La dynamique entrepreneuriale au Maroc en 2016

Rapport National
Global Entrepreneurship Monitor

Une Etude dirigée par

Pr. KHALID EL OUAZZANI
 Editions Litograf

© Tous droits réservés

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l’auteur est passible des sanctions prévues
par la loi n°2-00 relative aux droits d’auteur
TABLE DES MATIÈRES

Remerciements Page 07
Equipe GEM Maroc Page 08
Résumé Page 09

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION ET CONTEXTE Page 12

1.1- La situation macro-économique du Maroc Page 13
1.2- Le cadre conceptuel de GEM Page 16
1.3- Le profil de l’étude Page 19

CHAPITRE 2 : LES FACTEURS CLES QUI INFLUENCENT LE NIVEAU

ET LA NATURE DE L’ACTIVITE ENTREPRENEURIALE Page 22
2.1- Les conditions-cadres pour entreprendre Page 23
2.1.1- Les conditions favorables Page 24
2.1.2- Les conditions défavorables Page 26
2.1.3- Les recommandations des experts Page 27
2.2- La motivation des entrepreneurs Page 30
2.3- La culture entrepreneuriale Page 32
2.3.1- La confiance par rapport à l’environnement entrepreneurial Page 32
2.3.2- La confiance par rapport aux capacités personnelles Page 34
2.3.3- Le capital social Page 35
2.3.4- La peur de l’échec Page 37

CHAPITRE 3 : L’ACTIVITE ENTREPRENEURIALE AU MAROC :

RESULTATS ET COMPARAISONS Page 39
3.1- L’activité entrepreneuriale dans les premières phases de la création Page 40
3.1.1- Entrepreneurs naissants et jeunes entrepreneurs Page 40
3.1.2- Activité entrepreneuriale émergente Page 42
3.2- L’activité entrepreneuriale dans les phases avancées de la création Page 44
3.2.1- Entrepreneurs établis Page 44
3.2.2- Entrepreneurs discontinus Page 46
3.3- Les caractéristiques socio-démographiques des entrepreneurs Page 48
3.3.1- L’âge Page 49
3.3.2- Le genre Page 50
3.3.3- Le niveau d’éducation Page 52
3.4- Les perspectives de développement des entreprises Page 52
3.4.1- Le secteur d’activité Page 53
3.4.2- La création d’emplois Page 55
3.4.3- Le positionnement sur le marché Page 57
3.4.4- L’internationalisation Page 60
3.4.5- L’investissement informel Page 61
CHAPITRE 4 : L’ACCOMPAGNEMENT ENTREPRENEURIAL Page 65
4.1- La problématique de l’accompagnement entrepreneurial Page 65
4.2- Le passage de l’intention à l’acte entrepreneurial Page 66
4.3- La perception et l’utilisation des services d’accompagnement Page 68
4.4- L’avis des experts Page 71

CHAPITRE 5 : LA DYNAMIQUE ENTREPRENEURIALE REGIONALE :

CAS DU GRAND CASABLANCA-SETTAT Page 73
5.1- La monographie de la région Page 73
5.2- L’activité entrepreneuriale dans la région Page 74
5.3- Le potentiel et les freins spécifiques à la région Page 77

Conclusion et principales implications Page 79

REFERENCES Page 82
LISTE DES TABLEAUX Page 84
LISTE DES FIGURES Page 85
INDEX DES PAYS Page 87
FICHE 1 : Les phases de développement économique Page 88
FICHE 2 : Les principales variables APS Page 89
FICHE 3 : Les principales variables NES Page 90
ANNEXES A : Tables additionnelles relatives à la base APS des ETE Page 91
ANNEXES B : Tables additionnelles relatives à la base NES des ETE Page 100
REMERCIEMENTS
REMERCIEMENTS

Le présent rapport est le fruit d’un projet de recherche

international basé sur une collaboration entre
l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)
et l’Université Hassan II de Casablanca (UH2C).

Nous tenons à remercier vivement les équipes de

coordination du projet, en particulier celle de l’UQTR
en la personne du Pr. Etienne St Jean, et de GERA
(Global Entrepreneurship Research Association)
notamment Mick Hancock, Chris Aylett, Alicia
Corduras, Forrest Wright et Francis Jonathan
Carmona.

Nous tenons aussi à remercier les 96 experts

nationaux qui ont aimablement accepté de contribuer
à l’évaluation des conditions cadres de la création
d’entreprise au Maroc, ainsi que les 2061 ménages qui
ont participé à l’enquête nationale sur la population
active.

Le projet n’aurait pas pu se concrétiser sans la

contribution de Mme Fatima BOUTALEB, professeur,
membre de notre Laboratoire de recherche, et l’appui
du Centre International de Recherche pour le
Développement International du Canada (CRDI) ainsi
que la Fondation Qatari Silatech auxquels nous
voudrions exprimer toute notre gratitude.

Khalid EL OUAZZANI
Leader team GEM Morocco
Directeur du Laboratoire Entrepreneuriat
et Management des Organisations
EQUIPE GEM MAROC

Le GEM (Global Entrepreneurship Monitor), Affilié au Centre « Entrepreneuriat et

étude internationale sur la dynamique
entrepreneuriale, est piloté au Maroc par le
Laboratoire de Recherche « Entrepreneuriat
et Management des Organisations (EMO) »,
relevant de la Faculté des Sciences
Juridiques, Economiques et Sociales - Ain
Chock de l’Université Hassan II Casablanca.
Performance de la PME », le Laboratoire
EMO a pour mission de faire avancer les
connaissances et soutenir le développement
de l'entrepreneuriat en privilégiant trois axes
de recherche : L’entrepreneuriat et la
création d’entreprise, l’accompagnement
entrepreneurial et le financement de
l’entrepreneuriat.

Directeur Pr. Khalid EL OUAZZANI

Pr. Abdellatif KOMAT

Contact
Pr. Salah KOUBAA Pour plus d’informations à propos de ce rapport,
veuillez contacter :
Professeurs associés Pr. Riad MEKOUAR Pr. Khalid EL OUAZZANI : elouazzanik@gmail.com

Pr. Fatima BOUTALEB Citation

Veuillez citer ce rapport de la manière suivante :
Pr. Hind MALAININE Khalid EL OUAZZANI (2017),
« La dynamique entrepreneuriale au Maroc 2016 »,
Sara YASSINE Global Entrepreneurship Monitor, Rapport du Maroc
2016.
Meryem KABBAJ Disponible sur : www.gemconsortium.org

Ahmed BENMEJDOUB

Sanaa HAOUATA
Doctorants Selma BENAZIZ

Asmaa DAHALLA

Moncef KABBAJ

Meriem FILALI

Najlaa EL CATI
 RÉSUMÉ
La participation au Global Entrepreneurship
Monitor, étude de référence sur l’entrepre-
neuriat dans le monde, permet au Maroc,
pour la deuxième année consécutive, de
contribuer à la mesure de la dynamique
entrepreneuriale qui prévaut en son sein et à
l’échelle internationale.
La présente étude, menée en 2016,
confirme les nombreux atouts qui font du
Maroc un espace propice au développe-
ment des entreprises ainsi que les éléments
névralgiques qui l’empêchent de mobiliser
son potentiel en matière de création d’entre-
prises.
La dynamique entrepreneuriale devrait
connaître une grande impulsion grâce à la
stratégie de politique économique initiée par
le Royaume et en particulier les opportuni-
tés attendues des stratégies sectorielles, de
la forte ouverture vers le marché africain,
des mutations environnementales issues de
la COP 22, de l’accompagnement écono-
mique de la régionalisation avancée ainsi
que la promotion du capital immatériel
national.
Toutefois, devant les sérieuses «pesanteurs»
endogènes qui subsistent, les pouvoirs
publics sont appelés à mobiliser l’important
potentiel entrepreneurial et à libérer les
énergies créatrices des entreprises, à
travers la formation des compétences, l’amé-
lioration de l’accès au financement et
l’encouragement de l’investissement et de
l’innovation.
Il s’agit là des principaux enseignements de
l’étude GEM 2016, qui, par ailleurs, confirme
les principaux constats du rapport national
de 2015.
L’étude révèle que plusieurs facteurs
continuent d’être favorables à l’éclosion
d’une culture entrepreneuriale, en l’occur-
rence la « valorisation de la carrière d’entre-
preneur » par la population, où le Maroc est
classé 7ème sur les 66 pays participants à
cette enquête, et la « perception des compé-
tences » (16ème/66 pays). De même, plus
de 6 marocains sur 10 se révèlent sensibles
aux « success stories » relatées par les
médias.
Rapport National GEM 2016
Autre constat significatif de l’étude, près de
la moitié de la population enquêtée, propor-
tion supérieure à la moyenne des pays
GEM, estime que de bonnes « opportunités
d’affaires » pourraient se présenter dans les
6 mois à venir, et plus du tiers affirme avoir
l’intention de créer une entreprise dans les 3
prochaines années.
Cependant, passer de l’intention entrepre-
9
neuriale à l’acte de création d’entreprise
n’est pas chose aisée au Maroc. Comparé à
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
des économies de niveau de développe-
ment similaire, l’étude confirme que le
Maroc reste parmi les pays les moins entre-
preneuriaux. Bien que le taux d’activité entre-
preneuriale (TAE) ait connue une augmenta-
tion de 25% en 2016, (le taux des entrepre-
neurs émergents passant de 4,46% en 2015
à 5,56% de la population active âgée de
18-64 ans), le Maroc connaît une carence
endémique d’entrepreneurs. Il peine à susci-
ter de nouvelles vocations entrepreneuriales
et à alimenter son « stock » d’entrepreneurs.
Ce constat est d’autant plus inquiétant que

Rapport National GEM 2016
10
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
le Maroc a multiplié, ces dernières années,
des initiatives significatives pour favoriser la
création d’entreprises, à l’instar du statut
d’auto-entrepreneur.
De manière générale, le portrait de l’entre-
preneur marocain est celui d’un homme,
âgé de 25 à 34 ans (35-44 ans pour les entre-
preneurs établis), habitant la région du
grand Casablanca-Settat, de niveau
d’instruction intermédiaire (collège accom-
pli), motivé par l’opportunité de saisir une
occasion ou d’améliorer son revenu, et
appartient à un ménage dont le revenu
annuel est inférieur à 40 000 Dhs.
Ce profil diffère sensiblement une fois
appliqué à la population qui a manifesté son
intention de créer une entreprise sans toute-
fois s’engager concrètement dans l’acte
d’entreprendre. Ladite population se révèle
composée principalement de jeunes âgés
de 18 à 24 ans, de niveau aussi collégien,
mais ne connaissant paradoxalement que
peu d’entrepreneurs dans son entourage, et
ne disposant pas d’informations suffisantes
sur le dispositif de création d’entreprises. Ce
constat renvoie à la problématique de
l’efficacité et de l’efficience des méca-
nismes d’accompagnement au Maroc, en
particulier lorsque l’on s’intéresse de près
aux raisons qui dissuadent les jeunes de se
lancer dans l’aventure entrepreneuriale.
Constat affligeant : 63,4% des enquêtés
évoquent la méconnaissance du dispositif
des financements disponibles pour la
création d’entreprises.
Si l’entrepreneuriat reste une affaire d’indivi-
dus porteurs de projets d’affaires, nombreux
sont ceux qui sont, aujourd’hui, convaincus
que l’environnement peut faciliter l’acte
d’entreprendre. A cet égard, l’étude
confirme que le Maroc dispose d’atouts
indéniables. Il s’agit principalement des
infrastructures physiques, du dispositif légal
et commercial et de la politique publique
assez favorable aux initiatives entrepreneu-
riales.
Parmi les maillons faibles qui hypothèquent
la promotion de l’entrepreneuriat et la péren-
nité d’un bon nombre de structures, figurent
l’insuffisance du transfert de la R&D, la
difficulté d’accès au financement, l’inadé-
quation du système d’éducation-formation
et les limites des structures d’aide et
d’accompagnement à la création d’entre-
prises.
C'est surtout au niveau de l'éducation et de
la formation à l’entrepreneuriat que le bât
blesse. Tant critiqué sur sa réforme de
l’enseignement, les données GEM relèguent
le Royaume au 64ème rang sur 66, à peine
mieux que l’Egypte et le Sénégal.
La recherche et le développement ainsi que
le financement lui font perdre aussi des
points. La prévalence des barrières non
tarifaires est un autre bémol : le Maroc est
classé 61ème sur ce critère. Justement, le
rapport mondial GEM 2016-2017 se penche
notamment sur le déclin progressif du degré
d’ouverture des économies au cours de ces
dernières années et sur le risque que cette
évolution constitue pour la croissance et
l’innovation à l’échelle internationale.
Ce sont là les principaux freins au décollage
de l’entrepreneuriat au Maroc. De l’avis des
analystes de GEM, des efforts engagés pour
améliorer la visibilité, la cohérence et la
performance des aides à la création d’entre-
prises doivent être inscrits dans la durée afin
de replacer le porteur de projet au cœur des
dispositifs. Dans le même sillage, les
réformes de l’Etat relatives aux programmes
et aux structures d’aide à la création d’entre-
prises doivent être approfondies, notamment
en matière de conseil et d’accompagne-
ment.
L’accroissement de la participation des
femmes dans l’entrepreneuriat devrait égale-
ment s’ériger en priorité pour les pouvoirs
publics et les milieux économiques, car
cette option constitue un extraordinaire
gisement de potentiel entrepreneurial
sous-exploité jusqu’ici avec un indice d’équi-
té de 0,67, même si le pays est mieux classé
en 2016 (32ème) qu’en 2015 (38ème).
Finalement, en termes de potentiel de
développement de l’entrepreneuriat, l’étude
insiste sur le besoin d’accompagner les
entrepreneurs pour les aider à inscrire leurs
projets dans une perspective de croissance.
En fait, les entrepreneurs émergents sont
très peu nombreux à s’engager dans une
stratégie d’innovation (14.5%) et ont peu
d’ambitions de création d’emplois (4.2%
prévoient de créer 20 emplois dans les cinq
prochaines années, contre 21,2% en
moyenne dans les pays GEM). De même, ils
ont peu d’attentes en termes de retour sur
investissement (4 entrepreneurs sur 10
affirment ne pas récupérer leur mise).
PRINCIPAUX RESULTATS
Activité entrepreneuriale : Une accéléra-
tion de la dynamique entrepreneuriale
motivée par la recherche d’opportunité
• L’un des constats les plus significatifs de
GEM 2016 au Maroc est l’évolution de
l’indice de l’activité entrepreneuriale (TAE)
qui est passé de 4,4% à 5,6% de la popula-
tion active totale. Cette augmentation est à
attribuer à l’évolution de la proportion des
jeunes entreprises (4,3% en 2016 contre
3,2% en 2015).
• De même, le taux des entrepreneurs
établis (durée d’activité de 42 mois et plus) a
connu un bond quantitatif (5,2 % en 2015 et
7,5 % en 2016).
• Avec un TAE d’opportunité supérieur à 4%
et un TAE par nécessité de 1,52 %, force est
de constater que la majorité des entrepre-
neurs émergents ont choisi la carrière entre-
preneuriale pour saisir une occasion
d’affaires plutôt qu’en réaction à un marché
de travail insatisfaisant.
Démographie : Une faible implication des
femmes et des jeunes dans l’acte entrepre-
neurial
• Il y a presque deux fois plus d’hommes
impliqués dans le démarrage ou la
croissance d’une nouvelle entreprise que de
femmes. Cette proportion se compare à
celle observée dans le reste du monde.
• La catégorie des jeunes de 18-24 ans sont
les moins entreprenants
Attitudes et intentions entrepreneuriales:
Des intentions entrepreneuriales significa-
tives associées à la peur de l’échec
• 37,2 % des marocains souhaitent démar-
rer une entreprise dans les trois prochaines
années.
• Plus de 56% (Ils étaient moins de 48% en
2015) des adultes considèrent posséder les
capacités et les compétences pour créer
une entreprise tandis que seulement 43,6 %
d’entre eux affirment connaître un entrepre-
neur.
• 38,9% considèrent la peur de l’échec
comme un facteur dissuasif à la création
d’une entreprise.
Activité régionale : La région du Grand
Casablanca-Settat, moteur du développe-
ment entrepreneurial
• La Région de Casablanca-Settat s’illustre
comme la région la plus entrepreneuriale du
pays (8,5% d’entrepreneurs émergents) et
ce, indépendamment des indicateurs
retenus. Pour leur part, les provinces du sud
s’avèrent être les moins dynamiques.
Stratégies des nouvelles entreprises : Un
entrepreneuriat peu innovant et faiblement
créateur d’emplois
Rapport National GEM 2016
• La moitié des nouvelles entreprises maro-
caines reproduisent une activité avec une
technologie déjà présente dans un secteur
fortement concurrentiel.
• 15,2 % des créateurs d’entreprise
souhaitent devenir des travailleurs
autonomes et 4,2% souhaitent embaucher
20 employés et plus d’ici 5 ans.
11
Conditions-Cadres : L’amélioration de
l’accès au financement et du dispositif
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
d’accompagnement, clés de l’accélération
entrepreneuriale
• L'écosystème qui appuie les efforts et les
ambitions des entrepreneurs nécessite
l’amélioration de l’accès au financement, du
transfert technologique et le développement
du système éducatif, ainsi que du dispositif
d’accompagnement. Il s’agit là de
préalables pour intensifier la dynamique
entrepreneuriale que connaît le Royaume.
 CHAPITRE 1 :
INTRODUCTION ET CONTEXTE
Le présent rapport tente d’apporter une
réponse à cinq questions : (1) Comment
modéliser l’entrepreneuriat ? (2) Le Maroc
est-il entrepreneurial ? (3) Quelles sont les
nouvelles activités créées ? (4) Existe-t-il
des disparités de l’entrepreneuriat entre les
régions ? (5) Que peut-on conclure des
résultats présentés dans ce rapport et
quelles leçons pouvons-nous en tirer ?
L’entrepreneuriat jouit d’un regain d’intérêt
depuis le milieu des années 90. A
l’évidence, l’engouement affiché favorise un
prosélytisme qui peut se révéler factice et
superficiel dans la mesure où l’entrepreneu-
riat considéré comme champ disciplinaire
ne possède pas de référents sémantiques
acceptés par tous. Un examen de la littéra-
ture académique permet de vérifier qu’il n’y
a pas de consensus sur une théorie de
l’entrepreneuriat, encore moins une défini-
tion univoque.
En tant que discipline, l’entrepreneuriat est
souvent considéré comme l’examen du
Rapport National GEM 2016
comment, par qui, et avec quels effets des
opportunités de créer des biens et des
services sont découvertes, évaluées et
exploitées. Les chercheurs s’accordent à
dire que l’entrepreneuriat est un phénomène
combinant deux niveaux fondamentaux
d’analyse, à savoir l’entrepreneur et l’organi-
sation impulsée par celui-ci.
Dans le cadre du projet du Global Entrepre-
12
neurship Monitor (GEM), l’entrepreneuriat
est défini comme un processus, mis en
œuvre par une ou plusieurs personnes,
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
visant la création d’une nouvelle entreprise
de manière indépendante ou avec l’aide
d’un employeur.
L’étude s’attèle ainsi à évaluer annuellement
les attitudes, aspirations et activités des
individus en lien avec la carrière d’entrepre-
neur, contrairement à d’autres approches
qui ciblent les nouvelles ou les petites entre-
prises. Cette approche procure un portrait
plus détaillé de l’activité entrepreneuriale
que ce qui se retrouve dans les études
officielles des pays.
Le projet a initialement démarré en 1999
sous l’impulsion de la London Business
School et de Babson College (USA).
Jusqu’à aujourd’hui, près d’une centaine
d’équipes nationales se sont investies à
mesurer l’activité entrepreneuriale aux
quatre coins du globe, ce qui fait du GEM la
plus grande étude qui porte sur le
dynamisme entrepreneurial dans le monde.
Essentiellement, le modèle du GEM postule
qu’au travers de différentes institutions et
caractéristiques socioéconomiques (éduca-
tion, lois, infrastructure, technologie,
finance, R&D, etc.), l’environnement social,
culturel et politique influence les attitudes,
les aspirations et l’activité entrepreneuriale.
Cela a un effet sur la création d’entreprises
et la croissance économique.
En 2016, 66 pays ont participé à l’étude
GEM dont le Maroc. Il s’agit de la 18ème
étude annuelle réalisée depuis la création du
consortium GEM. Les pays participants
représentent environ 69,2% de la popula-
tion mondiale et 84,9% du PIB mondial. Ils
sont représentés dans le tableau 1.1 selon la
région géographique et le niveau de dévelop-
pement économique.
 TABLEAU 1.1 : LA REPARTITION DES PAYS GEM 2016 PAR REGION GEOGRAPHIQUE
ET NIVEAU DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

Economies tirées par Economies tirées par Economies tirées par

les facteurs (ETF) l’efficience (ETE) l’innovation (ETI)
Burkina Faso, Egypte, Maroc,
Afrique
Cameroun, Sénégal Afrique du Sud
Arabie Saoudite2 ,
Chine, Géorgie, Australie, Corée du Sud,
Inde, Iran1 , Émirats arabes unis, Hong
Asie & Océanie Indonésie, Jordanie,
Kazakhstan1 Kong, Israël, Qatar,
Liban2 , Malaisie2 ,
2 Taiwan
Thaïlande, Turquie
2
Argentine , Belize,
Brésil, Chili2 ,
Colombie, Equateur,
Amérique latine
Guatemala,
et Caraïbes Porto Rico
Jamaïque,
2 2
Mexicque , Panama ,
Pérou, Salvador,
Uruguay2
Autriche, Chypre,
Estonie, Finlande,
France, Allemagne,
Bulgarie, Croatie2 ,
2 2 Grèce, Irlande, Italie,
Hongrie , Lettonie ,
Europe Russie1 Luxembourg, Pays-
Macédoine, Pologne2 ,
Bas, Portugal,
Slovaquie2
Slovénie, Espagne,
Suède, Suisse,
Royaume-Uni
Amérique du
Canada, États-Unis

Rapport National GEM 2016

Nord
1 : En transition vers les économies tirées par l’efficience
2 : En transition vers les économies tirées par l’innovation

En effet, depuis 2008 (Bosma et coll., 2009), qu'il occupe le 4ème rang en Afrique
GEM a retenu le classement des pays du derrière l'Ile Maurice, l'Afrique du sud et le
Forum Economique Mondial basé sur les Botswana.
définitions de Porter (Porter et al, 2002) des
différentes phases de développement Au niveau de la région MENA
économique : Economies tirées par les (Moyen-Orient-Afrique du Nord), les Emirats
facteurs (ETF), économies tirées par arabes unis arrivent en tête (16ème), devant
le Qatar (18ème) et l'Arabie saoudite 13
l’efficience (ETE) et économies tirées par
l’innovation (ETI) (Voir Fiche 1). (29ème).
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

1.1 La situation macro-économique au

Maroc

Le classement 2016 du Forum Economique

« Le Maroc
Mondial sur la compétitivité situe le Maroc à
la 70ème place alors qu’il occupait la 72ème
figure dans la
lors des deux précédentes éditions. Il figure catégorie des
ainsi dans la catégorie des économies tirées
par l’efficience comme indiqué dans la répar-
économies tirées
tition des pays GEM. par l'efficience »
Dans la région du Maghreb, le Maroc reste
leader devant l’Algérie et la Tunisie, tandis
 2.1: Country/Economy Profiles

Global Competitiveness Index

Morocco 70 th / 138 2016-2017 edition

Key Indicators, 2015 Source: International Monetary Fund; World Economic Outlook Database (April 2016)

Population (millions) 33.5 GDP per capita (US$) 3078.6

GDP (US$ billions) 103.1 GDP (PPP) % world GDP 0.24

Performance overview
Rank / 138 Score (1-7) Trend Distance from best Edition 2012-13 2013-14 2014-15 2015-16 2016-17

Global Competitiveness Index 70 4.2 Rank 70 / 144 77 / 148 72 / 144 72 / 140 70 / 138

Subindex A: Basic requirements 51 4.8 Score 4.1 4.1 4.2 4.2 4.2

 1st pillar: Institutions 50 4.2

2nd pillar: Infrastructure 58 4.3 1st pillar:

Institutions

 3rd pillar: Macroeconomic environment 49 5.1 12th pillar: 2nd pillar:

Innovation 7 Infrastructure
 4th pillar: Health and primary education 77 5.6 6
5
Subindex B: EfÀciency enhancers 88 3.9 11th pillar: 3rd pillar:
Business 4 Macroeconomic
sophistication 3 environment
 5th pillar: Higher education and training 104 3.6
2
 6th pillar: Goods market efÀciency 64 4.4 10th pillar: 1 4th pillar:
Market size Health and primary
education
 7th pillar: Labor market efÀciency 124 3.5

 8th pillar: Financial market development 83 3.8 9th pillar: 5th pillar:
Technological Higher education
readiness and training
 9th pillar: Technological readiness 81 3.7
8th pillar: 6th pillar:
 10th pillar: Market size 55 4.3 Financial market Goods market
development 7th pillar: efÀciency
Subindex C: Innovation and sophistication factors 86 3.5 Labor market
efÀciency
 11th pillar: Business sophistication 76 3.8

 12th pillar: Innovation 96 3.1 Morocco Middle East and North Africa

Most problematic factors for doing business Source: World Economic Forum, Executive Opinion Survey 2016
40,0 2,0%
Selon ce classement, créé
Access to mnancing 15.4 en 1979 par 1,8%
Rapport National GEM 2016

Inadequately educated workforce 13.0 35,0

Klaus Schwab,
Inefmcient government bureaucracy fondateur du
12.7 Forum Econo- 1,6%
Tax rates 11.5 1,4%
mique Mondial,
Insufmcient capacity to innovate
la qualité des
11.0
institutions, la 30,0
1,2%
taille
Corruption
et
Tax regulations
l’efficacité du marché
10.5
5.8
ainsi que les 25,0 1,0%
infrastructures et l’environnement
Inadequate supply of infrastructure 5.7 politique 0,8%
Poor work ethic in national labor force 5.3 20,0 0,6%
sont
Restrictiveles principaux atouts3.9 du royaume en
labor regulations
Foreign currency regulations 2.5 15,0 0,4%
termes
Poor public healthde compétitivité.1.1 L’enseignement 0,2%
Innation
supérieur
Crime and theft
et l'efficience du1.1 marché du travail
0.4
10,0 0,0%
restent ses
Government instability
Policy instability
principaux points
0.1
0.0
faibles.
0 4 8 croissance 12 population
16
Il faut rappeler que le Maroc s’est engagé
Note: From the list of factors, respondents to the World Economic Forum's Executive Opinion Survey were asked to select the mve most problematic factors for doing business in their country

14 dans
and to rank un long1 (most
them between processus descorediversification
problematic) and 5. The corresponds to the responses weighted according to their rankings.

