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Lepassageauxnormesias Ifrs 121220150024 Phpapp02
Lepassageauxnormesias Ifrs 121220150024 Phpapp02
Devant le jury :
Mme. BOUNGAB Souad, professeur chercheur à l’ENCGT, Présidente
M. BAKOUR Chafik, professeur chercheur à l’ENCGT, Membre
Sous l’encadrement de :
Mme BOUNGAB Souad, professeur chercheur à l’ENCGT
M. TALIDI Mohammed, responsable de l’entité comptabilité à la CDG
Mes remerciements vont premièrement Mme. BOUNGAB Souad qui m’a été d’une grande aide
pour le choix de ce thème et qui a employé des efforts sans égal pour m’encadrer.
Enfin, je remercie mes amis, Mlle. BENMHELLA Shahinaz, Mlle. BENACHOUR Afaf et M. RAIH
Yassine qui ont eu l’amabilité de me soutenir et assister tout au long de la préparation de cet
humble travail.
SOMMAIRE
Introduction générale ..................................................................................................................... 1
CHAPITRE 2. Projet de mise en place des normes IAS/IFRS au sein de la CDG ....................... 21
SECTION I. Première application des normes IFRS : résumé de la norme IFRS1 ...................... 21
SECTION II. Méthodologie de mise en place du projet de conversion aux normes IFRS au sein
de la CDG ................................................................................................................................... 25
PARTIE II. Impacts de la mise en place des normes IAS/IFRS sur l’information
financiere de la CDG.......................................................................................... 31
SECTION II. Traitement des principales normes IAS et leur adoption à la CDG ....................... 34
CHAPITRE 4. Impact des normes IAS/IFRS sur la CDG et l’information financière .................. 39
CHAPITRE 5. Les incidences des normes IAS/IFRS sur l’analyse financière de la CDG ............ 44
SECTION III. Impact des normes IAS/IFRS sur la rentabilité économique ................................ 46
Bibliographie ................................................................................................................................. 52
Annexes ......................................................................................................................................... 55
Glossaire........................................................................................................................................ 57
RESUME
Dans un contexte de globalisation et d’internationalisation, la mise en pratique d’une
normalisation comptable unique, quel que soit le pays ou l’entreprise en question, s’avère
prometteuse puisque cette adoption des normes internationales viendraient satisfaire les
besoins de différents investisseurs et actionnaires, mais il ne faut pas négliger aussi que
réforme de cette ampleur dans le monde, exige des efforts de formation considérables pour
toutes les catégories d’utilisateurs des comptes. Il s’agira de réapprendre.
A ce jour, plus de 100 pays ont adopté les IAS/IFRS, plusieurs autres suivront dans le futur.
Quant au Maroc, l’obligation d’adopter les normes IAS/IFRS se limite à la consolidation des
établissements de crédit et assimilés suite à la circulaire 56/G/2007 de BANK AL MAGHRIB.
Pour les groupes cotés, le CDVM s’est contenté de proposer la consolidation selon les normes
IFRS comme option pour ceux qui la désirent. On note parmi les groupes cotés ayant adopté les
normes IAS/IFRS le groupe MAROC TELECOM et le groupe ADDOHA.
Dans le présent rapport, nous allons étudier le cas d’un établissement de crédit assimilé, à
savoir la Caisse de Dépôt et de Gestion. Celle-ci a procédé en 2007, avec l’aide de consultants
du cabinet Déloitte, à la conversion aux normes IAS/IFRS à travers deux grandes phases :
La phase de diagnostic : Cette phase a consisté à préparer la conversion aux normes via le
recensement des différentes méthodes d’évaluation utilisées dans le groupe. Ceci dans le but
de les comparer aux stipulations des normes IAS/IFRS et d’en sortir avec un manuel de
procédures approprié.
La phase de mise en œuvre : il s’agit de préparer le bilan consolidé d’ouverture de l’année 2008
selon les normes IAS/IFRS d’une part ; et de mettre à niveau le système d’information de
consolidation d’une autre part.
Bien sûr, un tel projet ne peut se réaliser sans qu’il ait des impacts sur la structure de la CDG et
son information financière.
Côté impacts sur l’information financière, on constate que la norme la plus influente est
l’IAS39 : les instruments financiers. Chose qui est fort normale vu que ces actifs représentent le
cœur de l’activité de la CDG et de l’activité bancaire en général.
ABSTRACT
In a context of globalization and internationalization, the implementation of international
accounting standards, whatever the country or the company in question, is promising since the
adoption of international standards would meet the needs of different investors and
shareholders. However it should not be overlooked also that reform of this magnitude in the
world requires considerable training efforts for all categories of financial statements’ users.
To date, more than 100 countries have adopted the IAS/IFRS and many more will follow in the
future. As for Morocco, the obligation to adopt IAS/IFRS standards is limited to the
consolidation of credit institutions and assimilated following the circular 56/G/2007 of BANK AL
MAGHRIB.
For listed companies, the CDVM is merely proposing the consolidation under IFRS as an option
for those who desire it. There among the listed companies those have adopted IAS/IFRS
MAROC TELECOM group and ADDOHA group.
In this report, we study the case of a credit institution assimilated, namely the “Caisse de Dépôt
et de Gestion”. It proceeded to the conversion in 2007 with the help of consultants from
Deloitte through two major phases:
The diagnosis phase: This phase was to prepare the conversion to the international standards
via the identification of different assessment methods used in the group. This was done in
order to compare them with the stipulations of IAS/IFRS and prepare a suitable procedures
manual.
Of course, such a project cannot be achieved without having an impact on the organization of
the CDG and its financial reporting.
On one hand, one can summarize the impacts on the organization to:
On the other hand, regarding effects on financial reporting, we find that the standard “IAS39:
Financial Instruments” is the most influential. This ascertainment is quite normal since these
assets are the heart of the activity of the CDG and the banking business mostly.
INTRODUCTION GENERALE
A l’aube du troisième millénaire, et dans le cadre d’un climat de concurrence exacerbée par le
mouvement de libéralisation financière mondiale, il est devenu essentiel d’harmoniser
l’information comptable et financière fournie aux investisseurs. Ces dernies exigent de plus en
plus un référentiel unique leur épargnant temps et argent afin de décoder l’information
financière issue des différents référentiels et la comparer.
Cette exigence fut particulièrement accentuée à l’essor de plusieurs scandales financiers tels
l’affaire ENRON suivie d’autres déroutes financières (WorldCom, Adelphia, Tyco,…) et la
disparition du géant de l’audit Arthur Anderson. D’où la naissance d’une nouvelle normalisation
comptable initiatrice d’un état d’esprit unique par rapport à la tradition comptable donnant la
primauté absolue aux actionnaires ou, autrement dit, à la rentabilité des fonds propres des
entreprises. Le lecteur de ce travail aura donc l’occasion de voir les notions classiques issues du
code général de normalisation comptable, tel le principe du coût historique ou de la propriété
juridique, se détrôner face à une logique purement économique et financière donnant une
réalité de marché du patrimoine et de l’activité opérationnelle de l’entreprise.
