristiques après avoir ajouter dans chacun des 3 tubes à
essai, 1 à 2 gouttes de réactif, selon le tableau suivant :

Tube Réactif Résultat positif

N°1 Mayer (mercuri-iodure de K+) Précipité jaunâtre

N°2 Bouchardat (iodo-ioduré de K+) Précipité brun foncé

N°3 Dragendorff (tétra-iodo-bismuthate de K+) Précipité orangé

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3- Caractérisations des alcaloïdes esters tropaniques de l’acide tropique par la réaction de Vitali-Morin :

3.1. Principe : La nitration du noyau benzénique de l’acide tropique donne en milieu alcalin une
coloration violette.

3.2- Confirmation pour les alcaloïdes tropaniques : Dans l’ampoule à décanter, alcaliniser le
reste du filtrat avec une solution de soude (NaOH) à 20 % jusqu’à un léger changement de couleur
(quelques millilitres), puis ajouter 10 ml de dichlorométhane ; agiter avec précaution (afin d’éviter
toute émulsion). Observer les deux phases qui apparaissent après décantation. Recueillir la phase
inférieure dans une petite fiole Erlenmeyer contenant au préalable une petite quantité de sulfate de
sodium anhydre. Filtrer cette phase organique desséchée directement dans une capsule en
porcelaine, puis évaporer le solvant. Redissoudre le résidu (avec précaution) dans 0,5 ml d’acide
nitrique fumant et transvasé à la pipette Pasteur dans un verre de montre, puis évaporer à sec ( sous
une hotte). Laisser refroidir avant d’ajouter 1 ml d’acétone et gouttes à goutte d’une solution de
potasse (KOH) alcoolique à 30 g/l.
Observer la coloration violette qui se développe avant de disparaître (réaction colorée fugace).

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Matériel et réactifs nécessaires au TP n°5 :

- 1 feuille (24 x 32 cm) de papier de dessin blanc (120 g/m2),


- 1 portemine 0,7 mm avec gomme (type critérium Bic®),
- 1 microscope optique (x200, x400),
- 1 plaque chauffante,
- 1 balance de laboratoire (précision 0,01 g),
- 1 entonnoir pour liquide (Ø ≈ 75 mm),
- 1 papier filtre plissé pour entonnoir,
- 3 tubes à essai (Ø ≈ 16 mm),
- 2 fioles Erlenmeyer de 25 ml,
- 1 ampoule à décanter de 50 ml,
- 1 capsule d'évaporation en porcelaine (Ø ≈ 80 mm),
- 1 verre de montre,
- 1 pipette Pasteur,
- 1 pipette graduée au 1/10 de ml (capacité de 1 ml),
- 1 éprouvette graduée à bec (capacité 10 ml),
- 1 ml d’acétone,
- 10 ml de dichlorométhane,
- 0,5 ml d’acide nitrique fumant,
- 15 ml d’une solution d’acide sulfurique à 0,1%,
- 0,2 ml d’une solution de potasse alcoolique 30 g/l,
- 5 ml d’une solution de soude à 20%,
- 0,2 ml de réactif de Mayer,
- 0,2 ml de réactif de Bouchardat,
- 0,2 ml de réactif de Dragendorff,
- 0,5 g de sulfate de soude anhydre,
- 1 g de poudre de feuille de belladone,
- 1 coupe transversale (fixée) de feuille de belladone,
- 1 poudre de feuille de belladone (préalablement préparée entre
lame et lamelle pour l’observation au microscope).

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TP n°6
RUBIACEAE
La famille des Rubiacées comprend plus de 10.000 espèces réparties en 600 genres ; largement
répandues, des régions froides aux régions tropicales. Ce sont des plantes généralement ligneuses
(Cinchona, Coffea), parfois herbacées (Asperula, Galium, Rubia), à feuilles simples, entières, opposées à
verticillées et stipulées. Inflorescences en cymes sont constituées de fleurs du type 4, ou du type 5.
L’ovaire est infère, biloculaire, uniovulé (Coffea) ou multi-ovulé (Cinchona). Le fruit est variable : akène
(Asperula), capsule (Cinchona), baie ou drupe (Coffea).
Les Rubiacées fournissent à la Matière Médicale quelques drogues à alcaloïdes, comme les quinquinas,
les ipécas (Cephaelis) et les caféiers (Coffea) dont l’importance économique est considérable.

LES QUINQUINAS (Cinchona)


Le genre Cinchona comprend une vingtaine d’espèces d'arbustes ou d'arbres tous originaires
d'Amérique du Sud, où ils croissent à l’état sauvage le long du versant oriental de la Cordillère des Andes.
Jusqu’en 1890, toutes les écorces de quinquinas du commerce provenaient seulement de la cueillette
organisée par les "cascarilleros" qui, après avoir abattus les arbres en pleine forêt, procédaient à leur
écorçage, les branches donnant les quinquinas "roulés", le tronc les quinquinas "plats" ; puis séchés au
soleil, avant d’être emballés en paquets. Les drogues étaient désignées selon la coloration des écorces
(quinquina gris, jaune ou rouge) ou selon le centre d’exportation (quinquina de Carthagène, de Guayaquil, de
Lima). Actuellement quelques espèces sont cultivées dans diverses régions tropicales du monde et
exploitées pour leur écorce réputée comme astringent, tonique amer, apéritif, antipyrétique, anti-infectieux;
le quinquina jaune ledgeriana est une matière première d’une grande importance industrielle, servant à
l’extraction de la quinine, puissant antipaludique, régulièrement inscrit dans la liste des médicaments
essentiels de l’OMS :

- Cinchona pubescens (Quinquina rouge, officinal),


- Cinchona calisaya (Quinquina jaune) et sa variété ledgeriana (riche en quinine),
- Cinchona officinalis (Quinquina gris, plus aromatique, moins amer, sans intérêt en pharmacie, mais très
utilisé pour la préparation de boissons toniques et apéritives, comme le SCHWEPPES®).

QUINQUINA ROUGE (= QUINQUINA OFFICINAL)


Cinchona pubescens Vahl = Cinchona succiruba Pavon
Origine :

Amérique du Sud (Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou, Venezuela) ; cultivé en Inde, en Indonésie, en
Afrique tropicale (Cameroun, Kenya) et en Australie.

Caractères botaniques :

Arbre (≈ 15 m) à tronc droit, à écorce brune, à grandes feuilles simples, glabres, à limbe mince, ovale,
d’un vert plus foncé et brillant sur la face supérieure ; les feuilles plus âgées prennent une teinte rougeâtre à
la face inférieure. Les inflorescences sont des cymes terminales sur les rameaux latéraux. Les fleurs sont
gamosépales à long calice pubescent, gamopétales à corolle terminée par 5 lobes frangés de poils blancs,
rose à pourpre à l’extérieur, blanche à l’intérieur ; les étamines insérées dans le tube, sont longues dans les
fleurs à style court et inversement, courtes dans les fleurs à style long. Les fruits sont des capsules
oblongues (≈ 2,5 cm), renfermant des petites graines pourvues d'une aile marginale denticulée.

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ÉCORCE DE QUINQUINA ROUGE


Drogue officinale (Pharmacopée européenne) servant essentiellement pour la préparation de formes
galéniques (poudre, extraits, teinture), accessoirement pour l’extraction des alcaloïdes totaux, et même la
préparation du sulfate de quinine, puissant shizonticide, actif sur les formes asexuées du Plasmodium.

Caractères macroscopiques et organoleptiques :

La drogue est constituée par les écorces qui proviennent surtout d'arbres âgés ; se présentant en
fragments de taille et de forme variable :

- gros aplatis, cintrés (écorce du tronc),


- petits tuyaux enroulés (écorce des branches et rameaux), plus rarement,
- petits fragments courbés ou tordus, bruns rougeâtres sur les 2 faces (écorce des racines).

Rugueuses sur la face externe, les écorces portent un suber gris brunâtre à blanchâtre, pouvant porter des
lichens ou des mousses, crevassées transversalement, sillonnée longitudinalement. La surface interne est
brun rougeâtre, striée. La cassure est courte dans les couches externes, fibreuses dans les couches internes.
L’odeur est faiblement aromatique, la saveur à la fois astringente et amère.

