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Université de Lomé République togolaise

Faculté des Sciences Travail –Liberté-Patrie


Economiques et de Gestion
Master économie

MEMOIRE DE FIN DE FORMATION POUR L’OBTENTION


DU DIPLÔME DE MASTER EN SCIENCES ECONOMIQUES
OPTION : ECONOMIE INTERNATIONALE

THEME

FACILITATION DU COMMERCE ET COMMERCE


BILATERAL DANS LA ZONE UEMOA

PRESENTE ET SOUTENU PAR  SOUS LA DIRECTION DU

WOENAGNON Katamantou Dr KANTCHATI Souad

Février 2014
DEDICACE

- Ma mère : AMENOU Afi Elisabeth

- Mon père adoptif : Révérend Pasteur KEKOU FO-Komla

Japhet
REMMERCIEMENTS

Au terme de ce mémoire, je tiens à adresser mes sincères remerciements à ma Directrice de


mémoire, le Docteur KANTCHATI Souad, qui m’a accordée sa confiance en acceptant
d’encadrer ce travail et c’est cette confiance qui m’a permis de le mener à son terme. Je la
remercie d’avoir répondu à mes innombrables mails et pris la peine de relire et corriger ce
document. J’ai perçu sa disponibilité et son soutien à toutes les étapes de ce mémoire.

Nous tenons aussi à adresser nos vifs remerciements et notre gratitude à tous ceux qui nous
ont soutenus durant notre formation et dans la réalisation de ce mémoire, en l’occurrence :

 Le Professeur BIGOU LARE, Doyen de la Faculté des Sciences Economiques et de


Gestion (FaSEG) de l’Université de Lomé ; le Docteur MENSAH Anani, Vice-Doyen
de la FaSEG ; le Professeur AGBODJI Ega, Directeur du Centre de Recherche et de
Formation en Economie et Gestion (CERFEG) à la FaSEG ; le Professeur NUBUKPO
Kako ; le Docteur EDGEWEBLIME Kcodgoh, deuxième Vice-Doyen de la FaSEG
pour leur engagement sans réserve à la réussite de cette formation.
 Au corps professoral, au personnel administratif de la FaSEG, pour avoir fait de la
FaSEG, un environnement propice pour étudier et mener des recherches dans de très
bonnes conditions.
 Mes collègues de la FaSEG ainsi que les amis que je me suis fait à la FaSEG,
notamment, BATE, BALOGAN, KOUWONOU, ALLADO, ADANDOHOIN,
PALY, DANDONOUGBO, AYASSOU, SOWETO, KPETIGO.
 Aux personnes qui m’ont accordées des soutiens énormes à savoir : Mlle YAKPA
Manawa Yvette, Mr HIHEGLO Atsu, Mme MESSAN Mamanè, la famille MESSAN,
les frères et sœurs du Groupe d’Etude Biblique en Français d’Avénou et
d’Agbalépédogan (EEPT-Lomé).
 Aux personnels du Ministère du commerce à savoir : Mr BARAMNA, Mr KORTHO
et les responsables du Centre de Référence de l’OMC.

Je ne s’aurai terminé sans exprimer ma profonde reconnaissance à toute ma famille en


l’occurrence : Ma sœur, Nopéli, mes oncles, Dénis, Claude.
RESUME

Ce mémoire a évalué l’effet de la facilitation du commerce sur le commerce bilatéral des


pays de l’UEMOA1. La facilitation du commerce est définie dans ce mémoire comme la
réduction des temps de transactions commerciales transfrontalières. Nous avons fait une
analyse en deux étapes. Premièrement nous avons estimé les délais d’importation et
d’exportation en utilisant les données du Doing Business (Banque mondiale). Ensuite nous
avons introduit ces délais estimés dans un modèle de gravité pour en déterminer leur effet sur
les échanges intracommunautaires. Les résultats ont montré que la bureaucratie affecte
significativement les temps de transactions commerciales transfrontalières. Les délais
d’importation et d’exportation affectent négativement les échanges, mais les délais
d’exportation sont plus significatifs.

Mots Clés : Facilitation du commerce, Temps de transactions commerciales


transfrontalières, Modèle de Gravité

ABSTRACT

This paper evaluate the effect of trade facilitation on WAEMU contries bilateral trade. Trade
facilitation is defined is this study as « reduction of cross-border Trade time transaction. I
use a two-step analysis to do this. First, I precisely determine the predicted time relate to
Trade facilitation using the Doing Business data base (World Banque). Then, the predicted
time to import and to export are introduced in the gravity model to evaluate their effect. The
results show that bureaucracy variable significantly affect the transaction time to import and
to export. Time to import and to export has a negative impact on trade, but time to export has
higher negative impact on Trade.

Keywords : Trade facilitation, Cross-border Trade time transaction, Gravity Model.

1
Union Economique et Monétaire Ouest Africaine créée en 1994 et composé de huit pays membres : Bénin,
Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo
SOMMAIRE

DEDICACE.................................................................................................................................
REMMERCIEMENTS................................................................................................................i
RESUME....................................................................................................................................ii
LISTE DES TABLEAUX.........................................................................................................iv
INTRODUCTION......................................................................................................................5
PARTIE 1....................................................................................................................................9
COMMERCE INTRA-COMMUNAUTAIRE, PROGRAMME REGIONAL DE
FACILITATION DES ECHANGES ET FONDEMENTS THEORIQUES..............................9
SECTION 1 : APERCU GENERAL DU COMMERCE INTRA-COMMUNAUTAIRE ET
DU PROGRAMME REGIONAL DE FACILITATION DES ECHANGES.............................9
1.1. Aperçu du commerce intra-communautaire dans l’UEMOA......................................9
1.2. Le programme régional de facilitation des échanges.................................................12
SECTION 2 : REVUE DE LA LITTERATURE.....................................................................18
2.1 Revue théorique..........................................................................................................18
2.2. Revue empirique........................................................................................................21
PARTIE II.................................................................................................................................26
ANALYSE EMPIRIQUE DE LA FACILITATION DU COMMERCE SUR LE
COMMERCE BILATERAL....................................................................................................26
SECTION 3 : METHODOLOGIE ECONOMETRIQUE........................................................26
3.1. Justification de la méthodologie adoptée...................................................................26
3.2. Les déterminants des temps de transactions commerciales transfrontalières............27
3.3. Le modèle de gravité..................................................................................................28
3.4. Données......................................................................................................................29
3.5. Techniques d’estimation............................................................................................30
SECTION 4 : PRESENTATION DES RESULTATS ET INTERPRETATION.....................31
4.2. Résultats issus de l’estimation des déterminants des temps de transactions
commerciales transfrontalières.............................................................................................31
4.2. Résultats issus de l’estimation du modèle de gravité.................................................37
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS.........................................................................39
BIBLOGRAPHIES...................................................................................................................40
ANNEXES................................................................................................................................47
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 Structure du commerce intracommunautaire sur la période 2006-2010..................10
Tableau 2 Corrélation entre le délai à l’exportation et ses déterminants..................................31
Tableau 3 Corrélation entre le délai à l’importation et ses déterminants.................................31
Tableau 4 Temps et documents pour les pays enclavés et non enclavés..................................32
Tableau 5 Résultats issus de l’estimation des déterminants des temps de transactions
commerciales transfrontalières : Modèle à effets fixes.............................................................34
Tableau 6 Résultats de l’estimation du modèle de gravité : Modèle à effets aléatoires...........37
INTRODUCTION

Depuis le milieu du 20ème siècle, les coûts commerciaux associés aux frais de transport, les
exigences en matière de documentation et les retards pour passer les marchandises à la
frontière sont plus importants que les barrières traditionnelles au commerce telles que les
droits de douane et les restrictions quantitatives. La capacité des pays à fournir des biens et
services dans le temps et à faible coût est un facteur déterminant de leur participation à
l’économie mondiale. Faciliter le mouvement des biens et services pousse clairement la
compétitivité des exportations et favorise la diffusion de meilleures technologies par le biais
des importations et des investissements directs étrangers. Accroître la sensibilisation de ces
coûts de transaction liés au commerce a appelé à l’élaboration de règles multilatérales et de
coordinations régionales ou plurilatérales sur la facilitation des échanges.

La facilitation du commerce est l’une des quatre questions de Singapour énoncées lors de la
conférence ministérielle de 1996 de l’OMC2. Elle est généralement considérée comme la
réduction des coûts de transaction associés à des charges administratives inutiles à la
circulation transfrontalière des biens et des services entre les vendeurs et les acheteurs. Grâce
à la flexibilité de son champ d’application, la définition du terme varie considérablement en
fonction du contexte et des parties concernées. Dans un sens étroit, la facilitation du
commerce implique une réduction ou la rationalisation de la logistique du transport de
marchandises par les ports ou les exigences en matière de documentation à un poste de
douane à la frontière. Plus récemment, la définition s’est élargie pour inclure l’environnement
dans lequel les transactions commerciales ont lieu, où les politiques nationales et les
structures institutionnelles jouent un rôle important. Par exemple les agences de
règlementations gouvernementales transparentes et non corrompues sont considérées comme
offrant un environnement favorable pour les transactions commerciales. L’harmonisation des
normes et la conformité aux normes internationales sont également considérées pour faciliter
les transactions commerciales (Wilson et Woo, 2000). L’intégration rapide des technologies
de l’information en réseau dans le commerce suggère aussi que les définitions modernes de la
facilitation du commerce devraient donc englober l’infrastructure technologique.

La réduction des exigences en matière de documentation, c'est-à-dire des charges


administratives, la rationalisation de la logistique du transport de marchandises, la

2
Organisation Mondiale du Commerce
transparence des agences de réglementation et l’intégration des technologies de l’information
en réseau dans le commerce vont contribuer à réduire les retards pour passer les marchandises
à la frontière. A ce propos, nous définissons la facilitation du commerce dans le cadre de notre
mémoire comme la  réduction des temps de transactions commerciales transfrontalières. En
effet un grand nombre d’études ont montré une étroite relation entre le temps utilisé pour
passer les marchandises à la frontière et le volume du commerce dans les pays en
développement (Djankov et al., 2006 et OCDE, 2002). Par exemple les études de Djankov et
al. (2006) ont conclu qu’un jour de retard dans le commerce réduit approximativement le
commerce de 1%. Ces retards sont essentiellement dus à l’inefficacité des procédures
douanières qui ont souvent un coût pour les gouvernements. Elles leur font perdre des
recettes, facilitent la contrebande et compliquent la mise en œuvre de la politique
commerciale. Par exemple lorsqu’on n’aura pas pu déterminer l’origine des produits ou
collecter des statistiques exactes. Des études montrent qu’une réduction même modeste du
coût des échanges notamment lié à la lenteur des procédures douanières se traduit par une
nette expansion du commerce extérieur. (Wilson, Mann et Otsuki, 2003 ; Batra et al., 2003).

