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LVR Hematopediatrie
LVR Hematopediatrie
HEMATOLOGIE PEDIATRIQUE
SOMMAIRE
I. DEFINITION
Intérêt
– Fréquence : symptôme très fréquent en pédiatrie
– Gravité : elle peut mettre en jeu le pronostic vital d'où l'importance d'un diagnostic sûr et rapide.
– Diversité des étiologies
– Prévention : possibilité de mesures de prévention pour certaines étiologies
II. PHYSIOPATHOLOGIE :
Mécanismes des anémies
1. Insuffisance de production des précurseurs érythroîdes
Aplasie médullaire
Erythroblastopénie
Envahissement de la moelle
Défaut de production d’érythropoîetine
2. Anomalies de la maturation fonctionnelle de l’érythropoïèse
Anémie ferriprive
Thalassémies
Carences en Vit B12,Folates, thiamine
Anémie sidéroblastique
3. Anémies hémolytiques
Atteinte d’un composant du GR (hémoglobine, mbr, enzymes)
Acquise (auto-immune, par infection, par fragmentation)
III. DIAGNOSTIC POSITIF
A. Circonstance de découverte
Découverte fortuite
Pâleur
Signes de retentissement
B. Clinique
Pâleur cutanéo muqueuse, maître symptôme
Asthénie ; Anorexie ; Apathie ; Vertiges ; Céphalée.
Souffle fonctionnel
Dyspnée d’effort
4 Dr Nekmouche
C. Biologie
Taux Hb abaissé
III. DIAGNOSTIC DE GRAVITE
A. Clinique
Intensité de la pâleur
Signes respiratoires : dyspnée, polypnée
Signes hémodynamiques : collapsus cardiovasculaire, ( FC, extrémités froides, pouls, hypo TA, Oligo
anurie)
IC
Signes neurologique : irritabilité, tremblements, troubles conscience
B. Biologie
Taux Hb très bas
IV. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
A. Clinique
Fausse pâleur (enfant clair)
Souffle organique
Vasoconstriction périphérique
B. Biologie
Hémodilution (rare chez enfant)
V. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
A. Enquête étiologique
1. Anamnèse
Age, date d’apparition
Mode d’installation
Signes d’accompagnement (DC, V*, Amaigrissement, hyperthermie)
Syndrome hémorragique, douleurs osseuses
Maladie chronique
Coloration rouge urines
Prise médicamenteuse
ATCD familiaux : consanguinité, cas similaire
ATCD personnels : CSE, PNN, ictère nouveau né, EST…
2. Examen clinique
Faciès, AEG, T°
Syndrome hémorragique, cyanose, ictère
Oligurie, anurie
Syndrome malformatif
ADP, SPM
Développement SP
4. Examens complémentaires
a) FNS :
1) VGM :
– VGM= HTx10/nbr GR (M)
– VGM normale entre 80 à 95 µ3
– VGM > 95 µ3 macrocytose
5 Dr Nekmouche
2) CCMH :
– CCMH= HBX100/HT (%)
– CCMH normale entre 32 à 38 %
– CCMH < 32 % hypochromie
– L'hyperchromie vraie n'existe pas
3) TCMH : Teneur globulaire moyenne en hémoglobine
TCMH= HBX100/ nbr GR (M)
TCMH normale = 27 4
4) Taux de réticulocytes
– Taux normal : 1 à 2% soit en valeur absolue 50.000 à 100.000/mm3
– Si > 120.000 anémie regénérative
– Taux bas anémie aregénérative
5) Numération des leucocytes et des plaquettes.
b) Frottis sanguin (étude morphologique des GR)
– Coloration : si pale on parle d'hypochromie
– Anomalies de taille : anisocytose
– Anomalies de forme : poïkylocytose
c) Bilan martial
– Taux de fer sérique : 60 à 140 µg/ml
– TIBC (capacité totale de fixation de la transferrine) : 300 à 350 µg % ml
– CS (coefficient de saturation de la sidérophiline ou transferrine ) : 20 à 40 %
d) Medullogramme en cas d'anémie arégénérative
e) Autres examens
Groupage sanguin, test de Coombs direct et indirect, Electrophorèse de l'hémoglobine, résistance globulaire
osmotique, dosages enzymatiques, dosage Ac folique, Vit B12 Bilirubine
VI. ETIOLOGIE
Anémie microcytaire hypochrome
EP de l’Hb :
Hb F.
Hb A1.
Hb A2 normale ou .
2) Anémie sidéroblastique
Insuffisance médullaire qualitative
FS , CS
Coloration de perls autour des noyaux
Diagnostic (+) : medullogramme (dyserythropoîese)
Si Myélogramme normal
IR
Hypothyroïdie
Maladie hépatique
Carence associées en folate et en fer
Myélogramme : absence isolée d’érythroblaste :
Blackfan Diamond
Erythoblastopénie bénigne
Myélogramme envahissement medullaire
Leucémie métastase
Myélogramme mégaloblastes
Carence en vit B12 ,acide folique
8 Dr Nekmouche
I. Introduction :
1. Définition :
L’anémie est définie comme étant une baisse du taux d’Hb de 2DS de la valeur moyenne de la population
normale de même âge et même sexe.
Nourrisson (1mois-2ans) :<11g/dl.
Enfant (>2ans) : < 12g/dl.
Elle est dite carentielle lorsqu’elle est liée à une carence en un ou plusieurs éléments entrant dans la
synthèse de l’Hb, essentiellement : le fer, vit B12, acide folique, et accessoirement : cuivre, zinc,…
2. Intérêt :
Fréquence : les plus fréquentes des anémies dans le monde.
Etiologies : multiples, dominées par la carence martiale.
Traitement : simple (supplémentation et traitement étiologique).
Prévention : possible.
II. Physiologie :
1. Erythropoïèse : nécessite :
Moelle osseuse en bonne qualité.
Facteurs hormonaux : érythropoïétine, hormones thyroïdiennes, sexuelles.
Le fer.
Les vitamines : B12, acide folique, B2, B6, C, E, PP.
Autres : protéines (AA essentiels), cuivre, zinc, cobalt…
2. Métabolisme du fer :
1) Répartition dans l’organisme : il existe sous plusieurs formes :
Forme métaboliquement active : essentielle au fonctionnement des cellules : Hb (70%),
myoglobine (3-4%), et des enzymes (0,20%) héminiques et non héminiques: cytochromes,
peroxydases, catalases, déshydrogénases…
Forme de transport (0,08%) : transferrine ou sidérophiline
Forme de réserve (25%) : foie, rate, MO, muscle :
Ferritine : plus importante, fraction soluble facilement mobilisable.
Hémosidérine : forme de réserve insoluble.
2) Balance du fer dans l’organisme :
a) Pertes : desquamation des cellules surtout du tube digestif perte de petite quantité de fer
endogène (plus grande si hémorragie).
b) Besoins : chez l’enfant liés surtout à la croissance : Les besoins sont proportionnellement 8 x plus
importants chez l’enfant que chez l’adulte.1 mg/kg/j
c) Apports :
Fers inorganique (non héminique) sous forme ferrique ou fer ferreux : dans tous les aliments
surtout végétaux, biodisponibilité faible et très influencée par les facteurs exogènes.
Fer héminique : des hémoprotéines (Hb, myoglobine) : viande et poissons, bonne
biodisponibilité, peu influencée par les facteurs exogènes.
d) Absorption : duodénum + iléon proximal (fer ferreux > fer ferrique) :
11 Dr Nekmouche
b) Réserve :
- foie+++ : suffisants pour 04mois : 10-15mg.
c) Besoins :
60µg/j : <1an.
100µg/j : 1-12ans.
200µg/j : 12-19ans.
II. PHYSIOPATHOLOGIE :
A l’état normal, le métabolisme du fer se fait en circuit fermé, et la carence est en rapport avec un
déséquilibre de la balance de fer.
L’anémie se développe après plusieurs étapes de déplétion :
1ère étape : réserves nulles mais l’apport de fer aux érythroblastes est suffisant ferritine.
2ème étape : déficience de l’érythropoïèse signes d’insuffisance d’apport à la MO (fer sérique,
TIBC, CS), protoporphyrine érythrocytaire.
3ème étape : anémie ferriprive : Hb, VGM.
12 Dr Nekmouche
B. Biologie :
FNS : anémie hypochrome, microcytaire avec un taux de réticulocytes normal ou légèrement bas.
Frottis sanguin : confirme l’hypochromie et la microcytose, avec une anisocytose et poïkilocytose.
GB et plaquettes : normaux ou souvent thrombopénie (ou plaquettes).
Diagnostic de la carence martiale : évaluation des différents compartiments du fer :
Compartiment de réserve :
- Ferritine : <12µg/ml.
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Compartiment plasmatique :
- Fer sérique : variation normales larges (N: 70-120µg/100ml) pathologique si <70µg/100ml.
- TIBC (N: 250-330µg/100ml).
- CS < 16% (N : 30%).
Compartiment érythrocytaire :
- Protoporphyrine érythrocytaire : précoce >40mg/dl.
- VGM et CCMH.
- RDW (red distribution width) : index de distribution des GR signes précoce de carence martiale (N :
11,5%-14,5%).
C. Test thérapeutique:
Crise réticulocytaire entre le 7ème et le 14ème
IV. ETIOLOGIES :
A. Chez le nourrisson :
1) Carence d’apport :
Régime lacto-farineux exclusif.
Mauvaise diversification.
Infections répétées (absorption).
Malabsorption : surtout APLV, gluten
V. Diagnostic différentiel :
A. Défaut d’utilisation du fer :
1) Anémie inflammatoire.
- Signes évocateurs de maladie infectieuse ou inflammatoire.
- TIBC
- Ferritinémie
2) Autres syndromes rares :
Hémosidérose pulmonaire idiopathique (surcharge des macrophages en fer).
Syndrome de Good-pasture : hémosidérose pulmonaire avec atteinte glomérulaire.
Anomalie de la transferrine (atransferrinémie congénitale).
VI. Traitement :
A. But :
Corriger l’anémie et la carence martiale.
Reconstituer les réserves.
Traiter l’étiologie.
B. Traitement curatif :
1. Supplémentation en fer :
1) La voie orale est toujours préférée.
Produits : fer ferreux sirop.
Posologie : 5-10mg/kg/j en 2-3 prises à distance des repas (1prise si effets secondaires).
Durée : 02 mois après la normalisation de l’Hb (total=4-6mois).
Réponse :
Crise réticulocytaire : 1-2 semaines.
Compartiment érythrocytaire est le 1ier à se corriger : Hb pus VGM pus CCMH pus
protoporphyrine03mois.
Normalisation du compartiment plasmatique et réserve plus tardive.
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Si pas de réponse :
Mauvaise compliance.
Dose incorrecte.
Saignement occulte.
Mauvaise absorption.
Autres causes : maladie inflammatoire, affection maligne…
Effets secondaires :
Coloration noirâtre des selles et des dents.
Intolérance digestive : douleur, nausée, vomissement…
Traitement adjuvant :
Vitamine C : 500mg/j ou aliments riches en vit C.
Alimentation riche en fer.
PEC nutritionnelle :
Régime alimentaire équilibré, adapté à l’âge du malade et aux conditions socioéconomiques :
Conseiller un régime à 05repas dont 03 sont principaux.
Conseiller les aliments riches en fer : épinard, lentilles, les œufs, foie, viande de cheval…
Conseiller les fruits riches en vit C : orange,…
2) La voie parentérale :venofer est exceptionnelle même dans les situations de malabsorption et d’
intolérance
Posologie: 2 – 4 mg/Kg/semaine
Durée: 4 – 12 semaines en milieu hospitalier car risque allergique
2. Transfusion sanguine : Indications rares :
3. Traitement étiologique.
C. Traitement préventif :
1. Chez la femme enceinte :
2. Chez le nourrisson :
3. Chez l’adolescent :
Encourager un régime riche en fer surtout héminique.
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Anémies mégaloblastiques :
I. Définition :
C’est un ensemble d’anémies caractérisées par une anomalie morphologique portant sur la ligné rouge
liées à une carence en folates et vitamine B12.
II. Physiopathologie :
Anomalie de synthèse de l’ADN.
Blocage partiel des cellules à renouvellement rapide en particulier : les précurseurs hématopoïétiques, les
cellules épithéliales digestives, cellules nerveuses…
Au niveau du sang :
Défaut de synthèse de l’ADN retard de maturation du noyau alors que le cytoplasme subit une
maturation normal asynchronisme nucléo-cytoplasmique + retard des mitoses anomalies
morphologiques des érythroblastes (mégaloblastose) + macrocytose.
Les mégaloblastes sont fragiles hémolyse intra-médullaire = érythropoïèse inefficace.
Atteinte des autres lignées : leucopénie, thrombopénie avec plaquettes augmenté de taille.
Au niveau digestif :
Atrophie de la muqueuse : glossite, atrophie muqueuse gastrique et intestinale.
SNC :
Démyélinisation syndrome neurologique (vit B12)
Folates neuropathies périphériques.
III. Diagnostic positif :
A. Clinique :
1) Syndrome anémique.
2) Subictère, SPM.
3) Signes neurologiques :
Au début : paresthésie, fatigabilité à la marche, crampes musculaires.
Au stade avancé :
Syndrome cordonal postérieur (trouble de la sensibilité profonde + ataxie).
Syndrome pyramidal : Babinski bilatéral, hypertonie, ROT.
Evolution terminale : paraplégie spasmodique.
Autres signes neurologiques : convulsions, RPM.
B. Biologie :
NFS : anémie normochrome, macrocytaire, arégénérative leuconeutropénie, thrombopénie.
Frottis sanguin : macrocytose, poïkilocytose, PN hyper segmentés, macro thrombocytes.
Medullogramme : mégaloblastose, moelle riche.
Signes d’hémolyse intra-médullaire : fer sérique, ferritine, LDH, bilirubine directe.
Diagnostic de la carence vitaminique :
Dosage des folates (sériques+ érythrocytaires).
Dosage de la vit B12 sérique.
Autres test à visé étiologique :
Test thérapeutique : il n’a de valeur que si on utilise des doses physiologiques on commence toujours
par la vitamine B12 : traitement de 1-3j crise réticulocytaire après 4-10j.
V. Etiologies :
VI. Traitement :
A. Folates :
Acide folique : zanitra cp 5mg : 5-15mg/j pendant 3-4mois.
Crise réticulocytaire : 4-7ème j.
Hb se normalise en 15j-1mois.
NFS normale après 8semaines.
Corriger le régime alimentaire.
Traitement de la cause.
Prévention :
Supplémentation des femmes enceintes.