Caractères microscopiques de la poudre d’écorce de quinquina rouge :

Poudre de couleur brun rouge. On y retrouve :

- De nombreuses fibres libériennes jaunâtres, fusiformes, de grande taille (1,5 mm) à paroi épaisse,
striée, à extrémité brusquement rétrécie, à lumen étroit et présentant des canalicules très apparents
élargis à la base en forme d’entonnoir.

- Débris de parenchyme à cellules polygonales avec amidon en très petits grains, oxalate de calcium
sous forme de sable et cellules à tanins.

- Fragments de suber foncé.

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Composition chimique de l’écorce de quinquina rouge :

En dehors de matières minérales, d’amidon, de traces d’huile essentielle, il faut noter la présence :

- d’acides organiques, notamment l’acide quinique (acide tétrahydroxycyclohexane carboxylique).

O
HO OH

HO OH
OH

- d’un principe amer, le quinovoside, hétéroside triterpénique libérant par hydrolyse l’acide
quinovique et le quinivose (méthylpentose).

- de polyphénols représentés par l’acide quinotanique, tanin condensé (catéchique) s’oxydant


facilement en phlobaphène à l’origine de la couleur rouge de la poudre, le "rouge quinquina".

- Les principes actifs sont représentés par environ 7% d’alcaloïdes, presque tous rattachés à une
structure de base, comportant un noyau quinoléine relié par une fonction alcool secondaire à un noyau
quinuclidine (très spécifique) porteur d’une chaine vinylée en 3. Les alcaloïdes majoritaires forment 2
couples de stéréo-isomères :

- Quinine et quinidine (porteurs d’un groupement méthoxyle en 6’) d’une part,


- Cinchonine et cinchonidine d’autre part.

Par ailleurs quinine et cinchonidine sont lévogyres, alors que quinidine et cinchonine sont dextrogyres.

4 4
7 7
5 5
6 3 6 3
8 8
HO HO 2
9 N 2
9 N
5' 4' 1 5' 4' 1
R 6' 3' R 6' 3'

7' 2' 7' 2'


8'
N 8' N
1' 1'

(-)-quinine [R= OMe] (+)-quinidine [R= OMe]


(-)-cinchonidine [R= H] (+)-cinchonine [R= H]

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[36]

MANIPULATIONS
Essais sur la poudre de quinquina rouge

Essai botanique :

Recherches des caractères microscopiques spécifiques à la poudre de quinquina : À l’aide d’une petite
spatule, prélever un échantillon de poudre sur une lame ; délayer dans une goutte du réactif de Gazet ;
recouvrir ensuite d’une lamelle. Observer au microscope optique les éléments cellulaires (fibres, fragments
de parenchyme) ou contenus cellulaires (oxalate de calcium, amidon). Cette étude sera terminée par un dessin
avec légendes des éléments essentiels.

Essai physicochimique :

1- Préparation de la teinture de quinquina rouge : Dans une petite fiole Erlenmeyer tarée, mettre 3g de
poudre de quinquina rouge, ajouter de l’alcool à 60° jusqu'à 15 g de teinture. Laisser macérer en vase clos
quelques jours, en agitant de temps en temps. Filtrer. Observer la couleur brun rouge du filtrat, sa saveur
amère et aromatique.

2- Caractérisation des tanins condensés :

2.1- Mise en évidence des polyphénols par la réaction au FeCl3 : Dans un tube à essai, verser 1
ml de teinture de quinquina, ajouter 1 à 2 gouttes de chlorure ferrique à 10%. Observer le précipité
noir-vert qui apparait.

2.2- Mise en évidence des tanins catéchiques par la réaction de Bate-Smith : Dans une capsule,
évaporez environ 3 ml de teinture de quinquina, puis reprise du résidu sec par 3 ml de butanol
chlorhydrique. Filtrer dans un tube à essai. Porter le tube dans un bain-marie à 90°C, pendant 10
minutes, en agitant de temps en temps. Observer la coloration rouge (cyanidol) qui se développe
lentement.

3- Caractérisations des alcaloïdes quinoléiques :

3.1- Recherche rapide par les réactifs généraux des alcaloïdes : Dans une petite fiole Erlenmeyer,
mélanger 0,5 ml de teinture de quinquina rouge avec 6 ml d’une solution d’acide sulfurique à 0,1%,
puis répartir dans 4 tubes à essai numérotés de 1 à 4 (selon le tableau) avant d’ajouter 1 à 2 gouttes
du réactif. Observer les précipités caractérisant les alcaloïdes dans les tubes n°1, n°2 et n°3.

Tube Réactif Résultat positif

N°1 Mayer Précipité jaunâtre

N°2 Bouchardat Précipité brun foncé

N°3 Dragendorff Précipité orangé

N°4 H2SO4 Fluorescence bleue qui disparait par addition d’HCl

3.2- Test de fluorescence, spécifique des alcaloïdes du quinquina : Le 4e tube sert, tel quel, pour
le test de fluorescence. Le couple quinine/quinidine mis en solution dans les acides oxygénés donne
un fluorochrome bleu à 365 nm (chromophore fluorescent). Observer l’extinction de cette
fluorescence après addition de quelques gouttes d’HCl.

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3.3- Chromatographie sur couche mince de la teinture de quinquina :

3.3.1- Préparation :

- Solutions à examiner :

- Teinture de quinquina rouge,


- Témoins : solutions méthanoliques à 0.5 % de quinine, de quinidine, de
cinchonine et de cinchonidine.

- Support : gel de silice sur plaque d'aluminium.

- Phase mobile : le solvant d’élution est un mélange monophasique de benzène,


éther diéthylique et de diéthylamine (55-35-10, V/V/V). Dans la cuve bien séchée,
verser le solvant d’élution jusqu’à une hauteur de 0,5 cm. Recouvrir la cuve et laisser
saturer (pour optimiser la migration).

- Dépôts : Après activation de la plaque CCM, tracer une ligne de départ (1cm de
hauteur). Sur 5 pistes bien espacées, déposer en petite bande (à l’aide d’un capillaire),
les solutions à examiner (teinture et témoins).

- Développement : Placer la plaque dans la cuve et refermer. La migration doit se


faire en 2 temps sur une distance de 10 cm. Après une première migration, retirer la
plaque et laisser sécher l’air libre pendant 10 à 15 minutes ; puis remettre la plaque
dans la cuve pour une deuxième migration.

3.3.2- Révélation : Après avoir retiré la plaque, la faire sécher à l’air chaud (séchoir à
cheveux) pour éliminer toutes traces de solvant.

- 1re détection : Examiner le chromatogramme en lumière ultraviolette à :


- 254 nm : repérer au crayon (par trait pointillé) les spots d’extinction ;
- 365 nm : observer avant et après pulvérisation d’une solution d’acide sulfurique
à 10%. Repérer au crayon (par trait plein) les spots de fluorescence bleue.

- 2e détection : Tamponner sur le même chromatogramme, le réactif de Dragendorff.


Remarquer que les taches formées par les alcaloïdes se superposent aux spots
précédemment repérés. Calculer les Rf.

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Matériel et réactifs nécessaires au TP n°6 :

- 1 feuille (24 x 32 cm) de papier de dessin blanc (120 g/m2),


- 1 portemine 0,7 mm avec gomme (type critérium Bic®),
- 1 plaque CCM (12 x 4 cm), gel de silice type Kieselgel 60 F254,
- 1 microscope optique (x200, x400),
- 1 plaque chauffante,
- 1 bain-marie,
- 1 mini-chambre d'observation UV (365 nm),
- 1 balance de laboratoire (précision 0,01 g),
- 1 entonnoir pour liquide (Ø ≈ 75 mm),
- 1 papier filtre plissé pour entonnoir,
- 6 tubes à essai (Ø ≈ 16 mm),
- 2 fioles Erlenmeyer de 25 ml,
- 1 capsule d'évaporation en porcelaine (Ø ≈ 40 mm),
- 1 pipette Pasteur,
- 1 pipette graduée au 1/10 de ml (capacité de 1 ml),
- 1 éprouvette graduée à bec (capacité 10 ml),
- 0,1 ml d’un mélange de témoins (quinine, quinidine, cinchonine,
cinchonidine) dans du chloroforme,
- 3 ml de butanol chlorhydrique,
- 15 ml d’alcool à 60°,
- 0,5 ml de teinture de quinquina,
- 0,2 ml d’une solution de FeCl3 à 10%,
- 0,2 ml d’acide sulfurique,
- 0,2 ml d’acide chlorhydrique,
- 6 ml d’une solution d’acide sulfurique à 0,1%,
- 0,2 ml de réactif de Mayer,
- 0,2 ml de réactif de Bouchardat,
- 0,2 ml de réactif de Dragendorff,
- 3 g de poudre de quinquina rouge,
- 1 poudre d’écorce de quinquina rouge (préalablement préparée
entre lame et lamelle pour l’observation au microscope).