A partir de l’exercice fiscal 2006, l’union européenne a décidé d’adopter les International
Financial Reporting Standards (IFRS) pour les comptes consolidés des entreprises européennes
cotées en bourse et les établissements de crédit.
En ce qui est le cas du Maroc, il a fallu attendre le rapport de la banque mondiale portant sur
l’évaluation de la normalisation comptable pour considérer l’application des IAS/IFRS.
Ce rapport a été, dès sa parution en 2006, à l’origine de plusieurs plans comptables visant le
renforcement d’un reporting comptable plus fidèle et plus spécifique aux différents secteurs
économiques. C’est ainsi que naquissent le plan comptable des coopératives et associations, le
plan comptable des assurances, le plan comptable des caisses de retraite ainsi que le plan
comptable des établissements de crédit et assimilés1.
1
Les assimilés désignent les organismes financiers spécifiques dont la CDG
Ce dernier a prévu en premier lieu la consolidation des comptes sans déterminer les normes à
suivre ; c’est pourquoi les banques marocaines ont choisi les normes prescrites par la loi
comptable française CRC 98-02.
Le groupe Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), soumis à la loi bancaire depuis Janvier 2006,
s’est vu tenu de présenter ses comptes consolidés en IFRS à partir de la fin de l’exercice fiscal
2008. Et ce, afin de renforcer la qualité de sa communication financière et d’assurer la
confiance des clients.
Quels sont les impacts du passage aux normes IFRS sur la perception de la situation
financière de la CDG?
Comment la CDG a-t-elle pu procéder à la mise en place des normes IAS/IFRS ? Quelles sont les
difficultés rencontrées pour la mise en place de ces normes ? Que peut-on dire de l’applicabilité
des normes IAS/IFRS dans un contexte marocain ? Comment la CDG a-t-elle procédé au
traitement de ces normes ? Quels sont les impacts à la fois managériaux et financiers suite à
l’adoption des normes ? Et enfin, que peut-on en conclure ?
De décrire dans un premier lieu le passage vers les normes IFRS le plus fidèlement
possible à travers l’expérience de la Caisse de Dépôt et de Gestion.
Et dans un deuxième lieu, de ressortir les difficultés, défis et différentes contraintes
rencontrés ainsi que les impacts qui en résultent.
La méthodologie suivie afin lors du stage est une méthodologie mixte dont les grandes étapes
sont comme suit :
Choix du sujet ;
Revue de la littérature ;
Formulation de la problématique ;
Collecte des données : l’outil préconisé à cette fin est les interviews individuelles semi-
dirigées vu que la CDG ne gardait pas la traçabilité des réunions avec les auditeurs de
Deloitte2 pour la mise en place du référentiel IFRS. Côté données financières, nous nous
sommes basés sur les rapports de gestion de la CDG pour l’année 2007 ainsi que le
reporting IFRS destiné à la consolidation pour la même année.
Traitement des données : Après avoir recueilli les informations décrivant le passage aux
normes IFRS, il a fallu rapprocher les versions de chacun des consolideurs puis mener de
nouvelles interviews afin d’aboutir à un récit final.
Analyse des résultats.
Concernant les données numériques, nous nous sommes basés essentiellement sur les états
comptables de la CDG à la fois en IFRS et en normes marocaines qu’on a par la suite analysés à
l’aide du tableur EXCEL.
Ce travail présente un intérêt particulier en occurrence pour la CDG qui lui permettrait
d’étudier les différents impacts de l’application des normes IAS/IFRS surtout sur la perception
de la situation financière. Chose qui peut influer sur la stratégie de communication financière
du groupe.
D’un autre côté, c’était une occasion pour nous d’approfondir et mettre en pratiques nos
compétences théoriques, acquérir la capacité de mener une recherche suivant une
méthodologie scientifique.
2
Le cabinet d’audit qui a accompagné la CDG lors de la mise en place des normes IAS/IFRS
Dans une première partie, nous allons commencer par présenter l’environnement du
stage ainsi que des généralités relevant du cadre conceptuel des normes IFRS et de l’enjeu de
leur application.
Nous décrivons par la suite le processus qu’a suivi notre spécimen, à savoir la Caisse de Dépôt
et de Gestion, afin de basculer vers les normes IFRS pour ses comptes consolidés. Nous y
relaterons aussi les difficultés rencontrées à la fois sur les plans gestion et applicabilité.
Dans la deuxième partie, nous allons rationaliser les propos de ce rapport en fournissant des
données chiffrées à propos de l’impact des normes sur les états financiers dans la mesure du
possible. L’accent sera surtout mis sur l’impact de la norme IAS 39 traitant les instruments
financiers et l’IAS 36 relatant la dépréciation des actifs. Le choix de la première revient au fait
que les instruments financiers représentent le cœur du métier bancaire et, comme nous avons
eu l’occasion de voir lors de notre stage, les retraitements relatifs ont le plus d’impact sur
l’image financière que le groupe fournit au public. La deuxième, de sa part, représente la plus
grande complexité quant à son application.
En guise de conclusion, le point sera mis sur l’applicabilité des IAS/IFRS au Maroc et les
difficultés que peuvent rencontrer les groupes marocains, tout en citant les différentes
extensions et développements possibles à ce mémoire.
3
Voir Finance d’entreprise, Pierre Vernimmen, Pascal Quiry et Yann Le Fur, édition 2010
De cette mission originelle se sont déclinées, à travers le temps, d’autres missions structurantes
pour l’économie nationale, via ses holdings et filiales spécialisées, constituant ainsi un Groupe
majeur multi métiers, rouage central du processus de transformation de l’épargne.
Après plus de cinquante ans d’existence, le Groupe CDG a pu s’ériger en premier investisseur
institutionnel du pays. Au fil des années, il a pu développer et consolider un savoir-faire aussi
large que diversifié dans des métiers exigeant une haute maîtrise et une capacité compétitive
affirmées.
4
Frédérich NIETZCHE, philosophe allemand
5
Voir Annexe : Documents réglementant la CDG
1. L’HISTOIRE 6 DU GROUPE
1959 – 1967 : Consolidation de la souveraineté : Le Maroc, indépendant depuis 1956, se dote
des instruments économiques et financiers nécessaires à l'élargissement et à la consolidation
de sa souveraineté. La création par l'Etat de la CDG, en 1959, s'inscrit dans cette perspective.
L'objectif majeur des Pouvoirs publics jusqu'au milieu des années 60 vise la mobilisation de
l'épargne au profit de l'investissement. Sont créées alors des institutions ayant pour mission de
centraliser l'épargne, distribuer les crédits et dynamiser le marché financier.
Cette période est celle du choix du tourisme comme secteur prioritaire. La CDG s'implique
activement dans cette nouvelle industrie par la création d'un nombre important d'unités
hôtelières, notamment dans le Nord par le biais de sa filiale Maroc-Tourist. C'est à cette époque
que le Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH), spécialisé dans le crédit à l'immobilier et à la
construction d'hôtels notamment, devient, après sa restructuration, une filiale de la CDG.
1983 – 1993 : L’ajustement structurel : Cette décennie est celle de l'ajustement structurel
destiné à rétablir les grands équilibres économiques et financiers. En cette période d'austérité,
la CDG poursuit une politique d'investissement dans les secteurs prioritaires pour les Pouvoirs
publics.
