Technologie de construction

Les embrayages

Les embrayages
I. Fonction
L'embrayage est un dispositif d'accouplement temporaire entre un arbre dit moteur et un autre dit récepteur.

Il a pour fonction de :
• Assurer un accouplement progressif (embrayage) entre le moteur et le récepteur jusqu'à leur parfaite
liaison en limitant les à-coups.
• Permettre le désaccouplement (débrayage) en marche ou à l’arrêt entre le moteur et le récepteur.

II. Classification
Pour classifier les types d'embrayage, on peut retenir deux choses :
• le principe d'entraînement (frottement, obstacle, etc.)
• la nature de la commande extérieure

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III. Embrayages instantanés

Embrayages à griffes Embrayages à dents

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• Ils se composent de deux manchons portant des griffes ou des dents appelées crabots.
• L’un des manchons est monté coulissant sur l’arbre et est manœuvré par une fourchette
• Par rapprochement des manchons, les dents viennent en prise et il y a entraînement.
• Ces embrayages ne peuvent être utilisés que si la manœuvre s'effectue à l’arrêt ou à très faible vitesse.
• Lorsqu'il n'y a qu'un sens de rotation, la manœuvre d'embrayage est facilitée par l'emploi d'une denture
asymétrique, qui permet également la réalisation du débrayage automatique, donnant à l'arbre mené la
possibilité de poursuivre son mouvement lorsque l'arbre menant ralentit ou s'arrête.
Principe Commande ext. Désignation Applications
Contact direct entre 2 Mécanique
solides indéformables Electromagnétique
Embrayage à crabots Machines-outils
sans possibilité de Hydraulique
glissement Pneumatique

Exemple d’application : Boite de vitesse de machine outil

IV. Embrayages progressifs

Ces embrayages sont caractérisés par les avantages suivants :
• Une mise en charge progressive de l’accouplement entre arbre moteur et arbre récepteur ce qui évite les à
coups
• Une manœuvre qui peut être effectuée en marche;
• Permet de lancer un moteur à vide,
• Coupler en marche plusieurs appareils sur le même moteur.

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Ils ne supportent pas que très peu les défauts d’alignement et peuvent être classés à partir de la forme des surfaces
frottant et de l’énergie du système de commande.

Embrayage à friction

Suivant la forme des surfaces de frottement

A disque A cônes A patins A bande

Suivant le mode de commande et de transmission de pression

Mécanique
(à levier, ressort) Electromagnétiques pneumatique hydraulique

Les surfaces de contact peuvent être :

Plane conique cylindrique

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Principe Commande ext. Désignation Applications

Mécanique
Embrayage à contact axial
Electromagnétique
mono disque ou Automobiles, Motos
Hydraulique
multidisques
Pneumatique

Contact direct entre 2

garnitures de friction
avec possibilité de Mécanique
glissement Electromagnétique
Embrayage conique Machines agricoles
Hydraulique
Pneumatique

Pneumatique Embrayage à contact radial Machines-outils, palans,

Centrifuge (à sabots ou à segments) outillage, automobile, etc.

embrayage à sabot embrayage à segments

V. Embrayage à contact axial

On retrouve dans cette catégorie les embrayages à disques. Le couple transmissible est lié :
• À l’étendue de la surface de contact ;
• Au coefficient de frottement ;
• à l'effort presseur.

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1. Couple transmissible par l’embrayage

Hypothèse : la pression est supposée uniforme sur toute la surface de contact

Données :

• Cad :couple transmissible par adhérence (N.m)

• F : effort presseur ou force axial (N)
• f : coefficient de frottement
• D : diamètre extérieur de la surface de friction
• d : diamètre intérieur de la surface de friction
(valeur usuel : 0.45D <d < 0.8D ; valeur
optimum : d=0.58D).