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[39]

ANNEXE : Monographies simplifiées des drogues végétales à reconnaitre.

N°01 : ALOÈS, ‫مور و ﺻبر‬


Aloe ferox Mill. (Aloès du Cap) et Aloe vera (L.) Burm.f. (Aloès des Barbades), [ASPHODELACEAE].
 Provenance : Afrique du Sud - Antilles.
 Partie employée : Suc épaissi provenant des feuilles.
 Description/Caractères organoleptiques : Masse de couleur brun foncé avec des reflets verdâtres, à
cassure conchoïdale brillante. Poudre brun verdâtre. Odeur caractéristique. Saveur très amère.
 Propriétés/Usages : Cholagogue, laxatif, purgatif.

N°02 : ANIS VERT, ‫حبة حﻼوة‬


Pimpinella anisum L., [APIACEAE].
 Provenance : Europe méridionale et orientale. Cultivé dans les régions tempérées.
 Partie employée : Fruit sec.
 Description/Caractères organoleptiques : Diakène ovoïde ou piriforme (3 à 4 mm), gris-brun à gris
verdâtre, hérissés de poils courts et rudes. Méricarpes presque toujours réunis et attachés à un
pédicelle long (2 à 10 mm), oblique. Chaque méricarpe porte 5 côtes primaires fines, grêles, plus
claires, peu saillantes. Odeur aromatique, douce et suave. Saveur chaude, aromatique et douce.
 Propriétés/Usages : Antispasmodique, carminatif, eupeptique, aromatisant. Préparation du soluté
d’essence d’anis et rentre dans la composition de l’élixir parégorique. Extraction de l’essence d’anis.

N°03 : AUBÉPINE, ‫زعرور األحمر = أ دمام‬


Deux espèces et leur hybride : Cratægus oxyacantha L. [= Cratægus laevigata (Poir.) DC.] (Aubépine
épineuse), Crataegus monogyna Jacq. (Aubépine à un style) et Cratægus x media Bechst. (Aubépine
intermédiaire), [ROSACEAE].
 Provenance : Régions tempérées de l’hémisphère Nord. Très commune en Algérie.
 Partie employée : Sommité fleurie.
 Description/Caractères organoleptiques : Fleurs groupées en corymbes, parfois rencontrées isolées
dans la drogue. Fleurs à 5 sépales, courts, triangulaires, 5 pétales blancs, plus ou moins jaunâtres.
Présence de petites feuilles trilobées brunes ou vertes. Odeur aromatique, forte, peu agréable. Saveur
légèrement astringente.
 Propriétés/Usages : Antispasmodique, sédatif, coronarodilatateur, tonicardiaque.

N°04 : BADIANE DE CHINE, ‫أنيسون نجمي‬


Illicium verum Hook. F., [SCHISANDRACEAE] [ex. ILLICIACEAE]
 Provenance : Sud de la Chine et Nord du Viêt Nam.
 Partie employée (drogue) : Fruit.
 Description/Caractères organoleptiques : Fruits composés de 8 à 10 follicules insérés en étoile sur un
pédicelle. Follicules brun rougeâtre, durs et rugueux, modérément recourbés, à l'extrémité libre.
Déhiscents sur leur bord supérieur en une large fente. À l'intérieur, une graine ovale, marron et
brillante. Odeur aromatique agréable. Saveur chaude et sucrée, anisée.
 Propriétés/Usages : Eupeptique, stomachique, carminatif.

N°05 : BAUME DU PÉROU,


Myroxylon pereiræ L., [FABACEAE/PAPILIONOIDEAE ].
 Provenance : Amérique centrale (San Salvador).
 Partie employée : oléorésine.
 Description/Caractères organoleptiques : Sécrétion pathologique demeurant liquide, épaisse, brune
noirâtre, rougeâtre par transparence. Odeur prononcée, agréablement vanillée. Saveur amère et âcre.
 Propriétés/Usages : Antiseptique, cicatrisant, antiprurigineux, parasiticide (gale, poux).

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N°06 : BELLADONE, ‫أبو رنجوﻑ‬


Atropa belladonna L., [SOLANACEAE]
 Provenance : Europe. Très rare en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Feuille.
 Description/Caractères organoleptiques : Feuilles pétiolées de couleur verte, foncée à leur face
supérieure, souvent froissées et enroulées, parfois agglomérées entre elles ; le limbe est mince,
acuminé, à bord entier, elliptique ou ovale (5 à 25 cm sur 3 à 12 cm). Les feuilles sont un peu velues.
Odeur légèrement vireuse, la saveur désagréable un peu amère.
 Propriétés/Usages : Parasympatholytique, préparation de formes galéniques, extraction de l’atropine
(Toxique).

N°07 : BOLDO, ‫بولدو‬


Peumus boldus Molina, [MONIMIACEAE] [ex. ILLICIACEAE]
 Provenance : Chili.
 Partie employée (drogue) : Feuille.
 Description/Caractères organoleptiques : Feuilles courtement pétiolées, cassantes, d’un vert grisâtre,
chagrinées à leur face supérieure qui présente de nombreuses petites protubérances, la face
inférieure est presque lisse entre les nervures saillantes. Le limbe est épais, à bords légèrement
repliés vers la face inférieure, de forme ovale à elliptique (≈ 5 cm de longueur sur 3 cm de largeur).
Odeur camphrée. Saveur aromatique.
 Propriétés/Usages : Cholérétique, cholagogue, diurétique, sédatif léger.

N°08 : BOURDAINE,
Frangula alnus Mill. [= Rhamnus frangula L.] [RHAMNACEAE]
 Provenance : Bois humides de l’Europe centrale (Pologne).
 Partie employée (drogue) : Écorce de tige.
 Description/Caractères organoleptiques : Fragments d’écorce cintrés ou en tuyaux, d’environ 1mm
d'épaisseur. La surface externe est d’un brun noirâtre, ridée longitudinalement et couverte de
nombreuses lenticelles blanchâtres, étirées transversalement. La surface interne d’un jaune orangé à
brun cannelle, pourvue de fines stries longitudinales. La cassure est courte. Odeur faible. Saveur
d'abord mucilagineuse, puis amère et légèrement astringente.
 Propriétés/Usages : Laxatif, purgatif, préparation de formes galéniques.

N°09 : CAMOMILLE ALLEMANDE, ‫بابونج‬


Matricaria recutita (L.) Rauschert [= Matricaria chamomilla L.] [ASTERACEAE]
 Provenance : Régions tempérées de l’Europe et de l’Afrique du Nord. Rencontrée en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Capitule floral.
 Description/Caractères organoleptiques : Capitules (Ø ≈ 1 cm) sont souvent accompagnés d’un
pédoncule strié longitudinalement portant des feuilles découpées en segments linéaires et aplatis. Le
capitule à réceptacle conique et creux porte des fleurons serrés, non séparés par des écailles :
fleurons tubuleux jaunes au centre et fleurons ligulés blancs, à la périphérie, avec languette rejetée
sur le côté. Akènes très petits, un peu arqués. Odeur caractéristique. Saveur aromatique et amère.
 Propriétés/Usages : Anti-inflammatoire, spasmolytique, stomachique, cholérétique, sédatif.

N°10 : CAMOMILLE ROMAINE, ‫بابونج الرومي‬


Chamaemelum nobile (L.) All. [=Anthemis nobilis L.] [ASTERACEAE]
 Provenance : Régions de la façade atlantique de l'Europe. Rare en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Capitule floral.
 Description/Caractères organoleptiques : Capitules hémisphériques (Ø ≈ 2 cm), à réceptacle conique
et plein, entourés de bractées imbriquées et serrées. Fleurs ligulées, blanches à blanc-jaunâtre dont la
corolle est terminée par une languette lancéolée divisée en 2 à 3 lobes. Odeur caractéristique,
pénétrante. Saveur aromatique et amère.
 Propriétés/Usages : Tonique amer, stomachique, anti-inflammatoire, emménagogue, fébrifuge.

