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1- Le budget de l’État :
1.1- Définition du budget de l’État :
Le budget de l’État est constitué par :
- L'ensemble des recettes que l'État obtient par prélèvement sur les différents agents
économiques sous formes d’impôts directs ou indirects (impôt sur les revenus, impôt
sur les bénéfices, TVA, redevances...)
- L'ensemble des dépenses engagées par l'État que ce soit pour son fonctionnement
quotidien (paiement des fonctionnaires...) ou pour ses dépenses d'équipement
(investissement de l’État).
A travers ces deux composantes du budget de l'État, ce dernier peut agir sur
l’activité économique.
Par le biais de ses prélèvements, il opère une ponction sur les revenus des
agents économique ce qui restreint leur consommation.
Par contre, par le biais de ces dépenses, il finance l'activité économique et
contribue donc à la croissance.
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La différence entre recettes et dépenses de l’État détermine le solde
budgétaire.
On distingue trois cas :
Si Recettes>Dépenses: solde budgétaire excédentaire (politique restrictive de l'État)
Si Recettes < Dépenses : solde budgétaire déficitaire (politique expansive de l'État)
Si Recettes = Dépenses : solde budgétaire à l'équilibre (politique neutre de l'État).
Le budget fait l'objet d'un suivi permanent pour s'assurer qu'il est respecté et
pour mener des actions correctives si son exécution s'écarte de ce qui était prévu.
Il peut faire l'objet de révisions (semestrielles ou trimestrielles) si les
hypothèses de départ ont changé ou si le réalisé n'est pas conforme à la prévision
initiale.
1.2- Le déficit public :
Définition :
Le déficit public désigne le solde négatif du budget de l'État, des collectivités
locales et de la Sécurité Sociale (Dépenses>aux Recettes).
Il peut être obtenu de deux façons :
- Un accroissement des dépenses à recettes fiscales inchangées ;
- Une diminution des impôts à dépenses publiques inchangées.
Il s'avère que le Maroc a eu historiquement une préférence marquée pour la
première formule ce qui a eu un accroissement du poids des dépenses publiques dans
le PIB. Dans ce cas, les administrations publiques se trouvent en situation de besoin
de financement.
Le financement du déficit public peut se faire par :
- La création monétaire ce qui peut créer des risques d'inflation ;
- Le recours à l'emprunt interne ou externe ce qui peut aggraver la dette publique.
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Un déficit budgétaire n'est pas un signe de mauvaise gestion. Il peut être dû à
une action volontariste de l'État, afin de soutenir et relancer l'activité économique
par la hausse des dépenses ou la diminution des impôts.
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Le budget des grands projets :
Les grands projets font appel à de nombreux intervenants pour leur exécution,
cela exigent bien entendu la mise en place des budgets très détaillés pour le suivi et
la réalisation avec efficacité de ces projets.
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Dans les périodes de récession économique, la politique budgétaire peux
recourir à une baisse des impôts ou une augmentation de certaines dépenses, ce qui
conduit à une dégradation du solde public.
À l'inverse, dans les périodes de croissance économique élevée, la discipline
budgétaire doit permettre de réduire le déficit public, voire de constituer des
excédents, qui seront mobilisables ultérieurement.
La politique budgétaire consiste donc à agir sur le niveau de la demande
globale afin d’influencer l’offre globale et l’emploi global en augmentant les
dépenses de l’État ou en réduisant leur impôts.
En pratique, cela revient à accepter de la part de l’État un déficit budgétaire.
Celui-ci sera temporaire, car la création de richesses supplémentaires permettra de le
résorber rapidement par des recettes fiscales accrues.
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- Les recettes non fiscales constitués par les revenus du patrimoine de l’État,
revenus des activités industrielles et commerciales de l’État, des rémunérations pour
services rendus, ressources diverses (dons et legs), les emprunts…etc.
Ainsi, en période de relance budgétaire, il s’agit de baisser les impôts, alors
qu’en période de rigueur, il s’agit d’augmenter les impôts.
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Pour les économistes keynésiens, le déficit budgétaire peut résulter d'une
volonté des pouvoirs publics de relancer la croissance.
De plus, pour ces économistes, l'État doit jouer un rôle dans la redistribution
des richesses entre les agents économiques vu que la répartition primaire des revenus
étant inégalitaire.
Ces nouvelles fonctions de l'État se sont traduites par l'apparition du concept
"État-providence".
Selon Keynes, l’action de l’État a des effets beaucoup plus importants dans le
temps par l’intermédiaire du multiplicateur keynésien (un surplus de dépenses se
traduit par un surplus de revenus ce qui se traduit par de nouvelles dépenses…).
Selon cet auteur, l’État doit financer ses propres besoins, c’est à dire qu’un
déficit budgétaire, en relançant la croissance va générer des recettes supplémentaires
qui vont rétablir le solde budgétaire. De ce fait, l'approche keynésienne consiste à
utiliser l'État pour contrebalancer les défaillances du marché.
