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LA GESTION DES STOCKS

1. Introduction

La gestion des stocks est une fonction importante tant pour une entreprise
commerciale que pour une entreprise industrielle. Dans le cadre d'une entreprise
commerciale, les stocks sont essentiellement formés de marchandises destinées à la
vente et sont caractérisés par leur variété. Pour une entreprise industrielle, les stock
sont composés de trois types de biens : les matières premières, les produits semi-
finis et les produits finis.

D'une manière générale, on estime le coût du stockage entre 10 et 12 % de la valeur


du stock.

Le stockage permet :

- de dissocier les achats, la production et les ventes;


- de ne pas manquer des ventes (rupture de stock);
- de ne pas interrompre la production (rupture de stock);
- d'obtenir des remises (achats en grandes quantités);
- réduire le coût de réapprovisionnement.

2. Les coûts du stockage

Les coûts du stockage peuvent être les suivants :

a) Coûts réels

- main d'oeuvre;
- frais d'entreposage (location des entrepôts, matériel, véhicules, ...);
- assurance des stocks;
- risques de détérioration;
- pertes de valeur (mode);
- obsolescence.

b) Coûts potentiels

- immobilisation inutile de capital (en cas d'excédents de stocks);


- interruption du processus de fabrication en cas de rupture de stock;
- pertes de ventes (en cas de rupture de stocks).

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Les deux extrêmes, la rupture de stocks ou la pléthore provoquent autant


d'inconvénients. L'objectif principal sera donc de détenir le stock le plus faible
possible sans entraîner une rupture de stocks.

Coûts Coûts
Coût de la rupture de stock Coût de stockage

Q en stock Q en stock

Coûts Quantité optimale en stock

Coût de
stockage

Q optimale en stock Q en stock

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3. La valorisation des stocks

a) Valorisation des entrées

Les entrées de stock sont valorisées à leur prix de revient d'achat (PRA), c'est-à-dire
à leur prix d'achat augmenté des frais d’achat.

Les achats d'une marchandise sont répartis dans le temps ce qui a pour
conséquence que leur prix de revient d'achat pourra varier plus ou moins
sensiblement (prix du marché). Cela entraîne le problème de la valorisation des
sorties.

b) Valorisation des sorties

Prenons un exemple simple :

Pendant le mois de mars notre entreprise a effectué deux achats de marchandises :


300 kg au PRA de Fr. 4.-- le kilo et 200 kg au PRA de Fr. 4,50 le kilo. Nous vendons
ensuite 400 kg. Quel est le PRA des marchandises vendues ?

1) On calcule le prix moyen (pondéré) du kilo de marchandises :

300 kg * 4,-- + 200 kg * 4,50 = Fr. 2’100,--


Fr. 2’100,-- / 500 kg = Fr. 4,20 le kilo

Les 400 kg de marchandises seront sortis du stock pour :

400 kg * 4,20 = Fr. 1’680,--

2) On sort d'abord les marchandises achetées en premier :

300 kg * Fr. 4,-- + 100 kg * Fr. 4,50 = Fr. 1’650,--

3) On sort d'abord les marchandises achetées en dernier :

200 kg * Fr. 4,50 + 200 kg * Fr. 4.-- = Fr. 1’700,--

On constate que le PRA des marchandises vendues varie sensiblement selon la


méthode de valorisation des sorties de stock que l'on utilise.

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En résumé : les trois méthodes de valorisation des sorties de stock les plus couran-
tes sont les suivantes :

- coût moyen pondéré (CMP);


- premier entré, premier sorti que l'on nomme FIFO (first in, first out);
- dernier entré, premier sorti que l'on nomme LIFO (last in, first out).

Le choix d'une méthode plutôt qu'une autre sera dicté par des éléments d'apprécia-
tion tels que l'évolution des prix sur le marché, prudence dans l'évaluation des stocks
(des matières premières incorporées dans le processus de fabrication par exemple),
nature des marchandises.

4. Les quantités en stock

Les facteurs qui influencent le niveau des stocks sont :

a) pour les marchandises

- Les prévisions de vente de l'entreprise


- Les possibilités d'approvisionnement (délai, sécurité)
- Les cours de la bourse (cacao, café, sucre, etc.)

b) pour les matières premières

Le niveau de stock dépend essentiellement des prévisions de production et des


possibilités de réapprovisionnement.

c) pour les produits en cours de fabrication

Le niveau de stock dépend essentiellement de la durée du processus de


fabrication.

d) pour les produits finis

Le niveau de stock dépend de la coordination entre production et vente, ce qui


n'est pas toujours possible (matériel de ski ou glaces) et de l'adéquation entre
prévisions et ventes.

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5. Modèles de gestion des stocks

Un modèle classique

Quantités

Stock maximum

Stock d'alerte
Quantité
standard
commandée
Stock moyen

Stock de sécurité

Temps
Délai de réapprovisionnement

- Le stock maximum sera déterminé en fonction des capacités de stockage, des


coûts, du volume moyen des sorties, du délai de réapprovisionnement, des
budgets...

- Lorsque le stock d’alerte est atteint, il faut lancer la commande pour le


réapprovisionnement (seuil de commande).

- Le stock de sécurité correspond au stock qui permet par exemple de suppléer


à un retard dans le réapprovisionnement et/ou à une augmentation de la
demande/consommation.

- Le stock moyen représente la différence moyenne entre le stock d’alerte et le


stock de sécurité.

