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EXTRAIT DU GUIDE DE DRAINAGE ROUTIER

DRAINAGE DES EAUX SUPERFICIELLES

1 - SURFACE DE ROULEMENT
2 - ACCOTEMENT
3 - TALUS
EXTRAIT DU GUIDE DE DRAINAGE ROUTIER

1 - SURFACE DE ROULEMENT
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POSITION DU PROBLEME :

Le ruissellement de l’eau à la surface vers les points bas peut entraîner la formation d’une
lame d’eau d’épaisseur h. Cette lame d’eau, qui a pour conséquence des infiltrations à travers
les points faibles (joints, fissures...) et un risque d’aquaplanage (perte d’adhérence d’un
véhicule due à la présence d’une mince pellicule d’eau entre la chaussée et les pneus), doit
être évacuer le plus rapidement possible.

COLLECTE DE DONNEES :

a) Reconnaissance du problème :
La projection d’eau à l’arrière des véhicules et aux cotés latéraux permet de reconnaître la
présence d’une lame d’eau. Une auscultation visuelle des lieux en saison pluviale peut
s’avérer utile en ce sens pour pouvoir détecter toutes les venues d’eau possibles vers la route.

b) Collecte de données :

1 - Précipitations :
Les données météorologiques sont à recueillir auprès des stations les plus proches du site.
Elles permettent de calculer l’épaisseur de la lame.
Il est recommandé que les DTP s’équipent en pluviomètres qui permettent aux gestionnaires
du réseau routier de quantifier les précipitations journalières. A ce propos, seules les données
de la DMN font foi mais une telle pratique est de nature à opérer des changements progressifs
dans les traditions l’ingénieur routier marocain pour bien intégrer la composante “ aléas
climatiques ” pour la planification, la conception, la construction et l’entretien du réseau dont
il a la charge de gérer.

2 - Données relatives au projet :


Il s’agit de connaître la nature des sections traversées (remblai, déblai, profil mixte, dévers...) ;
ces renseignements peuvent provenir des documents suivants :

• - Tracé en plan
• - Profil en long
• - Profils en travers
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3 - Données Topographiques :
Elles permettent de définir des points de croisements du profil en long et des lignes de niveau
afin de pouvoir établir des chemins d’évacuation.

Pour les routes existantes, les services opérationnels doivent être dotés de la règle de 3 mètres
pour pouvoir quantifier les irrégularités de la surface de roulement où siège les eaux
stagnantes. Cette évaluation qualitative et quantitative de la surface circulable permettra de
localiser les sections nécessitant des réparations localisées à réaliser d’urgence ou à l’occasion
de travaux de renforcement. Le mal façon ainsi quantifiées et identifier par la profondeur
maximale et par l’étendu de la section constatée seront classées dans le nouveau manuel des
dégradations de chaussée et de relevé visuel.

OBJECTIFS :
• Faire toutes les actions qui réduisent la lame d’eau ;
• Evacuer rapidement les eaux de ruissellement ;
• Eviter la formation des flaques d’eau stagnante (point bas localisé)
• Réduire les infiltrations (joints, fissures, dépressions)..

ETABLISSEMENT DU PROJET :

a) Etablissement de Profils :
La réduction de la lame d’eau est possible donc, en donnant au profil en travers la pente la
plus forte conforme à l’instruction sur les caractéristiques géométriques des routes en rase
campagne (IGRRC°. En effet, un exemple de formule, établie pour des chaussées en enrobés
nous permet de mieux le constater.

L’établissement du profil consiste à trouver le compromis entre la pente qui facilite


l’écoulement et conforme avec l’instruction sur les caractéristiques IGRRC.

Pentes du profil en travers :


Relief Routes revêtues Routes non revêtues
Plat 2 à 3% 3 à 5%
Vallonné 1.5 à 3% 3 à 5%
Montagneux 1.5 à 2.5% 3 à 5%

4% 2,5% 4%

2,5 2,5 4%
4%

Remarque : Les projeteurs doivent veiller à ce que l’effet des pentes longitudinales et
transversales combinées, ne provoque ni écoulement lent (stagnation) ni écoulement intense
(érosion).
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b) Réduction des infiltrations :


On peut procéder par :

• - les joints doivent être étanche (colmatage des joints longitudinaux de reprise ou de
construction)
• - imperméabilisation de la surface scellement des fissures
• - rendre étanche les joints de construction
• - Eviter les points bas.

