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Cas numéro 1 :
Kevin Padechance, joueur de football professionnel, a dû, alors qu’il allait faire des
rencontres importantes, être hospitalisé en raison d’un crise d’appendicite. Lors de la
réalisation de l’intervention du docteur Martin, le joueur de football a subi une
perforation intestinale alors qu’il n’avait pas été informé des risques encourus lors de
l’intervention par son médecin, et souhaite donc agir contre ce dernier. La question
qui se pose est donc de savoir comment Kevin pourra-t-il apporter la preuve du
manquement du médecin à son devoir d’information ?
I / La charge de la preuve
De manière générale, l’article 1353 du code civil dispose que « celui qui
réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver. Réciproquement, celui qui se
prétend libéré doit justifier le paiement ou le fait qui a produit l’extinction de son
obligation ».
De manière plus spéciale, lorsque l’obligation dont l’exécution ( ou l’inexécution
) qui doit être prouvée est une obligation légale d’information pesant sur un
professionnel de santé, il convient de se référer à l’article L.1111-2 alinéa 7 du code
de la Santé Publique qui dispose que « en cas de litige, il appartient au
professionnel ou à l’établissement de santé d’apporter la preuve que l’information a
été délivrée à l’intéressé dans les conditions prévues au présent article. Cette
preuve peut être apportée par tout moyen ».
Cass. Cv. 1° 25 février 1997, n°94-19.685, « vu l’article 1315 du code civil ;
Attendu que celui qui est légalement ou contractuellement tenu d’une obligation
particulière d’information doit rapporter la preuve de l’exécution de cette obligation
(…) en statuant ainsi, alors que le médecin est tenu d’une obligation particulière
d’information vis-à-vis de son patient et qu’il lui incombe de prouver qu’il a exécuté
cette obligation, la cour d’appel a violé le texte susvisé ».
II / Objet de la preuve.
Cass. Civ 1°, 14 octobre 1998 : « s’il est exact que le médecin à la charge de
prouver qu’il a bien donné à son patient une information loyale, claire et appropriée
sur les risques des investigations ou soins qu’il lui propose de façon à lui permette
d’y donner un consentement ou un refus éclairé, et si ce devoir d’information pèse
aussi bien sur le médecin prescripteur que sur celui qui réalise la prescription, la
preuve de cette information peut être faite par tous moyens (…), c’est dans
l’exercice de son pouvoir souverain d’appréciation que la juridiction du second degré
a retenu que cet ensemble de présomptions, au sens de l’article 1352 du code civil
( ancien) démontrait que Mme Y… avait informé sa patiente du risque grave
d’embolie gazeuse inhérent à la coelioscopie ».
Cas numéro 2 :
Kevin Padechance était locataire d’un logement dont le bailleur était M. Rapetout.
Suite à l’expiration de son préavis de départ, Kevin se rend compte qu’il ne dispose
ni de l’état des lieux d’entrée, lequel n’avait pas été dressé, ni de l’état des lieux de
sortie, lequel n’a été rédigé qu’en un seul exemplaire et conservé par son bailleur.
Ce dernier souhaitant retenir une partie du dépôt de garantie prévu en vertu du
contrat de bail, Kevin se demande en quelle manière il pourra d’une part prouver
l’état du bien à l’entrée dans les lieux, et déterminer la valeur probante de l’état des
lieux de sortie rédigé en un seul exemplaire ?
L’état des lieux peut être définir comme l’« acte dressé contradictoirement entre
le bailleur et le preneur lors de l’entrée en jouissance de celui-ci, destiné à établir la
consistance et l’état du bien loué à cette date en permettant d’apprécier en fin de
bail l’exécution par le locataire de son obligation de conservation ».
La jurisprudence a affirmé que « un état des lieux établi contradictoirement par
le bailleur et le preneur s borne à constater une situation de fait » ( Cass. Civ. 3°, 23
mai 2002, n° 01-00.938 ).
En conséquence, il ne s’agit pas d’un contrat, d’une convention
synallagmatique mettant des obligations à la charge des différentes parties, mais
d’un simple document établissant une situation de fait.
En absence de rédaction d’un état des lieux d’entrée, Kevin s’interroge sur sa
possibilité de prouver l’état du bien à son entrée dans le bien.
L’article 1354 du code civil : « La présomption que la loi attache à certains
actes ou à certains faits en les tenant pour certains dispense celui au profit duquel
elle existe d’en rapporter la preuve. Elle est dite simple, lorsque la loi réserve la
preuve contraire, et peut alors être renversée par tout moyen de preuve : elle est dite
mixte lorsque la loi limite les moyens par lesquels elle peut être inversée ou l’objet
sur lequel elle peut être renversée : elle est dite irréfragable lorsqu’elle ne peut être
renversée ».