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Cours de Constantine
Presentation Dr Benterki Aintaya
19 Dr Nekmouche
ANÉMIES HÉMOLYTIQUES
I. GENERALITES
A. Définition
– Les anémies hémolytiques sont des anémies dues à un raccourcissement de la durée de vie des hématies à un
degré qui ne peut être compensé par la production médullaire.
B. Intérêt
– Les anémies hémolytiques congénitales sont fréquentes dans notre pays en particulier les thalassémies
– Elles posent de très difficiles problèmes de prise en charge
– Progrès thérapeutiques.
II. PHYSIOPATHOLOGIE
On observera parfois une augmentation de la bilirubine indirecte, une hyperactivité de la moelle, sans réticulocytose
périphérique.
A. Diagnostic de l'anémie
Clinique : pâleur cutanéo-muqueuse
Paraclinique : hémogramme : diminution du nombre de GR et du taux d'hémoglobine
B. Diagnostic de l'hémolyse
1. Anémie d’importance variable
2. Hyperbilirubinémie
3. Chute de l'haptoglobine
4. Signes d'érythropoïèse exagérée :
Hyper réticulocytose supérieure à 120 000/mm3
Frottis sanguin : beaucoup de cellules jeunes passent dans le sang circulant : il y a polychromatophilie,
macrocytose, érythroblastose, thrombocytose, hyperleucocytose, myélémie d'entraînement
Frottis médullaire (non indispensable) : hyperplasie érythroblastique médullaire
C. Préciser le type de l'anémie hémolytique
1. Hémolyse aiguë ou hémolyse intra-vasculaire
– L'hémolyse aiguë met en jeu le pronostic vital. Elle est souvent grave et se voit surtout dans les affections
acquises.
1) Clinique
– Céphalée
– Douleur lombaire
– Installation brutale d'une pâleur intense et d'un ictère rapidement foncé
– Urines foncées, de couleur " porto" par excrétion massive d'hémoglobine..
2) Para-clinique
– Anémie intense
– Hémoglobinémie élevée à plus de 1 g/dl (normalement, très faible, inférieure à 5 mg/dl)
– Absence d'haptoglobine
– Hémoglobinurie et hémosidérurie (appréciées par la coloration de Perls sur culot urinaire)
– Signes d'érythropoïèse exagérée
2. Hémolyse chronique ou hémolyse extra-vasculaire
– Elle se voit surtout dans les anémies hémolytiques congénitales.
1) Clinique
3 signes physiques sont constants
– Pâleur
– Ictère.
– Splénomégalie constante contrairement à l'hépatomégalie qui est par contre rare.
– Parfois, ce sont les complications qui sont révélatrices :
- Lithiase vésiculaire
- Ulcères de jambe (surtout signalés dans la sphérocytose héréditaire et la drépanocytose)
- Anomalies osseuses : image de poils de brosse à la radio du crâne (thalassémie majeure)
21 Dr Nekmouche
2) Para-clinique
– Hyperbilirubinémie indirecte à plus de 50 mg/l
– Hypersidérémie
– Signes d'érythropoïèse exagérée
A. Arguments anamnestiques
– Mode d'installation
– Mode évolutif
– Antécédents personnels et familiaux
– Origine géographique
– Aliments et Médicaments absorbés
B. Arguments cliniques
– Anomalies cardiaques, rénales, musculaires, auto-immunes,..)
– Complications évocatrices
C. Arguments biologiques
– En cas d'hémolyse intravasculaire : le test de Coombs
– En cas d'hémolyse extra-vasculaire : l'électrophorèse de l'hémoglobine
– Ce n'est qu'après, et en l'absence de diagnostic étiologique précis, que l'on est autorisé à demander d'autres
examens plus sophistiqués (dosages enzymatiques, résistance globulaire….)
– Il est essentiel d'étudier soigneusement la morphologie érythrocytaire car certaines anomalies sont d'emblée
très évocatrices :
Sphérocytes Sphérocytose héréditaire - Anémie hémolytique auto-immune
Cours Pr Radoui
24 Dr Nekmouche
Bêta-thalassémie
I. Definition:
La ß thalassémie est une anémie hémolytique héréditaire à Transmission autosomique récessive
appartenant au groupe D'hémoglobinopathies
caractérisées par l'absence ou la diminution de la synthèse de la chaîne ß globine
II. Intérêt :
Fréquence : véritable problème de santé publique, selon l’OMS plus de 100.000 nouveaux cas/an.
Gravité : surtouts des formes homozygotes, qui sont mortelles en absence de traitement.
Diagnostic : facile surtouts pour les formes homozygotes.
Traitement : assez difficile en l’absence d’un traitement bien codifié.
Le pronostic : dépend de la qualité de la PEC.
Prévention : conseil génétique
Dépistage : diagnostic anténatal, dépistage des formes hétérozygotes.
III. Epidémiologie
1. Répartition géographique
Bassin Méditerranéen, le Moyen-Orient, le sud et l'est de l'Asie, l'Afrique et les Antilles.
La -thalassémie est rare dans l'Europe du Nord.
2. Fréquence
En Algérie les porteurs du trait -thalassémique sont estimés à 2 % de la population
3. Génétique
On distingue les phénotypiques de la thalassémie selon la synthèse de chaînes (-thalassémie majeur ;
intermédiaire ; mineur)
La transmission héréditaire est autosomale récessive
IV. PHYSIOPATHOLOGIE
Quand il existe un défaut de chaînes bêta, les chaînes alpha se trouvent en excès et se déposent sur les GR.
Conséquences : Hb A1 et Hb F et Hb A2. Cette accumulation diminue l’élasticité des GR et les détruit
Anémie : expliquée par 2 mécanismes principaux :
Erythropoïèse inefficace : excès de chaine α dans l’érythroblaste destruction de l’érythroblaste dans la
MO Anémie peu régénérative.
Hyper hémolyse périphérique
Déformation morphologique :
Anémie profonde sécrétion d’érythropoïétine infiltration importante du secteur
érythroblastique médullaire Cela entraine une déformation des os qui fabrique le sang chez l’enfant :
crâne, régions molaires, maxillaires, extrémités des os long.
SPM, HPM, hypersplénisme :
SPM : hyper hémolyse.
Hypersplénisme : caractérisé par une grosse rate avec anémie + leucopénie et/ou thrombopénie
Surcharge en fer :
- Mécanismes :
La transfusion sanguine : 1L de culot globulaire 750mg de fer.
- Les tissus cibles :
Myocarde : insuffisance cardiaque.
Foie : cirrhose.
25 Dr Nekmouche
3) Para-clinique
– Anémie microcytose hypochrome peu régénérative.
– Le nombre de leucocytes et plaquettes est souvent normal
– Hyperbilirubinémie indirecte
– Fer sérique normal ou élevé contrastant avec l'hypochromie
– Test de Coombs direct négatif
– Signes d'érythropoïèse exagérée :
- Réticulocytose augmentée 5-15% (100 000 /mm3)
- Frottis sanguin: dystrophies érythrocytaires : hématies très hétérogènes, hématies pâles, microcytose avec
aniso-poikilocytose, elliptocytose, cellules cibles
4) Signes radiologiques :
Crâne : épaississement de la voute crânienne avec aspect en « poils de brosse ».
Radio thorax : cardiomégalie constante cœur anémique.
Les os :
Ostéoporose généralisée.
Trabéculation grossière.
Corticales minces.
Parfois fractures pathologiques.
3. Beta-thalassémie intermédiaire
Correspond à un état intermédiaire entre la forme majeur et la forme mineure
Clinique: pâleur, splénomégalie
Hématologie :
Anémie modérée (Hb 7 g/dl) microcytaire, hypochrome (normosidérémique), regénérative
(hyperréticulocytose ).
Dystrophies marquées des GR avec érythroblastose au frottis sanguin.
Bilirubine indirecte souvent augmentée.
Electrophorèse Hb :
-Hb. F : 7-70%
-Hb. A 2 : nl ou ( (Nle 2 à 3%)
-Hb. A1 : 30-90%
CAT : ne nécessitant des transfusions qu'épisodiques et compatibles avec une survie prolongée
L'enquête familiale est indispensable pour déterminer le génotype exact.
27 Dr Nekmouche
V. PRISE EN CHARGE
A. Buts
Il est palliatif. Il vise à :
– Maintenir un taux d'Hb supérieur à 10-12 g/dl par des transfusions régulières.
– Lutter contre la surcharge en fer par l'utilisation de chélateurs de fer
– Assurer une croissance staturo-pondérale et pubertaire normale
– Eviter les déformations osseuses et l’hypersplénisme
– Permettre une vie aussi normale que possible pour l'enfant
B. Moyens
1. Bilan initial :
Il comporte avant la première transfusion :
Examen du frottis sanguin (morphologie érythrocytaire) et compte des réticulocytes.
Détermination du groupe sanguin ABO RH, du phénotype érythrocytaire étendu +++++
Recherche d’agglutinines irrégulières.
Étude de l’électrophorèse l’Hb.
Ferritinémie.
Sérologie CMV
28 Dr Nekmouche
2. Programme transfusionnel
2. Ferriprox (Défériprone)
Age>2ans.
75 -100 mg/kg/j en 3 prises
3. Exjade (Deferosirox) :
Age>6ans.
20 -40 mg/kg/j en une prise
5. Splénectomie
Indication de la splénectomie :
Besoins transfusionnels >200-220ml/kg/an après avoir éliminé une Alloimmunisation, programme
transfusionnel insuffisant
Hypersplénisme
Risque de rupture splénique
Ne doit pas être faite avant 5ans, car risque infectieux important.
Tout enfant splénectomisé doit être soumis sous Pénicilline V : 50.000 UI/kg/j en 2prises, quotidienne, à vie.
Vaccination systématique anti-pneumocoque, anti méningocoque faite de préférence avant la
splénectomie, avec rappel/5ans, à vie.
Thérapie génique
Un essai clinique de thérapie génique a été initié
8. Prise en charge psychologique :
Comme dans toute maladie chronique, une prise en charge psychologique doit être proposée
9. Éducation thérapeutique, règles hygiéno-diététiques :
Outre l’évaluation régulière de l’observance médicamenteuse, l’éducation thérapeutique inclut :
La connaissance de la maladie, de ses complications chroniques et aiguës (signes d’alerte cardiaque et
infectieux en particulier).
L’apprentissage des traitements médicamenteux : règles d’administration des médicaments
administrés par voie orale, auto-perfusions pour l’administration sous-cutanée de la DFO, si le
patient le souhaite.
La compréhension des indicateurs de suivi, d’efficacité et de toxicité des traitements.
L’encouragement à l’exercice physique, à une exposition solaire adéquate, à l’arrêt du tabac.
La connaissance des règles nutritionnelles : l’alimentation est équilibrée et diversifiée, apportant
calcium, vitamine E, vitamine C, folates, et limitant les aliments très riches en fer
VI. SUIVI
Le suivi se fera au niveau du service d'hématologie pédiatrique où l'enfant sera revu à vie toutes les 3 à 4
semaines pour :
2) Traitement chelateur :
Toxicité du traitement chélateur : hémogramme, bilan hépatique, bilan rénal
Examen ophtalmologique
Audiométrie
VII. COMPLICATION :
A. Complications transfusionnelles :
1. Accidents immunologiques de la transfusion sanguine :
1) Les réactions immuno-hématologiques .
2) L’oedème pulmonaire lésionnel post-transfusionnel.
3) La "réaction de greffon contre l’hôte" post-transfusionnelle.
4) Les réactions allergiques
2. Accidents non immunologiques de la transfusion :
1) Accidents infectieux
2) Accidents de surcharge :
Surcharge circulatoire par à une transfusion trop rapide et massive (surtout chez un receveur
insuffisant cardiaque).
Hémochromatose post-transfusionnelle
B. Complications hépatiques et biliaires
1) Hémochromatose hepatique
2) Lithiase vésiculaire
C. Complications cardiaques :
1) Poussées de péricardite, myocardite, hypertrophie ventriculaire, troubles de la conduction
2) HTAP
D. Complications endocriniennes :
1) Hypogonadisme
2) Atteinte thyroïdienne
3) Hypoparathyroïdie
4) Diabète
E. Ostéoporose
F. Complications rénales
G. Complications ophtalmologiques et auditives :
Les patients recevant de fortes doses de DFO sont exposés aux atteintes neurosensorielles auditive
(perte auditive sur les hautes fréquences, acouphènes) et visuelle (atteinte rétinienne ou du nerf
optique)
Un audiogramme et un FO annuels sont indiqués
H. Complications thrombo-emboliques :
Un état d’hypercoagulabilité décrit chez les patients thalassémiques splénectomisés
VIII. Pronostic
– Immédiat : bon en l’absence de la décompensation de l'anémie
– A long terme : dépend de la qualité de la prise en charge. Espérance de vie actuelle de 20 à 30 ans
IX. Prévention :
Conclusion :
Le traitement de la thalassémie majeure est astreignant pour les malades et couteux pour la société.
Les voies de recherche dans cette maladie s’orientent vers la thérapie génique.
En attendant ces progrès, le traitement transfusionnel a nettement modifié le pronostic de la maladie.
DREPANOCYTOSE
I. DÉFINITION
– La Drépanocytose est une maladie héréditaire du Globule Rouge (anémie hémolytique corpusculaire) dont la
transmission se fait sur le mode autosomique récessive.
– Elle due à la présence d'une hémoglobine anormale l'Hb S, où l'acide glutamique en position 6 de la chaîne ß est
remplacé par une valine.
– C'est la plus grave et la plus fréquente des hémoglobinopathies
II. INTERET :
– Cette affection constitue en Afrique un réel problème de Santé Publique
– C’est une maladie fréquente
– C’est la plus grave des hémoglobinopathies
– Aucun traitement curatif n'est connu.
– Progrès thérapeutiques (greffe de moelle)
III. EPIDEMIOLOGIE :
– Elle est très fréquente en Afrique notamment en Afrique noire, en Amérique du Nord (États-Unis), en Amérique
du Sud (Brésil) et dans les Antilles.
– Elle existe également dans les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie)
– En Algérie : Bouira, Annaba, Ouargla, Touggourt.
– Elle atteint surtout les sujets noirs
– Il n'y aucune prédominance de sexe
IV. GENETIQUE
– La drépanocytose est une affection transmise selon le mode mendélien autosomique récessif.
– La drépanocytose se caractérise par la synthèse d'une hémoglobine anormale, l'HBS, qui à l'état homozygote
remplace complètement l'hémoglobine A normale.