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N°11 : CANNELLE DE CEYLAN, ‫قرفة الرقيقة = قرفة الحرة‬


Cinnamomum verum J.Presl [= Cinnamomum zeylanicum Blume] [LAURACEAE]
 Provenance : Sri Lanka, Inde, cultivé dans certains pays tropicaux (Madagascar, Caraïbes).
 Partie employée (drogue) : Écorce raclée de la tige.
 Description/Caractères organoleptiques : Écorces de faible épaisseur (≈ 1 mm) se présente dans le
commerce soit sous forme de :
- tuyaux emboités les uns dans les autres, donnant l’aspect de longs bâtonnets ;
- fragments cintrés.
La face externe est lisse, d’un brun jaune (ocre), marquée d’empreintes correspondant aux insertions
des feuilles et des bourgeons axillaires. La cassure est esquilleuse, présente un certain nombre de
fibres courtes, blanchâtres, saillantes. Odeur très aromatique caractéristique. Saveur un peu sucrée,
chaude, aromatique et très fine.
 Propriétés/Usages : Stimulant aromatique, immunostimulant, anti-infectieux, emménagogue,
ocytocique, aromatisant, préparation de la teinture de cannelle.

N°12 : CANNELLE DE CHINE, ‫قرفة الخشينة = دار الصيني‬


Cinnamomum cassia (L.) J.Presl [=Cinnamomum aromaticum Nees] [LAURACEAE]
 Provenance : Chine.
 Partie employée (drogue) : Écorces des branches et rejets.
 Description/Caractères organoleptiques : Écorces en tuyaux (≈ 2 mm d’épaisseur), de coloration brun
rougeâtre, plus foncés à la face interne ; la face externe peu grattée conserve des plages grisâtres de
suber, des cicatrices de feuilles alternes et des bourgeons. Cassure facile, courte, nette. Odeur très
aromatique, moins fine que celle de cannelle de Ceylan. Saveur aromatique, chaude, douce
(mucilagineuse) légèrement piquante (plus âpre).
 Propriétés/Usages : Succédané de la cannelle de Ceylan.

N°13 : CARVI, ‫كروية‬


Carum carvi L. [APIACEAE]
 Provenance : Moyen Orient, cultivé en Allemagne, Turquie, Chine, Égypte, Tunisie.
 Partie employée (drogue) : Fruit sec.
 Description/Caractères organoleptiques : Petits diakènes allongés (≈ 5 mm), fusiformes, légèrement
courbé, brunâtres, luisants. Méricarpes généralement séparés portant parfois un long pédicelle. Côtes
primaires droites, minces, plus claires. Odeur très aromatique agréable. Saveur aromatique, chaude
et piquante.
 Propriétés/Usages : Condiment, eupeptique, carminatif, stimulant.

N°14 : CASCARA,
Frangula purshiana Cooper [= Rhamnus purshiana DC.] [RHAMNACEAE]
 Provenance : USA, Canada, cultivé au Kenya.
 Partie employée (drogue) : Écorce de tige.
 Description/Caractères organoleptiques : Fragments plus ou moins cintrés, plus épais que ceux de la
bourdaine (> 2 mm). Surface externe gris brunâtre, presque lisse, portant des lenticelles allongées
transversalement. Surface interne brun jaunâtre, violacée, finement striée. Présence fréquente de
lichens foliacés. Odeur faible, un peu désagréable. Saveur amère et persistante.
 Propriétés/Usages : Laxatif, purgatif.

N°15 : CHARDON-MARIE, ‫الزاز = بومقنينة = ﺷوﻙ النصارى‬


Silybum marianum (L.) Gaertn. [ASTERACEAE]
 Provenance : Régions de la Méditerranée. Très répandu au nord de l'Algérie.
 Partie employée (drogue) : Fruit.
 Description/Caractères organoleptiques : Akènes plus ou moins noirs, luisants, plus ou moins
marbrés de jaune et finement ridés ; surmontés d’une aigrette caractéristique (éliminée lors de la
récolte de la drogue). Odeur nulle. Saveur amère.
 Propriétés/Usages : Hépatoprotecteur, cholagogue, cholérétique, extraction de la silymarine.

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N°16 : COLCHIQUE, ‫سورنجان = ﺷميرة‬


Colchicum autumnale L. [COLCHICACEAE] [ex. LILIACEAE]
 Provenance : Europe tempérée. Afrique du Nord. Cultivé aux USA.
 Partie employée (drogue) : Graine.
 Description/Caractères organoleptiques : Graines globuleuses (2-3 mm), très dures, tégument brun
rougeâtre, finement ponctué. Sur un coté présence d’un épaississement charnu plus clair, appelé
strophiole. Odeur nulle. Saveur amère.
 Propriétés/Usages : Antigoutteux (en homéopathie), extraction de la colchicine (Toxique).

N°17 : COQUELICOT, ‫بنعمان‬


Papaver rhoeas L. [PAPAVERACEAE]
 Provenance : Europe, Afrique du Nord. Très commun en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Pétale.
 Description/Caractères organoleptiques : Pétales elliptiques, rouge-violacés ou brun-rougeâtres, avec
un onglet noir à la base, chiffonnés, à bord entier, lisses, friables (souvent brisés). Odeur nulle.
Saveur mucilagineuse, un peu amère.
 Propriétés/Usages : Emollient, béchique, sédatif, préparation du sirop de Desessartz.

N°18 : CORIANDRE, ‫كسبر‬


Coriandrum sativum L. [APIACEAE]
 Provenance : Europe centrale et régions de la Méditerranée. Cultivé en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Fruit sec.
 Description/Caractères organoleptiques : Diakènes sphériques (5 mm), d’un brun clair, glabres, de
consistance dure et cassante. Méricarpes restant adhérents, sont couronnés par les dents trop courtes
du calice et du stylopode conique. Côtes primaires sont ondulées, peu apparentes. Côtes secondaires
sont plus marquées. Odeur caractéristique (après écrasement). Saveur est un peu sucrée et âcre.
 Propriétés/Usages : Condiment, eupeptique, carminatif, stimulant.

N°19 : CUMIN, ‫كمون‬


Cuminum cyminum L. [APIACEAE]
 Provenance : Afrique du Nord et Moyen-Orient. Cultivé en Égypte, au Maroc et en Inde.
 Partie employée (drogue) : Fruit sec.
 Description/Caractères organoleptiques : Diakènes fusiformes (5 mm), velus, de coloration brune à
verdâtre. Méricarpes restant parfois attachés au pédicelle, sont surmontés par 2 stylopodes courbés.
Côtes primaires sont claires. Côtes secondaires sont nettement visibles, garnies de poils raids. Odeur
très aromatique, caractéristique. Saveur épicée.
 Propriétés/Usages : Condiment, eupeptique, carminatif, emménagogue, galactagogue.

N°20 : CURCUMA, ‫عرق األﺻفر = كركم‬


Curcuma longa L. [ZINGIBERACEAE]
 Provenance : Asie tropicale. Cultivé en Inde.
 Partie employée (drogue) : Rhizome.
 Description/Caractères organoleptiques : Dans le commerce on rencontre :
- Le "curcuma rond " provenant des rhizomes principaux, ovoïdes ou piriformes,
- Le "curcuma long" provenant des rhizomes latéraux.
Fragments durs, à surface externe gris jaunâtre, à cassure nette jaune orangé. Odeur aromatique.
Saveur chaude, un peu amère.
 Propriétés/Usages : Anti-inflammatoire, immunomodulateur, hépatoprotecteur, cholagogue,
cholérétique, hypocholestérolémiant, vulnéraire, extraction de la curcumine, colorant jaune (E100).

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N°21 : DATURA OFFICINAL (= STRAMOINE), ‫مسيكرة = ﺷجرة الجنة‬


Datura stramonium L., [SOLANACEAE]
 Provenance : Régions chaudes de l’hémisphère Nord. Assez répandu en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Feuille.
 Description/Caractères organoleptiques : Feuilles longuement pétiolées, souvent agglomérées et
brisées, présentent un limbe découpé en lobes aigus, d’un vert sombre sur la face supérieure, plus
pâle et terne sur la face inférieure. La nervation est pennée, plus apparente sur la face inférieure, les
nervures latérales se dirigeant vers le sommet des lobes. Odeur légèrement vireuse. Saveur
désagréable et amère.
 Propriétés/Usages : Parasympatholytique, sédatif du SNC (Toxique).