La facilitation favorise la libre circulation des marchandises et procure des avantages aux
gouvernements, aux entreprises et aux consommateurs. Elle permet aux gouvernements de
recouvrer les droits et taxes de façon plus efficace, ce qui accroît les recettes publiques ; aux
entreprises, elle renforce leur compétitivité parce qu’elles vont livrer plus rapidement leur
produit à leurs clients et quant aux consommateurs ils n’auront plus à payer le coût d’une
immobilisation aux frontières. Si un camion attend une semaine à la frontière, c’est en
définitive le client qui paiera cette immobilisation et cette improductivité.

Malgré les avantages potentiels de la facilitation des échanges, l’évolution de la facilitation


des échanges ne s’observe pas dans tous les pays. Pour les pays en développement en général
et les pays africains en particulier, l’intégration économique vise à favoriser la libre
circulation des biens, des personnes et des capitaux. A ce propos, les pays de l’UEMOA ont
décidé de consolider les acquis de l’intégration monétaire par une intégration économique en
remplaçant l’UMOA par l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA) en
Janvier 1994.

Dans le sens de mieux favoriser la libre circulation des marchandises, l’union a mis en œuvre
des réformes tarifaires dès le 1er Juillet 1996 et le désarmement tarifaire est devenu total
depuis le 1er Janvier 2000 avec l’entrée en vigueur d’un tarif extérieur commun (TEC). Malgré
ce désarmement tarifaire total, le niveau des échanges commerciaux bilatéraux reste
relativement faible, environ 14% ; un niveau bien inférieur à ceux des pays en développement
d’Asie (environ 45%) et d’Amérique latine (près de 20%) 3. L’une des explications de ce
faible niveau des échanges pourrait être le temps d’attente aux frontières lié aux formalités
douanières.

En effet les grands problèmes qui touchent durement les opérations douanières dans les pays
africains sont notamment le nombre excessif des documents requis, des procédures officielles
dépassées, l’utilisation insuffisante de systèmes automatisés, le manque de transparence, de
prévisibilité et de cohérence des activités douanières, la vétusté des services de douane et
autres services gouvernementaux et l’absence de coopération entre ces services. Selon les
estimations de la CNUCED4, une opération douanière en Afrique fait intervenir en moyenne
20 à 30 parties différentes, 40 documents, 200 éléments de données dont 30 sont répétés au
moins 30 fois et la saisie répétée, au moins une fois, de 60 à 70% de l’ensemble des données.
Très souvent, les documents requis sont mal définis et les commerçants ne sont pas
suffisamment informés de ce qu’ils doivent faire pour s’y conformer, d’où le fort potentiel
d’erreurs. Ce problème est encore plus grave aux frontières en particulier parce que les postes
frontières et les bureaux de douanes sont dans la plupart des cas physiquement éloignés les
uns des autres. En substance, il y a deux séries complètes de contrôles à chaque postes
frontières, d’où une multitude de formulaires et de documents à remplir et à vérifier.

Pour réduire les doubles contrôles, la CEDEAO 5 et l’UEMOA ont initié en 2003, un
programme conjoint de construction de 11 postes frontières communes (PFC) en Afrique de
l’Ouest. Celui de Cinkassé (PFC entre le Togo et le Burkina-Faso) a été le 1 er à être construit
et fût opérationnelle en Novembre 2010. Mais selon le rapport de l’Agence Américaine pour
le Développement International (USAID) publié en Janvier 2012, les opérations frontalières
au PFC de Cinkassé sont restées très similaires à ce qu’elles étaient dans le passé.

Globalement, les retards enregistrés aux douanes africaines sont en moyennes plus importants
que dans le reste du monde ; ils sont de12 jours en Afrique subsaharienne contre 7 jours en
Amérique latine, 5,5 jours en Asie Centrale et de l’Est et un peu plus de 4 jours en Europe
Centrale et de l’Est (Clark et al, 2002) et constituent un coût énorme pour les importateurs
pour chaque jours d’entreposage en douane (CEA, 2004). De manière générale, chaque jour

3
Rapport 2009 sur le développement économique en Afrique, CNUCED
4
Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement.
5
Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
perdu à cause des retards subis pendant le transport équivaut à une taxe d’environ 0,5%
(Hummel, 2001).

Au fil des ans, des efforts considérables ont été déployés au niveau régional, sous régional et
bilatéral pour faciliter le commerce intra africain. Il s’agit notamment de la signature de
conventions, protocoles et accords, ainsi que la création d’institutions et de l’adoption
d’initiatives visant à faciliter les échanges. Notre recherche se propose donc d’évaluer
l’impact de la facilitation du commerce que nous avons définie comme la réduction des temps
de transactions commerciales transfrontalières, sur le commerce bilatéral des pays de
l’UEMOA. Ainsi, nous essayerons de donner des éléments de réponses aux questions
suivantes: quels sont les facteurs qui influencent les temps de transactions commerciales
transfrontalières dans l’union et quels en sont leurs effets sur le commerce bilatéral des pays
de l’union ?

L’objectif général de la présente étude est d’évaluer l’impact de la facilitation du commerce


définie comme la réduction des temps de transactions commerciales transfrontalières, sur le
commerce bilatéral des pays de l’UEMOA. Il s’agit spécifiquement :

 De déterminer les facteurs qui influencent les temps de transactions commerciales


transfrontalières au sein de l’union
 Et d’évaluer l’effet des temps de transactions commerciales transfrontalières sur les
échanges de marchandises

Pour atteindre ces objectifs nous posons deux hypothèses :

 H1 : le nombre de document nécessaires à l’exportation et à l’importation augmente


les temps de transactions commerciales transfrontalières
 H2 : les délais à l’import et à l’export influencent négativement les échanges.

En vue d’atteindre les objectifs fixés et de pouvoir ainsi vérifier nos hypothèses, le présent
travail est organisé comme suit : Nous présentons dans une première section un aperçu
général du commerce intra-communautaire et du programme régional de facilitation des
échanges ; la deuxième section est consacrée à la revue de la littérature. Dans une troisième
section est présentée l’approche méthodologique ; dans une quatrième section sont présentés,
analysés et discutés nos résultats et nous terminons par une conclusion et des
recommandations.
PARTIE 1 

COMMERCE INTRA-COMMUNAUTAIRE, PROGRAMME


REGIONAL DE FACILITATION DES ECHANGES ET FONDEMENTS
THEORIQUES

Dans cette partie, nous présentons dans une première section l’aperçu du commerce
intracommunautaire dans l’UEMOA en faisant ressortir les entraves de ce commerce et en
exposant le programme régional de la facilitation des échanges qui est une solution aux
obstacles des échanges. Dans une deuxième section sera présentée la revue théorique et
empirique sur la facilitation des échanges.

SECTION 1 : APERCU GENERAL DU COMMERCE INTRA-COMMUNAUTAIRE ET


DU PROGRAMME REGIONAL DE FACILITATION DES ECHANGES

1.1. Aperçu du commerce intra-communautaire dans l’UEMOA

Le développement des échanges, en particulier au sein de la région sont à la base de la


création de l’UEMOA. Ainsi l’article 4 du traité modifié de l’UEMOA, mentionne que
l’union poursuit la réalisation des objectifs suivants (UEMOA, 2009) :

 Créer entre les Etats membres un marché commun basé sur la libre circulation des
personnes, des biens, des services, des capitaux et le droit d’établissement des
personnes exerçant une activité indépendante ou salarié, ainsi que sur un tarif extérieur
commun et une politique commerciale commune ;
 Instituer une coordination des politiques sectorielles nationales, par la mise en œuvre
d’actions communes et éventuellement de politiques communes, notamment dans les
domaines : ressources humaines, aménagement du territoire, transports et
télécommunications, environnement, agriculture, énergie, industrie et mines ;
 Harmoniser, dans la mesure nécessaire au bon fonctionnement du marché commun, les
législations des Etats membres et particulièrement le régime de la fiscalité.

Au-delà de cet objectif général, le traité précise, notamment dans la section III consacrée à la
réalisation du « Marché commun » (articles 76 à 90), les fondements de la politique
commerciale commune de l’UEMOA et le transfert des compétences des Etats au niveau
communautaire en matière de politique commerciale et de règles de concurrence.

La politique commerciale commune de l’UEMOA est fondée en particulier sur : un marché


commun mise en place le 1er Juillet 1996 pour les produits du cru et l’artisanat traditionnel, et
progressivement jusqu’au 1er Janvier 2000 pour les produits industriels agrées ; une union
douanière, mise en place au 1er Janvier 2000, basé sur un Tarif Extérieur Commun (TEC)
applicable à l’ensemble des pays membres de l’UEMOA ; des règles d’origines communes en
2003 ; le code douanier communautaire en 1999 ; des règles communes de concurrence ;
l’harmonisation des droits d’accise ; l’harmonisation et la reconnaissance mutuelle des
normes.

Or, malgré ces efforts, le volume des échanges commerciaux intracommunautaires reste
faible. La structure du commerce intracommunautaire sur la période 2006-2010 nous est
présentée par le tableau suivant :

Tableau 1 Structure du commerce intracommunautaire sur la période 2006-2010


Importateurs
Bénin Burkina Côte d’Ivoire Guinée Bissau Mali Niger Sénégal Togo UEMOA
Bénin 0,0 0,7 0,9 0,0 4,8 0,8 0,4 0,5 8,1
Burkina-Faso 0,5 0,0 1,3 0,0 1,3 0,8 0,1 0,3 4,3
Exportateurs

Côte d’Ivoire 4,3 15,2 0,0 0,3 11,0 2,6 5,0 5,4 43,9
Guinée Bissau 0,0 0,0 0,1 0,0 0,0 0,0 0,3 0,0 0,4
Mali 0,2 0,9 1,4 0,0 0,0 0,1 2,4 0,1 5,0
Niger 0,1 0,2 0,3 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 0,7
Sénégal 0,1 1,0 2,3 2,3 16,1 0,3 0,0 0,8 23,5
Togo 5,7 3,5 0,9 0,0 1,7 1,9 0,7 0,0 14,2
UEMOA 11,4 21,4 7,1 2,7 34,9 6,6 8,8 7,2 100,0
Source : BCEAO (2011)

Ce tableau confirme le faible niveau des échanges entre les pays de l’UEMOA ; par exemple
les importations du Burkina-Faso en provenance du Bénin sont seulement de 0,7% et les
exportations du Niger vers le Bénin sont de 0,1%. Les pays qui s’approvisionnent plus dans
l’union sont le Mali (34,9%), le Burkina-Faso (21,4%) et le Bénin (11,4%). Les parts les plus
importantes du marché régional sont détenues par la Côte d’Ivoire et le Sénégal qui exportent
respectivement 43,9% et 23,5%. Les échanges intracommunautaires sont dominés par les
produits pétroliers et le ciment exportés ou réexportés principalement par la Côte-d’Ivoire, le
Sénégal, le Togo et le Bénin.