– Elle résulte du remplacement de l'acide glutamique en position 6 hydrophile par la valine hydrophobe
V. PHYSIOPATHOLOGIE
– La drépanocytose se caractérise par la synthèse d'une hémoglobine anormale, l'HBS qui entraîne une
modification sévère de la configuration spatiale de l'Hb , aboutissant à l'état désoxygéné à une polymérisation
des molécules
– Les érythrocytes perdent leurs propriétés essentielles de déformabilité et de plasticité, et affectent l'aspect en
faucille caractéristique de la maladie : c'est la falciformation.
B. ANAMNESE :
Age de début > 6mois.
Consanguinité
Origine ethnique.
ATCD familiaux
C. CLINIQUE
Etat général conservé
– Retard staturo-pondéral
– Dysmorphie cranio-faciale inconstante
– Triade de l'hémolyse chronique : pâleur, ictère, splénomégalie. La splénomégalie disparaît en règle après l'âge
de 10 ans dans la forme SS.
– Une hépatomégalie modérée, inconstante
– Des signes cardiovasculaires à type de souffles anorganiques, de cardiomégalie,
– les manifestations douloureuses spécifiques
– les foyers infectieux potentiels (gorge, dents, poumons, infections urinaires ...)
D. PARA- CLINIQUE
1) Biologie
a) L'hémogramme
– Anémie normocytaire ou macrocytaire normochrome très regénérative
– Hyperleucocytose avec polynucléose neutrophile et souvent eosinophilie modérée.
b) Le frottis sanguin
– Montre une dystrophie érythrocytaire
– la plus marquante est la présence d'érythrocytes en faucille spécifiques de la maladie
2) Radiologie
a) Signes communs à toutes les anémies hémolytiques
– Aspect en poil de brosse
– Amincissement des corticales diaphysaires, élargissement de métaphyses métatarsiennes et
métacarpiennes
– ostéoporose.
35 Dr Nekmouche
EMC pédiatrie
B. ARMES THERAPEUTIQUES
1. Règles hygiéno-diététiques
Elles permettent de prévenir les crises douloureuses.
– Hygiène de vie.
– la prise de boissons abondantes et éviter la DSH
– Eviter les brusques changements de température
– Eviter les hautes altitudes et le froid
– Prévenir les risques d'hypoxémie relative
– Eviter les causes de ralentissement circulatoire : les vêtements trop serrés, la station debout prolongée,
2. Transfusion sanguine
– C'est le traitement le plus efficace à l'heure actuelle
– Le sang doit être contrôlé et phénotypé avant l'instauration du traitement transfusionnel
– Trois modalités différentes de la transfusion sanguine sont utilisées:
b) Vaccination
Le vaccin antipneumococcique tous les 5 ans
Le vaccin anti-hépatite B avec rappel à 18 mois puis tous les 5 ans
vaccin anti-hémophilus
Paracétamol per os, associé au besoin à un AINS type ibuprofène voire la codéine en cas de persistance ou
de douleur intense.
l’hygiène de vie: éviter toute situation qui peut entrainer l’hypoxie
8. Soutien psychologique de l'enfant et ses parents
C. CONDUITE DU TRAITEMENT
1. Critères d'hospitalisation en urgence
Température sup a38,5
Pâleur sévère
Augmentation du volume de la rate (devenue douloureuse)
Syndrome douloureux > 24 h
Signes neurologiques, troubles de la vision
Priapisme
Boiterie.
2. Les infections
1) Infections banales (rhino-pharyngites et otites) qui sont les plus fréquentes : antibiothérapie amoxicilline ou
érythromycine), désinfection locale, antipyrétique
2) Pneumopathie aiguë : Claforan (150-200 mg/kg/j) + Erythromycine (40 mg/kg/j) pour couvrir les bactéries
(pneumocoque, mycoplasma pneumoniæ).
3) Ostéomyélite aiguë: immobilisation plâtrée, antibiothérapie parentérale (Cefotaxime (300 mg/kg/j) +
gentamycine (5mg/kg/j)+ciprofloxacine (10-15mg/kg/8h)ou Vancomycine
4) Méningite, septicémie : Cétotaxine IV 300 mg/kg/j + Gentamycine (3-5 mg/kg/j) + Vancomycine en visant le
pneumocoque et l'hémophilus influenzæ
3. La crise drépanocytaire
1) En cas de crise drépanocytaire bénigne
Repos au chaud et au calme.
Boissons abondantes.
Prise d'antalgiques (ibuprifen ou paracétamol).
Syndrome main-pied chez le nourrisson, douleurs ostéo-articulaires intenses et diffuses, syndrome douloureux
abdominal hospitaliser l'enfant
Hydratation par voie veineuse de l'ordre de 3l/m2/j
Antalgiques selon les paliers de L’OMS
Si pas de réponse indications de la transfusion d'échange partiel.
3. Les complications thrombotiques
1) L'accident vasculaire cérébral :
Transfusion d'échange partiel
Ultérieurement mise en place d'un programme d'échange transfusionnel.
2) Le syndrome thoracique aigu:
transfusion d'échange partiel, oxygénothérapie, antalgiques, traitement antibiotique (C3G+macrolide),
l’hyper hydratation a 2L/m2/j
3) Le priapisme :
Etilifrine (Effortil) : 0,5mg/kg/j en 2prise jamais IV
Si priapisme sup a 3h : ponction drainage du corps caverneux
4. Traitement de fond (Hydréa)
Hydrea gel 500 mg
Son mécanisme principal repose sur l’augmentation de l’hémoglobine F, qui s’intercale entre les molécules
d’hémoglobine S et ainsi réduit leur polymérisation dans les globules rouges drépanocytaires
Indiquée dans les situations suivantes :
1) 3 crises vaso-occlusives ou plus hospitalisées par an
2) Plus de 2 syndromes thoraciques aigus
3) Anémie sévère
4) Vasculopathie cérébrale (AVC)
5) Ischémie myocardique
6) Choléstase intra-hépatique
Il est prescrit à la dose de 20 mg/kg/jour 5 jours sur 7 sous réserve d’une surveillance rapprochée de la NFS et
du taux de réticulocytes.
la réponse est évaluée au bout de 2 mois sur le doublement du taux d'hémoglobine F et/ou la diminution ou la
disparition des crises douloureuses.
Risque : azoospermie, risque cancérogène
La forme hétérozygote est pratiquement asymptomatique, son pronostic très bon. Seules, doivent être
déconseillées les situations hypoxémiantes (voyage en avion, altitude) et les mariages ou grossesses avec un
autre sujet atteint.
X. SUIVI
Le suivi se fera au niveau du service d'hématologie pédiatrique où l'enfant sera revu à vie tous les 3 mois ou à
l'occasion d'une complication aiguë
On établira un dossier médical bien documenté sur lequel seront inscrit à chaque consultation :
Données cliniques :
Croissance staturo-pondérale
Crises algiques : fréquence, gravité, facteurs déclenchants
Accidents infectieux : localisation, germe, sévérité
Accidents thrombotiques : localisation
Thérapeutique reçu
Données biologiques :
Hb enfant – parents
Groupage phénotypé – RAI
NFS, réticulocytes, VGM
Bilan hépatique, fonction rénale
Sérologies
XI. Pronostic :
‒ Le pronostic est conditionné par la qualité de la prise en charge médicale
1. Court terme
Les principales causes de décès sont les infections, les anémies aiguës et les complications neurologiques
2. A moyen terme : risque de complications aiguës
Les complications infectieuses
Référence :
HAS
EMC pediatrie
thèse doctorat université de Fès
Protocole Robert Debré
cours Pr Radoui
cours Dr Tari
planche malade Constantine
Dr MAIZ ….
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Déficit en G6PD
I. GENERALITES
Il s’agit d’une érythro-enzymopathie héréditaire à transmission à transmission récessive liée au sexe,
caractérisée par un déficit total ou partiel en G6PD dont la conséquence clinique est une anémie hémolytique
II. INTERET
Fréquence : C'est la plus fréquente des enzymopathies du globule rouge
Thérapeutique : le déficit en G6PD fait adapter un traitement préventif
III. PHYSIOPATHOLOGIE
La transmission se fait selon le mode récessif lié à l’X.
Est due à un déficit en une enzyme érythrocytaire, la G6PD, intervenant dans la glycolyse érythrocytaire : la voie
du shunt des pentoses.
Déficit en G6PD déficit en NADPH (produit par G6PD) empêche la production de GSH (glutathion réduit) Ce
dernier a pour fonction principale de réduire l'eau oxygénée et les autres peroxydes très toxiques pour
l'érythrocyte Conséquences : accumulation d’Hb non réduite et fragilisation de la membrane par production
de peroxyde entraînant l'hyper hémolyse.
Il en résulte surtout une oxydation de l'hémoglobine avec formation de méthémoglobine et de corps de Heinz.
CLASSIFICATION :
3) Biochimie
Bilirubine non conjuguée
Haptoglobine diminué
Fer sérique normal ou augmenté
Hémoglobinurie dans les cas sévères
Bilan rénal à la recherche d’une insuffisance rénale aiguë et surveillance de la diurèse
4. Diagnostic de certitude
Le diagnostic de certitude se fait par le dosage de l'activité enzymatique par spectrophotométrie
Remarque :
La réticulocytose augmente l'activité enzymatique de sorte qu'il faut en tenir compte dans l'interprétation
des résultats.
Au moment des crises, la déglobulisation est souvent sévère et les réticulocytes sont augmentés c'est pour
cela, le dosage de l'activité enzymatique du G6PD doit se faire à distance de l'accident hémolytique (30 à 60
jours)
Le FSP recherche les corps de Heinz (très évocateurs mais non spécifiques)
V. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL (discussion)
- Avant de retenir le dgc de deficit en G6PD on doit éliminer les autres AH aigues :
les AH acquises :
45 Dr Nekmouche
1. Origine infectieuse :
Septicémie à germe hémolysants éliminée par le contexte infectieux négatif.
Paludisme :
- Absence de séjour en zone d’endémie.
- Pas de SPM.
- Clinique.
- Goutte épaisse négative.
2. Origine toxique :
Pas de prise de champignon vénéneux.
Pas de prise de pesticides.
Pas d’envenimation.
Pas de piqure d’insecte...
3. SHU : si NRS :
Absence de thrombopénie.
Urémie, fonction rénale normale.
FS : absence de schizocytes.
4. Wilson (GE).
5. HPN : éventualité rare surtout chez l’enfant :
Urines foncées le matin.
Thrombopénie leucopénie associées.
6. AH immuno-allergique : secondaire à une prise médicamenteuse : pénicilline, céphalosporine, quinines,
rifampicine…
7. AHAI :
Peu fréquentes chez l’enfant.
Absence de contexte d’auto-immunité : maladie AI, déficit immunitaire.
Absence d’infection virale ou d’infection de mycoplasme.
Test de Coombs direct négatif (quoique n’élimine pas le diagnostic).
Test d’élution des Ac, titrage des auto-Ac libres.
les causes constitutionnelles pouvant se révéler par un épisode d’hémolyse aigue :
1. Maladie de Minkowsky-chauffard surtout si ATCD d’ictère néonatal :
Absence d’ATCD familiaux.
Absence de SPM.
FS : absence de sphérocyte.
Test de résistance osmotique normal.
2. Hémolyse aigue dans le cadre d’une drépanocytose :
Pas d’ATCD de crises douloureuses.
Pas d’ATCD familiaux.
FS, test de falciformation, EP de l’Hb : normaux.
3. un déficit enzymatique en PK :
Généralement un tableau d’hémolyse chronique émaillée d’épisodes aigus depuis la petite enfance.
FS : déformation globulaire type : anisocytose.
Dosage PK qui est normal.
VI. DIAGNOSTIC DE GRAVITE
- Apprécier le retentissement d'une crise hémolytique aiguë :
Retentissement hémodynamique : tachycardie, hypotension, allongement du TRC, état de choc, IC…
Retentissement rénal : oligurie, insuffisance rénale, ionogramme
Taux d'hémoglobine très bas.
46 Dr Nekmouche
SPHÉROCYTOSE HÉRÉDITAIRE
I. GÉNÉRALITÉS
C’est une anémie hémolytique constitutionnelle due à une anomalie au niveau du Cytosquelette sous-
membranaire et surtout des protéines d’ancrage (ankyrine, spectrine, protéine 3…). Le GR perd ainsi sa
déformabilité, sa souplesse et se lyse facilement au niveau de la rate.
II. INTERET
– Fréquence : elle représente l'anémie hémolytique héréditaire la plus commune dans les populations blanches.
En Algérie, elle occupe la 3ème place après les hémoglobinopathies et les érythro-enzymopathie
– Thérapeutique : le bénéfice de la splénectomie est constant.
III. PHYSIOPATHOLOGIE
La sphérocytose résulte d'une altération d'une des protéines qui constituent le squelette sous-membranaire.
Les mutations responsables atteignent dans la majorité des cas, l'ankyrine et la bande 3, plus rarement la
protéine 4-2 ou les chaînes de la spectrine.
L'élimination progressive des fragments anormaux de la membrane, essentiellement dans la rate, amène à
une réduction progressive de la surface de l'hématie, qui devient petit à petit sphérique et non déformable.
L'érythrocyte aura une paroi rigide et fragile Lors de son passage dans la rate, l'érythrocyte non déformable
stagne dans les sinus ("trappage") et est soumis à de moins bonnes conditions nutritionnelles, notamment
en glucose : il laisse pénétrer le sodium, d'où gonflement, sphérocytose et fragilité accrue.
Les érythrocytes de plus en plus rigides ne passent pas les pores spléniques, sont retenus, subissent des
modifications métaboliques et sont finalement phagocytés dans le système des phagocytes monoculées.
IV. GENETIQUE
– C'est une maladie héréditaire à transmission autosomique dominante dans au moins 75%. Dans 20 à 30% des
cas, aucune notion familiale n’est retrouvé
V. DIAGNOSTIC POSITIF
A. Circonstance de découverte
L'âge et les circonstances de découverte sont très variables.
3. Examen spécifique
1) Résistance aux solutés hypotoniques
Test de résistance osmotique aux solutions hypotoniques.
– On met les hématies dans une série de solutions de NaCl de concentrations décroissantes ; les sphérocytes
hémolysent pour des concentrations de sel plus élevées que les globules rouges normaux (5,2°/°°)
3. une β thalassémie :
Absence de consanguinité.
Absence de dysmorphisme facial.
Volume de la rate.
FNS : ANNR (AHM peu régénérative)
FS : absence de cellules cibles (hypochromes).
EP de l’Hb : Hb F en faible pourcentage.
4. un syndrome drépanocytaires:
Absence de crises douloureuses.
FS : absence de GR en faucille.
Test de falciformation (-).
EP de l’Hb : absence d’Hb S.