économique. Résultat d’une stratégie Contrairement à la croissance faible et

gouvernementale de développement, les volatile de l’économie mondiale, l’économie
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

années 2010 ont vu la montée en puissance marocaine a fait preuve de résilience. Elle a
des secteurs industriels tournés vers l’expor- maintenu son niveau de croissance d’avant
tation (automobile au premier rang) et le crise en dépit du contexte mondial mouve-
déploiement lié d’écosystèmes sectoriels menté et défavorable. Cette situation
pour renforcer les PME ; Des efforts ont, par s’explique par le modèle adopté par le
ailleurs, été déployés ces dernières années, Maroc, où le secteur public constitue la
268 | The Global Competitiveness Report 2016–2017
notamment pour améliorer le climat des principale locomotive du développement.
affaires en simplifiant les démarches de Ainsi, le Maroc a opté pour le choix Morocco de stimu-
création d’entreprises. ler sa croissance par le biais de la demande
intérieure privée en soutenant la consomma-
tion et l’investissement.
Selon le dernier rapport de suivi de la
situation économique 2016 de la Banque
Mondiale, deux constats majeurs sont à
retenir :
(1) L'activité économique nationale connaît
une évolution mitigée ;
(2) Les perspectives économiques à moyen
terme dépendent de la poursuite de
politiques macroéconomiques saines et
d'une accélération des réformes structu-
relles.
En effet, en dépit d'un environnement globa-
lement défavorable et d'une sécheresse
sans précédent, l'économie marocaine
continue de s'inscrire dans une trajectoire
d'amélioration de ses fondamentaux. Après
une année 2016 en demi-teinte, la
croissance économique est prévue à la
hausse pour 2017 grâce au redressement
de la valeur ajoutée agricole. Elle serait à
hauteur de 3,6% (après 1,1% en 2016). Le
secteur secondaire connaitrait une
croissance de 2,5% (1,9% en 2016), porté
par la tendance haussière des industries de
transformation. Ce dynamisme tient essen-
tiellement à la consolidation de la demande
étrangère sur les produits de l'automobile,
l'agroalimentaire, la chimie et parachimie.
Plus molle, la croissance de la valeur
ajoutée du secteur tertiaire atteindrait 2,4%
(2,3% en 2016). L'inflation resterait maitri-
sée (1,5%).
Le déficit budgétaire, en recul depuis
plusieurs années, a atteint 3,9% du PIB en
2016. Ce recul est dû à la baisse des subven-
tions aux produits de base, divisées par cinq
entre 2012 et 2016. Des réformes fiscales
apportent, par ailleurs, des recettes supplé-
mentaires.
Le pays récolte les premiers fruits de sa
politique de diversification, portée aujourd’hui
par le « Plan d’accélération industrielle
2014-2020 ». Ce plan vise : (1) le renforcement
du Maroc dans les chaînes de valeur
mondiales (automobile, aéronautique, offsho-
ring, électronique, textile, agroalimentaire,
chimie, parachimie, pharmacie et métallurgie -
mécanique - électromécanique), (2) la création
de 500 000 emplois, (3) l'accroissement de la
part industrielle dans le PIB de 9 points.
La mise en place d’écosystèmes sectoriels
dans l’automobile et le textile a pour objectif
de mieux associer les PME locales, avec
des effets attendus sur l’emploi. Cependant,
sur ce registre, les résultats ne se concré-
tisent pas encore. La baisse du taux de
chômage de 10,1% à 9,6% est davantage
l’effet du recul important de la population
active (‐1,1%) que celui du volume de
l’emploi (‐0,7%).
25 25
20 20
15 15
10 10
5 5
0 0
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
Chômage des jeunes Chômage total
Le climat des affaires progresse mais reste
perfectible (68ème au classement Doing
Business). Les efforts en cours, dans la
gouvernance des PME, sont la condition
Rapport National GEM 2016
préalable au développement d’un finance-
ment équilibré de l’économie. Le territoire
marocain est attractif pour les opérateurs et
les investisseurs étrangers de par les
nombreux accords de libre échanges signés
(avec l’Union européenne, les Etats-Unis
d’Amérique, la Turquie, les pays
africains…), le développement de zones
franches et les ambitions de projection du
Royaume vers l’Afrique.
15
Le Maroc conduit, par ailleurs, une réforme
territoriale (la régionalisation avancée),
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
ouvrant aux régions de nouvelles compé-
tences économiques.
En définitive, bien que la croissance écono-
mique du Maroc reste très dépendante de
facteurs exogènes (conjoncture
européenne, cours des matières énergé-
tiques, pluviométrie), il continue à diversifier
sa production et ses débouchés, en menant
une politique d’industrialisation dont il
touche les premiers dividendes en termes
d’exportation mais pas suffisamment
encore en termes d’emploi. Les réformes en
 matière de gouvernance et de formation
restent centrales pour augmenter la produc-
tivité de l’investissement, le potentiel de
croissance et le bien-être social d’un pays
qui avance dans l’émergence.
1.2 Le cadre conceptuel de GEM
Afin de répondre aux questions génériques
évoquées dans l’introduction, le Consortium
de chercheurs du GEM a développé une
modélisation représentant les aspects
relatifs à la croissance économique et à
l’entrepreneuriat. Pour comprendre le rôle
de l’activité entrepreneuriale dans la
croissance économique d’un pays, le projet
GEM adopte une approche globale, incluant
l’examen des différents types et phases
d’entrepreneuriat.
Au-delà d’une solide méthodologie scienti-
fique, les atouts de GEM résident dans la
comparaison spatiale (entre les pays partici-
pants) et temporelle (entre les différentes
années) de toute une série de variables liées
à l’entrepreneuriat.
Le cadre conceptuel est basé sur un modèle
théorique selon lequel les principales carac-
Rapport National GEM 2016
téristiques du contexte social, culturel,
FIGURE 1.1 : LE MODELE CONCEPTUEL DE GEM
Contexte Social, Culturel,
16
Conditions
Conditions
Cadres de
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
Cadres
l’entrepre-
nationales
neuriat
+/-
Facteurs d’accroissement de
Attributs individuels
l’entrepreneuriat +/-
démographiques et
)
politique et économique d’un pays, ainsi
que la composition des conditions-cadres,
ont un impact significatif sur le développe-
ment de l’entrepreneuriat et de l’économie
en général.
Au niveau national, le modèle GEM soutient
que les conditions contextuelles et cadres
affectent les trois principales dimensions du
comportement de l’entrepreneuriat : les
attitudes, l’activité, et les aspirations. C’est
l’interaction dynamique de ces conditions
contextuelles et cadres avec le comporte-
ment entrepreneurial d’une société qui
produit de nouvelles activités économiques
et socialement utiles et génère des emplois
et de la richesse.
A la différence du modèle classique de
croissance économique nationale, le cadre
conceptuel GEM, comme identifié dans la
figure ci-dessous, se base sur l’hypothèse
que la croissance économique nationale est
le résultat des capacités personnelles des
individus, quel que soit leur position
(indépendamment de la taille des entre-
prises ou s’ils sont des travailleurs
autonomes), à identifier et saisir les opportu-
nités, et ce en interagissant avec leur
environnement (social, culturel et politique).
Résultats
(Développement socio-
économique)
Produit entrepreneurial
(Nouveaux emplois, nouvelles
valeurs ajoutées)
+/-
Valeurs sociales à Activité entrepreneuriale
l’égard de +/-
-Par phase : Naissant, nouveau,
l’entrepreneuriat établi et discontinu
-Par type d’activité : Forte
croissance, innovation,
(Psychologiques, +/- internationalisation
-Par secteur d’activité : TAE,
motivationnels) AES, AEE
+/-
Les composantes de ce modèle conceptuel
se présentent ainsi :
• Le contexte social, culturel, politique et
économique : Il est défini selon les douze
fondements de la compétitivité retenus par
le Global Competitiveness Index du Forum
Economique Mondial, et les neuf éléments
des conditions-cadres de l’entrepreneuriat
du GEM (Voir Tableau 1.2). Ceux-ci influen-
ceront différemment les pays, selon leur
stade de développement économique,
c’est-à-dire, même si tous les éléments sont
importants pour chaque économie, les
fondements de la compétitivité les plus
importants pour les économies tirées par les
facteurs seront différents des fondements
les plus importants pour les économies
tirées par l’efficience.

TABLEAU 1.2 : LA RELATION ENTRE CONTEXTE ET NIVEAU

DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

Rapport National GEM 2016

17
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
 Il est important de noter que toutes les
composantes de l’environnement dans
lesquelles les femmes et les hommes
agissent sur le plan entrepreneurial (ou ne
peuvent pas agir de manière proactive et
innovatrice) sont interdépendantes. Cette
dépendance exige une approche transver-
sale non seulement dans la recherche mais
également dans l’élaboration des politiques
appropriées pour créer un environnement
favorable dans lequel le comportement
entrepreneurial peut s’épanouir.
• Les valeurs sociétales à l’égard de l’entre-
preneuriat : Elles incluent certains aspects
tels que « la perception de l’entrepreneuriat
comme un bon choix de carrière », ou « des
entrepreneurs comme ayant un haut statut
social » et « dans quelle mesure l’attention
des médias contribue au développement
d’une culture entrepreneuriale positive ».
• Les attributs individuels : Il s’agit des
différents facteurs démographiques (tel que
le genre, l’âge, la localisation géogra-
phique), des facteurs psychologiques (y
compris les capacités perçues, les opportu-
nités perçues, la peur de l’échec), et les
motivations (nécessité ou opportunité
d’affaires, amélioration des projets).
Rapport National GEM 2016
• L’activité entrepreneuriale : Elle est définie
selon les phases de cycle de vie entrepre-
neurial (naissant, jeune pousse, entreprise
FIGURE 1.2 : LE PROCESSUS ENTREPRENEURIAL DE GEM
18
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
Taux d’activité entrepreneuriale émergente!"TAE)!
"#Entrepreneur
! Propriétaire-
Entrepreneur
potentiel : naissant : impliqué
! opportunité, dans la création
connaissances d’une entreprise
! et compétences (0-3 mois)
!
Conception Création de la firme
Profil de l’entrepreneuriat émergent
Attributs individuels
Genre
Age
Motivations :
opportunité/nécessité
établie, discontinue), suivant le type d’activité
(croissance élevée, innovation, internationali-
sation), et le secteur d’activité (taux d’activité
entrepreneuriale TAE, taux d’activité entre-
preneuriale sociale AES, taux d’activité entre-
preneuriale des employés AEE).
La première étape de l’activité entrepreneu-
riale est la participation active au processus
de démarrage (durée de moins de 3 mois
d’existence), la deuxième est la propriété et
la gestion d’une nouvelle entreprise (durée
de moins de 42 mois d’existence), et la
troisième est la propriété et la gestion d’une
entreprise établie depuis plus de 42 mois.
La recherche identifie également les entre-
preneurs potentiels, c’est-à-dire les adultes
au sein de la population qui ont l’intention
de créer une entreprise au cours des trois
prochaines années.
Le processus entrepreneurial débute par
« l’intention d’entreprendre », pour ensuite
donner des « entrepreneurs naissants », qui
deviennent des « nouveaux entrepreneurs »
et, ensuite, des « entrepreneurs établis ».
Évidemment, certains entrepreneurs vont
également fermer leur entreprise.
L’enquête GEM permet d’étudier plus
finement les entreprises qui sont créées,
notamment leur niveau d’innovation, leur
volonté de croissance et d’internationa-
lisation.
Entreprise en
discontinuité
Propriétaire-
dirigeant d’une dirigeant d’une
entreprise entreprise
établie (jusqu’à établie (plus de
3 ans et demi 3 ans et demi
d’existence) d’existence)
!
Survie
Industrie Impacts
Secteur Croissance
………………… Innovation
………………… Internationalisation
……
 Les taux de prévalence dans la population
adulte des « entrepreneurs naissants » et de
« nouveaux entrepreneurs », une fois rassem-
blés, donnent naissance à l’indicateur GEM
du Taux d’Activité Entrepreneuriale à un
stade précoce (TAE) d’un pays. Cet indica-
teur représente l’activité dynamique des
nouvelles entreprises, démontrant l’étendue
de l’expérimentation par une population
nationale de nouveaux modèles écono-
miques.
Les taux élevés de propriété d’une entre-
prise établie peuvent indiquer des condi-
tions positives pour la survie des entre-
prises, mais ce n’est pas toujours le cas. Si
un pays présente un niveau élevé d’entrepre-
neuriat établi, combiné à un faible niveau
d’activité entrepreneuriale à un stade
précoce, cela indique une activité entrepre-
neuriale peu dynamique.
La recherche GEM identifie également les
individus dans la population adulte qui ont
cessé l’activité de leur entreprise au cours
des 12 derniers mois, certains pouvant
réintégrer le processus entrepreneurial par
la suite.
Dans tous les modèles conceptuels, l’hypo-
thèse de base reste inchangée, à savoir,
l’activité entrepreneuriale est un output de
l’interaction entre la perception individuelle
d’une opportunité et la capacité (motivation
et compétences) à agir sur cette opportuni-
té, et les différentes conditions de l’environ-
nement dans lequel se trouve l’individu.
L’enquête GEM sur l’entrepreneuriat (basée
sur la population) vient compléter d’autres
grandes études sur la création d’entreprises
en fournissant des informations uniques sur
les individus (en termes d’attributs, de
valeurs et d’activités) et leur interaction avec
l’environnement dans l’exercice du compor-
tement entrepreneurial (proactivité, innova-
tion et maturité des choix).
Il est donc clair que GEM continue de se
focaliser sur la contribution au développe-
ment économique mondial à travers les
études/la recherche sur l’entrepreneuriat, ce
qui permet d’améliorer l’enseignement basé
sur la recherche ainsi que la recherche
fondée sur la formulation des politiques
publiques dans le domaine de l’entrepreneu-
riat.
Au fil des années, les études de GEM ont
confirmé que le niveau de l’activité entrepre-
neuriale varie selon les pays et à un rythme
assez constant. Un point crucial de la
recherche GEM est qu’il faut du temps et de
la cohérence dans les interventions
politiques pour renforcer et développer les
facteurs qui contribuent à l’activité entrepre-
neuriale.
Des études ont également confirmé que
l’activité entrepreneuriale, sous différentes
formes (naissant, jeune pousse, entrepreneu-
riat des employés) est positivement corrélée
avec la croissance économique, mais que
cette relation diffère selon les phases du
développement économique (Acs et José
Maria Amoros, 2008 ; Van Stel et al., 2005 ;
Wennekers et al., 2010).
Le rôle de GEM, en tant qu’un des leaders
mondiaux des consortiums de recherche
concernés par l’amélioration de la compré-
hension des relations entre l’entrepreneuriat
Rapport National GEM 2016
et le développement national, est consolidé
par les récentes interventions politiques
dans le monde entier. Elles sont axées sur
les composantes du modèle conceptuel de
GEM : L’environnement (Conditions-cadres
de l’entrepreneuriat), les capacités indivi-
duelles pour cerner et exploiter les opportu-
nités, et la capacité de la société à dévelop-
per une culture entrepreneuriale. Un récent
rapport GEM sur les politiques publiques
2017 met en évidence les cas de certaines 19
économies ayant mis en place des initiatives
publiques et privées destinées à améliorer
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
leur écosystème entrepreneurial (Mike
Herrington, 2017).
1.3 Le profil de l’étude
Les données de GEM reposent sur deux
grandes enquêtes annuelles : Une enquête
auprès de la population adulte (Adult Popula-
tion Survey : APS) et une autre auprès d’un
échantillon d’experts (National Expert
Survey : NES). S’y ajoutent les données
 nationales standardisées produites par des
organisations internationales.
Dans le cadre de GEM 2016, au total, plus
de 182 430 personnes ont été interrogées,
ainsi que 2987 experts.
Malgré les limites inhérentes à toute étude
empirique, la méthodologie de GEM
présente trois points forts :
- Une méthode standardisée de collecte des
données dans un grand nombre de pays, ce
qui offre une solide base de comparaison.
- Une vision proche du terrain et de l’objet
d’étude : l’individu et la création d’entre-
prises. Ce qui n’est pas toujours le cas des
statistiques officielles qui rendent souvent
compte de l’entrepreneuriat de façon
partielle.
- Une approche quasiment en temps réel,
car les données collectées sont analysées et
communiquées durant la même année.
• L’enquête sur la population adulte (APS)
L’APS est le principal outil de recherche de
Rapport National GEM 2016
GEM. Il s’agit d’une étude approfondie
portant sur au moins 2000 adultes dans
chaque pays (sélectionnés à partir d’un
échantillon national représentatif des 18–64
ans), et administrée au moyen des
meilleures techniques pratiques d’enquête
en sciences sociales. Pour assurer la
cohérence et la comparabilité entre les
pays, chaque pays conduit la même
enquête sur la population adulte, à la même
20
période de l’année, en utilisant les
méthodes approuvées par le GEM. les
enquêtes nationales sont ensuite harmoni-
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
sées en un seul ensemble de données
maître.
L’APS recueille les informations sur le
pourcentage de la population qui :
- (1) est engagée dans des activités de
création d’une entreprise (entrepreneurs
naissants) ;
- (2) est impliquée en tant que propriétaire
d’une nouvelle entreprise de moins de 42
mois ;
- (3) possède une entreprise établie depuis
plus de 42 mois ;
- (4) a possédé dans le passé une entreprise
mais a interrompu son activité pour une
raison quelconque (Entrepreneurs sortants) ;
ou
- (5) a investi dans l’entreprise de quelqu’un
d’autre au cours des trois dernières années
(Investisseurs informels).
Les taux (1) et (2) sont combinés pour
produire l’Indice d’Activité Entrepreneuriale
(TAE) utilisé pour classer les pays partici-
pants selon leur niveau d’activité entrepre-
neuriale à un stade précoce, et combinés
avec (3) pour produire un score mesurant le
niveau global d’activité entrepreneuriale.
L’APS recueille également des informations
des personnes de l’échantillon total sur
leurs perceptions d’opportunités d’activité
entrepreneuriale offertes, leurs compé-
tences pour exploiter ces opportunités,
leurs opinions sur les valeurs sociales en
faveur de l’entrepreneuriat dans la société,
etc. (Voir Fiche 2).
Les données démographiques sur le genre,
l’âge, le niveau d’éducation, le statut profes-
sionnel, le revenu annuel du ménage, et la
répartition urbaine-rurale des répondants à
l’enquête, permettent de déterminer le profil
socio-économique des entrepreneurs
naissants, des nouveaux entrepreneurs, des
entrepreneurs établis et des non-entrepre-
neurs, ainsi que l’influence des attitudes,
des aspirations, et des données démogra-
phiques sur l’activité entrepreneuriale.
Les caractéristiques des entreprises en
cours de lancement par des entrepreneurs
naissants et nouveaux, ou gérées par des
entrepreneurs établis, sont également explo-
rées (secteur, emploi, innovation, utilisation
de technologies, localisation de la base de
clients, prévisions de croissance, etc.), ainsi
que le soutien financier et non-financier qui
pourrait être mis à leur disposition.
L’échantillon du Maroc a porté sur 2061
ménages sur la base des informations
fournies par le Recensement Général de la
Population et de l'Habitat - RGPH 2014.
L’enquête terrain a été menée sur la base
d’un questionnaire durant les mois de Juin
et Juillet 2016.
Couvrant les 12 régions du Royaume, le
plan d’échantillonnage s’est basé sur la
division en unités « primaires » et « secon-
daires » de l’échantillon maître du Haut-Com-
missariat au Plan - HCP.
• L’enquête auprès des experts nationaux
(NES)
En plus d’interroger la population adulte, un
questionnaire est également administré
auprès d’experts nationaux choisis par les
équipes de chacun des pays. Ceux-ci
doivent satisfaire différents critères pour
être approuvés par l’équipe GEM.
Ces experts constituent un panel représenta-
tif et équilibré pouvant témoigner de la
situation de l’entrepreneuriat dans leur pays.
Un minimum de quatre experts doit être
sélectionné, pour un seuil minimal de 36
personnes, couvrant chacun des 9
domaines d’expertises suivants : Finance,
politiques gouvernementales, éducation et
formation, programmes publics, transfert
technologique et recherche/développe-
ment, infrastructures commerciales, ouver-
ture des marchés nationaux, infrastructures
physiques et normes culturelles et sociales.
Un minimum de 25% du panel doit être
constitué d’entrepreneurs ou de personnes
du monde des affaires et 50% de profession-
nels. D’autres considérations de représenta-
tivité sont également prises en compte dans
la constitution de l’échantillon (genre, niveau
d’expérience, localisation géographique,
etc.).
L’étude NES Maroc a recueilli l’appréciation de
96 experts sur la base d’un questionnaire
ciblant au départ 150 experts couvrant les
neuf domaines d’expertises. Presque la
moitié des experts ont un profil dominant
d’entrepreneur, 27% exercent dans des
activités d’accompagnement et de soutien
aux entreprises et un dixième est respon-
sable des politiques publiques.
Les résultats des deux enquêtes seront
analysés dans ce qui suit à travers quatre
chapitres. Le premier chapitre passe en
revue les conditions-cadres qui influencent
l’activité entrepreneuriale au Maroc. Il
analyse également les facteurs de motiva-
tion et de perception de la population active
par rapport à la création d’entreprises. Le
deuxième chapitre analyse l’activité entre-
preneuriale et dresse le profil des entrepre-
neurs dans une logique comparative. Le
troisième chapitre dessine quelques pistes
de recommandations inspirées de l’étude
sur l’accompagnement entrepreneurial et
Rapport National GEM 2016
enfin le quatrième chapitre présente un
focus sur la dynamique régionale.
Le présent rapport ne présente cependant
que la partie essentielle des données collec-
tées. D’autres publications sont envisagées
pour approfondir l’un ou l’autre des aspects
que nous n’avons pas traités en détail ici.
21
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Rapport National GEM 2016
22
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
CHAPITRE 2 :
LES FACTEURS CLES QUI INFLUENCENT LE NIVEAU
ET LA NATURE DE L’ACTIVITE ENTREPRENEURIALE
Quels sont les facteurs qui influencent
l’activité entrepreneuriale d’un pays ? Autre-
ment dit, qu’est-ce qui rend les habitants
d'un pays plus entreprenants que d’autres ?
Telle est la question au centre de ce
chapitre.
Pour qu’une activité entrepreneuriale, quelle
qu’elle soit, puisse avoir lieu dans un pays
donné, deux conditions doivent être réunies:
des opportunités entrepreneuriales et des
personnes ayant les compétences néces-
saires à une activité entrepreneuriale. Il est
donc autant important pour des individus de
percevoir des opportunités d’entreprendre
dans le pays où ils vivent que d’estimer avoir
les compétences nécessaires au lancement
d’une activité entrepreneuriale. Par ailleurs,
le nombre ou la nature de ces opportunités
perçues, de même que les compétences
estimées, peuvent être développées par des
éléments touchant aux spécificités
nationales comme la croissance de l’écono-
mie ou de la population, la culture et l’éduca-
tion, ou encore les politiques menées en
faveur de l’entrepreneuriat.
Il y a pourtant d’autres facteurs en jeu. Une
proximité de la population, directement par
le biais de connaissances ou indirectement
à travers les médias, avec des entrepre-
neurs talentueux qui font preuve de succès,
pourrait conduire les gens à appréhender et
développer leurs compétences. L’effet sera
d’autant plus fort lorsque le climat écono-
mique est favorable.
Enfin, on pourra constater, parmi la popula-
tion, certaines différences quant à l’apprécia-
tion de ses compétences, différences qui
s’expliqueront par des considérations
d’ordre historique, socio-économique et
culturel.
Qu’une personne manifeste une perception
positive à l’égard de l’entrepreneuriat
n’implique nullement qu’elle se retrouvera
avec certitude engagée dans une activité de
nature entrepreneuriale. Il y a en réalité
plusieurs choix à faire, consciemment ou
non. La première question qui se pose est
celle des coûts d’opportunité : il s’agit de
comparer les retombées estimées d’une
activité entrepreneuriale à celles qu’on peut
escompter en pratiquant une autre activité,
l’alternative la plus courante au Maroc étant
le statut de salarié.
L’autre question névralgique est celle de la
peur de l’échec, ou plus précisément le lien
entre le risque pris et les retombées escomp-
tées. Même dans le cas où les retombées
positives d’une activité entrepreneuriale
sont considérablement supérieures à celles
de toute autre alternative, le risque estimé
peut être considéré comme étant trop élevé
pour se lancer. Si les perceptions indivi-
duelles liées à la prise de risque sont évidem-
ment déterminantes lorsqu’il s’agit de
passer au statut d’entrepreneur, des consi-
dérations démographiques comme le genre,
l’âge ou le niveau d’instruction peuvent
aussi jouer un rôle déterminant.
Par ailleurs, on ne peut pas faire abstraction
de l’environnement dans lequel évoluent
les entrepreneurs. Une série de facteurs
spécifiques (les conditions-cadres pour
entreprendre) affectent le niveau de création
d’entreprises (Voir Fiche 3). Pour beaucoup
de ces facteurs, il est pertinent de comparer
la situation du Maroc à des pays politique-
ment et culturellement similaires (MENA) ou
économiquement comparables (Pays dont
les économies sont tirées par l’efficience).
De plus, l’étude GEM ayant été effectuée au
Maroc pour la première fois en 2015, il
devient aussi possible d’analyser l’évolution
dans le temps du phénomène entrepreneu-
rial. Certes, les conditions cadres ne
changent pas très rapidement, mais il est
déjà possible de détecter quelques
tendances.
Le présent chapitre entend donc analyser :
(1) les conditions-cadres pour entreprendre,
(2) la motivation des entrepreneurs et (3) la
culture entrepreneuriale, et ce, selon une
approche comparative avec le reste des
pays GEM.
2.1- Les conditions-cadres pour entre-
prendre
L’environnement dans lequel évoluent les
entrepreneurs peut jouer un rôle de facilita-
teur ou, à l’inverse, inhiber la démarche de
création d’entreprises. Plusieurs facteurs
peuvent en effet impacter, à degré divers, le
processus de création d’entreprises dans
une économie.
Afin de tenir compte de ces facteurs, le GEM
retient neufs principales conditions-cadres
composant l’écosystème entrepreneurial à
savoir : Le financement de l’entrepreneuriat,
la politique du gouvernement, les
programmes publics, la formation en entre-
preneuriat, les régulations à l’entrée des
marchés, les normes sociales et culturelles,
les transferts en recherche & développe-
ment, l’infrastructure physique et l’infrastruc-
ture légale et commerciale (Voir Fiche 3).
A l’échelle internationale, les résultats 2016
de l’enquête NES (Expert National Survey)
montrent que l'infrastructure physique
s’érige comme étant la condition la plus
favorable à la création d’entreprises avec une
note moyenne supérieure à 6/9 dans les
trois stades de développement à savoir les
économies tirées par les facteurs, les écono-
mies tirées par l’efficience et les économies
tirées par l’innovation. La condition-cadre
ayant été jugée la plus défavorable (avec
des valeurs moyennes inférieures à 4) est la
formation et l'éducation à l'entrepreneuriat.
Rapport National GEM 2016
Globalement, l'écosystème entrepreneurial
se montre favorable dans l'ensemble des
économies tirées par l'innovation, alors que
les économies tirées par les facteurs et les
économies tirées par l’efficience présentent
encore plusieurs conditions défavorables
surtout dans les domaines de la recherche &
développement, du financement et de la
bureaucratie. L’évaluation des programmes
et politiques publiques subit de grandes 23
variations selon les différents niveaux de
développement. Par contre, en matière
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
d'évaluation du système d’enseignement de
l'entrepreneuriat et la dynamique des
marchés internes, elle demeure assez
semblable.
Certains pays se distinguent par des
moyennes très élevées dans la plupart des
composantes de l'écosystème de l'entrepre-
neuriat, en l’occurrence la Suisse, les
Pays-Bas, la Finlande, les Émirats Arabes
Unis et la France.
 Les conditions cadres propres de l’entrepre-
neuriat qui caractérisent le Maroc
s’inscrivent dans ces grandes tendances
spécifiques des économie tirées par
FIGURE 2.1 : L’OPINION DES EXPERTS SUR L’ECOSYSTEME ENTREPRENEURIAL
Rapport National GEM 2016
2.1.1- Les conditions favorables
Les principales conditions favorables de
l’écosystème national portent sur l’infrastruc-
ture physique, l’infrastructure légale et
commerciale, la politique gouvernementale
24
et les normes socioculturelles.
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
L’infrastructure physique : Il s’agit, d’une
part, de la facilitation de l’accès aux
ressources physiques disponibles tels que
les télécommunications, l’électricité, les
services publics, les transports, la communi-
cation etc. à un coût qui n’est pas une cause
d’exclusion pour les nouvelles entreprises,
les plus petites ou encore les firmes en
croissance. L’accessibilité de ces
ressources est déterminante pour le
développement des entreprises et spéciale-
ment pour les nouvelles.
l’efficience. Nous en présentons, ci-des-
sous, une évaluation telle qu’elle ressort des
avis des experts.
Comme indiqué dans la figure 2.1, la qualité
de l’infrastructure physique est un des
atouts du Maroc, qui, pour la deuxième
année consécutive, se trouve dans le
peloton de tête en compagnie de l’Arabie
Saoudite, du Canada ou encore du
Mexique.
Cela dit, une infrastructure physique de
qualité est considérée comme une condition
nécessaire, mais non suffisante, pour fournir
un environnement propice à l’entrepreneu-
riat.
Des données plus impondérables ne sont
pas malheureusement pris en compte. Ils
concernent la « qualité de vie », composite
de facteurs d’agrément (beauté des
paysages, climat, …), de sécurité (faible
criminalité, peu de pollution, ...) et de confort
(habitat, écoles, offre culturelle, etc.).
L’infrastructure légale et commerciale : Elle
concerne la présence de services commer-
ciaux, comptables et juridiques et celle des
institutions qui favorisent ou promeuvent
l’émergence des petites et nouvelles entre-
prises et des entreprises en croissance.
Qu’il s’agisse de la présence ou du degré
d’élaboration de ces services légaux et
commerciaux (avocats, comptables, conseil-
lers d’entreprises), les experts attribuent une
bonne note au Maroc le classant ainsi loin
devant l’Egypte ou encore le Brésil.
La politique gouvernementale : Les experts
évaluent, à ce stade, la manière avec
laquelle les politiques et les programmes du
gouvernement sont soit neutres soit encou-
ragent les entreprises nouvelles et/ou en
croissance. Il s’agit, d’une part, des
mesures légales qui influencent l’entrepre-
neuriat, telles la législation fiscale, la législa-
tion sur le travail, la législation sur la gouver-
nance et les structures d’entreprises, ainsi
que les formalités de création d’entreprises
et, d’autre part, les programmes et actions
spécifiques, au-delà du cadre légal, qui
peuvent influencer l’entrepreneuriat tant au
niveau national que régional.
Comme en 2015, le Maroc continue à
occuper une position favorable par rapport
à la moyenne de l’ensemble des pays GEM
participants à l’étude ainsi que par rapport
aux pays du MENA à l’exception de Qatar et
des Emirats arabes unis. Les experts
relèvent surtout la stabilité et la cohérence
dans l’ensemble ainsi que les efforts
déployés en matière de soutien à la création
de nouvelles entreprises, de même que la
transparence dans la taxation. Sont à mettre
en exergue, en ce sens, certains progrès
réalisés dans la gouvernance, au premier
chef, l’adoption de la LOLF (Loi Organique
relative à la Loi de Finances) qui introduit les
principes de transparence, pluri-annualité,
performance et limitation de l’emprunt
public au financement de l’investissement.
Les experts recommandent, cependant, une
réglementation plus favorable en matière de
passation des marchés.
Les normes socioculturelles : Cette condi-
tion-cadre appréhende dans quelle mesure
les normes sociales et culturelles existantes
encouragent, ou du moins ne découragent
pas, les actions individuelles qui peuvent
éventuellement mener à de nouvelles façons
de conduire les activités managériales ou de
création d’entreprises et, en retour, conduire
à une plus grande distribution des revenus
et de la richesse. L’environnement sociocul-
turel et les mentalités sont un autre facteur
très important susceptible d’influencer la
« désirabilité » d’entreprendre. La manière
Rapport National GEM 2016
dont l’entourage social et familial va interpré-
ter ou juger l’acte d’entreprendre va avoir
une forte influence sur l’envie qu’un individu
pourrait avoir de se lancer dans une activité
entrepreneuriale. L’entourage est-il porteur
d’un discours positif sur les entrepreneurs ?
Encourage-t-il la prise de risque ? Les
experts interviewés dans le cadre de l’étude
GEM ont tenté de répondre à cette question
assez subjective.
25
Ils sont, en majorité, optimistes sur cette
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
question. Ce point est à rapprocher avec le
type de motivation qui sous-tend la création
d’entreprises au Maroc (Voir section 2.2).
Seul reproche formulé à l’encontre de la
culture marocaine est « l’appréhension à la
prise de risque » entrepreneurial qui limite la
création d’entreprises et renforce le conserva-
tisme de certaines PME établies. Beaucoup
d’entrepreneurs considèrent qu’«une fois
l’entreprise créée, ils doivent diriger celle-ci
jusqu’à leur retraite et la transférer un de
leurs enfants». L’entrepreneuriat a tendance
à être une fin en soi plus que comme un