Le faible niveau des échanges intracommunautaires provient des différences entre les
législations nationales, et des difficultés posées par l’application pratique des dispositions
communautaires. Par ailleurs les entraves résultent également de la persistance de barrières
non-tarifaires, comme la lenteur du dédouanement ou du passage des marchandises aux
frontières et les coûts élevés des formalités et des services de transport. Ainsi le document de
stratégie régional et programme indicatif régional 2008-2013 de l’Union Européenne, indique
que « les délais de livraison des produits constituent une contrainte pour l’entrée des produits
ouest-africains aux marchés européen ». L’impact de ces barrières non-tarifaires est d’ailleurs
clairement reflété dans les mauvaises performances des pays de l’UEMOA dans le classement
du Doing Business de la Banque mondiale6.

Dans l’indicateur sectoriel du Doing Business « Commerce transfrontalier » de l’année 2013,


le Sénégal se classe au 1er rang de l’UEMOA, en étant placé au 80 ème rang mondial sur 189
pays concernant le commerce transfrontalier. Il est suivi, avec un écart de plus de 25 places,
par le Togo qui se classe au 108ème rang. Mais le noyau des Etats membres de l’UEMOA se
situe entre le 135ème et le 177ème rang, rang détenu par le Niger, qui a la plus faible
performance des pays de l’UEMOA.

Les détails de l’indicateur montrent les écarts entre les différents pays de l’UEMOA. Le
Sénégal est en tête dans le classement de délais à l’importation et à l’exportation. Pendant que
les délais à l’exportation d’un containeur sont de 11 jours au Sénégal, un opérateur
économique nécessitera 59 jours au Niger. L’enclavement du pays ne peut pas expliquer à lui
seul ces délais, puisque le Mali affiche des délais biens inférieurs.

Les mêmes différences s’affichent concernant le nombre des documents exigés. Le Niger et le
Burkina-Faso exigent 10 documents à l’import, pendant que le Sénégal et le Bénin n’exigent
que 5 documents.

Ces différences montrent qu’il y a un grand potentiel de réformes de facilitation des échanges
dans la plupart des pays de l’UEMOA. Les données historiques révèlent également une
situation stagnante : à l’exception du Sénégal, aucun des pays n’est arrivé à améliorer son
6
Cet indicateur est mesuré sur la base des critères servant à évaluer le nombre de documents à fournir pour
l’importation et l’exportation ainsi que les délais et les coûts y afférents. Les critères utilisés pour mesurer
l’indicateur « commerce transfrontalier » sont : le nombre de documents pour l’import et l’export ; les délais à
l’import et à l’export exprimés en jours ; le coût à l’export et à l’import exprimé en USD par containeur.
classement dans les derniers 5ans. L’exemple du Sénégal pourtant montre qu’une volonté de
réforme, notamment par la rationalisation et simplification des procédures et l’utilisation des
technologies d’information et de communication (TIC), a un impact direct sur le temps et les
coûts nécessaires à l’importation et à l’exportation.

L’existence de multiples barrières non-tarifaires, telles que la lenteur des procédures, la


présence de barrages routiers ou les demandes de paiements informels, constitue une entrave
majeure à la réalisation du libre-échange entre les pays membres. Les Etats membres et les
institutions de l’union doivent mener une action concertée afin de faciliter les échanges et de
simplifier les formalités imposées aux opérateurs économiques de la région.

L’étude des besoins et priorités menée en 2012 a révélé des problèmes et besoins nationaux et
régionaux. Le programme régional de facilitation des échanges a proposé des projets et
activités qui peuvent répondre à ces besoins.

1.2. Le programme régional de facilitation des échanges

1.2.1. Objectifs et résultats attendus

L’objectif général du programme de facilitation des échanges est de promouvoir l’intégration


des pays membres de l’UEMOA au sein du commerce régional et international et de créer un
environnement attractif pour les investisseurs. Ce programme va contribuer à la réduction des
barrières non-tarifaires et des temps et des coûts liés aux transactions commerciales dans
l’espace UEMOA.

Les objectifs spécifiques du programme sont :

 Renforcer l’union douanière en adhérant aux bonnes pratiques et aux


recommandations internationales en matière de facilitation des échanges
 Promouvoir la transparence et la prévisibilité des opérations commerciales dans
l’espace UEMOA
 Optimiser le temps de passage aux postes de frontière grâce à la réduction des délais
 Poursuivre les efforts de modernisation des opérations et des traitements douaniers des
Etats membres
 Simplifier les formalités du commerce à l’intérieur de l’espace UEMOA grâce à la
mise en place d’un guichet unique régional.
Le programme répond ainsi à l’objectif de l’union de création d’un marché commun basé sur
la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux, et contribue à
l’amélioration du fonctionnement de l’union douanière.

Les résultats attendus et les actions menées dans le cadre du programme régional sont
regroupés en six composantes thématiques :

1) La mise à jour et la promotion des instruments de l’UEMOA afin de renforcer l’union


douanière
2) L’amélioration de la disponibilité et de l’accès aux informations relatives au
commerce et au transport transfrontaliers
3) Le renforcement des capacités de contrôle SPS7 et de la métrologie pour la facilitation
et la sécurisation des échanges
4) L’aide complémentaire à la réforme et la modernisation des douanes
5) L’aide à la gestion coordonnée des frontières
6) La modernisation des mécanismes de traitement des formalités commerciales.

1.2.2. Description des composantes thématiques du programme

Pour bien faciliter les échanges au sein de l’UEMOA, la commission a élaboré un document
de programme. Ce document articule la mise en œuvre du programme autour d’une stratégie
de six composantes.

Composante 1 : La mise à jour et la promotion des instruments de l’UEMOA afin de renforcer
l’union douanière

Dans le cadre de cette composante, il est prévu de faire une revue du Code communautaire
Douanier (CDD) pour l’aligner avec la Convention Révisée de Kyoto et autres textes de
références. Par la suite, des travaux de sensibilisation et formations sont menés auprès des
administrations douanières des Etats membres et les législations douanières nationaux
révisées conforme au CDD révisé. Une fois ce travail effectué, les activités se concentrent sur
la révision du cadre réglementaire relatif aux commissionnaires en douanes, notamment le
statut de déclarant.

Les projets de cette composante répondent à la problématique de l’insuffisante adaptation des


bonnes pratiques en matière de facilitation des échanges et au besoin d’approfondir l’union
douanière de l’UEMOA, notamment par la révision et mise à jour des instruments
7
Accord sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires
communautaires. Les bénéficiaires primaires de ce projet sont la Direction de l’Union
Douanière de la commission de l’UEMOA, les administrations des Douanes des Etats
membres, et les commissionnaires en douanes.

Composante 2 : L’amélioration de la disponibilité et accès aux informations liées au


commerce et au transport transfrontalier

Les activités principales à réaliser dans le cadre de cette composante sont le développement
d’une base de données interrogeable sur internet et l’élaboration des lignes directives
concernant son utilisation par les Etats membres. Par la suite, les textes réglementaires et
législatifs relatifs au commerce extérieur sont collectés et incorporés dans la base de données
qui par la suite est installé sur un site officiel dans chaque Etats membres et le site de
l’UEMOA.

On note en effet d’importantes lacunes dans ce domaine : il arrive que dans certains pays de
l’UEMOA, il soit pratiquement impossible d’obtenir les textes réglementaires ou encore
l’accès ne soit que partiel et peu fiable. Il n’y a pas d’affichage systématique des procédures et
formalités des redevances ainsi que leurs montants aux postes frontières de l’espace UEMOA.
De plus, les sites dédies à ce type d’information sont peu nombreux. Cette composante du
programme régional permettra donc de rendre disponibles les textes réglementaires et
législatives et autres renseignements sur le cadre juridique du commerce transfrontalier, y
compris les procédures, les formalités et les documents. Les bénéficiaires primaires de ce
projet sont la commission de l’UEMOA et tous les Etats membres.

Composante 3 : Le renforcement de capacité de contrôle SPS et métrologie pour la facilitation


et sécurisation des échanges

La longueur des procédures et des formalités, y compris le contrôle de documents et


l’inspection de marchandises, est à l’origine des délais de passage. Plusieurs agences
gouvernementales effectuent les contrôles et les inspections de marchandises aux frontières :
les Douanes, les brigades financières et différents services sanitaires.

Longtemps, les efforts de réduction des délais de passage aux frontières se sont concentré sur
la simplification et la modernisation des procédures douanières. Or, une quantité importante
de marchandises circulant dans la région UEMOA est susceptible de faire objet d’un contrôle
sanitaire. Par ailleurs, des contrôles phytosanitaires et zoo sanitaires sont systématiquement
effectués à l’entrée des marchandises dans l’UEMOA. Ainsi, la réduction des délais dépend
de l’amélioration de l’ensemble des contrôles et inspections aux frontières, y compris
sanitaire. A ce propos, il est prévu de développer le réseau d’alerte en matière de sécurité
sanitaire et de le déployer dans un projet pilote dans un Etat membre. Des activités de
renforcement des capacités comme la formation des inspecteurs et autres agents techniques et
des ateliers de sensibilisation pour les opérateurs économiques sont également prévu au
niveau des Etats membres. Les bénéficiaires de cette composante sont les agences
gouvernementales SPS et les opérateurs économiques, notamment des importateurs et
exportateurs de produits agricoles et produits dérivés.

Composante 4 : L’appui complémentaire pour réforme et modernisation des douanes

Les projets de cette composantes répondent à la problématiques de la persistance des lenteurs


dans le traitement des formalités au besoin de promouvoir l’utilisation des TIC pour le
traitement douanier et de poursuivre des efforts de modernisation des opérations et traitement
douaniers des Etats membres. Dans le cadre de cette composante quatre projets nationaux sont
programmés. Les activités principales réalisées par ces projets sont :

i. Le développement du logiciel de risque et son intégration avec le système informatisé


des douanes et la mise en place d’une unité de gestion du risque au sein de
l’administration des douanes burkinabés ;
ii. L’élaboration d’une étude technique des capacités et besoins du système automatisé
des douanes nigériennes ;
iii. Le financement et l’achat de l’équipement dans le cadre du projet de dématérialisation
des procédures douanières au Sénégal, et
iv. La revue de la législation douanière bissau-guinéenne.
Composante 5 : L’appui pour la gestion coordonnée des frontières pour la facilitation et la
sécurisation des échanges de biens

Plusieurs agences gouvernementales effectuent des contrôles et inspections des marchandises


à la frontière, dont notamment les Douanes, les brigades financières, la police et les différents
services sanitaires. Traditionnellement ces agences travaillent de manière isolée en fonction
de leurs responsabilités et selon leurs procédures. Dans ce contexte, l’intégration des
responsabilités, processus et exigences représente un fort potentiel pour la facilitation des
échanges et le renforcement de la sécurité. La coopération dans ce domaine permet la
rationalisation des formalités et l’échange des renseignements pour un meilleur contrôle des
échanges de biens. Le traitement des formalités est rendu plus fluide par l’élimination des
redondances et contradictions entre les agences sont éliminées. La gestion intégrée des
frontières est l’un des principaux concepts de facilitation des échanges de l’OMD8.

