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Sommaire

Chapitre I : Aldéhydes & Cétones


I – Propriétés physiques
II – Préparation des aldéhydes et cétones
III – Réactivité des aldéhydes et cétones

Chapitre II : les acides carboxyliques


I – Propriétés physiques
II – Préparation des acides carboxyliques
III – Réactivité des acides carboxyliques

Chapitre III : Les amines et composés azotés


I – Propriétés physiques
II – Préparation des amines
III – Réactivité des amines

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I – Propriétés physiques

II – Préparation des aldéhydes et cétones

III – Réactivité des aldéhydes et cétones

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le groupe carbonyle composés carbonylés

R1
C O C O
R2
R1 = H
R1 = R2 = H Méthanal R2 = groupe alkyle ou phényle

H
Formaldéhyde H
C O
Aldéhyde C O
H R2

R1 et R2 sont des groupes alkyles ou phényles

R1
Cétone
C O
R2

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I – Propriétés physiques

1°) Températures de changement d'état

Composé TF (°C) TE (°C) d


HCHO − 118 19 −
CH3CHO − 123 21 0,79
CH3CH2CHO − 81 48 0,80
CH3COCH3 − 95 56 0,79

Les températures de changement d'état sont plus élevées que pour les
alcanes mais moins élevées que pour les alcools de même masse molaire.
Elles traduisent une association des molécules par des forces de type dipôle-
dipôle.

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2°) Structure électronique du groupe carbonyle

Le groupe carbonyle est décrit par deux formes limites principales représentées
ci dessous.

C O C O

C est déficient en électron


Il est donc électrophile
+ -
δ δ
Le groupe carbonyle est fortement polarisé.
C O
Le carbone de l’aldéhyde est plus électrophile que celui de la cétone

R1 R1
C O C O
H R2

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2°) Géométrie du groupe carbonyle

Le C et L’O sont hybridés sp2. il est donc plan et possède deux faces.

R2
O R2
R O
R
Plan vertical plan perpendiculaire

Ces deux faces peuvent être identiques on dit qu’elles sont


énantiotopiques : elles donnent au cours d’une addition un mélange
racémique

O H OH HO H
LiAlH4
+
H2O 50%
50%
Mélange racémique

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Ces deux faces peuvent être non identiques lorsque le carbonyle possède
en α un C*: on dit qu’elles sont diastéréotopiques.

O H OH HO H
R LiAlH4 R R
+
S R
H2O
H3C H H3C H H3C H
30% 70%

Mélange de deux diastéréoisomères

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II – Préparation des aldéhydes et cétones
Etat naturel : Exemples

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O

Camphre

H3CO CHO

HO
Vanilline

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progestérone
cortisone

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II – 1 – Méthodes applicables aux deux fonctions

1°) Ozonolyse des alcènes

R2 H 1) O3 R2 H
C=C C=O + O=C
R1 2) H2O, Zn R1 R3
R3
2°) Oxydation des alcools

O alcool II en cétone
CH OH C O Alcool primaire en aldéhyde

O = KMnO4, K2Cr2O7, CrO3, H2CrO3, HNO3

L'oxydation d'un alcool en cétone ou en aldéhyde via le trioxyde de


chrome et la pyridine (CrO3/pyridine) = L'oxydation de Sarett

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3°) Coupure oxydante des glycols

L’acide periodique ou le tétraacétate de plomb ((CH3COO)4Pb) oxyde les diols


vicinaux en dérivés carbonylés, avec rupture de la liaison carbone – carbone
liant les deux groupements fonctionnels :

NaIO4
R1HC CR1R2 R1HC + CR1R2
H2O
OH OH O O

O O
R1HC CR1R2 + I RHC CR1R2 + H2O
+ -
OH OH Na O O O O
+
Na O
- I
O O
- +
IO3 Na + R1HC + CR1R2
O O

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OH O O O O
-
+ HO I O I O + IO3
OH O O O O

4°) Hydratation des alcynes

L’hydratation de l’acétylène fournie l’acétaldéhyde (éthanal), celle d’un alcyne


vrai une cétone méthylée et d’un alcyne substitué des cétones.

HgSO4
R1-C C-H R-C-CH3
H2SO4 aq O

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II – 2 – Méthodes particulières aux aldéhydes
1°) Déshydrogénations catalytiques des alcools primaires

RCH2OH Cu RCHO + H2
300°C
2°) Réduction de Rosenmund des chlorures d’acides
O H2 O
R-C R-C
Cl Pd, BaSO4 H
3°) Réactions avec les organométalliques
a) A partir de l’orthoformiate d’éthyle
+
H3O
RMgX + HC(OEt)3 RCH(OEt)2 RCHO
b) A partir du diméthylformamide
- +
- O O Li O-H O
δ δ+ H3O
+ +
R-Li + H C H C N(CH3)2 H C N(CH3)2 H C + HN(CH3)2
N(CH3)2 R R H R

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4°) Formylations des composés aromatiques

Réaction de Reimer et Tiemann

OH OH OH
NaOH aq CHO
+ CHCl3 +

CHO

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Le mécanisme
- -
CHCl3 + NaOH CCl3 + H2O CCl2 + Cl

NaOH
OH O O O

H Cl Cl
O + CCl2 O C O CH
H Cl Cl H
O
H
+ - HCl O H
H
HO CH O O CH O O CH + HCl
Cl

La réaction a lieu également en position ortho

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5°) Oxydation de Corey
+
- RCH2OH O
S + Cl2 S Cl Cl R C
base H
Le mécanisme

H3C H3C
-
S + Cl Cl S Cl, Cl
H3C H3C

H3C H3C
- -
R CH2-O-H + S Cl, Cl S O-CH2-R, Cl
H3C H2C
H -
OH
H3C H3C
-
S + O=CH-R S O-CH-R, Cl
H3C H2C H

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II – 3 – Méthodes particulières aux cétones

1°) Acylation de Friedel et Crafts


O
R-C-Cl, AlCl3 C
R
O
2°) Addition de réactifs organométalliques

a) Addition d’un organomagnésien sur un amide

O OMgBr + O MgBr
Et2O H2O, H
N(CH3)2 N(CH3)2 NH(CH3)2
Et MgBr Et Et
O
1/2 MgBr2 + 1/2 Mg(OH)2 + (CH3)2NH +
Et

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b) Addition d’un organomagnésien sur un nitrile
R MgBr
RC N +
R-C-R' + NH3
H3O
O
+
H3O
RC N + R MgBr R-C N MgBr R-C N H
R' R'
H H H
O H O
H2O
NH3 + R-C-R' R-C N H R-C N H R-C N H
O R' R' R'
Avec le phényllithium on obtient l’acétophénone

+
- + H3O
Li + N C-CH3 C=N Li C=O
CH3 -H2O CH3

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c) Addition d’un organolithien sur le CO2 ou sur un acide carboxylique.
- + - +
O Li O Li OH +
- + H3O
R-Li + O=C=O R-C R-C-O Li R-C-OH R-C=O
O R-Li R R -H2O R

d) Réaction d’un chlorure d’acide avec un organocadmien


O O
(CH3)2Cd
R-C-Cl R-C-CH3
e) A partir du formiate d’éthyle

OEt R OEt + R
-EtOMgX H3O
R-MgX + R1-C OEt C C=O
OEt R1 OEt R1

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III – Réactivité des aldéhydes et cétones

L’existence d’une liaison multiple entre le C et O


qui peut générer des réactions d’addition
nucléophile qui restent les plus importantes.