6
Rapport d’activités de la CDG 2002 - 2011
stratégique qui se traduit, entre autres, par l'introduction des nouveaux métiers financiers et
une approche de partenariat avec ses principaux clients.
2000 – 2010 : Partenariats stratégiques : Dès le début des années 2000, et en vue de
contribuer fortement aux objectifs de développement économique et social national, la CDG
s’est fixée comme orientations stratégiques :
2010 + : Référencement sur la ligne de ses métiers : A l’horizon 2010, le groupe CDG
ambitionne de devenir un acteur de référence à l’échelle nationale, sur toute la chaîne de ses
métiers (Prévoyance, immobilier, tourisme, finance,…).
Le Groupe ambitionne également d’être un catalyseur des investissements sur le long terme en
développant une expertise et un savoir-faire lui permettant de contribuer à la réalisation de
grands projets territoriaux structurants et à la venue à maturité des marchés financiers.
2. ORGANISATION DE LA C DG
La Caisse de dépôt et de Gestion est un établissement public affilié au trésor public et donc au
ministère de l’économie et des finances par l’intermédiaire d’une commission de surveillance à
l’instar du conseil d’administration des sociétés anonymes. Cette commission compte parmi ses
membres :
Directeur général
Secrétaire général
Pôle depôts et
consignations
On remarque que le PNB8 consolidé du groupe fut de 5071 MDH9, soit une baisse de 3,6% par
rapport à 2010 avec une contribution en hausse des activités assurances et immobilières (SCR 10
et CGI11). Cette baisse est due essentiellement à la baisse des cours sur la place casablancaise et
la stagnation du marché. Chose qui a fait de la réalisation des plus-values importantes une
tâche difficile.
6000
5000
840 588
Autres
4000 955
1398
Aménagement immobilier et
3000 746 tourisme
1073 Assurances
2000
Banques et activités financières
2719
1000 2012
0
2010 2011
Le RNPG12, de son côté, a connu une fausse baisse de 58% en raison d’une cession non
courante des titres de Meditel. Une analyse objective sans tenir les opérations exceptionnelles
réalisées nous montre que le groupe a réalisé une hausse de son RNPG d’environ 20%. Chose
7
Pour plus d’informations, consulter la communication financière du groupe en annexe
8
Produit net bancaire
9
Millions de DH
10
Société Centrale de Réassurance
11
Compagnie Générale Immobilière
12
Résultat net part du groupe
qui a permis de dégager une rentabilité économique de 0,6% (soit une hausse de 0,1% contre
2010) et une rentabilité financière de 4,9% (une hausse de 1,3%) confirmant ainsi la sainté des
investissements créateurs de valeur du groupe.
Autres Banques et
24% activités
financières
25%
Aménagem
ent
immobilier
et
touristique
48% Assurances
3%
Au-delà du caractère réglementé et d’intérêt général intrinsèque à ces activités, la priorité pour
l’avenir est de renforcer le rôle de l’Institution, d’une part, dans la mobilisation et le
développement de l’Epargne à long terme, et d’autre part, en tant que tiers de confiance des
fonds d’épargne et dépôts réglementés, et ce, à travers :
La mise en place d’une « activité bancaire » réglementée aux meilleurs standards pour
les professionnels de la justice et les consignations ;
La Groupe dispose d’un savoir-faire historique dans ce domaine. Sa capacité à s’engager sur le
long terme dans des projets complexes, de grande envergure, à maturité longue et à niveau de
risque important font du Groupe Caisse de Dépôt et de Gestion un acteur unique dans ce
domaine au Maroc.
Banques, finance et assurances : Le Groupe Caisse de Dépôt et de Gestion est présent dans le
secteur Banque/Finance/ Assurance à travers CDG Capital, Fipar- Holding, le Crédit Immobilier
et Hôtelier, la Société Centrale de Réassurance, la Caisse Marocaine des Marchés, et Atlanta-
Sanad.
Le résultat de mandats confiés par l’Etat à la CDG pour la mise en place de la Société
Centrale de Réassurance et la Caisse Marocaine des Marchés comme outils mis à la
disposition des sociétés d’assurance marocaines et des PME afin d’accéder à une offre
de réassurance dans le premier cas et une offre de garantie permettant le financement
des entreprises intervenant dans le cadre de marchés de l’Etat.
On verra donc en premier lieu, et de manière succincte, ce que l’IASB propose via sa norme
IFRS1 : première application des normes IFRS. Ensuite, nous mettrons le point sur le cas de la
CDG en relatant comment elle a réussi sa conversion.
Manque de comparabilité des entreprises dans le temps (pour une même entreprise) et
dans l’espace (entre différentes entreprises) ;
Un niveau de subjectivité important au niveau de l’établissement des comptes ;
Une information financière ni admise ni comprise sur les différentes places boursières
du monde ;
Un langage financier très hétérogène et marqué parfois par un manque de transparence
des comptes et une faible qualité de l’information fournie ;
L’adoption des règles et méthodes comptables uniformes pose le problème des systèmes
comptables des principaux pays du monde, qui ont tous des conceptions théoriques
différentes.
Les objectifs liés au développement des normes internationales peuvent être ramenés aux
points suivants :
L’objectif d’un référentiel comptable unique est donc de mettre en place un langage comptable
unifié dans un cadre plus large d’unification des marchés de capitaux (notamment en Europe).
Derrière la modification des systèmes comptables propres de chaque pays, l’enjeu principal est
l’apparition d’un langage comptable universel applicable aux états financiers de toute
entreprise.
Cela explique les nombreuses années de lutte d’influence (cabinets d’audit, sociétés
multinationales…etc) qui ont précédé l’apparition d’un consensus international.
Les Trustees ont encore un organisme chargé de l’interprétation des normes dénommé
l’International Financial Reporting Interpretation Committee (IFRIC). Celui-ci, successeur du
Standards Interpretation Committee (SIC) de l’IASC, a pour mission d’interpréter les normes
existantes et surtout celles où des traitements divergents pourraient en faire objet. Elle
comporte douze membres nommés sur un mandat de trois ans.
Au niveau européen, l’UE dispose d’un organisme chargé de l’expertise technique liée à
l’application des normes comptables internationales IAS/IFRS dénommé l’European Financial
Reporting Advisory Group (EFRAG). Tandis que l’Accounting Regulatory Committee (ARC),
composé des représentants des Etats membres, a pour mission de rendre les avis sur les
propositions de la commission et d’élaborer le calendrier d’entrée en vigueur des normes.
BAYOUSSEF Mohamed Ali – Gestion Financière et Comptable Page 16
Le passage aux normes IAS/IFRS et leur impact sur l’information financière des groupes marocains : cas CDG
Le processus suivi par l’adoption d’une norme comptable au niveau européen est rigoureux.
Dans un premier temps, l’EFRAG étudie l’applicabilité de ladite norme à l’union européenne et
est adopté par l’ARC qui décide du calendrier et de son application. Ensuite on entreprend la
traduction de la norme dans chacune des langues officielles de la communauté européenne
pour éviter toute mésinterprétation. En dernier lieu, la norme est publiée sous forme de journal
officiel des communautés européennes (voir Figure 4: Structure de l'IASB).