1. Crises de déglobulisation
– Accès d'hémolyse avec ictère et douleur abdominale au décours d'une virose ou par érythroblastopénie
transitoire
2. Complications biliaires : lithiase pigmentaire +++
– Très fréquente à rechercher dès le diagnostic posé. Elle est la conséquence de l'hémolyse chronique
B. modalités :
1) Expliquer aux parents (la maladie, son caractère génétique si forme familiale qui se transmettra à la ½ des
enfants, cependant compte tenu de la bénignité relative de la sphérocytose et de la possibilité de guérison
complète clinique et hématologique après splénectomie).
Les indications de la splénectomie subtotale restent a valider mais elle pourrait être proposée pour :
L’enfant âge de moins de 6 ans nécessitant une splénectomie, en raison du risque élevé d’infection post
splénectomie a cet âge
SH d’expression hématologique modérée avec retentissement physique ;
volumineuse splénomégalie (niveau 4, grade C)
A noter que la nécessite d’une splenectomie totale dans un second temps est parfois necessaire.
Tout enfant splénectomisé doit être soumis sous Pénicilline V : 50.000 UI/kg/j en 2prises, quotidienne, à vie.
Vaccination systématique anti-pneumocoque, anti méningocoque faite de préférence avant la splénectomie,
avec rappel/5ans, à vie.
2) Infections :
Apparition ou aggravation d’une fièvre.
Foyer infectieux.
Bilan infectieux systématique.
Traitement selon le foyer et le germe :
PNP C3G+ macrolide.
ORL Augmentin.
Infection osseuse (salmonelle, staph doré)
Immobilisation.
ATB : C3G+ fosfo IV pendant 10j puis relai PO par Oxacilline + …. Pour une durée totale de 02 mois.
Méningite + septicémie :
AEG+ syndrome infectieux+ syndrome méningé. C3G + Amiklin + vancomycine.
2. Liées au traitement :
1) Transfusion :
- Allergie.
- Aggravation de l’hémolyse (si allo-immunisation).
- Syndrome frisson-hyperthermie.
- Surcharge.
- Hyperkaliémie, hypocalcémie
2) Complications pos opératoires :
- Hyperplaquettose transitoire après toute splénectomie mais en général sans inconvénient chez
l’enfantaspirine : 3-5mg/kg/j.
- Erythroblastose circulante.
- Hyperleucocytose transitoire sans risque.
B. Complications à moyen et long terme :
1. De la splénectomie Risque infectieux :
- A prévenir par l’ATB prophylaxie et vaccin anti pneumocoque.
- A traiter par une ATB adaptée au foyer infectieux à large spectre actif sur le pneumo et BGN.
53 Dr Nekmouche
2. De la maladie :
- Crises de déglobulisation : 2types :
Crise d’hémolyse sévère : fréquente.
Crise d’origine médullaire portant sur la lignée rouge uniquement.
- Lithiase biliaire (adolescent) ou âge adulte échographie abdominale systématiquement.
- Troubles de la croissance.
- Retard pubertaire.
- Déformations osseuses.
- Ulcère de la jambe.
- Toutes ces complications sont prévenues par la splénectomie.
1) Celles de la transfusion
REFERENCE :
la sphérocytose héréditaire thèse pour l'obtention du doctorat en médecine Fès 2016
Sphérocytose héréditaire dgc et prise en charge science direct 2009
Cours Pr Radoui
Cours Dr Tari
Planche malade Constantine
54 Dr Nekmouche
2. Frottis sanguin
polychromatophilie, une anisocytose et une poïkilocytose sans macrocytose des GR matures.
La présence de sphérocytes dans 30 à 40% des AHAI.
La présence d’érythroblastes circulants
3. Signes biochimiques d’hémolyse
Élévation de la bilirubine libre
la baisse de l’haptoglobine (plus sensible.)
L’élévation du LDH
la présence d’hémoglobine libre plasmatique (plasma rose)
hémoglobinurie et une hémosidérinurie
4. Les tests immuno-hématologiques
1) Test de Coombs direct (Le test direct à l’anti-globuline) (TDA)
Positivité signe la présence d’anticorps et/ou de complément fixés à la surface des globules rouges
Le TCD est l’examen-clé dans le diagnostic d’une AHAI.
Un TCD positif de type IgG ou IgG + C3d reflète le plus souvent un AAc chaud.
Un TCD positif de type C3d isolée traduit habituellement un AAc froid de type IgM
Un TCD négatif ne permet pas d’éliminer le diagnostic d’AHAI.
Un TCD positif n’a pas toujours de valeur pathologique.il peut etre positif dans :
Chez 1/13 000 donneurs sains.
allo-immunisations post transfusionnelles
la maladie hémolytique du nouveau-né
l’intensité de la positivité du TCD n’est pas toujours corrélée à l’intensité de l’hémolyse
2) Étude du sérum (test de coombs indirect)
Est positif dans environ 50% des cas d’AHAI à anticorps « chauds » et de fait la recherche d’agglutinines
irrégulières (RAI) s’avère dans ce cas également positive du fait de la présence de l’auto- anticorps dans le
sérum.
3) Élution directe
L’élution consiste à détacher les anticorps fixés sur les hématies en utilisant des moyens physiques (chaleur)
ou chimiques (éther, acide)
il permet de confirmer la présence d’un AAc, d’étudier sa spécificité et de distinguer les AAc des allo-
anticorps
ne sont pas indispensables au diagnostic en pratique courante.
4) Cytométrie en flux
La cytométrie en flux permet d’apprécier la quantité d’Ac ainsi que les fractions du complément à la surface
du globule rouge.
56 Dr Nekmouche
définie par la survenue simultanée ou décalée d’une AHAI et d’un purpura thrombopénique immunologique
(PTI). Il évolue habituellement de manière chronique avec des poussées entrecoupées de rémission.
B. Anémie hémolytique à auto-anticorps froids
L’AAc est généralement une IgM plus rarement une agglutinine IgG, ou une hémolysine biphasique
1. Hémoglobinurie paroxystique « à frigore »
Secondaire à une maladie infectieuse : pneumonie atypique à Mycoplasma pneumonie, listériose, virose
(oreillons, CMV, MNI…) ou idiopathique
se manifeste par une hémolyse intra vasculaire aiguë La crise est typiquement déclenchée par le froid sans
acrocyanose.
2. Hémolyse par agglutinines froides de caractère polyclonal
1) Infections :
La principale infection en cause est la pneumonie atypique causée par Mycoplasma pneumoniae , listériose,
l’endocardite d’Osler, le paludisme, la leishmaniose, CMV,
2) Autres causes :
Maladies systémiques, hépatites et cirrhose du foie
C. AHAI mixtes
L’AHAI mixte représente moins de 5 % des AHAI chez l’enfant.
Dans cette forme, le TCD est positif de type IgG et C3d et l’étude du sérum donne un Ac de type IgG chaude
et un Ac de type IgM froide.
Elle est liée au lupus érythémateux systémique
VI. PRISE EN CHARGE
A. Objectifs
Entraîner une guérison ou une rémission prolongée
Permettre une qualité de vie satisfaisante
B. Mesures générales
Une hospitalisation
Maintien d’une bonne hydratation
Supplémentation systématique en acide folique
Prévention des infections opportunistes
C. Transfusions
Dans le cas des AHAI à auto-anticorps « chauds », les hématies transfusées sont détruites au même rythme
que les hématies du patient lui-même. La transfusion y est donc illogique car inefficace.
une transfusion limitée en volume peut être indiquée en cas de mauvaise tolérance clinique de l’anémie
et/ou ou de déglobulisation rapide ou profonde
La transfusion doit être débutée à faible débit 1 ml/kg/heure, puis, après 10-15 mn, poursuivie à
4 ml/kg/heure avec paliers intermédiaires progressifs
59 Dr Nekmouche
En cas de maladie des agglutinines froides, la durée de vie des hématies transfusées est normale si les
concentrés érythrocytaires sont réchauffés à 37°C au cours de la transfusion.
D. Agents stimulants l’érythropoïèse (Erythropoïétine recombinante) : HAS 2017
Le recours ponctuel à un agent stimulant l’érythropoïèse (érythropoïétine recombinante) peut s’avérer utile
dans les formes sévères AHAI à anticorps « chauds » ou « froids » dépendantes des transfusions lorsque le
niveau de la réticulocytose est inadapté comparé au degré de l’anémie.
ce traitement (prescription hors AMM) peut aider à « passer le cap » dans l’attente d’un réponse au
traitement « spécifique » (grade C)
doses habituellement utilisées 3 à 4 fois plus importantes que celles habituellement préconisées au cours
de l’insuffisance rénale chronique terminale.
E. Les échanges plasmatiques : Le recours aux échanges plasmatiques doit être restreint aux seuls cas
d’AHAI gravissimes avec mise en jeu du pronostic vital (grade C)
F. Traitements spécifique
1. Traitement des AHAI à auto-anticorps « chauds » protocole HAS 2017
1. L’AHAI-C idiopathique
Le traitement de l’AHAI-C idiopathique doit être considéré comme une urgence médicale Il repose
principalement sur la corticothérapie.
1) Corticoïdes
La posologie initiale est de 2 mg/kg/jour de prednisone ou équivalent chez l’enfant (grade C), à maintenir
pendant 3 à 4 semaines.
Dans les formes graves, elle peut être initialement administrée par voie intraveineuse (methylprednisolone 2 à 4
mg/kg/j en 4 fois), ou sous la forme de bolus intraveineux (methylprednisolone 15 mg/kg/jour sans dépasser
1000 mg, de J1 à J3) ou encore de dexaméthasone à forte dose (40mg J1-J4)
La posologie initiale à maintenir pendant 3 à 4 semaines puis on procède a une décroissance qui doit être
progressive, par paliers de 10-15 jours, rapide jusqu’à 0.5 mg/kg/j, puis plus lente ensuite.
Chez l’enfant, le passage de la corticothérapie un jour sur deux n’est pas recommandé dans ce contexte de
maladies auto-immunes, car source de rechutes
Si Rémission Complete persistante Arrêt des CTC en 3 à 6 mois +++ (HAS 2017)
En cas de rechute sous corticothérapie, une réponse peut être à nouveau obtenue après augmentation de la
dose au dernier seuil minimal efficace.
Si la corticothérapie est inefficace à court terme ou corticodépendance ou rechute la deuxième ligne de
traitement doit être discutée (voire algorithme)
2) Immunoglobulines à hautes doses intraveineuses
L’efficacité des IgIV est relativement faible (40 à 50% de réponse initiale) au cours de l’AHAI.
En conséquence, le recours aux IgIV qui n’ont pas d’AMM dans cette indication, n’est pas recommandé en
pratique courante à l’exception de formes particulièrement sévères, cortico-résistantes et dépendantes des
transfusions (grade C).
60 Dr Nekmouche
Les immunoglobulines peuvent être utilisés en association avec les CTC (1 à 2 g/kg/jr en 1 à 5 jours).
3) Rituximab
le rituximab (hors-AMM, RTU en cours) est le médicament qui a le meilleur rapport bénéfice/risques (grade
A/B) est indiqué :
1) Si la corticothérapie s’avère totalement inefficace avec nécessité d’un support transfusionnel après 2
semaines de traitement bien conduit, (environ 10 à 15% des patients)
2) en cas de cortico-dépendance avérée (> 10 mg/j)
3) en cas de rechute précoce (dans les 6 mois) de l’AHAI après l’arrêt de la corticothérapie
Il peut être utilisé soit selon
le schéma classique de 4 injections hebdomadaires à 375 mg/m2 pendant 4 semaines
soit selon le schéma type « polyarthrite rhumatoïde » correspondant une dose fixe de 1000 mg à 2
semaines d’intervalle (J1 et J15).
Le taux de réponse globale à 1 an avec l’un ou l’autre de ces schémas est identique et égal à 75%.
4) Azathioprine (AMM) :
Imurel : cp 25mg, 50mg
Posologie : 2 mg/kg/jour, en une prise
une rémission est obtenue dans 50 à 60% des cas
une durée de traitement de 3-4 mois est souvent nécessaire avant de pouvoir statuer sur son efficacité.
En cas d’efficacité le traitement peut être poursuivi 18 mois à 2 ans.
5) Le mycophénolate mofétil (MMF) (hors AMM) :
Cellcept : cp 250mg, 500mg
posologie : 600 mg/m2 x 2/j
permet d’obtenir une réponse en 3 à 4 mois chez environ 50 à 60% des patients (grade C).
6) Ciclosporine A (hors AMM) :
Neoral :cap 10 ,25,50,100mg ;sol buv 100mg/1ml
Posologie : 3 à 5 mg/kg/j,
la ciclosporine A entraîne une réponse dans 50 à 60% de cas.
La surveillance régulière du taux résiduel de ciclosporinémie permet de vérifier l’observance, et d’adapter la
dose en cas d’intolérance et/ou d’inefficacité.
Ce médicament a principalement été utilisé chez les enfants et parfois en association au mycophénolate
mofétil.
7) Splénectomie
Chez l’enfant, elle ne peut être discutée et envisagée qu’à partir de l’âge de 5 voire 7 ans, en cas de forme
réfractaire à plusieurs lignes de traitements immunosuppresseurs du fait d’un risque infectieux à germes
encapsulés (pneumocoque surtout) notoirement accru dans cette tranche d’âge.
2. Traitement des AHAI-C secondaires
61 Dr Nekmouche
Le traitement repose principalement sur la prise en charge de la maladie en cause. Mais le plus souvent les
cytopénies auto-immunes secondaires sont abordées de la même manière que les formes primaires.
2. Traitement de l’AHAI-F
1) Une transfusion initiale est souvent nécessaire compte tenu de la brutalité de l’hémolyse.
2) La corticothérapie est le plus souvent nécessaire (grade C), pour une durée qui peut se limiter à 2-3
mois. Elle peut être évitée, en cas de bonne tolérance clinique d’une anémie peu profonde, sous
réserve de contrôles rapprochés de la NFS et des marqueurs d’hémolyse.
3) Il est exceptionnel qu’un traitement de seconde ligne soit nécessaire.
4) Eviction du froid
5) Antibiothérapie
Dans les AHAI à anticorps froids post infectieuses, une antibiothérapie peut être indiquée en cas d’infection
broncho-pulmonaire associée, d’autant plus qu’une infection à mycoplasme est identifiée.
62 Dr Nekmouche
G. Mesures associées
1. Vaccinations
Toute vaccination chez un sujet en rémission d’AHAI comporte un risque faible mais non négligeable
d’induire une poussée hémolytique.