Les Etats de l’UEMOA n’ont pas encore beaucoup d’expérience dans ce domaine, à
l’exception du Sénégal. Le guichet unique de commerce extérieur du Sénégal se base sur la
coopération et l’échange de données et d’information entre les services centraux des autorités
publiques. Un tel guichet unique fait partie d’une stratégie de gestion intégrée des frontières.
Ainsi cette composante du programme régional complète les efforts de l’UEMOA en matière
de mise en place des Postes de Contrôle Juxtaposés.

Composante 6 : La modernisation des mécanismes de traitement des formalités commerciales

Dans le cadre de cette composante les activités prévus sont : la mise en œuvre d’un projet
pilote régional reliant deux pays ayant des guichets uniques électroniques (Sénégal et Côte
d’Ivoire) ; la mise à niveau des guichets uniques électroniques dans les pays qui ont besoin
d’aide pour les rendre opérationnels et la mise en place de guichets uniques dans les pays qui
n’en n’ont pas. Ces activités visent la simplification des formalités du commerce à l’intérieur
de l’espace UEMOA en contribuant à la mise en place d’un guichet unique régional. Dans
cette perspective, des projets de guichets uniques électroniques ont été menés ou sont en cours
de réalisation dans plusieurs pays. Au Burkina-Faso : le projet est cours d’exécution. Au
Bénin : un guichet unique est mise en place dans le port de Cotonou. Au Togo : le projet
guichet unique a abouti à la mise en place d’une plateforme portuaire. Au Mali : un projet
guichet unique du commerce est en phase de planification. En Côte d’Ivoire : la première
phase d’un projet unique au port d’Abidjan a été réalisée. Cependant, des difficultés sont
8
Organisation Mondiale des Douanes
apparues lors du déploiement de la deuxième phase, notamment au niveau de l’interconnexion
avec la Douane. Au Sénégal : un guichet unique est mise en place dans le port de Dakar.
SECTION 2 : REVUE DE LA LITTERATURE

2.1 Revue théorique

Du point de vue théorique, les économistes et les organismes qui œuvrent dans le domaine du
commerce se sont intéressés à la pertinence du concept de facilitation du commerce et à
l’efficacité de ses indicateurs de mesures.

2.1.1 Concept de facilitation

Bien que plusieurs tentatives aient été faites pour définir la facilitation du commerce, aucun
accord commun n’est parvenu jusqu’à ce jour sur une définition normalisée.

Au sens étroit, la facilitation du commerce désigne simplement la logistique de circulation des


marchandises à travers les ports ou plus précisément la documentation associée au commerce
transfrontière. De plus récentes définitions ont été élargies à l’environnement au sein duquel
s’inscrivent les échanges commerciaux, c'est-à-dire la transparence et le professionnalisme
des douanes et des agences de régulation ainsi que l’harmonisation des normes et la
conformité aux réglementations internationales et régionales

La chambre de commerce international (CCI) par exemple, définit la facilitation du commerce


comme étant « l’adoption d’une approche globale et intégrée en vue de simplifier et de réduire
le coût des échanges commerciaux internationaux et de garantir que les activités pertinentes,
fondées sur des normes et standards internationalement acceptés et bonnes pratiques
professionnelles se déroulent de façon efficace, transparente et prévisible ».

Pour l’OMC, la facilitation des échanges est définie comme « la simplification et
l’harmonisation des procédures de commerce international », c'est-à-dire les « activités,
pratiques et formalités liés à la collecte, à la présentation, à la communication et au traitement
des informations requises pour les échanges internationaux de marchandises ». Cette
définition suppose que la facilitation des échanges est concernée par les articles V, VII, VIII
et X du GATT, ainsi que par les accords sur l’évaluation en douane, sur les licences
d’importation, sur l’inspection avant expédition, sur les règles d’origine, sur les obstacles
techniques au commerce et sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires. Cela
dit, la déclaration ministérielle de Doha limite le champ d’application de la facilitation des
échanges aux articles V (Liberté de transit), VIII (Redevances et formalités se rapportant à
l’importation et à l’exportation) et X (Publication et application des règlements relatifs au
commerce) du GATT de 1994.

Au niveau de l’OMD la facilitation des échanges implique la simplification et l’harmonisation


des procédures douanières. A cet effet une importante convention internationale ; la
convention de Kyoto a vu le jour en 1973 et a été révisée par le conseil de l’OMD en 1999.
Les principes clés de la convention de Kyoto révisée sont biens alignés avec ceux de l’OMC
sur la facilitation des échanges à savoir la transparence, la prévisibilité, la normalisation et la
simplification de la déclaration des biens et documents à l’appui, entre autre. Les dispositions
générales de la convention encouragent également l’utilisation maximale de la technologie de
l’information dans les procédures douanières pour accélérer le dédouanement.

Dans le cadre de notre recherche, nous définissons la facilitation du commerce comme étant la
réduction des temps de transactions commerciales transfrontaliers. En effet la transparence, la
prévisibilité, la normalisation et la simplification de la déclaration des biens et documents
contribuent à la réduction des délais. Plusieurs recherches ont montré une étroite relation entre
le temps utilisé pour passer la marchandise à la frontière et le volume du commerce dans les
pays en développement. Les études de Djankov et al. (2006) ont conclu qu’un jour de retard à
la frontière réduit approximativement le commerce de 1%.

2.1.2 Indicateurs de mesure

Les mesures de la facilitation des échanges peuvent être regroupées en deux catégories. La
première contient les indicateurs des infrastructures de transport et de communication et la
seconde les indicateurs de l’efficacité douanière et de l’environnement réglementaire.

2.1.2.1 Les indicateurs des infrastructures de transport et de communication.

Elles tiennent compte du niveau de développement et de la qualité des ports, des aéroports,
des routes et des infrastructures ferroviaires d’une part et de l’utilisation des nouvelles
technologies de l’information et de la communication d’autres parts.

Une infrastructure de transport médiocre ou bien des services de transport inefficace se


traduisent par des coûts directs de transport plus élevés et des délais de livraison plus longs.
Une amélioration de l’infrastructure d’un pays peut réduire considérablement les coûts des
échanges. Selon une étude de Limao et Venables (2001), si l’infrastructure d’un pays
s’améliore au point de le faire passer du point médian des 64pays considérés au quart
supérieur, il en résultera une réduction des coûts de transport équivalente au coût de 48 km de
transport et 3989 km de transport maritime. Il en résultera aussi une augmentation de 68% du
volume des échanges, soit l’équivalent d’un rapprochement de 2005 km par rapport aux autres
pays. De même, des services de transport inefficaces sont associés à des coûts globaux de
transport élevés. Les TIC et le secteur des transports ont certaine caractéristiques en commun.
Ils augmentent l’accessibilité et permettent de relier des activités éloignées et reposent sur une
structure en réseau. Il existe de ce fait des possibilités de substitution de télétravail et
déplacement physique. Ainsi, la possibilité de transférer des dossiers par internet va réduire la
nécessité d’envoyer des copies papier.

2.1.2.2 Les indicateurs de l’efficacité douanière et de l’environnement réglementaire

Elle englobe les plus récents indicateurs tels que le nombre de documents nécessaires à
l’exportation et à l’importation, la corruption et le nombre de procédure pour la création d’une
entreprise. Notre recherche tiendra compte plus de ces indicateurs et fera intervenir aussi les
indicateurs des TIC.

Les recherches actuelles s’appuient sur les indicateurs provenant de l’enquête de la Banque
mondiale intitulée « La pratique des affaires : l’étalonnage des réglementations ». L’enquête
de 2005 comportait une nouvelle partie, appelée Commerce transfrontalier, consacrée aux
«règles de procédures imposées pour l’exportation et l’importation d’une cargaison standard
de marchandises » (Banque mondiale, 2005). L’enquête a été conduite auprès d’expéditeurs
de fret, de transporteurs maritimes, de commissionnaires en douane et responsables des
services portuaires, qui ont été interrogés sur les documents, signatures et délais nécessaires
pour franchir la frontière.

Tant pour les exportations que pour les importations, trois types d’indicateurs figurent dans
l’enquête de la Banque mondiale. L’indicateur relatif à la documentation (Nombre de
documents) est le nombre de documents nécessaires au franchissement de la frontière. Il s’agit
des documents d’enregistrement au port, de la déclaration en douane, des formulaires de
dédouanement et tous autres documents officiels échangés entre les parties concernées.
L’indicateur relatif aux signatures (Nombre de signatures) représente le nombre total de
signature, cachets et autres autorisations nécessaires au respect d’une ou plusieurs procédures
officielles. L’indicateur relatif à la durée (Nombre de jours à la frontière) est le nombre de
journées civiles pour qu’un produit franchisse la frontière.
En ce qui concerne les TIC, l’internet est utilisé ces dernières années comme un indicateur de
modernisation des activités commerciales. Il est de plus en plus utilisé comme outil de
communication entre les négociants et les autorités publiques. La publication d’informations
de nature commerciale à l’intention du public constitue probablement le domaine d’utilisation
de l’internet, qui regroupe de manière facilement accessible, toutes sortes d’informations
commerciales. Par ailleurs les pouvoirs publics permettent de plus en plus de soumettre
électroniquement, via l’internet des déclarations d’entrée d’importations et d’autres
documents pertinents requis dans les procédures douanières. Les entreprises saluent
généralement le recours à l’internet pour moderniser les procédures douanières et soulignent
ses avantages, tels que la possibilité d’accéder aux informations sur les expéditions de
manière sûre, rapide et de n’importe où.

2.2. Revue empirique

Les travaux empiriques sur la facilitation du commerce peuvent être regroupés en trois
principaux groupes.