Rapport National GEM 2016
26
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
voyage, avec comme corollaire l’implication
d’investisseurs et la vente de tout ou partie
de l’entreprise au bout d’un certain temps.
2.1.2- Les conditions défavorables
Les principales conditions défavorables
composant l’écosystème national portent
sur l’éducation et la formation à l’entrepre-
neuriat, le transfert en Recherche & Dévelop-
pement, et l’accès au financement.
L’éducation et la formation à l’entrepreneu-
riat : Il s’agit du degré de promotion de
l’esprit d’entreprise au sein du système
d’éducation et de formation, et plus précisé-
ment, de la présence d’activités de sensibili-
sation et/ou de formation à la création ou au
management des entreprises, nouvelles,
petites ou en croissance, à tous les niveaux
du système d’éducation et de formation
(primaire, secondaire et supérieur). Le
développement et la mise en œuvre de
programmes d’enseignement et de forma-
tion en entrepreneuriat peuvent en effet
augmenter la perception des opportunités
ainsi que les capacités d’entreprendre. Les
programmes d’enseignement peuvent être
envisagés à tous les niveaux du cursus
scolaire, de même qu’ils peuvent être plus
ou moins spécifiques, allant du simple
séminaire de sensibilisation à l’esprit d’entre-
prendre aux cours présentant les outils du
créateur (plan d’affaires, montage juridique
et financier, étude de marché).
Au Maroc, l’enseignement primaire et secon-
daire ne constituent guère un terreau fertile
à l’entrepreneuriat. Les experts déplorent
surtout le fait que : (1) le système éducatif
primaire et secondaire n’encourage pas
l’esprit de créativité, l’autonomie et l’initia-
tive ; (2) Le système ne dispense pas les
notions nécessaires à la compréhension de
l’environnement économique ; et (3) les
élèves ne sont pas suffisamment sensibili-
sés à l’entrepreneuriat.
Sur ce registre, le Maroc n’arrive pas à
franchir la moyenne de 2/9 (en 2015, ce
score était de 1,83). Le jugement des
experts est moins sévère avec l’enseigne-
ment post-secondaire dispensé par les
universités, les grandes écoles, et les écoles
professionnelles, bien que ces établisse-
ments offrent, à leurs yeux, un nombre
encore insuffisant de formations à la
création d’entreprises. Le Maroc fait, ainsi,
moins bien que la moyenne des pays
africains. Le système normé d’évaluation
favorise sans doute la compréhension de la
norme collective plus que l’épanouissement
des capacités personnelles. L’enseigne-
ment supérieur est perçu aussi comme étant
trop hermétique.
Le transfert de Recherche & Développement
Il s’agit de l’intensité avec laquelle la
recherche et le développement, au niveau
national, vont être à l’origine de nouvelles
opportunités industrielles et/ou commer-
ciales, et de leurs disponibilités ou non pour
les firmes nouvelles, celles de petite taille ou
en croissance.
Ce transfert de R&D suppose un ensemble
d’innovations technologiques disponibles
que les entrepreneurs pourront exploiter et
surtout l’existence de mécanismes de trans-
fert adéquats. La proximité entre l’université
et le milieu des entreprises ainsi que la
protection de la propriété industrielle et
intellectuelle sont des éléments détermi-
nants pour la réalisation de ces transferts.
Les experts portent un jugement globale-
ment négatif sur le niveau de transfert de
Recherche et Développement. La moyenne
obtenue (2,75/9) démontre, en effet, un
niveau de transfert largement inférieur à la
moyenne des pays dont les économies sont
tirées par l’efficience. Les experts déplorent,
plus particulièrement, le manque d’effort
des milieux universitaires pour soutenir le
développement de spin-offs à partir de
recherches scientifiques. Ils soulignent
aussi les discriminations de taille qui
persistent entre les nouvelles et les grandes
entreprises existantes. A ce titre, ils
estiment que les pouvoirs publics ont un
effort supplémentaire à consentir en termes
d’octroi de subsides et de financement aux
nouvelles entreprises pour l’acquisition de
nouvelles technologies.
L’accès au financement : Il s’agit de la dispo-
nibilité des ressources financières, aussi
bien au niveau des crédits (crédits
bancaires, prêts de fondations ou d’institu-
tions publiques) que des capitaux propres.
Les aides publiques, le financement partici-
patif ou encore le capital-risque exercent un
impact pratiquement insignifiant sur la
création d’entreprises au Maroc aux dires
des experts. Par contre, le capital de proxi-
mité (love money) constitue une source
importante de financement pour les entre-
prises nouvelles et en croissance. Le
financement est un élément central qui
contribue au développement de la création
d’entreprises. Sans ressources financières,
même les projets les plus prometteurs ne
peuvent pas voir le jour. Le thème du
financement des nouvelles entreprises est
de ce fait central dans toute politique
d’encouragement à la création d’entreprises.
FIGURE 2.2 : LA FREQUENCE DE CITATION DES CONTRAINTES, PAYS GEM
S’agissant de l’identification par les experts
des principaux facteurs qui (1) « entravent »,
(2) « favorisent » et (3) qui sont susceptibles
« d’améliorer » l’activité entrepreneuriale,
cinq conditions-cadres se retrouvent en tête
du classement des facteurs évoqués dans
chacun de ces trois domaines, ce qui est
Comparée aux autres pays, la note
moyenne attribuée par les experts nationaux
est inférieure à l’ensemble des pays de la
région MENA situant ainsi le Maroc à la
53ème place.
2.1.3- Les recommandations des experts
A la lumière des recommandations des
experts, il s’avère que les conditions-cadres
ayant trait aux politiques publiques et au
financement sont les plus contraignantes à
la création et au développement des entre-
prise (pour plus de 50% des experts). Dans
une moindre mesure, figurent les normes
socioculturelles (23%) et l’éducation et la
formation (22%).
Rapport National GEM 2016
27
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
probablement très représentatif du
paradoxe vécu au Maroc dans le domaine
de l’entrepreneuriat. En effet, chacune des
conditions comporte à la fois des facteurs
considérés comme une force et des facteurs
associés à une faiblesse.
 TABLEAU 2.1 : LES 3 PRINCIPAUX CHOIX DES EXPERTS POUR L’AMELIORATION
DE L’ENVIRONNEMENT ENTREPRENEURIAL
Contraintes Supports Recommandations
Politiques gouvernementales 17 19 18 54 19 13 12 44 25 22 20 67

Aide au financement 24 19 15 58 3 6 4 13 18 15 17 50

Programmes publics 6 15 10 31 8 6 7 21 9 20 18 47

Education et formation 11 11 9 31 0 5 4 9 28 13 8 49

Normes culturelles et sociales 10 6 6 22 6 6 9 21 1 3 3 7

Ouverture des marchés 2 1 3 6 10 11 8 29 0 2 2 4

Compétences entrepreneuriales 13 5 6 24 2 5 6 13 1 0 1 2

Main d’œuvre 0 3 4 7 10 9 7 26 1 1 1 3

Accès à l’infrastructure 0 2 6 8 7 4 3 14 1 3 1 5
physique

Climat économique 1 3 1 5 6 3 7 16 0 2 1 3

Transfert R & D 0 1 3 4 2 2 3 7 1 2 5 8

Contexte politique, économique 0 0 1 1 5 4 3 12 0 0 0 0

et social

Information : Toutes les 3 2 1 6 2 0 0 2 1 1 2 4

réponses liées à cette question

Corruption 0 4 4 8 0 0 0 0 1 1 1 3
Rapport National GEM 2016

Différence de performance 0 1 3 4 0 0 1 1 0 1 2 3
entre les entreprises

Internationalisation 0 0 0 0 0 5 1 6 0 0 0 0

Perception de la composition 0 0 0 0 4 1 0 5 0 0 0 0
de la population

Infrastructures commerciale 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1
et professionnelle

28 Quatre principales recommandations dations (26%) visant à améliorer cette condi-

peuvent être formulées : tion-cadre.
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

1. Renforcer les politiques publiques pour Cette apparente contradiction s’explique

lutter davantage contre la bureaucratie et
les activités informelles
Au Maroc, les politiques publiques sont au
centre de la réflexion sur l’entrepreneuriat.
Plusieurs axes en relation avec cette condi-
tion-cadre apparaissent au premier rang
supports (20%), et au second rang des
contraintes (18%). Ils figurent également au
premier rang pour le nombre de recomman-
lorsque, dans les propos des experts, l’on
distingue l’économie traditionnelle (les
grandes entreprises et les métiers tradition-
nels), d’une part, et les jeunes pousses,
d’autre part. Les experts interviewés
convergent aussi dans leur expression d’un
besoin urgent d’une politique plus agressive
de support pour lutter contre l’économie
informelle.
La réglementation du travail et la situation
fiscale sont considérées comme compéti-
tives pour les grands groupes. La politique
volontariste de soutien à l’entrepreneuriat
reste moins avantageuse pour les TPE et les
PME.
Ceci sans compter sur des aspects de
corruption et de bureaucratie qu’il faut
encore endiguer malgré les efforts déployés
dans ce sens.
2. Faciliter l’accès au financement en
l’adaptant aux besoins de la jeune entre-
prise :
L’accès au financement pour les nouveaux
entrepreneurs au Maroc révèle un paradoxe.
De fortes disponibilités de fonds et de lignes
de financement du système bancaire face à
un accès insuffisant à ces capitaux surtout
pour la jeune entreprise et celles en démar-
rage.
Trois principales raisons ressortent des
commentaires des experts :
- D’abord, de nombreuses contraintes
réglementaires subsistent encore devant
l’absence de législation ou le retard pris
dans la mise en place de nouvelles sources
de financement, comme c’est le cas du
financement participatif.
- Secondo, les difficultés des entrepreneurs
à réponde aux attentes du système bancaire
en termes de garanties, d’exigences comp-
tables et administratives (dossiers de
financement, plan d’affaires et pièces justifi-
catives requises). Les banques ne disposent
pas suffisamment d’informations pour juger
de la viabilité des projets d’entrepreneuriat,
en particulier dans le cas de nouvelles entre-
prises.
- Enfin des barrières culturelles, se tradui-
sant par le fait que les femmes et les jeunes
sont peu enclins à recourir aux banques
considérant qu’ils ont moins de chances
d’obtenir un prêt que les hommes entrepre-
neurs ou que les entrepreneurs d’âge mûr.
En ce sens, les experts insistent sur la néces-
sité de favoriser :
- Le développement de formules de finance-
ment et de garantie plus adaptées aux
TPE/PME : lignes de financement de l’exploi-
tation, prêts d’honneur, fonds d’amorçage,
capital-risque, réduction des taux d’intérêt
pour les phases de démarrage de l’entre-
prise etc.
- Une législation favorable aux Business
Angels et au Crowdfunding
- L’amélioration du rôle des banques dans
l’accompagnement et le conseil aux entre-
prises
3. Développer les programmes publics
d’appui et d’accompagnement :
Bien que les experts saluent la présence de
nombreux programmes d’appui en faveur
des entrepreneurs, il n’en demeure pas
moins que les dispositifs en place sont consi-
dérés comme insuffisants et inadaptés.
13% des mentions générales des choix des
experts ont concerné ce volet.
Selon les experts, le dispositif de soutien et
d’appui à l’entreprise n’est pas facilement
accessible, car insuffisamment connu et
Rapport National GEM 2016
peu valorisé. Il reste difficile de trouver des
interlocuteurs compétents dans les
organismes publics d’aide à la création
d’entreprises. Par contre, l’activité des
incubateurs est jugée comme une impor-
tante mesure de soutien aux jeunes entre-
prises. Les mesures concrètes qui
participent directement à la création et à la
pérennité des entreprises nouvelles appa-
raissent donc plus crédibles et efficaces que
le foisonnement d’actions disparates 29
menées en amont de la création. Dans le
même ordre d’idées, le dispositif
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
d’ensemble est également considéré
comme trop segmenté, les mesures étant
soit axées par exemple sur l’emploi ou
l’investissement.
Les experts mettent en avant l’urgence d’un
écosystème d'accompagnement et de
soutien plus efficace et ouvert, et en particu-
lier :
- Le développement et la professionnalisa-
tion des structures d'accompagnement et
l'assistance aux porteurs de projets en

Rapport National GEM 2016
30
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
fournissant des services de formation et de
conseil adaptés à toutes les phases du
processus entrepreneurial
- L’impulsion des programmes plus adaptés
d'aide à la création d'entreprises
- L’encouragement de structures de mise en
réseau des jeunes entrepreneurs
- La promotion du mentoring/coaching des
entrepreneurs
- Le développement d'incubateurs et de
pépinières d'entreprises
- Le soutien à l'accès aux marchés publics
4. Développer un système de l’éducation
et de formation favorisant la culture entre-
preneuriale
Au quatrième rang des conditions-cadres
les plus citées figure l’enseignement et la
formation, davantage comme contrainte
que comme support.
Les experts pointent du doigt les lacunes du
système sous les angles de l’enseignement
liés à l’entrepreneuriat tant du savoir
(environnement économique et création
d’entreprises) que du savoir être (créativité
et esprit d’initiative).
En fait, en matière de formation, il convient
de distinguer deux notions fondamentales :
(1) les formations qui concourent à dévelop-
per l’esprit entrepreneurial. Est visée ici la
dimension « savoir » de la formation et son
contenu. Elle concerne principalement les
matières liées à l’enseignement de la
gestion (business plan, finance, marketing,
etc.) et du droit (droit des sociétés, droit
fiscal, etc.) ; (2) les formations qui contri-
buent à développer l’esprit d’entreprendre à
savoir la dimension « savoir-être » et
« savoir-faire » de la formation et sa pédago-
gie. Il s’agit du développement d’attitudes
entrepreneuriales que sont la créativité,
l’autonomie, l’engagement, la prise d’initia-
tive et la persévérance.
Même si les experts sont loin d’être
unanimes sur la qualité de l’enseignement,
ils déplorent surtout la faiblesse du système
à favoriser l’entrepreneuriat. La prise d’initia-
tive, l’indépendance et l’ouverture sont
insuffisamment développées et les
étudiants sont orientés, dès l’enseignement
obligatoire, vers le statut de salariés plutôt
que d’entrepreneur-employeur. Cela se
prolonge évidemment dans l’enseignement
supérieur.
2.2- La motivation des entrepreneurs
Décider de devenir entrepreneur par la
création d’une nouvelle entreprise requiert,
au préalable, l’identification d’une opportuni-
té d’affaire. La motivation de s’engager dans
une aventure entrepreneuriale varie d’une
personne à une autre. Généralement, on
distingue deux types de motivations : (1) la
volonté de poursuivre des opportunités de
son plein gré et (2) celle d’entreprendre par
nécessité, généralement, à défaut d’une
meilleure alternative d’emploi.
Dans le premier cas, la personne, bien
qu’ayant potentiellement la possibilité de
trouver un emploi (selon sa perception),
choisit de devenir entrepreneur pour saisir
une occasion d’affaires : elle est considérée
comme « entrepreneur par opportunité ».
Mais lorsque celle-ci estime qu’elle n’a pas
de meilleur choix qui s’offre à elle en terme
de carrière, elle est qualifiée d’« entrepre-
neur par nécessité ».
En moyenne, les trois quarts des entrepre-
neurs dans le monde, ayant participé à
l’enquête GEM 2016, ont déclaré avoir
choisi de saisir une occasion d’affaires. Ce
taux est de 66% dans les économies tirées
par les facteurs, 71% dans les économies
tirées par l’efficience et 79% dans les écono-
mies tirées par l'innovation. Ces données
font ressortir une relation entre « entrepre-
neuriat d‘opportunité » et « niveau de
développement ». Elles confirment les
résultats d’un bon nombre d’études qui ont
démontré qu’il existait une corrélation
positive entre la motivation d’opportunité et
la croissance économique, tandis que
l’entrepreneuriat de nécessité n’aurait
aucun effet sur le développement écono-
mique (Zoltan Acs, 2006).
Parmi les entrepreneurs motivés par l’oppor-
tunité, une partie cherche à améliorer sa
situation, soit dans un souci d’indépen-
dance ou pour augmenter ses revenus.
GEM les désigne par le terme IDO « Les
entrepreneurs orientés opportunité ». Pour
évaluer la prévalence relative de ces entre-
preneurs par rapport aux entrepreneurs
motivés par la nécessité, GEM a créé un
indice de motivation (Entrepreneurs
IDO/Entrepreneurs par nécessité). Dans
deux pays européens, la Suède et la
Finlande, il y a 10 fois plus d’entrepreneurs
IDO que ceux motivés par la nécessité.
Au Maroc, cet indice est situé à 1,2. Concrè-
tement, plus de 7 entrepreneurs sur 10
(73,2%) déclarent avoir créé une entreprise
pour poursuivre une opportunité, alors que
pour 12,8% d’entre eux c’est plutôt par
nécessité. Les motivations des 12,5% des
entrepreneurs restants résultent d’une
combinaison entre opportunité et nécessité.
Dans l’ensemble, il y a lieu de relever que
seulement 23,5% déclarent rechercher
l’autonomie. La plupart d’entre eux sont
plutôt soucieux de leurs revenus, soit pour
assurer son amélioration (60%) ou son
maintien (12%).
A l’échelle des économies tirées par
l’efficience, l’indice moyen de motivation est
largement supérieur (2,3). L’écart avec la
moyenne nationale est essentiellement dû à
la contribution de certains pays comme la
Malaisie ou l’Arabie Saoudite qui tirent
l’indice vers le haut.

FIGURE 2.3 : LA REPARTITION DE L’INDICE DE MOTIVATION, PAYS ETE

Rapport National GEM 2016

Il est intéressant de relever, à ce stade, que
les données historiques du GEM ont prouvé
que les pays qui affichent un taux élevé
d’entrepreneuriat par opportunité sont aussi
ceux où les chances de survie des entre-
prises sont les plus élevées. Ce constat
laisse penser qu’il existe une relation directe
entre les motifs procédant à la création
d’une entreprise et ses chances de survie
sur le marché.
Qu’en est-il de la région de MENA ?

FIGURE 2.4 : L’EVOLUTION DE L’ACTIVITE ENTREPRENEURIALE EN 31

FONCTION DES MOTIVATIONS DE NECESSITE, PAYS MENA
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Rapport National GEM 2016
32
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
La relation de corrélation, présentée dans la
figure ci-dessus, permet d’affirmer que
l’entrepreneuriat de nécessité contribue à
expliquer l’évolution de l’activité entrepre-
neuriale à hauteur de 57%. Si au Maroc,
comme on l’a déjà expliqué plus haut, les
motivations d’opportunité suivent la
tendance, la réalité n’est pas la même à
l’échelle des différents pays composant la
région MENA.
A cet effet, il faut relever que l’entrepreneu-
riat par opportunité se manifeste davantage
dans le secteur des services, alors que
l’entrepreneuriat par nécessité est prédomi-
nant dans des secteurs moins complexes
où les coûts sont moins élevés et l’accessibi-
lité aux marchés et aux clients plus facile.
D’autre part, les entrepreneurs engagés par
opportunité visent généralement à assurer
leur propre emploi (travailleur autonome).
En conclusion, il serait hâtif de plaider pour
renforcer à tout prix l’entrepreneuriat de
nécessité pour favoriser la création d’entre-
prises. La question semble plutôt celle de
savoir comment placer le « curseur » au
juste endroit pour « encourager » l’entrepre-
neuriat de nécessité sans excès et veiller à
encadrer au mieux ce type de démarche par
un accompagnement adéquat permettant
de limiter les risques d’échec de ce type
d’entreprise.
2.3- La culture entrepreneuriale
La culture entrepreneuriale figure parmi les
éléments les plus difficilement mesurables
en entrepreneuriat. Elle reflète un esprit, une
attitude collective par rapport au monde des
affaires, celle-ci présentant un fort enracine-
ment territorial. Les indicateurs utilisés pour
arriver à la mesurer sont donc très loin de
constituer la panacée. Ils offrent néanmoins
des points de repère, facilement identi-
fiables et se prêtant bien à l’interprétation.
Afin de mieux appréhender l’impact de la
culture entrepreneuriale sur la propension
des individus à entreprendre, il y a lieu de
distinguer deux types d’environnement,
l’environnement social, et l’environnement
culturel.
L’entrepreneuriat, un
bon choix de carrière
valorisé socialement
auprès de 8 marocains
sur 10
L’environnement social a un impact déter-
minant sur la dynamique entrepreneuriale.
Les faits démontrent que les individus qui
ont le plus tendance à devenir des entrepre-
neurs sont ceux qui (1) connaissent person-
nellement quelqu’un qui a créé une entre-
prise, (2) perçoivent de bonnes opportunités
d’affaire, (3) considèrent avoir les capacités
nécessaires pour monter une affaire, et (4)
n’ont pas peur de l’échec.
L’environnement culturel détermine la
perception de l’entrepreneur dans la socié-
té. De manière générale, cette perception au
sein d’une population peut être appréhen-
dée à partir de trois questionnements : (1)
devenir entrepreneur est-il considéré
comme un bon choix de carrière ? ; (2) les
entrepreneurs qui réussissent bénéficient-ils
d’un statut élevé et du respect des autres ;
(3) les médias font-ils souvent l’écho d’entre-
preneurs qui ont réussi.
2.3.1- La confiance par rapport à l’environ-
nement entrepreneurial
La création d’entreprises suppose la décou-
verte, la poursuite et l’exploitation d’une
opportunité d’affaires. L’identification d’une
opportunité est, de ce fait, une condition
préalable à l’acte d’entreprendre. Cepen-
dant, elle suppose que les individus soient
conscients de la valeur des nouvelles
informations dont ils disposent et de la
confiance qu’ils accordent à ces informa-
tions en tant qu’opportunité. Cela passe
inéluctablement par la perception qu’ils
peuvent avoir de l’entrepreneur dans son
environnement.
A travers le monde, deux tiers de la popula-
tion se veulent convaincus que les entrepre-
neurs sont bien considérés et bénéficient
d'un statut élevé au sein de leurs sociétés.
Ces attitudes positives à l'égard de l'entrepreneuriat en général sont fréquentes malgré des
résultats modérés de visibilité médiatique tel qu’illustré dans la figure ci-dessous.

FIGURE 2.5 : LES MOYENNES DES ATTITUDES SOCIALES

PAR CYCLE DE DEVELOPPEMENT, PAYS GEM

Rapport National GEM 2016

L'Afrique est la région ou sont enregistrées
les attitudes les plus positives à l'égard de
l'entrepreneuriat : Les trois quarts de la
population en âge de travailler estiment que
l’entrepreneuriat est un bon choix de
carrière alors que 77 % pensent que les
entrepreneurs sont considérés dans leurs
sociétés. En revanche, l'Amérique latine et
les Caraïbes présentent la plus faible propor-
tion (63 %). L'Europe se distingue, pour sa
part, par le taux le plus élevé de valorisation
médiatique à hauteur de 55%.
et 2016 qui concerne également la valorisa-
tion médiatique). Plus de 6 marocains sur 10
estiment que les entrepreneurs bénéficient
d’un intérêt médiatique. Ce chiffre s’élève à
67% chez les femmes.
Le statut accordé aux entrepreneurs
prospères a connu une évolution sensible-
ment positive dans le temps, passant de de
54,6% en 2015 à 58,7% en 2016, bien qu’il
reste plus faible que ceux de la plupart des 33
pays africains.
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Au Maroc, il semble que les entrepreneurs L’indice synthétique de l’environnement

bénéficient d’un indéniable capital de consi-
dération et se classe 7ème dans le monde.
Ce sont, en fait, 8 marocains sur 10 à penser
que l’entrepreneuriat est un bon choix de
carrière (une évolution favorable entre 2015
culturel, illustré par les différentes attitudes
sociales à l’égard de l’entrepreneur
demeure très positif. En témoigne la compa-
raison avec les autres pays tirés par
l’efficience :

Rapport National GEM 2016
34
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
FIGURE 2.6 : LA COMPARAISON DE L’INDICE SYNTHETIQUE
DE L’ENVIRONNEMENT CULTUREL AVEC LES PAYS ETE
Sur les 32 pays appartenant à cette catégo-
rie de développement, le Maroc se trouve
dans l’aile droite avec un indice synthétique
appréciable de 66,23% qui témoigne d’un
environnement culturel favorable à la
création d’entreprises. Qu’en est-il des
attitudes personnelles ?
2.3.2- La confiance par rapport aux capa-
cités personnelles
Créer une entreprise requiert une certaine
confiance en soi et des capacités pour
franchir le pas vers l’inconnu. L’étude GEM
formule la question suivante pour tenter de
saisir cette dimension : « Avez-vous les
connaissances, les compétences et l’expé-
rience requises pour démarrer une nouvelle
entreprise ? ». La question est délibérément
posée de façon assez large, car créer une
entreprise nécessite un vaste champ de
compétences, comme la gestion de projet,
les techniques de vente, la capacité à
communiquer et à convaincre, ou encore le
développement de prototypes.
Au Maroc, 56,1% des personnes interro-
gées pensent avoir les capacités néces-
saires pour créer une nouvelle entreprise
avec une nette différence entre les hommes
et les femmes (respectivement 67,49% et
44,78%). Ce taux national s’aligne sur la
moyenne des économies tirées par
l’efficience (55%).
Comparée à la situation en 2015, se
constate une évolution assez favorable de la
confiance de la population adulte au Maroc
par rapport à sa capacité à mener une activi-
té entrepreneuriale. En effet, en 2015, la
proportion de ces individus ne dépassait
pas 48%.
A l’échelle mondiale, la moyenne de la
perception des compétences est de 50,2%.
Les taux les plus élevés (supérieurs à 80%)
sont enregistrés dans le Belize et la
Jamaïque alors que les 4 pays (Taiwan,
Malaisie, Russie et Chine) enregistrent des
taux inférieurs à 30%.
La confiance par rapport aux capacités doit
rencontrer une opportunité pour se concréti-
ser en acte entrepreneurial. L’étude GEM
formule cette interrogation comme suit : «Au
cours des six prochains mois, y aurait-il de
bonnes occasions pour le démarrage
d’entreprises dans la région où vous vivez?»
En moyenne, 42% des adultes en âge de
travailler voient de bonnes occasions pour le
démarrage d'une entreprise dans leur
région, avec très peu de différence entre les
trois niveaux de développement économique.
Dans les économies tirées par les facteurs
et les économies tirées par l’efficience, un
peu plus de la moitié des adultes croient
qu'ils ont les compétences requises pour
créer une entreprise. D'autre part, moins de
FIGURE 2.7 : L’EVOLUTION DE LA CONFIANCE PAR RAPPORT AUX COMPETENCES PERSONNELLES
EN FONCTION DE LA PERCEPTION DES OPPORTUNITES, PAYS ETE
Nous pouvons constater dans la figure 2.7
que la perception des compétences person-
nelles est plus élevée que la perception des
opportunités sauf en Egypte et en Chine.
Au Maroc, nous constatons que les
hommes, parallèlement aux femmes, sont
davantage confiants dans leurs capacités et
dans la présence des opportunités, un écart
qui s’apparente à celui observé entre les
jeunes et leurs ainés.
Rappelons que l’un des moteurs fondamen-
taux conditionnant l’acte d’entreprendre est
la confiance en ses capacités personnelles.
L’individu a, en effet, peu de chances de se
lancer en affaires s’il estime ne pas avoir les
compétences et l’expérience nécessaires
pour le faire. Les résultats obtenus
démontrent que les marocains ont globale-
ment une confiance dans leurs capacités à
créer et gérer une entreprise qui se situe
dans la moyenne des pays comparables.
40% des européens perçoivent les
occasions dans leur région, et moins de la
moitié croient qu'ils ont les compétences
nécessaires pour poursuivre les possibilités
d'entrepreneuriat.
Rapport National GEM 2016
2.3.3- Le capital social
Au-delà des caractéristiques individuelles
de l’entrepreneur qui sont à l’origine de son
succès pendant la phase de démarrage, le
capital social est considéré comme « un
complément contextuel du capital humain »
(Burt, 2001 ; p.4). Celui-ci, a été affirmé par 35
Schuller (2007), qui a souligné que le capital
humain n’est plus fiable comme outil d’ana-
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
lyse et comme élément positif, s’il n’est pas
connecté au capital social, car son impor-
tance est plus difficile à apprécier.
Pour un porteur de projet, le capital social est
une ressource aussi importante que le capital
humain. Plusieurs définitions sont données
au concept de « capital social ». Divers
auteurs se limitent aux sources du capital
social, alors que d’autres mettent l’accent
sur les fonctions. Ce concept fait l’objet
d’usages divers en entrepreneuriat. Ce qui le
rend polysémique et multidimensionnel.
 Il est démontré que plus les gens entre-
tiennent des relations avec des entrepre-
neurs, plus cela stimule leurs intérêts pour
une carrière entrepreneuriale. GEM mesure
cet effet miroir par le fait « de connaître
personnellement un entrepreneur qui a
monté son entreprise au cours des deux
dernières années ».
La connaissance d’un entrepreneur peut
ainsi aider à franchir le pas vers l’entrepre-
neuriat. En effet, les entrepreneurs jouent le
rôle de modèle pour beaucoup de
personnes dans leur entourage. Ils consti-
tuent aussi des relais importants − notam-
ment pour des prestations d’informations,
de conseils, et de capitaux − à l’intention
des personnes qui veulent lancer leur propre
entreprise.
Les résultats de l’étude 2016 montrent
qu’en moyenne, la population marocaine
âgée entre 18 et 64 ans est aussi bien
« connectée » (43,6%) que la moyenne des
pays GEM. Il n’existe à ce sujet que de
minimes différences entre les pays. C’est
l’Arabie Saoudite qui surclasse tous les
pays avec un taux qui frôle les 72%.
Rapport National GEM 2016
FIGURE 2.8 : LA REPARTITION PAR GENRE DU CAPITAL SOCIAL, PAYS ETE
36
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
'64-.'5,-"403',-/".-3
'
Pour sa part, l’Egypte arrive en dernier avec
18,86%.
Le capital social et les contacts, sont essen-
tiels pour conforter la réussite d’une
nouvelle activité et, ce faisant, mettre en
confiance le candidat entrepreneur. Un
aspect important de ce capital pour l’entre-
preneur potentiel est le degré d’exposition à
d’autres individus ayant créé leur entreprise.
L’insertion dans un réseau, le fait de
connaître quelqu’un qui œuvre dans le
même champ d’activité ou qui a le même
type de préoccupations, représente sans
aucun doute un élément déterminant dans
le choix de lancer une activité entrepreneu-
riale, aussi bien qu’une ressource précieuse
pour la réussite de son entreprise.
De ce point de vue, les femmes sont défavo-
risées. Dans les économies tirées par
l’efficience, elles sont bien moins
nombreuses à connaître dans leur entou-
rage un entrepreneur (37 % contre 45 %
pour les hommes).
'&/&'
2.3.4- La peur de l’échec
La compréhension que nous avons de
l’entreprenariat doit beaucoup à des écono-
mistes comme Peter Drucker (1970) pour
qui l’entreprenariat c’est la prise de risque.
En effet, un entrepreneur est prêt à mettre
en jeu sa carrière et sa sécurité financière
pour mettre en œuvre une idée, ou à mettre
son temps et son capital dans une entre-
prise risquée. L’entrepreneur c’est
«quelqu’un qui agit non en fonction des
ressources qu’il contrôle actuellement, mais
qui poursuit inlassablement une occasion
selon un processus de découverte, d’évalua-
tion et d’exploitation d’occasions ». Le
facteur de la peur d’échec est ainsi souvent
évoqué comme frein à l’entrepreneuriat.
Au Maroc, il est généralement reconnu que
si la culture favorise la responsabilité et la
réussite individuelle, elle n’encourage pas
suffisamment la créativité, et encore moins
la prise de risque dans les affaires comme
explicité plus haut dans le descriptif de
l’écosystème national.
L’échec des nouvelles entreprises est une
réalité qui se justifie par le niveau élevé de
risque qu’encourent ces entreprises lors des
premières phases de leur développement :
Durant les premiers mois qui suivent la
création, l’entreprise doit se forger une
légitimité auprès des banquiers, des
acheteurs, des fournisseurs, des futurs
employés et autres parties prenantes.
L’échec est de ce fait une forte probabilité
qui menace toute activité entrepreneuriale,
principalement à ses débuts.
Face à des activités risquées, les individus
adoptent des attitudes différentes en
fonction de leur degré d’aversion au risque
et de la représentation sociale et culturelle
de l’échec dans leur entourage. Certains
individus renoncent de fait à s’engager dans
une activité entrepreneuriale par peur du
risque que comporte une telle activité ou par
anticipation d’un risque d’échec de leurs
efforts en matière de création d’entreprises.
La peur de l’échec devient de ce fait un
facteur inhibant à l’acte de création d’entre-
prises pouvant influencer négativement le
niveau de l’activité entrepreneuriale au sein
d’un pays.
38,87%
considèrent la peur
de l’échec comme un
facteur rédhibitoire à
la création d’une
entreprise
Les résultats de l’étude GEM montre globale-
ment que la peur de l’échec constitue un
facteur rédhibitoire à la création d’une entre-
prise pour 38,87% des personnes interro-
gées au Maroc, un taux en baisse par
rapport à l’année 2015. Ce taux est, en
général, dans la moyenne de ce que l’on
Rapport National GEM 2016
trouve dans les pays voisins.
Il est intéressant de constater, à ce titre, que
le type d’échec qui est craint le plus au
Maroc est l’échec financier (perte des écono-
mies, faillite), pour 72,4% des individus
concernés, largement en deçà de l’échec
social (regard d'autrui, pression familiale)
pour 13,3% ou encore la perte d’estime de
soi pour 4%.
37
La comparaison des données internatio-
nales souligne que la perception d’opportu-
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
nités d’affaires s’améliore et que l’intention
de créer une entreprise augmente à mesure
que la crainte de l’échec diminue. Plus
encore, les pays qui affichent les taux d’acti-
vité entrepreneuriale les plus importants
sont ceux qui ont les taux les plus faibles en
termes de peur de l’échec (cas du Burkina
Faso et du Cameroun).
 FIGURE 2.9 : L’EVOLUTION DE L’ACTIVITE ENTREPRENEURIALE
EN FONCTION DE LA PEUR DE L’ECHEC, PAYS D’AFRIQUE