L’utilisation de vaccins vivants atténués est contre-indiquée chez les patients atteints d’AHAI traités par
corticoïdes et/ou immunosuppresseurs et/ou ayant un déficit immunitaire associé
Avant une splénectomie ou un traitement par le rituximab, une vaccination antipneumococcique est
fortement recommandée ainsi qu’une vaccination anti-Haemophilus
63 Dr Nekmouche
Le recours à d’autres vaccins inactivés (vaccin antigrippal) n’est pas formellement contre-indiqué
2. Antibioprophylaxie
Elle est systématiquement indiquée pour les enfants ayant subi une splénectomie.
la mise en place d'une antibioprophylaxie systématique par Oracilline® pendant les 2 à 3 ans suivant
l’intervention de 50 000 UI/KG/J chez l’enfant de 10 à 40 kg, de 100 000 UI/kg/j chez l’enfant de moins
de 10 kg.
Evolution :
1. Réponse complète (RC)
- Hb ≥11 g/dL (ou ≥ 12 g/dl chez l’adolescent pubère) et taux de réticulocytes normal (< 120 G/L) à distance (≥ 7j )
d’une transfusion
2. Réponse partielle (RP)
- Hb ≥ 9g/dl chez l'enfant (ou ≥10 g/dl chez l'adolescent pubère) avec gain de plus de 2g par rapport au taux initial
avant traitement et à distance d’une transfusion
3. Non réponse (NR)
1. Hb < 9 g/dl (10g/dl chez l’adolescent) ou ≥ 9g/dl mais avec un gain < 2 g/dl par rapport au taux avant
traitement et ce après un délai suffisant tenant compte du mécanisme d’action du médicament (2 semaines
pour les corticoides, 2 mois pour le rituximab…)
4. Rémission complète
- Hb 11 g/dL chez l’enfant (ou ≥ 12 g/dL chez l’adolescent pubère) avec normalisation des paramètres
d’hémolyse et du taux de réticulocytes, en l’absence de tout traitement, et ce à 2 reprises à au moins 4 semaines
d’intervalle.
5. Rémission partielle
- Hb >10 g/dL avec gain d’au moins 2g/dL par rapport au taux avant traitement, avec signes d’hémolyse
persistante en l’absence de tout traitement autre qu’une corticothérapie < 10mg d’équivalent prednisone/j ou
un tt immunosuppresseur à dose stable.
Suivi
Le patient atteint d’AHAI chronique doit être suivi régulièrement (3 à 4 fois par an)
Chez les patients stables sous ou sans traitement (taux d’hémoglobine stable supérieur à 10 g/dl), la
surveillance peut être envisagée sur un rythme de tous les 1 à 3 mois.
Cette surveillance doit être longue durée, au minimum annuelle,
a) Suivi de l’anémie hémolytique
Hémogramme avec compte des réticulocytes et des plaquettes
Bilan d’hémolyse : dosage de bilirubine non conjuguée plasmatique, de l’haptoglobine, des LDH
Bilan immunologique : TCD qui reste le plus souvent positif même après obtention d’une rémission
b) Suivi du traitement par corticoïdes et/ou immunosuppresseurs
Kaliémie, glycémie à jeun
Dosage pondéral des immunoglobulines, immuno-phénotypage lymphocytaire
64 Dr Nekmouche
VII. Conclusion
L’AHAI de l’enfant est une pathologie rare qui est souvent sous-estimée.
Elle est hétérogène et nécessite une prise en charge pluridisciplinaire et personnalisée.
Les caractéristiques clinico-biologiques sont des éléments précieux qui permettent de guider la démarche
diagnostique, la stratégie thérapeutique ainsi que le suivi.
Protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) Anémie Hémolytique HAS fevrier 2017
Cour Dr Bouhafara clinique Saint Michel
65 Dr Nekmouche
1. Définition :
Les aplasies médullaires sont des insuffisances quantitatives globales ou électives touchant
a de degrés variables la production des éléments figurés de sang (GR, GB, PQT).
Avec une moelle hypoactive ou désertique sans rapport avec un envahissement médullaire
par un processus malin ou myeloproliferatif.
Cette definition exclue donc :
Une insuffisance medullaire qualitative a moelle riche rentrant actuellement dans le
cadre des dyserythropoïeses.
une insuffisance medullaire suite a un envahissement par un processus malin
hematopoïetique ou extra hematopoïetique.
2. Intérêt:
Fréquence ; rare chez l’enfant.
Age : tout âge surtout avant 1an.
Sexe : égal fréquence.
Gravité : liée au syndrome hémorragique.
Etiologies : nombreuse acquise ou constitutionnelle.
Pronostic : dépend de l’étiologie.
Possibilités préventives : par conseil génétique si cause constitutionnelle.
Physiopathologie:
DIAGNOSTIC POSITIF:
A. Clinique:
1. Circonstances de découverte :
1) Formes à début aigu :
AEG.
Syndrome hémorragique cutanéomuqueux parfois viscéral.
2) Formes à début insidieux :
Asthénie inexpliquée et durable.
Pâleur intense.
Epistaxis, gingivorragie.
Infections à répétition.
66 Dr Nekmouche
La présence d’une SPM avant tout traitement doit faire penser à une hémopathie maligne sous forme aplasique.
Frottis sanguin:
1) GR : anisocytose modérée avec quelques mégacaryocytes, pas d’érythroblastose.
2) GB : granulopénie sans anomalie morphologique (pas de blaste)
3) PLQ : rares ou absentes.
Myélogramme : confirme l’origine centrale :
La MO est pauvre avec disparition des 03 lignes dans la Forme aigue.
du % des cellules myéloïdes et érythroblastique.
importante de la lymphocytose témoigne d’une de la ligne myéloïde.
Mégacaryocyte absent ou très rare.
Absence de cellules malignes et d’infiltration.
Le myélogramme peut être normal s’il est réalisé dans de zones encore productives dans ce cas il est d’usage
d’en réalisé un second.
Biopsie médullaire:est indispensable afin d’apprécier la richesse réelle médullaire.
Diminution au moins 30% de la cellularité de la MO
Augmentation de la taille des adipocytes.
Précurseurs hématopoïétiques↓↓.
Suffusion hémorragique.
67 Dr Nekmouche
MO vide.
Autres examens:
GR-RH phénotypé.
HLA de l’enfant et de sa famille.
Scintigraphie médullaire.
Etude isotopique.
Bilan biochimique:
Recherché des troubles immunologiques : avant toute transfusion :
Coombs.
Ac antinucléaires, anti leucocytaire ; anti plaquettaire.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Anomalies malformatives.
HDM : date et mode de début.
Notion de diarrhée chronique (stéatorrhée).
2) Retentissement :
FO. CU.
Radio thorax, ECG, écho cœur.
B. Etiologies :
Aplasies médullaires globales :
A. Aplasies médullaires constitutionnelles : (congénitale : 25-30%)
1. Maladie de Fanconi :
Eléments anamnestiques :
Age (5-10ans).
Consanguinité.
Cas similaires dans la famille.
Notion de PPN.
Eléments cliniques et paracliniques :
Dysmorphisme facial.
RSP.
Troubles cutanés : tache café au lait, taches achromiques…
Anomalies malformatives surtout squelettiques (surtout de la colonne radiale et du pouce) clinique et
radiologique.
Diagnostic + par :
Caryotype des lymphocytes périphériques
2. Dyskératose congénitale : Syndrome de Zinsser-Cole-Engman :
1) Définition:
Affection multi systémique associée au développement :
D’insuffisance médullaire.
Un déficit immunitaire.
Risque accru de néoplasie.
Affection Rare, transmission liée à l’X ou TAD ou TAR.
Triade classique=
Pigmentation réticulée de la peau.
Leucoplasie muqueuse.
Dystrophie unguéale.
L’évolution vers l’insuffisance médullaire concernerait près de 90 % des patients
69 Dr Nekmouche
3. Syndrome de Schwachman-Diamond :
Transmission AR.
Associe :
Une insuffisance pancréatique externe (stéatorrhée et/ou enzymes pancréatiques).
Une neutropénie.
Atteintes cardiaques et neurologiques.
Dysostose métaphysaire (40% des cas).
Diagnostic : syndrome de malabsorption dès les 1ères années de vie.
Traitement :
Extrait pancréatiques.
Traitement symptomatique+++ (réanimation hématologique).
Pronostic hématologique mauvais (transformation leucémique : LAM).
4. Syndrome de Dubowitz :
Transmission AR.
RSP.
Microcéphalie + retard mental modéré.
Dysmorphie faciale+ hypertelorisme
Eczéma.
5. Syndrome de Seckel :
Transmission AR.
Nanisme + Tête d’oiseau.
RSP.
Microcéphalie + Retard mental net.
Dysmorphie faciale.
2. Infectieuses :
1) Post virales :
Post hépatitique : au décours d’une hépatite non A non B pronostic sévère.
Autres viroses : EBV, CMV, HSV, ParvoV B19, VIH, R.O.R, Influenzae, Parainfluenzae, Encéphalite équine, Fièvre
des Rocheuses…
2) TBC des organes hématopoïétiques :
Fièvre+ HPM.
Biopsie : diagnostic souvent post mortum.
3. Hématologiques :
1) Aplasie pré leucémique :
Début brutal.
Guérison en 2-4semaines.
Evolution rapidement favorable vue une rémission complète.
Suivie par l’apparition d’une leucémie au bout de quelques semaines ou quelques mois (LAL).
2) HPN :
Hémolyse+ aplasie médullaire.
Exceptionnelle chez l’enfant.
4. Immunologiques :
Maladie auto-immunes sévères : LED, PR…
Dysgammaglobulinémie.
Greffe de moelle.
1) Erythroblastopénie transitoire :
Jeune enfant : 06mois- 4ans.
Il existe souvent une virose antérieure (fièvre, infections des VAS, diarrhée).
Evolution toujours spontanément favorable en 4-6semaines.
Traitement : transfusion.
Diagnostic différentiel avec maladie de Blackfan-Diamond : âge (début tardif), pas de malformations associées.
2. Acquises :
Médicamenteuses : chimiothérapie, D Pénicillamine.
Toxiques : benzène, radiations ionisantes.
Idiopathiques…
72 Dr Nekmouche
2. Etiologique :
Les aplasies constitutionnelles +++.
Les aplasies d’origine virale (post hépatitiques)
3. Paraclinique:
FNS :
Réticulocyte < 20.000.
Plaquette < 20.000.
PNN < 500 ; < 200 (très sévère : risque infectieux majeur).
B. Evolution :
1. Evolution rapidement défavorable :
AM sévère mortelle en quelques semaines par hémorragie ou infection grave.
1. AM sévère :
En présence de donneur apparenté GMO d’emblée.
En absence de donneur ou en l’attente androgène SAL.
2. AM modérée :
1) Androgénothérapie :
Indiquée en 1ère intention dans les AM modérées.
Médicament : Nilevar cp 10mg.
Posologie : 1-2mg/kg/j.
Efficacité apparait en quelques semaines à 03 mois (1ère semaine TR).
Si traitement efficace maintenir pendant une année réduction progressive du traitement (0,1-0,2mg/kg/j)
sur 1-2ans pour permettre de supprimer les besoins transfusionnels et assurer une meilleure qualité de vie.
A noter qu’il faut attendre au moins 06 mois pour conclure son échec.
Si réponse maintenir pendant une année puis dégression prudente jusqu’à une dose d’entretien puis arrêt.
Si échec (après 06mois de traitement) ou rechute :
En présence de donneur apparenté GMO.
En absence de donneur ou en l’attente SAL.
2) SAL
Indiqués en cas d’absence de donneur compatible ou lors du conditionnement à la GMO.
Posologie : 15mg/kg/j pendant 5jrs consécutifs en IV.
Résultats : 1-3mois FNS : GB, puis GR, puis plaquettes.
En cas de rechute 2ème cure Nilevar.
3) Ciclosporine :
Si échec du SAL.
Utilisée avec succès dans les AM sévères.
Posologie : 10mg/kg/j10mg/kg po pendant 2mois puis traitement d’entretien 4mg/kg/j.
Réponse thérapeutique en 02mois.
Actuellement indiquée uniquement si la GMO est impossible.
4) Greffe de la MO :
C’est une méthode partiellement curative.
Indiquée dans les AM sévères (surtout post hépatitiques).
IV. Evolution au long terme :
Références
APLASIE MEDULLAIRE CHU Constantine
APLASIE MEDULLAIRE Dr SAADI AITAYA
APLASIE MEDULLAIRE Dr GUELIL AITAYA
APLASIE MEDULLAIRE thèse de doctorat en médecine faculté de médecine de Fès
76 Dr Nekmouche
La maladie de Fanconi
I. DEFINITION :
La maladie de Fanconi est une maladie génétique rare, de transmission autosomique récessive,
faisant partie des syndromes d’insuffisance médullaire héréditaire.
C’est une affection caractérisée par des malformations congénitales, une pancytopénie
progressive et une prédisposition aux cancers.
II. EPIDEMIOLOGIE :
- prévalence : estimée entre 1 et 5 par million d’habitants dans le monde
- Age : La MF est une maladie essentiellement de la seconde enfance, dans la plupart des cas
elle se déclare entre 5 et 10 ans.
III. GENETIQUE :
- Mode de transmission : La MF une maladie génétique transmise selon un mode récessif
(sauf pour les très rares patients se fait par un mode lié a X)
IV. PATHOGENIE
L’instabilité génétique décrite dans la MF résulte d’une atteinte des mécanismes de
réparation de l’ADN
C’est l’anomalie des gènes impliqués dans la réparation de l’ADN dont la mutation entraine
une pathologie par défaut de réparation
Ces anomalies induisent une radio-sensibilité, une chimio-sensibilité, une prédisposition au
développement de cancers, et parfois un déficit immunitaire.
V. MANIFESTATIONS CLINIQUES:
1. Insuffisance médullaire :
1) Le syndrome anémique :
La pâleur est le plus souvent le premier signe révélateur de la MF
pâleur, asthénie, tachycardie, dyspnée d’effort et souffle cardiaque [
2) Le syndrome hémorragique :
La thrombopénie représente l’anomalie la plus constante
syndrome hémorragique cutané (purpura ecchymotique ou pétéchial),
muqueux (épistaxis, gingivorragie), viscéral (hématurie, hémorragie digestive), rétinien et
Cérébroméningée
3) Le syndrome infectieux :
Il apparaît plus tardivement et moins intensément que l’anémie.
2. Le syndrome malformatif
1) Le faciès :
78 Dr Nekmouche
- Le visage est de forme triangulaire avec un menton étroit parfois rétrograde, le nez est petit,
pincé, les oreilles sont petites, bas ou mal implantées.
- La microphtalmie est fréquente et responsable d’un pseudohypertélorisme
- microcéphalie
2) Le retard staturo-pondéral
- Présentent un véritable nanisme harmonieux.