L’approche Néoclassique :
Les économistes néoclassiques privilégient une intervention faible de l'État,
car toute intervention de sa part dans la sphère économique est inefficace voire
préjudiciable.
La régulation de l'activité doit être laissée au marché qui a de lui-même la
capacité de se réguler (la main invisible).
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L’action de l'État doit se limiter à garantir le bon fonctionnement du marché a
travers la tenue de ses fonctions régaliennes (police, justice, armée) : on parle alors
d’État gendarme.
L'État doit avoir une incidence nulle sur l'activité économique : il en résulte
que son budget doit être équilibré : les dépenses doivent être égales aux recettes.
Pour eux, les déficits relèvent d'une mauvaise gestion. Pire encore si ce déficit
sera financé par :
- Une création monétaire qui peut créer des situations d'inflation,
- Recours à l'emprunt ce qui entraine une hausse des taux d'intérêt qui peut déprimer
l'investissement et la consommation
- Une augmentation des impôts, qui peut freiner aussi l’investissement et la
consommation.
Dans ces conditions, il faut :
- Promouvoir l'équilibre budgétaire afin de ne pas peser sur l'épargne nationale ;
- Faire attention l'origine des fonds ;
- Veiller à l'utilité sociale des investissements publics.
7- Le multiplicateur keynésien :
Lorsque l’État injecte des fonds supplémentaires dans l’économie, des
répercussions en cascade se produisent, appelées effets multiplicateurs.
Le multiplicateur keynésien s’explique par le fait que toute augmentation des
dépenses publiques engendre des revenus supplémentaires qui sont pour partie
consommés, pour partie épargnés et pour partie récupérés par les administrations
publiques sous la forme d’impôts et de cotisations sociales.
Or, la partie de ces revenus supplémentaires qui est consommée vient nourrir
la demande intérieure adressée aux entreprises. Ces dernières peuvent dès lors
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augmenter leurs investissements, leurs emplois et distribuer des revenus
supplémentaires.
Les gouvernements peuvent également soutenir l’activité en réduisant les
charges fiscales et donc en augmentant le revenu des personnes privées. Cette
politique stimule l’activité économique, mais dans une moindre proportion que la
dépense publique.
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La relance économique a été utilisée par de nombreux pays afin de contrer les
effets de la crise économique de 2009/ 2010.
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9- Efficacité de la politique budgétaire :
Du coté de la demande :
Si l'État verse davantage d'argent aux ménages ou leur en prélève moins, les
ménages vont augmenter leur consommation et la demande adressée aux entreprises
sera importante ce qui va stimuler la production et l’emploi. A travers le
multiplicateur keynésien cela stimule la croissance économique dans le pays.
Empiriquement, une hausse de revenus a d'autant d'effets positifs quand les
ménages la consacrent à la consommation plutôt qu’a l’épargne.
Du coté de l’offre :
Si l'État diminue ses prélèvements sur les entreprises, leurs octroi des aides et
des subventions, la compétitivité de ces entreprises s’améliorera et elles pourront
produire à moindre coûts et donc avec des pris plus bas.
Cela augmente indirectement le pouvoir d'achat des ménages et par la suite les
quantités vendus. Cela aura pour conséquences un accroissement des capacités de
production et d’investissements ainsi que, les offres d'emplois susceptible de réduire
le chômage.
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Des capacités de production inutilisées :
Il s’agit d'une situation ou un grand nombre d'entreprises tournaient en sous-
régime. Ces entreprises peuvent très rapidement augmenter leur production pour
faire face à un surplus de demande. Si ce n'est pas le cas, l'équilibrage du marché
transite par une hausse des prix.
Ce dernier phénomène explique l'échec des politiques de relance de la fin des
années 1970 et des années 1980.
Structure de la demande :
Dans une économie ouverte, la relance keynésienne par la demande perd de
son efficacité si la hausse de la demande stimulera davantage la hausse des
importations que la hausse de la production intérieure.
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L’accroissement des dépenses publiques entraine un besoin de financement
qui provoque généralement une hausse des emprunts de l’État et celle des taux
d’intérêt. Or, cette hausse des taux décourage une partie des achats des
consommateurs financés par l’emprunt, et réduit les investissements des
entreprises.
Dans le contexte d'une économie ouverte, si l’augmentation des dépenses
publiques stimule les achats à l’étranger parce que les capacités de production
internes ne correspondent pas à la nouvelle demande, alors la relance est
exportée : elle produit ses effets à l'étranger et non dans le pays.
De plus, l’augmentation des importations entraine un déséquilibre de la
balance commerciale du a une sortie de devises plus importante que les
entrées. Cela contribue à la dépréciation de la monnaie nationale, ce qui
augmente le coût des importations. En effet, pour limiter la dépréciation de la
monnaie nationale, l’État est obligé de susciter l’entrée des capitaux en
augmentant les taux d’intérêt. Or cette hausse pénalise l’investissement et
donc l’emploi.
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