La présence des doublets libres


δ+ δ- de l’oxygène en fait un site
C O privilégié d’attaque pour les
acides de Lewis et les
H C électrophiles.

La forte polarisation du
groupe carbonyle rend le H en α
acide et peut être substitué par . La forte polarisation du groupe
carbonyle rend l’atome de carbone très
réactif vis-à-vis des réactifs nucléophiles.

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A – Réactions d'additions nucléophiles sur le carbonyle

Le schéma réactionnel de la réaction d’addition nucléophile sur le groupe


carbonyle comporte deux étapes.
1ère étape : Formation d’un intermédiaire tétraédrique, de type alcoolate par
création d’une liaison C – Nu.
O O O
Nu R2
-
R1 R2 + Nu R1 R2 + R1 Nu
Intermédiaire tétraédrique

2ème étape : Action d’un acide de Bronsted sur l’alcoolate pour obtenir un
alcool.

O O OH OH
Nu + Nu
R2 H R2
R1 R2 + R1 Nu R1 R2 + R1 Nu

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Activation électrophile

En présence d'acide de Lewis assez fort noté M+ on observe l'équilibre suivant :

M M
O O O
C + M C C
R1 R2 R1 R2 R1 R2

L'existence de cette association modifie la répartition électronique au sein du


groupe carbonyle. La réactivité du carbonyle s'en trouve exaltée.

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A – 1 – Réactions irréversibles

1°) Addition nucléophile des hydrures

Les complexes d'hydrures d'aluminium ou de bore sont des donneurs d’hydrure


H− vers un substrat insaturé en augmentant sa capacité nucléophile.
Le tétrahydruroaluminate de lithium LiAlH4 est un composé ionique qui se
présente sous la forme d'un solide blanc, stable dans l'air sec mais
extrêmement réactif. On peut le préparer par la réaction suivante

4 LiH + AlCl3 LiAlH4 + 3 LiCl

LiAlH4 réduit de nombreuses doubles liaisons polarisées. Il est peu sélectif.

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Le tétrahydroborate de sodium NaBH4 (borohydrure de sodium) peut être
préparé en faisant réagir l'hydrure de sodium et le diborane.

2NaH + B2H6 2 NaBH4

NaBH4 est beaucoup moins réactif que LiAlH4. Il est très sélectif. On peut
l'utiliser en milieu hydroalcoolique. Dans l'exemple suivant, le groupe nitro du
substrat n'est pas altéré alors qu'il serait réduit en groupe amino avec LiAlH4.

O 2N CHO O2N CH2OH


NaBH4, MeOH
H2O

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a) Mécanisme

- + H
δ δ
+-
Li AlH4 + O C H Al O C H3Al O C
H H Li Li H

Puisque le réactif possède quatre ions hydrure, les équations traduisant ces
transferts successifs sont les suivantes :
- -
R1R2CO + Al H4 R1R2CHOAl H3
- -
R1R2CO + R1R2CHOAl H3 (R1R2CHO)2Al H2
- -
R1R2CO + (R1R2CHO)2Al H2 (R1R2CHO)3Al H
- -
R1R2CO + (R1R2CHO)3Al H (R1R2CHO)4Al

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L'alcoolate d'aluminium est ensuite hydrolysé.

CH
O
H2O
HC O Al O CH Al(OH)3 + 4 CH OH + LiOH
O Li
CH

La réaction est réalisée en milieu acide pour éviter la précipitation de Al(OH)3.


La réaction avec le borohydrure de sodium possède vraisemblablement un
mécanisme du même type.

H2O
NaB(OCHR1R2)4 4R1R2CH-OH + NaOH + B(OH)3

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b) Addition sur des faces diastéréotopiques

Faces diastéréotopiques: Lorsque le groupe carbonyle possède en α un


atome de carbone asymétrique, ses deux faces ne sont plus identiques on dit
que ces L'influence exercée par l’atome C* sur la stéréochimie de l'addition
s'appelle induction asymétrique.
Règle de Cram
Les groupes liés à l'atome de carbone asymétrique sont classés selon leur
taille : G>M>P
Le nucléophile va réagir de façon préférentielle sur la face du carbonyle la plus
dégagée c'est à dire celle qui contient le groupe le moins volumineux (P).

O H OH HO H
R LiAlH4 R R
+
S R
H2O
H3C H H3C H H3C H
H3C
CH > CH3 > H 30% 70%
H3C
Mélange de deux diastéréoisomères
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2°) Addition des organométalliques

La réaction est généralement conduite en deux étapes :


1ère étape: le composé carbonylé est mis à réagir avec l'organométallique. On

obtient un alcoolate métallique ;


2ème étape: l’alcoolate est hydrolysé en milieu acide ce qui conduit à un alcool.

Composé méthanal aldéhydes cétones


Classe d'alcool primaire secondaire tertiaire

Mécanisme dans le cas d’un organomagnésien

+ Et MgBr
δ
O C + Et MgBr O C Et MgBr BrMg O C
-
δ
Et
+
H3O
1/2 MgBr2 + 1/2Mg(OH)2 + H O C
Et

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Aspect stéréochimique
La stéréochimie de l'addition d'un organométallique sur les faces
diastéréotopiques d'un composé carbonylé peut être prévue en utilisant le
modèle de Cram.

O H3C OH HO CH3
R 1)H3CMgBr R R
+
Et + S Et R Et
2) H3O
H3C H H3C H H3C H
H3C
CH > CH3 > H 30% 70%
H3C
Mélange de deux diastéréoisomères

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3°) Oléfination de Wittig

a) Préparation et propriétés des ylures de phosphore

Un ylure de phosphore ou phosphorane, peut être défini comme étant un


carbanion adjacent à un atome de phosphore. On peut décrire
schématiquement sa structure par deux formes limites représentées ci-
dessous.
R3P CR1R2 R3P CR1R2

L’ylure est préparé par réaction de la triphénylphosphine avec un halogénure


d’alkyle.

RCH2-Br + P(C6H5)3 (C 6H5)3P CH2R, Br


Base
(C 6H 5)3P CHR (C 6H5)3P CHR

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b) Réaction avec les composés carbonylés : Réaction de Wittig

Le groupe carbonyle réagit avec l’ylure pour conduire à une double liaison C=C.

Mécanisme de la réaction de Wittig: L'expérience ainsi que les calculs


théoriques montrent qu’il s’agisse d'une cycloaddition [2 + 2].

(C 6H5)3P CHR (C 6H5)3P CHR (C 6H5)3P + CHR


O C O C
O C
O CH2
Ph3P=CH2
Et Et
H3C H H3C H

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- Les aldéhydes réagissent plus vite que les cétones ;
- Il est possible d'effectuer l'oléfination de la double liaison d'un aldéhyde en
présence d'un groupement oxo dans certaines conditions.

Ph3P=CH2
H3C-C-CH2CH2CH2CH2CH=O H3C-C-CH2CH2CH2CH2CH=CH2
O O

- Les esters de l'acide méthanoïque réagissent avec le plus simple des ylures
pour conduire aux éthers d'énols.

