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Shiva mukha, surmonté du Linga.

UPANISHADS DE SHIVA
 

Bhasma Jabala Upanishad


Upanishad de Jabala sur les cendres sacrées

Traduite et annotée par M. Buttex


D'après la version anglaise de Sri Swami Sivananda
in “Lord Siva and His Worship”
© The Divine Life Trust Society, World Wide Web (WWW) Edition : 2000
WWW site: http://www.dlshq.org/

Note préliminaire : JABALA : Nom d'un sage très réputé, à qui est attribué plusieurs Upanishads. On ne sait rien à son sujet,
sinon qu'il a classé la valeur des instructeurs en fonction de leur localisation, et donc de la richesse sémantique du dialecte
concerné. Ce "témoignage de Jabala" figure dans le Tantrasara, recueil abrégé en langue bengali, et met en évidence trois
catégories... mais ne tient pas compte du fait que les chercheurs en spiritualité se déplaçaient fréquemment, donnant des

1
enseignements, et en prenant eux-mêmes de-ci de-là, au gré des rencontres.

Om ! Ô Dieux, puissions-nous entendre de nos propres oreilles ce qui est propice;


Puissions-nous voir de nos propres yeux ce qui est propice,
Ô Vous, dignes de vénération !
Puissions-nous jouir de notre vie jusqu'au terme alloué par les Dieux,
leur adressant des louanges, avec notre corps bien ferme sur ses membres !
Qu'Indra le glorieux nous bénisse !
Que Surya (le Soleil) omniscient nous bénisse !
Que Garuda, le tonnerre qui foudroie le mal, nous bénisse !
Que Brihaspati nous octroie le bien-être !

Om ! Que la Paix soit en moi !


Que la Paix gagne mon environnement !
Que la Paix soit en les forces qui agissent sur moi !

          Je suis ce Brahman absolu, le seul qui – s'il est compris dans son aspect véridique, comme ne faisant
qu'un avec l'Atman – consume en cendres l'ignorance due à la Grande Illusionniste, Maya, ignorance qui
consiste à considérer cet univers comme réel et séparé de son propre Soi. C'est au moyen de la
Connaissance suprême qu'opère ce feu destructeur.

          Un jour, Bhusunda, de la lignée de Jabali, fit l'ascension du mont Kailasha pour se prosterner aux
pieds du Seigneur Shiva Mahadeva (1) , qui est l'incarnation de l'Omkara (2) , et se trouve par-delà la
trinité des dieux Brahma, Vishnu et Rudra.

1 Mahadeva : « Le Grand Dieu » - 1) tout Déva hautement évolué qui demeure en le Shivaloka, dans un
corps de lumière; 2) Rudra, en tant que principe destructeur, est l'aspect terrible de Shiva, mais aussi d'Agni,
et il est finalement Celui qui reste après la destruction universelle, donc l'Être suprême. Shiva, incarnation
des trois perfections (Parameshvara, Parashakti, Parashiva), est l'un des Mahadevas, mais il est d'essence
unique parmi ceux-ci, en tant que le seul incréé, le Père-Mère de tous les êtres, dont les Mahadevas. En tant
que Parameshvara, Il est le Dieu suprême, l'Âme Primordiale, tandis que les autres dieux sont des âmes
individuelles hautement évoluées, que les Écritures chiffrent à 300 millions.
2 Omkara : 1) le mot sacré Om, le Verbe, appelé aussi pranava; 2) la vibration primordiale.

          Bhusunda rendit grâce à Shiva avec grande dévotion, à plusieurs reprises, lui offrant des fruits, des
fleurs et des feuilles. Puis il interrogea le dieu : « Seigneur ! Aie la bonté de me conférer la science
essentielle de tous les Védas, qui inclut l'art des cendres sacrées (Bhasma). Enseigne-moi ce procédé, car
c'est le seul moyen d'atteindre à la libération. De quoi sont faites ces cendres ? Où faut-il les appliquer ?
Quels sont les mantras à réciter ? Qui sont les personnes aptes à les porter ? Quelles sont les règles qui
les régissent ? Aie la bonté de m'enseigner tout ceci, à moi qui suis né d'une basse caste. »

          Parameshvara (1) , le Seigneur plein de compassion, répondit : « Le fidèle doit tout d'abord, au
moment prescrit en fonction des influence célestes et aux premières lueurs du jour, se procurer de la
bouse de vache sacrée, la mettre dans une feuille de Palasha (le flamboyant, Butea Frondosa) puis la faire
sécher au soleil, en récitant le mantra commençant par “Tryambakam”.

