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CMR

En ce début de 2016, le régime des retraites au Maroc a connu un chamboulement de taille.


Le Conseil de gouvernement a adopté un projet de loi modifiant et complétant la loi instituant
le régime des pensions civiles. Ceci nous conduit à poser la problématique suivante : quelles
sont les reformes des retraites adoptées ?

Conscient de l’importance de cette réforme des systèmes de retraite, le gouvernement a


choisi de l’amortir en deux étapes.

La première, d’une urgence capitale, vise à réduire le déficit chronique du régime des
retraites civiles relevant de la CMR. À travers une réforme paramétrique, celle-ci devra se
traduire par le relèvement de l’âge de départ à la retraite à 61 ans à partir de janvier 2017, à 62
ans en 2018 et à 63 ans en 2019. Par la suite, une étude sera lancée pour examiner la nouvelle
situation financière du régime des retraites civiles. Une réforme qui aura comme conséquence
l’augmentation de 20% à 24% des cotisations des quelque 400.000 fonctionnaires de la Caisse
marocaine des retraites (CMR). Une mesure peu populaire et pourtant obligatoire. Il faut dire
que selon le dernier constat chiffré, si rien n’est fait d’ici 2022, les réserves de la CMR
s’épuiseront et 400.000 personnes seront privées de pension.

D’autres mesures sont prévues, notamment la hausse de la participation de l’Etat et des


adhérents de 4 points sur 4 ans à partir de la date d’entrée en vigueur de la réforme. Aussi, le
calcul de la pension devra se baser sur le salaire moyen des 8 dernières années de façon
progressive pendant 4 ans à partir de janvier 2017. Ainsi, le taux annuel de calcul de la
pension passera de 2,5 à 2% pour les droits acquis à partir de la même date. Cette
reconfiguration des systèmes de retraite permettra, également, d’augmenter la valeur des
pensions minimales de 1.000 à 1.500 dirhams par mois de façon progressive sur trois ans à
partir de la date d’entrée de la réforme. En parallèle, le gouvernement devra lancer le chantier
d’élargissement de la couverture, notamment, à travers deux projets de loi visant la création
d’un régime pour les indépendants et un autre pour les personnes exerçant des activités non
rémunérées. Ces deux régimes concernent une population active de 3 millions de personnes.
Les deux projets de loi seront présentés avec les autres textes relatifs à la réforme du régime
des retraites civiles.

Dans une deuxième étape, le gouvernement mettra en place deux grands pôles de
retraites. Le premier concerne le système civil relevant de la CMR et du RCAR en tant que
système de base et complémentaire. Le deuxième, privé, sera géré par la CNSS, en plus d’un
régime complémentaire.

Le Fonds monétaire international (FMI) avait recommandé en 2015 au gouvernement


marocain de lancer rapidement une réforme des régimes des retraites. Chaque jour qui passe
fragilise davantage le système. . Dans ce sillage, le gouvernement avait saisi le Conseil
économique, social et environnemental (CESE) pour émettre des recommandations sur cette
question. Cette instance consultative a rendu son avis confirmant l’«urgence» de cette
réforme et recommandant de relever progressivement l’âge de la retraite chaque année jusqu’à
le fixer à 63 ans.
C’est ainsi que le gouvernement marocain avait annoncé depuis 2013 que le trou de la
sécurité sociale devenait plus béant chaque année et a plaidé pour des mesures drastiques pour
sauver les caisses sociales. En ce sens, le ministre de l’économie et des finances, Mohamed
Boussaid, a expliqué que le déficit des caisses de retraite, résultant de l’écart entre les
cotisations et les pensions, est estimé à 3 milliards de dirhams en 2015 et devrait atteindre 8,6
milliards de dirhams en 2016. Il a même prévu un épuisement des réserves des caisses de
retraite à l’horizon 2020, d’où l’urgence d’une réforme de ce régime. De même, le ministre a
tenu à préciser que cette réforme concerne uniquement quelque 800.000 allocataires de la
CMR.

Pour conclure, le gouvernement estime que les retards apportés à l’adoption de cette
réforme depuis 2014 ont fait perdre au régime de retraite une somme de 10 milliards de DH.
De ce fait la reforme de la caisse de retraite doit être mise en place le plus vite possible pour
régler les déficits.

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