Calcul de 𝐶𝑎𝑑 (couple transmissible par adhérence)

Pour faire les calculs, choisissons l’élément de la surface 𝒅𝒔 dont l’aire (annulaire) limité par les cercles de rayons
𝒓et 𝒓 + 𝒅𝒓. 𝒅𝒔 ≃ 𝟐𝝅. 𝒓. 𝒅𝒓
La force élémentaire de frottement exercée sur 𝒅𝒔 𝒅𝑻 = 𝒇. 𝒅𝑵 = 𝒇. 𝒑. 𝒅𝒔 = 𝒇. 𝒑. 𝟐𝝅. 𝒓. 𝒅𝒓
Le couple élémentaire transmissible par adhérence est le produit de cette force par le rayon 𝒓
𝒅𝑪𝒂𝒅 = 𝒇. 𝒑. 𝒅𝒔. 𝒓 = 𝒇. 𝒑. 𝟐𝝅. 𝒓𝟐 𝒅𝒓
𝟑 𝑫⁄𝟐 𝟑 𝟑
⇒ 𝑪𝒂𝒅 = ∫𝒅𝑫⁄⁄𝟐𝟐 𝒇. 𝒑. 𝟐𝝅. 𝒓𝟐 𝒅𝒓 = 𝟐𝝅. 𝒇. 𝒑. [𝒓𝟑 ]𝒅⁄𝟐 = 𝟐𝟑 . 𝝅. 𝒇. 𝒑. 𝑫 −𝒅
𝟖
donc 𝑪𝒂𝒅 =
𝝅.𝒇.𝒑
𝟏𝟐
(𝑫𝟑 − 𝒅𝟑 )

𝑭 𝟒𝑭 𝒇.𝑭 𝑫𝟑 −𝒅𝟑 𝟐𝒇.𝑭 𝑹𝟑 −𝒓𝟑

Remarquons que 𝒑 = 𝑺 = 𝝅.(𝑫𝟐 −𝒅𝟐 ) donc 𝑪𝒂𝒅 = [ ]= [ ]
𝟑 𝑫𝟐 −𝒅 𝟐 𝟑 𝑹𝟐 −𝒓𝟐
𝒏.𝒇.𝑭 𝑫𝟑 −𝒅𝟑 𝟐.𝒏.𝒇.𝑭 𝑹𝟑 −𝒓𝟑
Si on a n surfaces en contact : 𝑪𝒂𝒅 = [ ]= [ ]
𝟑 𝑫𝟐 −𝒅
𝟐 𝟑 𝑹𝟐 −𝒓𝟐
Remarque : en pratique les valeurs des R et r (R et r sont proches) permettent l’approximation suivante :
𝟐 𝐑𝟑 −𝐫 𝟑 𝑹+𝒓
≃ = 𝑹𝒎𝒐𝒚
𝟑 𝐑𝟐 −𝐫 𝟐 𝟐
2. Réalisation :
Fonctionnement :
L’action sur la fourchette (18) pousse la butée d’embrayage (13) contre le diaphragme (11), qui se déforme de
manière à faire reculer le plateau (8) pour assurer le débrayage.
Le retour de la fourchette (18) par le ressort (24) assure l’embrayage

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➢ Le volant moteur : Il sert de support

au mécanisme d’embrayage et de
plateau au disque.
➢ Le disque : C’est une pièce en tôle, sur
laquelle viennent se fixer les
garnitures. Une liaison glissière est
solidaire de l’arbre primaire de la
boite de vitesse grâce aux cannelures
interne. Des ressorts, situés sur le
moyeu, permettent d’éviter des à-coups et des torsions lors des phases d’embrayage trop rapides et
violentes.

Le mécanisme à diaphragme : Il est fixé

sur le volant moteur et assure la liaison
entre celui-ci et le disque d’embrayage. Il
possède un plateau de pression qui
plaque le disque contre le volant moteur et
un diaphragme qui joue le rôle d’une
multitude de ressorts et qui à pour
fonction de maintenir le plateau en pression
contre le disque et le volant moteur.