1 Parameshvara : « Le Seigneur suprême; l'Âme Primordiale » - La troisième des trois perfections
qu'incarne Shiva : le Suprême Mahadeva, Shiva-Shakti, Père-Mère de l'univers. Incarnant cette perfection,
Shiva est alors une personne divine, à la fois Père-Mère, dotée d'un corps complet, qui agit, veut, bénit,
apparaît (cf. darshana), guide, crée, protège, réabsorbe en détruisant, obscurcit ou illumine... La notion

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d'Âme Primordiale, Paramapurusha, indique que Parameshvara est l'Âme originelle, incréée, créatrice de
toutes les autres âmes. Les Écritures associent à Parameshvara bien d'autres aspects et épithètes,
notamment celles dénotant les cinq actes démiurgiques : Sadashiva, le Révélateur; Maheshvara,
l'Obscurcisseur; Brahma, le Créateur; Vishnu, le Protecteur; et Rudra, le Destructeur.

          Puis il doit brûler cette bouse desséchée, en un lieu convenable, avec tout feu qui soit disponible,
selon les règles précisées dans les Grihya Sutras (1) de sa caste; il doit verser des offrandes faites de
grains de sésame et de riz mélangés à du beurre clarifié (ghee), en les accompagnant du mantra “Somaya
Svaha”. Le nombre d'offrandes devrait atteindre 1008, ou même une fois et demi ce nombre, si possible.
L'instrument utilisé pour verser le ghee devrait être en feuilles, auquel cas l'offrande sera irréprochable [le
fidèle ne commet aucun péché, textuellement - NdT].

1 Les Grihya Shastras décrivent les codes de conduite de la famille et les sacrifices (yajnas) domestiques. Ils
sont composés de divers recueils (Sutras).

          Finalement, le fidèle doit faire l'oblation de Sveshtakruta (?) une fois que sont achevées les
offrandes, en prononçant le mantra “Tryambakam...”. Répétant ce mantra, il doit jeter les offrandes dans
le feu, vers les huit directions.

          Puis il doit asperger les cendres sacrées en récitant le Gayatri Mantra (1) . Il doit ensuite les déposer
dans un récipient en or, argent, cuivre ou terre, les asperger de nouveau en récitant les Rudra mantras
(2) . Ce récipient devra être conservé dans un endroit décent et pur.

1 Gayatri Mantra : hymne védique à Savitri, le Soleil, dont il invoque les pouvoirs de fécondation et
d'illumination, et que l'on considéré également comme donneur des Védas: « Om [bhur bhuvah svah] tat
savitur varenyam, bhargo devasya dhimahi, dhiyo yo nah prachodayat. » « Om ! O divinités des trois
mondes, nous nous prosternons devant la radieuse splendeur du Donneur de vie. Puisse-t-Il illuminer les
pensées de notre esprit. Om ! »
2 Rudra Mantras : Il y a 1000 mantras de Rudra, énumérés dans le Yajur Véda (dans le Rudra Dhyayi, au
centre du chapitre (Skandha) intermédiaire du Yajur Véda, soit le troisième chapitre), dont le Nama Shivaya
(également dénommé Shiva Panchakshara Mantra) occupe la place centrale.

          Ensuite, le fidèle doit offrir un banquet en l'honneur des brahmanes. Alors seulement sa purification
sera totale. Puis il doit prendre les cendres dans leur récipient, en récitant les mantras du
PanchaBrahman (1) , qui commencent par “Ishana...”, “Sadyojatam....”, etc., et se concentrer sur la
pensée suivante : « Le Feu est Bhasma (les cendres sacrées), l'Air est Bhasma, l'Eau est Bhasma, la Terre
est Bhasma, l'Éther est Bhasma, les dieux sont Bhasma, les Rishis sont Bhasma, cet univers tout entier et
toute existence sont Bhasma ! Je me prosterne devant ces cendres sacrées et purificatrices, qui
suppriment toutes mes impuretés ! »