On peut donc résumer ce qu’a précédé en une seule ligne par la formule suivante :
Ainsi, le Ministère des Finances a lancé il y a quelques années une étude, financée par un don
de la Banque Mondiale, dont l’objectif principal est de renforcer et de moderniser le cadre
institutionnel et organisationnel du CNC14.
Les banques doivent alors faire migrer leurs comptes consolidés aux référentiels IAS/IFRS. Un
changement auquel elles se préparent conjointement avec Bank Al Maghreb qui assure aussi
bien l’encadrement que le contrôle de ce basculement. La direction de supervision bancaire
(DSB) à Bank Al Maghreb a adapté les règles de consolidation et d’évaluation du plan
comptable des établissements bancaires (PCEC) aux canevas internationaux. Cette adaptation
s’est basée sur deux des règles les plus complexes: IAS 39 qui traite de la comptabilisation et
évaluation des instruments financiers et IFRS 7 relative aux informations sur les instruments
financiers dont l’étude plus profonde des impacts sera détaillée plus tard.
13
Report on the Observance of Standards and Codes ou rapport sur le respect des normes et des codes. Pour plus
d’informations visiter :
http://www.finances.gov.ma/portal/page?_pageid=53,17814589&_dad=portal&_schema=PORTAL&id=158&lang=
Fr
14
Conseil Nationale de la Comptabilité
« Des mesures devraient être engagées pour introduire l’obligation de présenter des comptes consolidés
pour tous les établissements de crédit, entreprises d’assurances, sociétés faisant appel public à l’épargne,
et tous les autres groupes dépassant certains seuils (par exemple, de chiffres d’affaires, de total bilanciel
et/ou de personnel). L’adoption pure et simple des normes comptables internationales (IAS/IFRS) en lieu
et place du projet de méthodologie relative aux comptes consolidés présenterait le double avantage de
se référer à un référentiel reconnu (notamment par l’Organisation Internationale des Commissions de
Valeurs (OICV) et l’Union Européenne) et de pouvoir cristalliser les ressources humaines et financières du
Maroc sur l’application de ces normes plutôt que sur l’élaboration d’un nouveau référentiel. »
Les IFRS étant applicables par essence aux comptes consolidés, il a été procédé à une refonte
substantielle des règles de consolidation et de présentation des états de synthèse consolidés
dans l’objectif de les rendre conformes à l’ensemble des IAS/IFRS.
15
Voir extrait du circulaire 56/G/2007 en annexe
D’autres dispositions relatives aux comptes individuels ont été revues en faisant converger
certaines méthodes de comptabilisation et d’évaluation vers les normes IFRS et réduire les
distorsions par rapport à ces dernières.
Les IAS/IFRS ont pour vocation d’appliquer des normes comptables compréhensibles,
reconnues dans le monde entier, capables de fournir une information transparente et de
qualité, destinée aux utilisateurs (dirigeants, investisseurs, membres du personnel,
fournisseurs, clients, État…) afin de les sécuriser et les aider dans leur prise de décisions.
L’objectif ultime des normes comptables internationales IAS/IFRS est de fournir une
information financière utile pour les utilisateurs. Elle doit, de ce fait, répondre aux quatre
caractéristiques qualitatives suivantes: l’intelligibilité, la pertinence, la fiabilité et la
comparabilité.
Les deux dernières sections de ce chapitre s’intéresseront par la suite au volet pratique du
projet de bascule. Nous répondrons donc aux questions suivantes :
16
Voir figure 5 : Processus de passage aux normes IAS/IFRS
La mobilisation des énergies est essentielle à la réussite du projet qui doit conduire tous les
acteurs de l’entreprise à anticiper le changement plutôt que de le subir. Sous l’impulsion de la
direction générale, véritable maître d’ouvrage du chantier, un chef de projet sera désigné
pour Constituer et animer un groupe de travail dédié. Ce groupe aura pour principales missions
de :
Réaliser les travaux selon les étapes définies en amont et notamment l’état des lieux des
divergences et informations manquantes,
Coordonner les travaux de sous-commissions éventuelles (ateliers de travail),
Proposer des solutions en matière d’organisation,
Soumettre des propositions de choix comptables,
Organiser la communication.
Former les équipes. Pour contribuer à la réussite du projet, ce groupe devra comprendre des
représentants de tous les services ou de toutes les entités concernées (direction financière,
consolidation, contrôle de gestion, comptabilité, procédures, systèmes, audit, communication, formation,…),
des spécialistes IAS, les commissaires aux comptes et/ou des consultants extérieurs. Le recours
BAYOUSSEF Mohamed Ali – Gestion Financière et Comptable Page 22
Le passage aux normes IAS/IFRS et leur impact sur l’information financière des groupes marocains : cas CDG
L’inventaire des divergences pourra être mené. Il pourra se décliner entre les divergences dites
“incompressibles”, pour lesquelles la méthode applicable selon l'IAS est différente de la méthode actuelle, et
les divergences optionnelles dans le cas où, au-delà du traitement de référence, un traitement
alternatif est autorisé. Le choix d’un traitement non préférentiel devra être largement documenté et
comporte un risque de non-conformité aux futures normes, eu égard aux objectifs actuels de l’IASB.
La préparation du marché n’implique pas une publication anticipée trop hâtive, mais plus raisonnablement la
communication progressive d’éléments permettant aux marchés de connaître les principaux
ajustements éventuels et leur incidence sur les états financiers.
Ainsi, par étapes successives, les sociétés pourront fournir des tableaux de réconciliation entre
certains postes clés des états financiers établis aux normes nationales et ceux qui auraient été
présentés sous le référentiel IAS/IFRS. La présentation du compte de résultat peut être
progressivement adaptée au référentiel IAS (distinction des éléments ordinaires et extraordinaires). La
structure de l’information sectorielle peut également être déterminée en conformité avec la norme
IAS 14, dès à présent, sans risque de non-conformité avec le référentiel en vigueur qui est
moins contraignant.
management
Système Eva. Initiale des Déterminer les Màj du SI
d’information impacts changements requis
Gestion du projet
Les règles d’évaluation retenues par les filiales pour l’élaboration des comptes sociaux peuvent
diverger de celles appliquées par le groupe pour les besoins de consolidation. Des écritures de
retraitement s’avèrent donc indispensables18.
Il a fallu donc mettre en place des procédures de collectes afin de recenser de manière détaillée
les pratiques en cours. Pour les sociétés dites gérées19 d’une part, le problème ne se posait pas
puisque la CDG (holding) disposait de toutes les informations nécessaires.