SURVEILLANCE ET ENTRETIEN :

_ Reprofilage local pour éliminer les stagnations des eaux


_ Nécessité de proposer une réfection profonde (ou renforcement) pour les cas dépassant
l’entretien courant.
_ Les macrofissures et joints doivent être obturés en profondeur
_ Faïençage et microfissures :
- Traitement des surfaces à l’aide d’un liant
- Resurfaçage en couche mince
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2 - ACCOTEMENT
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POSITION DU PROBLEME :

La lame d’eau d’épaisseur h, une fois drainée de la chaussée, ruisselle vers l’accotement et
peut provoquer l’érosion ou la déstabilisation ce dernier.

COLLECTE DE DONNEES :

a) Reconnaissance du problème :
• - Traces d’ornières
• - Erosion régressive et déformabilité

b) Collecte de données :

1 - Pente critique :
En fonction des données météorologiques de la géométrie (local et de la nature des matériaux
on pourra déterminer les pentes critiques (voir annexe II)

2 - Données relatives au projet :


• - Tracé en plan
• - Profil en long
• - Profils en travers

OBJECTIFS :

Ä Limiter l’érosion et l’infiltration par les accotements et les joints de rive


Ä Maintenir la stabilité mécanique par un drainage efficace en cas de stationnement
d’urgence des véhicules ;
Ä Assurer la continuité du flux de ruissellement entre le revêtement et l’accotement et sur
l’accotement vers le fossé ou correct.
Ä Eviter les points d’accumulation sur l’accotement

PLAN D’ACTION POSSIBLE :

On procède par aménagement de profils ou traitement et imperméabilisation de l’accotement.

a) Etablissement du Profil :

Le Catalogue des Structures Types pour les chaussées neuves (référence n° ) préconise des
pentes de 4 à 5% pour l’accotement afin de favoriser le ruissellement vers le collecteur.
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4%

Cependant, cette pente ne devrait pas entraîner l’érosion du matériau de l’accotement.

La valeur de la pente d’accotement doit être maîtrisée en fonction de la vitesse critique (voir
annexe 2) pour contrôler les phénomènes d’érosion, de transport et de sédimentation.

b) Imperméabilisation de l’accotement
- Selon le Catalogue des Structures Types pour les chaussées neuves, la largeur revêtue de
l’accotement dépend du trafic. Elle varie entre 0.75 m et 1.50 m.
Plus cette largeur est grande mieux on protège les couches de la chaussée.

C) Traitement de l’accotement

Le traitement peut être effectué en :

• Traitant l’accotement à la chaux ou au ciment ou avec un liant hydrocarboné ;


• Dérasant les accotements non revêtues à un niveau légèrement inférieur à celui de la
chaussée ;
• Favorisant la végétation génératrice de l’évapotranspiration ;
• Réalisant des pentes soignées.

SURVEILLANCE ET ENTRETIEN :

La surveillance porte sur les pentes, les points et les ornières. L’entretien éventuel consiste à :

• traiter les ornières ;


• soigner les pentes dès l’apparition des désordres ;
• faucher la végétation pouvant faire obstacle au ruissellement ;
• sceler les joints ;
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COMMENTAIRES :
Les dégradations qui surviennent à la route, peuvent trouver leur origine dans des accotements
non correctement réalisés ou insuffisamment entretenus. Le risque est plus grand lorsque les
matériaux les constituant sont moins élaborés, le réglage et le compactage sont
insuffisamment assurés.

Les accotements avec joints de rive constituent un aménagement efficace pour garantir la
constance de la largeur revêtue en tout temps en s’opposant à l’épaufrement de la chaussée,
mais toute défaillance dans la réalisation des joints risque de compromettre la stabilité du
corps de chaussée aux premières arrivées de pluie. Cette défaillance se traduit généralement
par le manque d’étanchéité joint/chaussé ” et joint/accotement.

L’accotement revêtu est une solution qui mérite une attention particulière au moment de la
mise en oeuvre pour éviter l’apparition d’un joint de bord dont l’ouverture peut prendre des
valeurs importantes en fonction des sollicitations du trafic, de la variation qualitative des
matériaux de la jonction accotement/chaussée et la variation réelle des pentes transversales de
la couche de roulement et de l’accotement.

Les accotements non revêtus peuvent résister à l’agressivité du trafic et aux aléas climatiques
et jouer pleinement leur rôle de protecteur du corps de chaussée “ garde-corps ” s’ils
répondent aux normes et aux bonnes pratiques en matière de choix de matériaux sélectionnés
et de mise en oeuvre et d’entretien.
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2 - TALUS
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POSITION DU PROBLEME :

La vitesse de ruissellement de l’eau à la surface du talus entraîne l’instabilité de celle-ci. En


effet, l’eau peut acquérir une énergie suffisante pour arracher et entraîner les grains du sol en
créant des ravines qui s’approfondissent d’une averse à l’autre.