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➢ La butée de débrayage : Son rôle consiste à commander le mécanisme de l’embrayage en transmettant

une force sur le diaphragme, ce qui aura pour conséquence de libérer le disque et donc désaccoupler le
moteur de la boite de vitesse. On trouve généralement des butées à roulement ou graphité

Cas d’embrayage n disque

VI. L’embrayage à cône

1. Couple transmissible par
l’embrayage
L’embrayage à cône est un autre type
d’embrayage axial. Il permet de transmettre un
couple plus élevé que l’embrayage à disque, et ce,
même lorsque les diamètres extérieurs sont les
mêmes.
Supposons que la pression de contact est uniforme, on
démontre que Le couple total transmissible est donné par
la relation suivante :
𝟐. 𝑭. 𝒇 𝑹𝟑 − 𝒓𝟑
𝑪𝒂𝒅 = [ ]
𝟑 𝒔𝒊𝒏 𝜶 𝑹𝟐 − 𝒓𝟐

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2. Réalisation
Au lieu de se faire sur des disques, le contact s'opère sur une surface conique. L’exemple présenté sert d'inverseur
du sens de marche.
Description du fonctionnement : Pour un sens donné de la fréquence de rotation N1, deux sens sont possibles en
ce qui concerne la fréquence de rotation N2, selon l’embrayage active : (translation du bicône (5), vers la cloche
(4) qui est à gauche ou celle qui est a droite), résulte de la liaison pivot (8/7) d’axe ∆8 associée a la liaison pivot
(6/8) d’axe ∆6. (L’excentration ≪e≫ apparait dans la vue suivant F).

VII. Embrayage à contact cylindrique :

L’action centrifuge tendant à déformer les surfaces, ne peut être utilisée que pour des vitesses ne dépassent pas 1200
à 1500 tr/mn du fait de l’influence des forces centrifuges. Si les garnitures sont en amiante pressée il est préférable
de les fixer sur les segments afin d’assurer l’évacuation de la chaleur vers l’extérieur.
La surface de contact cylindrique apporte un problème particulier. Le contact ne peut se créer ou se supprimer que
par modification du diamètre de la pièce sur laquelle on agit : celle-ci doit donc être déformable. La surface
déformable peut être des patins ou des segments qui se déplacent suivant le sens radial ou par expansion Très utilisés
pour de petits moteurs thermiques, pour qu’ils puissent tourner à vide au ralenti (scooters, motoculteurs,
tronçonneuses…)
1. Couple transmissible par l’embrayage
Hypothèses :
➢ Pression radiale de contact supposée uniforme.
➢ L’effort d’inertie sur les segments est négligé.
➢ Poids du segment négligé.
La relation qui relie la pression p appliquée en tout
point du patin à la force radiale N exercée :

𝛉
𝐍 = 𝟐𝐑𝐛𝐩 𝐬𝐢𝐧
𝟐

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La pression de contact vaut donc

𝑵
𝒑=
𝜽
𝟐𝑹𝒃 𝒔𝒊𝒏
𝟐
Couple transmissible par un seul patin:

𝑹𝒇𝑵𝜽
𝑪𝒂𝒅 = 𝒑𝒃𝒇𝜽𝑹𝟐 donc 𝑪𝒂𝒅 = 𝜽
𝟐 𝒔𝒊𝒏
𝟐

Couple transmissible par n patins :

𝒏𝑹𝒇𝑵𝜽
𝑪𝒂𝒅 =
𝜽
𝟐 𝒔𝒊𝒏
𝟐

2. Réalisation

Lorsque la vitesse est suffisante, les garnitures de friction viennent au contact de la cloche 5, Sous l’action de la
force centrifuge agissant sur les masselottes, et l’adhérence générée entre les garnitures et la cloche permet la
transmission du couple.