- Le délai de réapprovisionnement est l'intervalle de temps séparant la


commande de la réception des marchandises.

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La méthode du "juste à temps"


Il s'agit d'une approche différente des problèmes de gestion de stock : l'entreprise va
uniquement détenir un stock minimum et ses fournisseurs devront effectuer les
réapprovisionnements "juste à temps". On appelle également ce système méthode Kanban
(nom japonais du petit carton utilisé pour effectuer la commande) ou méthode du stock zéro
ou méthode de production à flux continu. Il va de soi que ce système de gestion implique des
relations plus étroites avec les fournisseurs (coordination, proximité géographique, relations
suivies).

Pour diminuer leurs stocks, l’Usine métallurgique de Vallorbe et


Honeywell Lucifer à Genève ont rationalisé leur production.
La surproduction a-t-elle vécu ? personnel. cas, songer à réimplanter une entre-
Peut-être. Les multiples chocs qu’ont D’ici deux à trois mois, outre le prise pour diminuer les vas-et-vient
subis les différents secteurs de « juste à temps », l’entreprise mettra entre l’usine et les fournisseurs ». Le
l’industrie mondiale oblige au- au point le Kanban, une méthode de problème est identique quant à la
jourd’hui les chefs d’entreprise à gestion aussi nippone qui fonctionne production de trop grands lots de
revoir leur manière de fabriquer. La grâce à un étiquetage en couleurs de pièces et la vitesse de changement de
méthode du « juste à temps » jette lots de pièces. « La gestion de production d’une série. « S’il faut
comme principe de base de l’atelier se fait visuellement et deux heures pour passer d’une
« produire uniquement ce qui est l’ouvrier gère la production en temps production à une autre, tout ce temps
demandé par le client ». Les entre- réel, explique-t-il. Dès qu’il reçoit perdu n’est pas non plus facturé »,
prises réduisent leurs stocks au une étiquette d’une couleur X, il sait souligne-t-il.
minimum, ce qui diminue grande- qu’il devra produire un lot Outre ces deux aspects, l’homme
ment leurs frais. Les Japonais, dont particulier pour le remettre dans le est revalorisé dans ce type de
Toyota, l’ont compris depuis flux ». Ce sont d’ailleurs deux fabrication industrielle. « La
longtemps et ont inventé cette concepts qu’applique également la production doit être synchronisée sur
nouvelle philosophie dans les années fabrique d’électrovalves Honeywell celui qui produit le moins vite, et ce,
septante déjà. Aujourd’hui les Luciver basée à Genève. « Nous ne afin de ne pas perturber le rythme de
Américains l’appliquent à leur fabriquons plus que les pièces dont la chaîne de fabrication ». estime-t-il.
économie, les Européens s’y sont nous avons besoin, précise Michel Les fournisseurs ont aussi leur rôle à
mis dans les années quatre-vingt. As, responsable de la production. Et jouer. « D’abord ils doivent être
Alors que les entreprises suisses la nous n’avons ainsi donc plus en considérés comme des partenaires,
découvrent maintenant... stock des produits finis ». ensuite, il faut en diminuer leur
L’Usine métallurgique de Vallorbe, L’entreprise a ainsi diminué son nombre, augmenter les contrats de
qui produit chaque mois des millions inventaire de moitié tout en marché, toute cela, afin d’obtenir un
de limes destinées notamment à augmentant ses performances de approvisionnement constant », ajoute
l’affûtage des tron-çonneuses, a ainsi livraison aux clients. « Aujourd’hui, Michel Combépine. L’avant-dernier
entièrement rationalisé les flux de sa nous arrivons à 97 % de taux de point touche une corde sensible tout
production. « C’est en constatant que réussite : commande du client helvétique. « En Suisse, nous
nous avions de gros problèmes de jusqu’à la livraison ». sommes les rois de la sur-qualité »,
stock, dus notamment à l’effon- affirme M. Combépine. Alors qu’elle
La méthode en 6 points
drement du marché des pays de l’Est, doit être celle que le client désire et
que nous avons réorganisé notre Pour que la réorganisation d’une pas une autre... ». De là, l’entreprise
fabrication voici trois ans », explique entreprise, dans ce sens, soit effi- doit parvenir à supprimer le plus
Jean-Luc Thérisod, responsable de la cace, un certain nombre de critères possible les aléas. « La maintenance
production. L’entreprise a donc misé doivent être remplis. Michel Com- parfaite de l’outil de production est
sur l’augmentation de la flexibilité en bépine, spécialiste de la question et absolument indispensable pour éviter
produisant à la demande. Du point de collaborateur au CIM-Genève les pannes ». La théorie du « juste à
vue des investissements finan-ciers, (Computer integrated manufacture temps » n’est pas considérée comme
le responsable ne donne pas de ou production intégrée par ordina- une panacée par les entrepreneurs qui
chiffres précis. « Ils font partie de la teur) livre les six points conjugués l’appliquent, mais de leur avis, elle a
rénovation du bâtiment et de la de la méthode du « juste à temps ». un certain nombre d’avantages qui
formation continue du personnel », « Certaines pièces font plusieurs leur ont simplifié la vie.
souligne-t-il seule-ment. Toutefois, milliers de kilomètres avant d’arriver
à l’usine, explique-t-il. Ces May Piaget
ce remaniement n’as pas engendré de
différents transports ne créent Tribune de Genève, mai 1996
licenciement ou d’engagement
supplémentaire de aucune valeur ajoutée au produit
fini. Il faut donc, dans les pires des

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