N°22 : DIGITALE POURPRE,


Digitalis purpurea L., [PLANTAGINACEAE] [ex. SCROPHULARIACEAE]
 Provenance : Europe de l'Ouest (Allemagne). Cultivée aux USA, en Angleterre et en France.
 Partie employée (drogue) : Feuille.
 Description/Caractères organoleptiques : Grandes feuilles, souvent brisées. Le limbe ovale à
lancéolé, crénelé, subaigu au sommet, est longuement atténué à la base où il est décurrent le long du
pétiole (pétiole ailé), sa face supérieure d’un vert grisâtre, est bosselée et saillante entre les nervures
est presque glabre. La face inférieure très velue est d’un vert blanchâtre, parcourue par un réseau de
nervures proéminentes plus claires lui donnant un aspect gaufré. Les nervures latérales s’incurvent et
s’anastomosent près de la marge pour y former une sorte de feston. Odeur faible. Saveur très amère.
 Propriétés/Usages : Cardiotonique majeur, diurétique, préparation de formes galéniques, extraction
du digitaloxoside (Toxique).

N°23 : ENCENS (= OLIBAN), ‫لبان = كندر‬


Boswellia sacra Flueck. [= Boswellia carteri Birdw.] [BURSERACEAE]
 Provenance : Régions sèches du nord-est de l'Afrique et du sud de la péninsule Arabique.
 Partie employée (drogue) : Résine fournie par incision du tronc.
 Description/Caractères organoleptiques : Larmes irrégulières, globuleuses ou ovoïdes, jaune pâle à
jaune rougeâtre. Cassure cireuse. Odeur aromatique, caractéristique, s’exaltant à la chaleur. Saveur
"térébenthinée", un peu amère.
 Propriétés/Usages : Stimulant, anti-inflammatoire, antiseptique, expectorant, fumigatoire.

N°24 : EUCALYPTUS OFFICINAL, ‫ﮐاليتوﺱ = ﮐافورة‬


Eucalyptus globulus Labill., [MYRTACEAE]
 Provenance : Sud-est de l'Australie. Péninsule ibérique (Espagne, Portugal). Rare en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Feuille âgée.
 Description/Caractères organoleptiques : Feuilles falciformes souvent fragmentées, à pétiole court et
tordu. Limbe coriace, vert grisâtre sur les deux faces, ponctué de poches sécrétrices visibles par
transparence. Nervures secondaires se rejoignent sur les bords des feuilles pour former une sorte de
nervation marginale. Odeur forte, caractéristique (exaltée par le froissement). Saveur aromatique.
 Propriétés/Usages : Balsamique, antiseptique respiratoire, hypoglycémiant, préparation de la teinture
d’eucalyptus, de l’essence d’eucalyptus, elle-même source d’eucalyptol.

N°25 : FENOUIL DOUX, ‫بسباﺱ‬


Foeniculum vulgare var. dulce (Mill.) Batt. & Trab. [APIACEAE]
 Provenance : Régions de la Méditerranée. Cultivé en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Fruit sec.
 Description/Caractères organoleptiques : Diakène elliptique (≈ 1 cm), droit ou légèrement arqué,
parfois avec son pédicelle, couronné par un large stylopode. Surface glabre fortement cannelée, de
coloration vert pâle à jaunâtre pâle. Méricarpes restants souvent soudés, à côtes primaires très
saillantes. Odeur anisée (douce et suave). Saveur aromatique et sucrée.
 Propriétés/Usages : Condiment, eupeptique, carminatif, emménagogue, galactagogue, expectorant.

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[44]

N°26 : FENUGREC, ‫حلبة‬


Trigonella foenum-graecum L., [FABACEAE/PAPILIONOIDEAE]
 Provenance : Moyen-Orient, Inde, régions de la Méditerranée.
 Partie employée (drogue) : Graine.
 Description/Caractères organoleptiques : Petites graines (2 à 3 mm), très dures, prismatiques ou
quadrangulaires, à angles latéraux arrondis, à surface verruqueuse ; marquées sur une de leur face
d’un sillon en diagonale. Coloration rouge brunâtre ou gris-jaunâtre. Au contact de l’eau, ces graines
laissent exsuder du mucilage. Odeur forte caractéristique. Saveur amère, huileuse, aromatique.
 Propriétés/Usages : Stimulant, anabolisant, hypoglycémiant, émollient, galactagogue, condiment.

N°27 : FÈVE DE TONKA, ‫حبة الطونﻚ‬


Dipteryx odorata (Aubl.) Willd., [FABACEAE/PAPILIONOIDEAE]
 Provenance : Caraïbes. Cultivé au Nigéria.
 Partie employée (drogue) : Graine.
 Description/Caractères organoleptiques : Graines allongées (3 à 4 cm), aplaties, brunes ou noires,
luisantes, ridées par la dessiccation ; hile visible près du sommet, au fond d’une dépression
longitudinale, sur un des bords. Odeur très aromatique, caractéristique (rappelant le foin coupé).
Saveur douce, agréable, huileuse.
 Propriétés/Usages : Aromate, anticoagulant, extraction de la coumarine.

N°28 : FRÊNE COMMUN, ‫دردار = أسلن‬


Fraxinus excelsior L., [OLEACEAE]
 Provenance : Europe. Rare dans les régions de la Méditerranée, contrairement au frêne à feuilles
étroites (Fraxinus. angustifolia) qui est plus fréquent en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Feuille.
 Description/Caractères organoleptiques : Feuille composée, dont les folioles sont souvent mondées,
enroulées, cassantes, subsessiles ou brièvement pétiolées. Le limbe est lancéolé, un peu inégal à la
base, acuminé, bordé de dents fines et aiguës dans les 3/4 supérieur (les folioles du F. angustifolia sont
plus étroites et régulièrement dentées). Les folioles d’un vert foncé sur la face supérieure portent des
nervures blanchâtres saillantes sur la face inférieure, d’un vert grisâtre. Elles sont souvent
accompagnées de fruits en samare aplatie, coriace, prolongée en une aile latérale et ne renfermant
qu’une seule graine. Odeur faible. Saveur légèrement astringente et faiblement amère.
 Propriétés/Usages : Diurétique, antirhumatismal, fébrifuge, laxatif.

N°29 : FUCUS VÉSICULEUX (= VARECH VÉSICULEUX),


Fucus vesiculosus L., [FUCACEAE]
 Provenance : France (côtes normandes et bretonnes).
 Partie employée (drogue) : Thalle desséché au soleil.
 Description/Caractères organoleptiques : Fragments de lames foliacées d’un brun olive, portant des
flotteurs globuleux. Odeur iodée caractéristique. Saveur mucilagineuse.
 Propriétés/Usages : Stimulant de la circulation sanguine, dépuratif, laxatif.

N°30 : GINKGO,
Ginkgo biloba L., [GINKGOACEAE]
 Provenance : Chine, Japon. Cultivé en Allemagne, en France, aux USA.
 Partie employée (drogue) : Feuille.
 Description/Caractères organoleptiques : Feuilles en forme d’éventail bilobé, longuement pétiolées,
d’un vert clair virant au jaune, à nervures parallèles denses, en trame sur le limbe. Odeur nulle.
Saveur faible.
 Propriétés/Usages : Protecteur des capillaires, anti-inflammatoire, antiallergique, diurétique.
Traitement du déficit de la circulation artérielle cérébrale et périphérique.

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[45]

N°31 : GINSENG,
Panax ginseng C.A.Mey. et autres espèces du genre Panax [ARALIACEAE]
 Provenance : Asie du Nord-est (Chine, les Corées, Japon). Cultivé en Russie et en Amérique du Nord.
 Partie employée (drogue) : Racine tubérisée.
 Description/Caractères organoleptiques : Fragments fusiformes, certains échantillons entiers de
racines présentent quelques ronflements annulaires dans leur partie supérieure, sont souvent divisées
en plusieurs branches donnant parfois un aspect anthropomorphe à la drogue. La surface externe est
blanc jaunâtre à ocre, ridée longitudinalement, la section est blanche, farineuse ou cornée (s’il y’a eu
stabilisation). Odeur peu marquée. Saveur douceâtre, puis un peu âcre et amère.
 Propriétés/Usages : Adaptogène, antiasthénique, stimulant du SNC, hypoglycémiant.

