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La culture

LEGA et
l’ingénierie

5 MARS 2021

Ulc-icam
Créé par : Junior ABEDI

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La culture
Religion : ancestralisme
Monothéisme
L'ancestralisme est une religion fondée sur la croyance en l'existence des ancêtres, en la communion avec les ancêtres,
d'une vie après la mort, des rapports entre les vivants et des morts, en la vie après la mort10. L'ancestralisme africain est
un monothéisme. Elle est fondée sur la croyance en un Seul Dieu, l'Ancêtre des ancêtres, le Proto-Ancêtre. Le vivant
reçoit la vie de ses ancêtres biologiques connues et ces derniers le marquent d'une empreinte indélébile par la
transmission de l'héritage génétique pour toute sa vie. C'est cet héritage qui pousse l'homme à rester lié à son origine et
à ses ancêtres. C'est en suivant la voie de la transmission de la vie qu'on arrive à Dieu, l'Ancêtre des ancêtres, le Proto-
Ancêtre, l'origine de l'être. Les ancêtres deviennent ainsi des intermédiaires entre les vivants et Dieu, l'Ancêtre des
ancêtres, le Proto-Ancêtre. Les vivants lui rendent un culte à travers les ancêtres. Comme chaque famille a ses
ancêtres, le culte des ancêtres est un culte familial célébré par le chef de famille. Le sacerdoce est une des fonctions
patriarcales du chef de famille. L'ancestralisme est une religion essentiellement domestique, familiale, clanique en
toute sa composition. Elle n'est pas de nature à s'exporter, elle n'est pas d'essence missionnaire. Elle est une religion
ethnique ou nationale pour tout peuple.
Mystique
L'ancestralisme est vécue comme une mystique où la relation à Dieu est anthropocentrique. Cet anthropocentrisme est
fondé sur la centralité de l’homme dans les rapports de l'homme avec Dieu, du monde visible avec le monde invisible.
La croissance en humanité est le but ultime de toute quête spirituelle et religieuse. La croissance en humanité est un
combat de toute la vie pour vaincre ses propres égoïsmes dans la construction d’un monde des frères. « Ibutwa i
ungwa » dit un proverbe Lega ; ce qui signifie, la fraternité, ça se construit ! La vie n’est pas une quête de l’invisible
mais une quête permanente de croissance en humanité tout en restant sur les traces de nos Pères. C'est pourquoi toute
la vie est une initiation permanente au mystère de la vie à travers une institution initiatique, le Bwami. Il n’y a pas de
séparation entre le sacré et le profane, le monde visible et le monde invisible. Tous les éléments de l’univers sont en
résonance : le monde de la nature n’est pas coupé de celui de l’homme. Celui de la surnature non plus. D’une part les
forces spirituelles peuvent pénétrer de nombreux éléments de l’environnement. D’autre part, les défunts ne partent pas
vers un monde lointain et inatteignable : ils sont présents au côté des vivants, les attaquent ou les protègent en même
temps qu'ils en dépendent. Il doit donc y avoir unité entre le monde visible et celui de l’invisible. Mais aussi au sein de
la société des vivants. L’unité peut ou non se confondre avec l’uniformité. Il n'y a pas de paradis. Il n'y a ni ciel ni
enfer. Il n'y a pas de foi en la résurrection des morts parce que les morts ne sont pas morts. Les morts changent de
statut d'existence. La vie se termine ici bas car elle se définit comme existence dans la temporalité. Par contre
l'existence va même au-delà du temps matériel. La résurrection des morts signifie revenir à la vie de vivants (corps et
âme). Un proverbe Lega dit en effet: Lusakila (lusagila) a'uila (akwila) u namba, wa'ua (wakwa) taue (takuke), ce qui
signifie, une feuille morte qui tombe d'une branche ne peut jamais y revenir.
La sépulture
Le Mabuu est une nécropole familiale où se trouvent des ossuaires (têtes des Bami morts de la famille ). Cette
nécropole signifie « enceinte sacrée » où sont déposés les ossuaires d’une famille. Un ossuaire est un récipient
(coffre, urne funéraire, reliquaire), une construction ou tout autre site destiné à accueillir des crânes humains ou autres
ossements humains. Dans les villages Lega, on trouve des ossuaires sous la forme de sanctuaires, destinées à recevoir
les ossements que l'on a exhumés des tombes des Bami d’un certain niveau. La sépulture est liée au statut de la
personne : la sépulture ordinaire pour les non-initiés au Bwami, les Bakunda (Bagunda) et la sépulture spéciale pour
les Bami ou membres de la société de Bwami. La sépulture ordinaire se fait d’une manière définitive au cimetière de
droit commun (tubiso). La sépulture ordinaire se fait des rites dans un culte ouvert à tout le public. La sépulture
spéciale pour les Bami ou membres de la société de Bwami ne se fait au cimetière de droit commun (tubiso) et se fait
en deux temps : d’abord dans sa case initiatique (qui est différente de la case à palabre) et on parle d’inhumation (ubisa
mweko mw’itete), et ensuite après une année la récupération de crâne humain ou autres ossements humains
du mwami défunt (ubisula ilumba), qui est considérée comme un deuxième temps de deuil. La sépulture spéciale se fait
dans un culte ouvert à tout le public pour les rites communs et la suite du culte est réservée aux initiés de la caste
de Bwami selon les catégories. Le Mabuu est familial. Il est créé et géré par la famille sous l'autorité publique (Bwami).
Généralement implantés sur ou à proximité des villages, ils comportent les tombes individuelles, des ossuaires ou des

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arbres funéraires (bikowa, bigowa) qui invitent au souvenir des défunts de la famille. C’est généralement un lieu de
mémorial de la famille, du clan et parfois d’une région entière.

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