Le premier comprend les études qui ont émergé dans la foulée des travaux de Mc Callum
(1995) où des modèles de gravité ont été utilisés pour quantifier les effets frontière. Le
modèle de gravité permet d’apprécier le volume du commerce international entre deux pays
sur la base de la proximité géographique, du PIB des partenaires et d’autres variables
pertinentes. Le modèle a connu des avancés théoriques par les travaux de Head et Mayer
(2002a), Feenstra (2002) et Anderson et Van Wincoop (2003). Fontagné et al. (2004 et 2007)
ont introduit dans leur modèle un terme appelé  « border related costs » qui prend en compte
les barrières tarifaires et non tarifaires (restrictions quantitatives, barrières administratives,
techniques et sanitaires ainsi que les mesures phytosanitaires).

Toutes ces améliorations ont renforcé le fondement théorique du modèle et ont contribué à
réduire l’écart entre les résultats théoriques et empiriques.

Le second groupe d’études comprend les modèles qui ne traitent qu’un aspect de la
facilitation du commerce, appelés des modèles monodimensionnels. Par exemple Freund et
Weinhold (2000) ont examiné l’impact de l’internet sur le commerce, Hummels (2001) et
Djankov et al. (2006) ont étudié l’effet du temps sur le commerce, Limao et Venables (2000)
ont analysé l’effet d’une infrastructure efficace sur le commerce bilatéral et Dutt et Traca
(2007) ont étudié l’effet de la corruption.
Le dernier groupe d’études empiriques, comprend les modèles qui intègrent plusieurs aspects
de la facilitation du commerce, appelés modèles multidimensionnels ; ils sont mis au point par
Wilson, Mann et Otsuki (2003) et Kim et al. (2004). Ces auteurs ont quantifié l’impact des
mesures de facilitation du commerce par le bais d’un modèle de gravité en prenant en compte,
l’efficacité des ports, le e-business, l’environnement douanier et l’environnement
réglementaire.

En utilisant un modèle de gravité, Wilson, Mann et Otsuki (2003) ont étudié l’impact de la
facilitation du commerce sur le commerce bilatéral des pays de l’APEC (Coopération
économique Asie-Pacifique). Grâce aux indicateurs de l’efficience portuaire, de
l’environnement douanier, de l’environnement réglementaire et du commerce électronique ;
les auteurs ont trouvé que si l’on postule que la facilitation des échanges permettra aux pays
présentant un indicateur inférieur à la moyenne d’améliorer leurs performances de moitié par
rapport à la moyenne des autres membres de l’APEC, les échanges intra-APEC
augmenteraient de 254 milliards USD, soit de 21% par an. En poursuivant leur analyse ils ont
concluent qu’une meilleure efficience des ports aurait un effet bénéfique important sur les
échanges commerciaux, une amélioration des procédures douanières aurait elle aussi un effet
positif, quoique dans une moindre mesure. L’efficience des ports seule entraînerait une
croissance de 9,7% (117 milliards USD) et une amélioration des procédures douanière se
traduirait par un gain de 1,8% (22 milliards USD).

Batra et al. (2003), en effectuant une étude auprès de 8560 entreprises de quelques 80 pays
ont identifié les réglementations douanières comme la deuxième contrainte fiscale et
réglementaire la plus sérieuse sur l’activité et la croissance des échanges en Amérique latine,
en Afrique, dans les pays en développement de l’Asie de l’Est et au Moyen-Orient.

Pour l’inefficience des procédures douanières, quelques analyses quantitatives montrent que
les conséquences commerciales d’une facilitation des échanges peuvent varier
considérablement d’une catégorie de produit à une autre. Ainsi les secteurs caractérisés par
des contraintes saisonnières, par le caractère périssable de leur production ou par le concept
du juste-à-temps, seront vraisemblablement plus sensibles à des procédures douanières
inefficientes. Les auteurs citent souvent dans cette catégorie le textile et l’habillement dont le
caractère saisonnier et la nécessité de livraison rapides accentuent l’importance de procédures
frontalières efficientes et d’un accès aux réseaux de transport. Pour les produits agricoles, le
caractère périssable revêt une importance primordiale et, par exemple, l’exportation réussie de
fleurs coupées depuis le Kenya ou de mangues du Mali démontre qu’une amélioration des
procédures douanières et des systèmes logistiques peut ouvrir de nouveaux horizons
commerciaux aux pays en développement (Banque mondiale, 2003b, 2004b).

Clarke (2005) en étudiant les facteurs qui influencent la performance à l’exportation


d’entreprises manufacturières dans des pays africains est arrivée à une conclusion que les
entreprises manufacturières sont moins susceptibles d’exporter dans des pays dotés
d’administrations douanières restrictives. Par exemple l’allègement du niveau observé dans le
deuxième pays le plus restrictif (la Tanzanie dans son échantillon) à celui du deuxième pays le
moins restrictif (la Zambie) augmenterait les exportations, exprimées en pourcentage de la
production d’environ 4% pour une entreprise moyenne.

Freund et Rocha (2010), en utilisant les données sur le transit, le nombre de document et les
délais liés aux formalités douanières concernant les exportations africaines collectées par le
Doing business (Banque Mondiale) ont trouvé que les délais de transit sont statistiquement et
économiquement plus significatifs sur les exportations africaines.

Par le biais d’un modèle de gravité augmenté, Zaki (2010), a évalué l’effet des différents
aspects de la facilitation du commerce sur le commerce bilatéral de quelques pays développés
et en développements. Ses résultats montrent que l’internet, la bureaucratie, la corruption et
les variables géographiques ont une incidence plus significative sur la durée de transaction à
l’import et à l’export et que le délai à l’import a un impact plus significatif sur le commerce
que celui à l’export.

Une autre catégorie d’analyse a utilisé les modèles informatisés d’équilibre général pour
mesurer les avantages procurés par la facilitation des échanges sur une base régionale ou
mondiale. Sur la base d’une modélisation CGE9, les auteurs d’une étude de l’OCDE10 (2001)
estiment qu’une réduction de 1% des coûts de transactions commerciales sur les échanges de
biens se traduirait par un gain annuel de l’ordre de 40 milliards USD à l’échelle mondiale.

Wilson et al. (2002), à partir d’une modélisation CGE pour les pays de l’APEC, estiment
qu’une réduction de 5% des coûts de transactions commerciales des biens échangés
entrainerait une augmentation de 154 milliards USD (soit une hausse de 0,9%) du PIB des
pays membres de l’organisation.

9
Modèle d’Equilibre Générale Calculable.
10
Organisation de Coopération et de Développement Economique.
François et al. (2005), en se fondant sur une modélisation CGE, estiment que le revenu annuel
mondial croîtrait de 72 milliards USD (ou de 151 milliards USD) en cas de réduction de 1,5%
(ou de 3%) des coûts de transactions commerciales des biens échangés. En utilisant un modèle
d’équilibre général calculable, Abe et Wilson (2008) ont exploré les indicateurs institutionnels
de la facilitation du commerce et ont trouvé que la réduction de la corruption et l’amélioration
de la transparence dans les pays de l’APEC vont améliorer le commerce dans la région de
11% et le bien être de 406 mille milliards USD.

Les études ci-dessus portent sur les avantages des efforts en matière de facilitation du
commerce. L’estimation des coûts associés aux efforts en matière de facilitation des échanges
est cruciale et manque dans la littérature empirique. Les coûts liés à la mise en place de
mesures de facilitation des échanges concernent essentiellement les aspects suivants :
nouvelles réglementations ; changements institutionnels ; formation ; équipements et
infrastructures.

Les coûts réglementaires découlent des nouvelles lois ou amendements qu’implique la


facilitation des échanges, ce qui prend du temps et exige l’intervention de spécialistes de la
réglementation. Les coûts institutionnels sont dus au fait que certaines mesures de facilitation
des échanges nécessitent la création de nouveaux services, une équipe de gestion de risque ou
un point centrale d’information et parfois des effectifs supplémentaires. Même quand on peut
redéployer le personnel en place, cela représente un coût car celui-ci doit être formé.

La formation est probablement l’élément le plus important de la facilitation des échanges : il


s’agit surtout de modifier les pratiques des agents des administrations qui opèrent aux
frontières. Un pays pourra choisir de recruter de nouveaux spécialistes, de former des agents
déjà en activité ou de faire appel à un personnel expérimenté par voie d’échange avec d’autres
ministères et d’autres organismes administratifs. Le recrutement de nouveaux spécialistes est
l’option la plus coûteuse.

Les équipements et les infrastructures représentent souvent le poste le plus lourd, mais il ne
faut pas surestimer leur rôle dans la facilitation des échanges. La plupart des équipements et
des infrastructures doivent être considéré comme un outil qu’il faut soigneusement combiner,
selon une séquence cohérente, aux réformes relatives à la réglementation, au cadre
institutionnel et aux ressources humaines. Les technologies de l’information et de la
communication peuvent par exemple améliorer l’efficacité, mais les échanges ne pourront être
facilités si les formalités ne sont pas simplifiées avant que le système ne soit automatisé. En
revanche, si les équipements et les infrastructures sont insuffisants, il sera plus difficile
d’appliquer certaines mesures comme le traitement des données avant l’arrivée des
marchandises ou la gestion des risques.

En général, la facilitation des échanges s’inscrit dans un effort de réforme plus large souvent
motivé par des éléments comme le passage à l’économie de marché, l’adhésion à un
regroupement économique régional ou à un accord commercial. La facilitation des échanges
ne bénéficie donc pas forcément d’un financement qui lui est spécifiquement affecté, de sorte
qu’il est d’autant difficile d’évaluer son coût. Pourtant, si dans les pays qui ont les systèmes
les moins efficaces, une amélioration, fût-elle modeste débouchera sur des gains relatifs
importants.
PARTIE II 

ANALYSE EMPIRIQUE DE LA FACILITATION DU COMMERCE


SUR LE COMMERCE BILATERAL

Cette partie constituée également de deux sections, a pour but de tester empiriquement nos
hypothèses de recherche. Ainsi, dans la section 3 de l’étude, nous exposons la méthodologie
économétrique. La section 4 est consacrée à la présentation et interprétation des résultats.

SECTION 3 : METHODOLOGIE ECONOMETRIQUE

.1. Justification de la méthodologie adoptée

Pour analyser l’effet de la facilitation du commerce sur le commerce bilatéral, on utilise


souvent les modèles de Gravité ou d’Equilibre Générale. Le modèle de Gravité mesure
seulement l’effet de la facilitation des échanges sur le commerce bilatéral alors que le modèle
d’Equilibre Général en plus de l’effet sur les échanges, il mesure l’effet de la facilitation des
échanges sur le bien-être.