1 Pancha Brahman : Cinq est le nombre sacré qui caractérise Shiva, le dieu aux cinq pouvoirs, aux cinq
visages, au mantra à 5 lettres, le Namah Shivaye ou Panchakshara... Et cinq sont les mantras qui constituent
le corps du dieu, correspondant aux cinq formes qu'il incarne : Ishana, Tat-Purusha, Aghora,
Vamadeva et Sadyojata, lesquelles correspondent aux 5 éléments (bhuta), aux 5 organes de perception
(jnanendriya), aux 5 organes d'action (karmendriya) et aux 4 parties de l'organe interne (antahkarana) +
le Purusha... et bien sûr aux cinq pouvoirs ou activités cosmiques (panchakritya) du dieu aux cinq visages :
à Brahma correspond Sadyojata (création), à Vishnu correspond Vamadeva (préservation), à Rudra
correspond Aghora (résorption), à Maheshvara correspond Tat-Purusha (obscuration) et à Sadashiva
correspond Ishana (révélation). Cf. diagramme PanchaBrahman. Cf. également Maha Nayarana Up., XVII-
XXI.

          Le fidèle doit déposer une petite quantité de cendres dans la paume de sa main gauche, après l'avoir
lavée, en prononçant “Vamadevaya (Ceci est pour Vamadeva)”, les asperger d'eau avec le mantra
“Tryambakam, etc.”, et les nettoyer avec le mantra “Suddham suddhena, etc.”. Puis il doit filtrer les
cendres soigneusement. C'est alors qu'il pourra les appliquer sur lui, de la tête aux pieds, avec les cinq
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mantras du PanchaBrahman. Avec le pouce, le majeur et l'annulaire, il doit les appliquer sur la partie
médiane de sa tête, en prononçant “sur la tête” et “Ô Bhasma, cendres sacrées, vous provenez d'Agni !”

          Le fidèle doit appliquer les cendres sacrées successivement :


          Sur le sommet du crâne avec le mantra “Murdhanam”,
          Sur le front avec le mantra “Tryambakam...”,
          Sur le cou avec le mantra “Nilagrivaya...”,
          Sur le côté droit du cou avec le mantra “Tryayusham...” et “Vama...”,
          Sur les joues avec le mantra “Kalaya...”,
          Sur les yeux avec le mantra “Trilochanaya...”,
          Sur les oreilles avec le mantra “Srinavama..”,
          Sur la bouche avec le mantra “Prabravama...”,
          Sur le cœur (poitrine) avec le mantra “Atmane...”,
          Sur le nombril avec le mantra “Nabhih...”,
          Sur l'épaule droite avec le mantra “Bhavaya...”,
          Sur le coude droit avec le mantra “Rudraya...”,
          Sur le poignet droit avec le mantra “Sarvaya,...”,
          Sur le dos de la main droite avec le mantra “Pashupataye...”,
          Sur l'épaule gauche avec le mantra “Ugraya...”,
          Sur le coude gauche avec le mantra “Agre-vadhaya...”,
          Sur le poignet gauche avec le mantra “Dure-vadhaya...”,
          Sur le dos de la main gauche avec le mantra “Namo Hartre...”,
          Sur les omoplates avec le mantra “Sankaraya...”.

          Le fidèle doit ensuite se prosterner aux pieds de Shiva avec le mantra “Somaya...”. Puis il doit laver
ses mains et boire cette eau de cendres avec le mantra “Apa Punantu...”. Par aucune cause que ce soit,
cette eau ne peut être répandue.

          Ainsi donc, cette pratique de concentration sur les cendres sacrées (Bhasma dharana) doit être
accomplie aux trois jonctions du jour (Sandhya) : aube, midi et crépuscule. S'il y manque, le fidèle
déchoira. Car c'est l'exacte pratique qui a été prescrite dans le code de conduite (Dharma) valable pour
tous les brahmanes. Avant d'avoir pratiqué le Bhasma dharana selon cette coutume, le fidèle ne doit
prendre ni nourriture, ni boisson, ni quoi que ce soit d'autre. Au cas où, par accident, cette pratique aurait
été omise, ce jour-là il ne devra pas psalmodier la Gayatri. Aucun rite (Yajna) ne sera pratiqué ce jour-là,
ni aucune libation d'eau offerte aux divinités, aux Rishis ou aux ancêtres (Pitris). Tel est l'éternel Dharma
qui détruit toutes les impuretés et procure l'état ultime qu'est la Libération (Moksha).

