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SYS860 MÉCANIQUE DES FLUIDES AVANCÉES NOTES DE COURS

IX- Solutions d’écoulement de fluide Newtonien et


incompressible
IX.1 Équation d’Euler et de Bernoulli

IX.1.1 Équation d’Euler

Les fluides en mouvement pour lesquels les effets de la viscosité et de la conduction thermique
sont négligeables sont dit fluides idéaux. La dynamique de ces fluides est décrite par l’équation
d’Euler.
Étant donné que le fluide est non visqueux cela implique l’hypothèse que µ = 0 .
De l’équation (VI-17) on en déduit que le tenseur des contraintes visqueux est nul τ = 0 .
Les équations (VI-30) de Navier-Stokes sans les forces volumiques donnent alors l’équation
d’Euler :
 ∂U 
ρ + (U ⋅ ∇ )U  = −∇p (IX-1)
 ∂t 

IX.1.2 Équation de Bernoulli

Si on tient compte de la force de gravitation g les équations du mouvement d’Euler s’écrivent


alors :
 ∂U 
ρ + (U ⋅ ∇ )U  = −∇p + ρg (IX-2)
 ∂t 
Le fluide est incompressible i.e ρ = cte , l’équation de la continuité (V-13) se réduit à :
∇.U = 0 (IX-3)
L’équation d’Euler (IX-2) s’écrit donc :
∂U p
+ (U ⋅ ∇ )U = −∇  + g (IX-4)
∂t ρ
Comme il n’y pas de diffusion thermique au sein du fluide, le mouvement du fluide est
adiabatique. Et si l’entropie est constante avec le temps le fluide est dit isentropique i.e S=cte ou :
DS ∂S
= + (U ⋅ ∇ ) S (IX-5)
Dt ∂t
Or l’énergie totale (voir équation VII-I ) est donnée par : de Tot = dW + dQ
dQ
L’entropie vaut dS = et dW = −pdϑ , ce qui implique que de Tot = −pdϑ + Tds (IX-6)
T

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Si on applique le 1er théorème de la thermodynamique à une particule fluide dont la masse est
l’unité l’équation (IX-6) devient :
1 p
de Tot = − pd  + Tds = − 2 dρ + Tds (IX-7)
ρ ρ
L’enthalpie est définie par : h = e Tot + pϑ (IX-8)
p 1
Par la suite : dh = de Tot + d  = Tds + dp (IX-9)
ρ ρ

En utilisant l’identité suivante : (U ⋅ ∇)U = ∇(U 2 / 2) + U × (∇ × U) (IX-10)

∂U 1 p
+ U × ζ = −∇ U 2 +  + g
∂t 2 ρ
L’équation (IX-4) devient : (IX-11)
∂U  p
+ U × ζ = −∇ h +  + g
∂t  ρ
où ζ est la vorticité. Si on multiplie scalairement la première équation par le vecteur vitesse U ,
le terme U • (U × ζ ) est égal à zéro, ce qui nous permet d’écrire.
∂U 1 p
∴ U• = −U • ∇ U 2 +  + U • g
∂t 2 ρ
 ∂U 1 p 
∴ U• + ∇ U 2 + + gz  = 0
 ∂t 2 ρ 
Cette dernière égalité est vrai ∀ U ce qui donne l’équation de Bernoulli :

∂U 1 p 
+ ∇ U 2 + + gz  = 0 (IX-12)
∂t 2 ρ 

Cas particulier

Pour un écoulement incompressible et permanent l’équation (IX-11) se réduit à :


1 2 p
U + + gz = cte (IX-13)
2 ρ

IX.2 Écoulement de Couette

IX.2.1 Écoulement établi entre une plaque fixe et une plaque mobile

La figure ci-après présente deux plaques infiniment longues distantes l’une de l’autre d’une distance
2h. La plaque de dessus est mobile et sa vitesse relative par rapport à l’autre plaque qui est
immobile est U. La pression p est supposée constante. La plaque supérieure est portée à la
température T1 alors que la plaque inférieure est portée à la température T0.

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T=T1
Mobile u=U
y
x
2h

P=cst
Fixe u=0
T=T0
Il s’en suit que :
∂u
Continuité : =0 (IX-14)
∂x
∂ 2u
Quantité de mouvement : µ 2 =0 (IX-15)
∂y
2
∂ 2T  ∂u 
Energie : k 2 + µ  = 0 (IX-16)
∂y  ∂y 
(IX-1) entraîne que : u = u(y).
En intégrant deux fois on obtient : u = C1 y + C 2
U U
Des conditions u(-h)=0 et u(h)=U on tire que : C1 = et C 2 = .
2h 2
U y
Le champ de vitesse u est linéaire, il est donné par : u = 1 +  (IX-17)
2 h
La contrainte de viscosité est quant à elle donnée par :
 ∂u ∂v  du U
τ = µ +  = µ =µ = cte (IX-18)
 ∂y ∂x  dy 2h
La contrainte de viscosité adimensionnelle ou le coefficient de friction vaut :