Par ailleurs, l’eau est à l’origine de la déstabilisation de masse du talus, soit en exerçant
parallèlement à la surface du talus conduisant ainsi au phénomène de renardage. A cet effet,
les entrées d’eau dans les talus doivent être évitées

COLLECTE DE DONNEES :

a) Reconnaissance du problème :
L’existence de chemins d’érosion (griffes, ravines...) est un signe de l’action de l’eau sur la
surface du talus.

La présence des lentilles de glissement est une nette illustration de l’instabilité de terrain,
pouvant parfois atteindre l’illustration de l’instabilité de masse.

Les dépôts d’éboulement sur la chaussée sont des indices d’instabilités des talus voisins en
amont.
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b) Collecte de données :

1 - Précipitations :
Les données relatives aux précipitations et à leur fréquence doivent servir à l’évaluer
l’urgence des interventions.

2 - Données relatives au projet :


Elles indiquent la nature des sections traversées (déblai, remblai..), l’inclinaison, la hauteur
des talus ainsi que les pentes (Tracé en plan, Profil en long, Profils en travers).

3 - Données à récolter sur le terrain :


Elles consistent à rechercher les entrées d’eau, les sources permanentes et temporaire à
l’endroit du problème.
La campagne d’études géotechniques nous permet de distinguer les types de sol rencontré,
leur sensibilité à l’eau et à l’érosion ainsi que leur résistance (c, φ).
Elle permet aussi de savoir si le sol rencontre une nappe ou non.

OBJECTIFS :

• Assurer la stabilité mécanique des talus et assurer l’équilibre des terres amont
• Réduire l’érosion et empêcher les glissements
• Eviter les dépôts dans les système de drainage aval.

PLAN D’ACTION POSSIBLE :

Un projet de drainage de talus doit assurer la stabilité de ce dernier en limitant l’érosion, en


réduisant les infiltrations, en rabattant la nappe et en captant les sources.

1) Lutte contre l’érosion

a) La lutte contre l’érosion passe en premier lieu par assurer un bon talutage :
- éventuellement atteindre le sol compact sans compromettre la pente de stabilité ;
- éliminer les blocs rocheux instables ;
- éviter des irrégularités de surface (cuvettes, bosses, saignées...).

Pour les travaux neufs et les travaux d’élargissement de la plate-forme, la meilleure solution
garantissant la stabilité contre l’érosion est d’adapter la technique du remblai excédentaire qui
consiste à compacter une plate-forme plus large que prévu et il est procédé par la suite au
talutage dans la limite des dimensions préconisées par le projet.

b) Notons aussi que la lutte contre l’érosion passe par l’aménagement de descentes de talus
souvent sous forme de cascades pour amortir la vitesse d’écoulement. (voir partie collecte des
eaux).
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C) Pour les talus de grande hauteur (< 10m) , on doit aménager des risbermes ou des
banquettes avec une contre pente afin d’accroître la sécurité vis à vis d’un glissement, et en
vue d’empêcher les matériaux éboulis ou érodés d’atteindre la chaussée. Ce type
d’aménagement doit assurer la continuité de l’écoulement vers un exutoire soit directement
lorsque la topographie du site le permet sinon, par l’intermédiaire de descente d’eau et/ou
d’ouvrages hydrauliques (buses, dalots, puisards).

d) La limitation contre l’érosion peut également se faire par :


- La recherche d’un compromis entre l’aménagement du talus à faible inclinaison et la
vulnérabilité au glissement ;

- En favorisant la végétation naturelle ; c’est un procédé économique de protection mais il va


falloir contrôler cette végétation, pour qu’elle n’entrave pas à l’écoulement.

e) Lorsque apparaît sur un talus de déblai une lentille de matériaux dont la stabilité n’est pas
assurée compte tenu de la pente fixée à priori, et qui peut être compromise par les eaux de
pluie, deux solutions sont envisageables :

- Si les engins le permettent et si la taille de lentille de mauvais sol est importante par rapport
à la taille du déblai, on pourra proposer la modification de la pente générale du talus ;

- Sinon, la lentille doit être purgée sur une épaisseur de 2 m et des matériaux de meilleure
qualité lui seront substitués.

2) fossé d crête :
Un fossé de crête doit être prévu chaque fois qu’un déferlement d’eau venant de l’amont de la
crête talus peut atteindre la crête ou qu’une accumulation d’eau peut se produire au sommet
du talus.