D’une autre part, le groupe CDG, publiant ses comptes consolidés depuis 2006 ; suite à l’entrée
en vigueur du Dahir n° 1-05-178 du 15 moharrem 1427 (14 février 2006) portant promulgation
de la loi n° 34-03 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés 20 (BO n° 5400 du
2 mars 2006) ; avait déjà identifié ces divergences de règles d’évaluation et de comptabilisation
propres à ses filiales. Le diagnostic, à l’aube de l’application des normes IAS/IFRS, fut donc axé
17
Il s’agit des sociétés dont la CDG contrôle 20% au moins du capital
18
Nous verrons à la deuxième partie la matrice de passage des normes marocaines aux normes IFRS et les
différents retraitements à mener
19
La CDG tient la comptabilité de quelques-unes de ses filiales ne disposant pas d’un service comptable approprié
20
Voir extrait en annexe
Oui
Non
Oui
Non
Ce travail a eu pour résultat la création d’un manuel de procédures ainsi qu’une matrice de
passage des normes marocaines aux normes IAS/IFRS.
Aujourd’hui, les filiales font les retraitements nécessaires et reportent leurs états financiers en
IFRS à l’entité consolidation chez la holding afin de préparer les états consolidés.
21
L’analyse des impacts des normes IFRS sur les comptes consolidés sera traitée à la deuxième partie
2. MISE EN ŒUVRE
Cette deuxième grande étape a mis l’accent sur deux principaux volets à savoir :
Un échantillon de 30 filiales, représentant 96% des capitaux employés, fut choisi. Au sein de
chaque filiale, une équipe de personnes accompagnée d’un consultant de Deloitte fut chargée
d’étudier l’application des normes IAS/IFRS au sein de leurs structures respectives. L’objectif
d’une telle mesure est de former le personnel qui sera chargé du reporting IFRS propre au cas
de son entreprise, économisant ainsi temps et argent pour la mise en place du référentiel.
Ce type projet ne pourra pas être réalisé sans identifier au préalable les différentes contraintes
et difficultés auxquelles le groupe doit faire face.
Les différentes difficultés qui seront évoquées dans les développements qui suivent peuvent
quasiment être appréhendées sous un angle de coûts. Ainsi, chacune des difficultés
rencontrées dans le cadre de la réalisation de la mission pourrait nécessiter in fine des
dépenses supplémentaires.
Le projet de conversion aux normes IAS/IFRS est un travail fastidieux engageant l’ensemble du
personnel du groupe. Ceci dit, la production des informations nécessaires à la consolidation
génère une charge de travail importante qui peut conduire au paiement d’heures
supplémentaires pour les salariés du périmètre et/ou de la société tête du groupe.
Ensuite, vient la mise à niveau du système d’informations. SI le groupe dispose des ressources
humaines compétentes en interne, ceci générera le paiement d’heures supplémentaires tel le
travail exige une refonte du système d’informations.
A l’externe, nous avons vu que les consultants d’un cabinet d’expertise sont omniprésents dans
le processus du projet de conversion aux normes IFRS et d’audit des comptes consolidés après
élaboration du premier bilan en IFRS. Les honoraires liés à ce type de mission sont très élevées
en raison du temps alloué au projet.
nouveaux postes au sein de la société holding et éventuellement au sein des filiales les plus
importantes.
Dans ce cadre, il est indispensable de recourir au recrutement d’un profil qui sera en charge de
la consolidation en tenant compte notamment de la taille du groupe et de son organisation
(centralisation ou décentralisation). Le profil recherché peut être identifié au niveau du groupe
lui-même et affecté à la consolidation moyennant une formation de mise à niveau.
Par ailleurs, il convient de préciser que les travaux de consolidation, qui nécessitent une charge
de travail non négligeable, sont difficilement absorbables par les services comptables des
groupes qui peinent déjà pour effectuer normalement les tâches courantes. Cette situation
imposera à la société holding de renforcer les équipes en place par de nouveaux collaborateurs
qui assumeront les tâches comptables sociales et/ou celles relatives aux comptes consolidés.
Enfin, être en mesure de consolider ses comptes en normes IFRS signifie avoir au sein de
chaque filiale une équipe bien formée en la matière. Le coût de formation et de recrutement
n’est pas à sous-estimer.
A part les difficultés déjà évoquées, on ajoute celles liées à l’application de certaines normes
IAS/IFRS. La raison principale est l’introduction nouvelle de concepts contredisant ceux de la
comptabilité marocaine ; à savoir les concepts de la juste valeur, la valeur d’utilité, la valeur
recouvrable, le goodwill…
La difficulté réside dans le fait que la plupart de ces concepts reposent sur une connaissance
financière pure peu présente chez les comptables marocains. Parfois même, les méthodes
préconisées par l’IASB dans plusieurs de ses normes reposent sur la disponibilité d’une
économie de marché ; chose qui n’est pas présente dans le cas du Maroc.
Au Maroc, on ne dispose que de 77 entreprises cotées et la majorité des biens sont très
difficilement évaluables de façon fiable. De plus, la détermination du coût des fonds propres se
relève une tâche très complexe pour un groupe telle la CDG dont les activités sont très
spécifiques et presque incomparables à celles du marché, ce qui rend fastidieux la tâche
d’évaluer certains actifs qui repose sur des méthodes actuarielles. Nous verrons au chapitre
suivant une sélection des normes qui posent une problématique particulière ainsi que leur
traitement au sein de la CDG.
Nous conclurons enfin ce modeste rapport en présentant une analyse financière de la situation
de la CDG en 2007. Bien entendu, une telle analyse est incomplète et insuffisante. Cependant,
l’objectif étant de prévaloir les divergences de lectures issues de la normalisation IFRS, une
analyse proprement dite reste un travail accessoire.
Le but est de familiariser le lecteur avec les normes et leur logique afin qu’il lui soit plus facile
d’appréhender l’origine des impacts que nous traiterons au chapitre suivant.
Les normes comptables internationales IAS/IFRS se fondent sur une philosophie propre. Elles
introduisent un véritable changement d’esprit par rapport à la tradition comptable, en
privilégiant les investisseurs comme destinataires de la comptabilité, en adoptant de nouveaux
concepts à savoir « La prééminence de la réalité économique sur la forme juridique » et
« La juste valeur » et en soulignant la primauté du bilan sur les comptes des produits et
charges.
22
Respectivement dépréciation d’actifs et instruments financiers
affaires. On verra alors que des informations, qui normalement, sont tenues hors bilan23, sont
désormais intégrées au bilan tels les produits dérivés de couverture.
La juste valeur : Le principe de la comptabilisation des éléments du bilan au coût historique, sur
lequel la comptabilité marocaine se fonde traditionnellement, laisse place dans le référentiel
IAS/IFRS au principe de juste valeur. C’est dans une large mesure la conséquence de la “ substance
over form ». Avec le temps, le coût historique (diminué des amortissements) peut différer
sensiblement de la valeur d’usage et/ou de cession d’un bien.
Un reflet fidèle de la réalité économique obligerait à évaluer les actifs et les passifs à leur ‘’juste
valeur’’, c’est-à-dire à leur valeur normale de marché, celle-ci pouvant dans certains cas être
évaluée à partir de modèles économétriques ou de la valeur actualisée des flux futurs de
trésorerie que le bien est susceptible de générer. Tant en raison de difficultés pratiques que
parce que ce projet a suscité de vives critiques, ce principe n’est toutefois pas appliqué à tous les actifs
et passifs des entreprises (l’IASB ne semble plus suivre la voie du « full fair value »). Il se traduit
néanmoins, par exemple, par l’inscription, en contrepartie du compte de résultat, des plus ou moins-values
latentes liées aux titres de participation ou à des créances ou dettes libellées en devises. Il
implique également de procéder à des tests de dépréciation pour réévaluer régulièrement la
valeur des immobilisations.