- Ce retard de croissance, selon certains auteurs, est dû à un déficit en hormone de croissance ou à
des troubles endocriniens hypophysaire
3) Les troubles de la pigmentation cutanée:
- trois formes lésionnelles.
les taches café au lait qui sont congénitales et stables.
la mélanodermie siégeant au niveau des plis de flexion, due à l’augmentation de la
sécrétion hypophysaire en mélanostimuline
des taches hyper ou hypo-pigmentées.
4) Les anomalies squelettiques:
- Pouce absent, hypoplasique, bifide, surnuméraire, , court ou mal implanté.
- hypoplasie ou absence du radius, dysplasie du cubitus
- syndactylie des orteils, luxation congénitale de la hanche, orteils surnuméraires, hypoplasie de la
tête fémorale.
- spina bifida, scoliose, sinus sacro hypoplasie des cotes
5) Les anomalies neuropsychiques et neurosensorielles :
- Strabisme, hypoacousie
- Les anomalies du SNC sont très rares
- Les enfants ont un niveau intellectuel normal.
I. EXAMENS HEMATOLOGIQUES
1. FNS :
- La thrombopénie est la première anomalie hématologique observée
- l’anémie est normochrome, normocytaire parfois macrocytaire et arégénérative
- La leucopénie est retrouvée plus tardivement et s’aggrave progressivement
2. Myélogramme
- Montre initialement une moelle pauvre, ou franchement hypoplasique
3. BOM
- Est le seul examen qui permet la confirmation du diagnostic d’aplasie médullaire.
- Elle montre un appauvrissement plus ou moins homogène en précurseurs hématopoïétiques au
profit des cellules graisseuses
4. Autres anomalies biologiques :
1) Anomalies de l’Hb F : Un taux anormal d’Hb F constitue un argument en faveur de la MF
2) Les troubles endocriniens : défaut en hormone de croissance, une hypothyroïdie, diabète
79 Dr Nekmouche
syndrome tumoral.
FS, PM : cellules anormales.
Seule l’évolution permet de trancher (guérison en 2-4semaines ou évolution vers une leucémie
aigue en quelques semaines ou quelques mois)
Une HPN :
hémolyse nocturne+ protéinurie.
Rare chez l’enfant (adolescent).
Une AM immunologique :
un contexte de DI.
une dysgammaglobulinémie.
2. Syndrome de Schwachman :
Age : 1ère année de vie.
Insuffisance pancréatique externe (diarrhée chronique + syndrome de malabsorption).
Atteinte cardiaque, neurologique…
Dysostose métaphysaire.
Neutropénie+++.
Lavage obsessionnel des mains avec de la bétadine voire avec du savon stérile.
Utiliser du matériel stérile jetable.
Limiter au maximum les manipulations et ne faire que les prélèvements nécessaires
Alimentation stérile pas de nourriture externe.
Soins de bouche systématique par un antifongique : mycostatine, Bicarbonaté à 14‰ ou
fungizone.
Hygiène corporelle quotidienne.
Prise régulière de la T°.
2) Bilan infectieux :
HMC répétées.
ECBU.
Coproculture, parasitologie des selles.
Radio thorax.
Prélèvements de la gorge, peau, OGE…
3) Antipyrétique :
Paracétamol : 15 mg/kg/injection x 4 par jour perfusion de 15 min (sans dépasser 4 g/j)
Pas d’AINS ni d’Aspégic +++++++
4) Antibiothérapie :
ATB initiale
1) CEFTAZIDIME (Fortum®) : 40 mg/Kg / injection X 3 / j IVD (Sans dépasser 2 g /injection)
2) AMIKACINE (Amiklin®) : 15 mg/ Kg/j IVL/ 30’en 1 fois
Réévaluation a H 96
Si la fièvre Persiste : ajouter
Un Antifungique
AMPHOTERECINE B : FUNGIZONE®
1 perfusion de 6 H /j
J1 : 0,25 mg/Kg /j
J2 : 0,5 mg/Kg/j
A partir de J3 : 1 mg/kg/j
Associer POLARAMINE IV à H0 ± H4+ CTC
Traitement spécifique :
1. Androgénothérapie :
Les Androgènes stimulent l’hématopoïèse. L’action majeure se porte sur la lignée érythrocytaire
permettant une élévation du taux d’hémoglobine. (stimule l’érythropoïétine) avec une efficacité
moindre sur la leucopénie et La thrombopénie
Indiquée dans les AM modérées, en absence de donneur ou en l’attente de la GMO.
Médicament : Nilevar cp 10mg.
Posologie : 1-2mg/kg/j.
Référence :
Anémie de Fanconi thèse pour l'obtention du doctorat en médecine 2016
Planche malade Constantine
CAT
CAT DEVANT
DEVANT UNE
UNE APLASIE
APLASIE FEBRILE
FEBRILE RESOP
Pas a pas en pédiatrie
84 Dr Nekmouche
Anémie de Blackfan-Diamond
I. Définition:
L'anémie de Blackfan-Diamond (ABD), ou erythroblastopenie congénitale, se présente comme une
anémie arégénérative normocytaire, liée à une aplasie pure de la lignée erythroblastique
II. Epidémiologie
un retard staturo-pondéral, fait partie du contexte malformatif. il sera souvent aggravée par
la corticothérapie prolongée
Cardiaque : CIV, CIA, Coarctation de l’aorte
la sphère urogénitale:
- Rein unique
- Rein en fer a cheval
- hypospadias
La moelle épinière.
2. biologique:
1) FNS
Anémie normochrome macrocytaire
Globules blancs et plaquettes normales
2) un taux de réticulocytes très bas < 1%
3) électrophorèse de l’hémoglobine: Hb F élevé
4) Fer sérique, VITB12 élevé
5) Frottis sanguin : normchromie ; normo ou macrocytose pas d’anomalie morphologique
3. Medullogramme:
Richesse cellulaire normale avec un déficit électif en précurseurs de la lignée rouge,
érythroblastes absentes ou <3%.
Lignée myéloïde et megacariocytaire normale
4. Caryotype : zone achromique Ki K16 élargie.
5. Biologie moléculaire
Dosage ADA érythrocytaire (40%).
Mutation du gène sur le Ch 19q13 (25%).
V. Discussion diagnostic :
- Devant une erythroblastopenie avant de retenir le dgc de la maladie de Blackfan-
Diamond on doit éliminer les autres causes :
les causes aigues acquises :
1. Origine médicamenteuse :
prise de médicaments : EPO, INH, chloramphénicol, barbiturique, diphénylhydantoïne...
2. Origine virale :
ParvoV B19 : terrain (AH chronique ou immunodépression) sérologie.
Autres virus : hépatites A, B, C, EVB… sérologies.
3. Origine bactérienne :
Salmonelle, méningocoque, staph, streptocoque…
4. IRA bilan rénal
86 Dr Nekmouche
2. Maladie de Fanconi
Il s'agit d'une aplasie médullaire constitutionnelle révélée pendant les premières années de la
vie et associée à une petite taille et à un contexte malformatif varié.
En cas de doute, une recherche de la fragilité chromosomique spontanée et provoquée in vitro
qui est présente dans la maladie de Fanconi est absente dans la maladie de Blackfan-Diamond.
1. Corticothérapie :
commencer les CTC après l’âge de 1 an (jamais avant 6-8mois).
87 Dr Nekmouche
Si Corticosensibilité :
réponse stable au traitement : DME pour atteindre un seuil très bas arrêt du traitement
peut être parfois possible rémission spontanée.
Corticodépendance à haut seuil : >0,5mg/kg (rechute à la)
Risque important des effets secondaires des CTC (surtout retard statural).
Pour réduire ces effets secondaires alternance de périodes de plusieurs mois de CTC et des
périodes de recours aux TS pour rattraper partiellement pendant ces dernières la part du retard
statural lié au traitement.
Corticorésistance secondaire :
En cas de corticorésistance, il est recommandé de tenter chaque 1-2ans une corticothérapie
pendant 15-1mois car il existe une possibilité de rémission spontanée ou d’acquisition tardive
d’une corticosensibilité.
2. Programme transfusionnel :
1) Indication :
Transitoire en alternance avec la corticoticotherapie
88 Dr Nekmouche
la maladie de Blackfan-Diamond, est une anomalie constitutionnelle rare qui survient dans les
premiers mois de la vie. Les deux armes thérapeutiques essentielles sont la corticothérapie et
les transfusions et dont le pronostic dépend essentiellement de la Corticosensibilité.
Référence
Planche malade Constantine
Présentation Dr zerifi
Diu hematopediatrie
89 Dr Nekmouche
HEMOPHILIE
I. Introduction :
– L’hémophilie est une anomalie constitutionnelle de la coagulation, transmise selon un mode
récessif lié au chromosome X, due à un déficit en facteur VIII (hémophilie A) ou en facteur IX
(hémophilie B) de la coagulation.
II. Intérêt :
– Fréquence : rare, l’hémophilie A est 4 fois plus fréquente que l’hémophilie B
– Gravité liée à la sévérité du syndrome hémorragique
– La prise en charge est multidisciplinaire : médecin, chirurgien, kinésithérapeute
– Le traitement substitutif a amélioré le pronostic
– Prévention possible par le conseil génétique et le diagnostic prénatal
III. GENETIQUE :
– De transmission récessive liée au sexe,
– La femme conductrice a autant de chance d’avoir une fille conductrice que saine et un garçon
hémophile que sain
– L’hémophilie chez la fille est rare :
Mère conductrice+père hémophile
Existence d’une mutation
IV. DIAGNOSTIQUE POSITIF
A. Circonstances de découverte
Les circonstances du diagnostic sont variables et on peut observer schématiquement trois cas de
figure :
1. Hémorragies caractéristiques
1) Hémarthroses
– L'hémarthrose ou épanchement hémorragique intra articulaire est l'accident hémophilique le
plus fréquent.
– Elle atteint les articulations soumises à des pressions importantes (chevilles, genoux, hanches)
ou peu protégées (poignets, coudes).
90 Dr Nekmouche
– Elle se manifeste par une douleur et un gonflement articulaire avec limitation des mouvements
liée à l'épanchement intra-articulaire
2) Hématomes musculaires
- Certains sont dangereux et mettent en jeu le pronostic vital et le pronostic fonctionnel :
– Les hématomes du plancher de la bouche, du larynx (risque d'asphyxie).
– L'hématome de psoas
– Les hématomes rétro péritonéaux
– Hématome du mollet, du tiers inférieur de l'avant-bras entraînant le syndrome de Volkmann
– Hématome du creux poplité et du poignet (face antérieure) comprimant le tronc nerveux
(médian et cubital)
– Hématome rétro-orbitaire (risque de cécité).
2. Manifestations hémorragiques diverses non spécifiques
– Hémorragies muqueuses
– Hématuries
– Hémorragies digestives
– Hémorragies du système nerveux central (hémorragies intracrâniennes ou intra-rachidiennes)
– Plaies cutanées fréquentes chez le petit enfant
– Hémorragies post-opératoires mêmes pour des gestes minimes (extraction dentaire,
amygdalectomie).
C. Bilan para-clinique
Le diagnostic positif est biologique
– TCA : allongé ou très allongé
– Le temps de Quick, le temps de thrombine, le fibrinogène et le temps de saignement sont
normaux.
– Le dosage des facteurs VIII et IX confirme l’hémophilie et son type :
- Le type d’hémophilie un déficit en facteur VIII (hémophilie A) ou en facteur IX (hémophilie B)
- la sévérité :
< 1 % : sévère
1 à 5 % : modérée
6 à 40 % : mineure selon définition internationale
– En cas de facteur VIII abaissé, le dosage du facteur Willbrand permet de différencier
l’hémophilie A de la maladie de Willbrand.
V. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
2. Déficit en Facteur XI
3. Auto-anticorps anti F. VIII
– Survenant au cours de certaines néoplasies, de lymphomes.
– L'addition de plasma témoin au plasma du patient ne corrige pas le TCA (même après une
incubation de 2 heures à 37°).
B. Allongement isolé du TCA sans syndrome hémorragique
1. Déficit en Facteur XII
– Il sera éliminé par le dosage spécifique du F. XII.
– Ce déficit n'entraîne aucun risque hémorragique.
2. Anticoagulant circulant
– De type antiprothrombinase survenant dans de nombreuses affections auto-immunes (lupus
érythémateux), néoplasiques, infectieuses
– L'addition de plasma témoin au plasma du patient ne corrige pas le TCA.
VI. PRISE EN CHARGE
A. But :
Arrêter le saignement articulaire par un trt substitutif efficace.
Prévenir et traiter les récidives et les complications de la maladie (les séquelles des hémorragies
répétées+++).
Education des parents et même l’enfant pour la prise en charge.
Permettre une vie sociale et scolaire proche de la normale.
Coordonner l’action multidisciplinaire+++.