          Tel est le rite quotidien des brahmanes, des étudiants (Brahmacharins), des maîtres de famille
(Grihasthas), des ermites des forêts (Vanaprasthas) et des ascètes (Sannyasins). Si le fidèle l'omet ne
serait-ce qu'une fois, il devra rester dans l'eau, jusqu'au cou, à répéter 108 fois la Gayatri, et jeûner toute
la journée. Quant à l'ascète, s'il ne revêt pas les cendres sacrées ne serait-ce qu'un seul jour, il devra
jeûner toute la journée et faire une litanie (Japa) de 1000 Pranavas Om, afin de retrouver sa pureté.
Sinon, le Seigneur jettera ces ascètes en pâture aux chiens et aux chacals.

          Au cas où ce type de cendres sacrées ne serait pas disponible, tout autre type qui soit à portée de
main devra être utilisé, avec les mantras prescrits. Cette pratique détruira tout acte négatif qui puisse être
commis par l'être humain. »

          Bhusunda questionna de nouveau le dieu Shiva : « Quels sont les rites qu'un brahmane doit
accomplir quotidiennement, et dont la négligence serait une faute ? Sur qui faut-il méditer ? De qui doit-
on se souvenir ? Et comment méditer ? Où pratiquer ? Je t'en prie, explique-moi tout ceci en détail. »

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          En réponse, le Seigneur lui donna cet enseignement concis : « Tout d'abord, le fidèle doit se lever le
matin avant le lever du soleil, et après avoir accompli les actes de purification, il doit se baigner. Il doit
nettoyer son corps au moyen des incantations de Rudra (Rudra Suktas). Puis il revêtira un vêtement
propre. Après cela, il lui faudra méditer sur le dieu solaire et appliquer les cendres sacrées sur toutes les
parties du corps qui sont prescrites.

          Puis il doit revêtir, comme prescrit, les graines Rudraksha blanches. Certains préconisent la façon
suivante : sur la tête, 40 Rudrakshas; sur la poitrine, 1 ou 3; sur chaque oreille, 12; autour du cou, 32;
autour de chaque bras, 16; autour de chaque poignet, 12; autour de chaque pouce, 6 Rudrakshas.

          Puis le fidèle doit observer le rite des trois jonctions (Sandhya) avec l'herbe sacrée Kusha en main.
Il doit faire sa litanie (Japa), soit du mantra à six syllabes de Shiva, “Om Namah Shivaya”, soit du
mantra à huit syllabes, “Om Namo Mahadevaya”. Cela est la plus haute vérité ainsi que la plus
importante des consignes.

          Je suis en personne l'auguste Seigneur Shiva, le Dieu de tous les dieux, le Gouverneur suprême de
tout les univers. Je suis ce Brahman impersonnel, Je suis l'Omkara, Je suis le Créateur, le Protecteur et le
Destructeur de la totalité. Par la terreur que J'inspire, toutes les créatures accomplissent leurs tâches. Je
suis ce monde, ainsi que les cinq éléments. Je suis la Vérité la plus haute qui existe, Je suis le Brahman
des Upanishads. Telle est la Connaissance (Vidya) supérieure.

          Moi seul prodigue le don de Moksha, la Libération. Aussi tous les êtres viennent-ils vers Moi pour
recevoir l'aide ultime. C'est pourquoi j'absorbe en Mon Être ces créatures qui ont abandonné leur souffle
de vie (Prana) à Bénarès, lieu sacré qui se tient à la pointe de Mon trident (Trishula). En conséquence,
tout le monde devrait faire ses pénitences uniquement à Bénarès. Ce lieu sacré ne devra jamais être
négligé, en aucune circonstance. Tout le monde devrait essayer, dans la mesure du possible, de faire un
séjour à Bénarès. Aucun lieu n'est plus propice que Bénarès.

          Le lieu le plus célèbre à Bénarès est le temple de Shiva. Là, à l'est se trouve l'autel de l'Abondance,
au sud l'autel de Vichara (introspection), à l'ouest l'autel de Vairagya (détachement) et au nord l'autel de
Jnana (Sagesse). Là, au centre, Moi, l'Esprit éternel, Je M'offre à l'adoration de Mes fidèles. Ce Linga (1)
de Bénarès ne reçoit la lumière ni du Soleil, ni de la Lune, ni des astres. Ce Linga est luminescent [il
diffuse sa propre lumière – NdT], il est appelé le Seigneur universel (Vishveshvara), et ses racines vont
jusqu'aux enfers (Patala). Ce Linga est Moi-même. Je ne puis être vénéré que par celui qui porte les
cendres sacrées et les Rudrakshas à la manière prescrite. Celui-là, Je le délivre de tous ses actes négatifs
et de toutes ses souffrances.