Ph3P=CH2
H-C-O-C2H5 H-C-OC2H5
O CH2

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4°) Addition de l'ion cyanure
La réaction entre HCN et un composé carbonylé conduit à un α-hydroxynitrile
qu'on appelle aussi une cyanhydrine. Le cyanure d'hydrogène HCN n'étant pas
nucléophile, on fait réagir le composé carbonylé avec un cyanure alcalin puis
on acidifie le milieu réactionnel.

- HC N -
O C + C N O C HO C + C N
CN CN
Synthèse de Strecker
Les α−aminonitriles peuvent être préparés en faisant réagir un aldéhyde ou une
cétone avec NaCN en présence de NH4Cl. Cette réaction, appelée synthèse de
Strecker.
CN
R1 R2 + - - H2O
+ NaCN + NH4 Cl R1 R2
- NaCl
O NH2

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5°) Addition sur les carbonyles α,β
β-éthyléniques
Les organomagnésiens peuvent donner des additions simples ou conjuguées. Le
cours de la réaction est très affecté par les facteurs stériques.

O O O
RCH CH C H RCH CH C H RCH CH C H

1,4 O OMgX R' OMgX


R' MgX + RCH CH C H RCH CH C H + RCH CH C H
*
1,2 adduit 1,2 R' adduit 1,4

Adduit 1,4 Adduit 1,2


R=H 75% 25%
R=CH3 25% 75%
2 CH3 sur 0% 100%
C*

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L'addition conjuguée se fait avec un rendement bien meilleur lorsqu'on ajoute
une quantité catalytique de sel de cuivre.

1) CH3MgBr
2) H2O 90%
H3C
O OH
1) CH3MgBr / traces de CuBr 80%
2) H2O
O

O OH O
1) CH3MgBr
+ +
2) H2O, H 90% 3%
O OH O
1) CH3MgBr, CuBr
+ +
2) H2O, H 1% 95%

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A – 2 – Réactions réversibles
1°) Hydratation

Le produit d'addition de l'eau sur un composé carbonylé est un gem-diol.

O OH
C + H2O R1 R2
R1 R2
OH
Composé CH3COCH3 CH3CHO HCHO F3CCHO
K 1,4´10−3 1,06 2,3´103 2,9´104

catalyse acide ;

H
+ H2O -H+
H + O C HO C HO C O HO C OH
H

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2°) Réactions avec les alcools
a) Hémiacétals

La réaction entre un alcool et un aldéhyde ou une cétone conduit à un


hémiacétal. La réaction qui est catalysée par un acide ou une base, aboutit à
un équilibre qui est généralement en faveur des réactifs.

+
ROH -H
+
H + O C HO C HO C OR HO C OR
H hémicetal
ou hémiacétal
b) Acétals et cétals

La réaction entre un hémiacétal et un alcool, catalysée par un acide fournit un


acétal.

+
H ROH - H+
HO C OR H2O C OR RO C OR RO C OR
- H2O H cétal
ou acétal

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3°) Réactions avec les thiols
L'éthanedithiol est un réactif utilisé pour la synthèse des dithiocétals. On peut le
préparer au moyen de la réaction de substitution suivante, dans laquelle les
ions hydrogénosulfure sont les nucléophiles :

-
HS
Br Br HS SH
- -
Br

O S
HS SH S

-H2O

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On les utilise fréquemment comme groupement protecteur des aldéhydes et
des cétones. Pour débloquer le groupe carbonyle et régénérer les composés
parents, divers réactifs sont disponibles. On peut par exemple traiter le thiocétal
par un sel de mercure (II). La formation de HgS déplace la réaction vers la
droite.

S O
S HgCl2, CH3CN

- HgS

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4°) Réaction de Corey et Seebach : Alkylation d’un aldéhyde

Le but est d'effectuer la synthèse d'une cétone à partir d'un aldéhyde et d'un
agent alkylant. On peut schématiser cette transformation par :

R1 R2X R1
O C O C
H R2
HS
H S S S H
HS nBuLi RX Al/Hg
C O H2 C R C O
H S S H2 O R
S

Une deuxième alkylation est possible

S S S R
nBuLi RX R Al/Hg
R R C O
R' H2 O R'
S S S

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5°) Réactions avec les dérivés azotés caractéristiques

Cas général
Le composé azoté est désigné par ZNH2. Cette écriture permet de traiter
simultanément plusieurs réactions qui procèdent selon un mécanisme
semblable.

Z NH2 + O C Z N C + H2O

Le mécanisme général est

+
Z NH2
H + O C H-O C H-O C NH2-Z

+
H2O + H + C N-Z H-O C N-Z H-O C NH-Z
H H

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Lorsque Z est un groupe alkyle, le composé obtenu est une imine substituée.
Dans ce cas l'équilibre est plutôt en faveur des réactifs. La situation est
différente quand la conjugaison entre la double liaison et un doublet non liant
porté par Z permet une stabilisation du produit formé.

a) Oximes
Les oximes sont obtenues en faisant réagir l'hydroxylamine avec un composé
carbonylé. Ce sont des composés généralement cristallisés à la température
ordinaire, ce qui permet de les purifier.

HO NH2 + O C HO N C + H2O

b) Hydrazones
L'hydrazine réagit avec les composés carbonylés pour donner des hydrazones.

H2N NH2 + O C H2N N C + H2O

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6°) Réactions avec le bisulfite de sodium: Combinaison bisulfitique

- +
HO SO3H SO3 Na
C=O + S=O C C
+ - - +
Na O O Na OH

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B – Réactions d'oxydo-réduction
B – 1 – Réduction du carbonyle en alcool

La réduction des composés carbonylés en alcools peut être regardée comme la


réaction inverse de l'oxydation de ces derniers.

1°) Hydrogénation catalytique

L'hydrogénation du groupe carbonyle nécessite des conditions plus dures que


celle d'une liaison éthylénique.

Liaison ∆rH0 (kJ.mol−1) T (°C) P (bar)


C=C − 50 25 1
C=O − 125 80−200 5−30

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On peut ainsi réaliser des hydrogénations sélectives de doubles liaisons
éthyléniques en présence d'un groupe carbonyle.

O O OH

H2(une mole) H2(une mole)


Ni Ni
1bar, 20°C 5bar, 80°C

2°) Réduction par les métaux


La réduction des composés carbonylés par les métaux dans un solvant
donneur de protons comme l'éthanol est appliquée aux composés cycliques,
elle présente l'avantage d'être stéréosélective.

Na, EtOH
+
O OH OH
II I majoritaire
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Le mécanisme est:

O O Na O H
Na EtOH
R1 R2 R1 R2 - EtONa R1 R2

O H O H Na
EtOH
Na
R1 R2 - EtONa
R1 R2
H

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3°) Réduction duplicative : Couplage pinacolique

C’est la duplication de deux cétone qui fournit, après hydrolyse, un glycol


bitertiaire encore appelé pinacol. Le magnésium est utilisé dans cette de
réaction car il permet le rapprochement de deux molécules dans l'état de
transition. Mg ++
Mg
O O O O

R1 R2 R1 R2 R1 R2 R1 R2

Mg
OH OH O O
H2O
R1 R1
R2 R2 R2 R2
R1 R1
O OH OH
Avec la propanone comme
composé carbonylé, on 2 Mg CH3
obtient le 2,3-diméthylbutane- H3C CH3 HgCl2 H3C CH3
2,3-diol (pinacol). CH3

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B – 2 – Réduction du carbonyle en méthylène

1°) Désulfuration des thiocétals

Le thiocétal est désulfuré par le dihydrogène en présence de Ni de Raney dans


des conditions douces.