23
Au niveau du CGNC et PCEC
En effet, suite à des entretiens avec le personnel de l’entité consolidation de la CDG, nous
avons pu recenser quatre normes qui présentent le plus grand impact ou la plus grande
difficulté dans leurs applications. Nous présenterons donc le cadre général de chaque norme
ainsi que son application dans la CDG.
Cette norme s’applique aux actifs suivants : Le GOODWILL, les immobilisations corporelles, les
actifs en crédit-bail, les actifs incorporels, les titres de participation et les titres mis en
équivalence. La dépréciation des autres éléments de l’actif sont régies par des normes dédiées :
Les stocks – IAS 2, les actifs résultant de contrats de construction – IAS11, les actifs d’impôt
différé – IAS12, les actifs résultant d’avantages du personnel – IAS19, les actifs financiers –
IAS32 et 39, les immeubles de placement en juste valeur – IAS40 et les actifs biologiques –
IAS41.
Cette norme oblige l’entreprise à apprécier les éléments de son actif à chaque date de clôture
ou s’il existe un quelconque indice, externe ou interne, montrant qu’un actif a pu perdre de la
valeur, auquel cas l’entreprise doit estimer sa valeur recouvrable. Un actif est déprécié lorsque
sa valeur comptable excède sa valeur recouvrable.
La valeur comptable d’un actif est le montant pour lequel il est comptabilisé au bilan après
déduction du cumul des amortissements et du cumul des pertes de valeur relatifs à cet actif.
Sa valeur recouvrable est la valeur la plus élevée entre le prix de vente net des coûts de sortie
et sa valeur d’utilité qui représente l’actualisation des flux de trésorerie attendus de
l’utilisation. Une perte de valeur comptabilisée pour un actif au cours d’exercices antérieurs
doit être reprise si, et seulement si, il y a eu un changement dans les estimations utilisées pour
déterminer la valeur recouvrable de l’actif depuis la dernière comptabilisation d’une perte de
valeur. Si tel est le cas, la valeur comptable de l’actif doit être augmentée à hauteur de sa
valeur recouvrable. Cette augmentation est une reprise de perte de valeur. Toutefois, une perte
de valeur n’est reprise que dans la mesure où cette reprise ne conduit pas à constater une
valeur comptable d’un actif supérieure à celle qui aurait été déterminée pour cet actif (nette de
l’amortissement) si aucune perte de valeur n’avait été déterminée pour cet actif au cours
d’exercices antérieures.
Application à la CDG
On distingue entre :
Actifs individuels : un actif qui génère des flux de trésorerie indépendamment des autres
actifs ;
Unités génératrices de trésorerie classiques (UGT) : correspond au plus petit groupe
identifiable d’actifs qui génère des cash-flows.
Unité génératrice de trésorerie GOODWILL : correspond à la valeur économique des
synergies que le groupe escompté d’un regroupement ;
Actifs de support : désigne des actifs contribuant à la génération de Cash-flows de deux
ou plusieurs UGT à la fois.
Les actifs individuels sont à identifier par chaque identité du groupe. En pratique, leur
identification est rare. Les entités génératrices de trésorerie GOODWILL approuvées par
l’équipe « consolidation et normes IFRS » représentent une entité juridique. Par exception et
selon le niveau d’importance relative, les unités génératrices de trésorerie peuvent être
segmentées en plusieurs unités génératrices de trésorerie avec goodwill pour les besoins de
test de valeur.
Concernant les tests de dépréciation, ceux-ci sont réalisés sur une base des arrêtés de juin en
septembre à la date d’approbation des budgets. De plus, tout indice de perte de valeur qui
conduirait à réduire de façon significative la valeur d’utilité calculée précédemment, implique
Les flux futurs de trésorerie attendus sont basés sur les business plan à cinq ans présentés et
approuvés par les organes de gestion, retraités afin de tenir compte des spécificités des tests à
réaliser.
En outre, les flux économiques devront être estimés après impôts et actualisés sur la base d’un
taux d’actualisation après impôts. Si cette dernière modalité de calcul semble à priori contraire
aux dispositions de la norme IAS 36 qui stipule de procéder aux calculs sur la base de données
hors impôts, elle s’avère néanmoins compatible et acceptable au regard des alternatives
communément acceptées sur la place.
L’équipe « consolidation et normes IFRS » de groupe retient la formule du WACC25 pour définir
les taux d’actualisation appropriés :
La norme IAS 36 précise que « le taux d’actualisation est indépendant de l’entité et de sa structure
financière. Par conséquent, le groupe CDG estime le coût du capital de chaque UGT tenant compte d’un
bêta spécifique. Ces taux sont donc différents du WACC actuel du groupe et ne peut être utilisé dans le
cadre de l’IAS 36.
Il est enfin à noter que divers taux d’actualisation, répondant à des logiques différentes, sont
utilisés pour les besoins spécifiques de l’évaluation de chaque catégorie d’actifs ou passifs des
normes correspondantes.
24
Valeur recouvrable = sup(juste valeur; valeur d’utilité)
25
Weighted average cost of capital ou CMPC en français, à savoir le coût moyen pondéré du capital
Le CGNC distingue au sein des immobilisations financières, les titres de participation et les
autres titres immobilisés ; et d’autre part les titres et valeurs de placement figurant à
l’actif circulant. Cette classification en immobilisation et actif circulant traduit la distinction qu’a
opérée le CGNC entre le long et le court terme, en se fondant sur une durée de détention ou de
recouvrement de plus ou moins 12 mois.
Evaluation initiale : Les placements sont comptabilisés à leur coût d’acquisition qui
comprend : le prix d’achat et les coûts de transaction (honoraires, commissions versées,
courtage…). Ceci constitue une différence majeure avec le CGNC qui comptabilise le
coût des transactions directement en charges.
Evaluation ultérieure des titres : La norme prévoit la réévaluation des titres à leur juste
valeur, exception faite des placements détenus jusqu’à leur échéance qui sont évalués
au coût amorti. Le coût amorti correspond au fait qu’en cas d’écart entre Le prix
d’acquisition et la valeur de remboursement du titre, le différentiel (décote ou prime)
est amorti sur la durée de vie résiduelle du titre.
Application à la CDG
On distingue entre :
Actifs en juste valeur par le résultat : désigne les actifs détenus pour des fins de
transaction ;
Actifs détenus jusqu’à échéance ou held to maturity (HTM) : regroupe les actifs à
échéance fixée et paiements déterminables dont l’entreprise a l’intention et la capacité
de détenir jusqu’à échéance ;
Actifs disponibles à la vente ou available for sale (AFS) : cette rubrique regroupe les
actifs financiers qui ne rentrent pas dans celles qui précèdent et comprend
essentiellement des actions cotées.