1 Linga : « marque, signe distinctif » - Emblème de Shiva, plus spécialement de Parashiva, dont il est le
symbole le plus répandu, de forme elliptique, arrondi aux extrémités, posé debout sur un socle, le pitha, qui,
lui, représente Parashakti, le pouvoir de manifestation du dieu. Le linga est le symbole du phallus en tant que
puissance génératrice. Le linga est généralement en pierre taillée (ou c'est une forme spontanée trouvée dans
la nature, swayambhu linga, linga auto-engendré), mais aussi en pierres précieuses, bois, et même glace,
sable, riz, argile, bouse de vache, beurre, cendres, etc. Cf. MahaLinga.

          Celui qui se consacre (1) à Moi parvient à l'union par absorption (2) en Moi. Rien n'existe en dehors
de Moi. À tous, je donne l'initiation du mantra de la Traversée (3) . Ceux qui recherchent la Libération
doivent quitter la vie à Bénarès. Je prendrai soin d'eux. Je suis le Seigneur de Brahma, Vishnu et Rudra.
Le plus corrompu des hommes ou des femmes atteindra à la Libération, si il ou elle meurt à Bénarès. Les
autres, non libérés de leurs impuretés, seront grillés sur des bûchers funéraires après leur mort, tels des
charbons vivants. Aussi tout être doit-il essayer de quitter la vie à Bénarès, qui est Mon PranaLinga (4)
en personne.

1 Abhisheka (aspersion, onction) : 1) sacre, consécration; 3) ablution rituelle; 3) initiation; rencontre de 2

5
esprits, celui du guru et celui du disciple.
2 Sayujya : « union, communion » - un des quatre états de libération (moksha), caractérisé par l'expérience
d'un état d'absorption dans la Divinité. Cf. Salokya-Adi-Chatu-Shtaya.
3 Taraka Mantra : « Mantra de la traversée », du passage de la vie à la mort. Ce mantra est réservé à ceux
qui meurent à Bénarès, la ville sainte du dieu Shiva, et c'est le dieu lui-même qui vient le communiquer à
l'oreille du mourant, lui assurant ainsi immortalité et libération instantanée dans la félicité éternelle.
4 Le ShivaLinga symbolise l'extériorisation du dieu, qui sort de son état originel d'absolu pour Se manifester
en tant que Seigneur suprême (Linga) et âmes individuelles (ou corps, anga), ainsi que son corollaire, le
retour de l'âme individuelle au sein du Seigneur suprême, recréant ainsi l'Un indifférencié de l'Absolu. Dans
ce contexte, le Linga est un puissant symbole de méditation, sous trois aspects distincts :
- IshtaLinga, la forme personnifiée de Shiva, par laquelle le dieu accomplit les désirs et supprime les
souffrances de ses fidèles; c'est alors un dieu propice, de félicité et de compassion.
- BhavaLinga, la forme abstraite de Shiva, au-delà du temps et de l'espace, qui symbolise le Principe divin
ultime, que l'on ne peut connaître que par l'intuition.
- PranaLinga, la forme d'énergie subtile de Shiva, qui symbolise le souffle de vie insufflant toute la
Manifestation et Shiva dans son activité concrète, que l'on ne peut connaître que par l'intellect.

Hari Om Tat Sat !

Om ! Ô Dieux, puissions-nous entendre de nos propres oreilles ce qui est propice;


Puissions-nous voir de nos propres yeux ce qui est propice,
Ô Vous, dignes de vénération !
Puissions-nous jouir de notre vie jusqu'au terme alloué par les Dieux,
leur adressant des louanges, avec notre corps bien ferme sur ses membres !
Qu'Indra le glorieux nous bénisse !
Que Surya (le Soleil) omniscient nous bénisse !
Que Garuda, le tonnerre qui foudroie le mal, nous bénisse !
Que Brihaspati nous octroie le bien-être !

Om ! Que la Paix soit en moi !


Que la Paix gagne mon environnement !
Que la Paix soit en les forces qui agissent sur moi !

Ici se termine la 'Bhasma-Jabalopanishad, appartenant à l'Atharva Véda.

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