L’article 1731 du code civil : « S’il n’a pas été fait d’état des lieux, le preneur est
présumé les avoir reçus en bon état de réparations locatives, et doit les rendre tels,
sauf preuve contraire ».
Mais l’article 3-2 alinéa 3 de la loi du 6 juillet 1989 dispose que « à défaut
d’état des lieux ou de la remise d’un exemplaire de l’état des lieux à l’une des
parties, la présomption établie par l’article 1731 du code civil ne peut être invoquée
par celle des parties qui a fait obstacle à l’établissement de l’acte ou à sa remise à
l’une des parties ».
Enfin, l’article 1358 du code civil dispose que « hors les cas où la loi en dispose
autrement, la preuve peut être apportée par tout moyen ».
Sa valeur probante n’est pas conditionnée par l’article 1375 alinéa 1° du code
civil qui dispose que « l’acte sous signature privée qui constate un contrat
synallagmatique ne fait preuve que s’il a été fait en autant d’originaux qu’il y a de
parties ayant un intérêt distinct, à moins que les parties ne soient convenues de
remettre à un tiers l’unique exemplaire dressé ».
En revanche, l’article 1372 du code civil dispose que « l’acte sous signature
privée reconnu par la partie à laquelle on l’oppose ou légalement tenu pour reconnu
à son égard, fait foi entre ceux qui l’ont souscrit ».
Mais l’article 3-2 alinéa 3 de la loi du 6 juillet 1989 dispose que « à défaut d’état
des lieux ou de la remise d’un exemplaire de l’état des lieux à l’une des parties, la
présomption établie par l’article 1731 du code civil ne peut être invoquée par celle
des parties qui a fait obstacle à l’établissement de l’acte ou à sa remise à l’une des
parties ». La présomption de l’article 1731 du code civil peut bénéficier au preneur
pour l’état des lieux de sortie.
1- Soit le bailleur refuse de remettre la copie de l’état des lieux de sortie, et dans ce
cas l’obstacle visé par l’article 3-2 du la L.89 est caractérisé. Le bailleur ne pourra
donc pas se prévaloir ni de l’état des lieux, inopposable défaut de pouvoir vérifier
son caractère contradictoire, ni de la présomption édictée par l’article 1731 du code
civil de l’article 3-2 de la L.89.
Dans cette hypothèse où l’état des lieux de sortie est réputé non contradictoire et
partant inopposable.
2- Si le bailleur accepte de remettre une copie de l’état des lieux de sortie, l’article 3-
2 de la L.89 doit être écarté, l’obstacle à la remise n’ayant pas été caractérisé. En
conséquence, l’état des lieux produira son effet et il faudra apprécier sa valeur
probante.
Conclusion, le contenu de l’état des lieux sera donc, ici, par principe, opposable
à Kevin, qui, en cas ed désaccord avec son contenu devra combattre sa force
probante. Kevin pourra alors, par tout moyen, démontrer que le contenu de l’état des
lieux est inexacte afin d’espérer récupérer son dépôt de garantie.
Cas numéro 4 :
Kevin découvre par plusieurs SMS que sa femme Sophie le trompe avec Pierre et
souhaite prononcé un divorce par faute. il pourra prouver l’adultère grâce aux SMS
explicites mentionnant les jours et les heures de leur rendez-vous, constatés par
huissier de justice.
Quelles sont les conditions pour prononcer un divorce pour faute fondé sur l’adultère
?
Il est important dans un premier temps de developper les fondements d’une
demande de divorce pour faute avant de developper les preuves valables quant au
divorce par faute
En droit, d’après l’article 242 du code civil, « Le divorce peut être demandé par l'un
des époux lorsque des faits constitutifs d'une violation grave ou renouvelée des devoirs et
obligations du mariage sont imputables à son conjoint et rendent intolérable le maintien de la
vie commune ». De plus, d’après l’article 212 du code civil, « les époux se doivent
mutuellement respect, fidélité, secours, assistance ».
En l’espèce, il est possible pour Kevin d’engager un divorce pour faute puisque
plusieurs SMS ont été envoyés entre sa femme et Pierre, donc le caractère
renouvelé de la faute est présent. De plus, l’adultère semble être une violation de
l’obligation du mariage.
En conclusion, Kevin pourra engager une demande de divorce pour faute sur le
fondement de l’article 242 et 212 du code civil.