C’est la population grecque qui craint le
plus l’échec avec un taux de plus de 70%.
Ce constat n’est pas étranger à la situation
de crise qu’a vécu le pays et qui rend la
population très prudente par rapport aux
risques qu’elle peut prendre.
Rapport National GEM 2016
bonne partie des facteurs clés identifiés
sont positifs. Qu’en est-il de la concrétisa-
tion de cette dynamique entrepreneuriale, et
dans quelle mesure ces facteurs jouent-ils
un rôle de catalyseur ?

En définitive, le Maroc présente un environ-

nement économique, social et culturel
porteur de beaucoup de potentialités. Une

38
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
CHAPITRE 3
L’ACTIVITE ENTREPRENEURIALE AU MAROC :
RESULTATS ET COMPARAISONS
La dynamique économique englobe à la fois
les créations, les expansions, mais aussi les
restructurations et les fermetures d’entre-
prises. En effet, la croissance économique
résulte moins des grandes avancées techno-
logiques et de l’accroissement des
ressources disponibles que des améliora-
tions continues apportées par les entrepre-
neurs au niveau des techniques, des organi-
sations et des processus. Les entrepreneurs
qui innovent et perfectionnent leur offre
développent leurs affaires et forcent souvent
les entreprises qui n’ont pas su s’adapter à
se restructurer ou à disparaître.
Comme le postule le modèle de l’activité
entrepreneuriale du GEM présenté dans le
chapitre 1, les attitudes de la population, en
général, sont à la base de la culture entrepre-
neuriale et sont susceptibles de stimuler
l’intention d’entreprendre, laquelle précède
la mise en action vers la création d’une entre-
prise. Les différents facteurs abordés dans
le chapitre 2 liés à la fois aux attitudes
personnelles et sociales mais également au
fonctionnement de l’écosystème conjugué
aux chantiers macro-économiques, laissent
présager un grand potentiel en matière de
dynamique entrepreneuriale au Maroc.
Qu’est-il donc de l’évolution de l’activité
entrepreneuriale au Maroc ? Le pays
confirme-t-il sa vocation entrepreneuriale ?
Vers quel type de stratégie s’orientent les
nouveaux entrepreneurs ?
Avant d’aborder ces questions, il convient
de rappeler, brièvement, les tendances du
paysage international de la dynamique entre-
preneuriale.
L’activité entrepreneuriale, à un stade
précoce, a tendance à varier selon les
niveaux et phases de développement écono-
mique. Les taux d’activité sont, générale-
ment, plus élevés dans le groupe des écono-
mies tirées par les facteurs. En 2016, cette
catégorie de pays a enregistré un taux
moyen représentant presque le double de
celui des économies tirées par l’innovation
(17% comparativement à 9%). Par ailleurs,
en Amérique latine et dans les Caraïbes
ainsi qu’en Afrique, un peu moins d'un
cinquième des adultes en âge de travailler
se trouve être engagé dans les premières
étapes de la création d’entreprise. L’Europe,
quand à elle, affiche le taux d’activité le plus
bas compte tenu de son faible taux d'inten-
tion entrepreneuriale.
Bien que l’entrepreneuriat établi soit le plus
élevé dans la catégorie des économies
tirées par les facteurs (étant donné qu’elles
disposent de la plus grande base de
personnes qui se lancent dans l’entrepreneu-
riat), la différence entre les trois groupes
d’économies reste relativement faible
concernant cette phase avancée de l’entre-
preneuriat. Une comparaison de la propor-
tion des entreprises établies avec les entre-
prises émergentes révèle que dans les deux
Rapport National GEM 2016
premiers groupes (ceux tirés par les facteurs
et tirés par l’efficience), il y a, en moyenne,
six établis pour dix jeunes entrepreneurs,
tandis que dans le groupe tiré par l'innova-
tion, il y a huit établis pour dix jeunes entre-
preneurs.
Le Burkina Faso est le pays qui détient la
part relative la plus importante d’entrepre-
neurs quel que soit la phase du processus
entrepreneurial : Près de deux-tiers de la
39
population active âgée de 18 à 64 ans sont
en phase de démarrage ou à la tête de leur
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
propre entreprise.
La contribution de l’activité entrepreneuriale
des employés (AEE) reste négligeable sauf
pour le groupe tiré par l'innovation ou elle
représente plus de 50% de l’activité entre-
preneuriale émergente.
Les taux de rupture (ou discontinuation)
sont à quasiment égalité dans les écono-
mies tirées par les facteurs et celles tirées
par l’efficience (6% et 5% respectivement),
tandis que ce taux est de moitié dans les
économies tirées par l'innovation.
 Comment le Maroc se positionne-t-il dans
ce contexte ?
3-1. Le niveau de l’activité entrepreneuriale
dans les premières phases de la création
L’activité entrepreneuriale est un phéno-
mène difficile à mesurer. En effet, les statis-
tiques officielles de création d’entreprises ne
tiennent pas compte de l’activité entrepre-
neuriale avant la création et ne permettent
pas de retracer les activités informelles. Il
existe, par ailleurs, de nombreux indicateurs
de « création » qui ne sont pas tous concor-
dants.
Pour pallier cette lacune, le GEM s’intéresse
plus particulièrement aux individus qui sont
directement impliqués dans les premières
phases de la création d’une entreprise.
L’index retenu par le GEM pour calculer ce
taux de prévalence de l’activité entrepreneu-
riale est le TAE (Taux d’Activité Entrepreneu-
riale). Cet indice correspond au taux de la
population adulte (entre 18 et 64 ans)
impliquée dans une entreprise de moins de
42 mois (ou en phase de création), et qui
détient une part du capital de celle-ci.
Rapport National GEM 2016
Le présente étude illustre l’importance de ce
phénomène entrepreneurial au Maroc.
L’enquête menée auprès d’un échantillon
national de 2061 ménages, fait ressortir, par
extrapolation, qu’environ 1.200.000
personnes sont engagées dans les deux
premières phases du processus entrepre-
neurial, classant le Maroc au 59ème rang
des 65 pays étudiés cette même année (Le
Sénégal n’étant pas intégré dans l’enquête
40
APS). C’est une position qui n’est pas forcé-
ment enviable mais elle marque une évolu-
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
tion plutôt significative par rapport à la
situation établie en 2015.
3.1.1. Entrepreneurs naissants et jeunes
entrepreneurs
Étant au cœur des analyses du GEM,
l’indice d’activité entrepreneuriale (TAE) est
l’agrégation des deux indices : Taux d’Entre-
preneuriat Naissant et le Taux d’Entrepre-
neuriat Jeune
Le Taux d’Entrepreneuriat Naissant corres-
pond au pourcentage de la population
active (de 18 à 64 ans) :
• ayant participé activement à la création
d’une entreprise qu’il possède en tout ou en
partie dans la dernière année; et
• n’ayant pas versé de salaires (ou créé de la
valeur ajoutée) depuis plus de trois (3) mois.
Le Taux d’Entrepreneuriat Jeune corres-
pond au pourcentage de la population
active (de 18 à 64 ans) :
• étant dirigeant ou gestionnaire d’une entre-
prise qu’il possède en tout ou en partie ;
• ayant démarré l’entreprise en 2013 ou
après (au plus 42 mois d’activité en juin
2016).
Dans les économies tirées par l’efficience, le
Maroc présente une situation inédite où
l’entrepreneuriat naissant contribue à peine
à 23% de l’activité entrepreneuriale émer-
gente. Par opposition, les entrepreneurs
naissants au Pérou alimentent l’activité
entrepreneuriale à hauteur de 78%.
 FIGURE 3.1 : LA CONTRIBUTION DE L’ENTREPRENEURIAT NAISSANT
ET L’ENTREPRENEURIAT JEUNE DANS L’ACTIVITE ENTREPRENEURIALE, PAYS ETE

L’amélioration de l’activité entrepreneuriale De l’autre côté, la stagnation de l’entrepre-

au Maroc est imputable entièrement à
l’augmentation de la proportion des jeunes
entrepreneurs. Cette situation s’explique
par le fait que l’entrepreneuriat jeune a
connu une évolution favorable passant de
3.1% en 2015 à 4.3% en 2016 tandis que
l’entrepreneuriat naissant a gardé la même
proportion de 1,3%.
L’évolution sensible de la proportion des
jeunes entrepreneurs entre 2015 et 2016, se
traduit par l’arrivée de 271 200 entrepre-
neuriat naissant peut traduire un essouffle-
ment du dynamisme et de l’enthousiasme
observé pour la création de nouvelles entre-
prises ou avoir une explication purement
statistique. Il faudra attendre les résultats de
l’étude 2017 pour confirmer ou infirmer
cette tendance.
Cependant, le faible taux affiché de 1,3%
fait partager au Maroc la dernière place avec
les Emirats arabes unis dans le classement
mondial. Une des questions fondamentales

Rapport National GEM 2016

neurs jeunes dans ce segment. Ce constat
est positif d’autant plus qu’il situe le Maroc à
la 36ème place sur 65 pays. Les efforts sont
à maintenir voire à développer pour aider
ces entrepreneurs à concrétiser leurs
projets et à passer le cap de la création.
à examiner, à ce stade, est l’impact
qu’exerce la peur de l’échec. Comme le
montre la Figure ci-dessous, notre étude
établie une nette corrélation entre l’entrepre-
neuriat naissant et la peur de l’échec.

FIGURE 3.2 : L’EVOLUTION DE L’ENTREPRENEURIAT

NAISSANT EN FONCTION DE LA PEUR D’ECHEC, PAYS GEM

41
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
 D’une façon générale, si les autres variables
influençant l’entrepreneuriat naissant
restaient constantes (à savoir, toutes
choses restant égales par ailleurs), la peur
de l’échec expliquerait 29% de la variation
de l’activité naissante pour les pays partici-
pants à GEM.
3.1.2. Activité entrepreneuriale émergente
Comme déjà précisé, les indicateurs des
entreprises naissantes et des jeunes entre-
prises représentent deux variables impor-
tantes mais distinctes de la dynamique
entrepreneuriale. En les additionnant, on
obtient l’indicateur de la dynamique entre-
preneuriale émergente. C’est ce que reflète
FIGURE 3.3 : LA REPARTITION DU TAUX D’ACTIVITE ENTREPRENEURIALE PAR PHASE
DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE, PAYS GEM
Rapport National GEM 2016
42
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
Globalement, le Maroc occupe le 59ème
rang, se positionnant mieux que six pays, à
savoir l’Italie, l’Allemagne, la Malaisie, la
Bulgarie, l’Espagne et la France. Sans être
réjouissants, ces résultats ne sont pas
nécessairement inquiétants. Ils doivent être
analysés dans la durée et à partir des
tendances surtout que comparé à 2015, le
TAE au Maroc a augmenté de presque 25%,
à un moment ou la moyenne de l’activité
le taux d’activité entrepreneuriale (TAE)
présenté dans la figure 3.3. Les barres
verticales représentent les intervalles de
confiance de 95%, ou marge d’erreur, et
indiquent la précision des estimations.
Au Maroc, le taux d’activité entrepreneuriale
mesuré en 2016 est de 5,56%, ce qui
signifie que moins de 6 adultes sur 100 sont
impliqués dans une entreprise de moins de
trois ans et demi. Cette valeur est significati-
vement inférieure à la moyenne des 65 pays
participants (12,1%). Au niveau de la région
MENA, c’est le Liban qui se présente en
outsider avec un TAE de 21,2% le plaçant
8ème à l’échelle mondiale.
entrepreneuriale mondiale a baissé. Situé
entre 15 et 20% ces dernières années, le
TAE à l’échelle internationale est passé en
dessous de la barre de 13% en 2016.
Par ailleurs, une des questions centrales du
projet GEM consiste à vérifier dans quelle
mesure l’activité entrepreneuriale est effecti-
vement associée à la croissance écono-
mique.
 FIGURE 3.4 : LA RELATION ENTRE LE TAE ET LE PIB PAR HABITANT, PAYS GEM
Le modèle de la figure 3.4 est expliqué par
GEM (Bosma et Levie 2010) de la manière
suivante : « dans les pays ayant de faibles
niveaux de revenu par habitant, l’économie
nationale est caractérisée par la prévalence
de très nombreuses petites entreprises.
Avec l’augmentation du revenu par habitant,
l’industrialisation et les économies d’échelle
permettent aux grandes entreprises établies
de satisfaire l’augmentation de la demande
des marchés en croissance, et d’accroître
leur rôle relatif dans l’économie. Le rôle
croissant des grandes entreprises peut
s’accompagner d’une réduction du nombre
de nouvelles entreprises, car un nombre
plus important de personnes trouvent un
emploi stable dans les grandes usines indus-
trielles. Les pays s’enrichissant, le rôle joué
par le secteur des entreprises peut augmen-
ter, car plus nombreux sont les individus
pouvant accéder aux ressources néces-
saires pour créer leur propre entreprise dans
des environnements à forte intensité de
connaissances et offrant des opportunités
multiples ».
En effet, l’intérêt du projet GEM consiste à
pouvoir vérifier la relation de l’entrepreneuriat
avec la croissance et confirmer la fiabilité de
l’analyse. A cet effet, il y a lieu de rappeler
que les données concernant la croissance
Rapport National GEM 2016
économique proviennent du FMI qui publie,
pour les différents pays, leur taux de
croissance du PIB ajusté en termes d’infla-
tion et de pouvoir d’achat. Sur cette base, le
constat est que, lorsque l’on considère un
décalage de temps, ce taux de corrélation
TAE/PIB par habitant augmente et devient
alors statistiquement significatif.
Ainsi, si l’in se réfère aux pays par stade de
développement, cette corrélation augmente
43
significativement. D’une façon générale, si
les autres variables influençant le PIB
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
restaient constantes, l’activité entrepreneu-
riale expliquerait le quart de la variation du
PIB pour les pays participants à GEM. Au vu
de son taux d’activité entrepreneuriale, le
Maroc a un taux de croissance économique
inférieur à la moyenne. La figure 3.4 illustre
bien le cas du Maroc « MA » avec un TAE
inférieur à 6 et se situant dans la tranche des
pays à revenu intermédiaire. D’autres
facteurs viennent expliquer cela puisque la
croissance économique au Maroc reste
encore largement tributaire des aléas clima-
tiques.

Rapport National GEM 2016
44
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
Partant de l’hypothèse retenue par les
analystes selon laquelle un délai de 3 ans
est nécessaire pour que les effets de l’activi-
té entrepreneuriale se fassent pleinement
sentir sur la croissance économique, il
faudrait attendre les résultats de l’enquête
2017 pour apporter un éclairage consé-
quent sur cette relation au Maroc.
En conclusion, malgré une évolution
sensible de l’activité entrepreneuriale au
Maroc, il fait partie des pays les moins
dynamiques en entrepreneuriat. Qui plus
est, l’entrepreneuriat fut principalement
motivé par la quête d’occasions d’affaires et
non par nécessité. Ces résultats seront
discutés à la lumière de l’analyse des
phases plus avancées de la création.
3.2- L’activité entrepreneuriale dans les
phases avancées de la création
L’indice TAE tient compte uniquement de
l’activité entrepreneuriale dans les deux
premières phases de la création, à savoir la
proportion des entrepreneurs naissants et
des jeunes entrepreneurs parmi la popula-
tion active (entre 18 et 64 ans). Comme
détaillé dans la section précédente, ces
informations évaluent, en quelque sorte, le
« flux» qui vient grossir la population d’entre-
preneurs établis d’un pays.
Or, le cadre conceptuel de GEM appré-
hende l’entrepreneuriat comme un proces-
sus et non comme un événement. C’est
ainsi que, depuis 2003, l’étude GEM a
commencé à s’intéresser également aux
entrepreneurs qui détiennent, tout ou partie,
le capital d’une entreprise établie, à savoir,
une entreprise en activité depuis plus de 42
mois. Cette information évalue le « stock »
d’entrepreneurs dans un pays donné. Dans
cette optique, le GEM calcule le taux des
entrepreneurs établis. Pour boucler le
processus, GEM identifie également les
individus dans la population adulte qui ont
cessé l’activité de leur entreprise durant les
12 derniers mois. Le GEM calcule ainsi le
taux des entrepreneurs discontinus.
Les résultats à l’échelle internationale
montrent que la moyenne des entrepreneurs
établis dans le monde se situe à 8%.
comparé avec le TAE, ce taux montre qu’à
l’évidence, le flux des entrepreneurs est
supérieur au stock. L’écart type moyen reste
important à ce stade (5,1). Trois pays
affichent le plus faible taux d’entrepreneurs
établis : Puerto Rico, les Emirats arabes unis
et l’Arabie saoudite.
S’agissant de l’entrepreneuriat discontinu, il
se situe dans une moyenne de 9,3%. L’inter-
prétation de ce taux exige une certaine
prudence car elle reste tributaire des raisons
de la fermeture : volontaires ou forcées.
3.2.1. Entrepreneurs établis
Les entrepreneurs établis sont propriétaires
d’entreprises qui ont survécu aux défis de la
phase de démarrage et qui se trouvent,
désormais, plutôt confrontés à des difficul-
tés liées à un manque d’efficience interne
et/ou externe.
Avec un taux de 7,5%, le Maroc partage la
27ème place avec la Chine et le Mexique.
Ce chiffre est révélateur d’une densité du
tissu entrepreneurial plus intéressante que
dans les premières phases de l’activité entre-
preneuriale.
En fait, il existe au Maroc, de nombreux
entrepreneurs à la tête d’entreprises
établies. Ces entrepreneurs dirigent des
unités de nature et de taille fort différentes.
Ainsi, on retrouve dans cette catégorie
d’entrepreneurs l’artisan travaillant seul,
l’agriculteur, le propriétaire d’une start-up
active dans les nouvelles technologies, ou
encore le chef d’une PME familiale établie
depuis plusieurs générations.
A l’échelle de la région MENA, de fortes
disparités sont à signaler. A titre d’exemple,
le Liban fait plus de 10 fois mieux que les
Emirats arabes unis (20,1% contre à peine à
1,9%). Ces disparités se vérifient également
au niveau de l’Afrique qui abrite deux pays
classés respectivement dans le haut et le
bas de l’échelle : Burkina Faso (1er/65) et
l’Afrique du sud (61ème/65). Le Maroc est
bien classé dans les deux régions (2ème
dans la région MENA et 3ème en Afrique).
Lorsqu’on compare le taux des entrepre-
neurs établis avec celui des entrepreneurs
émergents (naissants et jeunes), une
différence frappante apparaît entre les pays
à faible et moyen niveau de revenu qui
affichent globalement un taux élevé de TAE
et les pays à haut niveau de revenu dont la
proportion d’entrepreneurs établis est plus
élevée. Les différences observées sont
statiquement significatives dans un
intervalle de confiance de plus de 99%.
Cette différence indique que le ratio entre
entrepreneurs établis, d’une part, et entre-
preneurs émergents d’autre part, varie
FIGURE 3.5 : L’EVOLUTION DU RATIO DE TRANSITION, PAYS ETE
Ce « ratio de transition » est un indicateur
des chances de survie d’un entrepreneur
émergent dans un pays en supposant que le
nombre de ces entrepreneurs reste constant
dans le temps. Plus le ratio entrepreneurs
établis/entrepreneurs émergents est élevé,
plus les chances de survie au-delà de 3 ½
ans sont élevées. Comme le montre la figure
3.5, le Maroc avec un ratio de 1,34 se classe
au deuxième rang des économies tirées par
l’efficience.
A l’échelle des pays GEM, tout niveau de
développement confondu, Le Maroc
occupe la 5ème place. La lecture de ce
résultat ne peut être dissociée du cadre
macro-économique. Si des pays comme la
Suisse ou l’Allemagne sont en haut du
classement, la proportion importante
fortement entre les pays selon leur niveau
de développement.
La réalité marocaine est porteuse d’interroga-
tions en ce sens que le pays dont l’économie
est tirée par l’efficience affiche, paradoxale-
ment, un bon taux d’entrepreneurs établis et
un taux faible d’entrepreneurs émergents.
Afin de mieux analyser ce constat, la transi-
tion de l’entrepreneur émergent vers l’entre-
preneur établi a été calculée en utilisant un
ratio dit de « transition » (entrepreneurs
établis/ entrepreneurs émergents).
d’entreprises établies relativement au taux Rapport National GEM 2016
de survie, peut être interprétée comme le
signe de conditions cadres avantageuses,
d’une grande stabilité et d’un modèle écono- 45
mique durable. Or, pour les pays comme la
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
Bulgarie, le Maroc ou encore la Thaïlande,
ce taux élevé de transition conjugué à leurs
indicateurs économiques peut révéler une
faible dynamique économique. La tendance
qui s’en dégage est que l’environnement
industriel se caractérise par un manque de
concurrence qui ralentit l’apparition sur le
marché de nouveaux produits, ou empêche
l’entrée de nouveaux concurrents. Idéale-
ment, une économie devrait toujours
générer un certain volume d’affaires à
travers des entreprises qui apportent de
nouvelles idées et de la plus-value.
 La lecture et la synthèse de la situation
globale de l’activité entrepreneuriale ne peut
se faire sans la dernière étape du processus
entrepreneurial qui regroupe les entrepre-
neurs discontinus.
3.2.2. Entrepreneurs discontinus
La recherche GEM identifie les individus
dans la population adulte qui ont arrêté
l’activité de leur entreprise durant les douze
derniers mois précédant l’enquête ainsi que
les raisons de cette cession.
FIGURE 3.6 : LA REPARTITION DE L’ENTREPRENEURIAT DISCONTINU
ET SA PREVALENCE DANS LE TAE, PAYS ETE
Rapport National GEM 2016
La prévalence de ce taux dans la catégorie
des entrepreneurs émergents fait ressortir
un rapport de 12 sur 100 classant le Maroc
46
15ème à l’échelle des pays GEM.
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
Rappelons que, dans toutes les économies,
des entreprises finissent par cesser leur
activité et ce pour toute sortes de raisons :
perte de marché, faillite, absence de relève,
retraite, etc.
L’étude GEM distingue les fermetures défini-
tives de celles dont l’entreprise continue ses
activités. Dans les deux cas, l’entrepreneur
quitte ses responsabilités à l’égard de
l’entreprise et cesse d’en être le proprié-
taire. Toutefois, dans le cas où l’entreprise
continue ses activités, cela implique qu’elle
soit reprise par une autre personne ou une
En 2015, 3% des entrepreneurs ont cessé
leurs activités dans le monde. Cette
moyenne grimpe à 9,3% lorsque l’on s’inté-
resse uniquement aux entrepreneurs émer-
gents.
Sur ce registre, et comme on peut le voir
dans la figure ci-après, le Maroc se trouve,
avec 2,96% d’entrepreneurs déclarant avoir
cessé leur activité dans le pays, dans la
moyenne inférieure des pays à structure
économique comparable.
autre entité économique (cession, fusion/
acquisition).
Le Maroc ne peut pas se prévaloir d’abriter
les entreprises qui survivent le plus à leurs
dirigeants. Seuls 0,68% des répondants ont
quitté leur entreprise avec une continuité
des activités de celle-ci, tandis que cette
proportion est de 1,26% en moyenne dans
le monde. Seul Belize dépasse les 4% alors
que l’Afrique du sud figure en bas du classe-
ment (0,09%).
En 2015, le manque de rentabilité a consti-
tué la principale raison de la cessation de
l’activité entrepreneuriale à raison de 36%,
suivie des raisons personnelles (18%), des
problèmes de financement (12%) et des
autres opportunités (11%).
 TABLEAU 3.1 : LES RAISONS DE FERMETURE DES ENTREPRISES SELON LE NIVEAU
DE DEVELOPPEMENT

Economies tirées Economies tirées Economies tirées

par les facteurs par l’efficience par l’innovation
Vente de l’entreprise 12,2% 4,9% 6,9%

34,2% 38,2% 33,1%

Manque de rentabilité
10,3% 14,7% 9,3%
Problème de financement
7,9% 9,4% 12,5%
Autres opportunités
Fermeture planifiée à 5,3% 3,2% 4,6%
l’avance
1,2% 2,2% 6,3%
Retraite
17,2% 18,0% 18,1%
Raisons personnelles

Incident 5,2% 2,7% 3,0%

5,5% 6,2% 6,1%

Bureaucratie

Le Maroc suit la tendance des pays à struc- difficultés d’accès au financement. Un

ture économique comparable : Les entrepre- cinquième des répondants évoquent des
neurs marocains abandonnent, dans une motifs personnels et beaucoup moins
plus large mesure, leur entreprise pour des (1,4%) déclarent avoir trouvé de meilleurs
considérations financières : 51,7% pour le opportunités (par exemple, celle de trouver

Rapport National GEM 2016

manque de rentabilité et 19% pour des un emploi).