S S O Ni S S O
OC2H5 -- HSCH2CH2SH
OC2H5

L'avantage de cette réaction par rapport aux réductions classiques de


Clemmensen ou de Wolff-Kishner est de se faire en milieu neutre.

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2°) Réaction de Clemmensen

La réaction consiste à traiter le composé carbonylé par un amalgame de zinc


en milieu acide, à chaud. Les électrons sont fournis par le métal. L'acide joue le
rôle de réactif protogène.

+ -
R1COR2 + 4H 4e R1CH2R2 + H2O
++ -
x 2 Zn Zn + 2e

+ ++
R1COR2 + 4H + 2 Zn R1CH2R2 + 2Zn + H2O

Exemple
O
Zn / Hg
CO 2H HCl CO 2H

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3°) Réduction de Wolff-Kishner

La réaction de Wolff-Kishner constitue une alternative intéressante à la

réduction de Clemmensen pour les molécules instables en milieu acide. Dans

un premier temps on commence par faire réagir le composé carbonylé avec

l'hydrazine. L'hydrazone formée subit ensuite une réaction d'élimination de

diazote par traitement basique. L'équation de la réaction s'écrit :

R1COR2 + N2H4 R1CH2R2 + N2 + H2O

N 2H4
KOH, ∆

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La transformation fait intervenir plusieurs réactions :

OH
C O + NH2-NH2 C NH-NH2 C N-NH2
-
HO
H
- H2O
HO + C N=NH C N=NH C N-NH

H H H
H2O -
C N=N C + N2 C H + HO

La force motrice de la réaction est l'élimination d'une molécule de diazote très


stable.

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B – 3 – Oxydation des aldéhydes

Les aldéhydes sont des composés très réducteurs. Ils peuvent être oxydés par
des oxydants doux. Les réactions suivantes utilisent des complexes d'ions
métalliques en milieu basique. Elles sont surtout utilisées comme test
analytique.

1°) Avec le réactif de Fehling

Au cours de la réaction, le cuivre(II) oxyde l'aldéhyde pour donner un acide


carboxylique sous sa forme basique (ion carboxylate), et un précipité rouge
brique d'oxyde de cuivre(I) Cu2O selon l'équation d'oxydo-réduction :

R-CHO + 2Cu2+(aq) + 5HO-(aq) RCO- + Cu2O(s) + 3H2O

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2°) Le réactif de Tollens

Le réactif de Tollens est un complexe de nitrate d'argent en solution


ammoniacale ([Ag(NH3)2]+ ; NO3-). Au cours de la réaction l'ion argent (I) oxyde
l'aldéhyde pour donner un acide carboxylique selon la réaction bilan d'oxydo-
réduction générale :

R-CHO + 2Ag+(aq) + 3HO- RCOO- + 2Ag(s) + 2H2O

Un dépôt d’argent se forme alors sur les parois évoquant un miroir. Cette
réaction s’appelle aussi « test du miroir d'argent ».

+ -
-
RCHO + 2 Ag(NH3)2 + 3 HO 2 Ag(s) + RCOO + 4NH3 + 4H2O

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B – 4 – Oxydation des cétones

1°) Par les oxydants forts

Les réactions d'oxydation des cétones cycliques permettent une ouverture du


cycle. Elles passent par l'intermédiaire de l'énol. L'exemple suivant concerne
l'ouverture de la cyclohexanone qui conduit à l'acide hexane-1,6-dioïque.

O O
+
K2Cr2O7, H , ∆ HO
OH
O
2°) Oxydation de Baeyer-Villiger

En présence d'acide métachloroperoxybenzoïque (m-CPBA) ou d'un mélange


d'eau oxygénée et d'acide éthanoïque, la butan-2-one conduit à l'éthanoate
d'éthyle. O O
m-CPBA
O

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L'exemple précédent constitue un cas particulier d'une réaction très générale
permettant de passer d'une cétone à un ester : la réaction de Baeyer-Villiger.

18
O O 18 O O
+ OH R2 + H
R1 R2 R O R1 O R O

Le mécanisme suivant a été proposé :

18
18
O O OH O
+ OH + O
R1 R2 R O R1 R2 R O

H 18 O R
18 O O O
R2 H O
R1 O + R O R1 O
R2

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O O

C6H5CO3H O
C2H5
C2H5

Dans l'exemple précédent, la liaison qui migre est la plus substituée. Plus
généralement, l'ordre des aptitudes migratoires suivant est observé :

t-alkyle > s-alkyle > phényle > n-alkyle > CH3

Du point de vue stéréochimique, lorsque le problème se pose, l'insertion de


l'atome d'oxygène s'effectue avec une rétention complète de la configuration.

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C – Réactions au voisinage du carbonyle

C – 1 – Tautomérie céto-énolique

O OH

R C R C
H
Cétone Enol

1°) Enolisation acido-catalysée

O OH OH OH
+ +
H -H
R C R C R C R C
H H H

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2°) Enolisation baso-catalysée

Les composés carbonylés énolisables sont des acides et l'énolisation peut être
catalysée par une base. L'atome d'hydrogène porté par l'atome de carbone en
a du carbonyle est arraché par la base B-, par exemple un ion hydroxyde. On
obtient un ion énolate.

O O O OH
-
HO H-OH
R C R C R C - R C
- HO
H

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Taux d'énolisation
Le tableau ci-dessous regroupe quelques valeurs expérimentales. Certaines
particularités structurales peuvent expliquer un pourcentage d'énol élevé.

Composé carbonylé % d'énol à l'équilibre


éthanal 10−4
propanone 10−6
pentane-2,4-dione 76
cyclohexane-1,2-dione 100
cyclohex-2,4-diène-1-one 100

H H
O O O O O O
+
H

24% 76%
pentane-2,4-dione

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C – 2 – Réactions des énolates

1°) Enolate cinétique, énolate thermodynamique

La formation d'un énolate à partir d'une cétone dissymétrique au moyen d'un


couple base B / solvant S pose un problème de régiosélectivité. On obtient a
priori deux ions énolate :

O O O O O
-
OH II
+ I +

Conditions de la réaction I II
Cétone additionnée à un excès de base 28% 72%
Excès de cétone additionnée à la base 78% 22%

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2°) Alkylation des énolates

L'alkylation directe des aldéhydes nécessite des précautions particulières en


raison de la réaction concurrente de condensation aldolique. L'alkylation des
cétones est de loin la plus pratiquée.

O O O O
+
δ -
CH3 I δ
+ +

3°) Halogénation

La réaction entre une cétone et le dibrome dans l'acide acétique conduit à une
cétone α bromée. Dans ce milieu acide, la réaction peut être arrêtée au stade
de la monobromation.