VIII. Embrayage électromagnétique à poudre :

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Embrayage électromagnétique asynchrone : Embrayage à grenaille :

Le couple est transmis par l'intermédiaire de la La transmission du mouvement se fait par
grenaille qui par l'effet centrifuge se place à la magnétisme. Le couple transmis dépend de l'intensité
périphérie et se compacte. du courant dans l'électro-aimant
IX. COUPLEURS
Ils remplacent les embrayages dans certaines circonstances. Le couple transmis,
très faible ou nul au démarrage, augmente progressivement avec la vitesse de
rotation (varie avec le carré de cette vitesse). Les moteurs peuvent ainsi démarrer
à vide ou sans charge.
Sous l'effet de la rotation de l'arbre d'entrée (roue pompe), le fluide intérieur
(huile spéciale) est accéléré, l'énergie cinétique acquise est ensuite transmise à
l'arbre de sortie (roue turbine) entraînant ainsi sa rotation.
En fonctionnement normal il y a toujours un léger glissement entre les deux
arbres (2 à 4%).
Le fluide, pouvant absorber les chocs, agit également en limiteur de couple.
X. CONVERTISSEURS
Ils ne doivent pas être confondus avec les coupleurs. Ils permettent, grâce à un
troisième organe (aubages ou ailettes de réaction pouvant modifier le sens de
circulation du fluide) de faire varier le couple.
Il y a modification du couple lorsque la roue turbine se bloque ou tourne au ralenti
alors que la roue pompe est à sa vitesse maximale.
Le couple peut alors être multiplié par deux ou plus. Si la pompe et la turbine tournent à la même vitesse les aubages
de réaction tournent eux aussi dans le même sens et le convertisseur fonctionne comme un coupleur, sans
amplification du couple
Il existe deux types de convertisseurs :
• Variante 1 (fig1) : Elle est souvent installée sur les véhicules routiers avec des boîtes automatiques.

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• Variante 2 (fig 2) : Implantée sur de grosses

installations, elle utilise des aubages réglables (par
servomoteurs ...) permettant de gommer

Les différences entre couple moteur et couple récepteur

(fonction égalisatrice). Lorsque les aubages mobiles
obturent complètement la circulation d'huile, le moteur est
presque déchargé.

XI. Roues libres

Une roue libre, dans une chaîne de transmission de puissance, remplit la
fonction d'embrayage automatique (sans commande extérieure) et
unidirectionnel. Elles peuvent être utilisées :
➢ Comme survireur
Dans ce cas, la roue libre (E) permet dans certaines phases de fonctionnement
d'avoir une transmission de puissance auxiliaire. On retrouve ce
genre d'application dans :
• Le convoyage, la manutention (winch à 2 vitesses, rouleaux
entraînés, etc.)
• Les véhicules (pédalier de vélo, désaccouplement de
démarreur, etc.)
➢ Pour la commande d'avance alternative
Dans ce cas, la roue libre (E), ne permet qu'un sens de
rotation pour la pièce (2), ce qui permet d'avoir en sortie une
translation unidirectionnelle et intermittente (à cause du
dispositif de transformation de mvt).
On retrouve ce genre d'application dans :
• la machine-outil (alimentation presses, déroulement
de fil, etc.)
• l'imprimerie (défilement de papier, etc.)
• la machine agricole (semoirs, etc.)
• L’automobile (commande automatique de rattrapage
d'usure sur les freins, etc.)
➢ Comme antidévireur
Dans ce cas, la roue libre (E) empêche lorsque la charge est
motrice d'entraîner le système.
On retrouve ce genre d'application dans :
• La manutention, le convoyage (tapis; élévateurs, treuils,
grues, etc.)
• L’hydraulique (convertisseur de couple, etc.)
• l'automobile (boite de vitesses automatiques, etc.)
1. Réalisation
Il existe deux familles de roues libres : par frottement ou par
obstacle. Les principaux éléments sont :
• Les organes transmetteurs (billes, rouleaux, galets,
cliquets,…) fortement sollicités lors de la transmission
du couple

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• les éléments déformables permettant de garantir en permanence le bon positionnement des éléments
transmetteurs.

Type Eléments transmetteurs Schéma Principe mis en œuvre

Billes, rouleaux coincement

Roues libres à
frottement

Galets de forme arc-boutement

Roues libres à Cliquets

obstacle obstacle

➢ Par frottement
• Billes ou rouleaux

• galets

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➢ Par obstacle

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