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Cours d’intelligence économique

Pr. Mohamed Nabil EL MABROUKI


1. La prise de décision
Constat :
La façon dont les individus prennent leurs décisions, ainsi que la qualité finale de
leurs choix, est largement influencée par leurs perceptions

Décisions : Choix entre deux ou plusieurs options


Dans les organisations, nous entendons par prise de décision celle qui répond à
l’apparition d’un problème, ou plus précisément, d’une divergence entre un état
de choses actuel et un état de choses souhaité, qui impose d’envisager une ligne
de conduite alternative

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2. Le problème
Problème : Divergence entre un état de choses actuel et un état de choses
souhaité ; ensemble des questions posées par la réduction de cette divergence
La conscience qu’un problème existe et qu’une décision doit être prise est affaire
de perception
Chaque décision exige l’interprétation et l’évaluation d’un ensemble d’informations
qui proviennent de diverses sources. Elles doivent être triées, traitées et
interprétées

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3. Processus de prise de décision
Plusieurs modèles existent pour comprendre et améliorer les processus de prise
une décision :
1. Rationnel
2. A rationalité limitée
3. Intuitive

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3.1. Le modèle rationnel de prise de décision
Rationalité : Consiste à effectuer des choix cohérents et porteurs de valeurs, dans
la limite des contraintes fixées
Modèle rationnel de prise de décision : Modèle de prise de décision qui définit le
comportement à adopter afin de favoriser le résultat souhaité
Etapes :
1- Définir le problème
2- Identifier les critères de décision
3- Pondérer les critères
4- Elaborer les options
5- Evaluer les options
6- Choisir la meilleure option

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Ce modèle rationnel repose sur un certain nombre d’hypothèses :
1. Clarté du problème : Le problème est clair et sans ambiguïté. Le décideur est
censé disposer de toutes les informations nécessaires relatives à la situation
2. Connaissance des options : On suppose que le décideur est capable
d’identifier la totalité des critères pertinents et d’énumérer toutes les options
viables. Il connaît, en outre, l’ensemble des conséquences potentielles liées à
chacune des options
3. Définition des préférences : Le modèle rationnel part du principe que les
critères et les options sont classés et pondérés en fonction de leur importance
4. Stabilité des préférences : On suppose que les critères de décision identifiés
sont stables, et que leurs coefficients de pondération ne varient pas au cours
du temps
5. Absence de contraintes temporelles ou financières : Le décideur rationnel
peut obtenir toutes les informations dont il a besoin, car il existe aucune
contrainte de temps ou de coûts
6. Rentabilité maximale : Le décideur rationnel choisit l’option qui garantit à ses
yeux le résultat le plus rentable

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3.2. La rationalité limitée
La plupart des décideurs acceptent l’idée d’une solution acceptable ou raisonnable
à leur problème, même si ce n’est pas la meilleure. Ils font rarement appel à la
créativité. Les décisions prises sont souvent sous-optimales
Rationalité limitée : Prise de décision basée sur la construction d’un modèle
simplifié ne retenant que les caractéristiques essentielles des problèmes, en
laissant de côté leur complexité

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3.3. L’intuition

L’analyse rationnelle peut être un processus intuitif dit :


Prise de décision intuitive : Processus inconscient qui se nourrit de l’expérience
accumulée
Dans certains cas, le recours à l’intuition permet d’améliorer la prise de décision

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Dans quelles circonstances les individus ont-ils le plus de chances de
prendre une décision intuitive ?

1. Quand le niveau d’incertitude est particulièrement élevé


2. Quand il existe trop peu de précédents auxquels se raccrocher
3. Quand les variables n’offrent pas une prédictibilité scientifique suffisante
4. Quand les « faits » manquent
5. Quand les « faits » n’indiquent pas clairement la direction à prendre
6. Quand les données analytiques présentent peu d’intérêt
7. Quand plusieurs solutions plausibles sont envisageables et qu’elles se valent
toutes
8. Quand le temps presse et qu’il devient urgent de prendre la bonne décision

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Les erreurs et les biais décisionnels les plus
communs
Un certain nombre d’erreurs ou d’effets de biais perturbent systématiquement le
jugement des décideurs
Le souci d’accélérer le processus de décision explique leur apparition
1. Biais de surconfiance : Tendance à surestimer des variables peu prévisibles et à
s’attribuer une connaissance exagérément exhaustive et précise d’un sujet
2. Biais d’ancrage : Tendance à se focaliser dés le départ sur les informations
initialement fournies
3. Biais de confirmation : Cas particulier de perception sélective : on recherche des
informations qui renforcent nos choix passés, et on néglige celles qui contredisent
nos jugements antérieurs
4. Biais de disponibilité en mémoire : Tendance à fonder des jugements sur les
informations immédiatement disponibles

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5. Escalade d’engagement : Renforcement de l’engagement envers une décision
antérieure en dépit d’informations contraires

6. L’illusion de contrôle : tendance à croire en notre aptitude à prévoir les résultats


d’évènements soumis au hasard

7. L’aversion au risque : Tendance à préférer un bien assuré à un résultat


hasardeux

8. Le biais de rétrospection : tendance qui consiste à croire à tord, une fois


l’évènement passé, que l’on aurait pu en prévoir très exactement l’issue

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