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Lorsque deux dérivés bromés peuvent être formés, on observe que la réaction
est régiosélective. L'halogénation a lieu préférentiellement sur l'atome de
carbone le plus substitué.

O O
Br2 Br
CH3CO 2H

La réaction peut également avoir lieu en milieu basique mais dans ce cas il
n'est généralement pas possible de s'arrêter au stade de la monobromation.

O O
-
Br2, HO
Br
Br

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Mécanisme en milieu basique

O O O
Br Br -
R C -
R C + BH R C + Br
H B Br

Lorsque plusieurs atomes d'hydrogène sont substituables, la substitution se


poursuit sur l'atome de carbone en a qui porte déjà un halogène car ce dernier
augmente l'acidité des protons effet inductif - I.

O O
H NaOH, Br2 Br
R C R C
Br H Br Br

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3°) Réaction haloforme

Il s'agit d'un cas particulier d'halogénation en milieu basique des composés


carbonylés a-méthylés. On peut utiliser Cl2, Br2, I2. Raisonnons avec I2.
Comme on l'a vu plus haut, en milieu basique, tous les atomes d'hydrogène
sont substitués et on obtient le dérivé triiodé.

O O
H NaOH, I2 I
R C R C
H H I I

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L'atome de carbone de la trihalogénocétone formée est très électrophile et le
composé est scindé par une réaction d'addition-élimination sur le carbonyle en
ion carboxylate et trihalogénométhane.

O O O
-
I OH I - H I
R C R OH + C R O + C
I I I I I I
+
O H

R OH
On peut regarder cette réaction comme une oxydation chimiosélective des
carbonylés α - méthylés en acides carboxyliques

La réaction peut aussi servir de test des carbonylés α-méthylés. Dans ce cas,
l’iode I2 qui est solide à la température ambiante, est le plus pratique. On par
alors de test iodoforme.

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Réaction bromoforme sur une cétone méthylée

-
O O O O
H H Br Br H - Br
R C -
R C + BH R C + Br R C
H H B H Br H Br
Br
-
HO
O O O
- -
HCBr3 + R OH HCBr3 + R O CBr3 + R OH

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D – Condensation de deux composés carbonylés

1°) L'aldolisation

L'aldolisation est une réaction d'addition entre deux aldéhydes. Elle conduit à
un aldol. Le mot aldol est formé par la contraction des mots aldéhyde et alcool.
O OH O
2
H3C H H3C H

Mécanisme
L'aldolisation peut être catalysée en milieu basique ou en milieu acide :
• en milieu basique, il y a formation d'un ion énolate beaucoup plus nucléophile
que l'énol ;

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Mécanisme en milieu basique
O
- -
O O O O
H C H
H C - H C H H C
OH
H H
O OH
H H2O
-
HO + H C
H

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2°) Crotonisation
Les aldols subsissent assez facilement une réaction de déshydratation
appelée crotonisation. En milieu acide, le groupe OH est protoné ;

O OH + O OH2 O
H
H R H R H R
H H

le cas de la réaction intramoléculaire l’adolisation conduit à un cycle.

H O O O
-
H OH H
H H
O O -
O O O
+
H - H2O
HO +
crotonisation
OH

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3°) Cétolisation

La réaction de cétolisation est une réaction d'addition entre deux cétones.

O OH O
2
H3C CH3 H3C CH3
CH3

Mécanisme en milieu basique

O
- -
O O O O
R C H
R C - R C H R C
OH
H H
O OH
H H2O
-
HO + R C
H

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Comme les aldols, les cétols subissent une réaction de crotonisation en milieu
acide ou basique pour donner des a-énones.

OH O O
+
H ,∆
H3C CH3 H3C CH3
CH3 -H O CH3
2

4°) Aldolisation croisée ou mixte

L'aldolisation croisée met en jeu un aldéhyde et une cétone. Elle conduit à un


bilan simple lorsque l'un des composés n'est pas énolisable car il n'y a pas
d'ambiguïté sur le produit final.

O - O +
O
HO , H2O H ,∆
+ H2C=O
H3C CH3 OH - H2O
L'aldolisation croisée est susceptible de donner à priori un mélange complexe
de produits d'addition.

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5°) Condensation de Claisen-Schmidt

La réaction de Claisen-Schmidt constitue un cas particulier d'aldolisation


croisée entre une cétone et un aldéhyde aromatique.

O O O
-
HO
H + H3C CH3 -- H2O Ph Ph

6°) Réaction de Cannizaro


C’est une réaction caractéristique des aldéhydes ne possédant pas
d’hydrogène en α. C’est aussi une réaction de dismutation au cours de laquelle
une molécule d’aldéhyde s’oxyde en acide et une autre est réduite en alcool
primaire.
O O
H 1) KOH OH + OH
+
2) H3O

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Le mécanisme de la réaction de Cannizaro

- + - +
O OK H OK O
OH H
C C C C C
H K-OH O H OH
H + +

OH O OH O
H H
C C C C - +
H OH H OK
+ +

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+
H3O
RMgX + R1C(OEt)3 RR1C(OEt)2 RR1C=O
+
H3O
RC N + R'MgX R-C-R'
O

+ O +
Al(iBu)2H H3O LiAl(OEt)2H2 H3O
RCN RCHO R-C RCHO
NR2

O LiAl(OtBu)3H O
R-C R-C
Cl -78°C H

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O
+ HCl nBuLi R' C R''
RCHO
HS SH S S S S
R R
thioacétal
OH H2O
HgCl2
O=CH C R' CH3CN / H2O S S S S -
OH O
R R' R C R C
R' R'' R' R''

ONa ONa
O ONa
2CH3 C + 2Na 2 CH3 C CH3 C C CH3
OEt OEt OEt OEt
O ONa ONa
acyloïne H3O+ 2Na
H3C CH C CH3 CH3 C C CH3 + 2EtONa
acétoïne
OH

+ HCl nBuLi
RCHO
HS SH S S S S
R R 1)CH2-CH-CH3
thioacétal
O OH O
HgCl2 S S OH 2)H2O
R-C-CH2-CH-CH3
CH3CN / H2O R CH2-CH-CH3

Page 76 sur 126


Page 77 sur 126
I – Propriétés physiques

II – Préparation des amines

III – Réactivité des amines

Page 78 sur 126


Classe des amines

Les amines sont des composés azotés qui dérivent de l'ammoniac NH3 par remplacement
d'un ou plusieurs atomes d'hydrogène par des groupes carbonés.
Le nombre n des atomes d’hydrogène liés à l'azote, définit la classe de l’amine.

n 2 1 0
Classe primaire secondaire Tertiaire
Acyclique : N est relié à un ou
CH3NH2 CH3NHCH3 (CH3)2N
plusieurs groupes alkyles.

NH2 NH2
N N
Acyclique: N est lié Aromatique H pyridine
à un cycle non pipéridine -
aromatique Hétérocyclique
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I – Propriétés physiques : Température de changement d'état

Les propriétés physiques sont influencées par l'existence de liaisons hydrogène qui sont plus
faibles que chez les alcools de masse molaire comparable car l'atome d'azote est moins
électronégatif que l'atome d'oxygène. Les amines de faible masse molaire sont miscibles à
l'eau.