Ce type de fossé nécessite une attention particulière vue les conséquences qu’il peut avoir s’il
n’est pas bien soigné et étanche :

- un fossé de crête mal positionné ou mal dimensionné constitue un danger d’infiltration


pouvant déstabiliser le talus.

- Les vitesses d’écoulement dans le fossé de crête doivent être contrôlées par un choix
judicieux de la pente pour éviter l’érosion ;
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- La position du fossé de crête doit être telle que la ligne de glissement probable la plus
défavorable du talus soit située entre la crête et le fossé.

Fossé de crête

ligne de glissement

- La partie de terrain située entre la crête et le fossé doit être profitée avec une pente vers le
fossé.
- Instruire les riverains sur la nécessité du maintien en bon état de fonctionnement du fossé de
crête.

3) Aménagement du pied du talus

a) banquette de pied de talus :


Avec une largeur allant de 1 à 3m et dotée d’une pente vers le fossé pour éviter la stagnation
d’eau, la banquette du pied de talus contribue à la protection des dispositifs de drainage, et
facilite le passage des engins d’entretien.

b) Fossé de pied du talus :


Il assure une double fonction de drainage :

Vu cette double fonction, la surveillance et la maintenance de ce fossé es primordiale.

4) Captage des sources :

Un talus noyé est en général un talus déblais qui rencontre une nappe phréatique permanente
ou temporaire qui nécessite le captage des sources.

Le cas d’une nappe permanente doit être signalé au cours de la reconnaissance géotechnique
du tracé. Le projet du talus doit en tenir compte.

La nappe temporaire qui se manifeste lors des fortes averses par des résurgences localisées ou
par Suintement sur une certaine longueur de talus nécessite une intervention immédiate :

- dans le cas de résurgences de source localisée, on procède au captage de cette source. Le


drain sera dimensionné pour évacuer les débit maximum.
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b) dans le cas se suintement sur une certaine longueur du talus, et à différents niveaux, il faut
apercevoir une des techniques suivantes :
• - Les éperons drainants ;
• - Un réseau de drains profonds sub-horizontaux ;
• - Le rabattement par tranchées drainantes placée en amont du talus, au delà de la ligne de
glissement potentielle :
Pour plus de détails.

La facilité de leur traitement provient aussi du fait qu’ils sont réalisés par un matériau
d’apport normalement contrôlé et bien compacté.

SURVEILLANCE

a) Exécution :
Lors de l’exécution d’un talus il est déconseillé d’utiliser les outils de terrassement munis de
dents, ces outils laissent des sillons dans le sol, qui seront par la suite des amorces de ravins.

Il faut que la pente soit la plus régulière possible, et que la surface soit lisse.

Dans le cas des talus de déblai, il y a intérêt à procéder à la finition des talus au fur et à mesure
de l’approfondissement.

b) Entretien :
Les systèmes de protection doivent être en bon état de fonctionnement.

La végétation anti-érosive doit être suivie dans son développement, et empêchée ou limitée
dans les systèmes de drainage.

Les exutoires des drains de captage de sources ou de rabattement des nappes doivent être
dégagés.

Les parties du talus éboulées doivent être régulièrement réaménagées et confortées après avoir
cherché les causes.
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Correction des ravins actifs par des constructions en pierres sèches et par des gabions si c’est
nécessaire.
Les banquettes doivent être dégagées des débris du terrain, de la végétation gênante et de tout
obstacle s’opposant à l’écoulement des eaux.
Les fossés de crête doivent faire l’objet d’une attention particulière. Les sédiments déposés
par l’eau doivent être évacués dans un lieu approprié.

COMMENTAIRES :

Le gestionnaire du réseau routier devrait préalablement à la période pulvieuse s’assurer de


l’état des talus et veiller à ce que :
- la surface du talus soit régulière en sorte à éviter des écoulements préférentiels ou des
accumulations et des infiltrations d’eau. Pour les routes existantes, ce travail de finition peut
s’opérer à l’aide de moyens mécaniques appropriés, ou au moyen d’une main d’oeuvre dotée
du petit matériel pour le réglage et le compactage. Pour les travaux neufs, les cahiers de
charges doivent exiger des entrepreneurs la technique des remblais excédentaires ;
- les pieds des talus doivent être convenablement protégés soit au moyen de fossés latéraux
soit avec des cordons en maçonnerie conçus pour dévier les écoulements à l’extérieur de
l’emprise ou vers un exutoire approprié ;
- des études approfondies soient engagées pour les cas de résurgences importantes, de
présence de la nappe ou d’amorce de glissements.

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