Dans le cadre de notre travail, nous adoptons pour l’analyse empirique le modèle de gravité
étant donné que nous voulons analyser uniquement l’impact de la facilitation des échanges sur
le commerce bilatéral. C’est un modèle de base d’analyse de l’effet des coûts commerciaux
sur les échanges. Il a l’avantage d’être compatible avec de nombreux modèles d’analyse des
échanges commerciaux et d’être très performant pour l’analyse économétrique. Il explique
habituellement 60 à 90% de la variation des flux d’échanges. Selon ce modèle, les échanges
commerciaux entre deux pays sont proportionnels au produit de leur PIB, qui rend compte de
l’effet de la taille du marché, et ils sont inversement proportionnels aux coûts du commerce
bilatéral. Les coûts des échanges que nous privilégions pour la présente étude sont les délais
d’exportation et d’importation.

En vue d’avoir une vue complète des barrières administratives, nous allons effectuer notre
analyse en deux étapes. Nous allons estimer dans une première étape les temps de transactions
commerciales transfrontalières c’est-à-dire les délais d’importation et d’exportation ; ce qui
permet de faire la lumière sur leurs déterminants. Dans une seconde étape, nous allons
introduire ces temps estimés dans un modèle de gravité afin de déterminer leur effet sur le
commerce bilatéral. L’avantage d’une telle méthode est d’avoir une mesure précise de la
facilitation des échanges et cela nous permet d’éviter les problèmes de variables omises et de
multicolinéarités que pose souvent le modèle de gravité. Un tel mécanisme permet d’éviter
une surestimation de l’impact des barrières administratives. Dans notre étude, nous
définissons le temps de transactions commerciales transfrontalières comme le nombre de
journées civiles pour qu’un produit franchisse la frontière.

3.2. Les déterminants des temps de transactions commerciales


transfrontalières

A la première étape, en ce qui concerne l’estimation des délais d’exportation et d’importation,


nous nous sommes inspirées de la démarche de Zaki (2010). Dans son article « Does Trade
Facilitation Matter in Bilateral Trade ? », l’auteur a régressé les délais d’importation et
d’exportation sur plusieurs variables de contrôles à savoir : le nombre de documents
nécessaires pour l’importation et l’exportation, l’internet, l’enclavement, le nombre de
procédures pour démarrer une affaire, la corruption…etc. Par conséquent nos équations à
estimer sont les suivantes :

ln  Tempsexp, j    0  1 ln  Docexp, j    2 ln  Internet j    3 ln  Pr oc j    4 ln  Corj   5 Encl j   j


(1)

ln  Tempsimp ,i   0  1 ln  Docimp ,i   2 ln  Interneti   3 ln  Pr oci   4 ln  Cori   5 Encli   i


(2)

Où :

Docimp ( Docexp )
est le nombre de documents nécessaires à l’importation et à l’exportation. Il
capte l’effet de la bureaucratie sur les délais d’importation et d’exportation. Il s’agit des
documents d’enregistrement au port, de la déclaration en douane, des formulaires de
dédouanement et de tous les autres documents officiels échangés entre les parties concernées.
Un nombre élevé de documents augmente les délais.
Interneti ( Internet j )
est le meilleur indicateur de l’intensité technologique ou du e-
commerce ; il contribue à réduire les temps de transactions commerciales

proci ( proc j )
est le nombre de procédure pour démarrer une affaire. Cette variable décrit
l’efficacité de l’environnement réglementaire

Cori (Corj )
est l’indice de perception de la corruption. Cet indice est construit à partir de
plusieurs sondages d’opinion d’experts se prononçant sur leur perception du niveau de
corruption dans les secteurs publics. Les pays sont classés sur une échelle de 0 à 10 ; 0
indique un degré de corruption élevé et 10 indique un degré de corruption faible. Il nous
permet de mesurer la fraude douanière

Encli ( Encl j )
est l’enclavement ; c’est une variable qui décrit la situation géographique d’un
pays.

Après avoir estimé les délais d’importation et d’exportation on les introduit dans le modèle de
gravité pour déterminer leur effet sur les échanges.

3.3. Le modèle de gravité

L’équation de gravité est devenue la méthode d’estimation la plus utilisée pour décrire le
commerce bilatéral. Ainsi comme mentionner antérieurement, notre vérification empirique se
fera par le biais de cette même équation. En effet, son appellation vient du fait qu’elle
ressemble à la loi de gravité de Newton, qui stipule que la force d’attraction entre deux corps,
en physique, augmente avec le produit de leur masse et diminue avec leurs distances.
D’ailleurs c’est Tinbergen (1962) qui a proposé d’appliquer ce genre d’équation au commerce
international. La formule élémentaire de ce modèle est la suivante :

yi 1 y j 2
M ij  A
Dij 3
(3)

M ij
Où est la valeur des importations du pays i en provenance du pays j , yi , le PIB du pays i

yj D
le PIB du pays j , ij la distance entre le pays i et le pays j .
Dans le but d’estimer les coefficients de chaque variable explicative en termes d’élasticité, on
utilise le plus souvent sa forme loglinéaire qui est la suivante :

ln M ij  0  1 ln yi   2 ln y j  3 ln Dij   ij
(4)

Dans la littérature empirique, le modèle précédent est rarement estimé sous cette forme. En
fonction des objectifs que se fixent les auteurs, plusieurs variables notamment muettes sont
généralement introduites pour capter les effets spécifiques des échanges bilatéraux. Ainsi par
exemple, Frankel et Matyas (1997) ont introduit des variables régionales (facteurs historiques,
culturels, ethniques et politiques) pour évaluer leur effet sur le commerce bilatéral, Longo et
Sekkat (2001) ont ajouté à l’équation de base des variables muettes pour prendre en compte
les effets de politiques économiques, de l’investissement direct étranger et des tensions de
politiques dans le pays exportateur et importateur, etc.

Dans cette perspective, pour évaluer l’impact de la facilitation du commerce sur les échanges
bilatéraux des pays de l’UEMOA, nous allons estimer un modèle de gravité augmenté des
délais d’importation et d’exportation. De tout ce qui précède, l’expression du modèle de
gravité à estimer est la suivante :

ln M ij  0  1 ln PIBi  2 ln PIB j  3 ln Dij   4Cij  5 ln  tpsimpesti   6 ln(tps exp est j )   ij


(5)

M ij
Où : désigne le montant des importations du pays i en provenance du pays j , PIB i et

D
PIB j représentent les produits intérieurs bruts par tête de chacun des deux pays. ij est la

C
distance entre les capitales du pays i et j . ij est une variable muette pour la contigüité. Elle
est introduite pour tenir compte des effets de la proximité géographique sur le commerce
bilatéral. Elle prend la valeur 1 lorsque les deux pays ont une frontière commune et la valeur 0

tps exp est j


autrement. tpsimpesti et sont respectivement les temps estimés d’importation et
d’exportation.
3.4. Données

 Echantillon

Notre recherche inclut un échantillon constitué des 8 pays de l’UEMOA sur une période de
2006 à 2012. Le choix de cette période est lié à la disponibilité des données concernant la
variable « nombre de documents nécessaires pour l’importation et l’exportation ». En effet,
c’est à partir de 2005 que la Banque mondiale a inclut dans son enquête de Doing business la
partie commerce transfrontalier et les données ne sont disponibles qu’à partir de 2006.

 Sources des données

Les données proviennent de plusieurs sources. En ce qui concerne les équations de la


première étape, les données sur les variables temps (d’exportation et d’importation), nombre
de document et nombre de procédure pour démarrer une affaite, sont extraites de la base de
données du Doing business11 construite par la Banque mondiale. Les données sur la variable
Internet sont tirées du World Development Indicator (WDI), elle détermine le nombre de
personnes sur 100 qui utilise l’internet. L’indice de perception de la corruption est extrait du
Transparency International. Cet indice est construit à partir de plusieurs sondages d’opinion
d’experts se prononçant sur leur perception du niveau de corruption dans les secteurs publics.
On peut classer les pays sur une échelle de 0 à 10 ; 0 indique un degré de corruption élevé et
10 indique un degré de corruption faible. Les données sur la variable enclavement sont prises
de la base de données du CEPII12. Pour ce qui concerne le modèle de gravité, les données sur
le commerce extérieur sont extraites du site WITS 13, les données sur les autres variables
proviennent du CEPII.

3.5. Techniques d’estimation

L’estimation des déterminants des temps de transactions commerciales transfrontalières est


faite par la technique d’estimation en données de panel. En ce qui concerne l’équation de
gravité, l’estimation sera faite dans une première phase par la méthode des Moindres Carrés
Ordinaires sur les données groupées (Pooled data), sans tenir compte de la dimension
temporelle. Cette première approche permet de vérifier les signes des coefficients. On fera

11
www. Doing business. Org.
12
Centre d’Etudes Prospectives et d’Informations Internationales (www. Cepii.fr).
13
World International Trade Statistics.
ensuite recours à l’estimateur des effets fixes encore appelé « within » qui fixe les effets
individuels et effectue alors une régression sur les moyennes individuelles de sorte à obtenir
une plus grande précision dans l’estimation. Cet estimateur ne permet toutefois pas d’estimer
les variables invariantes dans le temps. La régression sera donc faite avec l’estimateur des
effets aléatoires encore appelé « between » qui utilise les Moindres Carrés Généralisés pour
palier à cette insuffisance de la méthode des effets fixes. Ainsi, il sera procédé aux différents
tests statistiques tels que celui de Hausman pour vérifier la pertinence du choix entre le
modèle à effets fixes et le modèle à effets aléatoires.
SECTION 4 : PRESENTATION DES RESULTATS ET INTERPRETATION
Nous présentons et analysons les résultats issus de l’estimation des déterminants des temps de
transactions commerciales transfrontaliers avant d’aborder ceux du modèle de gravité.

.2. Résultats issus de l’estimation des déterminants des temps de


transactions commerciales transfrontalières

Nous commençons cette partie par l’analyse des tableaux de corrélation

Tableau 2 Corrélation entre le délai à l’exportation et ses déterminants

ltempexp ldocexp linternetexp lprocexp lcorexp enclexp


ltempexp 1.0000
ldocexp 0.3163 1.0000
linternetexp -0.8626 -0.2382 1.0000
lprocexp 0.0923 -0.0864 -0.3465 1.0000
lcorexp 0.1454 0.2832 0.1693 -0.5459 1.0000
enclexp 0.7573 0.2623 -0.6035 -0.2358 0.3836 1.0000

Tableau 3 Corrélation entre le délai à l’importation et ses déterminants

ltempimp ldocimp linternetimp lprocimp lcorimp enclimp


ltempimp 1.0000
ldocimp 0.8440 1.0000
linternetimp -0.8440 -0.6082 1.0000
lprocimp 0.0611 0.0205 -0.3465 1.0000
lcorimp 0.1350 0.2770 0.1693 -0.5459 1.0000
enclimp 0.7301 0.5736 -0.6035 -0.2358 0.3836 1.0000

Selon ces tableaux, les temps de transactions commerciales transfrontalières sont corrélés
avec le nombre de document et est de 0,31 pour le délai à l’export et de 0,84 pour le délai à
l’import. De toute évidence selon cette relation, un pays avec une bureaucratie importante
impliquant de nombreux documents a un long retard à l’exportation et surtout à l’importation.