Composé M (g.mol-1) TE (°C) m (D) (20 °C, 1 bar)


CH3CH2OH 46 78,5 1,71 liquide
CH3CH2NH2 45 16,6 1,29 gaz

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II – Structure des amines

II – 1 – Amines acycliques et alicycliques


L'atome d'azote, hybridé sp3, est au sommet d'une pyramide. L'angle a entre les liaisons est
inférieur à 109° du fait de la présence du doublet non liant.
Dans la plupart des cas, la structure n'est pas rigide. La barrière énergétique séparant les
configurations est généralement faible et la fréquence d'interconversion est très élevée.
R2 R2
R1 R1 R3
R3
N N R3 N N
R1 R3 R1
109° R2 R2

R4 R4 O O

N R3 N N R3 N
R1 R3 R1 R1 R3 R1
R2 R2 R2 R2

Les ions ammonium les oxydes d'amines chiraux.


quaternaires chiraux Page 81 sur 126
En revanche, les sels d'amines tertiaires sont indédoublables en raison de l'existence
d'un équilibre rapide entre l'amine et l'ion aminium.

H R2
+ R1 R3
-H
R3 N R3 N N
R1 R1
R2 R2

II – 2 – Amines aromatiques
L'atome d'azote de l’aniline est au sommet d'une pyramide très aplatie. Le doublet non liant de
l'atome d'azote de l'aniline est engagé dans la résonance avec le cycle aromatique. On peut
rendre compte de la structure électronique de l'aniline à partir des formes mésomères suivantes
:
+
NH2 NH2 NH2 NH2  NH2
-0,33 -0,33

Page 82 sur 126 -0,33


III – Préparations des amines

III – 1 – Alkylation de l’ammoniac : Méthode de Hofmann

-
- HO
R-X + NH3 R-NH3, X R-NH2 + HX

-
- HO
R-X + RNH2 R-NH2R, X R-NH-R + HX

-
- HO
R-X + RNHR R-NH-R, X R-N-R + HX
R R

Page 83 sur 126


III – 2 – Méthode de Sabatier
C'est l'action d'un alcool sur l'ammoniac vers 300°C en présence de thorine (ThO2). Comme
avec la méthode d'Hofmann on obtient un mélange d'amines.

R-OH+ NH3 R-NH2 + H2O

R-OH+ RNH2 R-NH-R + H2O

R-OH+ RNHR R-N-R + H2O


R

Page 84 sur 126


III – 3 – Méthode de Gabriel
Pour éviter ce mélange, Gabriel a mis au point une méthode, permettant de préparer des
amines primaires, seules. Cette synthèse a lieu en 3 étapes .

O O O
KOH - +
N H NK N R + KX

O O O O 2 KOH
le Phtalimide -
O
- + R-NH2
O
O
La molécule clé de cette synthèse est le phtalimide (amide secondaire de l'acide
orthophtalique) obtenu par action de l'ammoniac sur l'anhydride orthophtalique :

O O
NH3
O N H

O Page 85 sur 126


O
III – 4 – A partir des aldéhydes

O
R C + NH3 + H2 R-CH2-NH2 + H2O
H
O
R C + R-CH2-NH2 + H2 R-CH2-NH-CH2-R + H2O
H
O
R C + R-CH2-NH-CH2-R + H2 R-CH2-N-CH2-R + H2O
H CH2-R

III – 5 – Réduction de dérivés azotés :


a) hydrogénation des nitriles

LiAlH4
R-C N R-CH2-NH2

Page 86 sur 126


b) Réduction des dérivés nitrés

H2/Pd
R-CH2NO2 R-CH2-NH2
ou Fe/HCl

c) Réduction des amides

O LiAlH4
R C R-CH2-NH2
NH2

III – 6 – Dégradation des amides (d'Hofmann)

O H2O
R C + Br2 + 3NaOH R-NH2 + 2NaBr + NaHCO3 + H2O
NH2

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Réactivité des amines
Propriétés basiques
R1 R1 +
-
R2 N + H-O-H R2 N H + OH
R3 R3

Composé PhNH2 PyH NH3 Me3N MeNH2 Me2NH


pKa 4,6 5,6 9,2 9,8 10,6 10,7

Expérimentalement, en solution aqueuse, on constate que les amines acycliques sont plus
basiques que l'ammoniac. On observe l'ordre suivant des basicités :

Secondaires > Primaires > Tertiaires

En série cyclique, la situation est plus compliquée. Ainsi, l'aniline est 100 000 fois moins
basique que la cyclohexylamine :

pKa (CyN+H3/CyNH2) = 9,6 ; pKa (PhN+H3/PhNH2) = 4,6.


Page 88 sur 126
On interprète habituellement ce résultat par le fait que le doublet non liant de l'aniline est moins
disponible dans cette amine aromatique que dans la cyclohexylamine du fait de la
délocalisation électronique dans le premier cas.

+
NH2 NH2 NH2 NH2  NH2
-0,33 -0,33

-0,33

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Nucléophilie des amines
1 – Alkylation
1°) Mise en œuvre

La méthode à priori la plus simple pour alkyler l'atome d'azote d'une amine consiste à la faire
réagir avec un dérivé halogéné. Avec une amine primaire ou secondaire il y a substitution d'un
atome H par un groupe alkyle. On obtient donc en principe l'amine appartenant à la classe
immédiatement supérieure.

2°) Mécanisme
Il s'agit d'une réaction de substitution. Avec une amine primaire ou secondaire la réaction est de
type SN2.

-
- HO
R-X + NH3 R-NH3, X R-NH2 + HX

Page 90 sur 126


3°) Intérêt et limitations de la réaction
L'alkylation directe des amines avec un dérivé halogéné ne constitue généralement pas une très
bonne méthode synthétique car l'amine alkylée réagit à son tour avec le réactif. On obtient donc
un mélange de produits qu'il faut ensuite séparer.
En présence d'un excès d'iodométhane, on obtient l'ion ammonium quaternaire.

ICH3 (en excès) + -


NH2 N(CH3)3,I

La quantité de matière n d'iodométhane nécessaire pour atteindre l'ion ammonium permet de


déterminer la classe de l'amine.

n (mol) 3 2 1
Classe d'amine primaire secondaire tertiaire

Page 91 sur 126


4°) Alkylation de l'ammoniac

L'alkylation de l'ammoniac constitue une méthode de synthèse des amines primaires. Le réactif
est en grand excès par rapport à l'halogénure et la polyalkylation devient négligeable.

NH3(excès)
Br NH2
-HBr

2 – Réactions des ions ammonium quaternaires

1°) Réactions d'élimination à partir des ions ammonium quaternaires


Les ions ammoniums quaternaires possèdent un groupe - N+R3 lié à une chaine carbonée. Si
l'atome de carbone en b possède un atome d'hydrogène, une élimination conduisant à un
composé éthylénique est possible. C’est l’élimination de Hoffman.

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+ -
Ag2O + H2O 2 Ag + 2 HO
ICH3 (en excès) + Ag2O +
- -
NH2 N(CH3)3,I N(CH3)3,HO
H2O
- H
HO
+

+ N(CH3)3
N(CH3)3

La régiosélectivité de l'élimination suit la règle d'Hofmann : Si deux composés éthyléniques


peuvent se former, le composé majoritaire est celui qui possède la double liaison la moins
substituée.