B. Mesures générales:
Si l’hémophilie est connue, contrôler la carte d’hémophilie, pour préciser :
Le type d’hémophilie
la sévérité :
< 1 % : sévère
1 à 5 % : modérée
6 à 40 % : mineure selon définition internationale
la présence ou non d’un inhibiteur anti VIII ou anti IX
le produit substitutif habituellement utilisé
Ce qu’il ne faut pas faire :
Attendre l’avis CCI ou la réalisation des examens pour traiter
prescrire aspirine, AINS ou injections IM
ponctions autres que veineuses périphériques sans correction du déficit
prise de température rectale
contentions circulaires pendant toute la durée d’immobilisation
mobilisation brutale d’un membre douloureux
C. Traitement substitutif:
Le médicament délivré par les pharmacies hospitalières sur prescription médicale
Substituer avec le produit habituellement utilisé par le patient, en cas d’urgence Utiliser le
produit disponible localement
92 Dr Nekmouche
1. Facteur VIII :
– d’origine plasmatique : Immunate ®
– d’origine recombinante : KOGENATE Bayer ®
– Dose : une injection de 1 UI / Kg augmente le taux de 2 %
– 1/2 vie du FVIII en moyenne : 8-12 h
2. Facteur IX :
– d’origine plasmatique : Immunine ®
– Dose : une injection de 1 UI/Kg augmente le taux de 1%
– 1/2 vie du FIX en moyenne : 20 h (16 à 24 h)
3. Hémophilie avec inhibiteur ACC+
– Facteurs dits by passing : capable d’induire la coagulation en court circuitant FVIII ; FIX
Novo Seven :
Dose : 90 µg/kg en bolus IV toute les 2 a 3 heures jusqu'à l’obtention d’une hémostase
efficace
puis l’intervalle est progressivement augmenté 4, 6, 8,12h aussi longtemps que le trt est
jugé nécessaire (Vidal)
FEIBA :
Dose : 80-100 UI/kg 2 à 3 fois par jour sans dépasser 240UI/kg/24h
Débit : 2UI /kg/min
Hémophile B
FAC IX :
40UI/kg /12h pour l’hémarthrose constituée
70-80UI/kg/12h pour la hanche ou volumineuse et hyperalgique pdt 10j)
93 Dr Nekmouche
Novo Seven :
Dose : 90 µg/kg en bolus IV toute les 2 a 3 heures jusqu'à l’obtention d’une hémostase
efficace
puis l’intervalle est progressivement augmenté 4, 6,8,12h aussi longtemps que le trt est
jugé nécessaire (Vidal)
FEIBA :
Dose : 80-100 UI/kg 2 a 3 fois par jour sans dépasser 240UI/kg/24h
Debit : 2UI /kg/min
4. Ponction articulaire :
– La ponction est indiquée en cas de saignement majeur lorsque l’articulation reste tendue,
tuméfiée, douloureuse et ne répondant pas au trt substitutif ; surtout la hanche car risque
de nécrose de la tête fémorale
– La ponction de l’articulation est proscrite sans substitution préalable
5. Corticoïde : corticoïdes 1 mg/kg/jour pendant 3 à 5 jours Si hémarthrose très volumineux
B. Hématomes
1) Hémophile A :
FAC VIII : Plasmatique ou KOGENATE
– 30-40UI /kg /8h pour les hématomes superficiel
94 Dr Nekmouche
2) Hémophile B :
FAC IX :
40UI/kg /12h
80UI/kg/12h pour les hématomes de psoas et les hématomes de localisation
dangereuse) pdt 10 jours
E. Epistaxis :
– Compression 10 minutes et/ou méchage
– Se méfier d’une localisation postérieure
– Pommade HEC® imprégnée dans la mèche nasale
– Si échec : facteur VIII : 20 à 30 UI/kg – facteur IX : 40 UI/kg
F. Hématuries :
– Pas de substitution systématique en première intention (risque de colique néphrétique par
caillot sanguin), sauf si déglobulisation ou traumatisme associé.
– hyperhydratation en l’absence de douleurs 3l/m2/j sans dépasser 3l
– pas d’anti fibrinolytique (risque de coliques néphrétiques)
– repos au lit
– si persistance de l’hématurie : injection de 20 UI/kg de facteur VIII ou 30 UI/kg de facteur
IX
– Ex. Complémentaires (CBU, échographie rénale).
95 Dr Nekmouche
Expliquer les principales manifestations de la maladie en insistant sur le risque vitale de certaines
localisations hémorragiques non extériorisées notamment neuro-méningé et les situations qui
imposent une hospitalisation en urgence.
Leur expliquer son caractère génétique, le mode de transmission sans pour autant culpabiliser la
mère.
Vu son caractère chronique, l’idéal thérapeutique reste le trt à domicile : automédication
Préciser les interdits (en l’absence de substitution)
X. COMPLICATIONS :
Récidive de l’hémarthrose :
Substitution plus prolongée + kinésithérapie.
Arthropathie hémophilique :
À redouter si hémarthrose répétée.
Signes cliniques :
- Gros genou chronique douloureux avec impotence fonctionnelle.
- Limitation articulaire.
- Amyotrophie et attitude vicieuse irréductible (flessum, équin…).
- Rétraction tendineuse.
Signes radiologiques : 4 stades :
1. Ostéoporose, élargissement des épiphyses avec irrégularité de la surface sous chondrale
(aspect festonné).
2. Pincement articulaire, microgéodes.
3. Hypertrophie épiphysaire, pincement important, géodes et ostéophytes.
4. Erosion et Incongruence des surfaces articulaires, déformation articulaire (angulation,
déplacement).
Nécessitant une synovectomie arthroscopique ou chirurgicale (cheville, coude).
3) Rythme :
Chaque 3 mois.
4) Paramètres de suivi :
Clinique :
DSP, DPM si nourrisson
97 Dr Nekmouche
Vaccination et Scolarité.
CCM et syndrome hémorragique.
Examen ostéo-articulaire et bucco-dentaire.
Biologique:
RAI après chaque transfusion.
Sérologies virales et bilan hépatique/6mois.
NFS + bilan martial.
Recherche d’ACC (Ac anticoagulant circulant).
XII. PREVENTION
1. Enquête familiale pour dépister d'autres hémophiles et les femmes conductrices de
l'hémophilie
2. Conseil génétique
3. Diagnostic anténatal
XIII. CONCLUSION
L'hémophile est une maladie hémorragique à vie, mettant en péril le pronostic fonctionnel voir
parfois vital du malade atteint. Sa prise en charge nécessite une équipe médico-sociale
pluridisciplinaire stable, disponible et bien coordonnée.
PURPURAS
I. DEFINITION
Le terme de purpura définit une lésion élémentaire de la peau ; des muqueuses caractérisées par
l’extravasation spontanée du sang issu des vaisseaux . Il est l’expression d’une anomalie de
l’hémostase primaire touchant le fonctionnement plaquettaire, vasculaire ou l’interaction entre
plaquettes et vaisseaux.
II. INTERET
– Situation fréquente en hématologie pédiatrique
– Il représente une urgence diagnostic puisqu'elle témoigne d'une anomalie de l'hémostase
potentiellement sévère ou d'une altération vasculaire, voire des deux.
– Il est le plus souvent d'origine plaquettaire chez l'enfant
III. PHYSIOPATHOLOGIE
A. L’hémostase primaire
Est une succession d’évènements qui aboutit à la formation d’un agrégat de plaquettes sur la
brèche vasculaire.
Ce clou plaquettaire doit être consolidé par la formation d’un réseau de fibrine issu de la
coagulation plasmatique.
Les intervenants de l’hémostase primaire sont : le vaisseau, le facteur Willebrand, les plaquettes
et le fibrinogène.
1. Le vaisseau
L’endothélium au repos possède des activités antithrombotiques et antiadhésives.
Lorsqu’il est activé ou lésé, il acquiert un phénotype procoagulant, proinflammatoire par le biais
de l’expression de molécules d’adhérence et l’induction de cytokines.
Le sous-endothélium est thrombogène. Il est composé de macromolécules : les collagènes, les
microfibrilles, la fibronectine, la thrombospondine, le facteur Willebrand, les
glycosaminoglycanes.
2. Le facteur Willebrand (wWF) et le fibrinogène
Le wWF et le fibrinogène sont présents dans les granules des plaquettes et le plasma.
Le facteur wWF est une glycoprotéine indispensable à l’adhésion et à l’agrégation plaquettaire.
Fibrinogène joue un rôle important dans l’agrégation des plaquettes entre elles.
3. Les plaquettes
La membrane de la plaquette est formée d’une bicouche phospholipidique dans laquelle sont
insérés des récepteurs pour le facteur Willebrand (récepteur glycoprotéique GPIb) et le
fibrinogène (GPIIbIIIa), ainsi que pour l’ADP, le collagène, la thrombine.
D'apparition spontanée
Ne s'effaçant pas à la pression.
Ephémères: rouge pourpre, évoluant vers la disparition sans séquelle, en suivant les couleurs de
la biligénèse.
Evoluant par poussées favorisée par l'orthostatisme
Siège :
cutané : points de pression (bretelle, ceinture ….) zones déclives: membres inférieurs
lombes ;sus claviculair ; périorbitaire
muqueux : voile palais, face interne des joues
Hémorragies viscérales : Les hémorragies viscérales (digestives ou intra-alvéolaires) ou
cérébroméningées sont rares en l’absence de CIVD (coagulation intra-vasculaire
disséminée) et/ou de leucostase associée.
V. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Lésions érythémateuses des maladies éruptives
– Télangiectasies : dilatations pulsatiles anormales et permanentes des petits vaisseaux et des
muqueuses (maladie de Rendu-Osler)
– Autres : rarissimes chez l'enfant (angiomes stellaires).
Ils s' effacent à la vitropression.
- La thrombopénie est considérée comme grave si le taux est inférieur à 10.000 /mm3, quelle
que soit la symptomatologie cliniqueTerrain
NB : ne pas oublier de demander le groupage phénotypé et le fond œil en urgence
A. Purpura thrombopénique
- C'est le plus fréquent type de purpura chez l'enfant
Clinique :
- Purpura monomorphe, pétéchial, répartis de façon plus ou au moins homogène et
symétrique sur tout le tégument, et peut s'accompagner d'hémorragies cutanéo-muqueuses
ou d'hémorragies viscérales.
Paraclinique :
- TS augmenté et taux de plaquettes diminué (< 150.000 /mm3)
- Tout chiffre de plaquettes bas doit être vérifié par un second prélèvement sur un milieu
citraté et par examen du frottis de sang
Le myélogramme
- Est un examen indispensable à la recherche de l'existence ou non de mégacaryocytes, il
précise l'origine centrale (trouble de production) ou périphérique (hyperdestruction) de la
thrombopénie
-
1. Purpura thrombopénique d’origine centrale
A. Purpura acquis
La thrombopénie est souvent associée à une atteinte des autres lignées
1) L’origine toxique:
l’alcool: chez l’adolescent la thrombopénie est secondaire à la cirrhose et l’alcool qui
entraine un déficit en acide folique limitant la production médullaire
Médicaments: antimitotiques, chloramphénicol, antithyroidiens, hydantoines,
oestrogènes, sels d’or, thiazidique, sulfamides: Bactrim
102 Dr Nekmouche
B. Purpuras constitutionnels
1) Maladie de Fanconi
Amégacaryocytose congénitale
2) Anomalie de May-Hegglin
Thrombopénie modérée avec plaquettes géantes corps de Döhle: inclusion intra-
cytoplasmique .
3) Syndrome de Wiskott-Aldrich
Thrombopénie, thrombopathie, eczéma
Déficit immunitaire humoral + cellulaire
2. Thrombopénie périphérique
– Myélogramme riche, avec de nombreux mégacaryocytes (normal).
1) Thrombopénie d'origine infectieuse
– Virale : varicelle, rougeole, MNI, rubéole, HIV.
– Bactérienne : septicémie à E. coli ou autres.
– Candida : subfébrile + purpura. (malade immunodéprimé)
2) Thrombopénie par hypersplénisme
Une thrombopénie peut accompagner une splénomégalie quelque soit l'étiologie, mais on la
retrouve surtout dans les splénomégalies secondaires à une hypertension portale, à une
thalassémie majeure ou à la maladie de Gaucher
3) Thrombopénie de consommation
– CIVD : contexte particulier, troubles de la coagulation
– un angiome géant du foie chez le nouveau-né
- Le syndrome hémolytique et urémique chez l'enfant de moins de 3 ans (anémie hémolytique
avec schizocytes, insuffisance rénale).
- Le syndrome thrombotique thrombocytopénique (syndrome de Moskowitz) se rencontre
surtout chez le grand enfant ou l'adulte, associant une insuffisance rénale, une anémie
hémolytique et de troubles neurologiques.
4) Thrombopénie d'origine immuno-allergique (Iatrogène)
– Analgésiques (Aspirine +++ , anti-inflammatoires)
– Antibiotiques (Pénicilline, Sulfamides)
– Anti-convulsivants et sédatifs (barbituriques, hydantoïnes, Carbamazépine, Valproate de sodium)
– Quinine et Quinidine.
5) Thrombopénie immunologique
– Allo-immunisation post-transfusionnelle : elle est due à la formation d'iso-anticorps inactifs sur
les propres plaquettes du malade, mais actifs sur les plaquettes du donneur.
– Auto-immune : lupus érythémateux aigu
103 Dr Nekmouche
2. Thrombopathies acquises :
– Médicaments +++ : Aspirine. AINS antibiotiques (Pénicilline à fortes doses), Diazepam
– Hémopathies malignes
– Insuffisance rénale chronique – syndrome néphrotique
– Cardiopathies congénitales cyanogènes
– Dysglobulinémies
PURPURA VASCULAIRE
Purpura vasculaire
1. Non inflammatoire
1) Purpura nécrotique (thrombi intra capillaire)
2) Fragilité capillaire
2. Inflammatoire
1) Capillarites
2) vasculaires
A. Purpura vasculaire non inflammatoire
Purpura non infiltré
Sans atteinte des parois vasculaires
Biopsie cutanée : inutile.
Correspondent aux purpuras :
-nécrotiques par thrombi intra-capillaire
-par fragilite capillaire
1. Purpura nécrotique par thrombi intracapillaire
Clinique :
Ecchymotique +/- bulleux
Prédomine aux extrémités notamment au visage
Évolution vers la nécrose fréquente
L’histologie montre une nécrose et des thromboses vasculaires.
Etiologies :
Cryopathies
CIVD
Embolies de cristaux de cholestérol
Syndrome des antiphospholipides
Déficit en protéine C.
1. Capillarites purpurique
purpura dermatologique; n’intéressent que la peau
Taches brunes ponctuées de purpura
Siègent sur les membres inférieurs
Taille variable, parfois extensif
• regroupent :
1) Périarthrite noueuse
2) Angéites granulomateuses à ANCA :
Maladie de wegener
Maladie de Churg et Strauss.
Purpura de l’enfant Dr BELADGHAM
Purpuras Pr M Bousahba
Purpuras Pr Radoui
107 Dr Nekmouche
I. INTRODUCTION :
A. Définition :
Le PTI est défini comme un syndrome hémorragique cutanéo-muqueux, en rapport avec une
thrombopénie périphérique, lié à une destruction des plaquettes par des anticorps, en l’absence
de maladie auto-immune sous-jacente.
La thrombopénie est définie par un taux plaquettaire inférieur à 150 000/mm3.
On distingue les PTI aigus (nouvellement diagnostiqué) , pour les quel la guérison est obtenue en
moins de 3 mois, PTI persistant 3 – 12 mois des PTI chroniques > 12 mois.