N°32 : GIROFLIER, ‫قرنفل‬


Syzygium aromaticum (L.) Merr. & L.M.Perry [= Eugenia caryophyllata Thunb.] [MYRTACEAE]
 Provenance : Indonésie, Madagascar, Tanzanie.
 Partie employée (drogue) : Bouton floral (clou de girofle).
 Description/Caractères organoleptiques : Le clou de girofle d’un brun cannelle présente une partie
inférieure tubuleuse (≈ 1 cm), un peu anguleuse surmontée d’une partie globuleuse (Ø = 4 à 5 mm).
Cette partie inférieure correspond à la soudure de la base des sépales et des pétales avec la paroi
ovarienne. Au sommet du tube, quatre petites dents divergentes représentent les sépales. La partie
globuleuse (partie supérieure) est située entre les sépales, constituée par 4 pétales imbriqués, formant
une coiffe sous laquelle on découvrira de nombreuses étamines recourbées. Odeur caractéristique
fortement aromatique. Saveur caractéristique, brûlante.
 Propriétés/Usages : Analgésique dentaire, bactéricide, insecticide, condiment, extraction de
l’essence de girofle et la préparation de la teinture d’opium safranée.

N°33 : GLOBULAIRE, ‫تاسلغا‬


Globularia alypum L., [PLANTAGINACEAE] [ex. GLOBULARIACEAE]
 Provenance : Régions de la Méditerranée. Commun en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Feuille.
 Description/Caractères organoleptiques : Feuilles spatulées, atténuées en pétiole à la base,
mucronées, parfois munies de 2 dents au sommet. Limbe coriace, vert grisâtre car couvert de
glandes claires contenant une résine. Odeur faible. Saveur âcre et amère.
 Propriétés/Usages : Purgatif, diurétique.

N°34 : GOMME ADRAGANTE, ‫الصمﻎ الكثيراﺀ‬


Astragalus gummifer L., [FABACEAE/PAPILIONOIDEAE]
 Provenance : Régions prédésertiques du sud-ouest de l'Asie (Iran, Turquie, Syrie).
 Partie employée (drogue) : Produit d’exsudation du tronc.
 Description/Caractères organoleptiques : Morceaux vermiculés ou en éventails, un peu ondulés, à
stries concentriques (correspondant à l’arrêt d’écoulement de la gomme), d’un blanc jaunâtre, faiblement
translucides, de consistance cornée. Odeur nulle. Saveur faible, mucilagineuse.
 Propriétés/Usages : Émollient, émulsionnant, excipent pour formes solides (succédané de la gomme
arabique).

N°35 : GOMME ARABIQUE, ‫الصمﻎ العربي‬


Acacia senegal (L.) Willd., [= Acacia verek Guill. & Perr.] [FABACEAE/MIMOSOIDEAE]
 Provenance : Région africaine subdésertique (Soudan, Sénégal), péninsule arabique. Rencontré dans
l’extrême sud algérien (Hoggar).
 Partie employée (drogue) : Produit d’exsudation des branches.
 Description/Caractères organoleptiques : Masses arrondies, assez dures, craquelées, plus ou moins
translucides, blondes à rougeâtre. Cassure nette et brillante. Odeur faible. Saveur mucilagineuse.
 Propriétés/Usages : Émollient, béchique, émulsionnant, excipent pour formes solides.

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[46]

N°36 : GRAND ÉPHÉDRA, ‫ﻃمرﺕ = أزرم = ألندى‬


Ephedra major Host. [EPHEDRACEAE]
 Provenance : Espèce méditerranéo-asiatique. Fréquent en Algérie (Atlas saharien, Hoggar).
 Partie employée (drogue) : Tige (jeunes rameaux du printemps).
 Description/Caractères organoleptiques : Fragments de rameaux sous forme d’articles courts (≈ 3
cm) d’un vert jaunâtre à vert brunâtre, portant des stries longitudinales assez fines. Entre les articles,
présence de renflements bruns noirâtres avec 2 à 3 feuilles réduites à des écailles. Odeur faible.
Saveur piquante, légèrement amère.
 Propriétés/Usages : Dopant, décongestionnant nasal, anti-asthmatique, lipolytique.

N°37 : HENNÉ, ‫حناﺀ‬


Lawsonia inermis L. [LYTHRACEAE]
 Provenance : Régions tropicales et subtropicales d'Afrique et d'Asie (Inde). Cultivé en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Feuille.
 Description/Caractères organoleptiques : Petites feuilles simples, courtement pétiolées (2 à 3 cm),
mucronées, glabres, fragiles (souvent brisées dans les échantillons du commerce). Le limbe est entier,
ovale à lancéolé, à bords retournés vers la face inférieure. La drogue d’abord d’un vert clair prend
une teinte brun rougeâtre par la conservation. Odeur nulle, Saveur astringente et âcre.
 Propriétés/Usages : Tinctorial, astringent, anti-infectieux, emménagogue, vulnéraire, antiulcéreux.

N°38 : JUSQUIAME BLANCHE, ‫هبايل = هبالة = سكران‬


Hyoscyamus albus L., [SOLANACEAE]
 Provenance : Régions de la Méditerranée. Commun en l’Algérie (terrains sableux du littoral).
 Partie employée (drogue) : Feuille.
 Description/Caractères organoleptiques : Feuilles assez grandes, pétiolées, d’un vert grisâtre,
couvertes d’un duvet épidermique. Limbe ovale-orbiculaire, en forme de cœur ou légèrement en
coin à la base, sinué, denté. Nervure médiane élargie à la base, nervures secondaires, peu
nombreuses, alternes. La drogue est souvent accompagnée de fragments d’inflorescences
scorpioïdes portant des calices campanulés, très velus, persistants, veinés, réticulés, terminé par 5
lobes triangulaires, aigus. Odeur vireuse. Saveur amère, désagréable.
 Propriétés/Usages : Parasympatholytique, sédatif du SNC, antalgique, narcotique (Toxique).

N°39 : KHELLA, ‫سواﻙ النببي = خﻼل = خلة‬


Ammi visnaga (L.) Lam. [= Visnaga daucoides Gaertn.] [APIACEAE]
 Provenance : Afrique du Nord (Algérie, Maroc) et Proche-Orient.
 Partie employée (drogue) : Fruit sec.
 Description/Caractères organoleptiques : Petits diakènes ovoïdes-oblongs (≈ 2 mm), les méricarpes
sont généralement séparés, d’un brun grisâtre, glabres. L'examen à la loupe montre à la partie
supérieure du méricarpe, un stylopode tronconique prolongé par le style recourbé. Côtes primaires
sont peu saillantes, de teinte plus claire. Odeur faiblement aromatique. Saveur désagréable, amère,
un peu piquante.
 Propriétés/Usages : Spasmolytique, coronarodilatateur, bronchodilatateur, antilithiasique urinaire,
extraction de la khelline et de la visnadine.

N°40 : LAURIER-ROSE, ‫دفلة‬


Nerium oleander L. [APOCYNACEAE/APOCYNOIDEAE]
 Provenance : Régions de la Méditerranée. Très commun en l’Algérie.
 Partie employée (drogue) : Feuille.
 Description/Caractères organoleptiques : Feuilles coriaces, glabres, très courtement pétiolées, à
limbe longuement lancéolé (8 à 14 cm x 1,5 à 2,5 cm). Face supérieure plus foncée, d’un vert foncé
mat. Nervure médiane saillante sur la face inférieure. Nervures secondaires pennées très
nombreuses. Odeur nulle (la poudre est sternutatoire). Saveur très amère.
 Propriétés/Usages : Cardiotonique, acaricide, antifongique, extraction de l’oléandrine (Toxique).