Au niveau du groupe CDG, la catégorie titres HTM ne dit être utilisée par les filiales que dans
des cas très rares. L’utilisation de cette catégorie par une filiale doit être soumis à une
approbation au central.
La variation de juste valeur des « actifs disponibles à la vente » doit être constatée en capitaux
propres. Toutefois, cette variation doit être constatée en résultat si :
Pour les prêts et créances, il y a lieu d’effectuer une revue systématique de l’ensemble des
encours et pas uniquement des crédits présentant un mauvais rating.
Pour les montants significatifs, on procédera à une évaluation dans un premier sur base
individuelle, puis par un regroupement dans un portefeuille homogène des actifs comprenant
les actifs non provisionnés sur une base individuelle pour les montants non significatifs.
Pour les autres actifs, un provisionnement sur une base collective peut être retenu,
l’appréciation se fera sur la base des données statistiques permettant d’identifier une
diminution des flux de trésorerie estimés sur un groupe d’actifs.
Il est donc fondamental de définir une trajectoire de démarrage car ces différents projets et sous
projets doivent être parfaitement synchronisés et séquencés.
5 000 000,00
4 000 000,00
3 000 000,00
2 000 000,00
1 000 000,00
0,00
IAS 16 IAS 12 IAS 38 IAS 37 IAS 39 IAS 40
-1 000 000,00
-2 000 000,00
Une augmentation de l’impôt différé passif de 14,77 MDH dû à une diminution du cumul
d’amortissement ;
Une augmentation des réserves due au traitement des immobilisations de l’année 2006
de 14,01 MDH ;
Un impact induit par ces traitements sur le résultat de +11,14 MDH ;
Soit un impact positif sur le total bilan de 39,91 MDH.
4. IAS 37 : PROVISIONS
Selon cette norme, une provision est un passif dont l’échéance ou le montant est incertain.
Une provision doit être comptabilisée si et seulement si les trois critères suivants sont remplis :
Titres AFS : Une réévaluation des titres disponibles à la vente de 3.875,90MDH, du quelle
découle un impôt différé passif de 1.434,08 MDH, soit une augmentation des réserves
facultatives de 2.441,81MDH.
Titres HTM : L’application de l’amortissement actuarielle a généré une augmentation des titres
détenus jusqu’à échéance de 8,87 MDH et un impôt différé passif de 3,28 MDH. L’impact est
ainsi de 5,58 MDH sur les réserves.
L’application de cette norme a donc engendré le reclassement de 20,14 KDH sous sa rubrique.
Titres de placement
Titres de transaction
Créances
Investissements
immobilisés
PCEC IFRS
FIGURE 9 : GRAPHIQUE DE LA VARIATION DE LA PART DES ACTIFS SUITE A L’APPLICATION DES IAS/IFRS
26
Source: Rapport d’activités 2007 du groupe CDG
Le tableau ci-dessus montre clairement que la CDG s’investit plus dans le placement de son
argent que ce soit :
Les investissements immobilisés comportent des terrains, le siège de la caisse, les actifs
incorporels et autres représentant une portion très faible.
Côté impact des IAS/IFRS, le bilan selon le PCEC nous indique que la CDG place son argent
davantage à long terme qu’à court terme soit respectivement 39,97% contre 44,92%. Le
passage aux méthodes d’évaluation de l’IAS 39 a, par contre, eu un impact positif sur la part des
actifs disponibles à la vente (3,98%) faisant d’elle l’investissement le plus important.
PCEC IFRS
58 487 132,00
56 019 853,00
45 455 261,00
45 454 664,00
13 031 871,00
10 565 189,00
Financement Dépôts CP
L’impact des normes IAS/IFRS apparait clairement los de l’analyse du financement. Alors que le
montant des dépôts n’est pas très impacté (+579 MDH), les capitaux le sont hautement. On
remarque que leur part dans la structure financière a augmenté de 3,45% réduisant ainsi la part
du financement externe ainsi que le bras du levier financier de 81,43 points.
Cette hausse des capitaux propres est due à la constatation de plus-values sur actifs financiers
évalués à la juste valeur.
27
Return On Capital Employed
28
Return On Assets
29
Return On Investment
Analysons à présent l’impact que les IAS/IFRS peuvent avoir sur le ROCE :
L’impact sur la rentabilité économique est minimum. Ceci est dû au fait que les capitaux
propres, qui ont été le plus impactés par les IAS/IFRS, ne font qu’une partie très limitée voire
non significative par rapport à la masse des dépôts. Chose qui, à résultat comptable
pratiquement égal, la rentabilité économique a très faiblement varié (-0,33%).
En tout cas, la rentabilité économique mesure la création de la valeur créée pour l’entreprise et
est traditionnellement comparé au WACC. Ce dernier étant la rentabilité exigée par l’ensemble
des capital-risqueurs, on distingue 3 cas :
ROCE > WACC : l’entreprise génère une rentabilité meilleure qu’exigé par ses financeurs
et fait « couler la salive » des investisseurs ;
ROCE = WACC : l’entreprise génère exactement ce que les investisseurs exigent. Elle
n’est ni profitable d’y investir ni le contraire ;
ROCE < WACC : l’entreprise n’est pas en mesure de génère la rentabilité que les capital-
risqueurs exigent et est donc destructrice de valeur.
Dans le cas de la CDG, et vu la position dominante des dépôts dans la structure financière mais
aussi l’indisponibilité de l’information à propos du coût des fonds propres, nous allons supposer
que le WACC et le coût moyen des intérêts versés aux déposants, c’est-à-dire environ 3,15%.
Dans les deux cas, que ce soit selon les normes du PCEC ou des IAS/IFRS, la CDG génère une
rentabilité très suffisante pour satisfaire ses financeurs. Le reliquat représente la valeur créée à
ses capitaux propres servant à financer son activité :
CONCLUSION GENERALE
Au terme de cette étude, nous avons pu répondre aux questions relevant de la problématique
du sujet :
Nous avons vu que la CDG a fait appel à un cabinet français d’audit spécialisé, à savoir Déloitte,
pour l’assister au courant du projet de bascule. Les étapes principales furent :
Le processus s’est terminé à la fin par un audit des comptes afin de valider le passage aux
normes IAS IFRS.
Quelles sont les difficultés rencontrées lors de la mise en œuvre des normes IAS/IFRS ?
A la fin de la première partie, nous avons évoqué qu’il existe deux difficultés suprêmes quant au
passage aux normes IFRS :
Quels sont les impacts à la fois managériaux et financiers du passage aux normes IAS/IFRS ?
La deuxième partie du rapport s’est intéressée quant à elle aux différents impacts résultants de
l’application des normes IAS/IFRS.
Créer une unité spéciale consolidation-IFRS au sein des différentes holdings (CDG-EP, CDG
CAPITAL, CDG DEVELOPPEMENT…) indépendante de l’entité comptabilité. Ainsi qu’une
unité reporting IFRS pour la consolidation au sein des filiales ;
Repenser la stratégie de communication de l’information financière ;
Revoir des chemins des flux d’information au sein du groupe.