+ Ag2O
2 ICH3 - + -
NH N(CH3)2,I N(CH3)2,HO
H2O
H
+ - 
N(CH3)2,HO N(CH3)2
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3 – Acylation
1°) Avec les acides carboxyliques
Dans la réaction un acide carboxylique l’amine va arracher le proton acide pour conduire au sel
d'ammonium inerte vis à vis de la réaction d'acylation puisque cet ion a perdu tout caractère
nucléophile.

- +
R-CO 2H + R-NH2 R-CO 2 R-NH3

2°) Avec les chlorures d'acyles et les anhydrides


La réaction entre une amine primaire ou secondaire et un chlorure d'acyle ou un anhydride
permet la préparation des amides.

R1 O O
N H + R C R C R1
R2 Cl N
R2

Page 94 sur 126


Il s'agit d'un mécanisme par addition-fragmentation. L'étape cinétiquement déterminante est la
formation de l'intermédiaire tétraédrique.

-
R1 O R2 O R2 O
+ +
N H + R C R1 N C R R1 N C R
R2 Cl H Cl H N
Intermédiaire tétraédrique
R2 O
R1 N C R
3°) Protection régénération

La transformation d'un groupe amino en groupe acétamido constitue un moyen de protection du


groupe amino.

Page 95 sur 126


O
H3CCOCl
H3C NH2 H3C NH-C-CH3
Pyridine +
K2Cr2O7/H
+ O
H3O /
HO2C NH2 HO2C NH-C-CH3

4 – Sulfonylation
La réaction entre un halogénure d'acide sulfonique et une amine primaire ou secondaire fournit
une sulfonamide ou sulfamide.

O O
R-NH2 /Pyridine
S Cl + S NH-R
-PyH
O O
Sulfamide
Page 96 sur 126
Test de Hinsberg
Ce test est basé sur la solubilité de la sulfonamide quand elle existe en milieu basique. Les
résultats sont résumés dans le tableau ci-dessous.

Classe de l’amine primaire secondaire tertiaire


Solubilité sulfonamide oui non pas de sulfonamide

5 – Réaction de diazotation
1°) Formation de l'électrophile
La nitrosation est la réaction entre une amine et l'acide nitreux HNO2. Ce dernier est un
composé instable vis à vis de sa dismutation en NO3- et NO. Il est préparé dans le milieu
réactionnel en acidifiant une solution de nitrite de sodium par l'acide chlorhydrique. La
véritable entité électrophile est le cation nitrosonium NO+ qui est impliqué dans les équilibres
suivants :
+ + +
+
O N OH + H O N OH2 H2O + O N O N
Page 97 sur 126
Réaction avec les amines primaires de manière générale

+ + +
R-NH2 -H
+ O N R-NH2-N=O R-NH-N=O

+ +
+ -H2O + H
R-N N R-N=N R-N=N-OH2 R-N=N-OH

Avec les amines non aromatiques ou aliphatiques


Avec une amine non aromatique, l'ion diazonium n'est pas stable. Sa décomposition spontanée
fournit un dégagement de diazote On obtient généralement un alcool.

+
R-N N R-OH + N2

Page 98 sur 126


Avec les amines aromatiques
Les solutions d'ions diazonium des amines aromatiques peuvent être conservées plusieurs
heures à 0 °C.

+
NH2 NaNO2/HCl N N N=N
-
0°C
+

Avec les amines secondaires


On obtient une N-nitrosoamine.

NaNO2/HCl
N H N N=O + H2O
0°C

Avec les amines tertiaires il n’y a pas de réaction

Page 99 sur 126


Réaction des ions diazonium aromatiques
Couplage diazoïque

Les ions diazonium réagissent comme électrophiles dans la réaction de substitution


aromatique. La réaction a lieu sans perte de N2.

+ +
N N N=N N=N

Réduction
On utilise un réducteur comme EtOH. La réaction a lieu avec perte de N2.

Br Br
+
EtOH/
H3C N N H3C
-N2
Page 100 sur 126
Substitution nucléophiles

Dérivés iodés
Il s’agit d’une méthode d’iodation des cycles aromatiques.

CO2H CO2H CO2H


NaNO2/HCl + KI
NH2 N2 I
0°C -N2
Dérivés fluorés
On utilise NaBF4

NaNO2/HCl + NaBF4 
NH2 N2 F
0°C -N2

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Passage aux phénols
Le groupe -OH ne peut pas être introduit sur un cycle aromatique par une substitution
électrophile. Une synthèse utile des phénols passe par l'intermédiaire des ions diazonium.

O2N O2N O2N


NaNO2/HCl + H2O/
NH2 N2 OH
0°C -N2

Couplage radicalaire, réaction de Sandmeyer


Dérivés bromés, chlorés
La réaction suit un mécanisme radicalaire. Les réactifs utilisés sont des halogénures de cuivre
(I) : CuBr, CuCl.

Cl Cl
+
N N HCl/CuCl
Cl
-N2
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Dérivés cyanés

La réaction est comparable aux précédentes. L'halogénure est remplacé par du cyanure de
cuivre (I) CuCN.
+ KCN/CuCN
N N CN
-N2

Substitution électrophile sur les amines aromatiques

Oxydation des amines tertiaires


Les amines sont des composés assez sensibles à l'oxydation. Les produits de réaction dépendent
de la classe de l'amine et de la nature de l'oxydant utilisé. La réaction la plus importante
concerne les amines tertiaires.

O
CH3
H2O2
N N(CH3)2
CH3 -H2O
Page 103 sur 126
I – Propriétés physiques

II – Préparation des acides carboxyliques

III – Réactivité des acides carboxyliques

Page 104 sur 126


Introduction

Les acides carboxyliques forment une classe de composés caractérisés par la


présence du groupe fonctionnel carboxyle -CO2H.
Plusieurs composés sont considérés comme des dérivés d'acides.

O O O R O R
R C R C R C
-
OH O X O O
Acide Ion carboxylate Halogénure d'acyle Anhydride d'acide
R1 O O
C=C=O R C R C RC N
R2 O R' NR1R2

Cétène Ester Amide Nitrile

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I – Propriétés physiques

Ils sont abondants à l'état naturel et facilement isolables et purifiables par


l'intermédiaire de leurs sels qui sont solubles en solution aqueuse.
Les températures d'ébullition des acides carboxyliques sont supérieures à
celles des alcools de masse molaire comparable.