FIGURE 3.7 : LES PRINCIPALES RAISONS DE FERMETURE DES ENTREPRISES, PAYS ETE

47
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
 A l’échelle de la région MENA, seule la Jorda-
nie présente des similitudes avec le Maroc.
Ces différents résultats soulignent l’impor-
tance de repositionner la stratégie de la
promotion de l’entrepreneuriat et de la
création d’entreprises dans le cadre de la
stratégie de développement économique
nationale et la nécessité de développer les
processus d’accompagnement à tous les
niveaux. En fait, les différentes phases du
processus entrepreneurial sont intimement
liées et les mesures susceptibles de renfor-
cer les conditions d’entrée influencent égale-
ment celles de sortie.
3.3- Les caractéristiques sociodémogra-
phiques des entrepreneurs
Un des aspects les plus souvent discutés en
entrepreneuriat concerne le profil des indivi-
dus impliqués dans l’activité entrepreneu-
riale. Si l’on pouvait déterminer un profil, il
pourrait se révéler plus facile – ou plus
efficient – pour les décideurs politiques de
développer des mesures ad hoc pour celles
et ceux qui sont prédisposés à créer leur
entreprise.
Rapport National GEM 2016
Le fait d’appréhender les caractéristiques
sociodémographiques des entrepreneurs
peut aussi intéresser ceux qui se préoc-
cupent d’équité sociale et qui considèrent
que tous les segments de la population
devraient avoir les mêmes possibilités
d’accès à la création d’entreprises et aux
bénéfices qui en découlent.
48
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
De facto, l’entrepreneuriat semble un choix
de carrière qui se distingue de l’emploi
salarié sur plusieurs plans, notamment en ce
qui concerne la perspective d’accéder à
certaines ressources pour devenir entrepre-
neur, à la grande autonomie que cela
implique, ainsi qu’à ce qui a trait aux obliga-
tions et responsabilités envers différentes
parties prenantes. Ces particularités
peuvent se vivre différemment selon le
genre et l’âge, d’une part, et peuvent être
influencés par le niveau d’instruction d’autre
part.
Les trois sous-sections- ci-dessous, présen-
teront ainsi les distinctions entre hommes et
femmes, entre certains groupes d’âge et
entre les différents niveaux d’instruction. A
défaut de disposer d’une base comparative
à l’échelle de autres pays, nous n’aborde-
rons pas le niveau de revenu.
De manière synthétique, le portrait-robot de
l’entrepreneur marocain est celui d’un
homme, âgé de 25 à 34 ans (35-44 ans pour
les entrepreneurs établis), de niveau
d’instruction intermédiaire (collège accom-
pli), et appartenant à un ménage dont le
revenu annuel est inférieur à 40 000 Dhs. Ce
portrait national diffère sensiblement du
portrait international. En fait, tous pays
confondus, le profil type de l’entrepreneur
est un homme de niveau d’études supérieur,
âgé de 25 à 34 ans (45-54 ans pour les entre-
preneurs établis), et appartenant à un
ménage aisé.
3.3.1- L’âge
Indépendamment des phases de développe-
ment, l'âge semble avoir la même influence
sur l'activité entrepreneuriale avec une plus
forte prévalence chez les 25 - 34 et 35 - 44
ans.
La contribution des jeunes de 18-24 ans est
beaucoup plus élevée dans les économies
FIGURE 3.8 : LA REPARTITION DE L’ACTIVITE ENTREPRENEURIALE PAR CATEGORIE D’AGE
ET PAR NIVEAU DE DEVELOPPEMENT
A l’évidence, l’entrepreneuriat chez les
jeunes est devenu actuellement un enjeu
stratégique des politiques de promotion de
l’entrepreneuriat et de la culture d’entre-
prise. La création d’entreprises est désor-
mais considérée par les jeunes comme une
carrière professionnelle envisageable soit
par conviction et vocation, soit par défaut.
D’ailleurs, les jeunes auraient plus de
chance que leurs aînés à se relancer en
affaires une deuxième ou une troisième fois.
Ils peuvent maintenir leur carrière entrepre-
neuriale plus longtemps par rapport à ceux
qui se lancent dans les affaires à un âge plus
avancé (Stevenson, 1987).
tirées par les facteurs (presque le double en
comparaison avec les économies tirées par
l'innovation). La même tendance est consta-
tée chez les seniors (55 - 64 ans). Au niveau
des continents, l'Afrique ainsi que l'Amé-
rique latine et les Caraïbes montrent les plus
hauts niveaux de l'activité entrepreneuriale
chez les jeunes (16%), suivis de l'Amérique
du Nord (10 %).
Rapport National GEM 2016
Qu’en est-il de leur contribution effective à
la dynamique entrepreneuriale ?
Au Maroc, ce sont les 25-34 ans qui
semblent être les plus engagés dans le
processus entrepreneurial, notamment dans
49
les premières phases, tandis que les 35-44
ans sont davantage présents en entrepre-
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
neuriat établi.
Le tableau 3.2 situe les pays arabes de la
région MENA selon leur contribution à
l’alimentation du flux des entrepreneurs
émergents.
 TABLEAU 3.2 : LA CONTRIBUTION DES DIFFERENTES TRANCHES D’AGE
DANS L’ACTIVITE ENTREPRENEURIALE EMERGENTE, PAYS MENA

18-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans
Arabie saoudite 23% 28% 20% 19% 10%

Egypte 25% 28% 24% 15% 9%

Emirats arabes unis 9% 15% 21% 38% 18%

Jordanie 15% 22% 25% 21% 17%

Liban 18% 27% 28% 15% 12%

Maroc 12% 31% 27% 17% 13%

Qatar 17% 23% 24% 16% 20%

Il en résulte une configuration de deux s’aventure à entreprendre les premières

segments de pays. Le premier, a tendance à
puiser dans son réservoir de jeunes pour
alimenter sa dynamique. C’est le cas du
Maroc, de l’Arabie saoudite et de l’Egypte.
Le deuxième segment est plus porté par des
entrepreneurs seniors. C’est le cas de
Qatar, des Emirats arabes unis et de la
Rapport National GEM 2016
tentatives (Ecart négatif de 5% avec la
moyenne nationale : 31% contre 36,3%) et à
réaliser des actions pour le démarrage
comme préparer le plan d’affaire, chercher
de l’équipement ou un emplacement, etc.
(10,4% contre 15,6%.).

Jordanie. Le problème du financement constitue sans

Le rôle capital que joue l’entrepreneuriat des
jeunes en tant que levier du développement
économique et de la création d’emplois
n’est plus à démontrer. C’est d’autant plus
important au Maroc où les dernières statis-
tiques rapportent que de 2,7 millions des
15-29 ans ne sont ni dans le système de
formation ni en emploi. Soit 10,6% de la
population en âge de travailler exclus de
50
tout.
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
doute la principale source de vulnérabilité, la
contrainte essentielle de développement et
un important élément de blocage de la
croissance de l’entrepreneuriat des jeunes.
Au Maroc, comme beaucoup ailleurs, ce
genre d’entrepreneuriat rencontre de
grandes difficultés pour disposer de
services financiers appropriés et adaptés.
Il semble donc important d’œuvrer pour
rendre le dispositif de l’entrepreneuriat des
jeunes plus performant en termes de sensibi-

L’importance de la création d’entreprises et lisation, de formation et d’accompagnement

de l’auto emploi est vitale pour cette catégo-
rie d’âge. Que ce soit par vocation ou par
conviction, les 18-29 ans sont ceux qui
présentent le te taux le plus élevé d’intention
entrepreneuriale (42,37%). Mais les paroles
ne rejoignent pas les actes.
Si nous sommes à une époque où une
majorité de jeunes valorise l’entrepreneuriat,
les jeunes veulent de plus en plus être les
maîtres de leur propre destin. D’autre part,
seul un faible pourcentage d’entre eux
des jeunes porteurs d’idées de projets.
3.3.2- Le genre
S’il est un domaine dans lequel le Maroc fait
vraiment figure de lanterne rouge, c’est celui
de l’entrepreneuriat féminin. Certes, le
monde des affaires en général peine à
s’extraire d’une situation essentiellement
masculine.
 FIGURE 3.9 : LA REPARTITION DE L’INDICE GENRE DE L’ACTIVITE
ENTREPRENEURIALE, PAYS ETE
La figure 3.9 montre une grande inégalité
dans la répartition du TAE selon le genre. Au
niveau des économies tirées par l’efficience,
les femmes présentent un taux d'entrepre-
neuriat égal ou supérieur à celui des
hommes dans seulement quatre pays :
l'Indonésie, le Mexique, le Brésil et la Malai-
sie.
Généralement, dans la catégorie des écono-
mies tirées par les facteurs, huit femmes
sont engagées dans les premières étapes
de l'entrepreneuriat contre dix hommes
entrepreneurs. Dans le groupe tiré par l'inno-
vation, pour sa part, six femmes seulement
pour dix hommes en moyenne, ont été
engagés dans l'entrepreneuriat émergent en
2016. D'un point de vue régional, l'Amérique
latine et les Caraïbes montrent la meilleure
la parité tandis que l’Europe rapporte la plus
faible participation des femmes dans les
premières étapes de l'activité des entre-
prises (6 %) : les femmes européennes sont
deux fois moins susceptibles d'être
engagées dans le TAE que leurs homolo-
gues masculins. Dans les économies
fondées sur les facteurs, les hommes et les
femmes sont presque aussi susceptibles de
créer des entreprises par nécessité (avec
environ un tiers des entrepreneurs des deux
sexes qui déclarent ne pas avoir de
meilleures options pour travailler). Les
femmes sont généralement plus suscep-
tibles de créer des entreprises par nécessité
que les hommes. Ce qui n’est pas le cas au
Maroc.
Rapport National GEM 2016
Un des écarts importants entre les hommes
et les femmes, selon l’étude GEM, est lié à la
perception des compétences. Les capacités
féminines en matière d’entrepreneuriat sont
réelles et pourtant handicapées par un
système social et culturel pénalisant. Les
femmes se croient ainsi moins compétentes
que les hommes (44,78% contre 67,44%).
A ce stade, il serait extrêmement utile
d’avoir des modèles un peu plus nombreux, 51
qui, correctement médiatisées, pourraient
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
être en mesure d’inspirer plus de vocations
d’entrepreneurs féminins.
Si l’entrepreneuriat des femmes est
aujourd’hui reconnu comme l’une des
sources de la croissance, de la création
d’emplois, d’innovation et de richesses, le
contexte auquel elles sont confrontées est
décrit comme largement perfectible. Il est
plutôt important de signaler que lorsqu’elles
entreprennent, les femmes marocaines ont
un bien meilleur potentiel de croissance que
les hommes : un potentiel d’innovation

Rapport National GEM 2016
52
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
supérieur de 16% à celui des hommes et un
potentiel d’embauche supérieur de 3,5%.
Les capacités des femmes à générer de la
croissance économique et des emplois
justifient amplement l’intérêt qu’elles
suscitent. Même si leur contribution au
développement économique n'a été que
récemment reconnue et valorisée, les
femmes ont toujours joué un rôle écono-
mique important dans notre société comme
ailleurs.
Globalement, la population féminine appa-
raît comme un enjeu majeur, un réservoir
d’initiatives et d’énergie pour favoriser la
création d’entreprises et la croissance de
notre pays.
TABLEAU 3.3 : LES ATTITUDES SOCIALES ET PERSONNELLES
SELON LE NIVEAU D’INSTRUCTION
Niveau inférieur
%82,10
Choix de carrière
Statut élevé accordé aux %70,95
entrepreneurs prospères
%44,16
Compétences perçues
%37,40
Opportunités perçues
Intentions %24,36
entrepreneuriales
%33,24
Peur de l’échec
Deux tendances importantes se dégagent
de cette ventilation. D’abord, les personnes
ayant un niveau intermédiaire semblent les
plus confiants dans leurs compétences à
raison de 61,94%, un taux supérieur à la
moyenne nationale. D’autre part, la peur de
l’échec l’emporte chez les diplômés de
l’enseignement supérieur avec un écart de
4% par rapport à la moyenne nationale.
Cela se confirme dans l’analyse du proces-
sus de passage de l’intention à l’acte entre-
preneurial. En effet, c’est la catégorie
intermédiaire qui marque le plus grand
nombre de tentatives de démarrage (42%)
et qui entreprend le plus d’actions dans ce
sens.
3.3.3- Le niveau d’éducation
A l’échelle internationale, la majorité des
entrepreneurs, toutes phases entrepreneu-
riales confondues, détiennent un diplôme de
l’enseignement supérieur. Au Maroc, les
chiffres sont révélateurs d’un manque de
développement de l’esprit d’entreprendre
dans les bancs des Universités tel qu’expri-
mé par les experts. Ce sont en fait davan-
tage les personnes ayant un niveau intermé-
diaire d’études qui sont porteurs de projets
entrepreneuriaux.
Le tableau, ci-dessous, illustre les
différentes attitudes sociales et person-
nelles selon le niveau d’instruction :
Niveau intermédiaire Niveau supérieur
%79,06 %73,08
%56,40 %51,91
%61,94 %59,87
%45,89 %50,35
%41,54 %42,09
%39,27 %42,63
3.4- Les perspectives de développement
des entreprises émergentes
Une faible dynamique entrepreneuriale n’est
pas nécessairement préoccupante à partir
du moment où les nouvelles entreprises
sont animées d’une ambition de développe-
ment et de croissance rapide. Les entre-
prises à forte croissance, également appe-
lées « gazelles », apparaissent de plus en
plus sous les feux de la rampe et bénéficient
d’une considération accrue dans les
programmes de soutien, car leur contribu-
tion à la création de nouveaux emplois est
supérieure à la moyenne (Autio, 2007; Acs,
2008).
Par ailleurs, l’économiste Schumpeter
définissait l’entrepreneur comme une
personne qui conduit une « destruction
créatrice » dans la mesure où de nouveaux
produits et business models arrivent et
remplacent les anciens. Cette destruction
créatrice est à l’origine du dynamisme indus-
triel et de la croissance à long terme.
Eu égard à ces éléments, GEM a instauré
des mesures pour saisir les aspirations entre-
preneuriales aux premières phases du
processus de création. Ces aspirations
reflètent la nature qualitative de l’activité
entrepreneuriale. Ainsi, les entrepreneurs
diffèrent dans leurs aspirations à « introduire
de nouveaux produits et processus de
production », à « s’ouvrir sur les marchés
étrangers », à « développer une organisation
importante » et à « financer la croissance
avec des capitaux extérieurs ». Si elles se
réalisent, leurs aspirations peuvent affecter
de manière significative l’impact écono-
mique de l’activité entrepreneuriale.
Par ailleurs, s’il est souvent facile de créer
une entreprise, il est, par contre, beaucoup
plus ardu de la faire croître et prospérer sur
le marché. Dans un contexte de forte
pression concurrentielle, la question des
moteurs de la croissance paraît alors
cruciale.
Il est clair que de telles questions peuvent
conduire à des réponses qui ne sont pas
toujours objectives. Ainsi, la vision qu’a
l’entrepreneur de son entreprise n’est pas
exempte d’impartialité.
FIGURE 3.10 : LA PREVALENCE DE TAE DANS LA REPARTITION SECTORIELLE
SELON LE NIVEAU DE DEVELOPPEMENT
D’autre part, le même produit sera jugé plus
ou moins innovant selon que l’on se trouve
dans tel ou tel pays. Ce sont là des variables
qui doivent être mesurées en termes relatifs
et qui sont souvent le fruit de perceptions
humaines.
L’espérance de croissance des nouvelles
entreprises, évaluée en termes d’emplois, la
proportion des ventes allant à l’exportation,
le positionnement du marché ainsi que le
secteur d’activité et la tendance à l’investis-
sement, tels sont donc les cinq axes qui
seront traités dans cette section.
3.4.1- Le secteur d’activité
Selon la typologie retenue par GEM, notre
étude a tenté de cerner et de classer les
activités des entrepreneurs au Maroc en les
regroupant dans quatre catégories :
• Les activités extractives comprenant
l’agriculture, le domaine forestier, la pêche
et l’exploitation minière ;
• Les activités de transformation compre-
nant la fabrication, la construction et la
grande distribution ;
Rapport National GEM 2016
• Les activités de services aux entreprises
incluant la sous-traitance ;
• Les activités orientées vers le consomma-
teur incluant les entreprises de vente de
détail, les restaurants, les hôtels, la santé,
l’éducation, les services à la personne, les
services sociaux et les entreprises de loisirs.
53
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
 Environ la moitié des entrepreneurs dans les
économies tirées par les facteurs et
l'efficience opèrent dans le secteur du
commerce de gros et de détail. Par opposi-
tion, 46% des entrepreneurs dans les écono-
mies tirées par l'innovation sont présents
plutôt dans le domaine de l’information et
des nouvelles technologies, dans les
services financiers et autres services profes-
sionnels, une proportion deux fois
supérieure aux autres catégories de dévelop-
pement.
Dans une perspective régionale, l'Amérique
latine et les Caraïbes rapportent le plus haut
niveau d'activité de gros/ détail parmi les
entrepreneurs émergents (58%). En Europe
et en Amérique du Nord, une représentation
beaucoup plus élevée est notée dans le
domaine de technologie, des finances
FIGURE 3.11 : LA REPARTITION SECTORIELLE DE
L’ENTREPRENEURIAT EMERGENT AU MAROC
Rapport National GEM 2016
54
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
et des services professionnels (46% et 54%
respectivement). Avec un taux de 13%,
l’Afrique détient le plus grand nombre
d'entrepreneurs dans le secteur agricole.
Au niveau national, le Maroc suit globale-
ment la tendance des économies tirées par
l’efficience. Ainsi, 59,81% des secteurs
pénétrés par les entrepreneurs émergents
relèvent des activités orientées vers le
consommateur où les coûts de démarrage
et les barrières à l’entrée peuvent être plus
faibles. Cette constatation est conforme à la
situation attendue pour des pays apparte-
nant à ce stade de développement. La 2ème
catégorie qui prévaut est liée aux activités
de transformation (34,72%). Ce profil secto-
riel a relativement peu évolué comparative-
ment à l’année 2015.
L'intérêt pour des secteurs particuliers peut
être noté dans plusieurs pays : par exemple,
l'agriculture en Géorgie et Burkina Faso,
l'exploitation minière en Lettonie, le trans-
port au Panama et en Afrique du sud, la
distribution en Indonésie, les services
financiers en France, l'information et la
technologie des communications en Suède
et au Canada, les services professionnels en
Italie et en Suisse, les services administratifs
au Qatar, enfin la Santé, l’éducation, la
politique et les services sociaux en
Allemagne.
Globalement, dans les pays du GEM, la
répartition sectorielle des entreprises émer-
gentes varie fortement selon la phase du
développement économique. Lorsqu’une
économie tirée par les ressources se
développe et s’oriente vers l’innovation, la
part des entreprises des secteurs de la
consommation et des industries extractives
décline au profit des entreprises des
secteurs de la transformation et des
services.
3.4.2- La création d’emplois
Comme l’ont montré plusieurs études, la
vision et la volonté de croissance de la part
de l’entrepreneur sont des éléments
FIGURE 3.12 : LE POTENTIEL D’EMBAUCHE
DES ENTREPRENEURS EMERGENTS, PAYS ETE
dérants pour mener une entreprise sur la
voie de la croissance.
La création d’entreprises génère de
nouveaux emplois et contribue à l’augmenta-
tion du revenu. Par conséquent, le nombre
d’emplois créés par les entreprises émer-
gentes et leurs attentes relatives à la
croissance de l’emploi sont d’un grand
intérêt.
Un indicateur majeur permettant d’appré-
hender le potentiel de croissance des entre-
prises émergentes peut être ramené à l’inten-
tion de l’entrepreneur à inscrire son entre-
prise dans une perspective de création de
nouveaux emplois. En effet, certains entre-
preneurs n’optent pas toujours pour une
stratégie visant une forte croissance et
préfèrent davantage maintenir une situation
de statu quo, avec comme conséquence un
faible recrutement et/ou une stagnation du
taux de création d’emplois.
L’étude GEM tient compte du potentiel de
croissance relatif à la création d’emplois en
s’intéressant à deux dimensions : (1) le
nombre d’emplois créés à ce jour par les
nouvelles entreprises et (2) les perspectives
Rapport National GEM 2016
de recrutement de ces entreprises dans les
années à venir.
55
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Rapport National GEM 2016
56
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
A l’échelle des pays GEM, les trois phases
de développement économique sont
quasi-similaires en termes de proportion
d'entrepreneurs qui ne prévoient pas de
création d'emplois dans les cinq prochaines
années. Les économies tirées par
l’efficience ont légèrement plus d’entrepre-
neurs « non employeurs » (45,9 %) alors que
les économies tirées par les facteurs et les
économies tirées par l’innovation sont à
égalité à 44%.
En termes de potentiel de croissance (projec-
tion de recrutement de six personnes ou
plus au cours des cinq prochaines années),
FIGURE 3.13 : LE POTENTIEL D’EMBAUCHE EXPRIME PAR LES ENTREPRENEURS
EMERGENTS, PAYS ETE
Dans la région MENA, c’est l’Arabie Saou-
dite qui se distingue par un taux de 85,8%
d’employeurs qui se veulent autonomes. La
région compte aussi le premier du classe-
ment, Qatar, dont plus de la moitié des entre-
preneurs envisagent un potentiel élevé de
croissance.
Au Maroc, 70% des entrepreneurs interro-
gés déclarent avoir un effectif de 3
personnes en dehors des propriétaires.
S’agissant de leurs aspirations, plus de 40%
ne projettent pas d’embaucher durant les 5
prochaines années, 20% déclarent vouloir
recruter 5 et plus, les femmes plus que les
hommes (23,5% contre 17,6%) et les 18-29
ans moins que leurs ainés (15,79%).
les différences sont plus prononcées. Un
quart des entrepreneurs dans les écono-
mies tirées par l'innovation présentent des
aspirations de croissance plus élevées
comparativement à un cinquième dans les
autres économies.
L'Afrique a, en moyenne, la plus faible
proportion d’entrepreneurs non employeurs
(35%). L'Amérique du Nord abrite la plus
forte proportion d'entrepreneurs à potentiel
de croissance moyen à élevé (25%), suivie
de près par l'Asie et Océanie (23%), alors
que l'Amérique latine et les Caraïbes ont la
plus faible proportion (17%).
La répartition sectorielle détaillée, plus haut,
laisse présager au Maroc un potentiel de
croissance plus optimiste qu’il ne l’est. A
l’évidence, les résultats de l’enquête
révèlent que les entrepreneurs marocains
créent très peu d’emplois et envisagent
également d’en créer très peu dans les cinq
années à venir. Certes, l’emploi est le
premier défi politique, économique et social
du Maroc et la Stratégie Nationale pour
l’Emploi 2015-2025 table sur la création de
200.000 emplois /an. L’impulsion d’une
véritable transformation structurelle du
modèle actuelle de développement passe,
inéluctablement, par le développement
d’un tissu productif plus compétitif et
créateur d’emplois décents.
3.4.3- Le positionnement sur le marché
En plus des intentions de croissance en
termes d’employés, l’enquête GEM mesure
aussi le potentiel de croissance sur le
marché. Si le premier aspect part des
perspectives internes à l’entreprise (les
intentions de recrutement de l’entrepre-
neur), le second prend en considération
trois perspectives externes liées au marché:
(1) le degré d’innovation, (2) la situation concur-
rentielle, et (3) le niveau de technologie.
Schumpeter prétendait que des entreprises
ruinent l’équilibre du marché en lançant de
nouvelles combinaisons produit/marché ou
lorsque des innovations éliminent du
marché des sociétés moins productives.
Il est certain que les chances de croissance
dépendent, en grande partie, du degré
d’innovation apporté par l’entreprise et de
l’environnement concurrentiel dans lequel
elle évolue. Plus l’entreprise est innovante
en termes de produit, service ou processus,
et moins il y a de concurrents sur le marché,
plus son potentiel de croissance est élevé.
L’enquête GEM tente de déterminer ces
perspectives externes liées au marché en
posant les trois questions suivantes aux
entrepreneurs :
• Est-ce que tous vos clients potentiels,
certains de vos clients potentiels ou aucun
de vos clients potentiels considéreront ce
produit ou ce service comme quelque chose
de nouveau et de non familier ?
• En ce moment, y-a-t-il beaucoup d’entre-
prises, peu d’entreprises ou aucune autre
entreprise qui offre(nt) les mêmes produits
ou services à vos clients potentiels ?
• Les technologies ou procédures néces-
saires pour ce produit ou service sont-elles
disponibles depuis moins d'un an, d’un à
cinq ans ou plus de cinq ans ?
A la lumière de l’étude du GEM 2016, les
principaux constats, ci-après, peuvent être
formulés :
• Degré d’innovation : Une bonne partie
des produits et services commercialisés
sont perçus comme nouveaux par les
clients, de l’avis des entrepreneurs émer-
gents marocains. Ce constat situe le pays à
la 17ème place avec un taux de 55,69%. A
l’échelle mondiale, il existe des disparités
importantes entre les différents pays. En
tête du classement, le Chili et la Turquie qui
dépassent les 85%. Un écart de 75% les
sépare de la Malaisie qui se retrouve en bas
du classement. La moyenne mondiale étant
située à 46%. Bien que les innovations
radicales soient plutôt rares, quel que soit le
pays où l’on se trouve, il est important de
préciser que le fait de présenter des
produits issus de la culture traditionnelle
peut être perçue comme une innovation.
• Intensité concurrentielle : La majorité des
entrepreneurs, dans les premières phases
de création au Maroc, reconnaissent devoir
affronter de nombreux concurrents sur leur
marché. Seuls 19,8% considèrent qu’il y a
peu ou aucune autre entreprise qui offre des
produits similaires contre une moyenne de
43,43% à l’échelle des pays GEM. Une
perception qui place le pays dernier du
classement alors qu’au Liban et Belize, les
entrepreneurs sont plus optimistes à
presque 70%. De manière générale, ce sont
Rapport National GEM 2016
plutôt les entrepreneurs dans les pays indus-
trialisés qui pensent avoir de meilleures
chances de se profiler dans des niches.
• Niveau de technologie : C’est le volet où
les frontières entre les trois catégories d’éco-
nomies sont les plus perceptibles. Les entre-
preneurs dans les économies tirées par
l’innovation affirment plus souvent utiliser
une technologie récente (Moins de 5 ans). A
l’évidence, les nouvelles technologies sont 57
surtout mises au point dans cette catégorie
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
d’économies. La Suisse et l’Angleterre
affichent ainsi des taux supérieurs à 13%.
Le Maroc est positionné à la 37ème place
avec un taux de 3,8% tandis qu’aucun entre-
preneur aux Emirats arabes unis n’a déclaré
utiliser une technologie récente.
L’analyse des données montre par ailleurs,
qu’au Maroc, bien que la présence des entre-
preneurs femmes soit inférieure quantitative-
ment, elles ont un meilleur positionnement
sur le marché que les hommes et ce pour les
trois indicateurs.
 Un indice de positionnement sur le marché
est calculé sur la base des trois facteurs
précités. Plus les clients considèrent le
produit comme étant nouveau, moins il
existe de concurrents offrant le même
produit, et plus la technologie est nouvelle,
plus le potentiel de croissance sera élevé.
Le tableau 3.4 montre la moyenne de cet
indice pour les entrepreneurs émergents
des pays économiquement comparables.
De manière générale, les entrepreneurs
établis ont un plus faible indice. Il n’est pas
exclu, à ce titre, qu’ils fassent preuve d’un
certain degré de modestie dans l’évaluation
de leurs entreprises.
Globalement, une bonne partie des pays
dont l’économie est tirée par l’efficience
retiennent des stratégies visant la reproduc-
tion d’activités et de marchés à l'aide de
technologies existantes, plutôt que l’identifi-
cation et l’occupation d’un nouveau marché
par la différenciation.
Au Maroc, un quart des entrepreneurs
Rapport National GEM 2016
58
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
gents (26,43%) ont mentionné que les
consommateurs n’étaient pas ou peu
familiers avec le produit ou le service, qu’il
n’y avait pas ou peu de concurrents dans le
marché et que la technologie était inacces-
sible au plus 5 ans auparavant, affichant
ainsi un positionnement différenciateur. Au
chili, le choix d’une stratégie de différencia-
tion importante concerne plus de la moitié
des entrepreneurs. A l’inverse, Les malai-
siens semblent plus portés sur une stratégie
de reproduction à raison de 85,27%.
En définitive, pour se hisser dans le haut de
l’échelle, on peut en venir à la conclusion
des experts sur le besoin d’accompagne-
ment mais également de facilitation du trans-
fert R&D pour aider les entrepreneurs à
parvenir à un positionnement plus concur-
rentiel par la différenciation et l’innovation.
Rappelons que les entreprises à haut poten-
tiel de croissance sont souvent caractéri-
sées par un degré d’innovation élevé (Wong,
et al. 2005) qui se manifeste dans leur
capacité à offrir des produits ou services
nouveaux et uniques sur le marché.
 TABLEAU 3.4 : L’INDICE DU POSITIONNEMENT SUR LE MARCHE, PAYS ETE

Degré Situation Niveau de Indice

d’innovation concurrentielle technologie synthétique
(%TAE) (%TAE) (%TAE)
Afrique du Sud 47,86 43,28 1,83 30,99