De ce qui est des impacts financiers, nous avons pu constater que l’impact de la norme IAS 39 :
instruments financiers dépasse de loin les autres. Le bilan a en effet été gonflé d’environ 3MMDH
rien qu’en valorisant le portefeuille titres à la juste valeur. Chose qui a induit une constatation d’un
goodwill d’environ 2,5MMDH en capitaux propres soit une hausse de 3,42% et donc une hausse de
l’actif économique proportionnellement.
Ceci dit, à résultat net égal (impact négligeable sur le résultat), la rentabilité économique de la CDG
est moindre en la calculant sur la base des normes IFRS qu’en la calculant sur la base des normes
marocaines.
Par conséquent, et en gardant en compte que le ROCE calculé sur la base des normes IAS/IFRS est le
plus fiable, un investisseur externe serait induit en erreur si la CDG publie ses comptes selon les
normes marocaines. Il croirait que son investissement serait rémunéré à 7,56% alors qu’en réalité il
ne le serait qu’à 7,23%.
On en conclut donc qu’effectivement les IAS/IFRS sont là afin de protéger l’investisseur externe
d’une mauvaise guidance causée par une normalisation comptable plus juridique que financière.
D’une autre part, si l’on se situe du côté de l’entreprise, on peut dire que l’adoption des IAS/IFRS la
pénalise vis-à-vis à l’accès au financement externe puisqu’elle parait moins génératrice de valeur.
Cependant, une telle sanction peut se révéler indispensable dans la mesure où il engendrera un
véritable management de la valeur et une conscience omniprésente du poids de la communauté
des investisseurs dans la pérennité des entreprises.
Les impacts des normes IAS/IFRS sur l’information financière et son interprétation.
Le thème de ce stage ne se limite cependant pas à ce point puisque son intérêt est de servir en
tant qu’initiateur à une étude plutôt empirique de l’applicabilité des normes IAS/IFRS au sein
des groupes marocains ; côtés ou non.
Le cas de la CDG est plutôt un cas très particulier. Les difficultés liées à l’application des normes,
comme nous l’avons vu précédemment, peuvent être ramenées à deux grand axes ; à savoir le
coût et l’applicabilité des nouvelles méthodes d’évaluation.
Le premier axe, dans le cas de la CDG ou tout groupe bancaire, ne représente pas une grande
difficulté puisque la liquidité n’est pas ce qui manque. Mais est ce que cette affirmation est
toujours valable pour un groupe industriel tel que Yenna Holding, groupe Châabi, groupe
Akhannouch ou tout autre groupe non côté et ne disposant pas d’une banque parmi ses
filiales ?
Les nouvelles méthodes d’évaluation, quant à elles, sont difficiles du fait qu’elles se basent sur
la notion de la juste valeur et des méthodes actuarielles ; nécessitant ainsi une bonne
connaissance de marché, une abondance de l’information financière et une expertise actuaire.
Nous pouvons en conclure donc que, cet axe aussi, ne représente pas un grand obstacle devant
les groupes bancaire acteurs actifs sur les marchés financiers.
On peut donc comprendre la raison derrière l’obligation de la consolidation selon les normes
IFRS pour les groupes bancaires et l’option de la faire pour les groupes côtés.
L’intérêt est de regrouper le plus d’informations possible sur l’applicabilité des normes IAS/IFRS
au sein des différentes firmes marocaines et les impacts qu’on peut avoir sur l’information
financière diffusée.
Ensuite, nous pouvons essayer d’extrapoler les résultats d’une telle étude sur les groupes cotés
ou non et consolidant toujours leurs comptes selon les normes françaises 30.
Ceci dit, dans le cadre d’une concurrence internationale 31 de plus en plus accrue et dans un
contexte où la politique marocaine cherche à attirer les investissements étrangers, l’application
d’un référentiel comptable adapté est à la demande.
30
Selon la loi comptable française CRC 98-02
31
Installation d’entreprises étrangères au Maroc et internationalisation des firmes marocaines
Bruno BACHY, SION Michel, analyse financière des comptes consolidés en IFRS, 2ème édition
2009 DUNOD ;
Dov Ogien, Comptabilité et audit bancaires, 2ème édition DUNOD 2006, pp 84 – 87 et 113 – 367 ;
Eric Ducasse, Anne Jallet-Auguste, Stephane Ouvrard et Christian Prat Di Hauret, Les normes
comptables internationales IAS/IFRS, édition 2005 DE BOECK ;
ARTICLES
Modibo TEMBELY, article de recherche : Les normes IFRS ont-elles une part de responsabilité
dans la crise financière actuelle ?, Paris Dauphine, 15/08/2009 ;
Sylvie MARCHAL, Mariam BOUKARI et Jean-Luc CAYSSIALS, L’impact des normes IFRS sur les
données comptables des groupes français côtés, Bulletin de la Banque de France n°163, Juillet
2007 ;
DOCUMENTS INTERNES
MEMOIRES
BAYA Souad, Les normes IAS/IFRS et les normes comptables marocaines : études et
retraitements, 2008 – 2009 ;
BAZIRE Sabrina et MAFFON Marie-Noël, Impacts de la mise en place des normes IFRS sur les
capitaux propres, dirigé par Mme Sophie de OLIVEIRA LEITE, mémoire MASTER Stratégie et
Expertise Financières CNAM Paris, promotion 2005 ;
BENGELLOUN Omar, SENTISSI Hicham et ASLY Fatima Zahra, L’impact des normes IFRS sur la
qualité de l’information financière, encadré par M. POINTET Marc et M. LEMARQUE E., ISCAF ;
ELFILALI Rime et BOURICHI Salma, Groupe CDG : La consolidation en normes IFRS (IAS 27, 28 et
31 & IFRS 3), encadré par M. ISSADIK Omar, ISCAE, 2007 – 2008 ;
Mohamed DRIDER, Elaboration des comptes consolidés des groupes marocains : méthodologie
et impact de l’application des normes IFRS sur l’organisation du processus de consolidation,
juillet 2011, ENCGT, encadré par M. AAJLY Abdellah ;
Mohammed TALIDI, Projet de mise en place des normes IFRS au sein du groupe CDG et
évaluation de son impact sur la performance, novembre 2008, ISCAE, encadré par M. Azedin
ANDALOUS ;
ANONYMES
Normes IFRS et crise financière : enjeux et perspectives, Consopoint Paris, Septembre 2009 ;
VIDEOS
CHAPITRE 2. Projet de mise en place des normes IAS/IFRS au sein de la CDG ....................... 21
SECTION I. Première application des normes IFRS : résumé de la norme IFRS1 ...................... 21
SECTION II. Méthodologie de mise en place du projet de conversion aux normes IFRS au sein
de la CDG ................................................................................................................................... 25
SECTION II. Traitement des principales normes IAS et leur adoption à la CDG ....................... 34
CHAPITRE 4. Impact des normes IAS/IFRS sur la CDG et l’information financière .................. 39
CHAPITRE 5. Les incidences des normes IAS/IFRS sur l’analyse financière de la CDG ............ 44
SECTION III. Impact des normes IAS/IFRS sur la rentabilité économique ................................ 46
Bibliographie ................................................................................................................................. 52
Annexes ......................................................................................................................................... 55
Glossaire........................................................................................................................................ 57