τ µ 1
=
cf = = (IX-19)
1
2
ρU 2
ρUh Re h

et le nombre de Poseuille est :


Po = C f Re h = 1 (IX-20)
du U
Regardons maintenant l’équation d’énergie et remplaçons = dans (IX-3) , on aura :
dy 2h
2
d 2T U
∴ k 2 + µ  = 0
dy  2h 

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µU 2 y 2
∴ T=− + C3 y + C 4
4kh 2 2
Avec les conditions aux limites (plaques) on déduit les constantes d’intégration, ce qui donne :
 T1 + T0 T1 − T0 y  U2  y2 
∴ T= + +µ 1 − 2  (IX-21)
 2 2 h  8k  h 

Le profil de la température T(y) est composé d’une partie linéaire qui représente l’apport de la
conduction seule et d’une partie parabolique due à la dissipation visqueuse.

Le nombre de Brinkman est donné par :


µU 2 µc p U2
Br = = = Pr Ec (IX-22)
k (T1 − T0 ) k c p (T1 − T0 )
Le taux de variation de la chaleur au mur vaut :
∂T 2
qw = k =
k
(T1 − T0 ) ± µ U (IX-23)
∂y ±h
2h 4h
Le nombre de Nusselt est donné par :
q Br
Nu = w ⋅ 2h =±
1 (IX-24)
k (T1 − T0 ) 2

IX.2.2 Écoulement établi entre deux cylindres concentriques mobiles

Notons par r0 , ω 0 et T0 respectivement le rayon, la vitesse de rotation et la température du


cylindre intérieur et par r1 , ω1 et T1 respectivement le rayon, la vitesse de rotation et la température
du cylindre extérieur.
En coordonnées cylindriques les équations de Navier-Stokes s’écrivent :

1∂
(rv r ) + 1 ∂ (v θ ) + ∂ (rv z ) = 0 (IX-25)
r ∂r r ∂θ ∂z
∂v r 1 ∂p  v 2 ∂v 
+ (V ⋅ ∇ )v r − v θ2 = −
1
+ g r + ν ∇ 2 v r − 2r − 2 θ 
∂t r ρ ∂r  r r ∂θ 
∂v θ v v 1 ∂p  v 2 ∂v 
+ (V ⋅ ∇ )v θ − r θ = − + g θ + ν ∇ 2 v θ − 2θ − 2 r  (IX-26)
∂t r ρr ∂θ  r r ∂θ 
∂v z 1 ∂p
+ (V ⋅ ∇ )v z = − + g z + ν∇ 2 v z
∂t ρ ∂z

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 ∂T 
[(
ρc p  + (V ⋅ ∇ )T  = k∇ 2 T + µ 2 ε 2rr + ε θθ
2
)
+ ε 2zz + ε θ2z + ε 2rz + ε 2rθ ] (IX-27)
 ∂t 
∂v r 1 ∂v θ v r ∂v
ε rr = , ε θθ = + , ε zz = z
∂r r ∂θ r ∂z

1 ∂v z ∂v θ ∂v ∂v 1 ∂v r ∂v θ v θ
ε θz = + , ε rz = r + z , ε rθ = + −
r ∂θ ∂z ∂z ∂r r ∂θ ∂r r

De la géométrie du système nous déduisons que la seule composante non nulle de la vitesse est
v θ et les variables v θ , T et p sont fonctions seulement du rayon r. Dans ces conditions les (IX-15 à
17) se réduisent à :

(v θ ) =0 (IX-28)
∂θ
1 2 1 ∂p d 2 v θ d  v θ 
vθ = , +  =0 (IX-29)
r ρ ∂r dr 2 dr  r 
2
k d  dT   dv v 
r  + µ θ − θ  = 0 (IX-30)
r dr  dr   dr r 
avec les conditions aux frontières à chaque cylindre :
pour r = r0 : v θ = r0 ω 0 T = T0 p = p0
pour r = r1 : v θ = r1ω1 T = T1
c2
On montre que : v θ = c1 r +
r
En appliquant les conditions aux limites on trouve :
r1 r r r0
− −
r r1 r0 r
v θ = r0 ω0 + r1ω1 (IX-31)
r1 r0 r1 r0
− −
r0 r1 r0 r1
L’équation (IX-20) permet de tirer l’expression de la température qui est donnée par :

  r 
2
 ω  r
r 1 − 1   ln   ln 
4

T − T0 ω2   r 
1 2
= Pr Ec  4 1 −  1 −  0   +  0 
0
r r
(IX-32)
T1 − T0 r1 − r04  r   ln r1   ln r1 
2

r  r 
  0    0
µr02 ω 02
où Pr Ec =
k (T1 − T0 )

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