Arabie Saoudite 34,75 21,32 0,75 18,94

Argentine 44,87 40,99 6,51 30,79

Belize 61,16 70,22 4,16 45,18

Brésil 20,35 48,45 1,19 23,33

Bulgarie 29,92 31,92 2,08 21,31

Chili 87,42 60,13 6,24 51,26

Chine 76,91 33,27 1,76 37,31

Colombie 47,48 21,05 4,83 24,45

Croatie 28,06 55,52 8,19 30,59

Egypte 41,23 45,87 1,12 29,41

Équateur 30,03 47,61 2,22 26,62

Géorgie 27,48 40,15 3,45 23,69

Rapport National GEM 2016

Guatemala 75,95 46,97 0,22 41,05

Hongrie 32,31 44,43 8,46 28,40

Indonésie 44,51 33,24 0,86 26,20

Jamaïque 29,15 40,2 3,02 24,12

Jordanie 57,26 38,21 4,38 33,28

Lettonie 43,11 48,69 3,38 31,73

Liban 74,76 68,52 1,59 48,29

59
Macédoine 24,61 43,47 5,45 24,51
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Malaisie 9,77 33,34 1,07 14,73

Maroc 55,69 19,79 3,8 26,43

Mexique 37,71 44,56 2,7 28,32

Panama 44,74 37,22 0,75 27,57

Pérou 39,84 30,17 2,1 24,04


Rapport National GEM 2016
60
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
3.4.4- L’internationalisation
Les difficultés inhérentes à la crise écono-
mique ainsi que les problèmes géopoli-
tiques ont incité les Etats à se concentrer
d’abord sur la maîtrise des problèmes de
leurs économies nationales. Les mesures
protectionnistes gagnent par conséquent à
nouveau du terrain.
La décision de s’orienter à l’international
expose les entreprises, dans l’environne-
ment actuel, à l’amplification d’un certain
nombre de risques qu’il est important d’anti-
ciper. Est-ce que cette situation a eu un
impact sur les aspirations des entrepreneurs
émergents en 2016 ? Et si oui, quel en a été
l’ampleur ?
FIGURE 3.14 : LE NIVEAU D’INTERNATIONALISATION SELON LES PHASES DE DEVELOPPEMENT
Tous niveaux de développement confon-
dus, la moyenne des entrepreneurs émer-
gents à forte orientation internationale (Plus
de 25% de clients à l’étranger) a enregistré
une évolution positive de 20% passant de
14,77% à 18,57%. En concomitance, la
moyenne des entrepreneurs à faible orienta-
tion internationale (De 1% à 25% de clients
à l’étranger) a diminué de 4% passant de
47% à 44,95%.
Les Emirats arabes unis est un chef de file à
cet égard, classé 1er dans l'échantillon GEM
pour ces deux indicateurs.
Rappelons, à juste titre, qu’il s’agit à présent
de l’estimation de la part de TAE, qui se
définit, pour une entreprise donnée, par une
clientèle à l’étranger représentant au moins
25% de la clientèle totale.
Le niveau d’orientation internationale
permet à l’évidence de mesurer l’impact des
nouvelles entreprises en fonction de leurs
clients provenant d’autres pays. Le GEM
considère les exportations, ainsi que les
clients internationaux qui achètent en ligne
ou visitent le pays en tant que touristes ou à
des fins professionnelles.
La figure, ci-après, montre que le niveau
d’internationalisation évolue en fonction du
passage des économies tirées par les
facteurs vers les économies tirées par l’inno-
vation passant ainsi d’une moyenne de
4,5% à plus de 25%.
Cette situation montre que malgré la
conjoncture actuelle, les entrepreneurs sont
de plus en plus conscients que la capacité
d’une nouvelle entreprise à s’inscrire dans
une perspective de développement dépend
de sa capacité d’adaptation à un environne-
ment en perpétuelle évolution et de sa volon-
té de composer avec les acteurs internatio-
naux.
En effet, la plupart des nouvelles entreprises
sont très rapidement confrontées aux consé-
quences de la mondialisation de l’économie
et doivent apprendre à traiter avec des
concurrents, des clients et des fournisseurs
internationaux. D’où la nécessité de renfor-
cer leur potentiel d’internationalisation.
 FIGURE 3.15 : LA REPARTITION DE L’ORIENTATION INTERNATIONALE
DANS LA REGION MENA
Le Maroc, bien qu’il soit un pays exporta-
teur, la stratégie d’internationalisation n’est
pas bien intégrée par les entrepreneurs
émergents comme elle l’est dans la région
MENA (A l’exception de l’Egypte). Avec
moins de 3% d’entrepreneurs estimant avoir
plus de 25% de clients à l’étranger, le Maroc
est classé 58ème sur 65 pays. Presque 7
entrepreneurs émergents sur 10 (66,93%)
souhaitent se limiter uniquement au marché
national.
Les explications peuvent être multiples et
doivent être recherchées, d’une part, dans
la personnalité de l’entrepreneur en se
demandant à quel point il décèle, évalue et
réalise des opportunités d’affaires internatio-
nales. D’autre part, l’activité internationale
peut être fortement tributaire de la situation
des ressources et compétences internes,
ainsi que des conditions cadres nationales
et internationales.
3.4.5- L’investissement informel
La plupart des études qui se sont penchées
sur la question du financement entrepreneu-
rial démontrent que la première source de
financement des entreprises en démarrage
est le « capital informel ». Par capital
informel on entend les fonds investis par les
individus (familles, amis, business angels),
en opposition aux fonds investis par des
structures professionnelles (banques, inves-
Rapport National GEM 2016
tisseurs institutionnels, fonds de capital à
risque, fonds privés, corporate venturing,
etc.).
Au Maroc, comme beaucoup ailleurs, le
capital de démarrage est le plus souvent
assuré par le fondateur ou des personnes
qui lui sont proches (famille et amis). Ce
capital initial informel permet principalement
le processus de création. Mais il présente
aussi la particularité d’être injecté le plus 61
souvent directement dans l’économie,
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
lorsque le fondateur l’utilise pour acquérir
les biens et services nécessaires à son
projet. Sous cet angle, et grâce à l’effet
multiplicateur, les emplois indirectement
induits sont bien plus nombreux que ceux
directement créés dans l’entreprise. Les
premiers bailleurs de fonds recourent à leur
épargne, ou plus rarement à leur revenu
actuel, pour soutenir un projet de création.
Afin d’illustrer l’importance de l’investisse-
ment informel, deux types de données sont
exploités dans le cadre de l’étude GEM :
 D’une part, l’avis des experts et, d’autre
part, l’enquête auprès de population qui a
introduit cette dimension à partir de 2005 en
demandant aux répondants s’ils avaient
investi dans une entreprise émergente qui
n’est pas la leur.
Comme explicité dans le précédent
chapitre, les experts déplorent les difficultés
d’accès aux financements classiques,
pourtant disponibles (notamment les offres
FIGURE 3.16 : L’INVESTISSEMENT INFORMEL DANS LA REGION MENA
Rapport National GEM 2016
62
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
Il en ressort que le Maroc possède une
proportion très faible d’investisseurs
informels de 1,69%, en diminution par
rapport à 2015 (1,76%). Avec ce taux de
prévalence de moins de 2%, l’investisse-
ment informel au Maroc se place en
dessous de tous les scores obtenus dans
les autres pays arabes de la région MENA.
Les capitaux de proximité semblent être
disponibles le plus en Arabie Saoudite et au
Qatar. En Egypte, il importe de mentionner
bancaires ainsi que les micro-crédits), et
émettent des réserves quant à la suffisance
du capital de proximité, ce que confirme
l’enquête auprès de la population.
Le tableau, ci-dessous, tiré des données de
l’étude GEM, à l’échelle mondiale, confirme
ce constat relatif à la contribution financière
des personnes (excluant l’achat d’actions
ou de fonds de placement) durant les trois
dernières années.
que la part des investisseurs est en chute
depuis l’an dernier (de 27,57% à 7,13%).
Globalement, de toutes les variables de
l’enquête APS, c’est l’investissement
informel qui connaît le plus de fluctuations.
En témoigne l’évolution de cet indicateur
dans la catégorie des économies tirées par
l’efficience sur les huit dernières années
suivant la crise financière.
 FIGURE 3.17 : L’EVOLUTION DE L’INVESTISSEMENT INFORMEL, PAYS ETE

L’année 2016 marque pour la première fois
une stabilité de cet indicateur à hauteur de
5,9%, 3 fois et demi supérieur à celui du
Maroc.
Concernant la nature des financements
reçus par les entrepreneurs, le tableau 3.5,
confirme les tendances observées au Maroc
en 2015 :
• Les membres de la famille immédiate repré-
sentent la source la plus sollicitée. Elle est
indiquée comme source de financement
pour 40% des entrepreneurs naissants et
des entrepreneurs nouveaux
• Les banques et institutions financières
constituent la deuxième principale source
de financement
• Les sources les moins utilisées au Maroc
sont le financement participatif en ligne, les
programmes gouvernementaux et les inves-
tisseurs privés.

Rapport National GEM 2016

TABLEAU 3.5 : LES PRINCIPALES SOURCES DE FINANCEMENT AU MAROC

Entrepreneuriat Propriétaires
naissant gestionnaires
39,3% 40,7%
Membres de la famille, amis ou voisins
6,1% 4,1%
Employeurs ou collègues de travail
Banques ou autres institutions financières 16,6% 18,1%

Investisseurs privés ou capitaux à risque 3,5% 8,9% 63

La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Programmes gouvernementaux, dons

7,8% 2,1%
ou subventions

Financement participatif en ligne 0% 2,7%

En définitive, les entrepreneurs marocains s’avèrent les plus modestes quant à leur
espérance de croissance. Ils ne montrent pas d’intérêt marqué pour l’ouverture à l’internatio-
nal et ils recherchent davantage la différenciation par le produit que par le marché. De
surcroît, les femmes et les hommes font état de stratégies différentes. Qu’en est-il de
l’accompagnement entrepreneurial ?
 64
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc Rapport National GEM 2016
CHAPITRE 4 :
L’ACCOMPAGNEMENT ENTREPRENEURIAL
L’accompagnement entrepreneurial est
essentiel pour impulser la dynamique entre-
preneuriale. Il se traduit, généralement, par
une multitude d’acteurs hétérogènes aux
objectifs différents (Aernoudt 2004 ; Bolling-
toft 2012).
Il existe au Maroc toute une série d’institu-
tions et de programmes publics et privés
dont le but consiste à promouvoir et soute-
nir l’entrepreneuriat. Toutefois, il importe de
souligner, qu’en dépit des efforts de ces
différents acteurs, cet écosystème peine à
assurer sa mission de développement de la
jeune entreprise.
4.1- La problématique de l’accompagne-
ment entrepreneurial
Qu’entend-on par accompagnement entre-
preneurial ? De nombreuses tentatives ont
été entreprises pour définir ce concept,
mais l’insuffisance, voire l’absence de
consensus constitue un frein à sa délimita-
tion. Toutefois, il est largement admis que
l’accompagnement entrepreneurial
concerne aussi bien la création d’entreprise
(Fayolle, 2004) que la reprise (Deschamps et
Geindre, 2009).
Globalement, la littérature sur l’accompagne-
ment entrepreneurial repose sur une combi-
naison d’approches plus ou moins
formelles, allant des structures collectives
(de l’idée au post accompagnement) aux
techniques individualisées ou ad hoc dans
un rapport dyadique entre deux protago-
nistes.
L’accompagnement entrepreneurial met en
scène différents acteurs comme le porteur
du projet, les financeurs et les structures
d’accompagnement (Messeghem, Naro et
Sammut, 2010). Malgré des objectifs et des
enjeux différenciés, tous visent la réussite
du projet entrepreneurial. Certains se
réunissent dans un lieu spécifique, comme
les couveuses, les incubateurs ou les
pépinières d’entreprises (Albert, Bernasconi
et Gaynor, 2003). Ces structures formelles
fournissent un accompagnement plutôt
standardisé et sous-tendent des services
assurant un soutien large au porteur de
projet grâce à des conseils, des formations
et des techniques transmises ; elles s’indivi-
dualisent ensuite à travers des réseaux
thématiques (Messeghem et al., 2010).
D’autres se situent dans des espaces
différents. Généralement organisés en
réseau, ils sont alors ouverts à tous les
publics, ou bénéficient d’une orientation
spécifique, comme celle qui ciblent les
femmes ou les jeunes entrepreneurs.
Dans une approche individuelle, l’accompa-
gnement entrepreneurial met l’accent sur
l’idée d’une recherche de révélation du
potentiel entrepreneurial des individus
(Couteret et Audet, 2006 ; Barès et Persson,
2011). Selon les cas, et en fonction des
outils mis en œuvre (mentorat, tutorat,
coaching…), l’accompagnement se révélera
Rapport National GEM 2016
plus ou moins encadrant et structuré (Paul,
2004). Abstraction faite de la technique, le
but est de développer un certain nombre de
compétences pour rendre le créateur plus
autonome dans et avec son projet entrepre-
neurial (Sammut 2003 ; Cuzin et Fayolle
2004) par ces pratiques de soutien individua-
lisé.
Quelle que soit la définition ou l’approche
privilégiée, il importe de souligner que
65
l’accompagnement entrepreneurial reste au
cœur du dispositif de toute stratégie ou
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
politique visant le développement de l’activi-
té entrepreneuriale. C’est pourquoi, suite
aux différentes interrogations soulevées
dans l’étude en 2015, il s’avère opportun de
se pencher (1) sur son rôle dans le passage
de l’intention à l’acte entrepreneurial et (2)
sur la perception de son utilité et sa
pertinence dans la création d’entreprise au
Maroc.
 4.2- Le passage de l’intention à l’acte
entrepreneurial
Il va de soi que la réflexion sur l’accompa-
gnement entrepreneurial au Maroc trouve
d’abord sa place dans la difficulté du
passage de l’intention à l’acte entrepreneu-
rial.
Les intentions entrepreneuriales constituent
une variable intermédiaire primordiale. Elles
représentent la traduction la plus concrète
de la culture entrepreneuriale. Ainsi, plus la
culture entrepreneuriale est développée,
plus forte sera la dynamique entrepreneu-
riale.
Le passage des intentions aux actions a été
bien explicitée par bon nombre d’auteurs
dont Shapero. Il s’opère sous l’influence de
déclencheurs soit positifs ou négatifs et ces
derniers peuvent être fortement individuali-
sés.
Il n’est pas toujours aisé pour un entrepre-
neur naissant d’avoir une maîtrise de
l’ensemble du processus de création et de
gestion d’une entreprise, notamment
lorsqu’elle réalise par exemple la première
Rapport National GEM 2016
FIGURE 4.1 : L’EVOLUTION DE L’ECART ENTRE TENTATIVE
ET CREATION EFFECTIVE, PAYS MENA
66
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
vente ou atteint le seuil de rentabilité
(Kamdem, Nkakleu et al. 2011). Cette
situation est davantage critique pour l’entre-
preneur, notamment évoluant dans l’infor-
mel, comme au Maroc, et contraint par la
difficulté d’accès au financement mais aussi
par l’aversion au risque détaillé plus haut.
A l’échelle internationale, 22% des
personnes interrogées dans les 65 pays de
l’Etude GEM ont exprimé leur intention de
démarrer une entreprise au cours des trois
prochaines années. L’Afrique affiche le plus
haut niveau de l'intention entrepreneuriale
(42%).
Au Maroc, l’écart entre intention (37,2%) et
création (5,6%) est très élevé. Autrement dit,
sur 100 personnes ayant manifesté une
intention de s’engager dans un projet entre-
preneurial seul près de 7 arrivent à le concré-
tiser.
La figure ci-après illustre l’écart significatif
au Maroc entre « la tentative de création »
(premières actions de démarrage : 30,7%) et
le lancement de l’activité entrepreneuriale
(5,6%). Le pays présentant le moins d’écart
étant les Emirats arabes unis.
Cet important écart au Maroc peut s’expli-
quer par le non aboutissement ou le renonce-
ment au projet pour de multiples considéra-
tions qui interpellent, notamment, le rôle de
l’accompagnement entrepreneurial à ce
stade, notamment pour prévenir le taux
d’échec des jeunes entreprises qui viennent
d’être créées.
Certes, pour encourager la création d’entre-
prises et remédier à la vulnérabilité des
nouvelles entreprises marocaines qui
connaissent un fort taux d’échec (entre 70 et
80% selon les statistiques officielles), des
structures d’accompagnement ont été
mises en place afin d’orienter et d’assister
les entrepreneurs jeunes ou établis.
Ainsi, les pouvoirs publics sont actuellement
engagés dans une politique active de
soutien à l’entreprise (Maroc PME, ANPME,
CRI, CCG etc.), l’objectif étant d’assurer
l’accompagnement des nouvelles (surtout
petites) structures et d’améliorer leur contri-
bution dans la création des richesses et des
emplois. Toutefois, malgré ces efforts, force
est de constater que les résultats se font
encore attendre à la première phase du
processus.
FIGURE 4.2 : L’ECART ENTRE TENTATIVE ET CREATION D’ENTREPRISE AU MAROC
Tentative de création
Premières actions
Naissance
Selon les résultats de l’enquête GEM, le
fossé se creuse encore davantage entre le
taux des intentions entrepreneuriales et la
concrétisation de la création d’entreprises.
Au Maroc, plus du tiers (soit 36,3%) de la
population active confirme son intention de
créer une entreprise figurant ainsi dans le
top 15 des pays GEM. En extrapolant ces
résultats à l’ensemble de la population
active marocaine, cela signifie que plus de
7,8 Millions d’adultes de 18 à 64 ans
envisagent d’amorcer une carrière entrepre-
neuriale entre 2016 et 2019. Ils affirment
leurs intentions de démarrer une entreprise (
24,48% de manière autonome et 11,82%
dans le cadre d’une activité salariale). Par
ailleurs, presque la moitié d’entre eux (soit
15,7% de la population active totale)
déclarent avoir entrepris des actions durant
les douze derniers mois pour initier le lance-
ment de leurs entreprises (comme la prépa-
ration du business plan ou la recherche d’un
local, d’un financement etc.…). Mais, à la
fin de la phase de pré-création, on ne
retrouve que 1,31% de personnes qui
créent effectivement leur entreprise
naissante et 5,6% de personnes si on y
ajoute l’entrepreneuriat jeunes, à savoir les
Rapport National GEM 2016
entrepreneurs qui ont dépassé les 3 mois
d’activité.
36,3 % 67
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
15,7 %
1,3 %
 Cette réalité assez spécifique au Maroc
interpelle les pouvoirs publics et l’écosys-
tème de l’entrepreneuriat dans son
ensemble et démontre les limites actuelles
des mesures mises en place en termes
d’accompagnement et d’aide à la création.
D’où la nécessité d’approfondir la réflexion
sur les conditions actuelles d’utilisation des
services d’accompagnement.
4.3- La perception et l’utilisation des
services d’accompagnement
A la lumière de ce qui précède, il est impor-
tant de préciser que les principaux aspects
de développement du processus de concré-
tisation de l’acte entrepreneurial sont :
(1) susciter des vocations entrepreneuriales
en développant l’envie d’entreprendre,
(2) favoriser l’émergence d’opportunités et
FIGURE 4.3 : LA PERCEPTION DE L’UTILITE DU SERVICE D’ACCOMPAGNEMENT
DANS LA CREATION D’ENTREPRISES SELON L’AGE
Rapport National GEM 2016
68
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
(3) faciliter la saisie et l’exploitation de ces
opportunités, c’est ce dernier aspect qui
s’avère le plus problématique au Maroc.
Les différentes données de l’étude GEM,
présentées dans les chapitre 2 et 3,
montrent que l’axe qui apparaît largement
défaillant, et donc perfectible, est celui de
l’accompagnement et l’aide à la création.
A l’appui de ce constat, l’étude GEM révèle
que pour 85,5% de la population active
marocaine, l’opportunité de pouvoir bénéfi-
cier d’un service d’accompagnement favori-
serait l’acte de création d’entreprises. Ventilé
par genre, c’est le cas de 9 hommes sur 10
pour 8 femmes sur 10.
Par ailleurs, les jeunes croient plus à l’utilité
de l’accompagnement que leurs ainées
comme indiqué dans la figure ci-après :
De manière générale, les entrepreneurs
engagés confirment que :
- 24,7% ont eu des difficultés à s’informer
sur la création d'entreprises lors du démar-
rage de leur projet (les femmes plus que les
jeunes et les jeunes plus que les moins
jeunes).
- 2,2% seulement d’entre eux ont eu
recours à un service d’accompagnement
durant les 12 derniers mois, et ce, auprès de
trois principales institutions l’ANAPEC
(21,5%), les Banques et AMC (10,9%) et les
organisations d'appui à l'entrepreneuriat
(AMAPPE, AFEM, FBPCE, REMESS et
autres associations) (11,9%).
- Leurs entreprises se trouvaient principale-
FIGURE 4.4 : LES PRINCIPALES RAISONS JUSTIFIANT LE RECOURS
AUX SERVICES D’ACCOMPAGNEMENT
ment en phase de pré-création pour 38%
d’entre eux, suivie de la phase de création
(étude et validation du projet) pour 33% et
de la phase de développement pour 29%.
Aucun entrepreneur se semble avoir bénéfi-
cié de l’accompagnement en phase de
difficulté et/ou d’arrêt (refinancement,
restructuration, revente…).
- Les principaux services non financiers
sollicités sont le conseil (49,2%), la forma-
tion (18,8%), le montoring (11,9%), l’informa-
tion et la sensibilisation (10,9%) ainsi que
l’hébergement (9,3%).
Par ailleurs, les principales difficultés pour
lesquelles il y a besoin de se faire accompa-
gner, de l’avis des répondants, sont en
relation avec le financement (57,3%).
Rapport National GEM 2016
69
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
 Appréhender ces attentes est d’une impor-
tance capitale pour mieux penser les
actions et les programmes de soutien des
porteurs de projets.
Toutefois, il est encore plus important de
comprendre pourquoi certains entrepre-
neurs engagés n’ont pas recouru à cet
accompagnement. La principale raison
évoquée est à mettre sur le compte de la
méconnaissance du dispositif de soutien
mis en place tel qu’illustré dans le tableau :

TABLEAU 4.1 : LES PRINCIPAUX FREINS EXPLIQUANT LE NON RECOURS

AUX SERVICES D’ACCOMPAGNEMENT

Principaux freins
OUI NON
Vous ne souhaitiez pas avoir recours
à ce type d'appui 16,2% 78,9%

Vous auriez le sentiment de ne pas

être concerné 38% 57,3%

Vous ignoriez l'existence ou la nature

de ces appuis 44,5% 51,6%

Pour une autre raison

22,1% 68,4%

Vous n'aviez pas accès à ce type de

services 37,1% 58,4%

Dans l’ensemble, les trois principaux freins S’agissant de cerner les principaux types de
Rapport National GEM 2016

cités sont en relation avec la disponibilité de besoins actuels en accompagnement, le

l’information sur les services d’appui financement vient en priorité des attentes
existants, la communication auprès des des entrepreneurs.
bénéficiaires potentiels et la facilitation de
l’accès à ces services.

FIGURE 4.5 : LES PRINCIPAUX DESIDERATA EN ACCOMPAGNEMENT

70
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
En effet, 67% des interrogés déclarent
vouloir bénéficier d’aides financières ou
d’aide à la recherche de financements.
Il est aussi important de souligner que les
femmes sont bien moins nombreuses à
solliciter les services d’un organisme de
soutien à la création d’entreprises. Les
raisons sont peut-être à chercher dans la
nature de leurs activités, mais aussi dans les
difficultés liées aux préjugés et dans le
manque de soutien spécifique offert à cette
catégorie de la population entreprenante.
FIGURE 4.6 : L’APPRECIATION PAR LES EXPERTS DES CONDITIONS
DE L’ACCOMPAGNEMENT ENTREPRENEURIAL
L’alternative demeure la levée de ces obsta-
cles majeurs à travers un meilleur accès aux
financements et une adaptation des
services d’appui, notamment par la mise en
place d’une politique publique d’accompa-
gnement entrepreneurial qui soit multidimen-
sionnelle, concertée, et coordonnée avec
tous les acteurs concernés.
Il est en effet primordial de penser l’accom-
pagnement entrepreneurial comme un
écosystème agissant à tous les niveaux de
4.4- L’avis des experts
L’évaluation des conditions de l’accompa-
gnement entrepreneurial au Maroc est jugée
globalement négative par les experts.
Selon la figure qui suit, les experts interro-
gés déplorent surtout l’insuffisance des
structures dédiées et l’inadaptation assez
significative des services tant financiers que
non financiers aux besoins des entreprises,
et ce à toutes les phases du processus entre-
preneurial.
Rapport National GEM 2016
71
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
l’activité entrepreneuriale, pré-création,
création et post-création à travers de
multiples instruments : La mise en place de
fonds d’aide et de soutien, la révision de la
fiscalité des PME, l’encouragement à l’inves-
tissement par allègement des taxes, l’amélio-
ration de l’accès au crédit, la facilitation de
l’acquisition de terrain et de locaux profes-
sionnels, et la création de forums et de
rencontres pour les jeunes entrepreneurs.
 En facilitant le passage à l’acte (subsides,
financement, aide, accompagnement, etc.),
le système gagnerait en fluidité. Des
mesures doivent permettre de développer le
dispositif en phase de post-création, surtout
qu’elles sont plus techniques donc plus
faciles à identifier et à mettre en œuvre. Leur
mise en œuvre peut plus facilement être
Rapport National GEM 2016
72
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
gérée par un seul département par opposi-
tion aux mesures ciblées en amont qui
nécessitent souvent des actions transver-
sales toujours plus difficiles à se concrétiser
politiquement. Les effets sont plus immé-
diats et donc politiquement plus facilement
justifiables.
CHAPITRE 5 :
LA DYNAMIQUE ENTREPRENEURIALE REGIONALE :
CAS DE LA REGION DU GRAND CASABLANCA-SETTAT
L’entrepreneuriat peut-il être un stimulateur
du développement régional ? Une accéléra-
tion du développement économique des
régions passe, nécessairement, par une
démarche proactive tournée vers l’entrepre-
neuriat, considéré comme « vecteur » de
l’innovation et de croissance, et comme «
plateforme régionale » permettant de
connecter la région avec le reste du pays,
voire du monde.
Dans le cadre de la régionalisation avancée
dans laquelle le Maroc s’est engagé, la
Région est reconnue, aujourd’hui, comme
l’organisation territoriale appropriée pour
répondre aux défis de la mondialisation.
Dans ce contexte, un certain consensus
s’est progressivement formé autour du rôle
de l’entrepreneuriat comme stimulateur du
développement des régions et les
recherches conduites au cours des deux
dernières décennies, autour du triptyque
région, entrepreneuriat et innovation, ont
conclu à l’existence d’une relation bidirec-
tionnelle entre l’entrepreneuriat et la compé-
titivité régionale.
Au Maroc, les politiques régionales pour
développer la dynamique entrepreneuriale
sont actuellement en cours afin de transcen-
der la problématique des disparités écono-
miques et sociales. Elles sont appelées à
s’inscrire dans une politique globale de
soutien à l’entrepreneuriat afin de favoriser
une économie plus entrepreneuriale.
La mise en évidence des implications régio-
nales des études GEM 2015 et 2016 montre
des disparités significatives entre les douze
régions du Royaume. Ce constat se
confirme et se précise pour la deuxième
année consécutive.
Notre analyse va focaliser uniquement sur la
région de Casablanca-Settat dont la taille de
l’échantillon permet d’analyser les données
dans le respect des marges d’erreur adop-
tées pour l’étude. Il faut rappeler que la taille
de l’échantillon invite à la prudence quant à
l’interprétation et la généralisation des
résultats.
5.1- La monographie de la région
L’entrepreneuriat et l’économie sont évidem-
ment intimement reliés. Le contexte écono-
mique dans lequel se situe la Région de
Casablanca-Settat sera, tout d’abord,
présenté afin de mieux comprendre la
pertinence des observations qui seront
mises en évidence.
Certes, l’économie de la Région de Casa-
blanca-Settat est inextricablement liée à
celle du reste du Maroc. Cette méga-région
est incontestablement la pièce maîtresse de
l’économie nationale. Ses atouts et son
potentiel de développement font d’elle la
plaque tournante des investisseurs et opéra-
teurs économiques. Située au centre-ouest
du pays, la nouvelle région s’étale sur une
Rapport National GEM 2016
superficie totale de 19.448 km2 et abrite sur
son territoire près de 7 millions d’habitants,
soit plus de 20% de la population nationale
(RGPH 2014).
L’accolement des provinces d’El Jadida et
de Berrechid au Grand Casablanca a donné
naissance, en effet, à un conglomérat de
grande taille permettant à la région de
profiter des potentiels et complémentarités
entre les composantes de la nouvelle
73
région. Elle contribue, ainsi, à hauteur de
32% du PIB national et fédère une part
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
importante de l’activité économique du
pays.
Ainsi, le potentiel agricole de la région, déjà
important, est renforcé par la valeur ajoutée
des provinces de Settat et Benslimane.
Représentant plus de 10% de la surface
agricole utile du pays, Casablanca-Settat
fournit 16,1% de la production céréalière et
30% de la production de viande. Aussi,
connue pour son tissu industriel, qui est en
grande partie localisé au niveau du Grand
Casablanca, la région voit son périmètre
 s’élargir dans ce secteur avec les capacités de Settat, El Jadida et Jorf Lasfar.

Actuellement, la région abrite plus de 176.178 entreprises, avec une contribution de 14%
dans le secteur primaire, 43% dans le secteur secondaire et 32% dans le tertiaire.

Démographie
Population : 6,9 million d'habitants - 20,3% de la population nationale - 1/ 3 des
étrangers résidant au Maroc
Taux d’urbanisation : 73,6%
Taux de la population âgée entre 15-59 ans : 65,6%
Nombre de ménages : 1.559.404
Organisation administrative
Wilaya : Casablanca-Settat
2 préfectures : Casablanca et Mohammédia
7 Provinces : El Jadida, Nouaceur, Médiouna, Benslimane, Berrechid, Settat et
Sidi Bennour
8 Préfectures d’arrondissements
16 Arrondissements
169 Communes

Économie
32,4% du PIB national
Part de la région dans les secteurs d’activité :
Primaire : 14% ; Secondaire : 43% ; Tertiaire : 32%
Taux de chômage : 9,5% (12,8% urbain)
Nombre d’entreprises : 176.178
Valeur des exportations : 76,6MDH
Rapport National GEM 2016

Contribution agriculture
Surface agricole utile (SAU) : 10,2%
Production des céréales : 16,1%
Production de viande : 30%
Contribution industrielle
Industrie électrique et électronique : 57%
Industrie mécanique et métallurgique : 27%
Industrie chimique et parachimique : 48%
Industrie cuir et textile : 43%
Industrie agro-alimentaire : 51%
74
Tourisme
12% des arrivées touristiques
Développement humain
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Grand Casablanca : 4%
Settat : 7,9%
El Jadida : 13,9%
Éducation-Formation
Taux d’analphabétisme : 26,4%
26,5% (224.987 stagiaires) de la formation professionnelle

5.2- L’activité entrepreneuriale dans la région

La comparaison interrégionale sur la base des données GEM montre que les trois régions
présentant les plus fortes dynamiques entrepreneuriales sont (1) la région du Grand Casa-
blanca-Settat, (2) l’Oriental et (3) la région de Rabat-Salé-Kénitra. Comme indiqué dans la
figure ci-dessous, elles contribuent respectivement à hauteur de 33%, de 15% et de 12% à
l’activité entrepreneuriale nationale.
 FIGURE 5.1 : LA CONTRIBUTION DES DIFFERENTES REGIONS
A L’ACTIVITE
!"#$%&'()* '+',-'./3'0/"1$2"%01& ENTREPRENEURIALE1.-5,'-'4"NATIONALE
0/"#&%'4&01&%&!!"3'4
Les habitants des trois régions les plus
dynamiques connaissent proportionnelle-
ment plus d’entrepreneurs que dans les
autres régions. De manière globale, les
créations d’entreprise, avec un très haut
potentiel d’emploi, sont localisées dans les
régions avec de grandes agglomérations.
Le taux d’activité entrepreneuriale propre à
la région du Grand Casablanca-Settat est
de 8,47% en 2016, supérieur de près de
70% à la moyenne nationale. Comparative-
ment à l’année 2015, Ce taux est en nette
évolution.
A l’heure où le plan de développement de la
région se met en place, il est important de
constater que les entrepreneurs naissants et
les jeunes pousses sont en moyenne
supérieurs par rapport aux tendances du
La région de Casablanca-Settat contribue à
hauteur de 33% dans la dynamique
entrepreneuriale nationale
0&%7&%01&'&1"6&$%"-,
&'-0/"1-0,&
reste du pays. En effet, la répartition des
activités entrepreneuriales présentée dans
la figure 3.19 confirme que la région du
Grand Casablanca-Settat témoigne d’un
dynamisme fort de création des nouvelles
entreprises. Elle recèle un des plus impor-
Rapport National GEM 2016
tants bassins d’entrepreneurs potentiels
(17,36%).
L’étude de l’approche genre et de l’égalité
des chances confirme que l’entrepreneuriat
féminin de la région s’inscrit dans la
tendance nationale.
Ces résultats confortent l’ambition du
programme de la région qui vise la mobilisa-
tion et le développement de l’ensemble des 75
potentialités de la région afin de consolider
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
sa place de pôle économique à dimension
nationale et régionale.
 FIGURE 5.2 : LA COMPARAISON DES DIFFERENTES PHASES DE L’ACTIVITE
ENTREPRENEURIALE DANS LA REGION AVEC LA MOYENNE NATIONALE

L’étude GEM fait ressortir trois spécificités
distinctives de l’entrepreneuriat dans la
région :
Tout d’abord, une prédominance d’un
preneuriat d’opportunité : les entrepreneurs
émergents de la région semblent plus portés
par l’opportunité que par la nécessité. Cette
tendance se confirme en comparant les
résultats de 2015 avec ceux de 2016.