B. Intérêt :
Affection fréquente en pédiatrie
Diagnostique facile
La gravité réside dans la mise en jeu du pronostic vital en fonction de l’intensité du syndrome
hémorragique et/ou de son siège
L’évolution est dans la majorité des cas bonne
DEFINITION :
Le PTIA (PTI nouvellement diagnostiqué) est défini par un PTI dont l’évolution est inférieure à 03
mois
Lié à une destruction des plaquettes par des auto- anticorps survenant sans cause apparente en
absence de pathologie auto-immune systémique
Le pic d’âge de survenu est entre 2 et 6 ans
PHYSIOPTHOLOGIE
DIAGNOSTIC POSITIF :
A. Circonstance de découverte :
peut être découverte :
- De manière fortuite lors d’un hémogramme systématique (exemple : bilan
préopératoire, bilan de MAI)
- lors d’un syndrome hémorragique
B. Anamnèse. Elle permet :
1. D’affirmer l’absence d’antécédents évocateurs de thrombopénie constitutionnelle :
1) Recherche de manifestations hémorragiques (notamment après intervention chirurgicale)
et/ou de thrombopénie antérieures chez l’enfant et/ou sa famille
2) Existence de signes ou pathologie associés à certaines thrombopénies constitutionnelles:
Infections à répétions pouvant évoquer l’existence d’un déficit immunitaire et/ou
eczéma (syndrome de Wiskott Aldrich),
Anomalies constitutionnelles (malformations osseuses, dysmorphie faciale, retard de
développement, surdité, cataracte…),
Néphropathie.
2. D’affirmer l’absence de signes associés susceptibles d’évoquer une hémopathie maligne,
notamment de douleurs osseuses, fièvre inexpliquée
3. De rechercher des facteurs déclenchant :
infection virale dans les 3 à 6 semaines précédentes,
vaccination dans les 6 semaines précédentes (ROR notamment)
prise récente de médicaments ou de toxiques
4. De rechercher des antécédents familiaux d’auto immunité
5. De décrire les circonstances d’apparition du syndrome hémorragique : typiquement
d’apparition rapide en 24 à 48 heures.
C. Examen cliniques : doit être complet. Il permet :
1. FNS :
thrombopénie < 150 000/m3
La thrombopénie est strictement isolée sans atteinte des autres lignées sanguines
(notamment pas de macrocytose, évocatrice d’anomalie de l’érythropoïèse)
Parfois anémie en rapport avec l’hémorragie
2. Frottis sanguin :
Plaquettes de formes normales, parfois de taille un peu augmentée, mais pas de PLT
géantes
Absence de schizocytes et de cellules anormales
VGM, VPM
3. En fonction du contexte clinique :
L’étude du groupe sanguin phénotypé en cas de syndrome hémorragique sévère
Un scanner cérébral ou une IRM en urgence en cas de céphalées ou autre symptomatologie
neurologique.
Une échographie abdominale en cas de douleur abdominale, d’anomalie de la palpation
abdominale, ou d’hématurie.
4. Myélogramme :
Richesse normale, nombre normal ou augmenter de mégacaryocytes
110 Dr Nekmouche
SIGNES DE GRAVITES :
PRISE EN CHARGE :
A. But :
Arrêter un saignement éventuel.
Obtenir le plus rapidement possible un taux de PLT suffisant à fin d’éviter tout risque
hémorragique grave.
Prévenir et guetter les complications pouvant survenir lors de l’évolution.
B. Mesures générales:
Repos au lit.
Réduire l’activité physique.
Gestes d’hémostase : méchage (épistaxis), lavage gastrique (hématémèse), hyperdiurèse
(hématurie)…
Proscrire :
Injection IM, ponction d’un gros vaisseau.
Prise d’aspirine, AINS, antiagrégant.
Prise de la température rectale.
Brossage dentaire.
C. Traitement spécifique: selon les recommandations de PEC du PTIA de l’enfant HAS 2017
1. Une abstention thérapeutique initiale est proposée chez les patients présentant à la fois :
Un score hémorragique de Buchanan compris entre 0 et 2 et un taux de plaquettes
supérieur
112 Dr Nekmouche
à 10 000/mm3
l’absence d’ATCD récent de traumatisme crânien
2. Un traitement est proposé uniquement:
Chez des patients ayant un score hémorragique de Buchanan >ou= 3
Et/ou chez les patients ayant un taux de plaquettes < 10 000/mm3
En cas d’intervention chirurgicale ou de geste invasif
Conditions socioéconomiques défavorables
Age <1an
1. une corticothérapie :
Médicament :
Prédnisone : cp 5 mg
Schémas thérapeutiques :
- 2 mg / kg /j avec dégression sur 2 semaines : 2 mg/kg/j pendent 7j, 1 mg/kg/j pendent 7j,
0,5 mg/kg/j pendent 7j
- Ou 4 mg/kg/j en 2 prises pendant 4 jours sans dépasser la dose de 180 mg/j avec arrêt brutal
(pas de décroissance)→ le plus recommandé actuellement
- Ou Dexaméthasone 10mg/m2/j pdt 4j
2. Immunoglobulines polyvalentes :
- 0,8-1g/kg J1 J3 ou (0,4g/kg/j pdt 5j selon SHIP2007)
- Le débit de la première perfusion doit être lent
4) Une transfusion de culot globulaire doit être effectuée en cas de signes de mauvaise
tolérance de l’anémie et/ou d’un taux d’hémoglobine inférieur à 8 g/dl
La vincristine : 1,4 mg/m2 sans dépasser 2mg et le Facteur VII activé (hors AMM)et les
agonistes de la TPO peuvent être utilisés dans les situations d’extrême gravité
Surveillance :
A. Maladie :
1. Clinique :
CHD, CCM
Syndrome hémorragique : épistaxis, nouveaux éléments hémorragiques…
Examen neurosensoriel.
CU : hématurie.
2. Paraclinique:
1) NFS :
Dans les 48h suivant le dg si non régression clinique ou d’aggravation du score
hémorragique.
A J3 du début du traitement par Ig IV et entre J3 et J5 du début du traitement par CTC pour
évaluer l’efficacité du traitement choisi.
2) Echographie abdomino-pelvienne (si douleur abdominale, anomalie à la palpation
abdominale, hématurie).
3) FO régulièrement si PLT très diminuées.
4) TDM cérébrale ou IRM (céphalée, anomalies à l’examen neurologique).
B. Traitement :
1) Ig :
Fièvre, éruption, anaphylaxie, hypotension, céphalées.
Fonction rénale.
2) CTC :
Poids, PA.
Glycémie, CU (glucosurie).
Iono sg (risque d’hypokaliémie).
EVOLUTION :
Si Ig CTC
SUIVI
A. Rythme de suivi :
- Consultation systématique à J21-J28.
- puis :
1/3mois06mois.
1/06mois 01an.
1/1an.
B. Paramètres de suivi :
1. Clinique :
EG, CCM.
Syndrome hémorragique CM.
Recherche d’un syndrome tumoral : H-SPM, ADP.
Examen somatique complet
2. Biologique :
FNS : plaquettes/2-3 mois jusqu’à 6-12mois ou à l’occasion d’un Sd hémorragique, geste ou
intervention chirurgicale ou toute activité à risque.
CU
COMPLICATION :
Passage à la chronicité :
Définie par la persistance d’un taux de plaquettes constamment bas avec ou sans manifestations
hémorragiques 3 – 12 mois dans les PTI persistant et > 12 mois dans les PTI chroniques.
2. Avoir déterminé si le PTIC est isolé ou s’intègre dans un cadre plus large, « vrai Maladie
auto-immune » ou déficit immunitaire héréditaire :
1) maladies auto-immunes :
lupus
116 Dr Nekmouche
baEvans
Sjögren
Syndrome des antiphospholipides
2) déficits immunitaires :
WAS
Déficits T
Déficits B dont déficit commun variable (l’auto-immunité peut précéder la baisse des
Ig ; intérêt dans certains cas de la répétition du dosage pondéral des Ig)
ALPS
3) infections virales (VIH, VHB, VHC, EBV)
4) infection par Helicobacter pylorii
B. Moyens :
1. Corticothérapie :
En cas d’échec du traitement par IG IV
Ses effets secondaires empêchent son utilisation prolongée
2. Immunoglobulines polyvalentes :
Justifiées si elle entraine une élévation importante et prolongée du taux de
plaquettes permettant un intervalle de traitement de 3-4 semaines
4. Splénectomie
Chez l’enfant, elle ne peut être discutée et envisagée qu’à partir de l’âge de 5 voire 7 ans, en
cas de forme réfractaire à plusieurs lignes de traitements immunosuppresseurs du fait d’un
risque infectieux à germes encapsulés (pneumocoque surtout) notoirement accru dans cette
tranche d’âge.
L’intérêt prédictif de l’étude de la durée de vie isotopique des plaquettes sur l’efficacité de la
splénectomie est discuté.
C. Indications thérapeutiques :
1. Si Buchanan <3 et plaquette >10000 et vie quotidienne normale : abstention
2. Si Buchanan >3 et plaquette < 10000 et altération de la vie quotidienne
les trt de 1er ligne (IgIV ou courtes cures CTC) peuvent être proposés pendant de nombreux
mois ou années a la demande ou programmés chaque 3-4 semaines
3. Si échec
La stratégie thérapeutique du trt de 2eme ligne n’est pas codifiée et reste personnalisée en
fonction du contexte clinique
Le principe est d’utiliser un de ces trt en monothérapie et d’attendre au minimum 3mois avant
de parler d’échec et de passer au trt suivant et si on a une bonne réponse le trt ne doit pas
excéder à 18 mois a 2 ans
La splénectomie en dernier recours
- Apprendre à regarder la bouche régulièrement est plus utile que de contrôler la NFS trop
souvent
- Eviter la surmédicalisation : autoriser et aménager école (PAI), sports (CI sports violents
limitée aux taux de plaquettes < 20 000)
- Contre-indiquer Aspirine*, AINS, IM, prise de température rectale
- Petits moyens : hygiène bucco-dentaire, EXACYL, gazes hémostatiques, DICYNONE en cas de
ménorragies, chirurgies programmées
- Suspendre les vaccinations jusqu’à 1 an après normalisation du taux de plaquettes
1) Le siège (cervical, axillaire, inguinal), mais également les autres aires ganglionnaires.
2) La taille (mesures précises permettant des comparaisons aux différents examens
3) La consistance: dure, ferme, molle...
4) La mobilité : fixée ou non.
5) La sensibilité :
- Caractère douloureux Adénite.
- Caractère indolore Lymphome, métastase
6) Le nombre d'adénopathies, leur appartenance à une même chaîne ou à des chaînes
ganglionnaires différentes.
7) L'adhérent ou non au plan profond
8) Présence ou non d'une périadénite.
– La notion d'adénopathies bilatérales et symétriques est importante à souligner.
– Les ganglions pré-auriculaires, épitrochléens, sus-claviculaires, poplités sont toujours
pathologiques.
2. L'examen du territoire drainé par l'adénopathie
- Rechercher la présence ou non d'une lésion récente ou ancienne
- Le territoire drainé peut être cutané, mais également buccopharyngé et ORL quand il s'agit d'une
adénopathie cervicale.
3. L'examen somatique
– Précise l'état général (fièvre, asthénie, anorexie et amaigrissement)
– Recherche un syndrome tumoral (hépato-splénomégalie, masse abdominale
– Recherche un syndrome anémique ou hémorragique.
– Recherche une cause locale en particulier une porte d'entrée infectieuse
C. Examens complémentaires
1. Examens de première intention
– Hémogramme avec compte des réticulocytes
– Etude du frottis en recherchant en particulier un syndrome mononucléosique, c maligne
– VS, CRP.
– Radiographie thoracique (rechercher des adénopathies médiastinales).
– IDR à la tuberculine
– Sérologie (toxoplasmose, mononucléose infectieuse. SIDA) au moindre doute
2. Ponction ganglionnaire : adénogramme
LES INDICATIONS DE LA PONCTION GANGLIONNAIRE
– Examens précédents non contributifs
– Ganglion inquiétant d'emblée car dur, volumineux ou persistant d'après 3 à 4 semaines
d'évolution.
Elle peut montrer :
- Diagnostic confirmé par le myélogramme (mise en évidence des leishmanies dans les cellules
réticulo-histiocytaires)
3) Trypanosomiase :
- les adénopathies intéressent surtout les chaînes cervicales et sous claviculaires et plus rarement
les chaînes axillaires ou inguinales.
- Les adénopathies sont modérément hypertrophiées, mobiles, indolores, élastiques. Elles ne
suppurent jamais.
- maladie rare, mais qu'il faut savoir évoquer devant une poussée d'adénopathies disséminées
associées à une splénomégalie chez un enfant pouvant présenter une altération importante de
l'état général, de la fièvre, des anomalies de numération. Cette activation s'accompagne d'une
hypofibrinémie et d'une hématophagie retrouvées au myélogramme.
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4) Sarcoïdose
2. Adénopathies occipitales
- Il faut systématiquement rechercher une cause locale au niveau des cheveux, pédiculose, teigne,
impétigo-dermato-sébum.
3. Adénopathies pré-auriculaires
– Infections chroniques des yeux ou des paupières
– Conjonctivites virales.
4. Adénopathies axillaires
– Une infection de la main ou des doigts représente la cause la plus fréquente des adénopathies de
ce siège.
– Adénite inflammatoire suite à une vaccination par le BCG,
– La maladie des griffes du chat en cas de notion de griffure.
5. Adénopathies inguinales
– Le plus souvent secondaires à une infection bactérienne des membres inférieurs.
– Les dermatoses fessières, pubiennes, la maladie de Leiner-Moussous chez le nourrisson
– Les tumeurs osseuses, musculaires, des membres inférieurs
VI. ATTITUDE PRATIQUE
– La conduite à tenir devant une adénopathie dépend de la taille, le siège, l'évolutivité, son
caractère isolé ou non, une inflammation et une zone ramollie.
A. Une adénopathie isolée
– Une adénopathie inférieure ou égale à 1 cm de diamètre justifie une simple surveillance
– Une adénopathie supérieure à 1 cm :
o Si douloureuse, inflammatoire, rénitente : ponction ramenant souvent du pus. Mettre en
culture, antibiotique + anti-inflammatoires.
o Si indolore : selon la taille on peut faire une ponction montrant soit une adénite d'aspect
inflammatoire, soit des cellules malignes. Une étude cytologique ne doit pas retarder une
biopsie si le ganglion augmente. Schématiquement, une adénopathie isolée supérieure à 3
cm doit être biopsiée d'emblée, en demandant des appositions.
B. Adénopathies généralisées
- Eu dehors d'une étiologie évidente, il faut pratiquer de façon systématique, outre l'examen
clinique : numération formule sanguine, intradermo-réaction à la tuberculine, sérologie
toxoplasmique et syphilitique, radio thoracique, vitesse de sédimentation, ponction
ganglionnaire. Si le doute diagnostique persiste après ces examens, la biopsie ganglionnaire
s'impose.
CONCLUSION
Le diagnostic d'adénopathie superficielle est assez banal et peut exprimer des pathologies très
différentes, à savoir : une infection cutanée de voisinage, un syndrome infectieux viral, un
envahissement par un processus tumoral ou un lymphome.
Référence :
COURS PR RADOUI
COURS DR BOUHAFARA
EMC PEDIATRIE 2006
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