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[47]

N°41 : LAVANDE OFFICINALE, ‫خزامة‬


Lavandula angustifolia Mill. [LAMIACEAE]
 Provenance : Régions occidentales de la Méditerranée. Cultivé en l’Algérie.
 Partie employée (drogue) : Fleur, sommité fleurie.
 Description/Caractères organoleptiques : Tiges florifères quadrangulaires, peu feuillées, terminées
par un long épi assez lâche de glomérules de 3 à 4 fleurs à l’aisselle de larges bractées brunâtres et
membraneuses. Petites fleurs (5 à 8 mm), calice tubuleux gris bleuté marqué de nervures
longitudinales et terminé par 5 dents, corolle faiblement bilabiée. Odeur fine, suave, caractéristique.
Saveur chaude, légèrement amère.
 Propriétés/Usages : Antispasmodique, calmant, anxiolytique, sédatif, hypotenseur, antalgique, anti-
inflammatoire, antiseptique, cicatrisant, extraction de l’essence de lavande officinale.

N°42 : LIN CULTIVÉ, ‫كتان‬


Linum usitatissimum L. [LINACEAE]
 Provenance : Eurasie, très cultivé au Canada, en Chine, aux USA, en Russie, en Éthiopie, en Inde.
 Partie employée (drogue) : Graine.
 Description/Caractères organoleptiques : Graines aplaties, de forme arrondie à la base et pointue à
l'autre extrémité (4 à 6 mm sur 2 à 3cm), à tégument externe brun brillant. Odeur nulle. Saveur douce
et mucilagineuse (ne devant pas être rance).
 Propriétés/Usages : Émollient, anti-inflammatoire, laxatif, hypocholestérolémiant, préparation de la
farine de lin et de l’huile de lin.

N°43 : MARRON D’INDE, ‫قسطل الحصان‬


Aesculus hippocastanum L. [SAPINDACEAE] [ex. HIPPOCASTANACEAE]
 Provenance : Sud-est de l'Europe. Rencontré en Algérie dans les jardins, les allées et parcs.
 Partie employée (drogue) : Graine (stabilisée).
 Description/Caractères organoleptiques : Graine globuleuse (Ø = 3 à 4 cm) plus ou moins aplatie
(d’aspect de châtaigne), à tégument brun luisant avec une large tache blanchâtre correspondant au
hile. Odeur nulle. Saveur d'abord sucrée puis amère et désagréable.
 Propriétés/Usages : Anti-inflammatoire, anti-œdémateux, phlébotonique à propriétés vitaminique P,
antihémorroïdaire, extraction de l’aescine.

N°44 : MARRUBE BLANC, ‫مريوﺕ‬


Marrubium vulgare L. [LAMIACEAE]
 Provenance : Europe, Afrique du Nord, Asie. Très commun en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Feuille, sommité fleurie.
 Description/Caractères organoleptiques : Fragments de tiges cotonneuses velues, quadrangulaires,
portant des verticilles de petites fleurs avec calice en entonnoir, nervuré, terminé par des dents
inégales et crochues. Feuilles d’un vert blanchâtre, à limbe arrondi, gaufré et à bords crénelés, sur la
face inférieure présence de nervation réticulée. Odeur forte musquée. Saveur amère.
 Propriétés/Usages : Tonique amer, expectorant, mucolytique, béchique, dépuratif, sédatif cardiaque,
antipyrétique, cholagogue, anti-infectieux.

N°45 : MAUVE, ‫التبي = خبيزة‬


Malva sylvestris L. [MALVACEAE]
 Provenance : Cultivée en Europe centrale. Commune en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Fleur.
 Description/Caractères organoleptiques : Fleurs avec calicule à 3 pièces oblongues, libres, situées
directement à la base du calice gamosépale à 5 lobes triangulaires. Corolle à 5 pétales plus longues
que le calice, emarginées sur le bord supérieur, à base soudée au tube staminal, de teinte bleu violet.
Étamines nombreuses. Odeur faiblement aromatique. Saveur mucilagineuse.
 Propriétés/Usages : Émollient, anti-inflammatoire, laxatif.

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N°46 : NOIX DE COLA (= NOIX DE KOLA), ‫جوزة الكوال‬


Cola nitida (Vent.) Schott & Endl. et Cola acuminata (P.Beauv.) Schott & Endl. [MALVACEAE]
 Provenance : Afrique tropicale de l’Ouest (Cameroun, Nigéria). Cultivé aux Caraïbes, en Malaisie.
 Partie employée (drogue) : Graine privée du tégument.
 Description/Caractères organoleptiques : Graines à surface lisse et dure, de coloration brun acajou
foncé. Les amandes se divisent en 2 cotylédons (cola-demi) ou en cotylédons fragmentés en 4 ou 6
(cola-quart). La drogue est souvent présentée concassée. Odeur faible. Saveur amère.
 Propriétés/Usages : Stimulant, antidépresseur.

N°47 : NOIX DE GALLE, ‫عفﺺ = عفصة‬


Quercus infectoria Oliv. [FAGACEAE]
 Provenance : Régions orientales de la Méditerranée.
 Partie employée (drogue) : Excroissance pathologique due à la piqûre et la ponte, de l’œuf de guêpe
à galle (Cynips quercusfolii) dans les bourgeons du chêne.
 Description/Caractères organoleptiques : Masses sphériques (Ø ≈ 2 cm), d’un gris-brun ( avec des
nuances verdâtres ou jaunâtres ), de consistance dure, présentant à leur partie supérieure des
protubérances correspondant aux écailles du bourgeon primitif. Elles sont atténuées à la base en un
court pédoncule. Odeur nulle. Saveur fortement astringente.
 Propriétés/Usages : Astringent, hémostatique, antiseptique, préparation du tanin officinal.

N°48 : NOIX DE MUSCADE, ‫جوزة الطيب‬


Myristica fragrans Houtt. [MYRISTICACEAE]
 Provenance : Guatemala, Inde, Indonésie, Antilles.
 Partie employée (drogue) : Graine privée du tégument.
 Description/Caractères organoleptiques : Amande ovoïde ou arrondie (Ø = 2,5 à 3 cm), présentant
une surface gris-rougeâtre, marquée de nombreux sillons anastomosés et d’une rainure étroite qui
s’étend du hile à la chalaze, sur le côté le moins arrondi. Odeur forte et aromatique. Saveur épicée,
légèrement âcre et amère.
 Propriétés/Usages : Stimulant, carminatif, condiment (narcotique à dose élevée).

N°49 : PETIT HOUX, ‫سنسق = أﺱ البري‬


Ruscus aculeatus L. [ASPARAGACEAE]
 Provenance : Régions de la Méditerranée. Commun en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Rhizome, racine.
 Description/Caractères organoleptiques : Fragments de rhizome, brun clair à gris jaunâtre, noueux
avec stries d’accroissement circulaire, à cassure très fibreuse ; portant des racines plus mince (Ø = 1
à 2 mm). Odeur faible. Saveur peu âcre.
 Propriétés/Usages : Diurétique, phlébotonique, antihémorroïdaire, vasoconstricteur, anti-
inflammatoire, anti-œdémateux, extraction du ruscoside.

N°50 : PETITE CENTAURÉE, ‫مرارة الحنش‬


Centaurium erythraea Rafn [= Erythraea centaurium (L.) Pers.] [GENTIANACEAE]
 Provenance : Europe, Afrique du Nord, Ouest de l’Asie, naturalisée en Amérique du Nord. La
variété Suffructicosa est plus abondante en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Sommité fleurie.
 Description/Caractères organoleptiques : Fragments de tiges grêles quadrangulaires portant des
feuilles oblongues ou linéaires, sessiles, pourvues de 3 à 5 nervures longitudinales. Nombreuses
fleurs courtement pédonculées (≈ 12 mm) rassemblées en cyme bipare, calice gamosépale à 5
divisions aiguës, corolle rose, longuement tubuleuse à 5 lobes lancéolés obtus. Odeur faible, assez
agréable. Saveur très amère.
 Propriétés/Usages : Fébrifuge, tonique amer, stomachique, cholérétique, laxatif, dépuratif, apéritif,
antihelminthique, vulnéraire.

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N°51 : QUINQUINA ROUGE, ‫كنكينة‬


Cinchona pubescens Vahl [= Cinchona succirubra Pav.] [RUBIACEAE]
 Provenance : Cordillère des Andes, Amérique centrale, cultivé dans la zone intertropicale.
 Partie employée (drogue) : Écorce.
 Description/Caractères organoleptiques : Fragments de longueur et de largeur variables, épais de 2 à
6 mm, plats ou roulés. Surface externe rugueuse, gris-brunâtre, fissurée longitudinalement, striée
transversalement, constituée de suber. Tissu sous-jacent du suber est d’un brun rougeâtre. Surface
interne jaune-fauve ou rougeâtre. La cassure courte et fibreuse. Odeur légèrement aromatique,
caractéristique. Saveur amère et astringente.
 Propriétés/Usages : Antipaludique, antipyrétique, tonique amer, préparation de formes galéniques.