FIGURE 5.3 : LA COMPARAISON DE L’EVOLUTION DES MOTIVATIONS

Rapport National GEM 2016

ENTREPRENEURIALES DANS LA REGION AVEC LA MOYENNE NATIONALE

76
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Par ailleurs, il s’agit d’un entrepreneuriat
plus innovant et présentant un meilleur
potentiel de création d’emplois : Les trois
quarts des entrepreneurs émergents confir-
ment que leur produit ou service est
nouveau pour au moins 25% des consom-
mateurs. Une évolution de presque 15% par
rapport à l’année dernière.
Enfin, la région présente aussi un potentiel
de croissance plutôt significatif. Presque 1
entrepreneur émergent sur trois (30,55%)
déclare pouvoir embaucher 5 employés et
plus dans les 5 prochaines années. La
moyenne nationale n’est que de 20%.
FIGURE 5.4 : LA COMPARAISON DES ATTITUDES SOCIALES
DE LA REGION AVEC LA MOYENNE NATIONALE
D’une façon générale, l’indice synthétique
des attitudes sociales au niveau de la région
est légèrement supérieur à l’indice national
(69% contre 66%).
Ces perceptions individuelles exercent une
influence considérable sur la création
5.3- Le potentiel et les freins spécifiques
à la région
Les différents indicateurs concernant la
dynamique régionale confirment que la
région Casablanca-Settat jouit d’un environ-
nement favorable à l’émergence de l’entre-
preneuriat et des activités entrepreneuriales.
Avec un taux record de 86%, les habitants
de la région estiment largement que l’entre-
preneuriat est un bon choix de carrière. Par
ailleurs, plus de la moitié des répondants de
la région déclarent qu’au Maroc les entrepre-
neurs qui réussissent ont une bonne recon-
naissance sociale et plus de 60% d’entre
eux sont sensibles à l’intérêt des médias
pour les success stories.
Rapport National GEM 2016
77
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
d’entreprises. Les personnes qui (1)
perçoivent de bonnes opportunités d’affaire,
(2) considèrent avoir les capacités néces-
saires pour monter une affaire, et (3) n’ont
pas peur de l’échec, sont celles qui ont le
plus tendance à devenir des entrepreneurs.
 FIGURE 5.5 : LA COMPARAISON DES ATTITUDES PERSONNELLES DE LA REGION AVEC
LA MOYENNE NATIONALE
Il est intéressant de relever que si la popula-
tion de la région présente une perception
des opportunités et de ses compétences
entrepreneuriales identiques à celle du reste
Rapport National GEM 2016
du pays, ses intentions entrepreneuriales et
son appréhension de l’échec sont plus
faibles. Constats tout à fait évidents, car
dans les économies à plus forte intensité
entrepreneuriale, les opportunités ont
tendance à s’amenuiser et l’appréhension
de l’échec à se « banaliser ». Cela s’explique
par le fait que si les habitants de la région
sont plus conscients des difficultés (risques)
du métier et des exigences en matière de
compétences, cela ne semble pas rédhibi-
78
toire étant donné leur évaluation des coûts
d’opportunité.
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
De manière générale, l’indice synthétique
des attitudes personnelles reste globale-
ment supérieur au niveau de la région
(51,12%) comparativement à la moyenne
nationale (44,28%). L’écart le plus important
concerne les intentions entrepreneuriales.
Les habitants du Grand Casablanca-Settat
semblent plus entrepreneuriaux que dans le
reste du pays. Si le taux des intentions de
création d’entreprises le confirme (52,09%
contre 37,22%), il est important de souligner
que ce sont également les habitants de la
région qui s’engagent le plus dans les
premières tentatives de démarrage.
En définitive, il apparaît clairement que le
portrait de la Région Casablanca-Settat
s’avère plus favorable à l’entrepreneuriat
qu’au niveau national. Mais comparé aux
autres régions, les différences devraient être
plus marquées.
Cela dit, le taux de concrétisation en termes
de création d’entreprises et les ambitions
entrepreneuriales de la population de la
région devront être soutenues pour être en
concomitance avec ses potentialités et
perspectives de développement.
A cet effet, les pouvoir publics sont appelés
à renforcer à la fois le capital humain et le
capital entrepreneurial de la région, en
privilégiant une stratégie de l’innovation et
de l’entrepreneuriat, articulée à la stratégie
sectorielle et au plan de développent
national.
CONCLUSION
ET PRINCIPALES IMPLICATIONS
Un des objectifs ultimes de GEM est de
doter les décideurs de données suscep-
tibles de favoriser des mesures de politique
économique favorables à l‘entrepreneuriat.
La question centrale consiste à mieux appré-
hender la stratégie et le dispositif à mettre
en place afin de promouvoir une société
plus entrepreneuriale.
L’avenir du Maroc demeure largement
tributaire de sa capacité, d’une part, à susci-
ter des vocations entrepreneuriales chez les
jeunes et à insuffler une ambition de
croissance chez tous les entrepreneurs, et,
d’autre part, à favoriser le développement et
la transmission d’entreprises pour préserver
au mieux le tissu de PME.
A ce stade, il y a lieu de souligner deux
constats majeurs favorables à la dynamique
entrepreneuriale actuelle :
- Les politiques publiques de sensibilisation
à l’entrepreneuriat commencent à porter
leurs fruits. En fait, les multiples actions que
mènent tant les pouvoirs publics, les ONG et
les associations professionnelles peuvent
expliquer la valorisation de la carrière entre-
preneuriale chez les citoyens relevée par
notre étude.
- Les attitudes entrepreneuriales au Maroc
sont assez positives. Notre étude relève une
forte proportion de la population qui estime
percevoir de bonnes occasions d’affaires
pour les prochains mois. Il semble aussi que
la peur de l’échec a tendance à diminuer par
rapport à l’année dernière. Comparée à des
pays d’économies assez proches, celles
tirées par l’efficience, l’intention d’entre-
prendre au Maroc semble élevée. Les efforts
de sensibilisation à l’entrepreneuriat
pourraient être aussi l’un des éléments
explicatifs.
Néanmoins, ce potentiel entrepreneurial
assez significatif a du mal à se traduire, sur
le terrain, en création d’entreprises. A cet
effet, il faut souligner le faible niveau du taux
d'activité entrepreneuriale du Maroc, un des
taux les plus bas à l’échelle internationale.
Aussi y a-t-il urgence d’une prise de
conscience par les acteurs publics, privés et
associatifs de cette situation et d’envisager
l’adoption de mesures de politique multidi-
mensionnelles et à long terme touchant non
seulement l’économique, mais aussi et
surtout le système d’éducation et de forma-
tion.
Si au niveau des conditions cadres affectant
l’entrepreneuriat, le Maroc réalise un score
satisfaisant à l’échelle mondiale, pour son
infrastructure physique, son dispositif légal
et commercial et sa dynamique interne, par
contre, il est largement handicapé par son
système d’enseignement primaire et secon-
daire, le transfert en recherche et le finance-
ment entrepreneurial.
Le développement de l’entrepreneuriat régio-
nal nécessite, pour sa part, une révision de
Rapport National GEM 2016
l’architecture institutionnelle adoptée au
Maroc qui reste encore très concentrée : La
plupart des initiatives sont décidées par le
gouvernement ou les instances gouverne-
mentales, selon une approche verticale. Une
telle centralisation limite les initiatives partici-
patives ainsi que la contribution des villes et
des régions.
Sans se lancer dans des pistes d’interven-
tion compliquées, l'entrepreneur a avant
79
tout, besoin d’un environnement où il existe
le minimum de contraintes. En gardant ce
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
postulat à l’esprit, il y a lieu de formuler trois
recommandations majeures :
Améliorer la visibilité, la cohérence et la
performance des mesures d’accompa-
gnement :
L’Etat et les acteurs privés entreprennent
différentes mesures pour soutenir la
création d’entreprises. Conçues indépen-
damment les unes des autres et gérées sans
coordination entre elles, ces aides sont
souvent méconnues des bénéficiaires

Rapport National GEM 2016
80
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
tiels. Il apparaît donc important de s’assurer
que certains programmes, comme par
exemple les garanties de prêts et les méca-
nismes de microcrédit, atteignent suffisam-
ment les groupes socialement défavorisés.
Certains axes de l’accompagnement relatifs
au réseautage et au mentorat doivent être
valorisés. Par ailleurs, il importe de restructu-
rer l’offre globale de l’accompagnement
entrepreneurial pour la rendre cohérente et
visible à travers une communication d’enver-
gure. Pour cela, il n’est pas forcément néces-
saire de créer une nouvelle structure : il
faudrait plutôt recourir aux organismes qui
disposent déjà d’un réseau sur tout le
territoire et qui sont actifs dans le soutien à
l’entrepreneuriat (informations sur les entre-
prises, conseils financiers et juridiques,
formalités de création, formations,
pépinières). Ces organismes pourraient
gérer les programmes d’aides selon les
normes prescrites. Une telle solution condui-
rait à une simplification du dispositif, en
accroîtrait la visibilité, et permettrait de
mesurer la performance des aides à la
création.
Mobiliser les forces vives motivées par la
création d’entreprises :
Quelques mesures simples et peu
coûteuses permettraient de beaucoup
mieux mobiliser le réservoir d’énergie entre-
preneuriale, qui ne demande qu’à s’expri-
mer. Certaines barrières à la création d’entre-
prises devraient pouvoir être fortement
abaissées, en simplifiant encore plus les
procédures pour le démarrage et la gestion
de sociétés, et en coordonnant mieux les
initiatives et les procédures aujourd’hui
encore fragmentées entre différents acteurs.
Des initiatives, surtout de nature financière
ou fiscale, favoriseraient le développement
des projets portés par les candidats-entre-
preneurs.
D’autre part, une révision de la législation
sur les faillites allégeant les conséquences
personnelles d’une faillite non frauduleuse,
réduirait le sentiment de risque que ressent
tout candidat à l’aventure entrepreneuriale.
L’accroissement de participation des
femmes dans l’entrepreneuriat doit consti-
tuer pour sa part une priorité pour les
pouvoirs publics et les milieux écono-
miques. Cet accroissement est susceptible
d’avoir un impact significatif sur le taux
d’activité entrepreneuriale au Maroc. Ce rôle
doit être assumé par tous les acteurs de la
vie politique et économique (politiciens,
chefs d’entreprises, managers, ensei-
gnant-formateurs, associations patronales,
chambres de commerce et d’industrie) et à
tous les niveaux.
Développer l’esprit d’entreprendre à
l’école et chez les jeunes :
L’école doit être reconnue comme un
élément essentiel au développement de la
culture entrepreneuriale chez les jeunes.
Cela suppose :
- La conception d’activités pédagogiques
qui développent l’esprit d’entreprendre;
dans l’enseignement primaire et secondaire.
Cette approche appliquée à l’ensemble des
matières est successible de développer les
attitudes entrepreneuriales telles que la
persévérance, la créativité, l’esprit d’initia-
tive ou la responsabilité (F.Pirnay et al.
2005);
- Le développement d’actions de sensibilisa-
tion renforçant les contacts entre l’école et
le monde extérieur, et ce en favorisant le
rapprochement entre l’entrepreneur et
l’école et en intégrant des initiatives telles
que les mini-entreprises dans les
programmes d’enseignement;
- La formation et la sensibilisation à l’entre-
preneuriat des futurs enseignants et des
conseillers en orientation;
- La promotion de l’entrepreneuriat collectif
auprès des jeunes afin qu’ils puissent expéri-
menter leurs capacités d’entreprendre dans
le cadre d’activités extrascolaires.
Au niveau de l’enseignement supérieur, il
importe de développer les cours de base en
gestion, même dans les filières non écono-
miques. Par ailleurs, au-delà du « savoir »,
un certain « savoir-être » doit être cultivé au
niveau de l’enseignement, par exemple en
encourageant les initiatives qui mettent
l’accent sur la gestion d’équipes et de
projets, la prise de responsabilités et les
facultés d’autonomie, ainsi que sur les
capacités à présenter les résultats d’un
travail. Il importe aussi d’accompagner les
étudiants qui ont un projet entrepreneurial
avec des conseils spécifiques, l’attribution
d’un conseiller-suiveur, et l’orientation vers
des ressources appropriées. Enfin, il y a lieu
de favoriser la collaboration entre Universi-
tés, Ecoles de commerce et Ecoles d’ingé-
nieurs, tant pour les programmes de cours
que les activités de recherche.
De manière générale, le développement de
l’entrepreneuriat dans l’enseignement et la
formation constituerait un premier pas vers
l’intégration des jeunes dans les activités
entrepreneuriales (créations d’entreprises,
reprises, projets internes au sein de grandes
entreprises, essaimage).
Il ne suffit pas cependant de favoriser l’émer-
gence des entrepreneurs, encore faut-il
qu’ils soient porteurs d’une dynamique et
d’un potentiel de croissance et d’innovation.
Aujourd’hui au Maroc, il apparaît nécessaire
de promouvoir de manière pédagogique et
coordonnée la culture ainsi que l’apprentis-
sage entrepreneurial, et ce, en favorisant
l’émergence de nouvelles générations
d’entrepreneurs animés par la passion
d’entreprendre et motivés par une culture
Rapport National GEM 2016
d’innovation.
Cela confirme combien les actions de
développement de l’entrepreneuriat doivent
nécessairement s’installer dans la durée, et
réaffirmer toutes les limites et les difficultés
de mettre en œuvre une politique efficace.
81
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
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 LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU INTITULE PAGE
La répartition des pays GEM 2016 par région géographique et niveau
Tableau 1.1 Page 13
de développement économique

Tableau 1.2 La relation entre contexte et niveau de développement économique Page 17

Les 3 principaux choix des experts pour l’amélioration de l’environne-ment

Tableau 2.1 Page 28
entrepreneurial

Les raisons de fermeture des entreprises selon le niveau

Tableau 3.1 Page 47
de développement

La contribution des différentes tranches d’âge dans l’activité entrepreneuriale

Tableau 3.2 Page 50
émergente, pays MENA

Tableau 3.3 Les attitudes sociales et personnelles selon le niveau d’instruction Page 52

Tableau 3.4 L’indice du positionnement sur le marché, pays ETE Page 59

Tableau 3.5 Les principales sources de financement au Maroc Page 63

Les principaux freins expliquant le non recours aux services

Tableau 4.1 Page 70
d’accompagnement
Rapport National GEM 2016

84
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
LISTE DES FIGURES
FIGURE INTITULE PAGE

Figure 1.1 Le modèle conceptuel de GEM Page 16

Figure 1.2 Le processus entrepreneurial de GEM Page 18

Figure 2.1 L’opinion des experts sur l’écosystème entrepreneurial Page 24

Figure 2.2 La fréquence de citation des contraintes, pays GEM Page 27

Figure 2.3 La répartition de l’indice de motivation, pays ETE Page 31

L’évolution de l’activité entrepreneuriale en fonction des motivations

Figure 2.4 Page 31
de nécessite, pays mena

Les moyennes des attitudes sociales par cycle de développement,

Figure 2.5 Page 33
pays gem

La comparaison de l’indice synthétique de l’environnement culturel

Figure 2.6 Page 34
avec les pays ETE

L’évolution de la confiance par rapport aux compétences personnelles

Figure 2.7 Page 35
en fonction de la perception des opportunités, pays ETE

Figure 2.8 La répartition par genre du capital social, pays ETE Page 36

Rapport National GEM 2016

L’évolution de l’activité entrepreneuriale en fonction de la peur de
Figure 2.9 Page 38
l’échec, pays d’Afrique

La contribution de l’entrepreneuriat naissant et l’entrepreneuriat jeune

Figure 3.1 Page 41
dans l’activité entrepreneuriale, pays ETE

L’évolution de l’entrepreneuriat naissant en fonction de la peur

Figure 3.2 Page 41
d’échec, pays GEM

La répartition du taux d’activité entrepreneuriale par phase

Figure 3.3 Page 42
de développement économique, pays GEM
85

Figure 3.4 La relation entre le TAE et le PIB par habitant, pays GEM Page 43
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Figure 3.5 L’évolution du ratio de transition, pays ETE Page 45

La répartition de l’entrepreneuriat discontinu et sa prévalence dans

Figure 3.6 Page 46
le TAE, pays ETE

Figure 3.7 Les principales raisons de fermeture des entreprises, pays ETE Page 47
 La répartition de l’activité entrepreneuriale par catégorie d’âge et par
Figure 3.8 Page 49
niveau de développement

Figure 3.9 La répartition de l’indice genre de l’activité entrepreneuriale, pays ETE Page 51

La prévalence de TAE dans la répartition sectorielle selon le niveau

Figure 3.10 Page 53
de développement

Figure 3.11 La répartition sectorielle de l’entrepreneuriat émergent au Maroc Page 54

Figure 3.12 Le potentiel d’embauche des entrepreneurs émergents, pays ETE Page 55

Le potentiel d’embauche exprime par les entrepreneurs émergents,

Figure 3.13 Page 56
pays ETE

Figure 3.14 Le niveau d’internationalisation selon les phases de développement Page 60

Figure 3.15 La répartition de l’orientation internationale dans la région MENA Page 61

Figure 3.16 L’investissement informel dans la région MENA Page 62

Figure 3.17 L’évolution de l’investissement informel, pays ETE Page 63

Figure 4.1 L’évolution de l’écart entre tentative et création effective, pays MENA Page 66

Figure 4.2 L’écart entre tentative et création d’entreprise au Maroc Page 67

Rapport National GEM 2016

La perception de l’utilité du service d’accompagnement dans la

Figure 4.3 Page 68
création d’entreprise selon l’âge

Les principales raisons justifiant le recours aux services

Figure 4.4 Page 69
d’accompagnement

Figure 4.5 Les principaux desiderata en accompagnement Page 70

L’appréciation par les experts des conditions de l’accompagnement

Figure 4.6 Page 71
entrepreneurial
86
La contribution des différentes régions à l’activité entrepreneuriale
Figure 5.1 Page 75
nationale
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

La comparaison des différentes phases de l’activité entrepreneuriale

Figure 5.2 Page 76
dans la région avec la moyenne nationale

La comparaison de l’évolution des motivations entrepreneuriales

Figure 5.3 Page 76
dans la région avec la moyenne nationale

La comparaison des attitudes sociales de la région avec la moyenne

Figure 5.4 Page 77
nationale

La comparaison des attitudes personnelles de la région avec la

Figure 5.5 Page 78
moyenne nationale
INDEX DES PAYS
Code Pays Code Pays Code Pays
ZA Afrique du Sud EE Estonie LU Luxembourg

DE Allemagne US Etats-Unis MK Macédoine

SA Arabie Saoudite FI Finlande MY Malaisie

AR Argentine FR France MA Maroc

AU Australie GE Géorgie MX Mexique

BZ Belize GR Grèce PA Panama

BR Brésil GT Guatemala NL Pays-Bas

BG Bulgarie HK Hong Kong PE Pérou

BF Burkina Faso HU Hongrie PL Pologne

CM Cameroun IN Inde PR Porto Rico

CA Canada ID Indonésie PT Portugal

CL Chili IR Iran QA Qatar

CN Chine IE Irlande UK Royaume-Uni

CY Chypre IL Israël RU Russie

CO Colombie IT Italie SN Sénégal

KR Corée du Sud JM Jamaïque SK Slovaquie

Rapport National GEM 2016

HR Croatie JO Jordanie SI Slovénie

TR dinde KZ Kazakhstan SE Suède

EG Egypte AT L'Autriche SW Suisse

AE Emirats Arabes Unis SV Le Salvador TW Taïwan

EC Équateur LV Lettonie TH Thaïlande

ES Espagne LB Liban UY Uruguay

87

CATÉGORIES PAR NIVEAU DE DÉVELOPPEMENT

La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

ETF Economies tirées par ETE Economies tirées par ETI Economies tirées par
les facteurs l’efficience l’innovation
 FICHE 1 :
LES PHASES DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

L’entreprenariat dans les économies tirées par les facteurs

Les pays ayant un faible niveau de développement économique présentent généralement un secteur
agricole important, celui-ci fournissant des moyens de subsistance à la majorité de la population, qui
pour la plupart vit encore à la campagne. Cette situation évolue car l’activité industrielle commence
à se développer, souvent autour de l’extraction des ressources naturelles, déclenchant la croissance
économique, et incitant la population agricole excédentaire à migrer vers les secteurs d’extraction et
émergents à forte intensité d’échelle, souvent situés dans des régions spécifiques. Dans les
agglomérations régionales, l’offre de main d’œuvre excédentaire nourrit l’entrepreneuriat de
subsistance, car les travailleurs excédentaires cherchent à se créer des opportunités professionnelles
pour gagner leur vie.
L’entrepreneuriat dans les économies tirées par l’efficience
À mesure que le secteur industriel se développe, des institutions commencent à émerger pour
soutenir une industrialisation croissante et une productivité plus élevée grâce à des économies
d’échelle. En règle générale dans les économies à forte intensité d’échelle, les politiques nationales
façonnent leurs nouvelles institutions économiques et financières en faveur des grandes entreprises
nationales. La productivité croissante contribuant à la formation du capital financier, des niches
peuvent apparaître dans les chaînes d’approvisionnement industrielles auxquelles répondent ces
prestataires de service. Combiné avec l’ouverture d’une offre indépendante de capital financier par le
secteur bancaire émergent, cela stimule les possibilités de développement de petites et moyennes
entreprises dans les secteurs de fabrication. Ainsi, dans une économie d’échelle à forte intensité, on
pourrait s’attendre à ce que l’activité industrielle de subsistance diminue progressivement pour faire
place à un secteur émergent de fabrication à petite échelle.
L’entrepreneuriat dans les économies tirées par l’innovation
En considérant le développement d’une économie et l’accroissement de sa richesse, on pourrait
s’attendre à ce que l’accent mis sur l’activité industrielle soit transféré progressivement vers un
Rapport National GEM 2016

secteur des services en expansion pouvant répondre aux besoins d’une population de plus en plus
riche, et fournir des services normalement attendus dans une société ayant des revenus élevés. Le
secteur industriel devient plus diversifié et sophistiqué, et cette évolution est généralement associée
à l’augmentation de la recherche et du développement, et à l’intensité des connaissances. En effet,
les institutions produisant des connaissances prennent de la vitesse et ouvrent la voie à l’activité
entrepreneuriale innovante à la recherche d’opportunités pour concurrencer des prestataires
historiques établis dans l’économie. Souvent, les petites entreprises tirent parti de gains de
productivité innovants par rapport aux prestataires plus importants, ce qui leur permet de fonctionner
comme des « agents de destruction créatrice ». Dans la mesure où les institutions économiques et
financières créées pendant la phase à forte intensité d’échelle de l’économie sont en mesure
d’accueillir et de soutenir l’activité entrepreneuriale à la recherche d’opportunités, les sociétés
88 entrepreneuriales innovantes apparaissent comme des moteurs importants de la croissance
économique et de la création de richesses.
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Basé sur une explication proposée par Bosma et Levie (2010, p. 9).
FICHE 2 :
LES PRINCIPALES VARIABLES APS

PRINCIPALES PHASES DU PROCESSUS ENTREPRENEURIAL

Entrepreneuriat naissant Part des répondants ayant créé une entreprise et ayant déjà versé
jusqu’à 3 mois de salaire.

Nouvel entrepreneuriat
Part des répondants ayant créé une entreprise et ayant versé des
(jeune pousse) salaires sur une période de 4 à 42 mois.

Entrepreneuriat établi Part des répondants ayant créé une entreprise et ayant déjà versé au
moins 42 mois de salaire. Comme les entreprises précédentes les
créateurs en ont toujours la propriété et en assure la gestion.

TAUX D’ACTIVITE ENTREPRENEURIALE (TAE)

Part des individus impliqués dans le processus entrepreneurial qui

TAE
sont soit en phase d’entrepreneuriat naissant, soit considérés
comme jeunes pousses.

