Les fluides en mouvement pour lesquels les effets de la viscosité et de la conduction thermique
sont négligeables sont dit fluides idéaux. La dynamique de ces fluides est décrite par l’équation
d’Euler.
Étant donné que le fluide est non visqueux cela implique l’hypothèse que µ = 0 .
De l’équation (VI-17) on en déduit que le tenseur des contraintes visqueux est nul τ = 0 .
Les équations (VI-30) de Navier-Stokes sans les forces volumiques donnent alors l’équation
d’Euler :
∂U
ρ + (U ⋅ ∇ )U = −∇p (IX-1)
∂t
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Si on applique le 1er théorème de la thermodynamique à une particule fluide dont la masse est
l’unité l’équation (IX-6) devient :
1 p
de Tot = − pd + Tds = − 2 dρ + Tds (IX-7)
ρ ρ
L’enthalpie est définie par : h = e Tot + pϑ (IX-8)
p 1
Par la suite : dh = de Tot + d = Tds + dp (IX-9)
ρ ρ
∂U 1 p
+ U × ζ = −∇ U 2 + + g
∂t 2 ρ
L’équation (IX-4) devient : (IX-11)
∂U p
+ U × ζ = −∇ h + + g
∂t ρ
où ζ est la vorticité. Si on multiplie scalairement la première équation par le vecteur vitesse U ,
le terme U • (U × ζ ) est égal à zéro, ce qui nous permet d’écrire.
∂U 1 p
∴ U• = −U • ∇ U 2 + + U • g
∂t 2 ρ
∂U 1 p
∴ U• + ∇ U 2 + + gz = 0
∂t 2 ρ
Cette dernière égalité est vrai ∀ U ce qui donne l’équation de Bernoulli :
∂U 1 p
+ ∇ U 2 + + gz = 0 (IX-12)
∂t 2 ρ
Cas particulier
IX.2.1 Écoulement établi entre une plaque fixe et une plaque mobile
La figure ci-après présente deux plaques infiniment longues distantes l’une de l’autre d’une distance
2h. La plaque de dessus est mobile et sa vitesse relative par rapport à l’autre plaque qui est
immobile est U. La pression p est supposée constante. La plaque supérieure est portée à la
température T1 alors que la plaque inférieure est portée à la température T0.
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T=T1
Mobile u=U
y
x
2h
P=cst
Fixe u=0
T=T0
Il s’en suit que :
∂u
Continuité : =0 (IX-14)
∂x
∂ 2u
Quantité de mouvement : µ 2 =0 (IX-15)
∂y
2
∂ 2T ∂u
Energie : k 2 + µ = 0 (IX-16)
∂y ∂y
(IX-1) entraîne que : u = u(y).
En intégrant deux fois on obtient : u = C1 y + C 2
U U
Des conditions u(-h)=0 et u(h)=U on tire que : C1 = et C 2 = .
2h 2
U y
Le champ de vitesse u est linéaire, il est donné par : u = 1 + (IX-17)
2 h
La contrainte de viscosité est quant à elle donnée par :
∂u ∂v du U
τ = µ + = µ =µ = cte (IX-18)
∂y ∂x dy 2h
La contrainte de viscosité adimensionnelle ou le coefficient de friction vaut :
τ µ 1
=
cf = = (IX-19)
1
2
ρU 2
ρUh Re h
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µU 2 y 2
∴ T=− + C3 y + C 4
4kh 2 2
Avec les conditions aux limites (plaques) on déduit les constantes d’intégration, ce qui donne :
T1 + T0 T1 − T0 y U2 y2
∴ T= + +µ 1 − 2 (IX-21)
2 2 h 8k h
Le profil de la température T(y) est composé d’une partie linéaire qui représente l’apport de la
conduction seule et d’une partie parabolique due à la dissipation visqueuse.
1∂
(rv r ) + 1 ∂ (v θ ) + ∂ (rv z ) = 0 (IX-25)
r ∂r r ∂θ ∂z
∂v r 1 ∂p v 2 ∂v
+ (V ⋅ ∇ )v r − v θ2 = −
1
+ g r + ν ∇ 2 v r − 2r − 2 θ
∂t r ρ ∂r r r ∂θ
∂v θ v v 1 ∂p v 2 ∂v
+ (V ⋅ ∇ )v θ − r θ = − + g θ + ν ∇ 2 v θ − 2θ − 2 r (IX-26)
∂t r ρr ∂θ r r ∂θ
∂v z 1 ∂p
+ (V ⋅ ∇ )v z = − + g z + ν∇ 2 v z
∂t ρ ∂z
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∂T
[(
ρc p + (V ⋅ ∇ )T = k∇ 2 T + µ 2 ε 2rr + ε θθ
2
)
+ ε 2zz + ε θ2z + ε 2rz + ε 2rθ ] (IX-27)
∂t
∂v r 1 ∂v θ v r ∂v
ε rr = , ε θθ = + , ε zz = z
∂r r ∂θ r ∂z
où
1 ∂v z ∂v θ ∂v ∂v 1 ∂v r ∂v θ v θ
ε θz = + , ε rz = r + z , ε rθ = + −
r ∂θ ∂z ∂z ∂r r ∂θ ∂r r
De la géométrie du système nous déduisons que la seule composante non nulle de la vitesse est
v θ et les variables v θ , T et p sont fonctions seulement du rayon r. Dans ces conditions les (IX-15 à
17) se réduisent à :
∂
(v θ ) =0 (IX-28)
∂θ
1 2 1 ∂p d 2 v θ d v θ
vθ = , + =0 (IX-29)
r ρ ∂r dr 2 dr r
2
k d dT dv v
r + µ θ − θ = 0 (IX-30)
r dr dr dr r
avec les conditions aux frontières à chaque cylindre :
pour r = r0 : v θ = r0 ω 0 T = T0 p = p0
pour r = r1 : v θ = r1ω1 T = T1
c2
On montre que : v θ = c1 r +
r
En appliquant les conditions aux limites on trouve :
r1 r r r0
− −
r r1 r0 r
v θ = r0 ω0 + r1ω1 (IX-31)
r1 r0 r1 r0
− −
r0 r1 r0 r1
L’équation (IX-20) permet de tirer l’expression de la température qui est donnée par :
r
2
ω r
r 1 − 1 ln ln
4
T − T0 ω2 r
1 2
= Pr Ec 4 1 − 1 − 0 + 0
0
r r
(IX-32)
T1 − T0 r1 − r04 r ln r1 ln r1
2
r r
0 0
µr02 ω 02
où Pr Ec =
k (T1 − T0 )
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