Alcool TE (°C) Acide TE (°C)


CH3CH2OH 78,5 HCO2H 100,5
CH3CH2CH2OH 97,2 CH3CO2H 118
CH3CH2CH2CH2OH 117,7 CH3CH2CO2H 141

O H O
R C C R
O H O

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II – Préparation des acides carboxyliques

1°) Hydrolyses des différents dérivés d’acides tels que les esters, les
chlorures d’acides, les amides ou les nitriles ;
2°) Oxydations des alcènes, des alcools, aldéhydes, cétones, des chaines
latérales d’hyrocarbure aromatique
3°) Réaction haloforme
4°) Réaction de Kolbe - +
O Na - +
H COO Na COOH
C=O +
- + + H
O Na + O=C=O O OH OH
acide salicylique
5°) Carbonatation de dérivés organomagnésiens

MgBr O OMgBr O OH
C C
H2O, H+
+ O=C=O + 1/2Mg(OH2 + 1/2MgB2
acide 2-méthylpentanoïque

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6°) Synthèse malonique

CO 2H CO2Et CO2Et R CO2Et


-
EtOH / H+ HO X
CH2 CH2 CH R CH
- H2O
CO2H CO2Et CO2Et CO2Et
Acide malonique

CO2Et H /∆
+
R CH R CH2 CO2H + CO2 + EtOH
CO2Et

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III – Structure des ions carboxylate

L'expérience montre que les atomes de carbone et d'oxygène d'un ion


carboxylate sont dans un même plan. Pour l'acide méthanoïque et l'ion
méthanoate, on relève les valeurs suivantes :

O O O
R C R C R C
O H O H O H

O O O
R C R C R C
O O O

O O
R C R C
O O

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Les sels de sodium et de potassium des acides gras à longue chaîne carbonée
en C12 et au delà, constituent les savons.
O
C - +
O Na

Partie hydrophobe Partie hydrophile

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IV – réactivité des acides carboxyliques
A – Propriétés particulières des acides carboxyliques
I – Propriétés acido-basiques
I – 1 – Acidité
Les acides carboxyliques sont des acides au sens de Brönsted. Ils réagissent
avec l'eau pour donner des ions carboxylate et des ions oxonium.

O O
+
R C + H2O R C + H3O
-
OH O
Acide HCO2H CH3CO2H C2H5CO2H C3H7CO2H
pKa 3,75 4,75 4,88 4,82

relation entre la force des acides et la fragilisation de la liaison O-H dûe à l'effet
électronique du substituant R.

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II – Décarboxylation

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II – 3 – Décarboxylation des β-cétoacides
La décarboxylation des β-cétoacides s'opère dans des conditions de
température modérées entre 50 °C et 60 °C. La formation d'une liaison
hydrogène intramoléculaire permet la création d'un état de transition cyclique.

H
O O - CO O H O
2
∆ R R
R O
La réaction fournit un énol. L'équilibre de tautomérie conduit au composé
carbonylé plus stable.

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II – 4 – Décarboxylation des α-cétoacides

En milieu biologique, la décarboxylation de l'acide pyruvique en éthanal et CO2


est une étape de la fermentation alcoolique. Elle s'effectue avec le concours
d'une enzyme : la pyruvate décarboxylase.

O O
- CO
2
OH H

O

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II – 6 – Elimination - décarboxylation

Les ions carboxylate des acides b-halogénés sont facilement décarboxylés par
chauffage. L'ion carboxylate et l'atome de brome doivent être dans une position
anticoplanaire pour que l'élimination se produise.

Br

- -
-CO2, -Br
C
O O

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B – Propriétés nucléophiles des ions carboxylate
I – Acylation des ions carboxylate

Les ions carboxylate sont de bien meilleurs nucléophiles que les acides
carboxyliques. La réaction d'un ion carboxylate sur un chlorure d'acyle permet
de préparer des anhydrides symétriques ou mixtes.

O
O O O
- + H3C Cl
H3C O Na H3C O CH3
-NaCl

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II – Alkylation par un dérivé halogéné

On peut aussi alkyler les ions carboxylate en utilisant un halogénure d'alkyle


primaire ou secondaire. On prépare ainsi des esters. Avec un halogénure
tertiaire on observe essentiellement une réaction d'élimination.

O O
- +
CH3CH2Br
H3C O Na H3C O
-NaBr

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III – Méthylation par le diazométhane

Une méthode particulièrement douce pour méthyler les ions carboxylate


consiste à les faire réagir avec le diazométhane. Le seul sous-produit de la
réaction est le diazote qui s'échappe du milieu réactionnel.

RCO2H + CH2N 2 RCO2CH3 + N2


La réaction s'effectue en deux étapes

La première étape:
O O

Ph CO2H + H2C N N Ph CO2 + H3C N N

La deuxième étape:
O O

Ph CO2 + H3C N N Ph CO2CH3 + N N

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C – Passage aux dérivés d'acides

I – Halogénure d’acide

La réaction peut être effectuée en utilisant différents agents halogénants. Ce


sont les mêmes que ceux qu'on utilise pour transformer les alcools en dérivés
halogénés : SOCl2, PCl3 ou PCl5.

O O

H3C OH + SOC2 H3C Cl + SO2 + HCl

II – Ester (réaction d’estérification) voir cours SMC3

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III – Anhydride : Déshydratation des acides

La déshydratation des acides en présence d'un déshydratant énergique comme


P4O10 conduit aux anhydrides.

O O O
P4O10
2 H3C OH H3C O CH3
-H3PO4

O O
OH ∆, 200°C O
OH -H2O
O O
anhydride maleïque

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IV – Amide
Une méthode de préparation découverte par Hofmann, consiste à chauffer le
sel d'ammonium de l’acide éthanoïque.

O O

H3C ONH4 H3C NH2
-H2O
L’amide peut également être préparé à partir des dérivés précédents :
halogénure d’acide ou ester

O O
CH3 + CH3
[H ]
H3C OEt + N H3C N
H CH3 -EtOH CH3

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V – Nitrile
On peut les obtenir très simplement par substitution nucléophile de –CN sur
un halogénoalcane :

KCN
R-X R-CN + KX

Une autre voie d'obtention un peu plus complexe passe par la déshydration de
l'amide correspondante
Une déshydratation poussée d’un amide en présence d'un déshydratant, P2O5
conduit à un nitrile.

O
P4O 10
H3C NH2 CH3-CH2-C N
-H2O

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D – Réduction des acides

I – Réduction par H2

La réduction du groupe carboxyle par H2 n'est réalisable que dans des


conditions sévères de température et de pression en présence de catalyseurs
tels que Ni, Pt ou Ru.

II – Réduction par LiAlH4


LiAlH4 réduit les acides en alcools.

O
LiAlH4
H3C OH CH3-CH2-OH
H2O

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E – Additions nucléophiles sur le carbonyle

I – Composés organolithiens

O R
O
R-Li R-Li - +
- + + RH H3C C O Li
H3C OH H3C O Li - +
O Li
R R +
H3O
H2O + H3C C O H3C C OH
OH

II – Réactions avec les alcools : Estérification


1°) Avec les alcools primaires et secondaires
2°) Avec les alcools tertiaires
Les esters d'alcools tertiaires ne sont généralement pas préparés à partir des
acides carboxyliques.

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3°) Formation de lactones
Avec un composé bifonctionnel comportant une fonction acide et une fonction
alcool, l'estérification peut avoir lieu de façon intramoléculaire. L'ester cyclique
obtenu est appelé lactone.

O
+ O
H /∆
HO OH -H2O O

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F – Réactions au voisinage du carbonyle

I – Réaction de Hell-Vohlardt-Zelinsky
Les acides peuvent être bromés en présence de dibrome et de phosphore.

O O
P / Br2
OH OH
-HBr
Br
Le mécanisme
O OH O
R CH2 C R CH C + Br Br R CH C + HBr
Br Br Br Br
faiblement énolisable
O O O O
R CH C + R CH2 C R CH2 C + R CH C
Br Br OH Br Br OH

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