TAE masculin TAE interne à la catégorie des individus mâles

TAE féminin TAE interne à la catégorie des individus femelles

TAE indexant les individus qui déclarent s’être engagés dans

TAE opportunité
l’entrepreneuriat suite à l’identification d’une opportunité d’affaire

Rapport National GEM 2016

TAE indexant les individus qui déclarent s’être engagés dans
TAE nécessité l’entrepreneuriat pare qu’ils n’ont pas pu trouver meilleure
proposition de travail

ATTITUDES ET PERCEPTIONS VIS-A-VIS DE L’ENTREPRENEURIAT

Part des répondants qui déclarent avoir l’intention de lancer une

Intentions entrepreneuriales
affaire dans les trois prochaines années

Opportunités perçues
Part des répondants qui déclarent avoir identifié, dans leur localité,
des opportunités pouvant déboucher sur une création d’entreprise
89
dans les 6 mois à venir
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Part des répondants qui déclarent disposer des compétences

Compétences perçues
requises pour le lancement d’une affaire

Part des répondants ayant perçu des opportunités mais qui

Peur de l’échec déclarent ne pas s’engager dans une activité de type entrepreneurial
par peur de l’échec

Statut élevé des entrepreneurs Part des répondants déclarant que dans leur pays les entrepreneurs
prospères qui réussissent ont une bonne reconnaissance sociale

LES PRINCIPALES VARIABLES NES
Rapport National GEM 2016
90
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc
FICHE 3 :
Le financement de
l’entrepreneuriat
La disponibilité de ressources
financières, aussi bien au
niveau des crédits que des
capitaux propres.
La formation en
entrepreneuriat
L’intensité avec laquelle la
formation en création /
management des entreprises,
nouvelles, petites ou en
croissance est incorporée à
tous les niveaux du système
d’éducation et de formation (les
niveaux primaire et secondaire
et, le niveau supérieur d’autre
part).
Les transferts en R&D
L’intensité avec laquelle la
recherche et développement au
niveau national va être à
l’origine de nouvelles
opportunités commerciales, et
si elles seront ou non
disponibles pour les firmes
nouvelles, celles de petite taille
ou en croissance.
La politique du gouvernement
La manière avec laquelle les
politiques du gouvernement sont
soit neutres soit encouragent les
entreprises nouvelles et/ou en
croissance : les mesures légales
qui influencent l’entrepreneuriat,
telles la législation fiscale, la
législation sur le travail, la
législation sur la gouvernance et les
structures d’entreprises, et les
formalités de création d’une
entreprise.
Les régulations à l’entrée
On distingue deux types, la
dynamique de marché : le rythme
ou le degré avec lequel le marché
change d’une année à l’autre ; et
l’accessibilité des marchés.
L’infrastructure physique
La facilitation de l’accès aux
ressources physiques disponibles –
communication, services publics,
transport, terrains, etc. – à un coût
qui n’est pas une cause d’exclusion
pour les nouvelles entreprises, les
plus petites ou encore les firmes en
croissance.
Les programmes du
gouvernement pour
l’entrepreneuriat
La manière avec laquelle les
programmes gouvernementaux
sont soit neutres, soit
encouragent les entreprises
nouvelles et/ou en croissance. Il
s’agit de programmes et actions
spécifiques : au-delà du cadre
légal, le gouvernement peut, tant
au niveau national que régional,
influencer l’entrepreneuriat par
des programmes et actions
ciblés.
Les normes sociales
et culturelles
La manière avec laquelle les
normes sociales et culturelles
encouragent ou ne découragent
pas les initiatives individuelles
susceptibles de conduire à de
nouvelles manières de faire dans
la conduite des affaires ou des
activités économiques.
L’infrastructure légale
et commerciale
La présence de services
commerciaux, comptables et
juridiques et celle des institutions
qui favorisent ou promeuvent
l’émergence des petites et
nouvelles entreprises, et des
entreprises en croissance.
 ANNEXES A
CLASSEMENT DES CATÉGORIES
D’ACTIVITÉ ENTREPRENEURIALE

Taux d'activité Entrepreneuriat

Entrepreneuriat Entrepreneuriat Entrepreneuriat
entrepreneuriale EEA discontinu (% de
Pays naissant nouveau (TAE) établi TAE)

Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score

Afrique du Sud 49T 3,9 46 3,3 52 6,9 55T 0,7 61 2,5 25T 10,0

Arabie Saoudite 52T 3,7 12 7,7 26 11,4 23T 4,7 63 2,3 11 13,6

8,9 23T 5,7 14,5 3,1 7,9 10,0

Argentine 14T 16 29 24 25T
Belize 4 18,7 8 10,7 3 28,8 2 8,0 47T 5,3 4 18,8

Brésil 29 6,2 1 14,0 10 19,6 43T 1,5 4 16,9 50 5,6

Bulgarie 60 2,6 61T 2,2 62 4,8 53 0,9 39T 6,2 40 7,3

15,6 10 9,3 24,2 5,4 8,0 10,1
Chili 7 7 18 23 23T

Chine 44 4,5 20T 6,1 32T 10,3 47T 1,2 27T 7,5 45T 6,4

Colombie 6 16,3 5 11,3 5 27,4 47T 1,2 18 8,9 32 8,9

Croatie 30T 6,1 59 2,5 43 8,4 19 5,3 56 4,2 59 4,1

Egypte 20 8,2 17 6,6 17T 14,3 40 2,0 41T 6,1 5 17,4

Équateur 1 22,4 6 11,0 2 31,8 55T 0,7 7 14,3 17 11,8

Géorgie 42T 4,6 36T 4,3 42 8,6 62T 0,5 20 8,6 20 11,1

Guatemala 8 12,2 11 8,6 9 20,1 42 1,7 17 9,1 47T 6,3

Hongrie 40 4,8 47T 3,2 49 7,9 30 3,0 46 5,5 61T 3,4

Indonésie 49T 3,9 9 10,4 20T 14,1 55T 0,7 5 15,3 63T 2,9

Jamaïque 47T 4,1 22 5,8 35 9,9 55T 0,7 21T 8,2 31 9,0

Jordanie 47T 4,1 31 4,6 44T 8,2 43T 1,5 60 2,7 2 21,2
9,7 26 4,9 14,2 4,5 9,5 7,2

Rapport National GEM 2016

Lettonie 12 19 25 14 41
Liban 13 9,5 4 12,1 8 21,2 32T 2,6 3 20,1 30 9,2

Macédoine 55 3,4 50T 3,1 55 6,5 45T 1,4 32 7,2 45T 6,4

Malaisie 63 2,0 56 2,8 63 4,7 64 0,3 50 4,7 8T 14,6

Maroc 64T 1,3 36T 4,3 59 5,6 62T 0,5 27T 7,5 15 12,0

Mexique 30T 6,1 43T 3,6 36T 9,6 22 4,8 27T 7,5 49 5,9

Panama 18 8,6 28T 4,7 22 13,2 65 0,2 53T 4,4 42 7,1

Pérou 3 19,9 23T 5,7 6 25,1 54 0,8 41T 6,1 35 8,3

Pologne 42T 4,6 20T 6,1 30 10,7 20 5,2 33T 7,1 27 9,8

Salvador 21 8,0 16 6,7 17T 14,3 51T 1,0 10 11,5 18T 11,3

Slovaquie 27T 6,4 47T 3,2 38 9,5 37T 2,2 41T 6,1 14 12,2 91
Thaïlande 35T 5,2 3 12,6 11 17,2 51T 1,0 2 27,5 43 6,9
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

8,9 13 7,6 16,1 3,6 9,4 9,5

Turquie 14T 14 27T 15 28
Uruguay 10 10,1 38 4,2 20T 14,1 32T 2,6 30 7,4 8T 14,6
 CLASSEMENT DE LA RÉPARTITION PAR GENRE DE TAE,
TAE NÉCESSITÉ ET TAE OPPORTUNITÉ
TAE masculin TAE féminin TAE masculin TAE féminin
TAE masculin TAE féminin
Opportunité (%de Opportunité Nécessité (%de Nécessité
(%des hommes actifs) (%des femmes actives)
Pays TAE masculin) (%de TAE féminin) TAE masculin) (%de TAE féminin)
Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score

Afrique du Sud 54 8,03 45 5,86 51 6,14 44 4,2 47 1,67 38 1,59

Arabie Saoudite 32 12,85 23 9,74 25 11,73 15 9,16 58 1,09 59 0,58

Argentine 21 15,98 15 13,1 24 11,85 23 7,63 18 3,73 9 5,25

Belize 3 30,45 3 27,25 3 27,04 1 23,8 33 2,44 26 2,35

Brésil 14 19,18 7 19,94 22 12,12 11 10,34 6 7,06 3 9,51

Bulgarie 64 5,37 59 4,3 65 3,58 58 3 46 1,69 44 1,3

Chile 6 28,61 8 19,77 5 22,79 7 13,89 9 5,35 8 5,62

Chine 36 11,84 30 8,64 40 8,56 31 5,9 28 2,87 19 2,61

Colombie 4 30,22 5 24,68 2 27,11 2 20,17 29 2,83 10 4,23

Croatie 40 11,24 47 5,61 44 8,06 56 3,11 27 2,87 27 2,26

Egypte 11 20,91 36 7,48 19 12,65 39 4,72 7 6,88 31 1,99

Equateur 2 33,55 2 30,15 4 22,99 5 18,67 3 8,58 4 9,23

Géorgie 45 10,87 42 6,45 54 5,61 61 2,88 10 5,26 15 3,58

Guatemala 9 24,24 9 16,38 10 16,07 17 8,9 5 8,07 5 7,39

Hongrie 44 10,88 54 5,05 39 8,57 50 3,76 39 2,11 52 1,09

Indonésie 34 12,59 12 15,57 30 10,05 8 13,29 37 2,14 32 1,94

Jamaïque 43 10,92 28 8,81 55 5,21 47 4,01 12 4,61 11 4,21

Jordanie 33 12,76 64 3,26 35 9,15 65 1,83 25 3,06 48 1,2

Lettonie 16 18,86 24 9,65 12 15,78 21 7,84 34 2,41 39 1,56

Rapport National GEM 2016

Liban 8 26,24 10 16,07 15 14,63 12 9,61 1 10,68 6 5,98

Macédoine 49 9,34 61 3,65 56 5,16 64 2,03 20 3,66 43 1,4

Malaisie 65 4,93 57 4,47 64 3,83 49 3,97 60 1,01 60 0,5

Maroc 58 6,7 58 4,46 58 4,78 54 3,33 44 1,92 51 1,13

Mexique 50 9,26 20 9,97 47 7,35 20 7,87 50 1,57 33 1,9

Panama 25 14,17 16 12,3 20 12,53 14 9,41 55 1,33 20 2,59

Pérou 7 26,25 6 24,02 6 21,29 3 19,84 22 3,26 17 3,16

Pologne 29 13,26 31 8,09 33 9,79 35 5,39 23 3,1 22 2,57

Salvador 22 14,99 13 13,64 26 10,75 22 7,69 14 4,24 7 5,95

Slovaquie 39 11,25 34 7,63 49 6,77 51 3,61 16 3,98 13 3,61

92
Thaïlande 15 18,87 11 15,69 13 15,4 9 11,54 24 3,09 12 3,62
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Turquie 10 22,31 21 9,96 8 16,84 24 7,27 21 3,45 28 2,24

Uruguay 17 18,69 22 9,9 16 14,05 27 6,28 13 4,51 16 3,5

CLASSEMENT DE TAE
PAR CATÉGORIE D’ÂGE

TAE - 18 - 24 ans TAE - 25 - 34 ans TAE - 35 - 44 ans TAE - 45 - 54 ans TAE - 55 - 64 ans
Pays
Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score
Afrique du Sud 44 6,7 58 6,3 52 8,4 34T 9,6 56 3,1
Arabie Saoudite 21T 11,7 30 14,3 44 10,0 32T 9,7 47 4,9
Argentine 33 8,9 15 20,7 15 17,5 15 13,7 22 7,9
Belize 4 25,3 5 31,1 3 33,1 2 28,1 3 22,2
Brésil 8 20,1 11 22,9 11 19,7 9 17,5 8 15,0
Bulgarie 51T 4,4 52 8,6 65 5,0 65 3,6 59T 2,5
Chili 14 16,0 6 29,0 6 30,2 6 24,7 7 16,9
Chine 35 8,5 26 15,3 36 11,2 34T 9,6 37T 5,7
Colombie 3 26,0 4 32,4 5 31,7 5 25,3 5 18,1
Croatie 34 8,6 35T 12,9 32T 11,5 52 6,6 57T 2,9
Egypte 13 16,2 20T 17,7 22 15,4 37 9,3 40T 5,5
Équateur 2 26,4 2 36,6 1 35,7 1 29,4 1 27,1
Géorgie 46T 6,3 44 10,6 54T 7,0 20 12,1 36 5,9
Guatemala 10 19,2 14 22,0 9 23,1 8 19,2 16 10,6
Hongrie 38 8,1 42T 11,1 47 9,2 40 8,7 57T 2,9
Indonésie 18T 12,0 23 15,9 18 16,6 19 12,6 13 11,3
Jamaïque 40T 7,6 38 12,8 23 14,6 41T 8,5 40T 5,5
Jordanie 48 6,0 50 9,0 42T 10,3 43 8,4 30 7,0
Lettonie 5 24,8 18 18,4 20 16,3 32T 9,7 37T 5,7

Rapport National GEM 2016

Liban 12 18,7 8 27,6 8 28,2 12T 14,8 10 12,0
Macédoine 42T 6,9 57 7,5 41 10,4 59T 4,9 62 2,2
Malaisie 60 2,9 59 6,0 60 6,2 57 5,8 65 0,7
Maroc 59 3,2 53 8,4 53 7,1 64 4,5 52 3,5
Mexique 39 7,7 40 12,1 31 12,0 51 7,2 34T 6,1
Panama 24 10,8 29 14,6 21 15,6 16T 13,4 21 9,3
Pérou 9 19,4 7 28,1 4 31,9 7 23,6 6 17,7
Pologne 21T 11,7 17 18,7 48 8,9 55T 6,0 25T 7,4
Salvador 20 11,9 22 17,0 24T 14,3 14 14,7 9 12,5
Slovaquie 65 0,4 61 5,4 24T 14,3 18 13,2 14T 10,7 93
Thaïlande 25T 10,7 12 22,4 10 21,4 12T 14,8 11 11,6
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Turquie 16 14,2 10 23,4 16 17 21 11,9 19T 9,4

Uruguay 18T 12,0 16 19,8 14 18,5 23 11,5 39 5,6
 CLASSEMENT DES RAISONS
DE FERMETURE DES ENTREPRISES
Problèmes de Autres opportunités
Vente de l’entreprise Pas de rentabilité
Pays financement d’affaires
Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score
Afrique du
22 5,95 22 41,19 3 25,87 48 6,77
Sud
Arabie
3 24,75 50 25,46 12 18,18 23 11,52
Saoudite
Argentine 46 2,45 7 52,86 42 8,84 49 6,54
Belize 16 8,09 61 19,37 1 30,76 12 15,4
Brésil 32 4,09 2 65,52 31 11,67 58 4,23
Bulgarie 38 3,07 19 42,29 27 12,22 22 12,1
Chilie 29 4,84 38 30,87 16 17,27 19 12,66
Chine 19 6,23 57 20,69 8 19,94 55 4,98
Colombie 5 14,58 40 29,62 14 17,86 36 9,1
Croatie 51 1,7 51 25,25 29 12,1 50 6,14
Egypte 55 0,28 10 47,74 30 11,73 44 7,56
Equateur 24 5,78 36 32,95 28 12,14 32 10,4
Géorgie 56 0 17 43,71 5 22,46 59 3,9
Guatemala 30 4,25 26 39,28 25 12,74 47 7,08
Hongrie 56 0 52 24,36 6 21,77 5 19,98
Indonésie 17 7,49 45 28,12 7 20,78 14 14,57
Jamaïque 34 4,04 16 43,74 55 6,16 46 7,16
Rapport National GEM 2016

Jordanie 35 3,43 5 55,43 18 16,14 41 8,24

Lettonie 31 4,16 29 38,58 51 6,77 56 4,96
Liban 44 2,49 18 43,67 53 6,4 26 11,09
Macédoine 11 9,86 46 27,75 10 18,51 43 7,84
Malaisie 56 0 35 34,22 61 3,02 2 27,87
Maroc 56 0 8 51,65 9 19,05 62 1,35
Mexique 9 12,63 39 30,62 4 24,69 57 4,66
Panama 33 4,08 6 55,1 37 10,2 51 6,12
Pérou 23 5,9 34 34,79 59 4,08 29 10,75
94 Pologne 50 1,72 55 22,41 36 10,34 3 24,14
Salvador 37 3,09 23 40,13 44 8,02 54 5,49
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Slovaquie 43 2,5 21 41,25 39 10 21 12,5

Thaïlande 40 2,79 31 37,46 32 10,83 60 2,89
Turquie 48 2,15 27 38,91 2 29,03 42 7,88
Uruguay 39 2,91 4 56,31 33 10,68 53 5,83
 CLASSEMENT DES RAISONS
DE FERMETURE DES ENTREPRISES (SUITE)
Fermeture planifiée Raisons
Retrait Incident Bureaucratie
Pays à l’avance personnelles
Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score
Afrique du
55 0 50 0 55 12,03 7 8,18 56 0
Sud
Arabie
12 7,93 14 6,14 62 6,025 53 0 56 0
Saoudite
Argentine 36 2,47 44 1,09 36 16,57 34 2,34 21 6,84
Belize 34 2,92 41 1,26 46 14,35 8 6,06 50 1,79
Brésil 50 1,11 50 0 48 13,39 53 0 56 0
Bulgarie 7 9,12 31 2,98 54 12,17 28 2,99 38 3,05
Chilie 32 3,05 49 0,32 15 22,24 36 2,11 30 5,24
Chine 55 0 16 5,73 5 28,43 24 3,17 51 1,62
Colombie 25 3,62 50 0 17 21,69 49 0,98 44 2,55
Croatie 33 2,93 8 8,44 9 25,62 46 1,32 5 16,5
Egypte 48 1,26 47 0,93 25 20,45 33 2,44 22 6,73
Equateur 23 4,05 50 0 7 27,17 50 0,58 19 6,94
Géorgie 22 4,24 50 0 33 17,44 43 1,79 25 6,45
Guatemala 21 4,25 50 0 11 23,96 14 4,21 33 4,23

Hongrie 18 5,36 13 6,27 44 14,8 53 0 16 7,47

Indonésie 40 2,17 50 0 21 20,8 23 3,32 41 2,75

Rapport National GEM 2016

Jamaïque 41 2,1 29 3,17 28 18,75 37 2,1 9 12,8
Jordanie 45 1,74 50 0 59 7,789 53 0 18 7,23
Lettonie 6 9,19 33 2,63 50 13,1 53 0 4 20,6
Liban 27 3,48 37 2,15 29 18,59 3 10,3 49 1,81
Macédoine 55 0 40 1,64 65 0 21 3,45 1 31
Malaisie 31 3,1 7 9,21 24 20,61 39 1,98 56 0
Maroc 55 0 50 0 19 21,34 53 0 24 6,61
Mexique 20 4,91 50 0 38 16,14 11 5,14 55 0,78
Panama 11 8,16 50 0 47 14,29 53 0 48 2,04 95
Pérou 55 0 34 2,44 2 40,73 48 0,99 56 0
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Pologne 10 8,62 39 1,72 22 20,69 20 3,45 20 6,9

Salvador 44 1,83 45 1,03 43 14,94 25 3,16 3 22,3
Slovaquie 55 0 20 5 42 15 16 3,75 13 10
Thaïlande 42 1,93 27 3,3 6 27,2 2 11,2 46 2,38
Turquie 47 1,49 18 5,31 41 15,23 53 0 56 0
Uruguay 52 0,97 46 0,97 45 14,56 40 1,94 40 2,91
 CLASSEMENT DE LA RÉPARTITION
SECTORIELLE DE TAE
Activités orientées
Activités de Activités de
Activités extractives vers le
Pays transformation services
consommateur
Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score
Afrique du
39 2,86 24 25,32 34 14,57 24 57,24
Sud
Arabie
62 0,24 49 16,18 59 4,81 5 78,77
Saoudite
Argentine 52 1,38 46 17,67 31 16,6 16 64,36
Belize 41 2,77 52 14,98 32 16,47 13 65,77
Brésil 44 2,07 28 23,95 58 4,96 10 69,02
Bulgarie 27 5,5 21 26,27 35 14,42 30 53,8
Chilie 35 3,45 32 23,22 25 19,88 31 53,45
Chine 7 15,14 23 25,98 41 11,19 42 47,69
Colombie 59 0,66 35 22,34 43 9,78 12 67,22
Croatie 5 16,25 14 28,51 23 20,91 61 34,32
Egypte 10 13,54 5 33,91 52 6,68 44 45,87
Equateur 21 6,88 61 11,7 53 6,54 8 74,87
Géorgie 1 33,27 12 29,34 48 7,99 64 29,39
Guatemala 48 1,83 58 13,33 62 3,41 2 81,43
Hongrie 14 8,57 8 31,75 16 27,13 62 32,55
Rapport National GEM 2016

Indonésie 56 1,15 64 3,22 44 9,13 1 86,5

Jamaïque 50 1,77 22 26,17 24 20,85 34 51,2
Jordanie 29 5,17 20 26,4 63 3,13 15 65,3
Lettonie 6 15,49 3 36,31 38 12,8 59 35,39
Liban 38 2,97 62 11,33 54 6,47 3 79,23
Macédoine 8 14,72 6 33,77 42 10,23 53 41,28
Malaisie 13 9,9 54 14,37 55 6,05 9 69,68
Maroc 45 2,06 4 34,72 61 3,42 21 59,81
Mexique 60 0,49 50 15,14 49 7,43 6 76,94
96
Panama 28 5,26 17 28,07 50 7,02 22 59,65
Pérou 30 4,9 31 23,29 46 8,84 17 62,97
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Pologne 43 2,38 13 28,57 6 33,33 57 35,71

Salvador 47 1,91 56 13,79 57 5,52 4 78,78
Slovaquie 36 3,39 25 24,86 21 24,86 43 46,89
Thaïlande 12 10,16 59 13,03 45 9,12 11 67,69
Turquie 23 6,28 43 18,59 39 12,46 18 62,68
Uruguay 4 20,42 63 10,47 60 3,66 14 65,45
CLASSEMENT DES ATTITUDES SOCIALES
À L’ÉGARD DE L’ENTREPRENEURIAT

Statut élevé pour les

Entrepreneuriat comme Intérêt des médias pour
entrepreneurs
Pays un bon choix de carrière l'entrepreneuriat
prospères
Rang/62 Score Rang/62 Score Rang/62 Score
Afrique du Sud 15 72,6 17 78,1 13 74,2
Arabie Saoudite 4 81,3 15 78,7 8 75,9
Argentine 36 61,7 58 50,4 35 58,5
Belize 24T 65,6 26 71,3 48 51,3
Brésil - - - - - -
Bulgarie 50 52,9 35 66,9 59 40,7
Chili 24T 65,6 40 63,8 32 60,3
Chine 19 70,3 18 77,8 4 79,3
Colombie 23 67,2 20 76,2 44 54,2
Croatie 34 62,2 62 45,6 53 47,2
Egypte 3 83,4 2 87,1 26 62,1
Équateur 37 59,5 45 61,1 19 69,5
Géorgie 17 71,4 12 79,7 39 57,6
Guatemala 1 95,2 16 78,3 25 63,7
Hongrie 51 52,8 27 71,0 60 40,6
Indonésie 20 69,0 13 79,3 7 77,1
Jamaïque 2 85,2 4 84,5 1 87,2

Rapport National GEM 2016

Jordanie 12 73,5 7T 82,3 11 74,7
Lettonie 45 55,2 52 57,8 42 56,3
Liban - - - - - -
Macédoine 27 64,8 51 58,5 30T 60,7
Malaisie 58 44,1 59 50,3 41 56,4
Maroc 7 79,3 50 58,7 30T 60,7
Mexique 56 44,5 60 47,2 58 41,0
Panama 33 63,2 49 59,7 54 46,8
Pérou 22 68,1 28 70,8 9 75,2
97
Pologne 35 61,9 53 56,2 38 57,7
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Salvador 16 71,5 55 52,6 50T 49,6

Slovaquie 54 50,6 48 60,1 29 60,9
Thaïlande 11 73,7 22 73,6 5 78,3
Turquie 5 80,8 24 72,1 43 55,8
Uruguay 39 58,7 54 55,8 34 58,8
!
 CLASSEMENT DES ATTITUDES PERSONNELLES
À L’ÉGARD DE L’ENTREPRENEURIAT

Perception des Perception des Intentions

Peur d'échec
opportunités compétences entrepreneuriales
Pays (% des 18-64 ans)
(% des 18-64 ans) (% des 18-64 ans) (% des 18-64 ans)

Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score

Afrique du Sud 45 35,0 55 37,9 44T 31,2 52T 10,1

Arabie Saoudite 1 81,5 6 70,7 23 39,4 24 23,9

Argentine 27T 44,3 12T 61,2 58 25,8 18 28,0

Belize 3 71,8 1 84,6 55T 26,1 8 42,9

Brésil 35 40,2 24 53,6 34 36,1 19 27,7

Bulgarie 63 21,0 53 39,7 59 25,1 61 7,1

Chili 17 50,4 12T 61,2 55T 26,1 6 44,7

Chine 42 37,3 62 29,8 6 49,1 27 21,3

Colombie 16 51,4 10 67,9 63 21,0 3 49,6

Croatie 61 24,6 29 50,2 35 35,8 32 18,2

Egypte 14 53,5 38 46,4 51,0 27,6 1 63,8

Équateur 24 45,5 5 71,3 57 25,9 13 36,7

Géorgie 50T 29,5 48 41,6 53T 26,5 44 12,8

Guatemala 23 48,2 11 61,6 39 34,1 12 37,0

Hongrie 49 30,1 54 38,4 13 43,2 39 15,1

Rapport National GEM 2016

Indonésie 30 43,1 19 55,1 26 38,8 25 23,2

Jamaïque 4 64,4 2 83,5 60 24,5 11 37,9

Jordanie 48 30,5 33 48,4 11 44,3 35T 16,4

Lettonie 47 31,9 31 49,9 16 41,1 31 18,9

Liban 7 59,6 9 68,0 62 22,5 9 40,5

Macédoine 39 38,4 21 54,5 38 34,4 23 24,9

Malaisie 58 25,4 64 28,3 33 36,7 64 4,9

Maroc 26 45,0 16 56,1 42 32,9 14 36,2

98
Mexique 37 39,4 52 40,7 53T 26,5 49 11,1
31 42,4 34T 48,0 52 27,4 54 9,7
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Panama
Pérou 11 56,6 8 69,0 48T 30,5 7 43,5

Pologne 36 39,5 14 60,2 8 47,6 28 20,8

Salvador 38 38,9 7 70,6 47 30,8 16 33,4

Slovaquie 62 23,0 41T 44,0 21 39,7 58 8,0

Thaïlande 40 37,7 44 43,5 3 52,1 26 22,6

Turquie 19 49,6 22 54,2 46 30,9 17 30,3

Uruguay 52T 28,6 17 55,6 50 29,7 22 25,5

!
CLASSEMENT DU POTENTIEL DE CROISSANCE

0 emplois dans 5 ans 1 – 5 emplois dans 5 6 emplois et plus

Pays (% TEA) ans (% TEA) dans 5 ans (% TEA)

Rang/65 Score Rang/65 Score Rang/65 Score

Afrique du Sud 63 13,8 2 58,7 17 27,6
Arabie Saoudite 2 85,8 65 8,9 61 5,3
Argentine 40 41,1 23 35,9 26 23,0
Belize 57 28,2 11 46,8 23T 24,9
Brésil 7 61,8 27 33,8 63 4,4
Bulgarie 6 65,9 59 20,7 48 13,4
Chili 61 22,9 13 42,9 8T 34,2
Chine 25 50,7 57 22,5 19 26,7
Colombie 64 12,2 9 49,9 4 37,9
Croatie 47 36,0 28 33,6 13 30,4
Egypte 14 55,3 60 19,3 21 25,4
Équateur 35 44,9 10 48,8 59T 6,3
Géorgie 10 60,5 62 19,0 36 20,6
Guatemala 3 71,0 56 22,7 59T 6,3
Hongrie 50 32,8 32 31,4 6 35,8

Rapport National GEM 2016

Indonésie 5 67,9 39 29,7 64 2,4
Jamaïque 1 87,9 64 11,6 65 0,5
Jordanie 43 39,1 6 50,9 52 10,0
Lettonie 37 42,9 51 25,9 11 31,3
Liban 21 52,4 18 39,9 57 7,7
Macédoine 55 28,9 4 52,1 39 19,0
Malaisie 42 40,3 5 51,5 56 8,2
Maroc 39 41,5 17 40,8 42T 17,7
Mexique 33 45,7 15 42,5 51 11,8 99
Panama 17 53,0 19 39,8 58 7,1
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Pérou 51 32,3 14 42,8 23T 24,9

Pologne 41 40,5 33T 31,2 16 28,3
Salvador 53 29,5 7 50,7 38 19,8
Slovaquie 15 54,0 55 23,8 28 22,2
Thaïlande 4 69,1 58 21,4 55 9,5
Turquie 59 26,4 53 25,5 2 48,1
Uruguay 48 35,3 16 42,4 27 22,3
 ANNEXES B
EVALUATION DES CONDITIONS
CADRES DE L’ENTREPRENEURIAT
(MOY HARMONISÉE : 1 = TRÈS INSUFFISANT, 9 = TRÈS SUFFISANT)

Pays 1 2a 2b 3 4a 4b 5 6 7a 7b 8 9
Egypte 3,92 3,57 3,12 3,32 1,67 3,08 2,76 3,87 5,12 4,01 6,51 4,07
Afrique du Sud 4,26 4,77 2,73 2,98 2,87 3,82 3,27 5,05 5,19 3,34 5,83 4,02
Hongrie 4,52 2,96 2,80 3,38 2,16 4,30 3,75 4,92 5,24 4,16 6,85 3,39
Pologne 4,71 4,30 3,15 4,02 2,58 3,33 3,62 4,61 6,25 4,51 6,99 3,86
Pérou 3,83 3,46 3,14 4,07 3,19 4,87 3,24 3,65 4,25 4,01 5,76 5,01
Mexique 4,02 4,31 3,80 4,90 3,17 5,24 4,13 4,71 4,74 4,22 6,58 5,22
Argentine 2,85 5,43 1,97 4,87 2,82 5,13 3,96 4,46 5,40 3,52 5,30 5,09
Brésil 4,41 3,47 2,19 3,38 2,22 4,10 3,03 4,48 5,69 3,68 4,65 3,87
Chili 3,53 4,22 4,74 5,05 2,38 4,77 3,95 4,92 3,73 3,99 7,44 5,05
Colombie 3,63 4,22 3,60 4,51 2,94 5,40 3,53 4,16 4,65 3,85 6,06 5,78
Malaisie 5,32 4,94 4,21 4,92 3,98 5,14 4,70 5,13 6,32 4,63 6,46 5,33
Indonésie 4,52 4,59 3,67 4,06 4,11 5,72 4,14 3,94 6,54 3,93 5,21 5,49
Thaïlande 4,66 4,14 3,84 3,58 3,06 4,74 3,92 4,89 6,10 4,23 6,67 5,16
Chine 5,52 5,20 4,71 4,40 3,29 5,32 4,08 4,21 6,96 4,43 7,30 5,78
Turquie 4,67 4,51 2,88 3,74 2,58 4,77 4,36 5,44 6,26 4,03 5,89 4,82
Maroc 3,56 4,15 4,11 3,65 1,92 3,97 2,75 4,68 4,52 3,37 6,63 4,06
Bulgarie 4,40 2,61 4,80 3,13 2,54 3,73 3,20 5,08 4,88 3,78 6,86 3,67
Lettonie 4,60 3,87 3,23 4,12 3,77 4,77 3,62 6,11 4,49 4,13 7,17 4,60
Croatie 3,79 2,80 2,18 3,46 2,47 3,83 2,73 4,23 5,48 3,26 6,21 2,95
Rapport National GEM 2016

Macédoine 3,64 3,37 4,39 3,96 3,84 4,51 3,50 5,10 5,61 3,48 6,17 3,72
Slovaquie 4,86 2,87 3,06 3,27 3,39 4,58 3,29 4,81 4,46 4,09 6,87 3,68
Belize 2,75 4,02 3,26 3,86 3,37 3,84 2,24 4,07 4,08 4,09 5,79 4,12
Guatemala 2,79 2,93 3,44 3,00 2,87 5,37 3,31 4,99 3,94 3,70 6,23 5,09
Salvador 2,81 3,16 3,35 3,32 2,26 4,72 3,27 4,68 4,06 4,61 7,20 4,59
Panama 3,03 3,31 5,03 3,89 1,94 4,21 3,42 4,19 3,96 4,14 7,15 5,07
Equateur 2,86 3,38 2,68 3,36 3,07 5,33 3,17 4,57 4,54 4,21 6,72 5,35
Uruguay 3,27 3,16 3,62 4,97 1,92 5,19 3,70 4,77 3,44 3,93 6,51 3,37
Liban 5,01 3,55 3,82 3,87 4,34 5,07 3,91 5,42 4,35 3,82 3,69 6,24
100 Jordanie 4,06 3,55 3,44 3,70 2,23 2,96 3,78 4,79 5,30 3,81 6,34 4,22
Arabie 3,91 3,92 4,04 3,43 2,12 3,65 2,99 3,86 4,82 3,95 6,82 4,61
La Dynamique Entrepreneuriale au Maroc

Saoudite
Géorgie 3,97 5,58 6,57 5,31 3,59 4,83 3,47 4,74 5,24 5,07 7,12 5,62
Jamaïque 4,49 3,79 2,82 3,91 3,44 4,93 2,76 4,65 4,69 3,53 5,88 6,02

1 Financement de 2a Soutien et politique du 2b Taxes et bureaucratie 3 Programmes

l’entrepreneuriat gouvernement publics

4a Education et 4b Education 4a Education et 4b Education

formation de base entrepreneuriale en formation de base en entrepreneuriale en
en entrepreneuriat enseignement supérieur entrepreneuriat enseignement supérieur

7a Dynamique 7b Ouverture du marché 8 Infrastructure 9 Normes sociales

interne des marchés physique et de services et culturelles