L’internet est corrélé négativement avec les temps de transactions commerciales


transfrontaliers et cela est de 0,86 pour le délai à l’export et de 0,84 pour le délai à l’import.
Cela indique que son utilisation va réduire fortement les délais à l’importation et à
l’exportation.
En ce qui concerne la variable enclavement, elle est corrélée avec les temps de transactions
commerciales transfrontaliers et cela est de 0,75 pour le délai à l’exportation et de 0,73 pour
le délai à l’importation. Être enclavé augmente donc les délais d’importation et d’exportation.
Le tableau 3 nous montre les preuves sur la différence entre les pays enclavés et non enclavés.

Tableau 4 Temps et documents pour les pays enclavés14 et non enclavés

Pays enclavés Pays non enclavés


Variables moyennes Minimum Maximum Moyennes Minimum Maximum
Docexp 8.429 6.571 10.714 7.486 6 10
Tempexp 46.190 36.286 59 24.143 15.286 32
Docimp 10.428 9 11 8 6 10
Tempimp 55.285 48 66 29.771 19.714 40
Source : Construit par l’auteur à partir des données du Doing business, Banque mondiale.

La moyenne des délais à l’export est de 46 jours pour les pays enclavés contre 24 jours pour
ceux non enclavés. Pour les délais à l’import, la moyenne est de 55 jours pour les pays sans
littoral et de 29 jours pour les pays non enclavés. En ce qui concerne le nombre de documents
nécessaires à l’exportation et à l’importation ; les pays enclavés possèdent un nombre plus
élevé.

Les résultats issus de l’estimation des déterminants des temps de transactions commerciales
transfrontalières sont présentés dans le tableau 5 qui suit la justification du choix du modèle
d’estimation.

14
Burkina-Faso, Niger, Mali
Lorsqu’on considère les données de panel, la toute première chose qu’il convient de faire est
la spécification homogène ou hétérogène du processus générateur des données. Sur le plan
économétrique, cela revient à tester l’égalité des coefficients du modèle étudié dans la
dimension individuelle. Sur le plan économique, les tests de spécification reviennent à
déterminer si l’on est en droit de supposer que le modèle étudié est parfaitement identique
pour tous les pays, ou au contraire s’il existe des spécifications propres à chaque pays. On se
sert à cet effet du test de spécification de Fisher pour vérifier si le modèle est à effets ou sans
effets. Si la P-value du test est inférieur à 5% on retient le modèle à effets ; dans le cas
contraire, on retient le modèle sans effets. Si le modèle est à effets, il faut maintenant vérifier
si les effets sont fixes ou aléatoires. Les modèles à effets fixes et les modèles à effets
aléatoires permettent de prendre en compte l’hétérogénéité des données mais les hypothèses
sur la nature des effets spécifiques diffèrent entre ces deux types de modèles. Dans le premier
cas, on suppose que les effets spécifiques peuvent être corrélés avec les variables explicatives
du modèle, et dans le second cas on suppose que les effets spécifiques sont orthogonaux aux
variables explicatives du modèle. Le test de spécification de Hausman permet de tester
laquelle de ces deux hypothèses est appropriée aux données. En d’autres termes ce test permet
de choisir entre le modèle à effets fixes et le modèle à effets aléatoires.

Si la probabilité du test est inférieure à 10%, on retient le modèle à effets fixes. Dans le cas
contraire le test de Hausman ne permet de différencier le modèle à effets fixes du modèle à
effets aléatoires. Dans ce cas, on se réfère à quelques arguments d’ordre général qui facilitent
le choix du modèle :

 Lorsque la variation intra individuelle est plus forte que la variation inter
individuelle, le modèle à effets fixes est plus approprié que le modèle à effets
aléatoires et vice versa.
 Lorsque la dimension temporelle est très réduite, le modèle à effets fixes donne de
moins bons résultats que le modèle à effets aléatoires.
 Lorsqu’il existe dans le modèle une variable explicative invariante dans le temps
dont on veut estimer l’impact marginal, on utilisera le modèle à effets aléatoires.

Pour l’estimation des déterminants des temps de transactions commerciales transfrontalières,


le test de Fisher de significativité des effets individuels montre qu’il y a présence d’effets
individuels pour les délais d’importation et d’exportation. Les tests de Hausman indiquent
ensuite que ces effets spécifiques sont fixes et non aléatoires. Des facteurs inobservables et
invariants dans le temps propres à chaque pays influencent donc les délais d’importation et
d’exportation. Nous retenons à cet effet le modèle à effets fixes pour l’interprétation des
résultats.

Tableau 5 Résultats issus de l’estimation des déterminants des temps de transactions


commerciales transfrontalières : Modèle à effets fixes.

(1) (2)
ltempexp ltempimp
ldocimp 0.567***
(4.06)
linternetimp -0.065
(-1.06)
lprocimp 0.172*
(1.92)
lcorimp -0.149
(-0.57)

ldocexp 0.833***
(7.27)
linternetexp -0.208
(-0.54)
lprocexp 0.103*
(1.79)
lcorexp -0.091
(-0.56)
constant 1.579*** 2.186***
(7.35) (7.09)

Observations 56 56
R-squared 0.782 0.633
Hausman-test 0.000 0.0003
F (P-value1) 0.000 0.0000
F (P-value2) 0.000 0.0028
S-K (P-value) 0,1239 0,0548
Note : Entre parenthèses sont reportés les t de student ;
***,* représentent respectivement la significativité à 1% et à 10%
S-K (P-value) : La probabilité du test de normalité des résidus de
Skewness et Kurtosis
F (P-value1) : test de Fisher de significativité conjointe des variables explicatives
F (P-value2) : test de Fisher de significativité conjointes des effets fixes introduits

Le modèle à effets fixes des déterminants des temps de transactions commerciales


transfrontalières est globalement significatif avec une P-value du test de Fisher de
significativité conjointe des variables explicatives inférieure à 5% pour les délais
d’importation et d’exportation. Il dispose également d’un pouvoir explicatif élevé ; les
variables explicatives prises en compte expliquent environ 63% et 78% de la variation des
délais d’importation et d’exportation respectivement.

Pour capter l’effet de la bureaucratie sur les délais d’importation et d’exportation dans
l’espace UEMOA, nous avons retenu comme variable le nombre de documents nécessaires à
l’importation et à l’exportation. Il s’agit des documents d’enregistrement au port, de la
déclaration en douane, des formulaires de dédouanement et tous les autres documents officiels
échangés entre les parties concernées. Nos résultats nous montrent qu’une augmentation de
10% du nombre de documents nécessaires à l’importation et à l’exportation augmente
respectivement les délais d’importation de 5,6% et les délais d’exportation de 8,3%. Ce
résultat est proche du résultat de Zaki (2010). En effet il a trouvé qu’une augmentation de
10% du nombre de document augmente les délais d’importation de 6,2% et les délais
d’exportation de 8,1%. Il est donc bien évident que la bureaucratie augmente
significativement les temps de transactions commerciales transfrontalières dans l’UEMOA.

Pour prendre en compte l’environnement institutionnel des pays de l’UEMOA, nous avons
considéré comme variables le nombre de procédure pour démarrer une affaire et l’indice de
perception de la corruption qui mesure la fraude douanière. Les résultats nous montrent
qu’une augmentation de 10% du nombre de procédure pour démarrer une affaire augmente les
délais d’importation de 1,72% et les délais d’exportation de 1,03%. La fraude douanière
quand elle n’est pas significative.

Parmi les pays de l’union, il existe trois c’est-à-dire le Burkina-Faso, le Mali et le Niger qui
sont des pays sans littoral. Pour avoir l’effet qu’a leur situation géographique sur les temps de
transactions commerciales transfrontalières, nous avons introduit la variable Enclavement
parmi nos déterminants. Cette variable nous a posé un problème de colinéarité lors de nos
estimations. Pour résoudre ce problème, la théorie économétrique nous propose soit d’élargir
la taille de l’échantillon ou de supprimer la variable qui est source de colinéarité. Nous avons
opté pour la seconde option qui est de supprimer la variable source de colinéarité ; ce choix
vient du fait que notre étude se limite aux pays de l’UEMOA, donc nous avons un nombre
d’observation faible. Cela ne nous empêche pas de pouvoir interpréter cette variable. En effet,
selon le tableau4 les pays enclavés possèdent un nombre assez élevé de documents
nécessaires à l’importation et à l’exportation et de délais à l’import et à l’export. Or une
augmentation des documents augmente significativement les délais d’importation et
d’exportation ; de plus, la colinéarité entre l’enclavement et les délais est 0,75 pour le délai à
l’export et de 0,73 pour le délai à l’import. Il est donc bien évident que le fait qu’un pays soit
enclavé rend les transactions commerciales plus longues en raison de nombreux coûts liés au
transit de marchandises notamment les procédures complexes pour l’accès aux ports et la
circulation dans les ports, les formalités complexes d’enlèvement de marchandises, le manque
de rationalité dans l’organisation des convois, le coût élevé des services de contrôle de
qualité. La grande partie de ces coûts dans l’UEMOA s’explique par la bureaucratie.

La modernisation des activités commerciales se fait à travers l’intégration des technologies de


l’information en réseau dans le commerce ; l’internet qui est souvent utilisé pour mesurer
cette modernisation n’est pas significatif dans le cadre de notre étude. Le signe négatif attendu
est pourtant bon, cela veut dire que l’utilisation des TIC va réduire les temps de transactions
commerciales transfrontalières. Par contre, les services des télécommunications sont
insuffisants, inefficaces et très onéreux dans les pays de l’UEMOA. On constate par ailleurs
l’absence d’un environnement informatique commun en matière des douanes dû
essentiellement au manque d’interconnexion entre les systèmes informatisés existants. De
plus, les traitements nécessitant un support papier persistent toujours alors que le
dédouanement électronique existe depuis longtemps dans les Etats membres de l’UEMOA.
Ces facteurs pourraient expliquer le pourquoi le coefficient affecté à la variable Internet n’est
pas significatif.
.2. Résultats issus de l’estimation du modèle de gravité

Tableau 6 Résultats de l’estimation du modèle de gravité : Modèle à effets aléatoires

lMij

lPIBi -1.256***
(-3.29)
lPIBj 2.878***
(7.62)
lDij -1.031*
(-1.69)
Cij 0.021
(0.30)
ltpsimpest -0.310
(-0.53)
ltpsexpest -0.621*
(-1.93)
constant 6.211
(1.01)

Observations 294
R-squared 0.5004
Hausman-test (P-value) 0.9468
Breusch-Pagan-test (P-value) 0.0000
F (P-value) 0.0000
S-K (P-value) 0.2330
Note : Entre parenthèses sont reportés les t de student ; ***,* représentent respectivement la
significativité à 1% et à 10% S-K (P-value) : La probabilité du test de normalité des résidus de
Skewness et Kurtosis ;Breusch-Pagan(P-value) :test de significativité des effets aléatoires.