N°52 : RÉGLISSE, ‫عرق السوﺱ‬


Glycyrrhiza glabra L., [FABACEAE/PAPILIONOIDEAE]
 Provenance : Régions de la Méditerranée, Asie, USA. Cultivée en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Rhizome, racine.
 Description/Caractères organoleptiques : Bâtons cylindriques flexibles (Ø = 5 à 20 mm), surface d’un
gris-brun, sillonnée longitudinalement, parfois pelée (réglisse "ratissée"). Cassure fibreuse jaune. Les
rhizomes se différencient des racines par la présence d'une moelle centrale. Odeur caractéristique,
peu marquée. Saveur sucrée, parfois avec un arrière-goût légèrement amer.
 Propriétés/Usages : Anti-inflammatoire, béchique, expectorant, antiulcéreux, antispasmodique,
édulcorant, extraction de la glycyrrhizine.

N°53 : ROMARIN, ‫أكليل = أزير‬


Rosmarinus officinalis L. [LAMIACEAE]
 Provenance : Régions de la Méditerranée. Commun en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Feuille, sommité fleurie.
 Description/Caractères organoleptiques : Fragments de tige ligneuse arrondie, d’un brun verdâtre,
portant des cicatrices foliaires opposées. Feuilles linéaires (1 à 4 cm), sessiles, coriaces, enroulées sur
les bords, à limbe réticulé, d’un vert foncé sur la face supérieure, blanchâtre sur la face inférieure.
Nervure médiane saillante. Grappes de petites fleurs à 2 longues étamines, à calice velu, à dents
bordées de blanc. Odeur aromatique. Saveur assez forte, chaude, balsamique, caractéristique.
 Propriétés/Usages : Stimulant, cholagogue, hépatoprotecteur, carminatif, antispasmodique, anti-
inflammatoire, anti-infectieux, condiment.

N°54 : SAUGE OFFICINALE, ‫سوﻙ النبي = سالمة‬


Salvia officinalis L. [LAMIACEAE]
 Provenance : Régions de la Méditerranée (rare à l’état sauvage). Très cultivée dans les jardins.
 Partie employée (drogue) : Feuille.
 Description/Caractères organoleptiques : Feuilles rarement entières (≈ 10 cm), plus grandes,
elliptiques, pétiolées (feuilles basales) ou plus petites, oblongues, plus ou moins étroites, aiguës,
sessiles (feuilles sommitales). Le limbe est épais, finement denticulé sur les bords, rugueux, réticulé,
pubescent, de teinte gris verdâtre, présentant un réseau de nervures saillantes à la face inférieure.
Odeur balsamique. Saveur aromatique, chaude et amère.
 Propriétés/Usages : Antisudoral, œstrogénique, emménagogue, stimulant de la thyroïde,
hypoglycémiant, cholérétique, cholagogue, tonique astringent, dépuratif, vulnéraire, condiment.

N°55 : SCILLE MARITIME, ‫بصل الخنزير = بصل الفار‬


Drimia maritima (L.) Stearn [= Scilla maritima L.] [ASPARAGACEAE] [ex. LILIACEAE]
 Provenance : Régions de la Méditerranée. Très commune en Algérie, surtout la variété rouge.
 Partie employée (drogue) : Ecaille du bulbe.
 Description/Caractères organoleptiques : Fragments découpés en lanières (3 à 5 cm), aplatis,
recourbés, de consistance cornée (se ramollissant dans l’eau). De coloration brun rougeâtre (var. rouge)
ou blanc jaunâtre (var. blanche). Odeur nulle. Saveur âcre et amère.
 Propriétés/Usages : Diurétique azoturique, cardiotonique, raticide (seule la var. rouge).

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N°56 : SÉNÉ OFFICINAL, ‫سنا المكي‬


Senna alexandrina Mill. [= Cassia acutifolia Delile = Cassia angustifolia Vahl] [FABACEAE/CAESALPINIOIDEAE]
 Provenance : Inde, Soudan. Rare dans l’extrême sud algérien.
 Partie employée (drogue) : Foliole.
 Description/Caractères organoleptiques : Folioles courtement pétiolées (2 à 5 cm), à limbe lancéolé,
mucroné, asymétrique à la base, d’un vert jaunâtre. Parfois sont mêlés à la drogue les fruits qui se
présentent sous forme de gousses brunâtres à pédicelle court, très aplaties, membraneuses,
déhiscentes, 6 à 8 renflements correspondant aux graines. Bord dorsal un peu arqué, bord ventral
légèrement incurvé. Odeur faible. Saveur mucilagineuse.
 Propriétés/Usages : Laxatif, purgatif, préparation du sirop de Desessartz.

N°57 : THYM COMMUN, ‫زعيترة‬


Thymus vulgaris L. [LAMIACEAE]
 Provenance : Régions de la Méditerranée. Assez rare en Algérie. Cultivé dans les jardins.
 Partie employée (drogue) : Feuille, sommité fleurie.
 Description/Caractères organoleptiques : Tiges ligneuses, tortueuses, rameuses, portant des
glomérules de petites fleurs à calice velu à 5 lobes. Feuilles subsessiles, lancéolées ou linéaires,
grisâtres sur la face supérieure, blanchâtres, cotonneuses et enroulées sur les bords à la face
inférieure. Odeur caractéristique de thymol. Saveur très aromatique, légèrement piquante.
 Propriétés/Usages : Antiseptique, antispasmodique, béchique, expectorant, eupeptique, cholérétique,
vermifuge, vulnéraire, stimulant aromatique, condiment.

N°58 : TILLEUL, ‫زيزفون‬


Tilia platyphyllos Scop. [MALVACEAE] [ex. TILIACEAE]
 Provenance : Régions tempérées d'Europe. Très peu cultivé en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Inflorescence et sa bractée.
 Description/Caractères organoleptiques : 5 à 10 fleurs groupées en cyme au bout d’un long
pédoncule soudé par sa partie inférieure à une longue bractée membraneuse vert jaunâtre. Sépales
caducs, pétales oblongs, nombreuses étamines. Fruit capsulaire (souvent présent) est rond à la base,
pointu au sommet, à côtes plus ou moins apparentes. Odeur agréable. Saveur douceâtre.
 Propriétés/Usages : Émollient, calmant, hypnotique léger, fluidifiant sanguin, sudorifique.

N°59 : VERVEINE ODORANTE, ‫لويزة‬


Aloysia citriodora Palau [= Lippia citriodora (Palau) Kunth] [VERBENACEAE]
 Provenance : Afrique du Nord. Cultivée en Algérie.
 Partie employée (drogue) : Feuille.
 Description/Caractères organoleptiques : Feuilles mondées (≈ 8 cm), légères, d’un vert jaunâtre pâle,
ondulées, à bord entier, fortement roulé sur la face supérieure (par dessiccation), brièvement
pétiolées, lancéolées. Nervure médiane saillante à la face inférieure, d’où partent de nombreuses
nervures secondaires parallèles. Odeur caractéristique agréable, citronnée. Saveur aromatique.
 Propriétés/Usages : Stomachique, eupeptique, antispasmodique, sédatif léger, fébrifuge, aromatisant.

N°60 : VIGNE ROUGE, ‫دالية = كرم‬


Vitis vinifera var. tinctoria L. [VITACEAE] [ex. TILIACEAE]
 Provenance : Europe méridionale, Afrique du Nord, Asie occidentale tempérée.
 Partie employée (drogue) : Feuille (de la variété dite "teinturier", du Bordelais).
 Description/Caractères organoleptiques : Feuilles palmatilobées, cassantes, se présentent les plus
souvent en fragments de nervures, de pétioles et de vrilles, accompagnés de morceaux du limbe à
bord sinué denté, de teinte rouge pourpre, avec une face inférieure duveteuse. Odeur rappelant celle
du moisi. Saveur légèrement astringente.
 Propriétés/Usages : Angioprotecteur (activité vitaminique P), astringent, hémostatique, anti-
inflammatoire, stabilisant du collagène (action contre les radicaux libres).

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BIBLIOGRAPHIE

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