En ce qui concerne l’estimation de l’effet des délais d’importation et d’exportation sur les
échanges bilatéraux, la probabilité du test de Hausman est de 0,94 supérieur au seuil de 10%.
Cela ne permet donc pas de différencier le modèle à effets fixes du modèle à effets aléatoires.
Mais, étant donné que la variation intra individuelle est plus faible que la variation inter
individuelle (confère Annexe 8, page 51) et qu’il existe dans le modèle deux variables
explicatives la distance et la contiguïté qui sont invariantes dans le temps ; il est préférable de
retenir le modèle à effets aléatoires. La probabilité du test de significativité des effets
aléatoires de Breusch-Pagan est inférieur à 5% (0,000) ; ce qui confirme la pertinence du
choix du modèle à effets aléatoires.

Avant toute interprétation, nous rappelons qu’il s’agit d’un commerce bilatéral intra-zone ;
donc l’importation d’un pays équivaut à l’exportation de l’autre.
Le niveau de développement du pays importateur et du pays exportateur mesuré par leur PIB
par tête joue significativement sur les échanges bilatéraux.

La distance géographique a été introduite comme un proxy du coût des transports. La théorie
stipule qu’elle a un impact négatif sur le commerce bilatéral et son coefficient est
généralement inférieur à 2 ; ce qui est confirmé par nos résultats. C’est-à-dire plus la distance
entre deux pays est grande moins ils commercent. Mais dans une dimension temporelle, la
baisse des coûts de transport (coûts physiques de transport : amélioration de la qualité des
routes et des rails) sur une longue période devrait également faire de la distance géographique
un déterminant de moins en moins important de l’intensité du commerce entre deux pays.

A propos de la contiguïté, la théorie prédit que deux pays ont plus d’intérêt à commercer s’ils
ont une frontière commune. La contiguïté est donc un facteur déterminant de l’intensité du
commerce entre deux pays sauf si ces derniers sont en conflits politiques, guerre ou s’il existe
une instabilité politique (guerres tribales,…….) au sein de l’un de ces deux pays. Mais dans
notre étude le coefficient affecté à la variable contiguïté n’est pas significatif à cause de la
technique d’estimation adoptée15. Le signe positif attendu est confirmé par nos résultats.

Pour ce qui est des variables qui nous intéressent ; les délais d’importation et d’exportation
(nombre de journées civiles pour qu’un produit franchisse la frontière), l’effet sur les
échanges commerciaux est important. Une diminution de 10% du délai d’exportation
augmente les échanges commerciaux de 6,2%. Le délai d’importation n’est pas significatif,
mais il existe une relation négative entre le délai à l’import et les échanges commerciaux. Ce
résultat est contraire à ce que Zaki (2010) a trouvé. Dans son étude portant sur l’effet des
différents aspects de la facilitation du commerce sur le commerce bilatéral de quelques pays
développés et en développement, il est arrivé à conclure que les délais à l’import et à l’export
sont significatifs et que le délai à l’import a un impact plus significatif sur le commerce que
celui à l’export. Cette différence entre les résultats peut provenir de la structure des échanges
ou bien de la zone d’étude retenue ou bien encore d’autres facteurs et mérite un peu plus de
recherches.

15
La spécification en panel avec des country pair (dummy spécifique au couple de pays) ne rend pas significatif
les variables contiguïté, enclavement … La spécification en coupes transversale permet de corriger cette
insuffisance ou soit ajouté des dummy spécifiques aux pays importateurs et aux pays exportateurs.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
La présente recherche a permis d’analyser l’impact de la facilitation du commerce que nous
avons définie comme la réduction des temps de transactions commerciales
transfrontalières sur les échanges commerciaux entre les pays de l’UEMOA. En effet, nous
avons déterminé les facteurs qui influencent les délais d’importation et d’exportation dans une
première étape et ensuite nous avons introduit ces délais estimés dans un modèle de gravité
pour évaluer leur effet sur les échanges. Nos résultats nous montrent que le nombre de
documents nécessaires à l’importation et à l’exportation c’est-à-dire les documents
d’enregistrement au port, de la déclaration en douane, des formulaires de dédouanement et
tous les autres documents officiels échangés entre les parties concernées augmentent
significativement les temps de transactions commerciales transfrontalières. Les délais
d’importation et d’exportation influencent négativement les échanges mais les délais
d’exportation ont un effet plus important.

Ces résultats ont révélé les aspects négatifs de l’environnement du commerce


intracommunautaire notamment relatif à la persistance du papier dans les formalités du
commerce extérieur en dépit du développement des technologies de l’information et la
communication, à la persistance de la lenteur dans le traitement des formalités douanières et
commerciales et de la faible transparence des textes encadrant les échanges commerciaux
dans l’espace UEMOA.

Afin d’améliorer les échanges intracommunautaires, quelques orientations de politiques


économiques sont envisageables : la promotion de l’utilisation des TIC pour le traitement
douanier ; la poursuite des efforts de modernisation des opérations et traitements douaniers
des Etats membres ; le renforcement de capacité des administrations de douane ; l’installation
des guichets uniques électroniques dans les Etats membres et un guichet unique régional ;
rendre plus accessible les textes réglementaires et législatifs du commerce extérieur.
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ANNEXES

Annexe 1 : Statistiques descriptives des variables des pays enclavés

Annexe 2 : Statistiques descriptives des variables des pays non enclavés
Annexe 3 : Corrélation entre les variables

. corr ltempexp ldocexp lprocexp linternetexp lcorexp enclexp


(obs=56)

ltempexp ldocexp lprocexp linte~xp lcorexp enclexp

ltempexp 1.0000
ldocexp 0.3163 1.0000
lprocexp 0.0923 -0.0864 1.0000
linternetexp -0.8626 -0.2382 -0.3465 1.0000
lcorexp 0.1454 0.2832 -0.5459 0.1693 1.0000
enclexp 0.7573 0.2623 -0.2358 -0.6035 0.3836 1.0000

. corr ltempimp ldocimp lprocimp linternetimp lcorimp enclimp


(obs=56)

ltempimp ldocimp lprocimp linte~mp lcorimp enclimp

ltempimp 1.0000
ldocimp 0.8440 1.0000
lprocimp 0.0611 0.0205 1.0000
linternetimp -0.8440 -0.6082 -0.3465 1.0000
lcorimp 0.1350 0.2770 -0.5459 0.1693 1.0000
enclimp 0.7301 0.5736 -0.2358 -0.6035 0.3836 1.0000

Annexe 4 : Estimation des déterminants des temps de transactions commerciales


transfrontaliers

 Délai d’importation
Annexe 5 : Test de Hausman
 Délai d’exportation
Annexe 6 : Test de Hausman

Annexe 7 : Test de normalité des résidus des déterminants des temps de transactions
commerciales transfrontalières

. sktest resid

Skewness/Kurtosis tests for Normality


joint
Variable Obs Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2

resid 56 0.0249 0.2923 5.81 0.0548

. sktest residu

Skewness/Kurtosis tests for Normality


joint
Variable Obs Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2

residu 56 0.1879 0.1297 4.18 0.1239


Annexe 8 : Estimation du modèle de gravité

Statistiques descriptives

Annexe 9 : Corrélation entre les variables du modèle de gravité


Annexe 10 : Résultats de l’estimation du modèle de gravité

 Estimation du modèle de gravité avec les effets fixes

 Estimation du modèle de gravité à effets aléatoires (résultats robuste)


Annexe 11 : Test de Hausman

Annexe 12 : Test de significativité des effets aléatoire de Breusch Pagan

Annexe 13 : Test de normalité des résidus


TABLE DES MATIERES

DEDICACE.................................................................................................................................
REMMERCIEMENTS................................................................................................................i
RESUME....................................................................................................................................ii
LISTE DES TABLEAUX.........................................................................................................iv
INTRODUCTION......................................................................................................................5
PARTIE 1....................................................................................................................................9
COMMERCE INTRA-COMMUNAUTAIRE, PROGRAMME REGIONAL DE
FACILITATION DES ECHANGES ET FONDEMENTS THEORIQUES..............................9
SECTION 1 : APERCU GENERAL DU COMMERCE INTRA-COMMUNAUTAIRE ET
DU PROGRAMME REGIONAL DE FACILITATION DES ECHANGES.............................9
1.1. Aperçu du commerce intra-communautaire dans l’UEMOA......................................9
1.2. Le programme régional de facilitation des échanges.................................................12
1.2.1. Objectifs et résultats attendus.............................................................................12
1.2.2. Description des composantes thématiques du programme.................................13
SECTION 2 : REVUE DE LA LITTERATURE.....................................................................18
2.1 Revue théorique..........................................................................................................18
2.1.1 Concept de facilitation........................................................................................18
2.1.2 Indicateurs de mesure.........................................................................................19
2.1.2.1 Les indicateurs des infrastructures de transport et de communication........................................................19
2.1.2.2 Les indicateurs de l’efficacité douanière et de l’environnement réglementaire............................................20
2.2. Revue empirique........................................................................................................21
PARTIE II.................................................................................................................................26
ANALYSE EMPIRIQUE DE LA FACILITATION DU COMMERCE SUR LE
COMMERCE BILATERAL....................................................................................................26
SECTION 3 : METHODOLOGIE ECONOMETRIQUE........................................................26
3.1. Justification de la méthodologie adoptée...................................................................26
3.2. Les déterminants des temps de transactions commerciales transfrontalières............27
3.3. Le modèle de gravité..................................................................................................28
3.4. Données......................................................................................................................29
3.5. Techniques d’estimation............................................................................................30
SECTION 4 : PRESENTATION DES RESULTATS ET INTERPRETATION.....................31
4.2. Résultats issus de l’estimation des déterminants des temps de transactions
commerciales transfrontalières.............................................................................................31
4.2. Résultats issus de l’estimation du modèle de gravité.................................................37
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS.........................................................................39
BIBLOGRAPHIES...................................................................................................................40
ANNEXES................................................................................................................................47

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